6 Jura Faits divers - Droit Collaboratif
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6 Jura Faits divers - Droit Collaboratif
6 Jura Faits divers Nº 3653 du 27 novembre 2014 Divorce : un droit nouveau pour apaiser la séparation Saint-Laurent-en-Grandvaux Deux cambriolages en quelques minutes Le droit collaboratif s’inscrit dans la négociation et arrive progressivement dans le Jura. Lionel Royer Me Karine De Luca, du cabinet Granvelle, a été le premier avocat jurassien à être formé et à plébisciter le concept du droit collaboratif au début 2014: « Le but est de ne pas avoir recours au juge lors du divorce mais de suivre une méthode d’écoute et de négociation pour parvenir à une solution acceptée par toute la famille ». Plus pragmatiquement, il s’agit de substituer la négociation au conflit : se poser autour d’une table avec les avocats pour trouver une solution “amiable” au lieu de régler l’affaire froidement dans le bureau d’un juge. « 70% des divorces peuvent se régler de cette manière. Les gens préfèrent que leur séparation soit gérée ainsi, c’est toujours un moment douloureux pour eux », commente Me De Luca. La plupart du temps, les avocats et les parties se réunissent et trouvent des arrangements qui ne seraient pas permis au tribunal, le juge étant lié au code civil : « Dans un combat judiciaire classique, chaque parent expose sa demande et en cas de désaccord c’est un juge qui va départager les parents. Le droit collaboratif permet à un père d’avoir la garde de son enfant tous les jours durant l’heure de midi par exemple, ce qui n’est pas possible Un peu d’histoire Alors que les décisions de justice (divorces et gardes d’enfant) connaissent 50% d’échec, le droit collaboratif n’échoue qu’entre 1 et 2% des cas. avec un juge.» Par conséquence, c’est souvent un moyen de parvenir à des solutions très créatives et adaptées au fonctionnement de chaque famille, ce qui ne saurait être le cas avec une décision judiciaire. L’intérêt de l’enfant « Les décisions sont mieux acceptées, on fait du cas par cas, du sur-mesure » explique Me Karine De Luca. Car lors d’un divorce ou d’une séparation, les parents auront besoin de conserver un lien sain dans l’intérêt de l’enfant. Le concept fait déjà ses preuves : en passant par la case tribunal, une fois sur deux le couple repas- se devant le tribunal au bout d’un an. Le droit collaboratif ne connaît – dans les villes où il est déjà plus amplement développé – qu’entre 1 et 2 % d’échec. De surcroit, les délais sont plus rapides et la procédure n’est pas plus onéreuse, les parties ayant toujours droit à l’aide juridictionnelle si elles y sont éligibles. A l’arrivée, c’est un juge qui valide l’accord mais qui n’a pas eu à traiter le dossier de A à Z. Un gagnant-gagnant pour tout le monde quand on sait que le délai va de trois à six mois uniquement pour une requête de divorce devant un tribunal. Et puis la solution trouvée peut toujours être Le droit collaboratif est né dans les années 90 aux USA et au Canada. Il a mis quelque temps à traverser l’océan et commence à frayer son chemin en France depuis 2004. S’il s’est plus largement développé dans les grandes villes (Paris, Lyon), il est plus rarement proposé sur les territoires ruraux. Une avocate formatrice de Paris affirme régler déjà 20% des cas de divorces grâce à cette procédure. Arrivé en 2014 dans le Jura, il devrait connaître progressivement son essor. Le butin s’est résumé à une dizaine de cartouches de cigarettes et un peu de liquide. Dans la nuit de jeudi 20 au vendredi 21 novembre, deux cambriolages ont eu lieu dans des commerces de Saint-Laurenten-Grandvaux : l’un au tabac presse tenu par M. Lionel Olivier et l’autre à la boulangerie Jacquet, tous les deux domiciliés respectivement au 27 bis et au 21 rue de Genève. Les voleurs ont fait beaucoup de dégâts matériels au tabac presse en seulement 5 minutes et aux environs d’une heure du matin: rideau de fer arraché, vitrine brisée, présentoirs de Noël détruits. Tout cela pour un maigre butin : quelques cartouches de cigarettes (entre 10 et 15, pour une valeur avoisinant les 700 euros) et un fond de caisse résiduel. Pour la boulangerie Jacquet, les voleurs se sont contentés de pénétrer par une porte latérale sans faire de dégâts (cette dernière aurait peut-être été laissée ouverte par inadvertance) et n’ont rien volé. Quant à savoir s’il s’agit de délinquants locaux ou de passage, l’enquête de gendarmerie qui est toujours en cours devrait pouvoir en dire plus prochainement. renégociée, soit par un nouvel accord, soit devant le tribunal. Pour l’heure seuls trois avocats jurassiens sont formés au droit consultatif : Me karine de Luca, Me Lelièvre et Me Boucher. D’autres avocats seront prochainement formés et le droit collaboratif peut aussi concerner d’autres branches : droit des affaires, droit du travail, droit commercial, etc. n Cours d’Assises ÊÊ Plus d’informations sur : www.droit.collaboratif.org Sept ans ferme pour violences et viol Les avocats craignent l’hyper-centralisation de la Justice La dernière session des assises du Jura s’est terminée jeudi 20 novembre en début de soirée. Un homme âgée de 44 ans comparaissait pour viol, violences volontaires avec usage d’une arme ayant entrainé une infirmité permanente et menaces de mort sur sa conjointe (de 9 ans sa cadette) avec qui il était lié par un Pacs. En l’espèce, le 13 février 2013, les gendarmes de Bletterans étaient intervenus au domicile du couple suite à un appel téléphonique de la victime qui se plaignait de violence conjugale. L’homme lui avait projeté une bouteille en plastique remplie de son contenu sur l’oeil gauche, lui provoquant des saignements intra-oculaires. Quelque temps plus tard, elle a totalement perdu son œil et porte désormais une prothèse. Le couple s’était rencontré lors d’une cure de désintoxication, et les violences avaient commencé dès les premiers temps où ils se sont mis en ménage. Me Weiermann, l’avocate de l’accusé, explique : « C’était un engrenage, il ne réagissait que par la violence. Il était sevré de son alcoolisme mais du coup était complètement tendu. C’était pareil pour les actes de violences sexuelles, il n’arrivait pas à faire la part des choses. Il fallait faire le procès de l’accusé et pas le procès de la violence conjugale ». Au terme de deux jours d’audience, le jury qui n’était composé que d’hommes, a condamné le quadragénaire à sept ans de prison ferme. L’avocat général en avait demandé huit. Le projet de loi Macron sera examiné le 10 décembre. Tout au long de la semaine du 17 au 21 novembre, les avocats de France ont participé à une semaine d’action de communication contre un projet de réforme (la loi Macron) qui sera examiné le 10 décembre prochain en Conseil des ministres. Le barreau du Jura s’y est unanimement associé et son bâtonnier, Me Stéphane Billaudel nous explique les enjeux : « Le problème est la régionalisation des barreaux et des tribunaux. Le risque est de casser le lien entre les tribunaux et les avocats, il y aura une grosse centralisation de l’activité judiciaire sur Besançon ». Comme en médecine, on va trouver son ophtalmologue dans les grandes villes... les délais de procédures ne cesseront de s’allonger pour les justiciables. « Ca sera plus facile de supprimer les tribunaux, j’en suis certain : il y aura des disparitions », plaide le bâtonnier. De plus, le bâtonnier y voit une façon de redessiner à nouveau la carte judiciaire : « Ca sera plus facile de supprimer les tribunaux, j’en suis certain il y aura des disparitions, on construira des “centres de production de justice” ». Ainsi, les avocats, recouverts de leur robe, se sont réunis jeudi 20 devant le Palais de justice pour distribuer des tract aux Jurassiens qui faisaient leur marché à Lons : « Les gens étaient très sensibles sur le problème de la territorialité et étaient réceptifs à la cause ». Autre sujet d’inquiétude, le salariat en tant qu’avocat. Aujourd’hui, seul un cabinet d’avocats peut salarier un autre avocat. La réforme prévoit qu’une entreprise pourrait embaucher des conseils qui ne travailleraient que pour ses intérêts : l’indépendance et la liberté de la profession d’avocat se verraient ainsi bien mises à mal. Pour l’heure, les avocats jurassiens patientent et ajusteront leurs actions et leur communication en attendant le Conseil des ministres du 10 décembre. [L.R] n Il vole une montre, la police en découvre davantage Le voleur avait tenté de la revendre sur leboncoin.fr. En publiant sur “leboncoin.fr” une annonce pour vendre une montre volée (350 euros), le jeune homme d’Eclans-Nenons, âgé de 25 ans, ne s’attendait pas à ce que son acheteur soit un policier dolois. Celuici avait été alerté par le directeur d’un magasin qui avait repéré cet objet sur internet et qui avait fait le rapprochement avec un vol qu’il avait subi par l’un de ses employés, depuis licencié. Interpellé et placé en garde-à-vue, l’homme a reconnu les faits et a expliqué avoir agi pour se venger d’un de ses collègues qui serait responsable de son licenciement. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Lors de l’enquête, les policiers ont découvert que l’individu avait noté le numéro d’immatriculation d’une femme de 76 ans victime d’un vol à l’arraché de son sac à main (qui contenait de l’argent quelques dizaines d’euros -, une carte bancaire accompagnée de son code et un chéquier), le 12 novembre à Dole. Interrogé sur ce point, le jeune homme a expliqué qu’il l’avait noté suite à un accrochage pour pouvoir faire un constat amiable avec la dame. A l’issue d’une perquisition à son domicile, il a avoué les faits puis expliqué avoir agi parce que « la vieille femme tenait mal son sac à main » et parce que pour sa part « personne ne lui donnait de travail ». Le malfaiteur a égale- ment été confondu par les images de vidéo-surveillance des guichets automatiques où il s’était rendu pour retirer près de 200 € au moyen de la carte volée. La victime, blessée lors de la chute causée par l’arrachage du sac à main et traumatisée, s’est vu notifier une ITT de 6 jours dans un premier temps. L’auteur des faits répondra prochainement de ses actes devant le tribunal correctionnel de Lons. n 214392 Dole