"Ces maires qui se prennent pour Pôle Emploi".
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"Ces maires qui se prennent pour Pôle Emploi".
28 LA VILLE EN PARLE La Gazette n° 1356 - Du 12 au 18 juin 2014 ENQUÊTE Grand Montpellier CES MAIRES QUI SE PRENNENT POUR PÔLE EMPLOI Delphine, 23 ans, travaille dans une école grâce à la mairie de Grabels. Idem pour Iris, 22 ans, embauchée dans une auto-école grâce à la mairie de Juvignac. Une dizaine de maires du Grand Montpellier s’organisent pour trouver du boulot à leurs administrés. L es jeunes, je ne les lâche pas.” Depuis janvier, Sophie Berlaguet anime le Point emploi jeunes de Grabels. Une structure municipale qui aide les jeunes du village à trouver du travail. “L’emploi et la formation, ce sont les sujets qui les préoccupent le plus.” Une initiative “indispensable” pour le maire, René Revol. “Il faut rapprocher les jeunes sans qualification et les entreprises Olivier Planton, directeur de l’autoécole Easypermis : “Je voulais recruter une personne de Juvignac pour accueillir les clients. Quelqu’un qui s’inscrirait dans la durée.” Marie-Virginie Calmels lui a trouvé la perle rare : Iris, 22 ans. “J’ai rencontré Iris, Bousculée. Parmi eux, Delphine, et je l’ai recrutée tout de suite !” En 23 ans, a trouvé un emploi en un CDI depuis huit mois, Iris est ravie : mois. “Je voulais travailler avec les “Je cumulais les jobs, mais je voulais enfants.” Sophie l’a accompagnée plus de stabilité. Mme Calmels m’a dans toutes les étapes : formation reçue, elle m’a comprise. Cette dame, d’animatrice, stages dans les écoles, c’est une chance de l’avoir à Juvignac.” préparation au concours d’auxiliaire Le service ne chôme pas : en deux de vie scolaire (accomans, mille personnes pagnement d’enfants ont été reçues. Mais LE MAIRE DE handicapés)… “La veille difficile d’estimer du concours, on a fait GRABELS : “HUIT combien ont trouvé des simulations d’entretravail grâce à son EMBAUCHES EN du tien, raconte Delphine. aide. “Ils sont sans Sophie m’a bousculée. SI PEU DE TEMPS, doute des dizaines, Sans cela, je n’y serais C’EST ÉNORME, VU estime Marie-Virginie jamais arrivée.” De Calmels. Mais candiLE CONTEXTE quoi satisfaire le maire dats et employeurs ne ACTUEL !” René Revol : “Huit emme tiennent pas forcébauches en si peu de ment au courant. C’est temps, c’est énorme, vu le contexte un peu frustrant.” actuel !” Comme Grabels, sept communes de Parrainages. À Saint-Jean-del’Agglo ont mis ou vont mettre en Védas, au relais emploi, Sylvie Cléplace leur propre service d’aide à ment reçoit les 25-60 ans. Original’emploi. La référence dans le lité : elle s’appuie sur un “parrain domaine, c’est le service d’aide à bénévole”. Un ingénieur à la retraite l’emploi de Juvignac. Depuis 2012, qui suit de près les demandeurs la responsable Marie-Virginie Cal- d’emploi scientifiques et universimels y reçoit les Juvignacois “qu’ils taires. “Il leur ouvre son réseau, sourit soient au chômage ou non. Ma pre- l’élue à l’emploi, Arlette Veyssiot. On mière mission, c’est de jouer la cour- veut développer ces parrainages sur roie de distribution entre employeurs des métiers techniques.” Sur 57 peret demandeurs d’emploi.” Elle analyse sonnes reçues, Sylvie Clément les profils, les motivations, identifie compte “au moins quatre embauches. les candidats idéaux pour chaque Mais on n’a pas de nouvelles de tout poste. Comme un chasseur de têtes : le monde. C’est peut-être plus…” “Les entreprises apprennent à me faire À Lattes et Villeneuve-lès-Magueconfiance. Elles reçoivent mes candi- lone, les maires ont confié l’aide aux dats, et me disent si cela convient.” Tel demandeurs d’emploi à leurs direcniveaux. “Je n’arrête que quand ils volent de leurs propres ailes. Mon rôle, c’est d’être un point de repère.” Un résultat prometteur : 11 jeunes sont sortis du chômage (emploi ou formation) sur les 18 premiers suivis. qui proposent des postes peu qualifiés : manœuvre, agent de nettoyage…” Sophie a développé une méthode redoutable. “Lors du premier rendezvous, on débroussaille tout, y compris l’aspect social. Je leur demande quel est leur rêve, réaliste bien sûr, et on met en place un suivi.” Refonte des CV, projet de formation, ciblage des entreprises, simulation d’entretiens d’embauche… Sophie aide à tous les y CARTE ANDRÉ YANELLE Restinclières En orange, les sept Sussargues communes qui ont lancé des initiatives Prades St-Génièsdes-Mourgues pour aider leurs Castries habitants à trouver un St-Brès Montferrier emploi. Quatre Jacou Vendargues Baillargues possèdent un bureau: Clapiers Saint-Jean-de-Védas, Le Crès Grabels Fabrègues, Juvignac, CastelnauGrabels. Pour le-Lez Juvignac Villeneuve et Lattes, Stc’est la directrice des Murviel-lesressources humaines Montpellier GeorgesMONTPELLIER d'Orques de la ville qui reçoit et conseille les Lavérune chômeurs. Pignan St-JeanÀ Vendargues, l’élue à Saussan de-Védas Pérols Lattes l’emploi reçoit les Cournonterral demandeurs d’emploi qui le désirent. Fabrègues Cournonsec En vert, les trois Villeneuvecommunes qui ont les-Maguelone prévu l’ouverture d’un service emploi, à la rentrée ou l’an prochain. LA VILLE EN PARLE 29 La Gazette n° 1356 - Du 12 au 18 juin 2014 REPÈRES trices des ressources humaines, DRH. “Quand on reçoit une candidature spontanée pour la mairie, on ne se contente pas d’émettre un refus”, explique Cyril Meunier, maire de Lattes. “Une après-midi par semaine, je rencontre des candidats”, précise sa DRH Aljïa Amara. Recrutements locaux. Ici aussi, on aide à refaire le CV et à définir son projet professionnel. L’association Présence verte (aide à domicile…) sollicite ainsi régulièrement Aljïa Amara pour des remplacements ou des embauches. “Nous préférons des recrutements locaux, dit Aurélie Pambrun, chargée de secteur chez Présence Verte. Une aide à domicile utilise beaucoup sa voiture. Rester dans la commune, cela réduit les risques d’accidents, les retards. Les gens sont moins stressés, et tout le monde est content !” À Villeneuve, le système est le même : “Je demande qu’on conserve les CV qu’on reçoit, triés par catégorie, explique Noël Segura, le maire. Quand les entreprises appellent, on leur trouve des profils.” Vendargues a une autre approche. Anne Julian, nouvelle élue à l’emploi, se concentre sur les offres d’emploi. Elle va dans les entreprises. “On fait un bilan sur leurs perspectives d’em- bauches. En un mois, j’ai placé deux ont un bon profil. Ils ont besoin d’un personnes.” Ces exemples donnent simple coup de pouce, note Jacques des idées à d’autres maires : Le Crès, de Chambrun, nouvel élu à l’emploi Murviel-lès-Montpellier et Saint- de Juvignac. Iris, par exemple, aurait Georges-d’Orques vont aussi lancer trouvé du travail, même seule.” N’emleur propre service. pêche : les maires ont du poids. Par Comment expliquer un tel engoue- exemple, à Saint-Jean-de-Védas, la ment ? Par la crise, bien sûr. “La plu- future clinique Saint-Jean s’est engapart des gens qui veulent nous voir, gée à consulter les CV du relais c’est pour parler d’emploi”, constate emploi de la mairie pour recruter Jean-Pierre Grand, maire de Castel- local. “Il y a des dizaines d’embauches nau-le-Lez. L’an passé, la mairie de possibles”, s’enthousiasme l’élue Lattes (70 agents) a, par exemple, Arlette Veyssiot. reçu 661 candidatures spontanées. Car la proximité recruté-recruteur “Postuler à la mairie, c’est souvent un est un plus : “Pour un job à Pérols, un premier réflexe, anahabitant de Juvignac a lyse Aljïa Amara, la moins de chance qu’un “UNE AIDE À DRH de Lattes. Mais habitant du sud de tous n’ont pas un profil DOMICILE UTILISE l’agglo, selon Jacques d’emploi en collectivité. de Chambrun. Les BEAUCOUP SA On les aide quand entreprises préfèrent VOITURE. RESTER même.” des personnes à proxiDANS LA COMMUNE, mité, pour éviter les Chômeur et électeur. CELA RÉDUIT LES problèmes de déplaceD’autant qu’un chôment. Un service emRISQUES” meur, c’est aussi un ploi local, proposant électeur, suggère Pasdes offres locales, cal Blain, directeur régional de Pôle trouve alors son utilité.” D’autant plus emploi. “Pour un élu, prendre des ini- que les agences Pôle emploi ne sont tiatives pour l’emploi, cela peut peser pas présentes dans tous les villages, pour une élection”. Traduction : cela comme le déplore René Revol, le fait gagner des voix ! Et aider un chô- maire de Grabels. “Il n’est pas si facile meur n’est pas toujours difficile. “Par- d’aller à Pôle emploi. Pour Grabels, fois, les jeunes qui viennent nous voir c’est à Malbosc. Quand on est au chô- 6 agences de Pôle emploi couvrent les 85 communes du Grand Montpellier. Toutes sont basées à Montpellier ou sa proche banlieue. L’agence de Castelnau englobe, par exemple, 43 communes, jusqu’à Gallargues et Claret ! 46 160 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi, dans l’Agglo. Un chiffre en hausse de 3,4 % en un an. 25 351 offres d’emploi dans l’Agglo ont été relayées par Pôle emploi, depuis un an. Les secteurs qui recrutent le plus : services administratifs (6 403 offres), enseignement (2 524 offres), santé/social (2887 offres) et hôtellerierestauration (1 904 offres). PHOTO GUILLAUME BONNEFONT À la demande du maire René Revol, Sophie Berlaguet a lancé en janvier le Point emploi jeune de Grabels. En trois mois, 11 jeunes suivis sur 18 sont sortis du chômage ! mage, on tend vers le découragement. Nous proposons un outil de proximité, au cœur du village. Il touche plus facilement les jeunes.” Les entreprises sont ravies : on leur mâche le travail, et en urgence : “Les employeurs nous demandent souvent quelqu’un dans les 24h”, confirme Marie-Virginie Calmels. Recrutement “gâché”. Du coup, les patrons prennent l’habitude de les solliciter. “À chaque fois, la réponse des mairies est presque immédiate, glisse Aurélie Pambrun, de Présence Verte. Je n’ai presque jamais eu besoin de passer par Pôle emploi.” Le directeur d’auto-école Olivier Planton aussi apprécie cette présélection : “Avec Pôle emploi, on doit attendre plusieurs jours pour que l’annonce soit diffusée. Puis on reçoit 200 CV en deux jours, d’un peu partout. Quel patron a le temps de faire le tri ?” Faut-il en conclure que Pôle emploi ne remplit pas sa mission ? Pierre Bonnal, maire du Crès, qui lance un service emploi l’an prochain, s’interroge : “Si on fait cela, c’est qu’il y a un besoin. Et s’il y a un besoin, c’est que quelque chose ne fonctionne pas.” Un discours fréquent qui agace Pascal Blain, le patron de Pôle emploi. “Tous les jours, dans la région, 230 per- 30 LA VILLE EN PARLE ENQUÊTE La Gazette n° 1356 - Du 12 au 18 juin 2014 CES MAIRES QUI SE PRENNENT POUR PÔLE EMPLOI sonnes sont placées dans les entreprises grâce à nos agents ! On a recruté 400 personnes en deux ans pour répondre à la hausse du chômage. On est efficace, on ne laisse pas tomber les gens.” Son avis sur les initiatives des maires est mitigé. “Leurs idées sont bienvenues, mais parfois contreproductives.” Exemple : la visite des entreprises. “Nous aussi, on visite des milliers d’entreprises par an ! Du coup, les patrons reçoivent quinze personnes différentes sur le même sujet. Il y a un manque de coordination.” Ce qui l’embête davantage, c’est que cela peut “gâcher” un recrutement. “Placer un diplômé sur un emploi peu qualifié, c’est trop facile. Nous, ces offres, on les destine aux gens les plus en difficulté. Cela fait partie d’un processus d’insertion. C’est un métier de placer les gens.” Enfants gâtés. Une concurrence au détriment des chômeurs ? Jacques de Chambrun juge le raisonnement “un peu ancien. Dans les villages, il n’y a pas que des enfants gâtés. Mais le problème, c’est qu’au bureau Pôle emploi de Celleneuve dont dépend Juvignac, le stock de demandeurs d’emploi du village représente peu comparé aux quartiers populaires de Montpellier. Je pense que Pôle emploi leur donne la priorité plus qu’à ceux de Juvignac”. Cocooning. René Revol, de Grabels, s’agace. “Si on crée ces services, c’est quand même pour compenser les défaillances de l’État ! Le service de l’emploi n’est pas efficace en France. Cela manque de proximité. Face à la masse d’offres, le demandeur d’emploi est écrasé.” Pascal Blain n’est pas d’accord. “Dans la région, 93 % des demandeurs d’emploi sont à moins de 30 minutes d’une agence.” Et même quand se déplacer est difficile, Pôle emploi innove. Par exemple, l’agence de Castelnau-le-Lez expérimente les rendez-vous par webcam. “70 % des chômeurs ont un accès régulier à Internet. On peut tout faire en ligne, après un premier rendez-vous en agence.” Mais dans les villages, on met surtout en avant le contact humain. “Même à l’ère d’Internet, rien ne le remplace”, COMMENT CONTACTER LES SERVICES EMPLOI DES MAIRIES ? Les services emploi fonctionnent tous sur le même principe : ils sont réservés aux habitants de la commune. Par contre, ils acceptent toutes les offres d’emploi qu’on leur propose. Si vous êtes concerné, le plus simple est de contacter la mairie, et prendre rendez-vous avec le service emploi. On peut aussi se rendre aux permanences d’accueil : le mardi après-midi et le jeudi matin à Saint-Jean-de-Védas (CCAS de la mairie), le mardi après-midi à Grabels (Espace jeunes, rue des Écoles). Ou même adresser un mail : [email protected] (Juvignac), [email protected] (Fabrègues). juge Anne Julian, à Vendargues. “Pôle emploi, c’est la grosse machine, ajoute Sylvie Clément, à Saint-Jean-de-Védas. Nous, on prend le temps qu’il faut, on écoute les gens, on les cocoone un peu.” Et, souligne René Revol, “on ne fixe pas d’objectif chiffré. Les agents de Pôle emploi font ce qu’ils peuvent. Ils ont chacun un portefeuille de candidats énorme et peu de moyens. Avec des objectifs précis, des quotas, des statistiques.” Pascal Blain conteste : il prend l’exemple de Celleneuve, où des conseillers “renforcés”, spécialement formés, ont des portefeuilles de candidats allégés. “Nous aussi, on sait faire du suivi régulier. Ces conseillers obtiennent 70 % de retour à l’emploi.” Mais pour René Revol, cet exemple reste une exception. “Ce que l’on crée à Grabels, on pourrait le reproduire dans chaque quartier de Montpellier. Car ça marche !” Une solution pour inverser la courbe du chômage ?R Gwenaël Cadoret AGGLO : LES RECORDS DU CHÔMAGE Olivier voulait recruter à Juvignac où est basée son entreprise. Le service emploi de la mairie lui a proposé Iris, qu’il a embauchée. PHOTO GUILLAUME BONNEFONT Commune Montpellier Castelnau-le-Lez Grabels Pérols Villeneuve-lès-Maguelone Jacou Saint-Georges-d’Orques Cournonterral Fabrègues Restinclières Juvignac Le Crès Cournonsec Lavérune Baillargues Castries Saint-Brès Vendargues Sussargues Lattes Montferrier-sur-Lez Beaulieu Saint-Jean-de-Védas Saint-Geniès-des-Mourgues Pignan Clapiers Prades-le-Lez Saint-Drézéry Murviel-lès-Montpellier Saussan Montaud Population active (selon l’Insee) Demandeurs d’emploi (Pôle emploi) 122 831 7 427 3 480 3 854 4 188 2 591 2 595 2 838 3 093 761 3 593 3 720 1 282 1 263 3 082 2 807 1277 2 924 1 243 7 782 1 491 812 3 950 877 3 138 2 470 2 329 1 064 918 744 435 32 758 1 597 747 748 798 473 469 505 547 133 616 634 216 212 502 452 205 469 199 1 237 236 125 595 131 464 352 322 143 122 98 55 Demandeurs d’emploi / population active 26,7 % 21,5 % 21,4 % 19,4 % 19,0 % 18,2 % 18,0 % 17,8 % 17,7 % 17,5 % 17,1 % 17,0 % 16,8 % 16,8 % 16,3 % 16,1 % 16,0 % 16,0 % 16,0 % 15,9 % 15,8 % 15,4 % 15,1 % 14,9 % 14,8 % 14,2 % 13,8 % 13,4 % 13,3 % 13,2 % 12,6 % Impossible d’obtenir le taux de chômage par commune. Nous en avons estimé un, pour comparer la situation des villes de l’Agglo entre elles. En partant du nombre d’inscrits à Pôle emploi à mars 2014 et la population active selon l’Insee. Les pourcentages semblent énormes car les chiffres de population sont ceux de 2011. Le vrai taux de chômage serait donc plus bas. LA VILLE EN PARLE 31 La Gazette n° 1356 - Du 12 au 18 juin 2014 PHOTO GUILLAUME BONNEFONT Marie-Virginie Calmels est une conseillère emploi hyper efficace. La responsable du service emploi de Juvignac, 40 ans, diplômée en ressources humaines, a reçu plus de 1 000 personnes l’an dernier. “CHASSEUSE DE TÊTE ? Oui, mais de proximité !” Avec son sourire bienveillant et sa voix douce, MarieVirginie Calmels, 40 ans, cache bien son jeu. La responsable du service à l’emploi mène une vraie guerre antichômage. Chargée jusque-là des affaires sociales, elle a été nommée en 2012 à la tête d’un service emploi qui cherchait encore son rythme. “Les élus étaient frustrés face à de nombreuses demandes d’emploi auxquels ils ne pouvaient répondre. Ils m’ont chargé d’agir.” Elle a tout repensé, avec méthode et efficacité. “En six mois, on est passé d’une quinzaine de contacts à des centaines !” s Depuis 2012, elle a reçu en entretien plus de mille personnes. Son critère de réussite : les sorties du fichier. Un tiers des personnes suivies en 2012, une personne suivie sur deux en 2013. “Une personne qui sort du suivi, c’est souvent qu’elle a retrouvé un emploi. Même si tous ne me tiennent pas au courant. Les patrons commencent à jouer le jeu, et nous envoient leurs offres. Notre service devient un interlocuteur crédible.” Urgence. Notamment auprès des petites entreprises : “Elles savent que je prends le temps de connaître les candidats. Et surtout, que je réponds en urgence.” Et qu’elle se démène : alors Coaching. Il faut que l’ouverture de dire qu’elle était taill’hôtel Vichy, à Fontlée pour le poste. “LORS DE NOTRE caude, était annonTitulaire d’un master cée, elle a dégoté le RENCONTRE, en ressources hu mail du recruteur, et ELLE M’A PROPOSÉ lui a envoyé un stock maines, elle a également étudié le droit de CV qualifiés. “En UN JOB DANS du travail, et possède plus des candidats de L’APRÈS-MIDI !” aussi un diplôme de Pôle emploi, on avait cadre de santé. “Je les candidats de la peux renseigner l’usager sur de nom- mairie”, confirme Pascal Laporte, breux domaines. Parfois, je peux aussi directeur de l’établissement. Avec faire un peu de coaching”. Iris, une des embauches à la clé. Juvignacoise, lui vaut une fière chan- “Il ne faut jamais lâcher, sourit-elle. delle : “J’ai trouvé du boulot grâce à Je farfouille, je lis la presse. J’écume elle. Lors de notre rencontre, elle m’a les forums professionnels, je distribue proposé un job dans l’après-midi !” des dossiers et des cartes de visite. Dès Marie-Virginie constate : “Les deman- que j’entends parler d’une entreprise deurs d’emploi ont tendance à perdre qui s’installe, je tente de la contacter.” foi dans le système. Mon premier objec- Une vraie “commerciale” de l’emtif, c’est de leur montrer qu’ils ne sont ploi. R Gwenaël Cadoret pas seuls. Ils reprennent confiance.” DES PROFILS TRÈS RECHERCHÉS C’est une des limites d’un fichier circonscrit à une seule commune : à Juvignac, MarieVirginie Calmels manque parfois de CV. “Si j’avais plus de candidats, je trouverais plus de boulots !” Elle se sent parfois impuissante. “Je reçois régulièrement des offres que je ne peux pas pourvoir.” Elle manque notamment de certains profils : informaticiens, infirmières, aidessoignantes, aides à domicile, métiers de bouche… “Ceux-là, je leur trouverais facilement du travail !” Pour les bacs + 5 universitaires (marketing, communication, ressources humaines…), “c’est plus difficile”. POUR LA FÊTE DES PÈRES… OFFREZ- LUI UN ABONNEMENT ! ABONNEMENTS 1 AN 54€ PAPIER au lieu de € 61,60 6 NUMÉROS OFFERTS PAPIER + NUMÉRIQUE 64€ au lieu de 105,60€ 16 NUMÉROS OFFERTS ABONNEMENT 2 ANS PAPIER 94€ au lieu de 123,20€ 24 NUMÉROS OFFERTS ABONNEMENT 1 AN = 50 numéros + 50 TV Région + 10 Mags (Chic, Pitchouns, Campus, Été, Festivals…) DE MONTPELLIER Coupon d’abonnement en page 3 ou sur www.lagazettedemontpellier.fr OFFRE VA LABLE JUSQU’AU 29/07/2014 Marie-Virginie Calmels, la croisée antichômage