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JOURNAL DE LA M.J.C DE CHENÔVE - N°24 JANVIER 2010
SAINT-EXUPÉRY | LES ATELIERS | BAZIN | CHENEVARY | ARBRE PIN | GRANDS CRUS |
BOURDENIÈRES | LE CLOS DU ROY | JULES FERRY | GAMBETTA | VIEUX CHENÔVE | LE MAIL | HERRIOT | LE CHAPITRE | NARCISSES | PÉTIGNYS
Place Coluche. Dimanche matin, 11 h.
La foule se presse entre les étals du
marché. Habitants de Chenôve et
de toute l’agglomération, jeunes,
adultes, personnes âgées, de toutes
origines et de toutes classes sociales,
se côtoient avec bonhomie. Épices,
saucissons, poulets hallal, fruits et
légumes de partout, foulards, voiles,
casquettes, calottes, têtes nues...
quelle abondance, mais surtout
quelle diversité ! Chaque semaine,
le « vivre ensemble » s’exprime là
dans toute sa richesse, sa saveur
et son humanité.
2010 tous riches
de
nos diversités !
L’un des buts des récentes Assises
locales du civisme et de la
citoyenneté, auxquelles la M.J.C
s’est étroitement associée, est
justement de promouvoir ce « vivre
ensemble », de favoriser le civisme
et la citoyenneté au quotidien... et pas
seulement le dimanche matin !
Mais, côtoyer ses voisins ou ses
camarades de classe avec respect,
accepter les différences, refuser la
violence, participer à la démocratie
locale, préserver son environnement,
être solidaire, s’enrichir de la mixité
sociale, etc… cela s’apprend !
Au-delà du rôle irremplaçable des
parents et de celui de l’Education
Nationale, c’est bien le monde
associatif qui peut servir de tremplin
à ces valeurs. A la M.J.C - Maison
du Citoyen, nous y croyons très fort :
par l’échange, le partage, la
confrontation, l’écoute et la
convivialité, dans des activités
culturelles, musicales, citoyennes,
chacun peut s’ouvrir et s’ajuster à son
environnement, prendre conscience
de l’importance des relations sociales
qui se tissent autour de lui, au boulot
comme au Pôle Emploi, à la maison
comme au collège, à l’église comme
à la mosquée, dans sa rue ou son
immeuble comme ...au marché.
C’est ce que nous nommons
« l’Éducation populaire », conviction
emblématique que nous partageons
avec d’autres associations et divers
organismes institutionnels
de Chenôve.
Yves Pautrat, vice-président
M.J.C de Chenôve
03 80 52 18 64
www.mjc.chenove.net
carte blanche
Avec
cette rubrique,
la M.J.C de Chenôve
ouvre les pages
de son journal
aux associations
locales qui
le souhaitent.
STÉPHANIE CHAUDESAIGUES
directrice de la Fabrique de spectacles vivants HAUTNAH
:
J’aime bien
que l’on s’interroge
Comment es-tu arrivée
au théâtre ?
Comment est née
la compagnie Hautnah ?
Je suis née et j’ai grandi à Chenôve. On ne savait pas trop
quoi faire de moi. J’ai fait un bac pro de comptabilité.
Les professeurs attendaient que je fasse un BTS. Je leur ai dit
que j’allais faire une année de fac de Lettres pour ensuite faire
du théâtre. Ils m’ont dit d’arrêter de me prendre pour Sophie
Marceau. Ma mère m’a dit de faire ce que je pensais être bien
pour moi. J’ai une mère extraordinaire. Elle habite toujours
à Chenôve et participe à plein de choses. La chose la plus
importante qu’elle m’a donnée, c’est la liberté.
J’ai créé la compagnie avec une amie,
Adeline Beurgaud, en 2005. Je suis
revenue pour travailler sur Chenôve et
les environs, après avoir vécu plusieurs
expériences professionnelles de metteur
en scène, à Paris, à Marseille.
Hautnah veut dire A fleur de mots. C’est un
nom allemand qui suscite l’interrogation. J’aime
bien que l’on s’interroge. Il s’agit plus précisément d’une
fabrique de spectacles vivants. J’aime bien l’idée que tout le
monde peut arriver à fabriquer. Et l’idée de diversité culturelle :
vidéastes, photographes, musiciens, chorégraphes, etc…
fabriquent ensemble.
J’ai donc fait une année de Lettres, puis trois années au
conservatoire de théâtre de Dijon. Jusqu’à ce que je rentre au
conservatoire, mon objectif était de devenir une star. Chenôve
était très développé en sport et très peu du point de vue culturel.
Je ne savais même pas que le Théâtre Dijon Bourgogne existait.
Gamine, j’étais tout le temps en train de danser, de chanter.
J’apprenais mes cours d’histoire en les déclamant comme
au théâtre. Ca faisait rire tout le monde. C’est un professeur
du conservatoire de Dijon, qui m’a fait comprendre que
ce n’était pas une star que je voulais
devenir. C’était par
manque de culture.
Je n’avais pas
les repères.
Au Conservatoire
de Théâtre, j’ai su
tout de suite que
je voulais être
metteur en
scène et pas
comédienne.
J’avais envie
de réfléchir.
Quels sont les axes
de travail
de la Fabrique ?
Il y a trois axes. Le premier
est la création
professionnelle,
avec des comédiens
de toutes nationalités.
Le deuxième axe est la
création pédagogique.
Il s’agit d’une création
d’un spectacle vivant
par des personnes
éloignées du monde
du théâtre. Des
personnes en
difficultés
d’insertion,
des lycéens.
Je recrée une mini-société, avec un partage des tâches :
la communication, la technique, les costumes, le jeu… Le dernier
s’appelle « Citoyenneté ». J’ai eu envie de faire rencontrer deux
classes, une du lycée professionnel Antoine Antoine de Chenôve,
et une du lycée agricole de Châtillon-sur-Seine, suite au regard
très négatif que portaient les jeunes ruraux sur les jeunes
de Chenôve. Petit à petit, les jeunes ont découvert qu’ils n’étaient
pas si différents les uns des autres. Les uns fumaient, les autres
buvaient. Ils s’ennuient, autant à Chenôve qu’à Châtillon.
Le troisième axe, ce sont les commandes. La ville de Dijon
me demande une présentation des discriminations, faite par
des jeunes pour des jeunes. Et puis Hautnah va vivre une belle
aventure avec un docu-spectacle intitulé « Le monde de nos
mères ». Il s’agit d’une collaboration avec une production
parisienne VO2 max et le réalisateur Christian Zerbib. Il va faire
parler des femmes issues de l’immigration et les questionner sur
C
onstituée en mars 1994 par
Colette Joanny, Jean-Michel
Laroche et Henri-Noël Martin,
cette association de Chenôve, forte
de 50 membres environ, a pour but
d’organiser des rencontres sportives, conviviales et culturelles en
créant un lien entre les générations
d’élèves.
Nous avons rencontré deux anciens
élèves, Hervé Sirugues et Nicolas
Senar, l’actuel Président, ainsi que
Bernard Gugger et Henri-Noël
Martin, deux anciens profs,
tous membres du Bureau.
L’association est née de la
demande d’élèves qui souhaitaient
faire du « plein air » en dehors
des cours. Et comme les élèves
n’étaient pas majeurs, il a fallu
procéder à la création d’une association avec des profs volontaires.
Il faut dire que les collégiens
y avaient pris goût avec l’option
sport/plein-air conduite pendant
presque 20 ans en partenariat
étroit entre le collège et la M.J.C.
Durant toutes ces années, les élèves
ont pu découvir, selon les saisons,
le tennis de table, l’escrime, le tir
à l’arc, l’escalade, la spéléo,
le dériveur, la planche à voile.
Rien que ça !
Bien qu’indépendante de l’administration, l’A.M.A.H.C. a toujours
bénéficié du soutien actif de tel ou
tel Principal et de la Municipalité.
« Chaque saison, on débute par
l’Assemblée générale, on fait une
AMICALE
DES ANCIENS
ELÈVES
du Collège E.Herriot
de Chenôve
le passage de leur pays à la France et sur ce qu’on transmet à son
enfant quand on arrive dans un pays que l’on ne connaît pas.
Pourquoi être revenue
à Chenôve ?
Dans cette ville, il y a une histoire commune des quartiers.
On se connaît tous. C’est un espace de sécurité. On se reconnaît
dans cette histoire commune. Il n’y a pas besoin de se parler
longtemps. Il y a une solidarité, une famille. On accorde beaucoup
d’importance à la transmission de ces valeurs auprès des jeunes.
Ma compagnie défend ça.
C’est un vrai choix que de faire une action culturelle à Chenôve.
Marie-Jo Magnière
« D’abord, on ne tutoyait pas ses
profs. Les jeunes entre eux sont de
plus en plus durs, c’est à celui qui
sera le plus fort », confirme Hervé.
Sur la reconstruction de « leur »
collège, nos deux anciens élèves
éprouvent une réelle satisfaction
à voir cet établissement retrouver
une deuxième vie.
Les questionnant sur leur plus
beau souvenir, Nicolas raconte
être resté coincé dans un trou en
sortie spéléo pour ne pas avoir
respecté les consignes. Hervé, lui,
a été très heureux de retrouver
d‘anciens camarades lorsqu’il a
intégré l’A.M.A.H.C. Henri Noël n’a
des copains d’abord
sortie dégustation, la galette des
rois, on organise un week-end à la
neige ainsi qu’une sortie bowling.
Quand il fait bon, on fait une
sortie au lac ainsi qu’en escalade.
Depuis 4 ans on participe aux jeux
Bonbiathlétiques. C’est important,
confirme Nicolas, d’être une association reconnue dans sa ville... ».
Aujourd’hui, ils ont un regard
assez tranché sur les actuels collégiens. C’est leur manque de respect
qui saute aux yeux. Ils trouvent,
pour être repassés au collège il y
a peu de temps, que le rapport
élèves/enseignants s’est particulièrement dégradé.
pas de souvenir particulier mais
une période de quasiment 20 ans
durant lesquels il s’est littéralement « éclaté » à faire du plein-air
avec les élèves en leur communiquant ces valeurs que sont la solidarité, la joie de la réussite, le
plaisir d‘être ensemble. Pour
Bernard, son meilleur souvenir
restera les séjours de ski où il
assurait brillamment le rôle d’intendant. « On s’est investi à fond
avec les gamins et on était payé
de retour pendant toute l’année
scolaire ».
Gaby Blondaux
faisons l’europe !
MUSIC MAKES EUROPE
Rencontre européenne de jeunes du 14 octobre au 01 novembre dernier
On dit souvent que la musique adoucit les mœurs. On dit aussi qu’elle rassemble,
qu’elle est un moyen de communication universel. La M.J.C accueillait 40 jeunes
âgés de 15 à 20 ans grâce au soutien du Programme Européen Jeunesse en
Action (P.E.J.A), du Conseil Régional de Bourgogne, de la ville de Chenôve
et du L.P. A. Antoine. Ils étaient Polonais, Tchèques, Lettons ou Français.
Ils avaient un objet commun : la musique. Pendant une semaine, ils ont travaillé
à la préparation d’un concert et ils ont participé à une série d’ateliers permettant
de favoriser la communication entre les participants. Le résultat de ce travail
a été un concert qui réunit les 40 jeunes autour de morceaux inspirés de leurs
origines et de leurs environnements musicaux.
Résumé de la semaine !
Samedi 24 octobre, arrivée en France.
18h30 pour les Polonais,
20h30 pour les Tchèques et les Lettons.
Les Français, déjà sur place, ont préparé les lieux
(préparation de l’hébergement, des salles de travail…)
Et dès le dimanche, les activités commencent.
Au programme de la semaine : travail musical,
exercices de cohésion de groupe, exercices favorisant
la compréhension et la découverte de l’autre.
Tous les jours, alternance entre les différents types
d’ateliers avec un lien commun : favoriser la
communication entre les participants et bien-sûr,
jouer de la musique.
Le soir, des moments de détente, de découverte
avec présentation des particularités culturelles
de chaque pays.
Plusieurs sorties sont prévues : visite de la Cité
de la Musique à Paris, visite de Chenôve et de Dijon,
participation à un concert du festival Novosonic.
Et le vendredi 30 octobre : présentation du concert
par les musiciens des quatre pays : pop, rock,
adaptation de l’hymne européen…le public est
séduit par la diversité des compositions !
Il est toujours compliqué de retranscrire l’alchimie
qui se produit pendant une rencontre européenne.
La richesse des relations entre les jeunes, la magie
qui se produit pendant les soirées interculturelles
n’est pas aisée à saisir dès lors que l’on ne participe
pas à ce genre d’activités.
C’est pourquoi nous avons décidé cette année,
d’essayer de vous faire partager l’émotion
de la découverte d’autres cultures à travers
les commentaires de quelques jeunes pendant
la semaine.
Marc Kanhye
Ce qu’ils
en disent
Piotrek, Pologne
« Le plus important pour moi,
c’est que je peux jouer de la
musique. La musique est quelque
chose de très important dans ma
vie et je peux en jouer ici avec de
nouvelles personnes, de
nouveaux amis…
c’est pourquoi je suis heureux
d’être là. »
Ruta, Lettonie
Au début de la semaine, j’étais
vraiment très stressée parce que
je n’étais pas sûre de pouvoir
y arriver.
Jouer avec de nouvelles
méthodes, avec des personnes
que l’on ne connaît pas…
Mais finalement, grâce aux autres,
grâce aux professeurs, j’y suis
arrivée et le concert était super.
Anna, Lettonie
Pendant cette semaine, j’ai
découvert le français. C’est super
de pouvoir parler français et
anglais ici parce qu’à l’école,
on ne le fait jamais de
cette manière-là.
Etienne, France
Ce que je préfère, c’est jouer
de la musique avec de nouvelles
personnes d’autres pays. Mais ce
n’est pas si facile de se mélanger.
Surtout pendant les repas.
Daniel, République Tchèque
Merci à tout le monde pour cette
semaine, pour le concert, pour
l’atmosphère, être tous ensemble
et jouer sur la même scène était
génial. J’espère que nous
pourrons le refaire.
Le programme européen jeunesse en action (P.E.J.A.)
Ce programme mis en place par l’union Européenne, s’adresse à tous
les 13-30 ans souhaitant vivre une expérience à l’étranger. Il favorise
les rencontres entre groupes de jeunes, l’envoi et l’accueil de jeunes
en service volontaire européen. Bref, il favorise la mobilité des jeunes.
Aucune condition de formation ou de qualification n’est requise.
La M.J.C peut vous informer, vous conseiller ou vous accompagner
pour monter un projet de rencontre ou de départ à l’étranger.
faisons connaissance
THOMAS FAURE,
MONIQUE
ET CHRISTIAN
DÉCLOIX,
jeune administrateur de la M.J.C
Ça me fait du bien
de travailler comme
bénévole à la M.J.C
jeunes habitants
de Chenôve
toujours un accueil
formidable ici !
Comment es-tu arrivé à la M.J.C
de Chenôve ?
J’ai pris des cours de guitare quand j’avais
13 ans. Les cours n’étaient pas chers. C’était
un moment de détente. Plus tard, j’ai intégré
le Conseil d’Initiatives Jeunes. Puis on m’a
demandé d’intégrer le conseil
d’administration et j’ai accepté. J’y voyais
un intérêt. J’avais envie de voir comment
la M.J.C fonctionnait et de proposer des
choses. Ce qui m’intéresse, c’est de voir
comment on fait démarrer un projet
et comment on le suit.
Tu viens d’avoir ton bac,
quel avenir professionnel
envisages-tu ?
J’ai fini mes études d’électronique l’an
dernier. J’ai un BEP et un bac pro. Je me rends
compte que l’électronique ce n’est pas pour
moi.
Je m’aperçois que j’ai mal géré mon
orientation. Je souhaite m’orienter vers
le métier d’animateur. Tout ce que j’ai fait
à la M.J.C depuis cinq ans a contribué à me
donner cette envie. Je me sens dans mon
élément. Je ferai tout pour que ça marche
dans l’animation.
Comment partages-tu ton temps
actuellement ?
Je cherche du travail et je passe mes journées
à envoyer des CV. On me reproche de ne pas
avoir d’expérience. J’ai beaucoup de temps
libre. J’essaie de m’occuper comme je peux.
Je fais beaucoup de guitare. Je crée des
morceaux.
Les journées sont longues. Je viens me
changer les idées à la M.J.C et donner des
coups de main comme bénévole. Si je reste
chez moi, je ne suis pas inspiré. J’ai besoin de
faire des choses, de voir du monde. Ça me fait
du bien de travailler comme bénévole à la
M.J.C.
M.J.M
Depuis quand habitez-vous à Chenôve ?
Monique : Depuis le mois de mars 2007, une fois à la retraite. Nous sommes
de jeunes habitants de Chenôve. Nous sommes tous les deux natifs de l’Aube,
d’un petit village. Nous nous sommes établis en Haute-Marne, pour des raisons
professionnelles, pendant 27 ans, dans un bourg de 200 habitants. Nous venions
souvent à Dijon, pour nous promener, faire des courses. Dix ans avant la retraite,
nous nous sommes dit que dans notre campagne haut-marnaise, nous allions
nous ennuyer et mal vieillir. Nous aurions eu l’impression d’attendre la mort.
Christian : Nous avions envie d’avoir à la fois une offre culturelle et une offre
médicale de qualité à deux pas de chez nous. Nous sommes venus voir des
appartements. Ce sont les prix qui nous ont guidés vers Chenôve plutôt que Dijon.
Comment s’est passée votre arrivée à Chenôve ?
Monique : La vie à Chenôve est très éloignée de la mauvaise réputation que l’on
nous décrivait. Il y a en effet un mélange de populations. Mais pas d’inquiétude
à avoir pour notre sécurité.
Nous avons eu moins de mal à nous intégrer à Chenôve et dans notre tour que
dans notre village près de Chaumont. Pour beaucoup, nous n’étions pas du village,
nous étions du lotissement. Il y a le même nombre d’habitants dans notre tour
que dans notre ancien village. Eh bien, ici, les choses sont plus simples.
Maintenant, on se sent vraiment bourguignon. Et nous chantons que l’on est fier
de l’être.
Comment avez-vous connu la M.J.C de Chenôve ?
Christian : Pour nous la M.J.C, c’est le cinéma. Nous aimons bien les films
que propose la M.J.C. Surtout ceux avec des débats. Cela nous fait voir les choses
autrement. Il y a un questionnement. Nous ne sommes jamais sortis déçus
d’un film à la M.J.C, où nous trouvons l’accueil formidable. Et puis cela nous
permet de faire connaissance et d’échanger avec d’autres habitants.
Monique : C’est sûr, il faut faire l’effort d’aller au devant des autres, d’aller chercher
les informations. Je fais partie du conseil syndical de la copropriété de notre tour
et je me suis inscrite comme citoyenne relais pour la municipalité, suite aux Assises
du Civisme et de la Citoyenneté.
M.J.M
Le fait d’habiter à Chenôve est-il
important pour ta création ?
Mon inspiration vient de là. Elle vient de mon
enfance et pas de ce que je vis aujourd’hui
à Chenôve.
NICOLAS FORTUNÉ
Artiste peintre
T’arrive-t-il de penser à quitter
Chenôve ?
J’aime faire ressortir la beauté
dans ce qui est sombre et lugubre
Depuis quand es-tu à Chenôve
et depuis quand connais-tu
la M.J.C ?
Depuis toujours. J’ai 25 ans. Je suis allé
à l’école en Saint-Jacques, au collège du
Chapitre, puis au lycée à Dijon en STT, Sciences
des Technologies Tertiaires. Ça ne me plaisait
pas. Je n’ai pas eu mon bac. Je suis venu
à la M.J.C de Chenôve quand j’avais à peu près
12 ans, pour les cours de danse hip-hop.
J’en ai fait environ six ans. C’était à la mode.
C’était une histoire de copains. Maintenant,
j’y passe de temps en temps. Je viens chercher
des conseils précieux.
Quel genre de conseils ?
Pour mon métier, notamment des contacts.
Depuis le mois de mars, j’ai un statut d’artiste
peintre. Je suis déclaré à la Maison des
Artistes. Je me suis dit : je vais me lancer.
Ce n’est pas facile tous les mois
financièrement. Mais j’ai vraiment voulu
faire ce métier-là, à l’âge de 20 ans. Je suis
autodidacte. J’ai lu beaucoup de choses sur
les artistes, des biographies… Quand j’étais
gamin, j’aimais dessiner les personnages
de dessins animés qui passaient à la télé
à Club Dorothée, comme Dragon Ball Z
ou Les Chevaliers du Zodiaque. J’adorais
les mangas.
Comment travailles-tu
maintenant ?
Je mélange le dessin et la peinture à l’huile,
la photo et la peinture à l’huile. Ce que
j’aime, c’est travailler en grand. Faire
des fresques. Je pars d’une scène de la vie
quotidienne, d’un personnage, d’une émotion
que celui-ci vit. De la douleur, de la
souffrance. J’aime faire ressortir la beauté
dans ce qui est sombre et lugubre. Je vais
mettre de l’esthétique, de la beauté.
MONGI BAHRI
administrateur de la M.J.C
Comment êtes-vous arrivé à Chenôve ?
Ce sont les assurances qui m’ont permis de m’installer
durablement à Chenôve. J’ai fait une formation de conseil
en gestion du patrimoine chez AXA, qui s’appelait alors UAP.
Mon premier poste a été à Dijon. Je changeais de voie. J’avais
un diplôme de pilote professionnel en poche, que j’avais commencé
à Dijon et fini à Montréal. J’étais rentré dans mon pays, en Tunisie,
pour faire des stages d’équivalence et travailler. C’était pendant
la période de la guerre du
Golfe, en 1990, le marché
n’était pas porteur. Je suis
revenu en France et j’ai
intégré les assurances. J’ai tout de suite habité à Chenôve, parce
que j’avais des amis qui y étaient installés et j’y suis resté par choix.
Ce qui me plaît, c’est la campagne dans la ville. Tout est à
proximité. Chez AXA, j’ai ensuite grimpé les échelons. Je suis devenu
agent général et j’ai choisi d’installer mon agence à Chenôve.
L’opportunité m’a été présentée de louer un local dans le centre
commercial Kennedy. L’inauguration a eu lieu le 27 mars 2008.
Parfois, j’aimerais être dans un lieu plus
réceptif à l’art, pour élargir mon réseau, pour
que les démarches soient plus simples. Je ne
sais pas me vendre. La M.J.C de Chenôve
m’aide à ce niveau-là. On me donne des
pistes, des contacts.
As-tu des commandes du côté
de Dijon ?
Je ne suis pas allé démarcher. Je ne sais pas
par où commencer. J’attends d’être prêt.
Même si l’on n’est jamais vraiment prêt.
Que t’apporte la peinture ?
La peinture est un milieu où l’on ne
m’attendait pas. C’est un besoin. Je ne me
vois pas dans autre chose. Beaucoup de gens
m’ont dit que je ne réussirais pas. Quand je
peins, cela m’apporte quelque chose que je ne
trouve pas ailleurs. Une lucidité sur le monde.
Un message à faire passer. Cela me permet de
lâcher tout ce que j’ai en moi. Tout ce qui est
bloqué. La rébellion contre toutes les injustices
qui peuvent exister.
M.J.M
www.fortune.over-blog.fr
C’était un grand moment. Depuis, j’ai embauché une collaboratrice.
Dans le courant du premier semestre 2011, l’agence sera transférée
rue Maxime Guillot.
J’apprécie de travailler à Chenôve. Je suis quelqu’un de contacts.
C’est ce qui permet à l’agence de se développer. Les clients
me connaissent, je les connais, il y a une relation de confiance.
J’accorde beaucoup d’importance à la relation humaine.
C’est précieux dans mon métier, surtout quand il est question
de gestion de patrimoine, de biens familiaux.
Depuis quand êtes-vous administrateur
de la M.J.C de Chenôve ?
Depuis l’an dernier, par le biais d’un ami lui-même
administrateur, Abdelali Razqi. J’avais participé à des dîners-débats,
ce qui me plaît, c’est la campagne dans la ville
à un colloque sur la citoyenneté à la M.J.C. Je connaissais des
personnes qui pratiquaient des activités de loisirs. Quand mon ami
m’a demandé si je voulais être administrateur, j’ai dit oui, parce
que c’est pour la bonne cause. Je fais notamment partie de
la commission mixte ville-MJC. J’aime apporter à ma ville
mon savoir-faire.
M.J.M
espace-jeunes
DANS PARIS
Mourad Said est animateur à la M.J.C de Chenôve
depuis 2007.
Il arrive de la région parisienne.
C’est lui qui s’occupe du secteur jeunes et
notamment des projets montés par des jeunes.
Le dernier projet qu’il a accompagné est le projet
Jamel Comedy Club.
Trois jours à Paris.
Pour six jeunes de 17 à 20 ans.
Quatre filles et deux garçons.
Myriam Allani, Nicole Douga, Imene Gaadi,
Leila Charraf, Stevy Zamba et Hamdi Jemni.
Ce sont Myriam et Nicole, élèves au lycée Stephen
Liégeard de Brochon, qui ont monté le projet, avec
Mourad.
Pour se donner les moyens d’aller au théâtre.
Parce que le théâtre, c’est un atout pour
s’exprimer.
Mourad fait tout pour le développer à la M.J.C.
Les jeunes aiment beaucoup regarder Jamel à la
télévision ou sur le net.
Et si on allait les voir en vrai ces comédiens ?
Les jeunes ont démarré au quart de tour.
Myriam et Nicole ont monté un projet FAIJ,
Fonds d’Aide à l’Initiative des Jeunes.
Et les voilà partis en minibus.
Départ dimanche soir.
Ils assistent au spectacle Jamel Comedy Club.
Avec un statut de spectateurs particuliers.
Ils sont un public test.
Les comédiens peuvent interrompre le spectacle
et demander au public ce qu’il en pense.
Du cœur à cœur.
Ils vont voir une autre troupe de théâtre,
cette fois-ci en plein air.
Du théâtre d’impro.
Au Trocadero.
Les comédiens improvisent des sketches
avec les passants.
Du tac au tac.
La fine équipe va aussi visiter la radio nationale
Skyrock.
La radio que les jeunes écoutent.
Ils assistent à une émission.
Planete Rap.
Un privilège.
Ce n’est pas tout le monde qui peut rentrer
à Skyrock.
Il y a des listes d’attente.
Retour mardi matin.
Mourad va au centre Saint Exupéry de Chenôve
les jours suivants.
Il suffit de se promener et d’écouter ce que
les autres en disent.
S’ils ne disent rien, c’est que le projet
a une toute petite cote.
Mourad peut certifier que le projet Jamel
Comedy Club a eu un gros impact !
M.J.M
brèves
Modern’Jazz
Nouvelle activité proposée
aux jeunes collégiennes
chaque lundi de 18h à 19h30.
Déborah Belmonte, titulaire
d’un diplôme d’État,
dispensera des cours de
danse jazz aux jeunes qui ont
envie de bouger et de goûter
le bien-être de leur corps au
rythme de la musique.
Préparation musculaire,
échauffements, étirements,
travail au sol ; autant de
bonnes techniques pour
apprendre à danser dans
d’excellentes conditions.
« Libre comme les oiseaux »
Ce titre évocateur est une invitation
à voyager à travers une superbe
exposition de photographies visibles
dans le hall de la M.J.C. jusque fin
janvier. Ce sont les 16 jeunes élèves de
la classe d’accueil du lycée professionnel
A.Antoine de Chenôve, conseillés et
encadrés par Emmanuel Putigny, qui
sont à l’origine de cette exposition
remarquable. Des textes très personnels
et intimes écrits par les jeunes
accompagnés par leur enseignante,
Mme Jalil, nous rappellent de manière
tout à fait opportune, que le combat
de l’homme pour sa liberté est
fondamental. Ces jeunes nous en
apportent un beau témoignage très
émouvant. A voir absolument !
Cours de secourisme
La M.J.C. vient de conclure un partenariat avec l’Association Départementale
de Protection Civile de Côte d’or (A.D.P.C.21) qui viendra à Chenôve dispenser
des cours de secourisme en direction des ados et des adultes intéressés par
les gestes de premiers secours. D’une durée de 18h, les formations permettent
d’assurer les premiers soins aussi bien au niveau des nourrissons, des enfants
que des adultes. Une familiarisation au défibrillateur est comprise dans cette
formation qui se déroulera en journée, en soirée ou certains samedis,
selon la disponibilité des personnes intéressées.
On peut s’inscrire dès maintenant au 03 80 52 18 64.
bienvenue dans le quartier
GAMBETTA
ET MARRONNIERS
ont leurs ambassadeurs !
Et si on apprenait ensemble à découvrir Chenôve ?
Et si on apprenait ensemble à découvrir d’autres
habitants ?
Et si on organisait une nouvelle façon d’engager
la relation à l’autre ?
Et si on visitait les équipements d’un quartier ?
Et puis d’un autre quartier ?
Seize sous-quartiers.
Tout le monde est invité.
Les élus sont invités.
Bienvenue dans le quartier !
Une fois par mois,
La médiatrice de ville de la M.J.C va repérer
des habitants.
Qui deviennent des ambassadeurs.
Cette fois-ci, c’est le quartier Gambetta
et les Marronniers.
Les ambassadeurs
Petits fours, gâteaux, pâtisseries.
Au programme de la soirée, visite de la centrale
thermique de Chenôve.
Parfois il y a une offre d’emploi mais il faut se renseigner,
la porte. La présidente
du club ZFU, Marie-Joëlle Cusenier, a envie d’avoir plus
d’échanges avec la population. L’information est
un problème pour les demandeurs d’emploi.
Pas la bonne info. Pas au bon moment. Pas la bonne case.
Au 39 rue Léon Gambetta.
La grande cheminée du chauffage urbain de Chenôve.
Au gaz et au charbon. Exploitée par la SOCCRAM.
Vous utilisez encore du charbon ? Oui, il vient d’Afrique du Sud.
La chaufferie a été construite en 1962.
Très performante. Il y a encore des possibilités
habitations.
Le directeur, monsieur Pascal Jacques, donne
des explications. Denise est ravie. Elle n’était jamais
venue. Elle habite juste en face, à quelques mètres, la fenêtre
au 4e étage. Armand prend des photos. Il est en CM1 à l’école
En Saint-Jacques et habite rue des Pétignys. Il ne pensait pas que
c’était aussi grand. Il s’occupe du site internet de son école.
J’ai pensé que cela pourrait intéresser d’autres élèves.
Après la chaufferie, c’est au tour de l’immeuble
Dyonisos. Au 1 rue Jean Monnet. Ils en ont parlé de
cet immeuble : à l’époque, il était voué à la destruction.
Il est devenu en 2006 un immeuble
d’avocats, portage de colis, etc.
ne pas avoir peur de pousser
reçoivent.
de raccordement pour de nouvelles
franche urbaine (ZFU) : des cabinets de comptabilité,
d’entreprises.
Découragement. C’est la deuxième fois que Najat vient
à une visite de quartier. Celle du quartier Gambetta lui
a permis de faire connaissance avec Marie-Joëlle.
Najat est attachée commerciale d’une entreprise de
communication installée depuis peu dans l’immeuble
Dyonisos. Il est 20 heures.
Le groupe se dirige vers l’école Gambetta. Certains
le cœur ému. Souvenirs ! Le directeur Denis Aravantinos,
rappelle qu’avec la police, l’école est, à Chenôve, la deuxième
grande institution de service public.
Tour de table. Chacun se présente. Josette habite rue Gambetta.
Ses cinq enfants sont venus ici. Elle est toujours prête
à défendre son école. Damien est un jeune père de famille,
depuis peu, il réside rue Pierre Mendès France. Il remercie
tout le monde. Cette soirée lui donne du baume au cœur.
Les gens sortent de la routine. Il est temps
de couper la tarte aux pommes. Merci la Maison
du Citoyen !
Quarante entreprises aujourd’hui,
qui bénéficient des avantages de la zone
M.J.M
partenaire
CATHERINE
ENGASSER - BIZOT
proviseur du lycée L.P. A. Antoine
des formations
porteuses
d’emploi
qui s’ouvrent sur
l’international
Depuis quand existe le partenariat
entre le lycée A. Antoine
et la M.J.C. de Chenôve ?
Ce partenariat est une donnée essentielle
du projet d’établissement en matière de
développement culturel de la vie du L.P.
Aussi, son existence date de nombreuses
années. Il varie selon les thématiques
abordées ou les volontés communes des
structures, ce qui en fait toute la richesse,
ne s’enlisant dans aucune routine. Aider
les jeunes citoyens à se rencontrer, à s’écouter
pour vivre et construire une vie sereine
et respectueuse des repères et du cadre
nécessaires à toute société sur les points
d’appuis de nos 2 structures.
La proximité géographique ainsi que les
relations privilégiées entretenues avec la Ville
de CHENOVE participent de façon active à une
concrétisation efficace de ce partenariat.
D’ailleurs, cette année, nous avons accueilli
des jeunes qui venaient d’autres pays et qui
ont travaillé sur un projet musical à la M.J.C.
durant les vacances scolaires.
Sans oublier les 2 représentations théâtrales
qui ont été construites avec Stéphanie
CHAUDESAIGUE et Massimo BELLETTINI
en 4 jours dont le titre conforte notre
partenariat : « SI T. Si Toi Y1 ».
Nos deux établissements ont donc les mêmes
buts : valoriser la jeunesse et former les
citoyens. Gaby BLONDAUX, le directeur de
la M.J.C, participe au Comité d’Education
à la Santé et à la Citoyenneté du LP. De tels
partenariats sont indispensables pour
permettre aux élèves d’un établissement
scolaire de se situer dans une ville, dans
un quartier.
En quoi ce partenariat est-il utile
dans votre mission d’éducation
citoyenne ?
Pour progresser dans sa formation
professionnelle, il faut comprendre les règles
et les valeurs citoyennes. Au quotidien nous
travaillons dans ce sens au Lycée Professionnel
et la M.J.C. complète cet axe de travail en
développant les compétences de nos élèves,
en les faisant participer aux activités
(séances de cinéma, débats…)
Ce travail se fait avec les Conseillères
Principales d’Education qui encouragent les
élèves à participer à de telles opportunités
pour aider ces jeunes adultes dans
l’argumentation de leurs opinions.
Quelle est la spécificité de votre
établissement implanté en Zone
Urbaine Sensible ?
La spécificité de notre Etablissement est la
REUSSITE SCOLAIRE. En effet, depuis 2 ans nous
avons été choisis pour proposer sur le temps
scolaire et durant les vacances, des cours
de soutien, de méthodologie et de remise
à niveau pour tous les élèves afin de les aider
d’une part dans l’obtention de leur diplôme
et d’autre part de les aider à poursuivre leurs
études si tel est leur choix d’orientation. Cette
prestation est gratuite pour les familles, ce qui
est tout à fait unique en COTE D’OR pour un LP.
Nos filières, porteuses d’emploi, peuvent
accueillir des jeunes filles comme de jeunes
garçons ; en effet, en tertiaire nos formations
concernent les métiers de la logistique et en
industriel celles de la conduite ou du pilotage
des systèmes de production automatisées
ou l’électronique option réseau et alarme
et sécurité.
Les branches professionnelles nous
soutiennent au quotidien et accueillent
des élèves lors de périodes de formation
en entreprise.
Les élèves de 3e Découverte Professionnelle
peuvent donc découvrir, s’ils le souhaitent,
ces filières dans des ateliers très agréables
et conviviaux loin des idées reçues sur
le milieu industriel.
Nous accueillons aussi des apprentis
en Plasturgie pour un Bac Pro 2 ans et
une mention complémentaire post Bac
1 an de Technicien Ascensoriste.
Le volet international est en cours de
développement au L.P. et les équipes
travaillent à la mise en place d’un partenariat
avec un lycée de République Tchèque « le SOU
SOS de KLADNO ». Des élèves peuvent choisir
de partir faire une partie de leur stage
à l’étranger en vue d’acquérir à l’issue de leur
Bac Pro l’attestation « EuroPro ».
Cet axe habitue nos élèves, futurs employés,
à une mobilité géographique et européenne
et leur montre qu’un investissement en
langue vivante est crucial.
Le L.P. accueille également des élèves de
16 à 18 ans, nouvellement arrivés en France,
qui souhaitent acquérir une formation
professionnelle en maîtrisant le mieux
possible la langue française en fin d’année
(validé par l’attestation DELF1 – DELF2).
Constatez-vous des progrès dans
les taux de réussite aux diplômes
préparés dans votre établissement ?
Les progrès que les élèves font au L.P. sont
considérables et les équipes sont soucieuses
de prodiguer un enseignement adapté voire
individualisé. Une structure à taille humaine
où tout le monde se connaît et où chaque
adulte veille dans ses missions avec
conscience professionnelle à apporter
une réelle qualité EDUCATIVE.
Tous les adultes travaillent à valoriser l’image
de l’Etablissement qui est calme et situé
en zone pavillonnaire. En somme,
un Etablissement où il fait bon vivre.
L’amélioration de la qualité de vie est
prioritaire et permet de faire progresser
les élèves dans les apprentissages.
Un C.D.I. dynamique, un foyer rénové et
mieux aménagé grâce au budget participatif
de la Région et à l’équipe vie scolaire, des
bancs installés dans la cour, nous permettent
de travailler sur le mieux-vivre ensemble.
Brigitte Bacheley
d’actualité
CHRISTINE MEHDAOUI
professeur d’histoire, à propos du film “Française”
Le film soulève
le thème
de la liberté
de choix
Christine Mehdaoui enseigne l’histoire et la géographie au lycée du Castel
de Dijon, et dispense des cours à l’Université de Dijon. Elle a travaillé
pendant six ans au Maroc. Son mari est d’origine marocaine.
Elle est intervenue à la M.J.C de Chenôve dans le cadre des
“Nuits d’Orients” lors de la projection du premier long métrage
de la réalisatrice française Souad El-Bouhati, avec dans le rôle principal
l’actrice Hafzia Herzi.
« Française » raconte l’histoire de Sofia.
Dix ans. Née en France. Elle vit
une enfance heureuse dans sa cité
de province. Ses parents sont d’origine
marocaine. Son père est au chômage et
a le mal du pays. La famille décide d’aller
vivre au Maroc, dans une ferme.
L’arrachement est brutal pour Sofia.
Elle grandit, elle est en révolte.
Elle n’a pas choisi de vivre au Maroc.
« Le film soulève le thème de la liberté
de choix. On ne peut pas imposer
à quelqu’un une identité.
On demande aux gens d’être
monolithiques alors qu’ils ont plusieurs
facettes.
La République Française a du mal
à se penser comme plurielle. Dès qu’il
y a une différence, il y a une méfiance.
Les contradictions, on ne les laisse pas
s’exprimer. On les stigmatise même.
C’est un moyen de contourner
les problèmes sociaux.
Le débat qu’il faut avoir n’est pas sur
l’identité nationale, il est sur la cohésion
sociale.
La solution est de résoudre les problèmes
sociaux : la discrimination à l’emploi,
les quartiers marginalisés. Et l’école qui
est un filtre social énorme. Il faut donner
plus à ceux qui ont moins ».
Christine Mehdaoui pose la complexité
de l’identité en la resituant dans son
contexte historique, et précise que c’est
souvent en période de crise que l’on parle
de nation, de race française, et qu’à
chaque fois qu’en France, on a défini
l’identité, c’était pour exclure.
« Les toutes premières cartes d’identité
qui ont existé en France, en 1917, étaient
destinées non pas aux Français, mais
aux étrangers.
Dans les années 30, les Juifs ont vécu
l’exclusion. Les Polonais, les Italiens,
et plus tard les Portugais, ont vécu
une discrimination. Les Polonais étaient
désignés comme trop catholiques.
On définit un cadre et si la personne
ne rentre pas dans ce cadre, elle subit
une discrimination.
Pour les personnes d’origine maghrébine,
la discrimination est ancrée depuis
la colonisation.
Ce qui a permis aux personnes
immigrées d’avant, de s’intégrer,
c’était la dynamique de l’emploi,
et l’engagement politique. C’était
structurant. Aujourd’hui, les deux
se délitent ».
Sofia, le cheveu court, aide son père
dans les champs. Elle ne veut pas faire
les travaux ménagers avec sa mère.
Elle ne veut pas que ses parents la
marient. Elle lit beaucoup, parle peu.
Elle veut retourner en France après son
bac. Son père lui promet de lui donner
son passeport. Comme pour la protéger,
parce qu’il a souffert en France, son père
ne le lui donne pas.
C’est sa mère, dont elle s’est éloignée,
qui un jour lui donne son passeport.
Les années passent. Sofia est une jeune
femme, élégante. Elle sort de son bureau,
dans un immeuble très moderne.
On imagine qu’elle travaille à la Défense
à Paris.
Non, elle est à Casablanca. C’est elle
qui a choisi.
M.J.M
La M.J.C.
accueillera les
3, 4 et 5 février 2010
le spectacle « L’liade »
proposé par
la compagnie
Brozzoni.
La M.J.C Chenôve bénéficie du soutien de :
En pratique
Réservation auprès de l’ABC
au 03 80 30 98 99
Tarifs enfants : normal : 7 € / réduit : 5,50 €
(adhérents ABC et MJC)
Tarifs adultes : normal : 9 € / réduit : 7 €
(adhérents ABC et MJC)
Jauge spectacle : 100 personnes
Plus d’infos
www.apascontes.fr et mjc.chenove.net
CUCS
Contrat urbain de
Cohésion Sociale
©tempsRéel, Dijon 2010
JOURNAL INTER QUARTIERS
Edité par la M.J.C./Maison du Citoyen
7, rue de Longvic 21300 CHENOVE
N° 24 Janvier 2010 - ISSN-12522422
Directrice de publication :
Chantal Chapuilliot
Responsable de publication :
Gaby Blondaux
Photos : archives M.J.C,
Emmanuel Putigny, Gaby Blondaux,
Frédéric Vaussard, Marcellin Greatti,
Marie-Jo Magnière
Textes : Marie-Jo Magnière,
Gaby Blondaux, Yves Pautrat,
Marc Kanhye
Conception et réalisation tempsRéel
La M.J.C. de Chenôve est désormais un partenaire
évident du festival « A Pas Contés » porté par
l’Association Bourguignonne Culturelle. La M.J.C.
accueillera les 3, 4 et 5 février 2010 le spectacle
« L’liade » proposé par la compagnie Brozzoni.
L’association aménage spécifiquement sa salle
de spectacle pour la troisième année
consécutive. La mise en scène de ce spectacle
est étonnante avec l’installation d’une structure
circulaire (de type arène) couverte de peintures
évoquant l’épique guerre de Troie, berceau
du texte d’Homère. Les spectateurs sont conviés
à un fantastique voyage, porté par une comédienne
et un musicien (contrebasse, violon, flûtes).
5 séances sont dédiées aux scolaires et la séance
du mercredi 3 février 2009 à 14h30 permettra
d’accueillir le public familial.