Eduquer nos enfants à l`Amour Sophie Martin

Eduquer nos enfants à l’Amour
Sophie Martin-Grzybowski
Nous avons parfois des difficultés à parler de la sexualité car notre propre éducation affective a pu être blessée.
L’éducation à la sexualité est une éducation de toute la personne, (cœur, corps, conscience). Elle permet au jeune de
comprendre le vrai sens de la sexualité : le don, la rencontre, la communion, l’engagement.
Un chemin en 4 points:
1. Favoriser l’estime de soi, l’amour inconditionnel. Montrer à l’enfant qu’il est unique, né du désir de ses parents
et du désir de Dieu.
2. Permettre à l’enfant de se découvrir sexué et lui faire découvrir l’altérité. Lui faire découvrir qu’il y a différents
degrés dans l’amour. Lui faire respecter son intimité.
Explication des points 1 et 2:
Dans la période de l’œdipe (3-7 ans), la question « comment naissent les bébés ? » signifie « d’où suis-je venu ?» et
non « de quelle façon ?» En disant que de toute éternité, l’enfant est dans le cœur de Dieu, on introduit l’enfant
dans une filiation. Il est né du désir des parents (même si la grossesse n’est pas toujours désirée) mais aussi de tout
son lignage. Le désir dépasse la biologie (enfant adopté). Et il est voulu et aimé de Dieu de manière inconditionnelle.
Le bon langage pour parler du corps : ni trop technique ni trop édulcoré ; montrer la beauté du sexe, la richesse de la
complémentarité des sexes et la grandeur de la vocation du couple dans le plan de Dieu.
Progressivement, l’enfant se détache du parent du sexe opposé pour s’identifier au parent du même sexe. D’où
l’importance :
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de valoriser notre conjoint, même quand le couple s’est brisé.
de vivre dans l’estime de notre masculinité et de notre féminité.
Le père apprend le passage vers le monde et la mère apprend l’intime.
3. Aider le jeune à se connaître dans un regard chaste sur lui. Cette éducation s’appuie sur la capacité du jeune à
reconnaître ses émotions et les nommer. Mais celles-ci ne sont pas étranges ni coupables aux yeux de Dieu. Il n’est
pas responsable de ses émotions mais de ses actes et de leurs conséquences.
L’adolescent devient plus adulte chaque fois qu’il filtre ses envies et réfléchit avant d’agir pour orienter ses actes
vers le bien pour lequel il est fait. La tache parentale consiste alors à éclairer sa conscience. Les parents doivent avoir
une parole claire et belle sur les changements corporels de l’enfant. La puberté doit être expliquée avant son arrivée.
L’enfant a des organes génitaux qui, un jour, lui permettront de se donner et de continuer cette filiation. Pour lui, se
construire, c’est s’unifier et apprendre une cohérence du corps, du cœur et de la conscience.
4. Apprendre à l’enfant à ne pas satisfaire ses désirs immédiatement, n’est pas se mortifier, mais désigner un plus
grand bien. La relation adulte n’est pas la satisfaction immédiate des pulsions mais une adaptation au rythme de
l’autre.
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A l‘adolescence, les jeunes sont saturés d’informations qui parlent souvent de dangers. Plus les adultes sont inquiets,
plus les jeunes sont déstabilisés. Ils veulent qu’on leur parle de bonheur, avec un discours rassurant, clair, cadré,
cohérent et vrai. Parler facilite la parole mais en parlant il faut toujours montrer la beauté de l’amour humain.
Les interdits passent par la parole. Quand je ne suis pas d’accord avec ce que fait ou veut faire le jeune, j’entends sa
demande et je dis clairement pourquoi je ne suis pas d’accord. En conjuguant amour et loi, autorité et bienveillance
on donne au jeune une perception équilibrée et rassurante de qui le construira ou pourrait le détruire, on lui trace
un chemin de vie.
La sexualité aussi passe par l’apprentissage de la loi. Il y a des gestes qui abîment, des mots qui salissent, des
expériences qui traumatisent, des actes qui tuent.
Il y a la bonne nouvelle de l’amour.
Nos corps sont faits pour aimer de l’amour même de Dieu. Ils sont le temple de l’Esprit. Ils nous permettent de vivre
plaisir, procréation et communion, ce dont nous pouvons être les témoins pour nos enfants.
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