Les âmes silencieuses de Corinne

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Les âmes silencieuses de Corinne
26 OCT 14
Quotidien
OJD : 43563
Surface approx. (cm²) : 503
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Les âmes silencieuses de Corinne
Installée dans le Saosnois, Corinne Héraud exposera en novembre à Fotofever, salon de la photographie accueilli à Paris, au
Carrousel du Louvre. Rencontre avec une artiste singulière.
Octobre 2014. Influencée par tes plctonalistes du XIXe siecle Corinne Herard déploie un univers plutôt sombre maîs jamais tragique Photo K Le Maine Libre » Olivier
Klm
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FOTOFEVER
8108281400501/GCC/MMS/2
Tous droits réservés à l'éditeur
26 OCT 14
Quotidien
OJD : 43563
Surface approx. (cm²) : 503
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Frédérique BREHAUT
frederique brehaut@mame-hbre com
e son Polaroïd 195 en alu
brossé, elle dit : « Cest ma petite bête préférée ». L'objet est
magnifique, pièce de collection dénichée sur internet. Cet aristocrate
cohabite dans une armoire ancienne
avec des instruments plus communs,
« ca r j'ai aussi des appareils en plastoc !
Ce n'est pas l'important ».
D
L'imaginaire
d'une contemplative
L'essentiel se tient ailleurs. Il a fallu du temps avant que cette brune
fine et délicate se sente le droit de
soumettre son travail au regard des
autres. « Avec le temps, on se bonifie.
J'ai gagné en assurance et maintenant,
je me sens plus légitime. » ll n'empêche qu'à l'approche de Fotofever,
salon qui accrochera ses photographies dans le cadre prestigieux du
Carrousel du Louvre, cette solitaire
sent monter l'anxiété. « Line exposition, dans tous les sens du terme, c'est
assez violent. Et celle-ci suscite des enjeux importants, puisqu'elle attire des
galerlstes internationaux. »
Depuis sa thébaïde du Saosnois,
non loin de Mamers, Corinne Héraud cultive sa singularité. Autodidacte, cette passionnée de concours
hippiques a commencé par photographier des cavaliers auxquels elle
vendait les tirages des images prises
quèlques heures auparavant. « Cétait
un boulot de malade. J'ai laissé tomber
au bout de trois saisons, mais je sentais que j'étais faite pour la photographie. » Un stage à l'école des Gobe-
lins en 2005 fut, si l'on ose dire, le
révélateur. « J'ai découvert l'étendue
des possibilités, notamment grâce à la
chambre et au Polaroïd. J'ai compris
alors que j'avais une vocation artistique
et que la photo me permettait d'imaginer tout ce que je m'étais interdit. »
Des tirages uniques
Les vannes s'ouvrent. D'un naturel
contemplatif, Corinne choisit comme
premier modèle un voisin, le fameux
chêne de la Lambronnière, à Pervenchères, dans l'Orne. « Le pelllculage du Polaroïd a été une découverte
bouleversante. Il me permet de triturer
une photo, de la déplacer, de la travailler et de lui donner une vie différente. Tout mon travail découle de ces
possibilités. » Le réalisme magique
de son écriture peuplée d'âmes silencieuses séduit. Puis'Art au Mans,
lui offre sa première grande exposition. « Cest l'un des meilleurs salons de France. Je ne sais pas sl les
Monceaux réalisent la qualité de cette
manifestation. »
Depuis, elle travaille sans relâche,
construit des séries de tirages uniques, inspirées par les paysages
alentours, des visages captés à
la télévision ou le film « Métropolis ». Avec toujours le caractère
impalpable d'une nostalgie assumée. Des galeristes de Paris, Tours,
Clermont-Ferrand et bientôt Nantes
défendent son œuvre. Enfin, le mois
prochain, ce sera Fotofever qu'elle
prépare dans la fièvre des grands
rendez-vous. « Pour la suite, j'ai déjà
plusieurs idées. A l'approche de l'hiver,
ma saison préférée, je vais sortir de
nouveau... »
Du 14 au 16 novembre. Carrousel du
Louvre « Fotofever ».
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FOTOFEVER
8108281400501/GCC/MMS/2
Tous droits réservés à l'éditeur

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