Jean Marc Mormeck – Souffrir pour revenir

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Jean Marc Mormeck – Souffrir pour revenir
témoignage
SOUFFRIR
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POUR REVENIR
à 37 ans, après deux ans d’arrêt, Jean-Marc MORMECK est
remonté sur le ring. Il signe trois victoires consécutives contre
MADALONE, ORQUENDO et IBRAGIMOV. Préparation physique et
nutrition ont été ses premiers combats.
propos recueillis par Gaétan LEFèVRE
L
a rédaction SANTéSPORTMAG a
rencontré Jean-Marc MORMECK
avant son combat contre l’Ouzbek
Timur IBRAGIMOV, le 2 décembre
2010. Décontracté, il avoue les efforts
qu’il a dû faire pour revenir au plus haut
niveau.
Après un break de deux ans,
le retour a-t-il été difficile ?
Bien sûr ! Le corps s’habitue au repos et
au calme. La reprise d’une activité
Cette nouvelle préparation physique
a-t-elle été différente ?
Oui et non. Non, car une préparation suit
toujours la même progression. Oui,
puisque je partais de plus bas ! Mon
poids ne permettait pas de fournir les
mêmes efforts qu’avant. Les exercices
sont restés les mêmes mais moins
intensifs. J’étais plus lent, moins réactif
et essoufflé plus vite. Mon corps s’était
endormi et j’ai dû le réveiller et le
rééduquer. Mais aujourd’hui, ça va
mieux. Je me sens bien, j’ai récupéré la
vitesse adaptée à mon poids.
Avez-vous suivi
un régime alimentaire ?
J’ai toujours fait attention à mon
alimentation avant un combat. Après
mon break, il a fallu reprendre la forme.
Il est toujours difficile de concevoir
l’alimentation permettant de perdre du
poids et d’encaisser un entraînement
intensif ! Je me suis donc mis à travailler
avec Véronique ROUSSEAU,
nutritionniste à l’INSEP. Elle m’a défini
des menus précis avec des légumes
verts et d’autres aliments énergétiques.
Stephane Bouquet
santésportmag
physique est toujours difficile. J’ai dû
réhabituer mon corps à souffrir. Et
comme la boxe est un sport violent, le
corps est constamment agressé. Le
retour sur le ring est encore plus brutal.
J’ai aussi dû faire face à mon poids.
J’étais en surcharge. J’ai donc compensé
en travaillant plus dur.
.com
f é vrier 2 0 1 1
franck welker
JEAN-MARC MORMECK
Avant que l’adversaire ne change,
comment vous étiez-vous préparé pour
affronter Hasim RAHMAN ?
Pour ce combat, j’avais fait appel à un
préparateur physique spécialisé dans
l’athlétisme, Mourad BENBELKACEM.
L’objectif était de retrouver de
l’endurance et de la puissance cardiaque.
Je me suis entraîné à courir entre 12 et
13 km/h sur une longue distance et j’ai
fait de nombreux types de fractionnés.
Mon corps a repris l’habitude de souffrir.
Pendant deux mois, j’ai quitté le ring et je
n’ai fait que de la préparation physique.
Puis j’ai remis les gants. Je ne mélange
pas l’entraînement physique et le travail
sur le ring.
La boxe est un sport violent. On l’a vu
lors du dernier combat entre Vitali
KLITSCHKO et Shannon BRIGGS. Ce
dernier a été victime d’une commotion
cérébrale, de fractures aux deux
orbites oculaires, au nez et d’une
blessure à l’épaule. Avez-vous
déjà eu de telles blessures lors
d’un combat ?
Pour Shannon BRIGGS, c’est spécial. Ce
n’est pas une référence. L’arbitre et lui
ont fait preuve d’inconscience et
d’incompétence ! Je pense qu’il n’était
pas prêt. Il n’avait aucune chance de
gagner. Moi, ma plus grosse blessure a
été un œil au beurre noir. Je n’ai jamais
eu d’autres lésions sérieuses.
Avez-vous mis en place une stratégie
préventive pour éviter les blessures ?
Non, je fais juste attention. Ma
philosophie de la boxe, c’est de donner
des coups et de ne pas en prendre. à
partir de là, il faut se préserver et se
protéger avant et lors d’un combat.
Auriez-vous un petit message
pour nos lecteurs ?
La préparation physique est très
importante. Il faut beaucoup courir et
aller dans une salle de sport. Alors,
défoulez-vous ! Mais recherchez le bienêtre sans dépasser vos limites !