les aéroports à l`heure du grenelle

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GRENELLE DE L'ENVIRONNEMENT
Planète \ Environnement \ Grenelle de l'environnement
LES AÉROPORTS À L’HEURE DU GRENELLE
Les aéroports sortent une batterie de mesures
environnementales
afin
de
poursuivre
la
croissance du trafic aérien tout en stabilisant son
impact environnemental. Le Grenelle formalise et
accélère les initiatives.
La direction développement durable de l’aéroport Lyon
Saint-Exupéry justifie son effectif de dix personnes par
un enjeu de taille : « assumer un tiers de trafic passagers en plus d’ici 2012,
à impact constant » déclare son directeur DD Lionel Lassagne. Il est le
premier aéroport à mettre en place son plan Grenelle (2008-2012) suite à la
Convention passée avec le ministère de l’Ecologie le 28 janvier. Ojectif
: réduire les nuisances sonores, préserver les ressources et lutter contre le
changement climatique. Sur ce dernier point, l’aéroport lyonnais s’intègre
d’emblée dans l’objectif international de facteur 4 d’ici 2050, soit une
réduction de 3% de ses gaz à effet de serre par an. Pour Lionel Lassagne,
ces objectifs ne sont pas incompatibles avec l’inauguration toute récente de
la plus importante plate-forme de la compagnie low-cost Easy Jet en
province. « La moyenne d’âge de leurs avions est de deux ans -la génération
la moins polluante- et il obtiennent des taux de remplissage records, 20 à
30% supérieurs à la moyenne », argue-t-il.
Aéroport de Lyon
La priorité du plan Grenelle se concentre sur la réduction du bruit, première
nuisance perçue des aéroports. Avec de nouvelles procédures : la descente
continue des avions et le relèvement des paliers de stabilisation, qui évitent
la remise des gaz près du sol. Si elles sont adoptées, après études d’impact,
ces mesures s’appliqueront la nuit, en plus de celles que l’aéroport Lyon
St-Exupéry a déjà mises en place. Au cours des dix dernières années, une
politique de concertation avec les communes riveraines a notamment abouti
à l’interdiction des avions les plus bruyants la nuit. Cela dit, les progrès sont
surtout dépendants des compagnies aériennes : « nous arrivons à
augmenter le trafic à volume sonore constant, surtout par le renouvellement
de la flotte », précise Lionel Lassagne.
Sur le plan réglementaire, l’Etat prévoit le retrait progressif des avions les
plus bruyants sur les principaux aéroports la nuit et un retrait total de ces
avions la journée devra être achevé à Roissy cet été. En outre, la taxe sur
les nuisances sonores a été doublée en janvier à Orly et à Nantes, afin de
résorber d’ici deux ans les importantes listes d’attente pour l’aide à
l’insonorisation des logements.
Bruit et gaz à effet de serre vont de pair
La qualité de l’air est la deuxième préoccupation des riverains après le bruit.
L’aéroport de Lyon Saint-Exupéry s’était démarqué en installant dix ruches
au printemps dernier, lui permettant de surveiller les polluants à 2 Km à la
ronde. L’analyse du miel n’a pas mis en évidence de traces de métaux lourds
ni de HAP (hydrocarbure aromatique polycyclique) en quantité significative.
Cela dit, cette année, la décision de remplacer les APU (groupes auxiliaires
de puissance) par des prises de courant à 400 Hz sur les trois quart des
aires de stationnement de l’aéroport devrait permettre une réduction
tangible des gaz à effet de serre, améliorer la qualité de l’air et le confort
acoustique pour le personnel au sol. Ces APU, qui alimentent en électricité
les avions à l’arrêt, consomment entre 100 à 150 kg de kérosène à l’heure
pour un Airbus 320…
A Lyon, trois millions d’euros sur deux ans seront consacrés à ce nouveau
réseau électrique ; électricité qui viendra à 25% de l’hydraulique. L’aéroport
d’Orly profite quant à lui de se trouver au-dessus d’une nappe d’eau chaude
pour se lancer dans une centrale géothermique, qui alimentera en particulier
le futur projet immobilier Cœur d’Orly, dont on promet une conception HQE.
7000 tonnes de CO2 seront ainsi économisées, en plus des 4600 que la
plate-forme Charles-de-Gaulle devrait gagner dès cette année en réduisant
d’une minute le temps de roulage de tous les avions. « Notre objectif est
une diminution de nos consommations internes de 20% par passager d’ici
2020, par rapport à 2004 » déclare-t-on à la direction d’Aéroport de Paris.
Ventilation naturelle et inter modalité
07/05/2008 22:42
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A Lyon, on s’est rendu compte que l’échangeur de chaleur avec la nappe
phréatique n’est pas la panacée, surtout en cas de sécheresse et de baisse
de la nappe. « La préfecture nous demande parfois d’arrêter de puiser pour
la climatisation. Or nous sommes dans une plaine en permanence ventilée.
Profiter de cette ventilation naturelle pourrait compenser nos mètres carrés
de baies vitrées… » explique le directeur DD. Un bilan carbone est prévu en
2009 pour faire le point sur toutes les économies potentielles et deux
responsables « anti-gaspi » vont être embauchés pour les traquer.
L’aéroport prévoit aussi de compenser financièrement les émissions des
déplacements de ses 500 salariés. « La compensation entraîne un coût, qui
incite à faire des économies » souligne Lionel Lassagne. Suivant cette
logique, imposer les quotas de CO2 aux compagnies aériennes devrait, selon
lui, les inciter à supprimer des vols internes. L’Etat encourage cette évolution
en développant le fret ferroviaire à grande vitesse (projet CAREX) entre les
aéroports français et en Europe à partir de Roissy, d’ici 2012. Ainsi, demain
le voyage Lyon-Tokyo comprendra une liaison par Paris en train plutôt que
du tout aérien.
Hélène Huteau
Mis en ligne le : 30/04/2008
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