Dialoguons N°24, Type application/pdf (861.13 Ko)
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JOURNAL DE LA M.J.C DE CHENÔVE - N°24 JANVIER 2010 SAINT-EXUPÉRY | LES ATELIERS | BAZIN | CHENEVARY | ARBRE PIN | GRANDS CRUS | BOURDENIÈRES | LE CLOS DU ROY | JULES FERRY | GAMBETTA | VIEUX CHENÔVE | LE MAIL | HERRIOT | LE CHAPITRE | NARCISSES | PÉTIGNYS Place Coluche. Dimanche matin, 11 h. La foule se presse entre les étals du marché. Habitants de Chenôve et de toute l’agglomération, jeunes, adultes, personnes âgées, de toutes origines et de toutes classes sociales, se côtoient avec bonhomie. Épices, saucissons, poulets hallal, fruits et légumes de partout, foulards, voiles, casquettes, calottes, têtes nues... quelle abondance, mais surtout quelle diversité ! Chaque semaine, le « vivre ensemble » s’exprime là dans toute sa richesse, sa saveur et son humanité. 2010 tous riches de nos diversités ! L’un des buts des récentes Assises locales du civisme et de la citoyenneté, auxquelles la M.J.C s’est étroitement associée, est justement de promouvoir ce « vivre ensemble », de favoriser le civisme et la citoyenneté au quotidien... et pas seulement le dimanche matin ! Mais, côtoyer ses voisins ou ses camarades de classe avec respect, accepter les différences, refuser la violence, participer à la démocratie locale, préserver son environnement, être solidaire, s’enrichir de la mixité sociale, etc… cela s’apprend ! Au-delà du rôle irremplaçable des parents et de celui de l’Education Nationale, c’est bien le monde associatif qui peut servir de tremplin à ces valeurs. A la M.J.C - Maison du Citoyen, nous y croyons très fort : par l’échange, le partage, la confrontation, l’écoute et la convivialité, dans des activités culturelles, musicales, citoyennes, chacun peut s’ouvrir et s’ajuster à son environnement, prendre conscience de l’importance des relations sociales qui se tissent autour de lui, au boulot comme au Pôle Emploi, à la maison comme au collège, à l’église comme à la mosquée, dans sa rue ou son immeuble comme ...au marché. C’est ce que nous nommons « l’Éducation populaire », conviction emblématique que nous partageons avec d’autres associations et divers organismes institutionnels de Chenôve. Yves Pautrat, vice-président M.J.C de Chenôve 03 80 52 18 64 www.mjc.chenove.net carte blanche Avec cette rubrique, la M.J.C de Chenôve ouvre les pages de son journal aux associations locales qui le souhaitent. STÉPHANIE CHAUDESAIGUES directrice de la Fabrique de spectacles vivants HAUTNAH : J’aime bien que l’on s’interroge Comment es-tu arrivée au théâtre ? Comment est née la compagnie Hautnah ? Je suis née et j’ai grandi à Chenôve. On ne savait pas trop quoi faire de moi. J’ai fait un bac pro de comptabilité. Les professeurs attendaient que je fasse un BTS. Je leur ai dit que j’allais faire une année de fac de Lettres pour ensuite faire du théâtre. Ils m’ont dit d’arrêter de me prendre pour Sophie Marceau. Ma mère m’a dit de faire ce que je pensais être bien pour moi. J’ai une mère extraordinaire. Elle habite toujours à Chenôve et participe à plein de choses. La chose la plus importante qu’elle m’a donnée, c’est la liberté. J’ai créé la compagnie avec une amie, Adeline Beurgaud, en 2005. Je suis revenue pour travailler sur Chenôve et les environs, après avoir vécu plusieurs expériences professionnelles de metteur en scène, à Paris, à Marseille. Hautnah veut dire A fleur de mots. C’est un nom allemand qui suscite l’interrogation. J’aime bien que l’on s’interroge. Il s’agit plus précisément d’une fabrique de spectacles vivants. J’aime bien l’idée que tout le monde peut arriver à fabriquer. Et l’idée de diversité culturelle : vidéastes, photographes, musiciens, chorégraphes, etc… fabriquent ensemble. J’ai donc fait une année de Lettres, puis trois années au conservatoire de théâtre de Dijon. Jusqu’à ce que je rentre au conservatoire, mon objectif était de devenir une star. Chenôve était très développé en sport et très peu du point de vue culturel. Je ne savais même pas que le Théâtre Dijon Bourgogne existait. Gamine, j’étais tout le temps en train de danser, de chanter. J’apprenais mes cours d’histoire en les déclamant comme au théâtre. Ca faisait rire tout le monde. C’est un professeur du conservatoire de Dijon, qui m’a fait comprendre que ce n’était pas une star que je voulais devenir. C’était par manque de culture. Je n’avais pas les repères. Au Conservatoire de Théâtre, j’ai su tout de suite que je voulais être metteur en scène et pas comédienne. J’avais envie de réfléchir. Quels sont les axes de travail de la Fabrique ? Il y a trois axes. Le premier est la création professionnelle, avec des comédiens de toutes nationalités. Le deuxième axe est la création pédagogique. Il s’agit d’une création d’un spectacle vivant par des personnes éloignées du monde du théâtre. Des personnes en difficultés d’insertion, des lycéens. Je recrée une mini-société, avec un partage des tâches : la communication, la technique, les costumes, le jeu… Le dernier s’appelle « Citoyenneté ». J’ai eu envie de faire rencontrer deux classes, une du lycée professionnel Antoine Antoine de Chenôve, et une du lycée agricole de Châtillon-sur-Seine, suite au regard très négatif que portaient les jeunes ruraux sur les jeunes de Chenôve. Petit à petit, les jeunes ont découvert qu’ils n’étaient pas si différents les uns des autres. Les uns fumaient, les autres buvaient. Ils s’ennuient, autant à Chenôve qu’à Châtillon. Le troisième axe, ce sont les commandes. La ville de Dijon me demande une présentation des discriminations, faite par des jeunes pour des jeunes. Et puis Hautnah va vivre une belle aventure avec un docu-spectacle intitulé « Le monde de nos mères ». Il s’agit d’une collaboration avec une production parisienne VO2 max et le réalisateur Christian Zerbib. Il va faire parler des femmes issues de l’immigration et les questionner sur C onstituée en mars 1994 par Colette Joanny, Jean-Michel Laroche et Henri-Noël Martin, cette association de Chenôve, forte de 50 membres environ, a pour but d’organiser des rencontres sportives, conviviales et culturelles en créant un lien entre les générations d’élèves. Nous avons rencontré deux anciens élèves, Hervé Sirugues et Nicolas Senar, l’actuel Président, ainsi que Bernard Gugger et Henri-Noël Martin, deux anciens profs, tous membres du Bureau. L’association est née de la demande d’élèves qui souhaitaient faire du « plein air » en dehors des cours. Et comme les élèves n’étaient pas majeurs, il a fallu procéder à la création d’une association avec des profs volontaires. Il faut dire que les collégiens y avaient pris goût avec l’option sport/plein-air conduite pendant presque 20 ans en partenariat étroit entre le collège et la M.J.C. Durant toutes ces années, les élèves ont pu découvir, selon les saisons, le tennis de table, l’escrime, le tir à l’arc, l’escalade, la spéléo, le dériveur, la planche à voile. Rien que ça ! Bien qu’indépendante de l’administration, l’A.M.A.H.C. a toujours bénéficié du soutien actif de tel ou tel Principal et de la Municipalité. « Chaque saison, on débute par l’Assemblée générale, on fait une AMICALE DES ANCIENS ELÈVES du Collège E.Herriot de Chenôve le passage de leur pays à la France et sur ce qu’on transmet à son enfant quand on arrive dans un pays que l’on ne connaît pas. Pourquoi être revenue à Chenôve ? Dans cette ville, il y a une histoire commune des quartiers. On se connaît tous. C’est un espace de sécurité. On se reconnaît dans cette histoire commune. Il n’y a pas besoin de se parler longtemps. Il y a une solidarité, une famille. On accorde beaucoup d’importance à la transmission de ces valeurs auprès des jeunes. Ma compagnie défend ça. C’est un vrai choix que de faire une action culturelle à Chenôve. Marie-Jo Magnière « D’abord, on ne tutoyait pas ses profs. Les jeunes entre eux sont de plus en plus durs, c’est à celui qui sera le plus fort », confirme Hervé. Sur la reconstruction de « leur » collège, nos deux anciens élèves éprouvent une réelle satisfaction à voir cet établissement retrouver une deuxième vie. Les questionnant sur leur plus beau souvenir, Nicolas raconte être resté coincé dans un trou en sortie spéléo pour ne pas avoir respecté les consignes. Hervé, lui, a été très heureux de retrouver d‘anciens camarades lorsqu’il a intégré l’A.M.A.H.C. Henri Noël n’a des copains d’abord sortie dégustation, la galette des rois, on organise un week-end à la neige ainsi qu’une sortie bowling. Quand il fait bon, on fait une sortie au lac ainsi qu’en escalade. Depuis 4 ans on participe aux jeux Bonbiathlétiques. C’est important, confirme Nicolas, d’être une association reconnue dans sa ville... ». Aujourd’hui, ils ont un regard assez tranché sur les actuels collégiens. C’est leur manque de respect qui saute aux yeux. Ils trouvent, pour être repassés au collège il y a peu de temps, que le rapport élèves/enseignants s’est particulièrement dégradé. pas de souvenir particulier mais une période de quasiment 20 ans durant lesquels il s’est littéralement « éclaté » à faire du plein-air avec les élèves en leur communiquant ces valeurs que sont la solidarité, la joie de la réussite, le plaisir d‘être ensemble. Pour Bernard, son meilleur souvenir restera les séjours de ski où il assurait brillamment le rôle d’intendant. « On s’est investi à fond avec les gamins et on était payé de retour pendant toute l’année scolaire ». Gaby Blondaux faisons l’europe ! MUSIC MAKES EUROPE Rencontre européenne de jeunes du 14 octobre au 01 novembre dernier On dit souvent que la musique adoucit les mœurs. On dit aussi qu’elle rassemble, qu’elle est un moyen de communication universel. La M.J.C accueillait 40 jeunes âgés de 15 à 20 ans grâce au soutien du Programme Européen Jeunesse en Action (P.E.J.A), du Conseil Régional de Bourgogne, de la ville de Chenôve et du L.P. A. Antoine. Ils étaient Polonais, Tchèques, Lettons ou Français. Ils avaient un objet commun : la musique. Pendant une semaine, ils ont travaillé à la préparation d’un concert et ils ont participé à une série d’ateliers permettant de favoriser la communication entre les participants. Le résultat de ce travail a été un concert qui réunit les 40 jeunes autour de morceaux inspirés de leurs origines et de leurs environnements musicaux. Résumé de la semaine ! Samedi 24 octobre, arrivée en France. 18h30 pour les Polonais, 20h30 pour les Tchèques et les Lettons. Les Français, déjà sur place, ont préparé les lieux (préparation de l’hébergement, des salles de travail…) Et dès le dimanche, les activités commencent. Au programme de la semaine : travail musical, exercices de cohésion de groupe, exercices favorisant la compréhension et la découverte de l’autre. Tous les jours, alternance entre les différents types d’ateliers avec un lien commun : favoriser la communication entre les participants et bien-sûr, jouer de la musique. Le soir, des moments de détente, de découverte avec présentation des particularités culturelles de chaque pays. Plusieurs sorties sont prévues : visite de la Cité de la Musique à Paris, visite de Chenôve et de Dijon, participation à un concert du festival Novosonic. Et le vendredi 30 octobre : présentation du concert par les musiciens des quatre pays : pop, rock, adaptation de l’hymne européen…le public est séduit par la diversité des compositions ! Il est toujours compliqué de retranscrire l’alchimie qui se produit pendant une rencontre européenne. La richesse des relations entre les jeunes, la magie qui se produit pendant les soirées interculturelles n’est pas aisée à saisir dès lors que l’on ne participe pas à ce genre d’activités. C’est pourquoi nous avons décidé cette année, d’essayer de vous faire partager l’émotion de la découverte d’autres cultures à travers les commentaires de quelques jeunes pendant la semaine. Marc Kanhye Ce qu’ils en disent Piotrek, Pologne « Le plus important pour moi, c’est que je peux jouer de la musique. La musique est quelque chose de très important dans ma vie et je peux en jouer ici avec de nouvelles personnes, de nouveaux amis… c’est pourquoi je suis heureux d’être là. » Ruta, Lettonie Au début de la semaine, j’étais vraiment très stressée parce que je n’étais pas sûre de pouvoir y arriver. Jouer avec de nouvelles méthodes, avec des personnes que l’on ne connaît pas… Mais finalement, grâce aux autres, grâce aux professeurs, j’y suis arrivée et le concert était super. Anna, Lettonie Pendant cette semaine, j’ai découvert le français. C’est super de pouvoir parler français et anglais ici parce qu’à l’école, on ne le fait jamais de cette manière-là. Etienne, France Ce que je préfère, c’est jouer de la musique avec de nouvelles personnes d’autres pays. Mais ce n’est pas si facile de se mélanger. Surtout pendant les repas. Daniel, République Tchèque Merci à tout le monde pour cette semaine, pour le concert, pour l’atmosphère, être tous ensemble et jouer sur la même scène était génial. J’espère que nous pourrons le refaire. Le programme européen jeunesse en action (P.E.J.A.) Ce programme mis en place par l’union Européenne, s’adresse à tous les 13-30 ans souhaitant vivre une expérience à l’étranger. Il favorise les rencontres entre groupes de jeunes, l’envoi et l’accueil de jeunes en service volontaire européen. Bref, il favorise la mobilité des jeunes. Aucune condition de formation ou de qualification n’est requise. La M.J.C peut vous informer, vous conseiller ou vous accompagner pour monter un projet de rencontre ou de départ à l’étranger. faisons connaissance THOMAS FAURE, MONIQUE ET CHRISTIAN DÉCLOIX, jeune administrateur de la M.J.C Ça me fait du bien de travailler comme bénévole à la M.J.C jeunes habitants de Chenôve toujours un accueil formidable ici ! Comment es-tu arrivé à la M.J.C de Chenôve ? J’ai pris des cours de guitare quand j’avais 13 ans. Les cours n’étaient pas chers. C’était un moment de détente. Plus tard, j’ai intégré le Conseil d’Initiatives Jeunes. Puis on m’a demandé d’intégrer le conseil d’administration et j’ai accepté. J’y voyais un intérêt. J’avais envie de voir comment la M.J.C fonctionnait et de proposer des choses. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment on fait démarrer un projet et comment on le suit. Tu viens d’avoir ton bac, quel avenir professionnel envisages-tu ? J’ai fini mes études d’électronique l’an dernier. J’ai un BEP et un bac pro. Je me rends compte que l’électronique ce n’est pas pour moi. Je m’aperçois que j’ai mal géré mon orientation. Je souhaite m’orienter vers le métier d’animateur. Tout ce que j’ai fait à la M.J.C depuis cinq ans a contribué à me donner cette envie. Je me sens dans mon élément. Je ferai tout pour que ça marche dans l’animation. Comment partages-tu ton temps actuellement ? Je cherche du travail et je passe mes journées à envoyer des CV. On me reproche de ne pas avoir d’expérience. J’ai beaucoup de temps libre. J’essaie de m’occuper comme je peux. Je fais beaucoup de guitare. Je crée des morceaux. Les journées sont longues. Je viens me changer les idées à la M.J.C et donner des coups de main comme bénévole. Si je reste chez moi, je ne suis pas inspiré. J’ai besoin de faire des choses, de voir du monde. Ça me fait du bien de travailler comme bénévole à la M.J.C. M.J.M Depuis quand habitez-vous à Chenôve ? Monique : Depuis le mois de mars 2007, une fois à la retraite. Nous sommes de jeunes habitants de Chenôve. Nous sommes tous les deux natifs de l’Aube, d’un petit village. Nous nous sommes établis en Haute-Marne, pour des raisons professionnelles, pendant 27 ans, dans un bourg de 200 habitants. Nous venions souvent à Dijon, pour nous promener, faire des courses. Dix ans avant la retraite, nous nous sommes dit que dans notre campagne haut-marnaise, nous allions nous ennuyer et mal vieillir. Nous aurions eu l’impression d’attendre la mort. Christian : Nous avions envie d’avoir à la fois une offre culturelle et une offre médicale de qualité à deux pas de chez nous. Nous sommes venus voir des appartements. Ce sont les prix qui nous ont guidés vers Chenôve plutôt que Dijon. Comment s’est passée votre arrivée à Chenôve ? Monique : La vie à Chenôve est très éloignée de la mauvaise réputation que l’on nous décrivait. Il y a en effet un mélange de populations. Mais pas d’inquiétude à avoir pour notre sécurité. Nous avons eu moins de mal à nous intégrer à Chenôve et dans notre tour que dans notre village près de Chaumont. Pour beaucoup, nous n’étions pas du village, nous étions du lotissement. Il y a le même nombre d’habitants dans notre tour que dans notre ancien village. Eh bien, ici, les choses sont plus simples. Maintenant, on se sent vraiment bourguignon. Et nous chantons que l’on est fier de l’être. Comment avez-vous connu la M.J.C de Chenôve ? Christian : Pour nous la M.J.C, c’est le cinéma. Nous aimons bien les films que propose la M.J.C. Surtout ceux avec des débats. Cela nous fait voir les choses autrement. Il y a un questionnement. Nous ne sommes jamais sortis déçus d’un film à la M.J.C, où nous trouvons l’accueil formidable. Et puis cela nous permet de faire connaissance et d’échanger avec d’autres habitants. Monique : C’est sûr, il faut faire l’effort d’aller au devant des autres, d’aller chercher les informations. Je fais partie du conseil syndical de la copropriété de notre tour et je me suis inscrite comme citoyenne relais pour la municipalité, suite aux Assises du Civisme et de la Citoyenneté. M.J.M Le fait d’habiter à Chenôve est-il important pour ta création ? Mon inspiration vient de là. Elle vient de mon enfance et pas de ce que je vis aujourd’hui à Chenôve. NICOLAS FORTUNÉ Artiste peintre T’arrive-t-il de penser à quitter Chenôve ? J’aime faire ressortir la beauté dans ce qui est sombre et lugubre Depuis quand es-tu à Chenôve et depuis quand connais-tu la M.J.C ? Depuis toujours. J’ai 25 ans. Je suis allé à l’école en Saint-Jacques, au collège du Chapitre, puis au lycée à Dijon en STT, Sciences des Technologies Tertiaires. Ça ne me plaisait pas. Je n’ai pas eu mon bac. Je suis venu à la M.J.C de Chenôve quand j’avais à peu près 12 ans, pour les cours de danse hip-hop. J’en ai fait environ six ans. C’était à la mode. C’était une histoire de copains. Maintenant, j’y passe de temps en temps. Je viens chercher des conseils précieux. Quel genre de conseils ? Pour mon métier, notamment des contacts. Depuis le mois de mars, j’ai un statut d’artiste peintre. Je suis déclaré à la Maison des Artistes. Je me suis dit : je vais me lancer. Ce n’est pas facile tous les mois financièrement. Mais j’ai vraiment voulu faire ce métier-là, à l’âge de 20 ans. Je suis autodidacte. J’ai lu beaucoup de choses sur les artistes, des biographies… Quand j’étais gamin, j’aimais dessiner les personnages de dessins animés qui passaient à la télé à Club Dorothée, comme Dragon Ball Z ou Les Chevaliers du Zodiaque. J’adorais les mangas. Comment travailles-tu maintenant ? Je mélange le dessin et la peinture à l’huile, la photo et la peinture à l’huile. Ce que j’aime, c’est travailler en grand. Faire des fresques. Je pars d’une scène de la vie quotidienne, d’un personnage, d’une émotion que celui-ci vit. De la douleur, de la souffrance. J’aime faire ressortir la beauté dans ce qui est sombre et lugubre. Je vais mettre de l’esthétique, de la beauté. MONGI BAHRI administrateur de la M.J.C Comment êtes-vous arrivé à Chenôve ? Ce sont les assurances qui m’ont permis de m’installer durablement à Chenôve. J’ai fait une formation de conseil en gestion du patrimoine chez AXA, qui s’appelait alors UAP. Mon premier poste a été à Dijon. Je changeais de voie. J’avais un diplôme de pilote professionnel en poche, que j’avais commencé à Dijon et fini à Montréal. J’étais rentré dans mon pays, en Tunisie, pour faire des stages d’équivalence et travailler. C’était pendant la période de la guerre du Golfe, en 1990, le marché n’était pas porteur. Je suis revenu en France et j’ai intégré les assurances. J’ai tout de suite habité à Chenôve, parce que j’avais des amis qui y étaient installés et j’y suis resté par choix. Ce qui me plaît, c’est la campagne dans la ville. Tout est à proximité. Chez AXA, j’ai ensuite grimpé les échelons. Je suis devenu agent général et j’ai choisi d’installer mon agence à Chenôve. L’opportunité m’a été présentée de louer un local dans le centre commercial Kennedy. L’inauguration a eu lieu le 27 mars 2008. Parfois, j’aimerais être dans un lieu plus réceptif à l’art, pour élargir mon réseau, pour que les démarches soient plus simples. Je ne sais pas me vendre. La M.J.C de Chenôve m’aide à ce niveau-là. On me donne des pistes, des contacts. As-tu des commandes du côté de Dijon ? Je ne suis pas allé démarcher. Je ne sais pas par où commencer. J’attends d’être prêt. Même si l’on n’est jamais vraiment prêt. Que t’apporte la peinture ? La peinture est un milieu où l’on ne m’attendait pas. C’est un besoin. Je ne me vois pas dans autre chose. Beaucoup de gens m’ont dit que je ne réussirais pas. Quand je peins, cela m’apporte quelque chose que je ne trouve pas ailleurs. Une lucidité sur le monde. Un message à faire passer. Cela me permet de lâcher tout ce que j’ai en moi. Tout ce qui est bloqué. La rébellion contre toutes les injustices qui peuvent exister. M.J.M www.fortune.over-blog.fr C’était un grand moment. Depuis, j’ai embauché une collaboratrice. Dans le courant du premier semestre 2011, l’agence sera transférée rue Maxime Guillot. J’apprécie de travailler à Chenôve. Je suis quelqu’un de contacts. C’est ce qui permet à l’agence de se développer. Les clients me connaissent, je les connais, il y a une relation de confiance. J’accorde beaucoup d’importance à la relation humaine. C’est précieux dans mon métier, surtout quand il est question de gestion de patrimoine, de biens familiaux. Depuis quand êtes-vous administrateur de la M.J.C de Chenôve ? Depuis l’an dernier, par le biais d’un ami lui-même administrateur, Abdelali Razqi. J’avais participé à des dîners-débats, ce qui me plaît, c’est la campagne dans la ville à un colloque sur la citoyenneté à la M.J.C. Je connaissais des personnes qui pratiquaient des activités de loisirs. Quand mon ami m’a demandé si je voulais être administrateur, j’ai dit oui, parce que c’est pour la bonne cause. Je fais notamment partie de la commission mixte ville-MJC. J’aime apporter à ma ville mon savoir-faire. M.J.M espace-jeunes DANS PARIS Mourad Said est animateur à la M.J.C de Chenôve depuis 2007. Il arrive de la région parisienne. C’est lui qui s’occupe du secteur jeunes et notamment des projets montés par des jeunes. Le dernier projet qu’il a accompagné est le projet Jamel Comedy Club. Trois jours à Paris. Pour six jeunes de 17 à 20 ans. Quatre filles et deux garçons. Myriam Allani, Nicole Douga, Imene Gaadi, Leila Charraf, Stevy Zamba et Hamdi Jemni. Ce sont Myriam et Nicole, élèves au lycée Stephen Liégeard de Brochon, qui ont monté le projet, avec Mourad. Pour se donner les moyens d’aller au théâtre. Parce que le théâtre, c’est un atout pour s’exprimer. Mourad fait tout pour le développer à la M.J.C. Les jeunes aiment beaucoup regarder Jamel à la télévision ou sur le net. Et si on allait les voir en vrai ces comédiens ? Les jeunes ont démarré au quart de tour. Myriam et Nicole ont monté un projet FAIJ, Fonds d’Aide à l’Initiative des Jeunes. Et les voilà partis en minibus. Départ dimanche soir. Ils assistent au spectacle Jamel Comedy Club. Avec un statut de spectateurs particuliers. Ils sont un public test. Les comédiens peuvent interrompre le spectacle et demander au public ce qu’il en pense. Du cœur à cœur. Ils vont voir une autre troupe de théâtre, cette fois-ci en plein air. Du théâtre d’impro. Au Trocadero. Les comédiens improvisent des sketches avec les passants. Du tac au tac. La fine équipe va aussi visiter la radio nationale Skyrock. La radio que les jeunes écoutent. Ils assistent à une émission. Planete Rap. Un privilège. Ce n’est pas tout le monde qui peut rentrer à Skyrock. Il y a des listes d’attente. Retour mardi matin. Mourad va au centre Saint Exupéry de Chenôve les jours suivants. Il suffit de se promener et d’écouter ce que les autres en disent. S’ils ne disent rien, c’est que le projet a une toute petite cote. Mourad peut certifier que le projet Jamel Comedy Club a eu un gros impact ! M.J.M brèves Modern’Jazz Nouvelle activité proposée aux jeunes collégiennes chaque lundi de 18h à 19h30. Déborah Belmonte, titulaire d’un diplôme d’État, dispensera des cours de danse jazz aux jeunes qui ont envie de bouger et de goûter le bien-être de leur corps au rythme de la musique. Préparation musculaire, échauffements, étirements, travail au sol ; autant de bonnes techniques pour apprendre à danser dans d’excellentes conditions. « Libre comme les oiseaux » Ce titre évocateur est une invitation à voyager à travers une superbe exposition de photographies visibles dans le hall de la M.J.C. jusque fin janvier. Ce sont les 16 jeunes élèves de la classe d’accueil du lycée professionnel A.Antoine de Chenôve, conseillés et encadrés par Emmanuel Putigny, qui sont à l’origine de cette exposition remarquable. Des textes très personnels et intimes écrits par les jeunes accompagnés par leur enseignante, Mme Jalil, nous rappellent de manière tout à fait opportune, que le combat de l’homme pour sa liberté est fondamental. Ces jeunes nous en apportent un beau témoignage très émouvant. A voir absolument ! Cours de secourisme La M.J.C. vient de conclure un partenariat avec l’Association Départementale de Protection Civile de Côte d’or (A.D.P.C.21) qui viendra à Chenôve dispenser des cours de secourisme en direction des ados et des adultes intéressés par les gestes de premiers secours. D’une durée de 18h, les formations permettent d’assurer les premiers soins aussi bien au niveau des nourrissons, des enfants que des adultes. Une familiarisation au défibrillateur est comprise dans cette formation qui se déroulera en journée, en soirée ou certains samedis, selon la disponibilité des personnes intéressées. On peut s’inscrire dès maintenant au 03 80 52 18 64. bienvenue dans le quartier GAMBETTA ET MARRONNIERS ont leurs ambassadeurs ! Et si on apprenait ensemble à découvrir Chenôve ? Et si on apprenait ensemble à découvrir d’autres habitants ? Et si on organisait une nouvelle façon d’engager la relation à l’autre ? Et si on visitait les équipements d’un quartier ? Et puis d’un autre quartier ? Seize sous-quartiers. Tout le monde est invité. Les élus sont invités. Bienvenue dans le quartier ! Une fois par mois, La médiatrice de ville de la M.J.C va repérer des habitants. Qui deviennent des ambassadeurs. Cette fois-ci, c’est le quartier Gambetta et les Marronniers. Les ambassadeurs Petits fours, gâteaux, pâtisseries. Au programme de la soirée, visite de la centrale thermique de Chenôve. Parfois il y a une offre d’emploi mais il faut se renseigner, la porte. La présidente du club ZFU, Marie-Joëlle Cusenier, a envie d’avoir plus d’échanges avec la population. L’information est un problème pour les demandeurs d’emploi. Pas la bonne info. Pas au bon moment. Pas la bonne case. Au 39 rue Léon Gambetta. La grande cheminée du chauffage urbain de Chenôve. Au gaz et au charbon. Exploitée par la SOCCRAM. Vous utilisez encore du charbon ? Oui, il vient d’Afrique du Sud. La chaufferie a été construite en 1962. Très performante. Il y a encore des possibilités habitations. Le directeur, monsieur Pascal Jacques, donne des explications. Denise est ravie. Elle n’était jamais venue. Elle habite juste en face, à quelques mètres, la fenêtre au 4e étage. Armand prend des photos. Il est en CM1 à l’école En Saint-Jacques et habite rue des Pétignys. Il ne pensait pas que c’était aussi grand. Il s’occupe du site internet de son école. J’ai pensé que cela pourrait intéresser d’autres élèves. Après la chaufferie, c’est au tour de l’immeuble Dyonisos. Au 1 rue Jean Monnet. Ils en ont parlé de cet immeuble : à l’époque, il était voué à la destruction. Il est devenu en 2006 un immeuble d’avocats, portage de colis, etc. ne pas avoir peur de pousser reçoivent. de raccordement pour de nouvelles franche urbaine (ZFU) : des cabinets de comptabilité, d’entreprises. Découragement. C’est la deuxième fois que Najat vient à une visite de quartier. Celle du quartier Gambetta lui a permis de faire connaissance avec Marie-Joëlle. Najat est attachée commerciale d’une entreprise de communication installée depuis peu dans l’immeuble Dyonisos. Il est 20 heures. Le groupe se dirige vers l’école Gambetta. Certains le cœur ému. Souvenirs ! Le directeur Denis Aravantinos, rappelle qu’avec la police, l’école est, à Chenôve, la deuxième grande institution de service public. Tour de table. Chacun se présente. Josette habite rue Gambetta. Ses cinq enfants sont venus ici. Elle est toujours prête à défendre son école. Damien est un jeune père de famille, depuis peu, il réside rue Pierre Mendès France. Il remercie tout le monde. Cette soirée lui donne du baume au cœur. Les gens sortent de la routine. Il est temps de couper la tarte aux pommes. Merci la Maison du Citoyen ! Quarante entreprises aujourd’hui, qui bénéficient des avantages de la zone M.J.M partenaire CATHERINE ENGASSER - BIZOT proviseur du lycée L.P. A. Antoine des formations porteuses d’emploi qui s’ouvrent sur l’international Depuis quand existe le partenariat entre le lycée A. Antoine et la M.J.C. de Chenôve ? Ce partenariat est une donnée essentielle du projet d’établissement en matière de développement culturel de la vie du L.P. Aussi, son existence date de nombreuses années. Il varie selon les thématiques abordées ou les volontés communes des structures, ce qui en fait toute la richesse, ne s’enlisant dans aucune routine. Aider les jeunes citoyens à se rencontrer, à s’écouter pour vivre et construire une vie sereine et respectueuse des repères et du cadre nécessaires à toute société sur les points d’appuis de nos 2 structures. La proximité géographique ainsi que les relations privilégiées entretenues avec la Ville de CHENOVE participent de façon active à une concrétisation efficace de ce partenariat. D’ailleurs, cette année, nous avons accueilli des jeunes qui venaient d’autres pays et qui ont travaillé sur un projet musical à la M.J.C. durant les vacances scolaires. Sans oublier les 2 représentations théâtrales qui ont été construites avec Stéphanie CHAUDESAIGUE et Massimo BELLETTINI en 4 jours dont le titre conforte notre partenariat : « SI T. Si Toi Y1 ». Nos deux établissements ont donc les mêmes buts : valoriser la jeunesse et former les citoyens. Gaby BLONDAUX, le directeur de la M.J.C, participe au Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté du LP. De tels partenariats sont indispensables pour permettre aux élèves d’un établissement scolaire de se situer dans une ville, dans un quartier. En quoi ce partenariat est-il utile dans votre mission d’éducation citoyenne ? Pour progresser dans sa formation professionnelle, il faut comprendre les règles et les valeurs citoyennes. Au quotidien nous travaillons dans ce sens au Lycée Professionnel et la M.J.C. complète cet axe de travail en développant les compétences de nos élèves, en les faisant participer aux activités (séances de cinéma, débats…) Ce travail se fait avec les Conseillères Principales d’Education qui encouragent les élèves à participer à de telles opportunités pour aider ces jeunes adultes dans l’argumentation de leurs opinions. Quelle est la spécificité de votre établissement implanté en Zone Urbaine Sensible ? La spécificité de notre Etablissement est la REUSSITE SCOLAIRE. En effet, depuis 2 ans nous avons été choisis pour proposer sur le temps scolaire et durant les vacances, des cours de soutien, de méthodologie et de remise à niveau pour tous les élèves afin de les aider d’une part dans l’obtention de leur diplôme et d’autre part de les aider à poursuivre leurs études si tel est leur choix d’orientation. Cette prestation est gratuite pour les familles, ce qui est tout à fait unique en COTE D’OR pour un LP. Nos filières, porteuses d’emploi, peuvent accueillir des jeunes filles comme de jeunes garçons ; en effet, en tertiaire nos formations concernent les métiers de la logistique et en industriel celles de la conduite ou du pilotage des systèmes de production automatisées ou l’électronique option réseau et alarme et sécurité. Les branches professionnelles nous soutiennent au quotidien et accueillent des élèves lors de périodes de formation en entreprise. Les élèves de 3e Découverte Professionnelle peuvent donc découvrir, s’ils le souhaitent, ces filières dans des ateliers très agréables et conviviaux loin des idées reçues sur le milieu industriel. Nous accueillons aussi des apprentis en Plasturgie pour un Bac Pro 2 ans et une mention complémentaire post Bac 1 an de Technicien Ascensoriste. Le volet international est en cours de développement au L.P. et les équipes travaillent à la mise en place d’un partenariat avec un lycée de République Tchèque « le SOU SOS de KLADNO ». Des élèves peuvent choisir de partir faire une partie de leur stage à l’étranger en vue d’acquérir à l’issue de leur Bac Pro l’attestation « EuroPro ». Cet axe habitue nos élèves, futurs employés, à une mobilité géographique et européenne et leur montre qu’un investissement en langue vivante est crucial. Le L.P. accueille également des élèves de 16 à 18 ans, nouvellement arrivés en France, qui souhaitent acquérir une formation professionnelle en maîtrisant le mieux possible la langue française en fin d’année (validé par l’attestation DELF1 – DELF2). Constatez-vous des progrès dans les taux de réussite aux diplômes préparés dans votre établissement ? Les progrès que les élèves font au L.P. sont considérables et les équipes sont soucieuses de prodiguer un enseignement adapté voire individualisé. Une structure à taille humaine où tout le monde se connaît et où chaque adulte veille dans ses missions avec conscience professionnelle à apporter une réelle qualité EDUCATIVE. Tous les adultes travaillent à valoriser l’image de l’Etablissement qui est calme et situé en zone pavillonnaire. En somme, un Etablissement où il fait bon vivre. L’amélioration de la qualité de vie est prioritaire et permet de faire progresser les élèves dans les apprentissages. Un C.D.I. dynamique, un foyer rénové et mieux aménagé grâce au budget participatif de la Région et à l’équipe vie scolaire, des bancs installés dans la cour, nous permettent de travailler sur le mieux-vivre ensemble. Brigitte Bacheley d’actualité CHRISTINE MEHDAOUI professeur d’histoire, à propos du film “Française” Le film soulève le thème de la liberté de choix Christine Mehdaoui enseigne l’histoire et la géographie au lycée du Castel de Dijon, et dispense des cours à l’Université de Dijon. Elle a travaillé pendant six ans au Maroc. Son mari est d’origine marocaine. Elle est intervenue à la M.J.C de Chenôve dans le cadre des “Nuits d’Orients” lors de la projection du premier long métrage de la réalisatrice française Souad El-Bouhati, avec dans le rôle principal l’actrice Hafzia Herzi. « Française » raconte l’histoire de Sofia. Dix ans. Née en France. Elle vit une enfance heureuse dans sa cité de province. Ses parents sont d’origine marocaine. Son père est au chômage et a le mal du pays. La famille décide d’aller vivre au Maroc, dans une ferme. L’arrachement est brutal pour Sofia. Elle grandit, elle est en révolte. Elle n’a pas choisi de vivre au Maroc. « Le film soulève le thème de la liberté de choix. On ne peut pas imposer à quelqu’un une identité. On demande aux gens d’être monolithiques alors qu’ils ont plusieurs facettes. La République Française a du mal à se penser comme plurielle. Dès qu’il y a une différence, il y a une méfiance. Les contradictions, on ne les laisse pas s’exprimer. On les stigmatise même. C’est un moyen de contourner les problèmes sociaux. Le débat qu’il faut avoir n’est pas sur l’identité nationale, il est sur la cohésion sociale. La solution est de résoudre les problèmes sociaux : la discrimination à l’emploi, les quartiers marginalisés. Et l’école qui est un filtre social énorme. Il faut donner plus à ceux qui ont moins ». Christine Mehdaoui pose la complexité de l’identité en la resituant dans son contexte historique, et précise que c’est souvent en période de crise que l’on parle de nation, de race française, et qu’à chaque fois qu’en France, on a défini l’identité, c’était pour exclure. « Les toutes premières cartes d’identité qui ont existé en France, en 1917, étaient destinées non pas aux Français, mais aux étrangers. Dans les années 30, les Juifs ont vécu l’exclusion. Les Polonais, les Italiens, et plus tard les Portugais, ont vécu une discrimination. Les Polonais étaient désignés comme trop catholiques. On définit un cadre et si la personne ne rentre pas dans ce cadre, elle subit une discrimination. Pour les personnes d’origine maghrébine, la discrimination est ancrée depuis la colonisation. Ce qui a permis aux personnes immigrées d’avant, de s’intégrer, c’était la dynamique de l’emploi, et l’engagement politique. C’était structurant. Aujourd’hui, les deux se délitent ». Sofia, le cheveu court, aide son père dans les champs. Elle ne veut pas faire les travaux ménagers avec sa mère. Elle ne veut pas que ses parents la marient. Elle lit beaucoup, parle peu. Elle veut retourner en France après son bac. Son père lui promet de lui donner son passeport. Comme pour la protéger, parce qu’il a souffert en France, son père ne le lui donne pas. C’est sa mère, dont elle s’est éloignée, qui un jour lui donne son passeport. Les années passent. Sofia est une jeune femme, élégante. Elle sort de son bureau, dans un immeuble très moderne. On imagine qu’elle travaille à la Défense à Paris. Non, elle est à Casablanca. C’est elle qui a choisi. M.J.M La M.J.C. accueillera les 3, 4 et 5 février 2010 le spectacle « L’liade » proposé par la compagnie Brozzoni. La M.J.C Chenôve bénéficie du soutien de : En pratique Réservation auprès de l’ABC au 03 80 30 98 99 Tarifs enfants : normal : 7 € / réduit : 5,50 € (adhérents ABC et MJC) Tarifs adultes : normal : 9 € / réduit : 7 € (adhérents ABC et MJC) Jauge spectacle : 100 personnes Plus d’infos www.apascontes.fr et mjc.chenove.net CUCS Contrat urbain de Cohésion Sociale ©tempsRéel, Dijon 2010 JOURNAL INTER QUARTIERS Edité par la M.J.C./Maison du Citoyen 7, rue de Longvic 21300 CHENOVE N° 24 Janvier 2010 - ISSN-12522422 Directrice de publication : Chantal Chapuilliot Responsable de publication : Gaby Blondaux Photos : archives M.J.C, Emmanuel Putigny, Gaby Blondaux, Frédéric Vaussard, Marcellin Greatti, Marie-Jo Magnière Textes : Marie-Jo Magnière, Gaby Blondaux, Yves Pautrat, Marc Kanhye Conception et réalisation tempsRéel La M.J.C. de Chenôve est désormais un partenaire évident du festival « A Pas Contés » porté par l’Association Bourguignonne Culturelle. La M.J.C. accueillera les 3, 4 et 5 février 2010 le spectacle « L’liade » proposé par la compagnie Brozzoni. L’association aménage spécifiquement sa salle de spectacle pour la troisième année consécutive. La mise en scène de ce spectacle est étonnante avec l’installation d’une structure circulaire (de type arène) couverte de peintures évoquant l’épique guerre de Troie, berceau du texte d’Homère. Les spectateurs sont conviés à un fantastique voyage, porté par une comédienne et un musicien (contrebasse, violon, flûtes). 5 séances sont dédiées aux scolaires et la séance du mercredi 3 février 2009 à 14h30 permettra d’accueillir le public familial.