De l`utilité de l`information géographique pour un

Transcription

De l`utilité de l`information géographique pour un
CNIG
DE L’UTILITE DE L’INFORMATION GEOGRAPHIQUE
POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE
« La gouvernance territoriale porte sur les politiques, processus et institutions par lesquels la terre, la propriété et
les ressources naturelles sont gérées. Cela inclut les décisions sur l'accès à la terre, les droits fonciers,
l'utilisation des sols et l'aménagement du territoire. La gouvernance des terres porte essentiellement sur la
définition et la mise en œuvre de politiques foncières durables et l’établissement d’une relation forte entre
l'homme et la terre. Une saine gouvernance de la terre est indispensable pour parvenir au développement
durable et à la réduction de la pauvreté. Par conséquent, elle est un élément clé dans le soutien du programme
mondial, fixé par l'adoption des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). La contribution de la
communauté mondiale des professionnels du foncier est indispensable.
Les mesures d'adaptation au changement climatique devront être intégrées dans les stratégies de réduction de la
pauvreté pour assurer un développement durable. La perspective de gestion des sols et le rôle de la composante
opérationnelle des systèmes d'administration des biens fonciers ont donc besoin d’un haut niveau de soutien
politique et de reconnaissance. »
Land Governance in Support of the Millenium Development Goals, par Stig Enemark, Robin McLaren, Paul
Van Der Molen, Fédération Internationale des Géomètres, Publication N°45, Copenhague, 2009.
Le développement durable a été défini par la
commission Bruntland (1986) comme suit : « Un
développement qui répond aux besoins des
générations du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux
leurs ».
Or les besoins d’aujourd’hui et de demain
comportent toujours une importante dimension
géospatiale, où la terre et la mer sont considérées
comme des ressources, bien évidemment dans le
monde rural, sur le littoral, dans les espaces
maritimes mais aussi dans le monde urbain.
Cette ressource est un bien fini par définition. Il est
soumis à une pression croissante du fait de
l’augmentation de la population mondiale, de son
urbanisation (plus de 50% de la population
mondiale vit aujourd’hui en ville et sur le littoral), et
de ses besoins en produits et en services de toutes
natures : alimentaires, énergétiques, éducatifs,
sanitaires, emploi, etc., tous usages qui ont un
impact direct sur l’utilisation des sols et des
espaces maritimes. Il en résulte un besoin urgent
d’optimiser l’utilisation de ces ressources, ce qui
relève de la responsabilité des hommes politiques,
à tous les niveaux, local, régional, national,
européen et même mondial.
Une telle optimisation ne peut se concevoir sans
une bonne connaissance. Ceci est l’objet même de
l’information géographique : apprendre à mieux
connaître notre terre, du point de vue physique, de
son utilisation, de la propriété qui lui est attachée,
de son sous-sol, de son état environnemental, etc.
Tous éléments qui nécessitent observation et
cartographie.
Or, aujourd’hui, l’humanité dispose des outils les
plus perfectionnés qu’elle ait jamais créés pour se
procurer une somme considérable d’informations
sur notre planète : satellites, caméras numériques,
outils laser, outils de positionnement, etc. Ces outils
permettent, entre autres, de surveiller le
changement climatique et ses effets, de
photographier la terre à intervalles réguliers pour en
connaître l’évolution (villes, forêts, océans,
côtesagriculture, etc.), ou encore de prévenir les
risques et mesurer l’impact d’une catastrophe
naturelle, de fournir un positionnement précis à
toute personne ou tout véhicule disposant d’un GPS
ou équivalent, etc.
Quelle est l’utilité pratique de ces outils
sophistiqués ?
Tout d’abord, l’observation de la terre et la
cartographie sont des outils d’aide à la décision,
capables d’agréger des informations différentes
mais pertinentes sur un territoire et dotées d’un
pouvoir de communication considérable. Ces outils
sont indispensables à l’aménagement des
territoires, dont ils permettent de connaître le passé,
de mieux en connaître le présent et de préparer
l’avenir :
- en zone urbaine, ils permettent de surveiller
l’expansion urbaine, de créer des règles
Groupe « Relations internationales » - Résumé des études et documents réalisés entre 2008 et 2011
CNIG
-
-
-
-
-
d’urbanisme, de prévoir l’éventuelle extension
de la ville, avec les services qui doivent
l’accompagner ; ils permettent également de
surveiller l’extension d’éventuelles nuisances
(bruit, pollutions diverses…),
en zone rurale, ils permettent de surveiller
l’utilisation des sols, et de croiser les
informations recueillies avec les déclarations
des exploitants (Politique Agricole Commune) ;
ils permettent de diagnostiquer les besoins
précis de certaines exploitations et de pratiquer
une agriculture moins polluante (agriculture de
précision)…
il faut souligner l’importance du cadastre,
remarquable source d’information sur la
propriété foncière, et donc de sécurisation des
investissements fonciers, et de revenus fiscaux
pour l’État et les collectivités territoriales,
en sous-sol, ils permettent de cartographier les
réseaux
(transports
urbains,
eau,
assainissement, électricité, etc.) sans oublier
les mines et les carrières…
partout, ils permettent de prévenir les risques et
d’étudier les effets d’éventuelles catastrophes
naturelles ou industrielles, ainsi que les moyens
à mettre en œuvre pour en minimiser les
impacts,
ils constituent également le support
indispensable à la connaissance des milieux
naturels, à l’inventaire et à la protection de la
biodiversité, à l'identification et la protection des
réservoirs de biodiversité et des corridors
écologiques, à la bonne gestion des ressources
en eau et à celle des mers et océans.
Ensuite, ils sont créateurs de richesse économique,
étant présents dans de nombreux secteurs
d’activité. Cette croissance s’appuie sur trois
éléments :
- les innovations technologiques, par exemple
les systèmes d’information géographique
disponibles sur la toile, les cartes électroniques
et le positionnement continu grâce au GPS ou
équivalent qui permet d’ajouter un élément
nouveau à la carte, la position d’un véhicule ou
d’une personne ; ceci est particulièrement
important pour des secours d’urgence (suivi
des ambulances, localisation des victimes,
etc.), sans négliger les utilisations moins
spectaculaires, mais non moins importantes,
d’identification d’itinéraire, ce qui permet de
-
-
-
créer de nouveaux services (livraison de biens
et de services à domicile) – et ainsi de créer de
nouveaux emplois - , et de gagner un temps
précieux. Egalement, l’intégration dans un
téléphone portable d’un accès Internet, de
bases de données géographiques et du GPS
ouvre la voie à des développement
considérables. L’information géographique est
très présente dans les transports,
le cadre législatif, avec plusieurs textes comme
la convention d’Aarhus, la directive INSPIRE et
la directive sur la réutilisation des données
publiques, rend désormais obligatoire d’ouvrir
l’accès aux données du domaine de
l’environnement pris dans un sens large,
la normalisation internationale offre aux
industriels des perspectives de développement
stabilisées.
…
Enfin, on ne peut omettre le fait que la diffusion de
l’information géographique au grand public est
également susceptible de fournir les mêmes outils
d’aide à la décision et d’accès à l’information à la
société civile (Geoportail, Google Earth,…), et donc
renforcer sa capacité à intervenir sur les choix
relatifs à l’aménagement du territoire, ou même à
créer ses propres cartes thématiques ; ce sont donc
autant d’outils susceptibles de relier les hommes et
les territoires.
Ainsi, de façon très pratique, ces outils sont
mobilisés dans les démarches du développement
durable, sur chacune de ses trois composantes,
l’écologie, l’économie et le social. De plus, ces
domaines ne convergeant pas toujours vers les
mêmes centres d’intérêt et ayant parfois des
difficultés à cohabiter et évoluer de concert,
l’utilisation d’un même vocabulaire géographique
par les acteurs, permettant de décrire et d’anticiper,
est une condition nécessaire. Les méthodes ellesmêmes et démarches mises en œuvre par ces
outils géomatiques sont porteuses d’appui au
dialogue : partenariats, partages de données,
concertation.
La description spatiotemporelle de la Terre se doit
d’être partagée par tous les acteurs du
développement durable. L’information géographique
en est au cœur.
Groupe « Relations internationales » - Résumé des études et documents réalisés entre 2008 et 2011