Du diagnostic financier d`une entreprise en difficulté à la stratégie de
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Du diagnostic financier d`une entreprise en difficulté à la stratégie de
Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN INTRODUCTION GENERALE Le développement économique d’une nation est étroitement lié au volume et à la nature des échanges nationaux et internationaux. Ainsi, un pays non compétitif ne pourra émerger dans une économie mondiale où les paramètres de décision sont au profit de ceux dont le poids est important dans le commerce international. S’il est vrai qu’un pays ne peut vivre en autarcie, le brassage des flux ne peut se réaliser qu’à travers les différents modes de transport, terrestres, aériens et maritimes. Pendant plusieurs années les nations africaines n’ont connu que les différents moyens de transports routiers. L’arrivée des colons a permis la construction de nombreuses infrastructures ferroviaires dans le but de faire face aux difficultés de transport auxquelles ils étaient confrontés en Afrique. Celui du Dahomey-Niger fut l’un d’entre eux. En effet, à la veille des indépendances politiques de 1960, le colonisateur a confié ce réseau aux Etats du Dahomey et du Niger. En 1959, un organe de gestion commune dénommé Organisation Commune Dahomey-Niger (OCDN) fut créé. Cette structure prestataire de service a ainsi la charge de la gestion, de l’entretien, de l’exploitation et de l’extension de toutes infrastructures ferroviaires. Devenu Organisation Commune Bénin-Niger (OCBN) en 1975, cette entreprise publique représente un important outil de développement économique et social aussi bien pour le Bénin que pour le Niger par l’acheminement des marchandises et le service public de transport de voyageurs. Avec le libéralisme économique et principalement celui du secteur des transports, l’OCBN se trouve confrontée à un partage du marché. S’adapter à un environnement de plus en plus concurrentiel, suppose une certaine capacité financière. Face aux diverses difficultés rencontrées, l’OCBN n’a pas pu s’approprier les multiples outils de gestion adéquats pour assurer sa pérennité et s’est trouvé en cessation d’activité. Aujourd’hui, elle s’est engagée résolument à donner un souffle nouveau à ses activités. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 1 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN En vue d’aider l’OCBN dans la relance effective de ses activités tout en explorant les causes de son déclin, nous avons jugé opportun d’apporter notre modeste contribution à travers le thème : « Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN ». Pour le développement de ce travail, notre démarche s’articulera autour de deux parties. La première partie expose le cadre théorique et institutionnel de l’étude. La deuxième partie est entièrement consacrée à l’analyse des données et à la stratégie de relance des activités. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 2 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE Ce chapitre est composé de deux sections dont la première aborde le cadre théorique et la deuxième est consacrée au cadre institutionnel de l’étude. SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE Au cours de cette section nous aborderons la problématique, l’intérêt de l’étude, les objectifs et hypothèses de recherche, le tableau de bord de l’étude et la revue de littérature et la méthodologie de recherche. Paragraphe 1 : Problématique, des objectifs et hypothèses de recherche au tableau de bord de l’étude I- Problématique Le développement de toute nation passe inévitablement par la prospérité, la croissance et la pérennité de ses entreprises. Car ce sont ces dernières qui lui créent la richesse dont elle a besoin. En effet, la création de la richesse dépend de la manière dont les ressources sont utilisées c’est-à-dire avec efficacité, efficience et pertinence pour atteindre les objectifs fixés. L’objectif constituant à n’en point douté, la boussole de toute entreprise. Mais malheureusement, les entreprises béninoises en générale et celles publiques en particulier sont confrontées à d’énormes difficultés notamment celles liées à la maîtrise des ressources disponibles pour créer davantage de richesses. Il en résulte une contre performance économique et financière des dites entreprises. Au nombre de ces entreprises figure l’OCBN (Organisation Commune Bénin-Niger), qui est spécialisée dans le transport ferroviaire, occupant ainsi une position de monopole absolu dans les Etats parties. Il s’agit du Bénin et du Niger qui ont décidé de faire de l’OCBN un véritable outil efficace pour la réalisation de leurs objectifs communs en matière de politique de transports. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 3 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN L’OCBN effectue le transport des voyageurs et des biens sur la ligne Cotonou-Parakou par rails, puis l’acheminement de ces derniers à destination du Nord-Bénin et dans les pays dépourvus d’équipements portuaires par les véhicules gros porteurs. Cette structure impressionnait les Etats par son chiffre d’affaires et le dynamisme de son personnel. Elle assumait pleinement et efficacement sa mission jusqu’à la fin des années 80. Ce qui s’est justifié par l’affichage de bons résultats au cours de ces années. Au vue des informations issues de notre état des lieux de base, nous nous sommes rendus compte que les problèmes qui mettent à mal le développement ou qui constituent une menace de faillite de l’OCBN sont liés à : - l’inefficacité de l’organisation interne ; - la gestion non optimale du système managérial et logistique de l’OCBN ; - l’inadéquation des moyens d’exploitation de l’OCBN ; - la non performance du système de gestion financière de l’OCBN. Tous ces problèmes identifiés constituent de véritables goulots d’étranglement qui compromettent dangereusement le développement de l’OCBN. Cependant, nous pensons que le problème lié à la non performance du système de gestion financière est plus urgent et doit être irrémédiablement résolu afin de permettre aux dirigeants de l’OCBN de prendre conscience de leur gestion et de pouvoir définir de nouvelles stratégies pour la relance des activités. Dans la démarche de notre étude nous nous intéresserons à deux préoccupations : ‐ Qu’est qui est à la base de la non rentabilité de l’OCBN ? ‐ Qu’est ce qui justifie l’accentuation du risque de cessation de paiement ? II- Intérêt de l’étude Pour contribuer à l’essor économique du Bénin dans le domaine du transport, il faudrait que l’OCBN dispose d’une bonne gestion financière. Vu la non rentabilité que connait l’OCBN ces dernières années, il est important qu’elle mette en œuvre des stratégies pour améliorer sa rentabilité. Ainsi, cette Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 4 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN étude permettra à l’entreprise d’orienter ses actions dans ce sens. La performance du système de gestion financière de l’OCBN permettra d’éliminer le risque de cessation de paiement. Voilà autant d’intérêt que cette étude pourra mettre en lumière afin de contribuer à la relance effective des activités de l’OCBN en permettant aux dirigeants de s’imprégner des causes réelles du déclin des activités, de s’informer sur les réalités de la structure afin de prendre des mesures adéquates pour son nouveau départ et éviter ainsi de sombrer dans sa phase de déclin. III- Objectifs et hypothèses de recherche III-1- Objectifs Les objectifs poursuivis dans le cadre de cette étude s’expriment en termes d’objectif général et d’objectifs spécifiques. III-1-1- Objectif général La présente étude vise à analyser la performance du système de gestion financière de l’OCBN. III-1-2- Objectifs spécifiques ‐ Objectifs spécifique n°1 Rechercher les conditions d’amélioration de la rentabilité de l’entreprise. ‐ Objectif spécifique n°2 Identifier les conditions d’élimination des risques de cessation de paiement. III-2- Hypothèses de recherche - Hypothèse n°1 La non rentabilité de l’OCBN est due à la baisse considérable de ses activités. ‐ Hypothèse n°2 Le déséquilibre financier et la non liquidité de l’OCBN justifient l’accentuation du risque de cessation de paiement. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 5 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN IV- Tableau de bord de l’étude NIVEAU D’ANALYSE Niveau général 1 Niveaux spécifiques 2 PROBLEMES OBJECTIFS Objectif Général Contribuer à l’amélioration de la performance du système de gestion financière de l’OCBN Problème Objectif spécifique n°1 Spécifique n°1 La non rentabilité Suggérer les de l’OCBN conditions d’amélioration de la rentabilité de l’OCBN CAUSES SUPPOSEES HYPOTHESES Cause spécifique n°1 La baisse considérable des activités Hypothèse spécifique n°1 La non rentabilité de l’OCBN est due à la baisse considérable de ses activités Cause spécifique n°2 Le déséquilibre financier et la non liquidité Hypothèse spécifique n° 2 Le déséquilibre financier et la non liquidité justifient l’accentuation du risque de cessation de paiement Problème Général Non performance du système de gestion financière de l’OCBN Problème spécifique n°2 L’accentuation du risque de cessation de paiement Objectif spécifique n°2 Envisager les conditions d’élimination du risque de cessation de paiement Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 6 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Paragraphe 2 : revue de littérature et méthodologie de recherche I- Revue de littérature Dans le cadre de toute recherche, la revue de littérature permet de prendre connaissance des points de vue préalablement acquis sur les problèmes à résoudre. Elle s’articulera autour des points suivants : I-1- Le concept de diagnostic financier et de l’analyse financière Selon DEPALLENS et JOBARD (1997), la notion de diagnostic financier est empruntée à la médecine. Ainsi, pour réaliser un diagnostic financier, on repère en premier lieu les signes, les symptômes qui révèlent des difficultés financières présentes ou futures. On cherche ensuite à identifier les causes de ces difficultés et enfin on recommande des actions en correction. LAVAUD (1974), a présenté les méthodes d’analyse financière et du diagnostic financier mais ne fait pas la différence entre l’analyse financière et le diagnostic financier. Cependant EGLEM, PHILIPPS et RAUCET (1997), conclurent que le diagnostic financier est le but de l’analyse financière qui elle-même, est orientée par les motivations qui ont présidé à la demande du diagnostic. Ils continuent : « On admettra facilement que le diagnostic financier a pour objectifs principaux de mesurer la rentabilité économique, celles des capitaux investis, d’apprécier les conditions dans lesquelles est réalisé l’équilibre financier et d’en déduire le degré d’autonomie financière de l’entreprise. Pour BARNETO et GREGORIO (2007), le diagnostic financier a pour objectifs d’apprécier la profitabilité, la rentabilité, la solvabilité et les grands équilibres financiers d’une unité économique. CHARREAUX (1996), explicite les objectifs du diagnostic financier en ces termes « le diagnostic financier poursuit ainsi deux objectifs principaux : - s’assurer que l’entreprise crée de la valeur - comprendre le processus de la formation de la valeur de façon à identifier les causes d’inefficacité ». Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 7 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Une entreprise a besoin donc, de faire ou de se faire faire son diagnostic financier non seulement lorsqu’elle se trouve en situation critique ou très compromise, mais aussi lorsque sa situation est ou paraît bonne à titre de simples informations. Comme le diagnostic financier ne peut se passer de l’analyse financière, évoquons le point de vue de certains auteurs sur la notion de l’analyse financière. L’analyse financière est un ensemble de concepts, de méthodes et d’instruments qui permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière d’une entreprise, aux risques qui l’affectent, au niveau et à la qualité de ses performances ( COHEN, 1997). L’analyse financière (approche comptable) ou l’analyse des états financiers s’attache à établir un diagnostic financier de l’entreprise sur la base des données historiques, principalement le bilan et le compte de résultats, afin d’en évaluer la performance future. LACHILLE (2001), définit l’analyse financière comme une démarche qui s’appuie sur l’examen critique de l’information comptable et financière fournie par l’entreprise à destination des tiers. L’analyse financière suppose donc que l’on doit disposer de sources d’information à savoir les informations comptables ou d’autres informations de gestion. Elle utilise des instruments d’analyse. I-2- La notion de performance Pour ALASARD et SEPARI (1998) «le terme performance se définit comme l’association de l’efficacité et de l’efficience ». Ainsi, pour piloter la performance, les entreprises doivent orienter leur organisation en fonction du marché en déclinant les contraintes logiques en objectifs opérationnels. La logique taylorienne centrée sur les responsabilités individuelles n’est plus Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 8 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN valable. Il faut piloter les processus et les compétences dans une démarche continue de progrès. Selon Lebas (1995), la performance n’est pas ponctuelle, elle ne se comprend que de façon dynamique, dans le long terme. Une performance n’est qu’instantanée. Elle ne devient significative que si l’entreprise se donne la capacité à renouveler pour le futur et de façon récurrente ce résultat favorable. Le terme performance devrait être réservé à la description de l’évolution des résultats sur une période jugée assez longue par le preneur de décision. Dans son livre "Elément de gestion financière" MAPAPA (2007), définit la performance comme « le degré de réalisation des objectifs que les propriétaires assignent à l’entreprise. Elle se détermine par l’évaluation de la rentabilité de l’entreprise. » D’une manière générale, on sait que l’objectif principal poursuivit par l’entreprise est la rentabilité financière. Pour réaliser cet objectif principal prioritaire, l’entreprise doit mettre en œuvre différents facteurs de production qui exige qu’on connaisse leur niveau. Ces facteurs pousseront l’analyste à examiner la performance de l’entreprise sur plusieurs points de vue. Ainsi on distinguera : ‐ la performance commerciale ; ‐ la performance économique ; ‐ la performance financière ; ‐ la performance sociale. Donc appréhender et analyser les performances de l’entreprise passent nécessairement par un diagnostic financier qui selon BARREAU et DELAHAYE (2000) revient à : • Analyser l’activité et les résultats de l’entreprise ; on procède dans ce cas à : ‐ une analyse quantitative de l’activité ; ‐ une analyse qualitative de l’activité qui complète l’étude quantitative. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 9 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN • Analyser la structure financière de l’entreprise. Elle porte sur : ‐ le bilan fonctionnel ou le bilan financier ; ‐ l’analyse des ressources durables ; ‐ l’analyse de l’équilibre financier ; ‐ l’analyse de l’endettement ; ‐ l’étude de la structure financière optimale, du coût du capital et de la valeur de l’entreprise ; ‐ le tableau de financement ; ‐ les flux de trésorerie ainsi que l’analyse de la liquidité. I-3- Entreprise en difficulté La notion d’entreprise en difficulté est assez large ; il est donc important d’en préciser le sens. Les entreprises en difficulté se caractérisent par une structure financière tellement déséquilibrée qu’une cessation de paiement, donc une défaillance, est très probable. Selon PEROCHON, BONHOMME (1999), dans leur livre « Entreprise en difficulté, instrument de crédit et de paiement », comme un organisme vivant, l’entreprise naît, vit et peut être le siège de désordres divers, dont les plus graves sont susceptibles de provoquer sa disparition par arrêt du crédit et de flux financiers. Pour GUYON (1993) dans son livre « Entreprise en difficulté, redressement judiciaire, faillite » les entreprises en difficulté ont un droit qui compte quatre objectifs : - Prévenir les difficultés ; - Redresser les entreprises en situation compromise ; - Liquider les entreprises dont la défaillance financière est irrémédiable ; - Frapper de sanctions les dirigeants coupables. L’entreprise en difficulté n’est pas seulement une entreprise qui a des problèmes financiers, mais c’est aussi une entreprise qui, rencontrant ou Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 10 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN prévoyant des difficultés, prend des mesures immédiates afin de ne pas connaitre d’ennuis financiers. Ces entreprises se caractérisent par une faible rentabilité, une baisse du volume d’activité, une dégradation du climat social voire des grèves. GRESSE (1994) dans son ouvrage intitulé « Entreprise en Difficulté » conclut qu'on distingue trois niveaux de défaillances dans une entreprise en difficulté à savoir : la défaillance économique, la défaillance financière et la défaillance juridique. - La défaillance économique signifie que l’entreprise n’est plus rentable et génère plus de charges que de produits. Le résultat de l’activité n’enrichit plus l’entreprise et celle-ci ne contribue plus positivement à l’économie de son pays. - La défaillance financière quant à elle, s’explique par le fait que l’entreprise ne peut structurellement plus faire face à ses décaissements, et son passif à court terme est nettement supérieur à son actif réalisable. Elle ne trouve plus de solution pour gérer sa dette ; ce qui se traduit par des incidents de paiements et aboutit rapidement à l’impossibilité de payer les créanciers. - Enfin la défaillance juridique s’explique à travers deux notions selon la gravité de la situation à laquelle l’entreprise se trouve confrontée. On distingue la cessation de paiement et la situation financière difficile. La cessation de paiement est l’interruption définitive effective des décaissements de l’entreprise dont la situation est irrémédiablement compromise. Alors que la situation financière difficile exclut l’interruption de paiement. Elle concerne les entreprises ayant une situation financière tendue, principalement due à des difficultés de trésorerie et au non respect des grands équilibres du bilan. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 11 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II- Méthodologie de recherche L’objet de l’étude est de tester les hypothèses qui sont présentées. Pour donc bien cerner les résultats de l’étude, une démarche a été adaptée. Cette démarche méthodologique est présentée dans cette partie. II-1- La technique de collecte des données Elles regroupent les recherches documentaires et les entretiens Recherches documentaires Elle consiste à recueillir des livres, des mémoires précédents, des revues et d’autres ouvrages ayant abordé de près ou de loin les problèmes, les aspects du diagnostic financier d’entreprise en général. Cette recherche a été menée dans quelques bibliothèques universitaires. Ces documents sont pour la plupart mentionnés dans la bibliographie. Cet outil nous a permis aussi d’exploiter les états financiers de l’OCBN. Nous avons complété cette recherche par des articles et publications que nous avons obtenus via internet. Les entretiens Les entretiens ont eu lieu avec certains responsables impliqués dans la gestion de l’entreprise notamment le chef division comptabilité centrale, le chef division comptabilité et contrôle des recettes, ainsi que d’autres agents de l’OCBN. Ces entretiens nous ont permis d’avoir une idée sur le fonctionnement de ces divisions et en général sur l’OCBN. II-2- Les outils d’analyses des données et Seuil de vérification des hypothèses II-2-1- Les outils d’analyses des données. Les outils d’analyses des données utilisés dans ce travail, sont les ratios et le bilan financier pour apprécier la santé financière et économique de l’OCBN, Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 12 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN les tableaux pour réaliser une meilleure synthèse des données à analyser et les graphiques qui permettront d’apprécier l’évolution des différents indicateurs. II-2-1-1- Les ratios Définis comme le rapport entre deux grandeurs des données du bilan ou du compte de résultat, ils mesurent de manière directe et synthétique les performances des décisions d’investissement, de financement et les principaux traits de la structure financière. Ils sont donc des outils de mesure et de contrôle de l’évolution dans le temps et dans l’espace d’un phénomène étudié en analyse financière. Dans le cadre de ce mémoire, les ratios de liquidité seront calculés. II-2-1-2- Le bilan financier Le bilan comptable, par définition se soucie de la permanence des ressources et de la durée du cycle d’exploitation. C’est dans cette optique que les ressources et les emplois sont présentés selon leur nature. Par ailleurs l’application de certains postes sont dépourvus de toute réalité économique. C’est pour toutes ces raisons, qu’il est important d’effectuer un travail préalable de restructuration des comptes avant de les soumettre à un quelconque diagnostic financier II-2-2- Seuil de vérification des hypothèses L’hypothèse n°1 « La non rentabilité de l’OCBN est due à la baisse considérable de ses activités » sera vérifiée si la plupart des indicateurs calculés à cet effet présentent un caractère défavorable. L’hypothèse n°2 « Le déséquilibre financier et la non liquidité de l’OCBN justifient l’accentuation du risque de cessation de paiement » sera vérifiée lorsque la plupart des indicateurs de mesure de la structure financière (FRN, BFR, TN) et les ratios de liquidité calculés à cet effet présenteront un caractère dégradé. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 13 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN III- Difficultés rencontrées Comme toute entreprise humaine, notre recherche n’a pas été sans difficultés. La difficulté majeure à laquelle, nous nous sommes confrontés est que l’OCBN est en pleine élaboration des états financiers 2007 et 2008 donc, les chefs divisions et le personnel n’ont pas pu nous accorder le temps nécessaire et nous n’avons pas pu avoir accès à tous les services du département de notre étude. Toute fois, notons que ces difficultés n’affectent pas les données recueillies. SECTION 2 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE Ce chapitre se fera en deux sections. La première section portera sur l’historique, les activités, l’environnement et les moyens de l’Organisation Commune Bénin Niger. La seconde portera sur sa structure organisationnelle. Paragraphe 1 : Historique, activités, environnement concurrentiel et moyen de l’OCBN I- Historique de l’OCBN L’avènement des chemins de fer remonte au XIXème siècle avec le général DODDS qui introduisit le 14 février 1893 le dossier relatif à l’implantation des chemins de fer au Dahomey, qu’il adressa au secrétaire d’Etat des colonies. C’est finalement le 16 décembre 1899, sous le commandement de GUYON, que fut adopté le projet de tracer la ligne reliant COTONOU à ATCHERIGBE via PAHOU, TOFFO, DAN, avec un branchement de PAHOU à OUIDAH. Le projet a vu le jour le 26 juin 1900 sous le commandement de Georges BOPELLI et est achevé avec la Compagnie Française des Chemins de Fer (CFCF). La construction des premières voies ferrées (Central Dahoméen) a commencé en 1900 à partir de Cotonou vers Savè, atteinte en 1912 et Sègbohouè (tronçon terminé en 1910). Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 14 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN La ligne Orientale (Est Dahoméen) fut construite entre Porto-Novo et Pobè de 1905 à 1913, mais elle ne fut raccordée à Cotonou qu’en 1930. Le central Dahoméen exploité jusqu’en 1931 par la CFCF du Dahomey fut prolongé jusqu’à Parakou en 1936. Le réseau unifié en 1931 devint en 1947 la Région Bénin-Niger de la Régie Fédérale des chemins de fer de l’AOF. L’exploitation du Wharf de Cotonou lui fut également confiée jusqu’en 1965, date de la construction du port maritime. Il fallut attendre le 05 juillet 1959 pour que les Républiques du Dahomey et du Niger signent un protocole d’accord portant création de l’Organisation Commune Dahomey-Niger des chemins de fer, devenue Organisation Commune Bénin-Niger en 1975. C’est ainsi que l’OCBN exploite depuis 1959, l’ensemble des voies ferrées du Benin et assure la coordination des transports routiers affrétés entre Cotonou et Niamey (et le Niger méridional) jusqu’à la libéralisation du secteur. Le réseau ferré de l’OCBN entièrement situé en territoire béninois a une longueur totale de 579 km. Il est constitué de trois lignes rayonnant autour de Cotonou. • La ligne centrale vers le Nord qui relie Cotonou à Parakou (438km), et constitue le maillon essentiel de la chaine de transport Bénin Niger. • La ligne côtière vers l’Est qui relie Cotonou à Porto-Novo, la capitale et à Pobè (107km). • La ligne côtière vers l’Ouest de Pahou (sur la ligne Cotonou-Parakou) à Sègbohouè (32km). Le prolongement Parakou-Niamey est un projet en instance de réalisation. Avec le don de 50 km de rail du gouvernement Slovaque au gouvernement Béninois au profit de l’OCBN en septembre 1996, nous espérons que l’OCBN entamera avec le concours des institutions financières la réalisation du prolongement pour atténuer les désagréments du transport routier de Parakou à Niamey. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 15 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II- Activités de l’OCBN Administrateur et gestionnaire des chemins de fer, l’OCBN effectue une activité principale qui est le transport ferroviaire et d’autres activités auxiliaires, qui à leur tour lui fournissent quelques ressources supplémentaires. II -1- Activité principale Comme activité principale, l’OCBN effectue le transport de marchandises et celui des voyageurs. Le transport des marchandises se fait de Cotonou à Parakou par rail. L’acheminement à destination s’effectue par les véhicules gros porteurs. Il y a plus d’une décennie que les lignes côtières, compte tenu de leur non rentabilité ont été supprimées et seule la ligne Cotonou-Parakou est fonctionnelle de nos jours. Mais actuellement, cette ligne aussi semble non rentable pour le transport des voyageurs ce qui fait qu’elle n’est plus opérationnelle. II -2- Activités auxiliaires La politique de large occupation domaniale d’une superficie de 900 hectares adoptée par l’OCBN, lui a permis d’implanter d’importantes infrastructures. Ces installations techniques ont fait l’objet de location sous forme de bail, de même l’OCBN procédait également à la location de matériels lourds. Malheureusement, ce matériel fait aujourd’hui l’objet d’une saisie. III - Environnement et concurrence III-1- Marché Le marché de l’OCBN est constitué par l’ensemble des individus et organisations qui achètent ou qui pourraient acheter le service de transport offert par l’OCBN. Ainsi le marché le plus important qu’anime l’OCBN est celui formé par les pays du Niger, du Burkina-Faso, du Tchad et du Mali. Le septentrion du Bénin, par sa position géographique se trouve dans la zone desservie par l’OCBN car elle dispose d’un quota que les principaux partenaires lui accordent par rapport à leurs besoins annuels tel est le cas des produits Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 16 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN chimiques, des engrais, les hydrocarbures, les produits miniers et les produits cotonniers. En ce qui concerne le marché Niger, l’OCBN est sollicitée pour le transport des produits miniers destinés à l’exportation (par exemple l’uranium). III -2- La concurrence Depuis le bitumage du tronçon de voie Savè-Parakou et les enlèvements directs au port, les transporteurs routiers concurrencent fortement l’OCBN. Cela est dû au long délai de livraison de l’OCBN et la disponibilité insuffisante du matériel roulant. Il arrive parfois que les transporteurs routiers proposent à la clientèle des tarifs inférieurs à ceux pratiqués par l’OCBN. IV- Les moyens de l’organisation Dans le cadre de son activité, l’OCBN s’est dotée d’un capital social de deux milliards (2.000.000.000) de francs CFA en 1959. Ce capital s’est vu renforcé et s’élève aujourd’hui à vingt trois milliards neuf cent dix-huit millions deux cent soixante quatre mille cinquante six (23.918.264.056) francs CFA, suite à l’incorporation de plus value de réévaluation d’actif effectué en 1993. Afin d’accomplir à bon escient ses activités, d’importants moyens sont utilisés dont nous pouvons citer : ‐ les voies ferrées ; ‐ les matériels roulants ; ‐ les infrastructures sociales ; ‐ les moyens humains. Paragraphe2 : Structure organisationnelle de l’OCBN Etant une société bi-étatique, l’OCBN est placée sous la tutelle conjointe des ministres chargés des transports du Bénin et du Niger. Son nouvel organigramme du 12 avril 2007, est fait d’organes de décision et de direction (voir organigramme en annexe). Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 17 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN I- Organe de Décision L’Organe de décision est formé par un conseil d’Administration et le Comité de Direction. I-1- Conseil d’Administration Le Conseil d’Administration est l’organe suprême de décision qui définit la politique de l’organisation. Composé de 16 membres, il se réunit deux (02) fois par an de façon alternative entre les deux pays pour les sessions ordinaires. Le ministre nigérien des transports assure la présidence du Conseil d’Administration. Notons que les sessions extraordinaires peuvent être tenues sur convocation de ce dernier. I-2- Comité de Direction Composé de huit (08) membres choisis au sein du Conseil d’Administration, le comité de direction est dirigé par le ministre béninois en charge du transport. Le comité de direction exerce, par délégation du Conseil d’Administration, les pouvoirs que ce dernier détient par l’application de l’article 9 sous réserve pour lui d’agir dans le cadre des programmes approuvés et dans la limite des crédits ouverts par le conseil. Le compte rendu est présenté par le président du comité au terme de l’exercice de sa gestion. II- Organe de Direction Depuis le 10 Août 2007, date d’adoption d’une nouvelle structure organisationnelle, et ce conformément aux dispositions des actes constitutifs, l’OCBN est gérée par une direction générale assistée de deux directions opérationnelles dont l’une est chargée des affaires administratives et financières et l’autre chargée des transports et du matériel. Les départements et divisions sont répartis sous chacune des deux directions opérationnelles. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 18 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II-1- La Direction Générale La Direction Générale de l’OCBN est dirigée par un béninois. Ce dernier est assisté par un directeur général adjoint nigérien par convention. Le directeur général assisté de son adjoint est chargé de l’exécution des décisions prises par le Conseil d’Administration ou le comité de direction, à qui il rend compte de sa gestion. L’adjoint se charge d’assumer l’intérim pendant les missions, les congés et autres causes d’absence du directeur général. Le management de la structure, la définition des stratégies et le contrôle de l’équipe de direction reviennent à la Direction Générale. II-2- Les Directions Techniques II-2-1- La Direction Administrative et Financière La Direction Administrative et Financière (DAF) a pour mission principale la gestion du personnel, mais aussi la gestion comptable et financière. Elle comprend cinq (05) départements : II-2-1-1-Le département finances et comptabilité Elle comprend trois divisions. Il y a la division comptabilité et contrôle des recettes, la division comptabilité centrale et enfin la division trésorerie. ‐ La division comptabilité et contrôle des recettes Cette division est composée de trois bureaux que sont : o Le bureau contrôle des recettes Ce bureau a pour mission d’établir les statistiques voyageurs et bagages ; de gérer l’émission des billets voyageurs et bagages ; de gérer les vignettes GV et PV et de produire les états pouvant servir au remboursement des droits de timbres au trésor. o Le bureau comptabilité clients et recouvrements Ce bureau est chargé de traiter les journaux des expéditions, les factures de locations ou de cession et la gestion de l’échéancier clients. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 19 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN o Le bureau comptabilité des gares Elle a pour mission de recevoir les documents comptables de toutes les gares et agences quotidiennement et mensuellement selon leur provenance, de transmettre les journaux des expéditions Petites Vitesses (PV) accompagnés des factures justificatives au bureau comptabilité clients et recouvrement et enfin de traiter les journaux de Petite Vitesses (PV) et de Grande Vitesses (GV). Non moins importante que la division comptabilité et contrôle des recettes, la division trésorerie est incontournable dans la gestion de l’OCBN. ‐ La division trésorerie Essentiellement composée du bureau des opérations bancaires et du bureau caisse centrale, elle procède aux différents décaissements et enregistre les encaissements. o Le bureau des opérations bancaires Ce bureau effectue les recouvrements par chèques auprès des clients et les virements de fonds internes à l’OCBN. Il procède aussi au règlement des factures fournisseurs par chèques, des salaires par virements et des prélèvements de fonds pour approvisionner la caisse centrale. Enfin, il comptabilise les opérations de banque et de trésorerie des centres comptables de Parakou et du Niger puis procède à l’état des rapprochements bancaires. o Le bureau caisse centrale Il se charge du règlement en espèces des avances, des dépenses de fonctionnement de l’organisation (ordres de mission, primes, avance sur salaire, etc.). Il encaisse tous les règlements et autres approvisionnements de fonds des autres points et banque vers le siège (virements internes). En fin de journée, la caisse centrale effectue un inventaire de sa caisse. ‐ La division comptabilité centrale Cette division est composée de trois (03) bureaux que sont : le bureau comptabilité générale, le bureau comptabilité fournisseurs et le bureau comptabilité analytique. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 20 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN o Le bureau comptabilité générale Ce bureau est chargé de la liquidation des ordres de mission, de l’émission des ordres de recettes, de la liquidation des bordereaux de paiements et procède à la vérification et à la comptabilisation des bons de caisse justifiés. De plus, elle assure aussi le traitement et la liquidation de tout autre avantage lié au personnel. o Le bureau comptabilité fournisseurs Il a pour charge de liquider les factures des fournisseurs locaux et étrangers ainsi que les facteurs des transporteurs routiers. o Le bureau comptabilité analytique Ce bureau contrôle les imputations comptables et vérifie les clefs de répartition sous l’angle des sections analytiques. Il contrôle les données quantitatives nécessaires au module de comptabilité, les états fournis par la comptabilité analytique. Il établit des additionnels comparatifs. II-2-1-2- Le département des ressources humaines Ce département est composé de trois divisions, la division du personnel, la division formation professionnelle et la division affaires juridiques. II-2-1-3-Le département des approvisionnements Composé de deux divisions à savoir : la division achats et transit et la division gestion des stocks, ce département a pour mission essentielle l’achat des pièces de rechange, du matériel et du stockage de ces derniers. II-2-1-4-Le département santé et assistances sociales Ce département est composé de deux divisions à savoir : la division assistance sociale et le bloc sanitaire. Ce département a pour mission essentielle de donner les premiers soins au personnel avant de l’envoyer vers les centres sanitaires plus équipés. L’organisation dispose d’une maternité qui permet aux femmes des agents et au personnel féminin de faire des consultations et des accouchements. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 21 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II-2-1-5- Le département informatique et communication Le département informatique et communication assure la mission qui lui est assignée par l’intermédiaire de deux divisions dont l’une est dénommée division informatique et l’autre, division communication. II-2-2- La Direction des Transports et du Matériel Cette direction est composée de quatre départements que sont : II-2-2-1- Le département des transports Ce département est composé de la division commerciale, la division trafic, la division mouvement et enfin les agences. Le département des transports a deux objectifs fondamentaux à atteindre. Le premier objectif concerne le volet commercial qui regroupe toutes les opérations de contact avec la clientèle en vue d’obtenir du fret et trouver avec les clients, les solutions aux problèmes liés à l’acheminement par rail et par route de leurs marchandises. Le second vise la mise à disposition des locomotives pour assurer l’acheminement des marchandises et le transport des voyageurs. Le département des transports met en œuvre la politique commerciale de l’OCBN en matière d’acheminement des marchandises et de transport voyageurs, ainsi que la politique d’exploitation des voies ferrées et des routes grâce à la dynamique de ses services et agences (Port, Parakou, Niamey, Maradi). II-2-2-2- Le département matériel et traction Le département matériel et traction est composé de deux divisions qui sont : la division énergie thermique et électrique et la division mécanique générale et wagonnage. Sa mission principale est l’entretien et la répartition de tout le matériel roulant et moteur qu’il met à la disposition du département des transports. Il est Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 22 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN chargé de la fabrication métallique, en bois et des travaux de fonderie. Il s’occupe également de la maintenance, l’entretien et la gestion des voies ferrées par l’intermédiaire des districts. Il gère les bâtiments et ouvrages d’arts, les terrains non bâtis et assure l’installation, la gestion des télécommunications et signalisations. II-2-2-3- Le département de l’équipement Le département de l’équipement assure la mission qui lui est assigné par l’intermédiaire de deux divisions que sont la division voie et génie civil et la division télécommunication. II-2-2-4- Le département audit et contrôle Directement lié à la Direction Générale, le département audit et contrôle est composé de deux divisions que sont la division audit interne et la division contrôle de gestion. Ce département a pour mission essentielle, de veiller au respect des règles et procédures en vigueur à l’OCBN. Il évalue également, périodiquement l’efficacité du contrôle interne et effectue des inspections et contrôles exceptionnels ou inopinés à la demande de la Direction Générale ou des autres directions. Il dispose du bureau audit comptable et financier, du bureau audit commercial et l’exploitation, du bureau audit technique, du bureau contrôle budgétaire, du bureau suivi analytique de l’exploitation et du bureau étude économique pour mener à bien ses tâches de contrôle. Mais les difficultés de la comptabilité font que sa mission d’audit interne ne fonctionne pas comme cela se doit. En dehors de cela, le manque de transport fait que l’inspection est inefficace. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 23 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN CHAPITRE 2 : ANALYSE DES DONNEES ET VERIFICATION DES HYPOTHESES Dans le présent chapitre notre étude porte sur l’analyse du compte de résultat, l’analyse du bilan d’une part et la vérification des hypothèses, l’analyse critique d’autre part. SECTION 1 : ANALYSE DU COMPTE DE RESULTAT ET ANALYSE DU BILAN. Paragraphe 1 : Analyse du compte de résultat I- Présentation du compte de résultat Les comptes de résultats sont présentés en mettant en exergue les SIG de façon à dégager les indicateurs de gestion à différents niveaux d’analyse. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 24 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Tableau N°1 : Compte de résultats restructurés de l’OCBN en F CFA ELEMENTS 2003 2004 2005 2006 2007 Travaux, services vendus Produits accessoires CHIFFRE D’AFFAIRES Autre Produits Autres Achats Variation de Stocks Transport Services Extérieurs Impôts et Taxes Autres Charges 3.143.105.386 587.045.468 3.730.150.854 6.348.794 (889.175.111) (31.224.014) (44.051.313) (1.361.622.211) (125.107.992) (72.919.630) 1.424.249.079 436.707.252 1.860.956.331 344.463.580 (511.373.579) (445.203.915) (6.095.527) (457.899.297) (181.089.050) (84.848.334) 879.998.188 525.388.169 1.405.386.357 7.860.302 (414.570.820) (8.654.012) (38.493.415) (313.411.559) (69.111.130) (55.419.662) 1.202.429.907 431.149.502 1.633.579.409 12.043.329 (462.911.550) (34.871.634) (20.868.138) (597.746.786) (54.626.745) (108.673.205) 584.211.952 1.326.022.688 1.910.234.640 1.801.568 (283.684.845) (31.229.522) (11.150.656) (286.369.771) (70.243.902) (26.311.530) VALEUR AJOUTEE Charges de Personnels DEFICIT BRUT D’EXPLOITATION Reprises de Provisions Transferts de Charges Dotations aux Amortissements et aux provisions RESULTAT D’EXPLOITATION (1) Revenus Financiers Gains de Change Transfert de Charge Frais Financiers Pertes de Change 1.212.399.377 (2.006.387.834) (793.988.457) 518.910.209 (1.920.810.927) (1.401.900.718) 513.586.061 (1.677.563.266) (1.163.977.205) 365.924.680 (1543.803.934) (1.177.879.254) 1.203.045.982 (1.455.917.143) (252.871.161) 175.000.000 79.094.228 0 2.392.970 0 1.793.923 0 1.061.617 0 1.792.446 (1.692.930.845) (1.543.709.375) (1.531.051.733) (1.532.205.113) (1.532.312.821) (2.232.825.074) (2.943.217.123) (2.693.235.674) (2.709.022.750) (1.783.391.536) 749.307 785 0 (190.924.789) 15 35.833.458 5 21 (100.170.680) 1 3.785.812 7 349.159 (88.238.217) 0 53.911 0 0 (276.965.614) 0 0 0 0 (223.849.550) 0 (190.174.712) (64.337.197) (84.103.239) (276.911.703) (2.007.241.086) (2.422.999.786) (3.007.554.320) (2.777.338.913) (2.985.934.453) () 2.259.814.132 29.193.373 253.236.386 8.368.060 0 251.362.406 0 80.424.920 251.362.406 0 0 251.362.406 0 0 0 (141.161.384) 0 (142.236.044) (282.939.640) 0 0 0 0 0 (5.342.521.606) 2.401.082.507 (21.917.279) 0 (165.445.218) (3.172.999.538) 0 331.787.326 (2.445.551.587) 0 251.362406 (2.734.572.047) 0 (5.342.521.606) (7.349.762.692) 0 EBT (21.917.279) (3.172.999.538) (2.445.551.587) (2.734.572.047) (7.349.762.692) RESULTAT NET (5) = (3) + (4) (21.917.279) (3.172.999.538) (2.445.551.587) (2.734.572.047) (7.349.762.692) RESULTAT FINANCIER (2) RESULTAT A.O (3) = (1) + (2) Produits des Cessions d’Immobilisation Produits H.A.O Reprises H.A.O Valeurs Comptables des Cessions d’Immobilisations Charges H.A.O RESULTAT H.A.O (4) EBIT Charges Financières Source : Etats financiers de l’OCBN Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 25 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II- Evolution du Chiffre d’Affaires, de la Valeur Ajoutée et de l’Excédent Brut d’Exploitation II-1- Evolution du Chiffre d’Affaires Tableau N°2 : Evolution du CA de 2003 à 2007 en FCFA Années CA 2003 2004 2005 3.730.150.854 1.860.956.331 1.405.386.357 - 50 ,11 - 24,48 2006 2007 1.633.579.409 1.910.234.640 16,23 16,94 Source : Etats Financiers de l’OCBN Graphique N°1 : Représentation de l’évolution du CA Commentaire : On observe que le CA a connu une grande variation à la baisse 50,11% de 2003 à 2004. En 2005, la situation s’est empirée avec un taux de diminution de 24.48%. Ensuite, une légère croissance de 16.23% en 2006 et de 16, 94% en 2007 a été enregistrée. Ces variations s’expliquent par l’incapacité de l’OCBN à couvrir entièrement toutes les demandes dues à la vétusté du matériel ferroviaire roulant. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 26 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II-2- Evolution de la valeur ajoutée Tableau N°3 : Evolution de la VA en FCFA Années VA CA Taux d’intégration (en %) 2003 1.212.399.377 2004 518.910.209 2005 513.586.061 - - 57,20 - 1,03 2006 2007 365.924.680 1.203.045.982 - 28,75 228,77 3.730.150.854 1.860.956.331 1.405.386.357 1.633.579.409 1.910.234.640 32,50 27,88 36,54 22,40 62,97 Source : Etats Financiers de l’OCBN Graphique N°2 : Représentation de l’évolution de la VA Commentaire : De 2003 à 2004, la valeur ajoutée a subi une grande variation à la baisse de 57,20%. En 2005, on constate une variation à la baisse de 1,03%. Ensuite, une autre variation à la baisse de 28,75% en 2006. Enfin en 2007, elle a subi une croissance de 228,77%. Toutes ces variations à la baisse peuvent s’expliquer par la concurrence que l’OCBN a subi ; ce qui réduit la part de marché. Le taux de valeur ajoutée qui indique l’intégration de l’entreprise dans son secteur est un peu faible, en moyenne 36% du CAHT. Donc, il reste inférieur à la moitié de la production et évolue en dent de scie. On note une baisse de ce taux de 2003 à 2004 puis une hausse en 2005. Ensuite, une baisse de 22,40 a été enregistrée en 2006 avant la croissance de 62,97 en 2007. Cette progression du taux en 2005 et en 2007 veut dire qu’au fil des années, l’entreprise réussit à Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 27 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN dégager une marge sur ses charges externes. La baisse constatée de 2003 à 2004 montre que les consommations en provenance des tiers de l’OCBN représentent une part importante dans la production pour ces exercices. II-3- Evolution de l’Excédent Brut d’Exploitation. Tableau N°4 : Evolution de l’EBE en FCFA Années EBE 2003 (793.988.457) 2004 (1.401.900.718) 2005 (1.163.977.205) - 76 ,56 - 16,97 2006 2007 (1.177.879.254) (252.871.161) 1,19 - 78,53 Source : Etats Financiers de l’OCBN. Graphique N°3 : Représentation de l’évolution de l’EBE. Commentaire L’EBE est négatif sur toute la période d’étude (2003 à 2007), nous pouvons conclure que les activités de L’OCBN n’ont pas engendré suffisamment de richesses pour la rémunération des différents acteurs concernés notamment le personnel. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 28 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Evolution de l’EBE par rapport à la valeur ajouté Tableau N°5 : Rapport entre l’EBE et la VA Années EBE VA Rapport entre EBE et VA (en %) 2003 2004 2005 2006 2007 (793.988.457) (1.401.900.718) (1.163.977.205) (1.177.879.254) (252.871.161) 1.212.399.377 518.910.209 513.586.061 365.924.680 1.203.045.982 - 65 - 270 - 226 - 321 - 021 Source : Réalisé par nous-mêmes Commentaire : Ce ratio est négatif de 2003 à 2007 dès lors que les grandeurs utilisées sont négatives. Ce qui est induite par une forte charge de personnel engagée par rapport à la faible valeur créée. En effet, l’OCBN ne dispose pas de marge de manœuvre pour assurer son développement. III- Analyse des ratios de rentabilité III-1- Rentabilité commerciale Elle s’apprécie à travers la marge brute sur chiffre d’affaires et la marge nette sur chiffre d’affaires III-1-1- Marge brute sur chiffre d’Affaires Tableau N°6 : Marge brute sur chiffre d’Affaires Années EBE CA Marge brute sur chiffre d’Affaires (en %) 2003 2004 2005 (793.988.457) (1.401.900.718) (1.163.977.205) 3.730.150.854 1.860.956.331 1.405.386.357 - 21 - 75 - 82 2006 2007 (1.177.879.254) (252.871.161) 1.633.579.409 1.910.234.640 - 72 - 13 Source : Réalisé par nous-mêmes Commentaire La marge brute sur le chiffre d’Affaires est négative sur toute la période. Cela signifie que l’entreprise a une structure d’exploitation qui risque à plus ou moins brève échéance de la mettre en péril, si des mesures correctives urgentes ne sont pas prises. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 29 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN III-1-2- Marge Nette sur Chiffre d’Affaires Tableau N°7 : Marge Nette sur Chiffre d’Affaires Années RNE CA Marge Nette sur Chiffre d’Affaires (en %) 2003 2004 2005 2006 2007 (21.917.279) 3.730.150.854 (3.172.999.538) 1.860.956.331 (2.445.551.587) 1.405.386.357 (2.734.572.047) 1.633.579.409 (1.783.391.536) 1.910.234.640 - 0,5 - 170 - 174 - 167 - 93 Source : Réalisé par nous-mêmes Commentaire La marge nette sur chiffre d’Affaires est négative sur toute la période. La confirmation des marges nous montre la forte influence qu’a la politique de financement et les opérations exceptionnelles sur le résultat net. Au vue de tout ce qui précède, nous pouvons déduire que l’OCBN n’est pas commercialement rentable. III-2- Rentabilité économique Tableau N°8 : Rentabilité économique Années 2003 2004 2005 2006 EBIT (21.917.279) (3.172.999.538) (2.445.551.587) (2.734.572.047) Total actif 38.311.734.957 35.750.109.635 33.509.760.117 31.927.480.267 ROI (en %) - 0,05 - 8,87 - 7,29 - 8,56 Source : Réalisé par nous-mêmes 2007 (7.349.762.692) 31.151.446.568 - 24 Commentaire On remarque que la rentabilité économique est négative sur toute la période. Ce niveau de ROI dégagé dénote d’un EBIT insuffisant pour couvrir le coût de capital. Ce déséquilibre structurel explique la situation de difficulté dans laquelle se trouve l’OCBN. De tout ce qui précède, l’OCBN n’est pas rentable économiquement. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 30 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN III-3- Rentabilité financière Tableau N°9 : Rentabilité financière Année 2003 2004 Résultat net (21.917.279) (3.172.999.538) Capitaux 25.876.197.336 22.451.835.392 propres ROE (en %) - 0,08 - 14,12 Source : Réalisé par nous-mêmes 2005 (2.445.551.587) 19.754.921.399 2006 (2.734.572.047) 16.768.986.946 2007 (7.349.762.692) 14.888.368.348 - 12,37 - 16,30 - 49,36 Commentaire Le ratio de rentabilité financière est négatif sur toute la période d’étude. Cette situation est due aux résultats déficitaires que réalise l’OCBN au terme de ses activités. L’OCBN n’est donc pas financièrement rentable. III-4-Effet de levier financier Tableau N°10 : Effet de levier financier Année ROE (en %) ROI (en %) Effet de levier (en %) 2003 - 0,08 - 0,05 - 0,03 2004 - 14,12 - 8,87 - 5,25 2005 - 12,37 - 7,29 - 5,08 2006 - 16,30 - 8,56 - 7,74 2007 - 49,36 - 24 - 25,36 Source : Réalisé par nous-mêmes Commentaire L’effet de levier financier a une valeur négative sur toute la période d’étude et joue donc défavorablement sur toute la période d’étude. En effet une élevation du niveau d’endettement diminue la rentabilité des capitaux propres. Cet effet de massue constaté est dû à la faible rentabilité économique et au coût des capitaux empruntés par rapport à l’EBE. III-5- Rentabilité sociale Tableau N°11 : Rentabilité sociale Année Charge de personnel VA Part des travailleurs dans la richesse créée (en %) 2003 2.006.387.834 1.212.399.377 165 2004 1.920.810.927 518.910.209 370 2005 1.677.563.266 513.586.061 326 2006 2007 1543.803.934 1.455.917.143 365.924.680 1.203.045.982 421 121 Source : Réalisé par nous-mêmes Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 31 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Commentaire La rentabilité sociale de la structure est positive de 2003 à 2007 mais les richesses de l’OCBN ont baissé sur cette période. Cela amène l’organisation à recourir à des sources extérieures pour payer les employés, ce qui est inquiétant pour le suivi de l’entreprise. IV- Appréciation de la CAFG Tableau N°12 : Capacité d’autofinancement globale Année Elément EBE +Transferts de charge d’exploitation +Autres produits d’exploitations -Autres charges d’exploitation +Produits financiers -Charges financières +Produits exceptionnels -Charges exceptionnelles -Participation des salariés CAFG 2003 (793.988.457) 79.094.228 2004 (1.401.900.718) 2.392.970 2005 (1.163.977.205) 1.793.264 2006 (1.177.879) 1.061.617 2007 (1.783.391.536) 1.792.446 6.348.794 344.463.580 7.860.302 12.043.329 1.801.568 (72.919.630) (84.848.334) (55.419.662) (108.673.205) (26.311.530) 750.092 (190.924.804) 35.833.484 (100.170.681) 4.134.978 (88.238.217) 53.911 (276.965.614) 0 (223.849.550) 3.991.343968 2.243.646.365 1.419.174.901 1.646.738.266 1.913.828.654 (6.414.343.754) (5.251.200.685) (4.196.513.814) (4.632.672.719) (3.921.069.740) 0 0 0 0 0 (3.394.639.563) (4.211.784.) (4.071.185.453) (4.536.293.669) (4037199688) Source : Réalisé par nous-mêmes Commentaire Il ressort de ce tableau que la CAFG est négative sur toute la période d’étude et traduit ainsi une situation éminemment critique. Ceci n’est pas étonnant d’autant plus que la CAFG dépend directement de la capacité bénéficiaire de l’entreprise avant toute politique d’amortissement et de financement (EBE). En effet, l’OCBN aura des difficultés à trouver un financement externe. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 32 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Paragraphe 2 : Analyse de la structure financière I- Analyse des masses du bilan Les états financiers issus de la comptabilité fournissent une information comptable qui ne se prête pas au diagnostic financier. Il s’agit ici donc de retraiter certains éléments constitutifs du bilan. L’actif et le passif des bilans comptables ont été restructurés pour obtenir le bilan financier. Ainsi on a le tableau suivant : Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 33 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Tableau N °13 : Tableau des bilans retraités de 2003à 2007 en FCFA Actif Eléments Année Elément Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Immobilisations financières 2003 Valeur 1.395.833 31.534.411.703 20.364.579 % 0,0036 82,31 0,053 2004 Valeur 49.583 30.031.490.380 20.364.579 % 0,00013 84,01 0,057 2005 Valeur 28.333 28.548.669.208 20.364.579 % 0 85,20 0 2006 Valeur 7.083 27.027.272.606 20.364.579 % 0 84,65 0 2007 Valeur 0 25.507.837.247 20.364.579 % 0 81,88 0 Actifs immobilisés Valeurs d’exploitation Valeurs réalisables Valeurs disponibles Total actif 31.556.172.115 2.122.024.774 3.340.946.746 1.292.591.322 38.311.734.957 82,36 5,53 8,72 3,37 100 30.051.904.542 1.681.790.107 3.485.025.430 531.389.556 35.750.109.635 84,06 4,70 9,74 1,49 100 28.569.062.120 1.002.119.130 3.661.149.748 277.429.119 33.509.760.117 85,25 2,99 10,93 0,83 100 27.047.644.268 952.459.550 3.843.317.194 84.059.255 31.927.480.267 84,72 2,98 12,04 0,26 100 25.528.201.826 932.885.623 4.519.599.465 170.759.654 31.151.446.568 81,95 2,99 14,51 0,55 100 Passif Eléments Année Elément Capitaux Propres 2003 Valeur % 2004 Valeur 2005 % Valeur % 2006 Valeur 2007 Valeur % % 25.876.197.336 67,54 22.451.835.392 62,80 19.754.921.399 58,95 16.768.986.946 52 14.888.368.348 47,79 Passif Circulant Trésorerie Passif 6.977.730.146 5.457.290.393 517.082 18,21 14,24 0,0013 6.820.066.209 6.477.963.985 244.049 19,08 18,12 0,00068 6.835.529.992 6.894.803.702 24.505.024 20,40 20,58 0,073 6.249.384.670 8.889.341.659 19.766.992 19,57 27,84 0,062 5.856.417.789 10.381.823.523 24.836.908 18,80 33,32 0,080 Total Passif 38.311.734.957 100 35.750.109.635 100 33.509.760.117 100 31.927.480.267 100 31.151.446.568 100 DFLMT Source : Etats financiers de l’OCBN Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 34 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Compte tenu des ratios à calculer et des analyses à faire, les informations de ses bilans financiers ont été rassemblées en quatre grands agrégats permettant d’obtenir le bilan synthétique. Tableau N°14 : Bilan synthétique de l’OCBN en FCFA Actif Années 2003 2004 2005 2006 Elément Actifs 31.556.172.115 30.051.904.542 28.569.062.120 27.047.644.268 Immobilisés Actifs à 6.755.562.842 5.698.205.093 4.940.697.997 4.879.835.999 court terme Total Actif 38.311.734.957 35.750.109.635 33.509.760.117 31.927.480.267 2007 25.528.201.826 5.623.244.742 31.151.446.568 Passif Année Elément Capitaux Permanents Dettes à Court Terme Total Passif 2003 2004 32.853.927.482 29.271.901.601 5.457.807.475 6.478.208.034 38.311.734.957 35.750.109.635 2005 2006 2007 26.590.451.391 23.018.371.616 20.744.786.137 6.919.308.726 8.909.108.651 10.406.660.431 33.509.760.117 31.927.480.627 31.151.446.568 Source : Etats financiers de l’OCBN I-1- Analyse de la structure de l’actif Graphique N°4 : Evolution de la structure de l’actif Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 35 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Commentaire - Les actifs immobilisés Les actifs immobilisés ont connu durant les cinq années d’étude une évolution décroissante. La diminution des actifs immobilisés s’explique par la diminution de leur composante principale : immobilisations corporelles. Cette baisse est due à l’amortissement que ces immobilisations ont subi. Ces actifs représentent la plus grande part du total des actifs respectivement 82,36% ; 84,06% ; 85,25% ; 84,72% ; 81,95% du total des actifs en 2003, 2004, 2005, 2006 et en 2007. - Les valeurs d’exploitation Les valeurs d’exploitation ont évolué de façon décroissante sur toute la période d’étude. De 5,53% du total actif en 2003 elles sont passées à 2,99% en 2007. Ce qui montre la baisse des stocks de l’OCBN chaque année - Les valeurs réalisables Les valeurs réalisables constituées par une large part des créances, ont évolué de façon croissante de 2003 à 2007. En effet, elles sont passées de 8,72% du total actif en 2003 à 14,51% en 2007. - Les disponibilités Elles sont décroissantes de 2003 à 2006 et ont subi une augmentation en 2007. Elles sont très faibles et représentent une petite portion du total actif. Soient 3,37% en 2003 ; 1,49% en 2004 ; 0,83% en 2005 ; 0,26% en 2006 et 0,55% en 2007. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 36 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN I-2- Analyse de la structure du passif Graphique N°5 : Evolution de la structure du passif Commentaire - Les capitaux propres Ils sont beaucoup plus importants et sont décroissantes sur la période d’étude. Les montants remarquables des capitaux propres qui représentent pour la plus part la moitié du total passif soient 67,54% en 2003 ; 62,8% en 2004 ; 58,95% en 2005 ; 52% en 2006 et 47.79% en 2007 sont dus aux valeurs importantes du capital social, du report à nouveau et des subventions d’investissement. - Les dettes financières à long et moyen terme Les DFLMT sont composées essentiellement des emprunts et dettes financières diverses. De 2003 à 2004, elles ont baissé en représentant 18,21% et 19,09% du total passif. Ensuite, en 2005 elles ont subi une hausse et représentent 20,40% du total passif. Enfin, de 2006 à 2007 elles ont encore chuté en représentant 19,57% et 18,80% du total passif. Passif circulant Constituées des dettes fournisseurs, des avances reçues des clients, des dettes fiscales, sociales et autres dettes, les dettes à moins d’un an ont connu une forte croissance en valeur et en pourcentage sur toute la période où elles sont Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 37 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN passées de 14,24% du passif total en 2003 à 33,32% en 2007. Cela est dû aux arriérés de salaire qui ne cessent de croître. - Trésorerie passif Elle est constituée essentiellement de banques et de découverts. Elle a évolué en dent de scie sur la période considérée. Ce qui explique les difficultés de trésorerie que rencontre l’organisation. II- Indicateur de mesure de la structure financière Elle consistera à l’analyse de l’équilibre financier et de la liquidité II-1- Analyse de l’équilibre financier II-1-1- Le fonds de roulement Tableau N°15 : Evolution du FRN de l’OCBN de 2003 à 2007 en FCFA Année Elément Capitaux Permanents Actifs Immobilisés FRN 2003 2004 2005 2006 2007 32.853.927.482 29.271.901.601 26.590.451.391 23.018.371.616 20.744.786.137 31.556.172.115 30.051.904.542 28.569.062.120 27.047.644.268 25.528.201.826 1.297.755.367 (780.002.941) (1.978.610.729) (4.029.272.652) (4.783.415.689) Source : réalisé par nous-mêmes II-1-2- Le besoin en fonds de roulement Tableau N°16 : Evolution du BFR de l’OCBN de 2003 à 2007 en FCFA Année Elément Actif Circulants Passif Circulants BFR 2003 2004 2005 2006 2007 5.462.971.520 5.166.815.537 4.663.268.878 4.795.776.744 5.452.485.088 5.457.290.393 6.477.963.985 6.894.803.702 8.889.341.659 10.381.823.523 5.681.127 (1.311.148.448) (2.231.534.824) (4.093.564.915) (4.929.338.435) Source : réalisé par nous-mêmes II-1-3- La trésorerie nette Tableau N°17 : Evolution de la TN de l’OCBN de 2003 à 2007 en FCFA Année Elément TA TP TN 2003 1.292.591.322 517.082 1.292.074.240 2004 531.389.556 244.049 531.145.507 2005 277.429.119 24.505.024 252.924.095 2006 84.059.255 19.766.992 64.292.263 2007 170.759.654 24.836.908 145.922.746 Source : Réalisé par nous-mêmes Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 38 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Graphique N°6 : Evolution du FRN, BFR et de la TN de l’OCBN Analyse et interprétation des trois agrégats - Le fonds de roulement est positif en 2003, mais de 2004 à 2007, les exercices ont dégagé un fonds de roulement négatif, ce qui peut s’expliquer par le fait que les capitaux permanents ne suffisent pas pour financer les actifs immobilisés. Nous avons remarqué un déséquilibre financier de l’entreprise. En somme, l’analyse du FRN montre que la marge de sécurité financière de l’OCBN a subi une diminution sur les cinq années de l’étude. - Le BFR est positif en 2003, ce qui indique que l’organisation a eu un besoin en 2003 pour financer son exploitation. Ce besoin sera couvert par le fonds de roulement de 2003. De 2004 à 2007, les BFR obtenus sont négatifs donc les ressources cycliques ont financé l’actif circulant et le surplus à servir au financement des immobilisations ou au renforcement de la trésorerie. - La TN est restée positive sur toute la période d’observation. De 2003 à 2005, elle à considérablement chuté en passant de 1.292.074.240 en 2003 à 531.145.507 en 2004 et de 252.924.095 en 2005. Ceci peut s’expliquer par le fait que le chiffre d’affaires de l’OCBN ne fait que dégringoler chaque année. La Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 39 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN TN a encore chuté en 2006 car passant de 252.924.095 en 2005 à 64.292.263 en 2006. Ce qui est dû à la baisse des activités de l’OCBN. L’OCBN dégage un FRN négatif, un BFR négatif et une TN positive de 2004 à 2005. Elle n’arrive donc pas à financer son outil de production au moyen des ressources stables et recourt aux ressources à court terme pour financer le déficit. II-2- Analyse de la liquidité II-2-1- Ratio de liquidité général Tableau N°18 : Evolution du ratio de liquidité général de l’OCBN Année Elément Actif à court terme Dette à court terme Ratio 2003 6.755.562.842 5.457.807.475 1,24 2004 5.698.205.093 6.478.208.034 0,88 2005 4.940.697.997 6.919.308.726 0,71 2006 4.879.835.999 8.909.108.651 0,55 2007 5.623.244.742 10.406.660.431 0,54 Source : réalisé par nous-mêmes Graphique N°7 : Evolution du ratio de liquidité générale de l’OCBN Commentaire Les ratios obtenus sont positifs sur toute la période d’étude. En 2003, le ratio est supérieur à 1, cela montre que durant cette année, l’OCBN est capable de payer ses dettes à court terme à partir de son actif à court terme. De 2004 à 2007, le ratio évolue de manière décroissante. Le ratio a une valeur inférieure à 1. Cela montre que les ressources financières de la dite Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 40 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN entreprise ne peuvent pas lui permettre de payer la totalité de ses dettes à court terme. Par conséquent, la liquidité générale de l’OCBN n’est pas assurée. II-2-2- Ratio de liquidité réduite Tableau N°19 : Evolution du ratio de liquidité réduite de l’OCBN Année Elément Valeurs réalisables Valeurs disponibles Dettes à Court Terme Ratio 2003 2004 2005 2006 2007 3.340.946.746 3.485.025.430 3.661.149.748 3.843.317.194 4.519.599.465 1.292.591.322 531.389.556 277.429.119 84.059.255 170.759.654 5.457.807.475 6.478.208.034 6.919.308.726 8.909.108.651 10.406.660.431 0,85 0,62 0,57 0,44 0,45 Source : réalisé par nous-mêmes Graphique N°8 : Evolution du ratio de liquidité réduite de l’OCBN Commentaire Ce ratio de liquidité réduite présente une légère diminution au cours des cinq années. Il est inférieur à 1, cela montre que l’entreprise n’est pas capable de faire face à ses dettes à court terme. II-2-3- Ratio de liquidité immédiate Tableau N°20 : Evolution du ratio de liquidité immédiate de l’OCBN Année Elément Valeurs disponibles Dettes à Court Terme Ratio 2003 1.292.591.322 2004 531.389.556 2005 277.429.119 2006 84.059.255 2007 170.759.654 5.457.807.475 6.478.208.034 6.919.308.726 8.909.108.651 10.406.660.431 0,23 0,08 0,04 0,01 0,16 Source : réalisé par nous-mêmes Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 41 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Graphique N°9 : Evolution du ratio de liquidité immédiate de l’OCBN Commentaire Le ratio de liquidité immédiate présente une diminution de 2003 à 2006 et une augmentation de 2006 à 2007 en passant de 0,01 en 2006 à 0,16 en 2007. Cependant, il est inférieur à l’unité sur la période d’étude. Ce qui montre également que les disponibilités de l’OCBN ne lui permettent pas de faire face à ses dettes à court terme. III- Le ratio de financement permanent Tableau N°21 : Evolution du ratio de financement permanent Année Elément Capitaux Permanents Actifs Immobilisés Ratio 2003 2004 2005 2006 2007 32.853.927.482 29.271.901.601 26.590.451.391 23.018.371.616 20.744.786.137 31.556.172.115 30.051.904.542 28.569.062.120 27.047.644.268 25.528.201.826 1,04 0,97 0,93 0,85 0,81 Source : réalisé par nous-mêmes Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 42 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Graphique N°10 : Evolution du ratio de financement permanent Commentaire Ce ratio est supérieur à l’unité en 2003 mais, de 2004 à 2007 il est inférieur à l’unité. Ce qui montre que la règle de l’équilibre financier minimum ne se trouve pas respectée. Cela signifie que l’entreprise ne dégage pas de marge de sécurité qu’elle peut utiliser pour financer son actif circulant. SECTION 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES, SYNTHESE DES ANALYSES ET STRATEGIES DE RELANCE DES ACTIVITES DE L’OCBN Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses et synthèse des analyses I- Vérification des hypothèses Suite aux outils précédemment énumérés au niveau du seuil de vérification de l’étude, nos hypothèses sont soit confirmées ou infirmées. I-1- Hypothèses n°1 : La première hypothèse est la non rentabilité de l’OCBN est due à la baisse considérable des activités. Nous l’avons testée à partir de : l’évolution du chiffre d’affaires, de la valeur ajoutée, de l’excédent brute d’exploitation, de l’effet de levier financier. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 43 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN L’analyse des tableaux 2, 3, 4, 5 et 10 montre que les résultats sont défavorables. Ainsi la cause réelle se trouvant à la base de la non rentabilité de l’OCBN est la baisse considérable des activités de l’entreprise. Par conséquent, l’hypothèse selon laquelle la non rentabilité de l’OCBN est due à la baisse considérable des activités se trouve être vérifiée. L’hypothèse n°1 est donc confirmée. II-2- Hypothèse n°2 : La deuxième hypothèse qu’est le déséquilibre financier et la non liquidité de l’OCBN expliquent le risque d’accentuation de cessation de paiement. Nous l’avons testée à partir des ratios de structure financière et les ratios de liquidité. L’analyse des tableaux 15, 16,17 montre que le fonds de roulement est inférieur au besoin en fonds de roulement en valeur absolue. De plus, l’analyse des tableaux 18, 19, 20 nous montre que les ratios de liquidité de l’OCBN sont dégradés. Ainsi, nous pouvons définitivement retenir que le déséquilibre financier et la non liquidité sont à la base de l’accentuation du risque de cessation de paiement. Par conséquent, l’hypothèse selon laquelle le déséquilibre financier et la non liquidité expliquent l’accentuation du risque de cessation de paiement est vérifiée. L’hypothèse n°2 est également confirmée. II- Synthèses des analyses Elle portera sur les forces et les faiblesses de l’OCBN. II-1- Les forces L’OCBN dispose de plusieurs potentialités à savoir : ‐ Forte expérience dans le transport ferroviaire ; ‐ Monopole du transport ferroviaire ; ‐ L’OCBN dispose d’un service de police chargé de sécuriser les marchandises des clients jusqu’à leur destination. Malgré ces différentes forces la société occultent des insuffisances Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 44 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II-2- Les faiblesses ‐ Le système comptable et financier n’étant pas informatisé les erreurs et omissions sont difficiles à détecter et à corriger. Cela a des répercutions sur l’établissement des états financiers de synthèse de chaque année. Par exemple, les bilans 2006, 2007 ne sont pas certifiés et le bilan de l’exercice 2008 n’est pas disponible jusqu’à ce jour ; ‐ Les résultats financiers manifestement négatifs sur toute la période, en partie, conséquence de l’importance des frais financiers, montrent que l’OCBN n’a pas une politique financière efficiente ; ‐ Les actes de gestion pris à la Direction Générale, sise à Cotonou, au Bénin, doivent être validés à Niamey, au Niger, où réside le président du Conseil d’Administration ; ‐ L’effet de levier de la société est négatif et réduit la rentabilité des capitaux propres au lieu de l’augmenter. Le financement de la société est donc mal assuré ; Ainsi, l’OCBN est une société qui a des atouts considérables qu’elle peut exploiter pour devenir une entreprise pérenne et améliorer sa performance en réglant le problème de son financement. Paragraphe 2 : Stratégies de relance des activités de l’OCBN Ce chapitre est composé de deux sections dont la première aborde les tentatives de redressement entreprises par les dirigeants de l’OCBN et suggestions. La deuxième est consacrée aux conditions de mise en œuvre et limites de l’étude. I- Les tentatives de redressement entreprises par les dirigeants de l’OCBN et suggestions Avant d’aborder les suggestions pour la relance des activités nous allons rappeler d’abord les actions déjà menées qui n’ont pas connu de succès à ce jour. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 45 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN I-1- Les tentatives de redressement entreprises par les dirigeants de l’OCBN Les premières tentatives de redressement datent de 1987 à 1990, période au cours de laquelle l’OCBN a enregistré une baisse régulière de trafic représentant environ 14% de son chiffre d’affaires. Elle a alors procédé à la suppression de certaines lignes pour améliorer la rentabilité de l’entreprise. A cette époque, elle a bénéficié du soutien de l’Agence Française de Développement pour la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures visant la réhabilitation de ses infrastructures et sa restructuration financière. Mais l’achèvement du bitumage de la route Savè-Parakou entrainant la forte concurrence des gros porteurs a eu un impact négatif sur ces mesures. Ce qui a conduit en 1996 à la mise en place d’une autre action à savoir : ‐ Le contrat plan entre l’OCBN et les Etats du Niger et du Bénin qui consiste à réserver une part du trafic à l’OCBN ; ‐ L’instauration d’un poste de pesage et de péage à Diho entre Savè et Parakou. Ces différentes actions engagées ont contribué à relever le niveau des activités de l’organisation. Elle a alors connu des périodes de bonnes performances puisqu’en 1998, son chiffre d’affaires s’élevait à sept (7) milliard de FCFA correspondant à un tonnage transporté de 340.084. Cette performance qui apparaît à priori comme bonne, n’avait pas cependant permis d’atteindre les 350.000 tonnes jugées nécessaires pour assurer son équilibre d’exploitation. En 1999, le tonnage transporté est passé de 340.000 tonnes à 250.000 tonnes puis de 2000 à 2003, il a oscillé entre 184.000 tonnes et 135000 tonnes pour se retrouver à 71.000 tonnes en 2004 et 52.000 tonnes en 2005. Le chiffre d’affaires a naturellement subi la même tendance. En effet, d’environ 7 milliards FCFA en 1998, il est passé à 4,5 milliards en 1999 puis a Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 46 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN baissé de 2,8 à 2,4 milliards entre 2000 et 2003 avant d’atteindre 941 millions FCFA en 2004 et 644 millions FCFA en 2005 Cette baisse d’activité a entraîné une détérioration sans cesse croissante de la situation financière de l’OCBN qui en réalité est aujourd’hui en état de cessation de paiement. Conscientes du fait qu’il fallait sauvegarder cet outil important de coopération bilatérale entre le Niger et le Bénin et dont l’utilité sur l’économie des deux pays et des pays limitrophes n’est plus à démontrer, les autorités en charge du secteur des transports d’une part et celles en charge de l’OCBN d’autre part, ont essayé de trouver des solutions aux problèmes de l’OCBN, mais celles-ci n’ont pas permis le redressement souhaité. Ainsi, en décembre 2000, des mesures ont été prises pour réduire et maîtriser les charges, améliorer les performances et relancer les activités de l’entreprise. Ce plan à échoué et remonte à l’exercice 1994, année au cours de laquelle l’OCBN a acqui des matériels inadaptés ; il s’agit de deux locomotives BB acquises à plus de 700 millions FCFA, qui n’ont servi en moyenne que pendant trois mois. Face à l’échec de toutes ces tentatives, il convient de faire l’option radicale de réhabiliter l’OCBN Avec l’avènement du gouvernement actuel, un nouvel espoir renaît à l’OCBN. Privée des subventions des Etats propriétaires depuis près de 25 ans, il a fallu attendre l’exercice 2008, pour obtenir un financement de l’Etat Béninois à concurrence de 1 milliard FCFA. Ce financement a servi à renforcer la capacité de transport de l’OCBN. En effet, pour renforcer sa capacité de traction et renouveler le parc matériel, la Direction Générale s’est orientée essentiellement vers l’Inde et la France pour l’acquisition de - 03 machines CC rénovées en Inde réceptionnées en France ; - 01 moteur neuf pour le locotracteur ; Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 47 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN - 01 moteur de traction neuf en France pour la locomotive BB 621 ; - des pièces de rechange pour le maintien du matériel existant. Le gouvernement du Bénin a en outre, bénéficié d’un crédit acheteur auprès de l’Inde en 2009. Cet appui financier a permis de passer la commande de certains matériels qui doivent être réceptionnés courant décembre 2009. Il s’agit de : ‐ 06 locomotives CC rénovées ; ‐ 06 voitures voyageurs ; ‐ 20 wagons ; ‐ 08 kilomètres de rails. I-2- Suggestions Dans le but de réunir les conditions nécessaires pour une performance du système de gestion financière de l’OCBN, nous nous sommes fixés des objectifs par rapport aux problèmes. Sur la base de la vérification des hypothèses, nous pouvons faire des suggestions. Il nous revient donc de proposer les solutions pour résoudre chaque problème en tenant compte des objectifs préalablement fixés. I-2-1- Par rapport au problème lié à la non rentabilité La principale cause de ce problème est la baisse considérable des activités de l’OCBN.A cet effet, nous suggérons : ‐ Comme le Bénin l’a si bien commencé que le Niger l’accompagne dans le processus de relance des activités de l’OCBN ; ‐ Que la Direction Générale cherche désormais à acquérir de matériels neufs et non de matériels rénovés ; ‐ Que l’Etat donne un quota à l’OCBN pour le transport des marchandises dans le cadre du port sec à Parakou ; ‐ Une dynamisation du service commercial de l’OCBN pour reconquérir et mettre en confiance la clientèle ; Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 48 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN ‐ De pratiquer un bon amortissement des immobilisations à chaque exercice pour ne plus être surpris par la vétusté des immobilisations ; ‐ Le renforcement des capacités du personnel en place ; ‐ La mise à disposition du personnel des matériels et mobiliers de bureau nécessaires pour exécuter leur tâche ; ‐ Une sensibilisation du personnel sur les différents impacts de la gestion de la structure en convoquant des réunions de sensibilisation et jouer sur leur psychologie, procédant à l’évaluation permanente du personnel pour mesurer leurs capacités et difficultés dans le travail surtout de prendre en compte leurs points de vue ; ‐ Une sélection rigoureuse des investissements en fonction de leur opportunité ; ‐ L’établissement des relations de type contractuel entre l’Etat et les dirigeants de l’OCBN pour la réalisation des objectifs préalablement définis dans un cahier de charges, avec des possibilités de poursuites judiciaires et de sanctions administratives et pénales en cas de mauvaise gestion. I-2-2- Par rapport au problème lié à l’accentuation du risque de cessation de paiement Les causes réelles de ce problème étant le déséquilibre financier et la non liquidité de l’OCBN. Pour y remédier, nous suggérons : ‐ L’apurement sans délais des arriérés de salaires car le salaire serait une serait une source de motivation ; ‐ Une clarification des montants réels des créances détenues et faire racheter les créances de l’OCBN par les deux Etats ; ‐ De recourir à l’emprunt avec l’aide des Etats comme avaliseurs ; ‐ D’œuvrer au recouvrement des créances de l’OCBN auprès des gros débiteurs pour pouvoir renforcer la liquidité ; Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 49 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN ‐ De Faire des efforts pour que les délais crédits clients soient inférieurs à ceux des fournisseurs. II- Les conditions de mise en œuvre et limites de l’étude II-1- Les conditions de mise en œuvre Après les suggestions faites pour le règlement des problèmes soulevés, il convient de mettre l’accent sur leur condition de mise en œuvre. ‐ A l’endroit des deux Etats Dans le but de renforcer le capital social, il faudrait une volonté de l’Etat nigérien comme celle de l’Etat béninois en subventionnant l’OCBN et un effort de plus de l’Etat béninois. Il faudrait que les deux Etats ensemble prennent la décision de racheter les créances de l’OCBN afin de l’aider à disposer d’une bonne trésorerie pour le paiement de ses besoins d’exploitation et d’investissement. Il faudrait enfin que les deux Etas mettent en place des relations de type contractuel avec les dirigeants de l’organisation pour qu’en cas de mauvaise gestion qu’ils soient sanctionnés. Ceci permettra plus de volonté de la part des dirigeants pour mieux gérer l’organisation. ‐ A l’endroit de l’OCBN Il faudrait que la Direction Générale fasse tout pour éliminer les arriérés de salaires, ce qui motivera le personnel dans son travail pour cette nouvelle relance. Elle doit aussi prendre en considération les points de vue de ses collaborateurs pour une meilleure gestion. Elle doit suivre chaque département dans la poursuite des objectifs qui leur sont assignés. Pour une relance effective des activités, il faudrait une volonté du personnel à divers niveaux afin d’aboutir aux objectifs fixés. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 50 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN II-2- Limites de l’étude Les principales limites de notre étude sont liées au degré de fiabilité des informations reçues. Ainsi notre étude demeure dépendante des informations que nous avons reçues. Les états financiers 2006 et 2007 ne sont pas encore certifiés par le commissaire au compte donc, ces données utilisées pour faire l’analyse sont provisoires. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 51 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN CONCLUSION La mondialisation favorise les entreprises qui se veulent prospères, à s’approprier les technologies, les techniques et outils de gestion etc. Alors une conception saine de la gestion du trafic ne peut s’appuyer que sur une vision à long terme de l’ensemble des problèmes qui se posent et des solutions qu’il convient de leur apporter. En pratique une telle vision impose d’examiner avec objectivité l’évolution prévisible des divers paramètres affectant la gestion afin d’anticiper sur les éventualités et prendre en conséquence les mesures nécessaires pour que le réseau ferroviaire soit performant du point de vue fonctionnel. L’objectif général de notre étude est de contribuer à l’amélioration du système de gestion financière en vue de faire des propositions de stratégies de relance de ses activités. Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes servis d’une part des données secondaires issues des rapports annuels tels que : le bilan, le compte de résultats et d’autre part des données primaires recueillies à travers les entretiens avec les personnes ressources de l’institution. Le diagnostic effectué sur l’OCBN, nous a permis de constater que l’exploitation des chemins de fer et la rentabilité de cette activité sur les cinq années d’étude est déficitaire. Ceci est dû surtout au manque crucial de matériel de transport et aussi à la vétusté du peu de matériel dont l’entreprise dispose. Ainsi, la société regorge des potentialités qui font d’elle une grande entreprise. L’OCBN pour renaître de ses cendres et être performante en matière de prestations de services dans son secteur d’activités doit revoir son système de gestion financière. Pour y arriver, il faudra que le Niger subventionne l’OCBN en suivant l’exemple du Bénin qui doit continuer dans ce sens. Les suggestions formulées ne constituent pas une panacée. Toutefois, nous pensons que leur prise en compte pourrait contribuer pour peu à l’amélioration de la gestion financière à l’OCBN. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 52 Du diagnostic financier d’une entreprise en difficulté à la stratégie de relance de ses activités : cas de l’OCBN Nous ne prétendons pas avoir étudié tous les aspects du diagnostic financier. Notre expérience encore limitée dans ce domaine en est la principale cause. C’est pourquoi nous souhaitons que les recherches ultérieures sur l’OCBN tiennent compte de la notion de gestion prévisionnelle. Réalisé et soutenu par Tatiana ADOHOUANNON et Sylvie GUIDIGBOHOUN 53