Les Gay Games

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Les Gay Games
Les Gay Games : le sport de haut niveau pour tous
Les Gay Games sont de loin la manifestation sportive pour tous la plus importante en nombre de participants.
Selon l'édition, d'autres manifestations peuvent attirer plus de monde, mais il s'agit alors de compétitions
réservées à l'élite mondiale (JO), ou à des catégories de population restreintes ("World Masters Games", jeux
mondiaux des vétérans de plus de 35 ans). Avec ses 10 000 participants adultes de tout âge, de toute
orientation sexuelle, et de tout niveau, les Gay Games sont un modèle d'ouverture.
Lorsqu'on dit "tout niveau", c'est une réalité très concrète. Dans tous les sports des Gay Games on peut
trouver des sportifs allant du débutant au champion olympique. C'est un casse-tête pour le comité
d'organisation de mettre en place de telles épreuves, mais cette volonté d'intégration de tous dans une même
compétition fait partie des valeurs fondamentales des Gay Games : "participation, ouverture, et dépassement
de soi".
Si les épreuves sont ouvertes à tous, elles le sont dans la règle de l'art et le respect de la réglementation et des
normes imposées par les instances sportives internationales. Des records du monde sont établis lors de
chaque édition des Gay Games, notamment en natation vétérans, avec des records établis à la dernière
édition des Gay Games l'été dernier en train d'être homologués par FINA.
Même les compétiteurs débutants recherchent du sérieux dans la compétition : c'est un signe de respect
envers eux-mêmes et les valeurs sportives, et un gage de sécurité et de fair-play. Les épreuves sont
organisées dans le cadre du "Red Book" (livre rouge) de la FGG, un cahier des charges pour chaque sport,
qui fait normalement référence chaque fois aux règlements internationaux des différents sports.
Mais si l'on tente de respecter ces règlements, il n'est pas question de déroger aux valeurs fondamentales des
Gay Games. A titre d'exemple :
-- La Fédération internationale de patinage artistique (ISU) refuse les couples du même sexe. Or, c'est le
propre des Gay Games que de proposer ces catégories de compétition. C'est ainsi que nos compétitions sont
homologuées plutôt par l'ISI, plus ouverte sur la question.
-- Les compétitions de lutte suivent le règlement FILA, mais avec des aménagements en ce qui concerne les
catégories de poids. En effet, pour permettre la plus grande participation et la plus grande sécurité,
notamment pour les lutteuses (soit dit en passant que les Gay Games ont devancé de plusieurs années les JO
en matière d'intégration de la lutte féminine), aux Gay Games on a multiplié les catégories de poids pour
assurer que l'on ne lutte jamais contre un adversaire avec un écart de poids trop important. Cet aménagement
est approuvé par FILA.
-- En force athlétique, la volonté de proposer des compétitions dotées de contrôles anti-dopage, et l'existence
de fédérations multiples, jalouses de leurs prérogatives, ont fait que nos rapports avec les fédérations ont
évolué au cours des années. L'arrangement trouvé à Cologne semble très adapté à nos besoins et aux intérêts
aux sportifs : les sportifs étaient soumis aux contrôles anti-dopage, et la compétition était régie sous l'égide et
avec le soutien de l'IPF, la fédération la plus reconnue, mais sans être une compétition homologuée, ce qui
aurait imposée des contraintes impossibles à accepter en matière de qualification préalable des inscrits.
Il ne s'agit pas seulement d'adopter la réglementation adéquate : il faut aussi trouver le personnel capable de
la mettre en œuvre. Les Gay Games de Cologne ont été un modèle en la matière, avec une forte co-opération
entre acteurs du sport LGBT et responsables du monde sportif traditionnel. C'est ainsi, par exemple, que la
fédération régionale d'athlétisme était chargée d'organiser le meeting des Gay Games (lire à ce sujet
l'émouvant témoignage du président de la fédé ici : http://gaymes.info/ggviiitrackofficial ), ou que le
marathon des Gay Games était associé au sémi-marathon annuel grand public de Cologne (marathon GAG).
Le comité d'organisation est incité à rechercher les officiels les plus compétents, qu'ils soient issus des
fédérations internationales LGBT ou des fédérations nationales et régionales du pays organisateur, tel que
Abraham 'Alex' Ostrovskiy, qui a officié en lutte à Sydney en 2002. Il s'agit d'un ancien champion de l'URSS
et l'arbitre FILA le mieux noté au monde.
Les Gay Games ont été honorés par la participation de nombreux sportifs de haut niveau qui de manière
générale constatent le sérieux des compétitions. Certains viennent faire la compétition dans leur sport loisir
(par exemple, Billy Bean, joueur professionnel de baseball, qui fait du tennis), mais la plupart participent
dans le sport qui a marqué leur carrière. Parmi ces sportifs, pour ne parler que des compétiteurs aux JO :
• Judith Arndt, championne du monde et médaille d'argent olympique en cyclisme
• Bruce Hayes, médaille d'or olympique en notation (qui a marqué des records du monde en notation
veterans lors des Gay Games)
• Greg Louganis, médaille d'or olympique en plongeon
• Leigh-Ann Naidoo, joueuse olympique de beach-volley
• Petra Rössner, médaille d'or olympique en cyclisme
• Ji Wallace, médaille d'argent olympique en trampoline
Hors sports olympiques, on remarquera la discipline de la force athlétique, dans laquelle un compétiteur
habitué des Gay Games, Scott Villequette des Etats-Unis, a été champion du monde vétérans, et où Chris
Morgan a remporté plusieurs titres mondiaux ainsi que des records du monde fédéraux. Chris est un exemple
étonnant du pouvoir des Gay Games : pratiquant loisirs, il se décide de se préparer à sa première compétition
aux Gay Games d'Amsterdam en 1998. Il y remporte une médaille d'argent, et se lance dans une carrière
sportive "mainstream" éclatante, tout en participant aux Gay Games et en leur servant d'Ambassadeur
dévoué.
Au sein de la FGG, c'est notre membre IGLA (International Gay and Lesbian Aquatics) qui entretient les
relations les plus poussées avec le sport "mainstream".
Les compétitions de natation aux Gay Games sont homologuées depuis au moins Gay Games III en 1990 à
Vancouver. Ainsi les records établis sont reconnus, qu'ils soient régionaux, nationaux, ou mondiaux. On n'a
pas de souvenir d'un Gay Games au cours desquels un record mondial en natation n'a pas été battu. Mais si
les responsables de la natation à IGLA et la FGG sont vigilants pour pouvoir permettre l'homologation de ces
records, ils n'oublient jamais que le principe fondamental est la participation, et qu'il faut organiser des
compétitions où chacun se sente le bienvenu.
En France, les clubs de natation LGBT sont membres de la fédération nationale, et leurs membres participent
aux compétitions fédérales comme tout licencié. Aux Etats-Unis, les nageurs LGBT sont très visibles dans
les instances nationales, à tout niveau. A titre d'exemple, le président de la fédération de la Californie du sud
est issu du club LGBT de West Hollywood. Au niveau national, il existe au sein de l'United States Masters
Swimming une responsable chargée des rapport avec IGLA. Des nageurs LGBT servent de président de
commission et administrateurs : Anthony Thompson (administrateur), Sean Fitzgerald (président de la
commission réglementation). La coordinatrice natation au sein de la FGG est ancienne présidente de la
commission médicale, et continue de siéger au sein de la commission. Lors des assemblées de la fédération,
jusqu'à 10% des présents sont des personnes issues de clubs LGBT.
Si je cite tant le cas de la natation, c'est qu'il s'agit du sport le mieux "intégré". C'est un modèle parmi d'autres
pour les sports liés à la FGG. Mais pour tout sport, très structuré ou pas, il importe au comité d'organisation
des Gay Games de proposer des équipements et du matériel réglementaires, des officiels qualifiés, des
volontaires expérimentés et efficaces.
Mais avant tout, il s'agit de pouvoir accueillir tout le monde, quel que soit son niveau, du débutant au sportif
de haut niveau : aux Gay Games, la médaille qui l'emporte devant l'or, l'argent, et la bronze, c'est la médaille
de participation.

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