Perliculteurs - Tahiti Tourisme
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Perliculteurs - Tahiti Tourisme
Perliculteurs Les fermiers du lagon 2 Perliculteurs Les fermiers du lagon A l’origine de la perle de culture de Tahiti est la Pinctada margaritifera variété Cumingii, huître perlière présente dans les lagons des îles polynésiennes et plus particulièrement dans ceux de l’archipel des Tuamotu - Gambier. Cette huître sécrète naturellement un pigment qui donne ses teintes si caractéristiques à la perle de Tahiti. Mais pour obtenir ces perles si parfaites et renommées, un long travail humain est nécessaire. De la collecte des jeunes huîtres à leur élevage en passant par la délicate greffe puis la récolte, plusieurs années d’efforts et d’attentions sont nécessaires avant d’obtenir une belle perle de culture. Découverte de ce travail de longue haleine effectué par des Polynésiens devenus de véritables fermiers des lagons. 3 Kamoka Perles, Au rythme de la nature De nombreuses fermes perlières parsèment le sublime lagon de Ahe, un atoll des Tuamotu réputé pour la qualité de ses eaux. Là, entre mer et ciel, des hommes et des femmes travaillent avec passion. A près un premier séjour dans les années 1970 avec sa famille, Patrick Humbert revient à Ahe en 1991 avec l’idée d’y construire une ferme perlière. Un choix bien ambitieux à une époque où la perliculture n’en est qu’à ses débuts. Son fils, Josh, du haut de ses 20 ans, l’accompagnera dès le début dans cette grande aventure, apprenant, entre autres, à greffer. Passionné par le milieu marin, Josh a poursuivi pendant deux ans des études de biologie marine, des études qui n’ont de sens, pour lui, que sur le terrain. En 2001, à 29 ans, Josh prend la direction de la ferme. Ici, on travaille et on vit tous ensemble, jours après jours. Un mode de vie bien particulier, où la séparation entre profession et vie privée semble floue, sinon inexistante. Dans un tel contexte, si l’ambiance n’est pas conviviale, c’est toute la chaîne de production qui en pâtit. Josh Humbert mise beaucoup sur cet état d’esprit : à Kamoka, respecter la nature, le lagon et ses habitants est une évidence, travailler avec amour et dans la bonne humeur, une condition. Tous ces facteurs détermineront la qualité de la perle. Ce n’est pas tout : Kamoka est une ferme écologique. Tous les moyens sont mis en œuvre afin d’agir dans une démarche de développement durable et de protection de l’environnement. Un exemple : l’électricité est produite par des éoliennes et des panneaux solaires. 6 7 8 Une journée à la ferme Elle commence toujours par aller chercher les collecteurs attachés aux stations, les supports d’élevage sous-marin, situés à 7 mètres sous la surface du lagon, profond d’environ 40 mètres. A ces collecteurs sont attachées des nacres, qui sont ramenées pour être greffées à la ferme. Une fois greffées, elles repartent sur les lignes, dans le lagon. Les nacres reviennent alors trois mois plus tard, afin d’être installées sur les plateformes de la ferme, dans une zone où le lagon est peu profond. Là, elles subiront une séance de nettoyage effectuée par les poissons, qui se régalent des petites algues et coquillages collés sur les nacres. Il est primordial de libérer les nacres de ces « parasites », car ils empêchent la nacre de filtrer l’eau, donc de bien se nourrir, ce qui nuit à son développement. Il faut compter une journée pour que les nacres soient propres. 9 Quatre ans de travail pour obtenir une perle Dès que les nacres sont prêtes à être greffées, vient leur détroquage. Détachées des collecteurs, elles sont triées et « calées ». Si elles sont de la bonne taille, elles sont alors greffées, autrement, elles repartent en élevage. Une nacre met deux ans et demi, environ, à grandir avant d’être greffable. Greffer une nacre, un exercice bien plus compliqué qu’il n’y paraît… A première vue, il s’agit simplement de couper la gonade, l’organe reproducteur de l’animal, lui introduire un greffon – petit morceau du manteau de la nacre – ainsi qu’un nucléus, une bille de matière organique sur laquelle la nacre va s’accumuler pour former une perle. Sans une connaissance irréprochable de l’anatomie de la nacre, sans une dextérité et une attention sans faille, ce n’est même pas la peine d’essayer… Après le minutieux travail de la greffe, il faut encore attendre environ 16 mois pour avoir une perle. En tout, presque quatre ans de travail sont donc nécessaires pour obtenir une perle ! Après la première récolte, une sur-greffe peut également être faite. Si la première greffe a donné une belle perle, cela signifie que la nacre est toujours en bonne santé et qu’elle peut supporter une autre greffe, donc donner une autre perle. Cet incessant processus allant de l’élevage, du nettoyage, de la greffe et de la récolte rythme la vie d’une ferme perlière. 10 11 12 Vous serez perliculteurs mes enfants ! Un fare sur pilotis, surplombant le lagon de l’atoll de Makemo, à quelques minutes de bateau de la plage. Là, dans un calme absolu, six perliculteurs s’affairent. A la fin de la journée, mille nacres seront greffées. On ne se parle que si le travail le réclame. Vaiata acceptera de rompre le silence pour dévoiler quelques pans de son activité. A 27 ans, c’est à elle que revient la sélection des nacres à partir desquelles seront découpés les greffons, ces morceaux de manteau à l’origine de la couleur de la future perle. Délicatement, à l’aide d’un miroir de dentiste, Vaiata explore l’intérieur des nacres qu’elle doit choisir. Comme tout perliculteur qui se respecte, elle a occupé tous les postes de la chaîne qui conduit la nacre de la mer aux mains expertes du greffeur. Aujourd’hui, dix ans après, elle sait que son parcours a été le bon. C’est en 2000 que sa mère, négociante en perles, et son beau-père décident de créer leur propre ferme. Après la première récolte, ils se séparent des travailleurs extérieurs à la famille pour se concentrer sur leurs enfants. Un geste de confiance qui va payer. Moana, le grand frère, progresse vite, il lit beaucoup d’ouvrages et se renseigne. Vetea, le cadet, suit le rythme. Frères et sœur sont désormais liés par la nacre. Frères et sœur désormais liés par la nacre 13 Huit heures par jour Huit heures par jour sur le fare, ils répètent leurs gestes, rien ne semble pouvoir les perturber. Vaiata ne voit pas pourquoi cette organisation pâtirait de la promiscuité familiale. Pour Moana, travailler en famille permet de mettre rapidement les choses au clair quand un problème menace d’enrayer la machine. Ces jeunes perliculteurs ne sont pourtant pas nés dans un lagon, ils viennent de Corse. L’esprit de famille, « contre vents et marées », s’explique peut-être un peu par cette autre origine insulaire. 14 Depuis un an, Vetea a auprès de lui son épouse, Christelle qui a quitté Tahiti et un emploi dans l’administration pour rejoindre le monde de la perle. Quant à Maui, il est à 19 ans le benjamin de l’équipe. Il nous fera part de son admiration pour Moana, ce cousin charismatique qui descend en apnée à 35 mètres pour chercher les paniers de nacres, et qui a su malgré son asthme apprendre à gérer son souffle pour rester sous l’eau de longues minutes. Rejoindre le monde de la perle Ainsi va la vie sur le fare perle de Teanuanua Beach Pearls. Seuls les mois de juillet et décembre connaîtront des périodes de vacances. Certains rejoindront Tahiti, pour retrouver Papeete, ses boutiques et ses cinémas. Quant à savoir si un jour frères et sœur s’envoleront plus loin, pour replonger dans leurs racines corses… « Y vivre un jour ? Pourquoi pas. Le jour où l’on pourra greffer des perles là-bas », s’amuse Vaiata.. 15 16 Maki Maifano, greffeur “ Tant qu’il y aura des femmes, il y aura des perles ! “ U n bon greffeur ne vous dira jamais qu’il est un bon greffeur. Ce sont les autres qui vous le diront. Et à Ahe, tout le monde assure que Maki est le meilleur. Ses résultats le prouvent, et sa réputation va bien au-delà du récif de Ahe. Originaire de Ahe, Maki a grandi et baigné dans le milieu des fermes perlières, au sein desquelles il sait tout faire. Aujourd’hui, il a plus de dix ans de pratique de la greffe derrière lui. Il a appris à l’école de Rangiroa, en 1992. Mais, comme beaucoup de métiers, c’est véritablement sur le tas que l’on devient greffeur. Maki a inventé des techniques nouvelles permettant aux greffeurs de progresser. Il affirme qu’il en découvre encore tous les jours ! Pourtant, sa rigueur et son savoir-faire n’ont jamais trompé personne. Les perliculteurs misent beaucoup sur le greffeur, il faut avoir envers lui une sacrée dose de confiance. Les enjeux sont énormes. Son travail déterminera, en grande partie, la qualité de la récolte. Une confiance réciproque, car le greffeur doit lui aussi être certain de la qualité des nacres qu’il va greffer, du sérieux avec lesquelles elles sont traitées. Même si tous les perliculteurs vouent à leur métier une passion au quotidien, des doutes les envahissent bien souvent. Combien de temps va durer cet engouement pour la perle ? Y aura-t-il toujours un marché pour elle ? Mais l’optimisme et l’humour reprennent vite le dessus, lorsque Maki lance : « Au fond, tant qu’il y aura des femmes, il y aura des perles ! ». Les perliculteurs misent beaucoup sur le greffeur 18 Nancy Morgan, Ambassadrice de la Perle de Tahiti Texte : tahiticommunication © Photos : P. Bacchet - couverture, p. 2, 15, 16-17 • G. Le bacon - p. 4-5 • I. Bertaux - TC - p. 9, 12, 14 • J. Humbert - P. 7, 8, 11 • G. CHekib - TC - p. 19 Edition 2008 : GIE Tahiti Tourisme - Conception : TAHITICOMMUNICATION Fare Manihini - Front de mer - Boulevard Pomare B.P.65 Papeete - Tahiti - Polynésie française Tél. (689) 50 57 00 / 50.57.12 / Fax :(689) 43 66 19 [email protected] / [email protected] www.tahiti-tourisme.pf La collection Itea, du mot signifiant «découverte» en Reo Ma’ohi, vous invite à voyager au cœur des richesses de Tahiti et ses Iles. Un mariage d’images et de témoignages pour mieux connaître et mieux comprendre notre culture et notre environnement. 20