La bonne recette pour faire aimer l`école!
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La bonne recette pour faire aimer l`école!
enjeux Par Martine Rioux La bonne recette pour faire aimer l’école! J e ne veux pas aller à l’école. Je ne veux pas faire mes devoirs. C’est plate, le français. À quoi ça me sert de faire de l’algèbre? Quel parent, à son grand dam, n’a jamais entendu l’une de ces phrases sortir de la bouche de son enfant? Avouons-le, c’est un peu décourageant et nous ne savons pas toujours quoi répondre. Mais, rassurez-vous, il existe des trucs pour faire en sorte que les enfants apprécient l’école et conservent le goût d’apprendre tout au long de leur parcours scolaire. Rénald Létourneau, psychologue de formation et conseiller en management, en a développé un certain nombre au cours des dernières années que nous vous présenterons dans cet article. Site Web de Daniel Lambert www.webdlambert.com La recette n’est pas infaillible, il l’affirme lui-même. « Il n’y a pas d’école du parent, on fait ce qu’on pense être le meilleur. Comme chaque enfant est différent, il est difficile de prévoir ses réactions, mais il est quand même possible de l’aider », indique-t-il. Pour lui, la clé du succès réside dans un mot : inculquer. « Ça ne marche pas de vouloir imposer des choses, de dire je suis le parent, tu es l’enfant, c’est moi qui décide. Il faut plutôt aider l’enfant à prendre ses décisions par lui-même, en autant qu’il en assume les conséquences », croit-il. Il ne veut pas faire ses devoirs? Parfait, mais il n’aura pas la permission de jouer dehors avec ses amis le soir : voilà un exemple bien concret. M. Létourneau suggère aux lecteurs de l’école branchée dix façons de faire Cinq règles d’or pour survivre à la période des devoirs La période des devoirs annonce parfois des moments difficiles et, malheureusement, dans certaines familles, elle se transforme même en véritable cauchemar. Daniel Lambert, un psychologue de Rock Forest, en Estrie, propose quelques règles d’or pour y survivre. 1. L’adulte doit se mettre dans la peau d’un enfant et se remémorer ce que c’était, aller à l’école. Rappelez-vous que l’école, c’est une journée de travail, et que les difficultés des enfants ne sont pas nécessairement moins importantes ou plus faciles à résoudre que les difficultés des adultes. 2. La moindre des choses pour tenter de rendre les devoirs intéressants est d’aborder cette période avec une attitude 16 16 www.ecolebranchee.com avec vos enfants (ou vos élèves!) pour qu’ils développent une méthode d’apprentissage efficace, ce qui développera assurément leur curiosité et, donc, leur intérêt vis-à-vis des nouveautés qui se présenteront à eux. Les dix commandements pour motiver un enfant 1- Favoriser l’apprentissage Il faut aider l’enfant à répondre à ses interrogations et ne pas lui donner la réponse sans qu’il n’ait d’abord cherché lui-même. « Quand je ne savais pas la définition d’un mot et que je la demandais à ma mère, c’est drôle, elle ne la savait jamais. Alors, on cherchait ensemble dans le dictionnaire. Puis, un jour, je suis allé chercher tout seul », raconte Rénald Létourneau. positive. M. Lambert rappelle que les enfants adorent jouer et qu’ils apprennent beaucoup en jouant, en riant. Il est donc utile de privilégier cette méthode lorsque c’est possible. 3. De la même façon qu’un parent ne se met pas en colère contre un enfant qui trébuche en apprenant à marcher, s’impatienter envers un enfant qui n’apprend « pas assez vite » n’aura que des effets dévastateurs sur lui. MM. Lambert et Létourneau soutiennent tous les deux qu’il est préférable de miser sur les forces des enfants plutôt que de s’acharner sur leurs faiblesses. 4. Évitez les comparaisons entre les élèves en classe et entre les frères et sœurs à la maison, chaque enfant étant différent des autres. À ce sujet, les parents devraient aussi se demander si les attentes qu’ils ont envers leurs enfants sont réalistes. S’il n’est pas bon d’avoir trop d’attentes, il n’est pas mieux d’en avoir trop peu. « C’est certain que l’on ne peut pas être performant dans tout », souligne M. Lambert. 5. Être parent est probablement l’expérience la plus exigeante qui soit et la plus importante, soutient M. Lambert. Tous les parents vivent des hauts et des bas. L’important est de garder en tête l’objectif à atteindre, l’idéal à poursuivre, et d’éviter de trop se culpabiliser devant les « erreurs ». Une trop grande culpabilité mène à baisser les bras, ce qui n’est pas à souhaiter, conclut-il. enjeux Il faut également créer un environnement propice à l’apprentissage. « Par contre, il faut respecter le fait que personne n’apprend de la même façon. Ce n’est pas parce que j’étudiais dans le silence total que mon enfant ne peut pas étudier avec un peu de musique, si ça ne le déconcentre pas, bien sûr », souligne-t-il. 2- Montrer de l’appréciation vis-à-vis de l’effort Il faut mettre l’accent sur ce qui va bien, valoriser les petits et les grands progrès. Ça ne sert à rien de toujours rappeler les échecs. « Si votre enfant avait 59 % en mathématiques au premier bulletin et qu’il a travaillé très dur pour finalement obtenir 65 % au bulletin suivant, c’est une grande victoire pour lui. C’est important de le lui dire », fait valoir M. Létourneau. 3- Participer aux activités scolaires offertes aux parents Environ 95 % des parents participent aux activités à leur attention lorsque leurs enfants sont en première année du primaire, mais ils ne sont plus que 5 % lorsqu’ils ont atteint la cinquième année du secondaire. 4- Discuter régulièrement des sentiments Il y a bien des raisons pour expliquer de l’enfant vis-à-vis de l’école ces chiffres. Cependant, M. Létourneau Quatre sujets devraient intéresser plus n’a qu’un comparticulièrement mentaire à ce le parent à ce moCe n’est pas parce sujet : « Si les pament : la relation que vous étudiiez rents ne particiavec l’enseignant, pent pas, l’enfant avec les cadans le silence total celle reçoit le mesmarades de classe, sage que l’école que votre enfant ne la compréhension n’est pas impordes explications tante, alors pourpeut pas étudier avec du professeur et la quoi devrait-il y vue de l’enfant. Si un peu de musique. l’enfant ne comaller? » Laurence et Marie-Michelle s’entraident à l’heure des devoirs. prend pas les explications et ne voit pas bien au tableau, il peut prendre du retard par rapport aux autres de son groupe. Aussi, si sa relation avec l’enseignant et les autres élèves de sa classe n’est pas bonne, c’est suffisant pour le démotiver. « Il ne faut cependant pas poser de questions directes du genre : est-ce que tu t’es déjà fait taxer? Il faut y aller par des détours, en racontant ses propres expériences scolaires et, surtout, ne pas bousculer l’enfant », prévient le psychologue. l’école branchée 17 enjeux 5- Se citer en exemple, lorsque c’est possible « Si on était pourri en maths, on ne fait pas croire à nos enfants qu’on a déjà remporté des prix. Par contre, si on était bon, on peut donner des exemples de nos réussites à nos enfants afin de les inciter à faire de même », souligne-t-il. 6- Réitérer son appui C’est important de répéter qu’on est disponible, en cas de besoin. « Les enfants ont besoin de sentir notre présence. S’ils savent que nous sommes là, ils viendront vers nous lorsqu’ils vivront des difficultés. Et, souvenez-nous, une peine d’enfant, c’est énorme », fait remarquer M. Létourneau. Créez pour vos enfants un environnement propice à l’apprentissage. leurs erreurs. Rien ne sert de vouloir contrôler tous leurs mouvements. C’est 7- Adopter une attitude positive sur la vie Si, tous les dimanches soir, vous parfois en leur faisant confiance qu’ils apprendront à vous répétez « Ah non! demain lundi, le « Et, souvenez-nous, faire confiance en retour. Évidemment, travail, ça ne me une peine d’enfant, il ne faut pas les tente pas! », ça laisser tout faire non n’encourage sûrec’est énorme. » plus! ment pas votre enfant à se lever pour aller à l’école le lendemain! Si, chaque 9- Reconnaître les comportements positifs soir, vous rentrez du boulot en pestant Il est important de lui dire : « C’est contre votre patron, votre enfant ne bien, tu as fait le ménage de ta chamreçoit pas une image positive du bre » plutôt que « C’est bien ce que tu as fait ». Par contre, il ne faut pas trop marché du travail. en mettre non plus. Par exemple, ne dites pas : « C’est un miracle que tu 8- Démontrez votre confiance en eux Laissez un peu de « corde ». Les en- aies fait le ménage de ta chambre. Ça fants doivent acquérir leur propre faisait trois semaines que je te le deexpérience pour pouvoir apprendre de mandais. » Il vous faut accepter que tout ne soit pas fait à votre manière. Évitez donc les commentaires du genre : « Tu n’as pas fait ton lit comme il faut, il fallait que tu… ». 10- Avant de motiver quiconque, il faut être motivé soi-même Avant d’essayer d’inculquer ce principe aux autres, il faut nous-mêmes croire en ce que l’on fait. Les trucs de M. Létourneau ne fonctionneront peut-être pas tous avec votre enfant. Ils ne le transformeront pas en ange non plus! Apprenez à vous en servir et vous découvrirez bien vite ceux qui fonctionnent le mieux dans votre situation. Conseils utiles pour optimiser la période des devoirs Réserver un endroit et un temps pour les devoirs. Se tenir au courant des changements dans le système scolaire et dans les méthodes d’enseignement afin de mieux expliquer les devoirs. Visiter des sites Internet et lire des ouvrages et magazines d’information en éducation. rappeler également que même si c’était facile pour nous lorsque nous étions enfants, la situation est peut-être différente pour nos enfants. Ne jamais oublier les miracles accomplis avec les enfants de 0 à 3 ans : avec nos seules félicitations, ils ont appris à se tenir debout, à marcher, à parler, etc. Ne pas hésiter à demander des trucs aux enseignants. Se rappeler que ce qui nous paraît facile maintenant ne l’était pas nécessairement lorsque nous étions enfants. Se 18 www.ecolebranchee.com Pour en savoir plus, visitez le site de Daniel Lambert, en particulier le R pertoire Famille & Enfants : www.webdlambert.com/famille-enfants.html