L`accompagnement des plus de 21 ans Analyse des questionnaires

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L`accompagnement des plus de 21 ans Analyse des questionnaires
L’accompagnement des plus de 21 ans
Analyse des questionnaires
été 2013
CONTEXTE
Depuis quelques années, les élus et l’ensemble des professionnels de l’enfance souhaitent améliorer les dispositifs
d’accompagnement des jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance.
Au 1er semestre 2010, un groupe de travail a abordé cette question lors des travaux préparatoires au 4ème schéma
enfance famille jeunesse : « comment améliorer l’accompagnement des 16-25 ans ? » et émis 3 propositions pour
faciliter une prise en compte globale des 16-25 ans : refondre et étendre les contrats jeunes majeurs ; lutter contre les
clivages entre dispositifs, les effets de seuil ; favoriser la prise en compte de la santé.
Depuis la mise en œuvre du 4ème schéma enfance famille jeunesse, le dispositif des contrats jeunes majeurs a été revu
dans un objectif de clarification et d’harmonisation des pratiques ainsi que dans un objectif de renforcement de la
démarche d’accès à l’autonomie et à l’insertion.
Il restait à traiter la question de la continuité des parcours et du besoin d’accompagnement au-delà des 21 ans, date
butoir du dispositif des contrats jeunes majeurs.
MÉTHODE
Un groupe de travail, constitué de professionnels du Conseil général, de partenaires et de jeunes, s’est réuni au printemps
2013 pour élaborer des propositions aux élus, portant à la fois sur un soutien financier et sur une aide à apporter aux
jeunes de plus de 21 ans ayant bénéficié des services de la protection de l’enfance durant leur minorité ou d’au moins
deux ans de contrat jeunes majeurs.
Ce groupe a souhaité recueillir directement l’avis des jeunes concernés et a donc élaboré un questionnaire destiné aux
jeunes entre 17 et 25 ans.
Trois questionnaires ont été élaborés : pour les 17-18 ans, pour les 18-21 ans et pour les jeunes au-delà de 21 ans. Vous
trouverez en annexe les 3 questionnaires.
Les questions ouvertes ne comportaient pas de choix de réponses. Pour les questions fermées, les jeunes devaient
choisir dans une liste proposée. Pour mieux comprendre les réponses, il sera indiqué QO pour les questions ouvertes
et QF pour les questions fermées.
LE CHOIX DES DESTINATAIRES DU QUESTIONNAIRE
Pour les deux premières catégories d’âge, le questionnaire a été adressé directement à l’adresse connue du jeune
mineur ou majeur. Un envoi a également été effectué à tous les assistants familiaux employés par le Conseil général,
à tous les établissements associatifs accueillant des jeunes âgés de 17 ans et plus, ainsi qu’à tous les responsables de
territoire d’action sociale pour diffusion auprès des professionnels de l’enfance. L’idée de cet envoi complémentaire
était d’informer les professionnels pour que ces derniers puissent répondre aux questions des jeunes et les encourager
à répondre au questionnaire.
Pour les plus de 21 ans, il a été proposé aux professionnels de solliciter les jeunes avec qui ils ont gardé un contact.
Il a également été demandé à l’ADEPAPE de solliciter les jeunes dont cette association a les coordonnées.
Il ne s’agit pas d’une enquête sociologique avec un cadrage scientifique. Tous les jeunes concernés n’ont pas reçu le
questionnaire faute de connaître leur adresse exacte. Tous les jeunes n’ont pas répondu et nous ne pouvons affirmer
que les répondants sont représentatifs de l’ensemble des jeunes concernés.
Ce qui était recherché est une confirmation ou une infirmation des pistes de réflexion élaborées par le groupe de travail.
LES RETOURS
Après vérification des adresses auprès des responsables d’équipe, 154 questionnaires 17-18 ans et 153 questionnaires
18-21 ans ont été envoyés aux jeunes entre le 15 juillet et le 30 juillet.
Nous avions demandé un retour avant le 31 août en mettant dans le courrier une enveloppe pré-timbrée.
33 questionnaires 17-18 ans (21,5 % de retour) ; 58 questionnaires 18-21 ans (38 % de retour) et 16 questionnaires plus
de 21 ans sont parvenus à la Direction enfance famille au cours de l’été. Soit un retour global de 30 % pour l’ensemble
des deux premières catégories.
Le taux de retour peut être jugé satisfaisant au regard de la période d’envoi, et du délai laissé aux jeunes.
Il est proposé d’analyser l’ensemble des réponses en mettant en évidence les points importants et l’évolution des
réponses selon les catégories d’âge.
2
Lieu de résidence des jeunes (Question fermée)
Leur situation (Question fermée)
18-21 ans
21 ans
Scolaire
21 %
6%
Formation professionnelle
12 %
0%
Étudiant
26 %
56 %
Activité salariée
12 %
25 %
Sans activité
5%
6%
Autre
5%
6%
En recherche d’emploi
17 %
0%
Non réponse
5%
0%
La majorité des + de 21 ans est étudiante. Ceci est certainement dû au mode de diffusion de l’enquête notamment via
l’ADEPAPE qui conserve des contacts avec les jeunes bénéficiant d’une allocation aux études.
La majorité des répondants est inscrite dans un projet même si 17 % des 18-21 ans déclarent être en recherche
d’emploi.
3
Leur représentation de l’avenir
ILS Y PENSENT TOUS OU PRESQUE… (Question fermée)
21 ans
sans opinion
18-21 ans
non
oui
17-18 ans
0%
50%
100%
150%
AVEC (Question fermée)
100%
80%
60%
21 ans
18-21 ans
40%
17-18 ans
20%
0%
A s s is tant
familial
référent
éducateur du quelqu'un de
profes s ionnel
foyer
votre âge
famille
s eul-e
Profes s eur
employeur
mis s ion locale
Avant 18 ans, les professionnels sont une ressource importante d’accompagnement pour réfléchir à l’avenir. Les plus
de 21 ans conservent pour 14 % d’entre eux un contact avec l’assistant familial.
La place de la famille dans cette réflexion, ainsi que les « pairs » est importante. Ce point confirme un des axes du
projet pour l’enfant et du contrat jeune majeur : repérer dans l’environnement du jeune, les personnes ressources sur
lesquelles s’appuyer. Il est à noter toutefois qu’après 21 ans, la famille disparaît des personnes ressources. Dans cette
tranche d’âge, il est à noter également une certaine importance de la solitude.
4
LES RAISONS DE LEUR SÉRÉNITÉ : (Question fermée)
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
21 ans
18-21 ans
17-18 ans
Il a un projet
d'étude
Il a un projet
professionnel
le jeune se
sent capable
il sait ce qu'il
veut
il compte sur
sa famille/ son
entourage
LES RAISONS DE LEUR INQUIÉTUDE (Question fermée)
14 répondants ont à la fois déclaré être sereins et inquiets par rapport à leur avenir.
39 % des 17-18 ans, 64 % des 18-21 ans et 56 % des + de 21 ans déclarent être inquiets pour leur avenir.
100%
90%
80%
70%
60%
21 ans
50%
18-21 ans
17-18 ans
40%
30%
20%
10%
0%
trouver du
travail
pas de projet
pb financier
démarches
Doute dans s es
adminis tratives
capacités
S olitude
Incertitude s ur
l'avenir
Si les moins de 18 ans sont majoritairement inquiets du fait de l’absence de projets, les plus de 18 ans semblent avoir
majoritairement résolu cette question. Par contre se pose à eux la question des ressources financières. La crainte de
l’avenir conjuguée à un marché du travail défavorable est une source d’inquiétude qui croît avec l’âge. La solitude
également.
5
La majorité : une étape importante
Interrogés sur leurs projets après 18 ans, les jeunes répondent à 85 % savoir ce qu’ils feront lorsqu’ils auront 18 ans.
15 % répondent ne pas savoir. (Question fermée)
Ils pensent vivre très majoritairement dans un hébergement autonome : appartement, colocation. Peu d’entre eux
envisagent un hébergement dans la continuité de l’ASE : service de suite ou assistant familial. Certains envisagent
le foyer jeune travailleur ou vivre chez leurs parents. (Question fermée)
66 % des répondants de moins de 18 ans ont un projet d’études, formation ou travail. (Question fermée)
C’EST QUOI POUR VOUS LA MAJORITÉ ? (Question ouverte)
45%
40%
35%
30%
17-18 ans
25%
18-21ans
20%
21ans
15%
10%
5%
0%
autonomie indépendance
responsabilité
liberté
Si l’autonomie représente la première des caractéristiques de la majorité pour les mineurs, c’est la responsabilité qui
domine après 18 ans.
6
16%
14%
12%
10%
17-18 ans
8%
18-21ans
6%
21ans
4%
2%
0%
être adulte/
vie active
travailler
permis
de conduire
droit de
vote
Continuer mes
études
L’indépendance, l’autonomie, la capacité à faire des choix, à mener des projets sont également des caractéristiques
citées. Etre un adulte et disposer du droit de vote présentent également une importance à 18 ans.
16%
14%
12%
10%
17-18 ans
8%
18-21ans
6%
21ans
4%
2%
0%
source de problèmesolitude
Fin du placement
Plus d'obligation familiale
La majorité c’est aussi signifier pour le jeune la fin d’un parcours : fin du placement mais aussi fin de l’obligation
de maintenir des liens avec sa famille. Enfin, c’est aussi une source d’inquiétude et d’angoisse face à la solitude, notamment chez les plus de 21 ans.
Le contrat jeune majeur
Les moins de 18 ans connaissent le contrat jeune majeur pour 82 % d’entre eux. (Question fermée)
Les professionnels sont les principales personnes auprès desquelles le jeune a une information sur le CJM : référent,
éducateur et assistant familial. (Question fermée)
Il est à noter que la fratrie est une source d’information à prendre en compte. Les jeunes peuvent également citer :
un voisin, le CDAS, une éducatrice de l’AEMO, la mission locale comme source d’information (dans la catégorie autre).
7
COMMENT EN ONT-ILS CONNAISSANCE ? (Question fermée)
Quelle idée avez-vous du CJM ? (Question fermée)
Les moins de 18 ans envisagent le CJM comme majoritairement une aide, un accompagnement. En seconde position
arrive la question de l’autonomie et de la responsabilité. (Question ouverte)
Sont cités également : la liberté, grandir, l’incertitude, le début des « emmerdes », le travail. Ces items correspondent
plutôt à des caractéristiques de la majorité. Une seule fois l’aide financière est citée.
POURQUOI DEMANDER UN CONTRAT JEUNE MAJEUR ? (Question ouverte)
Avant 18 ans, 58 % des jeunes pensent demander un CJM. Les attentes sont avant tout, une aide, un accompagnement
et également une aide aux études.
84.5% des 18-21 ans et 75 % des plus de 21 ans indiquent que le CJM correspond bien à l’idée qu’ils s’en faisaient
(QO). Un point important à noter est l’adéquation entre ce que les jeunes ont reçu comme information avant de signer
le contrat et ce qui leur est proposé.
8
L’aide et l’accompagnement dominent pour toutes les catégories d’âge avec une importance maximum pour les + de
21 ans. Cette caractéristique est bien le fondement du contrat jeune majeur : apporter une aide, un accompagnement
à des jeunes seuls, pour s’insérer à la fois dans la vie sociale (préparer la vie d’adulte, grandir ; être responsable, autonome, savoir effectuer des démarches administratives) et dans la vie professionnelle (aide pour poursuivre les études).
L’élément important à souligner ici est sans doute, pour les plus de 21 ans, le besoin plus marqué pour les études
mais également pour les démarches administratives. Ce constat est à rapprocher d’une étude menée par l’INJEP
* en 2007 où il était constaté que « les jeunes ne se sentent pas sujets de droit, mais plutôt objets de dispositifs
segmentés et variés, dans lesquels ils ont beaucoup de difficultés à se repérer ».
L’aide financière n’est pas la première caractéristique du contrat pour les deux catégories d’âge.
LE CJM CORRESPOND À L’IDÉE QU’ILS S’EN FAISAIENT ET NOTAMMENT SUR :
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
(Question ouverte)
18-21 ans
Les obj fixés ont
été atteints. Le
CJM correspond
aux info reçues
insertion
professionnelle
préparation vie
adulte/ grandir
démarches
administratives
aides pour les
études
Autonomie
responsabilité
aide financière
aide/
accompagnement
21 ans
76 % des 18-21 ans et 69 % des plus de 21 ans indiquent par ailleurs que le CJM correspond bien à leurs attentes
(Question ouverte). Le point important énoncé par les 18-21 ans est que les objectifs ont été construits avec l’éducateur
et correspondent bien à leurs besoins. Les attentes relatives à l’aide, la préparation à la vie d’adulte, l’autonomie, sont
communes aux deux tranches d’âge. L’aide aux études et le soutien financier apparaissent plus chez les plus de 21 ans
tandis que les 18-21 ans reçoivent le CJM comme un accompagnement qui leur permet d’avoir plus de temps et d’être
serein par rapport à l’avenir. Les plus de 21 ans ont pu dire qu’ils attendaient du CJM une aide pour mettre fin à leur
relation avec leurs parents.
LE CJM CORRESPOND À leurs attentes
(Question ouverte)
40%
35%
30%
25%
21 ans
20%
15%
18-21 ans
10%
du temps
mettre fin aux
liens parentaux
insertion
professionnelle
démarches
administratives
aide financière
aides pour les
études
Autonomie
responsabilité
préparation vie
adulte/ grandir
aide/
accompagnement
0%
Les obj ont été co
construits avec
l'éducateur
5%
* BOUSQUET K., 2007, « Enseignement de la réponse en ligne sur Droit des jeunes »INJEP, note du 7 juin 2007
9
LA SPÉCIFICITÉ DE L’ACCOMPAGNEMENT
Le groupe de travail souhaitait un point d’éclairage sur l’accompagnement proposé dans le cadre du contrat jeune
majeur. Dans les réponses données par les trois catégories d’âge, cet accompagnement est cité prioritairement. Ce qui
confirme les modalités mises en œuvre dans le département pour le CJM : avant tout un accompagnement.
Le groupe a souhaité questionner les jeunes sur l’utilité de cet accompagnement et les points positifs qui en ressortent.
88 % des 18-21 ans et 69 % des + de 21 ans répondent oui à l’utilité de l’accompagnement par un éducateur (Question
ouverte). Pour les deux catégories d’âge, la raison première est l’aide, l’accompagnement (59 % pour les 18-21 et 62 %
pour les + de 21 ans).
Les 18-21 ans détaillent plus les raisons de cette utilité. Les champs couverts démontrent que l’accompagnement exercé
est global : insertion sociale, professionnelle, logement, démarches administratives. L’autonomie peut signifier pour
certains la capacité à quitter la famille d’accueil et la nécessité d’être accompagné pour cette étape.
L’ACCOMPAGNEMENT PAR UN ÉDUCATEUR C’EST UTILE POUR : (Question ouverte)
35%
30%
25%
20%
18-21 ans
15%
21 ans
10%
gestion
finances
(bourses,,)
logement
études/emploi
Aide à quitter
la famille
d'accueil
responsabilise/
autonomie
Confiance/
assurance
0%
aide aux
démarches
administratives
5%
60 % des 18-21 ans et 81 % des + de 21 ans ont détaillé quelques points positifs au CJM (QO). Les réponses recoupent les
informations déjà récoltées précédemment. Un point nouveau est évoqué par les jeunes : l’adaptation des rendez vous,
de l’accompagnement aux besoins. Les répondants à 27 % pour les plus de 21 ans et 15 % pour les 18-21 ans notent que
les éducateurs savent se rendre disponibles pour les jeunes au moment où ils en ont besoin.
LES POINTS POSITIFS DU CJM (Question ouverte)
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
18-21 ans
10
gestion
finances
(bourses,,)
réponse
adaptée aux
demandes (rdv)
préparation de
l'avenir
logement
aide éducative
aide financière
aide aux dém.
administratives
aide pour les
études/ emploi
responsabilise
autonomie
aide/ soutien /
assurance
21 ans
LES CRITIQUES APPORTÉES AU CONTRAT JEUNE MAJEUR
18 % des – de 18 ans ne vont pas solliciter un CJM, l’indépendance, la liberté et le besoin de vivre seul sont avancés
comme raison. (Question ouverte)
5 jeunes de 18 à 21 ans ont indiqué que le CJM ne correspond pas à l’idée qu’ils s’en faisaient (Question ouverte) ou à
leurs attentes.
• « Agréablement surprise de l’écoute de l’éducatrice, et non car je suis parti pour avoir mon autonomie et quelque
fois encore je trouve que l’on est trop sur moi ».
• « J’ai trouvé la formation de mon choix ».
• « L’aide est insuffisante (trop d’autonomie en appartement, souvent seul pour les démarches administratives)
Problème sur la gestion du compte (faible budget) ».
• « Il n’a pas été prolongé jusqu’à mes 21 ans parce que mes études se déroulaient hors de la ville où j’étais suivie. L’aide
financière ne pouvait être demandée seule. Il fallait qu’elle soit doublée d’une aide aux démarches administratives ».
• « Rien ne s’est déroulé comme nous l’espérions ».
5 jeunes de plus de 21 ans ont également indiqué que le CJM ne correspondait pas à l’idée qu’ils s’en faisaient ou à
leurs attentes.
• « J’ai eu très peu de suivi, en effet je voyais mon référent deux fois par an (je pense du fait de ma maturité et
indépendance). Manque au niveau psychologique. Sentiment de délaissement par les services. Sacrifice sur nourriture
pour y arriver ».
• « L’objectif me semble être d’établir si le jeune est capable, d’un point de vue pratique, de prendre son indépendance
(démarches, obj professionnels) mais ne prend pas suffisamment en compte si le jeune est prêt affectivement,
psychologiquement à partir. Il s’agissait principalement de me faire quitter ma famille d’accueil au plus vite. Bien
qu’indépendant et autonome sur de nombreux aspects, je n’étais pas prête à quitter ma famille d’un point de vue
affectif (tout comme nombre de jeunes de 18 ans) ».
• « On continue de nous infantiliser et que pour l’avoir j’ai dû prétendre ne pas savoir me prendre en main alors que
j’avais surtout besoin d’une aide matérielle. C’est un peu hypocrite. Il y a des objectifs non nécessaires mis pour
la «forme» (administratif, psychologique) c’est de l’aliénation ».
• « Il s’arrête à 21 ans, mais les études ne sont pas terminées ».
• « Finalement à 21 ans, on n’est pas non plus très sûr de où on va, et on est tout seul pour prendre ses décisions,
sans conseil ».
5 jeunes entre 18 et 21 ans pensent que l’accompagnement par un éducateur n’est pas utile parce que (Question
ouverte).
• « On devient majeur, on n’a pas toujours besoin d’un suivi ».
• « Je gère bien mon budget ».
• « Je suis autonome sur certains domaines ».
• « Trop souvent j’ai dû me rediriger vers d’autres personnes (famille d’accueil, collègues) ».
• « Changement d’éducatrice à 18 ans ».
2 jeunes de +de 21 ans pensent également que l’accompagnement par un éducateur n’est pas utile parce que (Question
ouverte) :
• « Cela doit dépendre de chaque individu et de leurs besoins. Personnellement, je n’ai pas trouvé cela très utile car
j’étais suffisamment accompagnée par mon assistante familiale ».
• « Le rapport malgré la majorité ne change pas, on continue de nous infantiliser. On nous demande d’être infaillibles
sur tout alors que personne ne l’est ».
Quand ils sont interrogés sur les points négatifs du CJM, les réponses sont plus nombreuses. 31 % des 18-21 ans
et 44 % des + de 21 ans. Le principal point négatif évoqué est un suivi inadapté ou une disponibilité insuffisante.
L’accompagnement peut être mal vécu s’il ne correspond pas à ce qu’en attend le jeune : soit il a l’impression d’être trop
suivi, soit pas assez. La question de l’accompagnement au-delà de 21 ans est évoquée par certains d’entre eux.
11
70%
60%
50%
40%
18-21 ans
30%
21 ans
20%
10%
0%
suivi/ disponibilité
insuffisant
aide financière
insuffisante
prolonger au-delà de des conditions plus
21 ans
claires
L’accès des jeunes issus de l’ASE aux aides
Le groupe de travail souhaitait au travers de ces questions évaluer la connaissance que les jeunes ont des différents
dispositifs d’aide qu’ils peuvent actionner soit à 18 ans, soit à 21 ans.
Les moins de 18 ans indiquent pour 45 % d’entre eux pouvoir citer des aides possibles après leur majorité. 42 %
répondent ne pas pouvoir en citer. Pourtant 88 % de ces mêmes jeunes indiquent avoir besoin d’une aide financière
après 18 ans, 61 % d’un accompagnement. (Question fermée) La question de la communication sur ces aides est révélée par ces données. Cette question doit être à mettre tout de suite en relation avec la complexité des aides possibles
pour les jeunes et le nombre important d’interlocuteurs possibles.
La nature des aides financières évoquées recouvre à la fois des dispositifs de droit commun : CAF-APL, chômage mais
aussi des aides liées à un besoin sans précision de leur nature (études, permis). Le CJM et l’Adepape sont également
cités. Les besoins en accompagnement évoquent majoritairement une aide aux démarches administratives mais
également un soutien, un accompagnement par un éducateur ou un assistant social. Le CJM est cité également.
Pour la question du besoin d’aide après 21 ans (Question fermée), 82 % des – de 18 ans pensent avoir besoin d’une aide,
83 % des 18-21 ans et 69 % des + de 21 ans. Les trois catégories d’âge interrogées se retrouvent sur les mêmes besoins
même si des variations sont observables. Le financement des études est un besoin particulièrement préoccupant pour
les + de 21 ans, alors que la question de l’aide aux démarches administratives semble résolue (elle n’est pas citée).
Le logement et la mobilité sont deux préoccupations importantes pour tous les jeunes interrogés. Ils pensent avoir
besoin d’aide pour ces deux domaines.
Le besoin d’aide, de conseil, de soutien diminue fortement après 21 ans au regard des besoins évoqués avant cet âge.
Il reste quand même 15 % des jeunes de toutes catégories qui pensent avoir besoin d’une aide, d’un conseil.
De quelles aides auriez-vous besoin après 21 ans (Question fermée)
40%
35%
30%
25%
17-18 ans
20%
15%
18-21 ans
21 ans
12
aide financière
trouver un
travail
Conseil- aide
soutien
logement
aide mobilité
financement
études
0%
démarches
administratives
10%
5%
Le groupe de travail réfléchit à la pertinence de mettre en place ou non un dispositif spécifique d’aide, de soutien aux
plus de 21 ans. Il a donc questionné les jeunes sur les ressources auxquels ils pensent.
Seuls 27 % des jeunes de – de 18 ans peuvent citer une personne ou une institution à laquelle ils pourraient s’adresser
pour répondre à leurs besoins d’aide. Ils sont 41 % chez les jeunes entre 18 et 21 ans.
Le cercle amical et familial est le premier lieu où le jeune pense se diriger (surtout pour les 17-18 ans). Les professionnels
qui les entourent sont aussi pour eux une source possible de ressource. Vient ensuite assez vite le Conseil général et les
assistants sociaux.
À QUI ALLEZ-VOUS VOUS ADRESSER (Question ouverte)
25%
20%
15%
17-18 ans
10%
18-21 ans
Mairie/banque/A°
ADEPAPE
CAF
pôle emploi
Un assistant
social
Conseil général
Parents- amis
0%
ancien
professionnel
(éduc- référent)
5%
12 jeunes de moins de 18 ans (37 %) pensent ne pas avoir besoin d’aide après 21 ans parce que :
(Question ouverte)
• « Je serai autonome ».
• « Je pense déjà avoir ma situation avant 21 ans (appartement + métier) ».
• « Parce que je pense que je travaillerai, j’aurai plus de maturité ».
• « Je ne sais pas car je ne sais pas si je serais encore étudiante ».
• « Ma famille et mon ami sont là ».
• « Je saurai gérer mon argent (ou autre) tout seul ».
• « Mon projet et de pouvoir me débrouiller sans aide ».
• « J’espère qu’à 21 ans je serai assez organisé pour ne pas avoir besoin d’aide ».
• « J’aurai plus de maturité ».
• « Non ».
• « Je ne sais pas encore ».
11 jeunes de 18 à 21 ans (19 %) pensent ne pas avoir besoin d’aide après 21 ans parce que :
J’ai toujours su me débrouiller seule.
Je ne sais pas quelle sera ma situation.
J’ai une curatelle.
Je pense que je vais travailler et que je pourrai m’assumer financièrement.
J’aurais assez appris avec Keny
J’aurai un travail.
Je n’ai pas 21, je n’y pense pas.
J’espère travailler et gagner ma vie.
Je serais autonome avec un emploi stable.
J’ai appris à être plus autonome.
Je travaille
13
4 jeunes de + 21 ans (25 %) pensent ne pas avoir besoin d’aide après 21 ans parce que :
•« Pour l’instant non, mais je pense peut être reprendre une formation car je ne trouve pas de travail dans ma branche ».
• « Je viens de décrocher un travail stable, je suis économiquement indépendante ».
• « La MDPH m’aide (argent) ».
• « J’ai déjà été beaucoup aidée afin de poursuivre mes études et dispose ainsi maintenant d’une situation stable ».
Ce que les jeunes ont souhaité ajouter, proposer
Les moins de 18 ans :
« Ces aides sont très bonnes à prendre pour les jeunes à la majorité. Il faut les maintenir ».
Les 18-21 ans :
• « J’aimerais que l’on m’aide financièrement et dans mes papiers».
•« Pourquoi ne pas prolonger le CJM jusqu’à 25 ans ? ».
• « À propos de l’allocation supprimée de l’été comme chaque année. Je suis un peu en contradiction avec cela car
moi-même ayant des difficultés à trouver du boulot je ne vois pas pourquoi on supprime une allocation alors que
certaines personnes s’impliquent dans la recherche de job d’été. Alors que certaines autres qui ne cherchent même
pas ou ne veulent pas travailler n’ont pas l’allocation supprimée lors de l’été. Ce n’est pas équitable».
• « Participation insuffisante pour frais de transport (entretiens d’embauche...) tant par Pôle emploi que mission locale.
Coût hébergement FJT trop élevé. Aide financière insuffisante durant les formations ne permet pas de se nourrir
convenablement».
• « Un accompagnement trop pressent n’aide pas le jeune à faire confiance en ses capacités personnelles. Un
accompagnement pas assez pressent laisse le jeune livré à lui même et en perdition face aux difficultés».
• « Aider les jeunes qui veulent réussir (appartement, école...) Aider les jeunes après 21 ans ».
•« Pouvoir bénéficier d’aide lors des 21 ans à mon entrée dans la vie active, de conseil et de soutien même
ponctuel».
• « Oui ! Le contrat jeune majeur m’a très bien aidé».
Les + 21 ans :
•Mettre en place d’avantage d’aides financières après le CJM pour les personnes en études supérieures justifiant
de bons résultats. Intérêt pour le Cg de constater la réussite des jeunes placés à l’ASE. L’aide de l’ADEPAPE est
intéressante.
• M’a permis de prendre conscience qu’il faut se débrouiller tout seul et se détacher de la personne qui nous a tant
apporté. Sûrement la partie la plus délicate à aborder.
• Remerciement au service de l’aide à l’enfance, aux éducateurs. Encourager les jeunes placés, leur dire que si tout
paraît compliqué durant le placement, on peut s’en sortir et atteindre les buts que l’on se fixe. Dire ma reconnais sance à l’équipe de l’ADEPAPE.
Lexique
CJM : contrat jeune majeur.
ASE : aide sociale à l’enfance.
ADEPAPE : association d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance.
CG : conseil général.
AEMO : assistance éducative en milieu ouvert.
CDAS : centre départemental d’action sociale.
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