Anglais oral
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Rapport D3 oral 2012 Concours Sciences sociales option Cachan 2012 EPREUVE ORALE D’ANGLAIS (Préparation : 30 minutes - Durée de l’oral : 30 minutes – Coefficient : 2) En 2012, 77 candidats se sont présentés (sur 90 admissibles) et ont obtenu des notes comprises entre 05/20 et 19,5/20. La moyenne s’élève à 12,26 et l’écart type est de 3,51. 1. Présentation de l’épreuve Les candidats se voient proposer un document audio authentique et récent, d’une durée de 4 minutes environ, extrait d’une émission radiophonique britannique ou américaine, dans lequel interviennent au moins deux interlocuteurs. Pendant leur temps de préparation, les candidats sont libres d’écouter l’extrait autant de fois qu’ils le veulent, de façon continue ou fractionnée, et n’ont accès à aucun support complémentaire. Les extraits de la session 2012 ont porté sur l’enseignement supérieur en ligne, le référendum irlandais du 31 mai 2012, la question du mariage homosexuel aux Etats-Unis, les frais de scolarité dans l’enseignement supérieur (britannique et américain), la réforme du NHS, la vidéo controversée dénonçant les agissements de Joseph Kony en Ouganda, la surveillance des communications internet en Grande-Bretagne, le pouvoir de la publicité, la définition du capitalisme dans le cadre de la campagne présidentielle américaine, l’électorat de Barack Obama, la morale de la presse, Occupy Wall Street, la retraite des fonctionnaires, les campagnes de dénigrement. Les extraits se composaient de débats, entre experts ou avec interaction d’un auditoire, d’interviews et de reportages. 2. Temps de parole Les commentaires formulés dans le rapport 2011 sur le temps de parole trop court et le manque d’information des candidats sur le format de l’épreuve ont été entendus et compris. Cette année, les candidats se sont majoritairement exprimés en continu pendant 12 à 15 minutes, ce qui leur laisse le temps de proposer une restitution étoffée et un commentaire construit avant de répondre aux questions de l’examinateur. 3. Restitution et commentaire du document Au-delà de la compréhension auditive, qui est la première exigence de ce type d’épreuve, rappelons les attentes du jury concernant le déroulement de la prestation orale des candidats : - une introduction qui contextualise le thème abordé et pose d’emblée une problématique - un compte rendu structuré du document sonore - un commentaire qui met en lumière les enjeux du problème posé et qui offre une analyse et une réflexion personnelles sur ce sujet - une rapide conclusion dans laquelle le candidat peut donner son avis Ces quatre étapes doivent être clairement marquées, car la distinction compte rendu / commentaire n’a rien d’artificiel : un compte rendu rigoureux permettra de mettre en relief les enjeux qui sont ensuite exposés et débattus dans la partie commentaire. Un passage en revue succinct des thèmes abordés dans l’extrait, qui sont ensuite pris comme prétexte à une « question de cours » ne satisfait pas plus le jury qu’un commentaire creux où l’on se contente de répéter de façon plus abstraite ce qui a été compris de l’extrait. Les compétences évaluées – comprendre et restituer un document entendu, d’une part, et analyser et mettre en perspective des problématiques actuelles, d’autre part – nous paraissent aussi importantes l’une que l’autre. Le compte rendu (ou restitution) est une étape clé, qui n’est pas une simple reprise mot-à-mot de ce que le candidat a pu comprendre. Il ne s’agit pas non plus de faire une liste exhaustive de ce que chaque intervenant a pu dire (« the journalist says that... ; then he says that… and finally he says that… »). La paraphrase linéaire et chronologique du document de permet pas d’organiser et hiérarchiser ce qui a été entendu. Elle ne permet pas non plus de bien faire apparaître les relations entre les différents interlocuteurs ni les raisons de leurs accords ou divergences. Il n’existe pas de plan type, encore moins de recette miracle, chaque candidat devant adapter son résumé au document qui lui est proposé. A titre d’exemple, il peut organiser son résumé . de manière thématique, si le document s’y prête (et pointer les enjeux politiques, économiques, sociaux, environnementaux etc. d’une question) . autour d’un axe classique type thèse/antithèse. . selon une présentation plus didactique en exposant les faits, puis en faisant apparaître les causes et les conséquences d’un phénomène. Peu importe l’organisation choisie, du moment qu’elle est claire et logique, qu’elle n’est pas paraphrastique et qu’elle permet au candidat de montrer ses capacités de synthèse. Avant de passer au commentaire, il est nécessaire de ménager une transition, si possible plus adroite que « and now we can try to develop some points » : pourquoi ne pas poser des questions reprenant la ou les problématiques soulevées par le document ? Si le résumé a été bien mené, il doit conduire logiquement à s’interroger sur des questions de fond qui vont justement faire l’objet du commentaire. Ce commentaire doit être l'occasion pour le candidat de mobiliser ses connaissances générales, et surtout, son esprit critique afin d'apporter un éclairage pertinent au document dont il vient de rendre compte. Le commentaire doit donc absolument être problématisé et, beaucoup semblent l’oublier, être en lien direct avec les questions traitées dans le document. Ce sont là les deux écueils les plus fréquents : - une absence de problématique donne lieu à un exposé catalogue, donc peu pertinent. Poser une problématique signifie que des questions sont soulevées et que les problèmes ou faits marquants qui soustendent le débat sont soulignés pour être ensuite analysés. Par exemple, un document proposé au concours 2011 qui invitait à une réflexion sur le statut du nucléaire aux Etats-Unis par rapport aux autres énergies nécessitait de s’interroger sur le pouvoir des différents lobbies dans ce même pays, et notamment ceux du pétrole. Se contenter de faire l’inventaire des différents types d’énergies, sans problématiser la question énergétique américaine, ne peut tenir lieu de commentaire. - l’autre erreur, tout aussi fréquente et qui est souvent une conséquence de la première, consiste à croire que le document entendu n’est qu’un prétexte : certains mots-clés, comme « the new technologies » par exemple, sont l’occasion de plaquer un discours pré-mâché sur les dangers de ces nouveaux médias, quand on attendait une réaction précise au rôle bien particulier de Twitter dans les révolutions arabes : le métier de journaliste est-il remis en question par ce nouvel outil ? Relayer instantanément événements et réactions, est-ce réellement informer ? Enfin, même si le jury n’attend pas des connaissances civilisationnelles particulières, l’épreuve n’étant pas une épreuve sur programme, quelques remarques ou réponses de candidats ont pu faire sursauter le jury : ne pas savoir que David Cameron, chef du parti conservateur (et non pas Labour) est le premier ministre du Royaume-Uni, affirmer que ce sont les Liberal Democrats qui ont gagné les élections de 2010 ou encore ignorer qu’il y a eu des attentats terroristes à Londres en 2005 sont extrêmement pénalisants. Heureusement, d’autres candidats ont su faire bon usage de leurs connaissances sociologiques, historiques ou économiques pour éclairer à bon escient leur commentaire. 4. L’entretien La deuxième partie de l'épreuve est un entretien, dont la durée dépend du temps de parole utilisé par le candidat. Cela suppose donc de maintenir une interaction, voire d'établir une conversation entre le candidat et le jury. L'ouverture et l'écoute sont des qualités nécessaires, mais il faut également être capable d’improviser, donc ne pas se de démobiliser : il faut pouvoir réagir en temps réel, en essayant d’argumenter pour convaincre. Rappelons que dans un premier temps les questions du jury sont destinées à aider le candidat à éclaircir certains propos, à approfondir un point abordé ou encore à donner quelques repères supposés connus liés au thème de l'extrait. C’est l’occasion pour le candidat de montrer ses connaissances civilisationnelles, s’il en a, sur les réformes en cours en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, l’évolution du poids respectif des différentes minorités dans la composition de la population américaine, les enjeux de la politique de surveillance mise en place en Grande-Bretagne, etc. Il n’est jamais question de « piéger » tel candidat, ni de lui enlever des points sur le compte rendu ou le commentaire qu'il vient de présenter. Il s’agit seulement de voir avec quel degré de spontanéité le candidat peut s’exprimer et s’il peut aller plus loin dans sa réflexion. Attention enfin à rester bien concentré jusqu’au bout et à maintenir une bonne qualité de langue même dans les moments d’improvisation de l’entretien : trop souvent, les candidats semblent oublier les règles de base de la grammaire, dès qu’ils n’ont plus un support écrit sur lequel s’appuyer. 5. Langue La correction et la richesse de la langue entrent pour une bonne part dans la notation finale. Une bonne compréhension et appropriation du document sonore et un commentaire pertinent sont parfois desservis par de (très) grosses fautes de grammaire, ou une langue pauvre. Sans faire un relevé exhaustif des erreurs de vocabulaire, de syntaxe et de prononciation entendues par le jury au cours des oraux, remarquons que certaines restent très étonnantes à ce niveau d’études, en particulier : - Faux amis et barbarismes : gestion, to evolution, to traduce, subvention, reputated, attractivity, exprim, *a crisis touched the country, implicate, actual vs. current, to precise a problem - Quelques confusions dans les termes : lose vs. waste, win vs. earn, worse vs. worth, own vs. have, support vs. bear/stand, economic vs. economical, remain vs. rest, conscious vs. aware, record vs. recording, finally vs. at last, benefits vs. profits. Vocabulaire du journalisme : il est utile de savoir faire la distinction entre radio report, phone-in programme, debate et interview. - Grammaire : futur dans les subordonnées de temps (même chez de bons candidats), « s » de 3e personne, pronoms relatifs (who/which), the US s’accorde au singulier, one of the most + nom au pluriel, emploi du génitif (eg. *American young people difficulties), everyone s’accorde au sg et est repris par un pronom pluriel, same… as, modaux + BV, emploi abusif de the (*the problem of the social mobility, *the question of the regulation), quantifieurs - Syntaxe : ne pas séparer le verbe de son COD (eg. they don’t find quickly a full-time job, they cannot pay anymore the debt), ordre des termes dans les interrogatives indirectes - Prépositions : to lack of sth, to be faced with, to be likely (et non there is a high chance that), as an example, responsible for, to graduate/a graduate (et non be graduated/a graduator), an increase in, to listen to, to prevent sb from being stupid - Divers : *in a first time, intrusion de “enfin”, not all buildings can (et non *all buidings can’t), trop de I think, the US, the Bible, the economy - Prononciation : live (adj/vb), woman/women, idea, “s” de pluriel oublié, months, marriage, hierarchy, message, status, the (devant voyelle ou consonne), people, guarantee, who, raise vs. rise, firm, whole vs. wall, current, ultimate, supported, focused... - Des déplacements d’accents récurrents : important, consider, category, consequence, examine, reality, level, specific, economic (et les mots terminés en –ic), extent, interview, beginning, differences, difficulties, develop, message, competition 6. Qualité de la communication et conclusion Enfin, un oral n’est pas un écrit lu. Le candidat doit faire l’effort de lever les yeux de ses notes, utiliser un débit mesuré, articuler, ne pas systématiquement ponctuer sa prestation de « euh »… au risque de ne pas être compris. L’intonation montante trop fréquente, en particulier en fin de phrase, est typique des francophones et devrait être corrigée avant l’oral. En résumé, dans le cadre de la préparation, le jury conseille aux candidats de s’entraîner à la prise de parole en continu, de bien problématiser leur réflexion, en n’oubliant pas de distinguer ce qui relève du résumé et de ce qui relève du commentaire, de noter et apprendre le lexique nouveau et idiomatique, et de ne pas négliger la langue orale en portant une attention toute particulière aux phénomènes d’accentuation et d’intonation.