Profession de foi pour une candidature à la Direction de l`UFR STS
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Profession de foi pour une candidature à la Direction de l`UFR STS
Profession de foi pour une candidature à la Direction de l’UFR STS 1- Pour un bilan sans complaisance de l’état actuel de la Faculté des Sciences La Faculté des Sciences reste la composante la plus forte de l’Université du Maine. Avec environ 2 500 étudiants en présentiel et près de 4 000 en incluant les doubles inscriptions (CPGE, IFSI, etc) et les co-diplomations (dont celles avec Sfax), l’UFR STS regroupe donc près de 40 % des étudiants inscrits à l’Université du Maine. C’est dans cette composante que -, la recherche est la plus fortement implantée -, qu’il y a le plus de soutenances de thèses (environ les deux tiers) -, que les budgets recherche sont les plus importants, ainsi que les échanges à l’international (étudiants de Masters, Professeurs invités, etc) sont les plus nombreux. La structuration en 7 Départements (Mathématiques, Physique, Chimie, Informatique, Sciences de la Vie, Sciences de la Terre, STAPS) est ancienne mais pertinente. Avec 130 collègues statutaires, dont près de 110 EnseignantChercheurs et plus de 20 Professeurs du secondaire (PRAG, PRCE, PREPS), La Faculté des Sciences du Mans reste de dimension moyenne au niveau national. Pour autant, cette composante de l’Université du Maine est dynamique, et elle dispose d’atouts qui sont indéniables. On peut par exemple citer, la souplesse liée à une structure de taille moyenne, la cohésion des équipes pédagogiques, l’accueil personnalisé des étudiants, le dynamisme des équipes de recherche, la présence d’agents CNRS (chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs). 2- Pour une poursuite équilibrée des actions de la précédente équipe Le précédent Directeur a su mener à bien une politique de développement équilibré de l’ensemble des Départements, tout en aidant à développer les secteurs les plus moteurs, notamment en recherche (Acoustique, Sciences des Matériaux, Sciences de l’Information, Mathématiques Appliquées). Des redéploiements de postes ont été proposés dans certains cas pour renforcer certaines disciplines, tout en veillant à ne pas trop affaiblir les autres domaines. Cette politique de redistribution des moyens humains est certainement à poursuivre dans la mesure du possible. Une politique volontariste a été menée par la Direction de l’UFR STS, sous l’impulsion de son Directeur et du co-directeur RI pour développer au mieux les accords d’échanges internationaux, notamment en direction de la Chine, de l’Ukraine et de la Russie, des pays du Maghreb (y compris le programme de co-diplomation avec Sfax), du Cameroun, etc. C’est grâce à cette vision du développement à l’international que les flux en Master ont pu être stabilisés, puis renforcés. Cette action a réellement été vitale dans certains secteurs dont le domaine des Sciences des matériaux (physique et chimie). Cet effort a vocation à être maintenu, tout en évitant de trop se disperser, ce qui aurait pour conséquence une certaine démotivation des collègues. Il faudra veiller à renforcer les programmes d’échanges les plus fructueux (ceux par exemple qui apportent le plus d’étudiants), au détriment des actions qui consomment beaucoup d’énergie pour peu de résultats tangibles. C’est donc l’efficacité qui doit guider nos pas dans ce domaine (mais dans les autres aussi), et nous devons toujours effectuer les bilans des actions menées. 3- Pour une ambition raisonnable au service de l’ensemble des personnels et des usagers L’action du nouveau Directeur et de la prochaine équipe s’inscrira tout à fait dans la continuité de ce qui a été réalisé au cours de la dernière décennie. Les enjeux de développement à l’international restent centraux pour l’UFR STS, en vue d’alimenter nos filières de Master et nos programmes Doctoraux. Nous devons continuer les efforts pour attirer les étudiants primo-entrants, les accueillir au mieux, les aider à grandir « scientifiquement », les accompagner dans leur projet professionnel et humain, les fidéliser et leur donner un sentiment d’appartenance à un établissement qui se préoccupe en profondeur de leur avenir. Nous devons aussi attirer les étudiants par la suite, notamment dans les cursus de Licences professionnelles, en Master et en Doctorat, en visant systématiquement l’excellence dans nos rapports avec les usagers étudiants, à la fois sur les plans académiques, scientifiques et humains. Les objectifs sont aussi que tous les personnels de l’UFR STS puissent s’épanouir dans leur activité professionnelle, en donnant un réel sens à leur investissement quotidien. Nous formons une petite collectivité, dans laquelle nous avons tous un rôle à jouer, essentiel pour le bon fonctionnement de la Faculté des Sciences. La Scolarité est primordiale, et nous veillerons à ce que les moyens humains y demeurent importants, car ce service doit rester au plus près des étudiants (en clair, nous sommes opposés à l’idée d’une Scolarité centralisée sur l’université, cause d’éloignement et d’exclusion potentielle). L’administration et les services financiers de l’UFR sont tout aussi importants, et leurs personnels effectuent leurs difficiles missions avec abnégation. Nous sommes opposés à ce que les services centraux se développent au détriment de ce qui existe dans les composantes, toujours au plus près des usagers, apportant souplesse et soutien. Les personnels techniques, d’accueil et de ménage nous aident aussi à accomplir nos missions dans de bonnes conditions matérielles. Il faut conserver le dispositif actuel, quitte à l’améliorer lorsque c’est possible et nécessaire. Nous envisageons, pour l’ensemble des personnels non enseignant, qu’un (ou plusieurs) référents(s) puisse(nt) être désigné(s) pour représenter leurs collègues auprès de la Direction de l’UFR, pour des contacts informels en dehors des réunions du CA, en cas de besoin. 4- Pour une gouvernance maîtrisée et des procédures simples Les dossiers sensibles pour notre composante ne manquent pas (désintérêt croissant pour les études scientifiques, baisse des effectifs et des budgets, Mastérisation absurde pour la formation des professeurs des collèges et des lycées, affaiblissement programmé des composantes, bureaucratie croissante, politique de recherche marginalisée pour les « petits » établissements, etc). Face à ces difficultés, en relation avec les restructurations lourdes en cours (PRES, Equipex, Labex, Idex, Grand emprunt, etc), il est crucial de recentrer nos missions sur leurs aspects de base : Enseignement et Recherche, et de ne pas se laisser distraire par les sirènes de la « novlangue » universitaire. Le maître mot est l’excellence dans tous les dispositifs proposés. Nous devons y substituer notre vision de cette excellence, recentrée sur nos missions essentielles : excellence pour l’enseignement, et excellence pour la recherche. En terme de formations, nous devons proposer les meilleurs cursus possibles constitués par les meilleurs cours que nous pouvons proposer aux étudiants, sous la forme la plus appropriée (présentiel, alternance, à distance ou autre), cohabilitations ambitieuses (mais réalistes), un peu comme ce que nous avons su construire avec Sfax. Excellence aussi pour la recherche, mais à la dimension de ce que nous pouvons faire localement et en collaboration avec des centres ayant une vision similaire (ou complémentaire) à la nôtre. La réputation de notre recherche n’est pas liée uniquement aux moyens, aux Instituts, aux mégastructures, etc, même si tout cela peut amplement contribuer aussi à la réussite de nos entreprises, mais aux idées que nous avons, à l’excellence des collègues que nous recrutons, à la qualité des articles scientifiques que nous écrivons, à l’intérêt des collaborations que nous développons, etc. Restons modestes, opiniâtres et concentrés sur ce que nous voulons construire collectivement à la Faculté des Sciences & Techniques, à la fois en enseignement et en recherche, et ce sera déjà très bien, même si nous n’attirons pas de prix Nobel, et même si nous restons quasi-invisibles depuis Shangaï ou d’ailleurs. 5- Pour des rapports apaisés mais sans concession avec les services centraux Il est crucial que des rapports apaisés puissent exister entre les services centraux et les composantes. Par le passé, nous avons noté un certain nombre de conflits ou de désaccords sur des points centraux tels que : politique budgétaire, UB recherche, relations internationales et liens avec les RI, offre de formation et relations avec le CEVU, exemple du DUFOS, CRL, etc. Il est clair que l’UFR STS doit œuvrer dans la mesure du possible pour éviter des polémiques stériles, mais pour autant, il faut reconnaître que les relations avec les services centraux ne sont pas toujours aisées. La lecture que nous faisons de cette situation, est liée à une mauvaise interprétation de la loi LRU (Loi de Responsabilité des Universités) et du passage aux RCE (Responsabilités et Compétences Elargies) à l’Université du Maine. C’est vrai que dans l’esprit du législateur, la loi LRU devait quelque part être un outil de « mise au pas » des universitaires français, le Président d’université devenant un « Préfet – Proviseur ». Pour autant, il existe des marges de manœuvre, et il n’est pas utile de s’engouffrer dans les aspects les plus négatifs de la loi, tout en ignorant ce qui peut en être positif, voire aménagé. Tout dépend bien entendu de la volonté « politique » de l’équipe de Présidence, soit de tout centraliser (budgets, personnels), et de tout cadrer et contrôler, ou bien de proposer une gouvernance davantage décentralisée. Pour ma part, je fais une lecture très souple des exigences de cette loi, et je pense qu’il est important de ne pas « asservir » les composantes au profit d’une politique d’établissement pointilleuse et inutilement rigoriste. Finalement les questions posées sont très simples, même si les réponses à fournir sont parfois complexes : Quelles doivent être les relations entre services centraux et composantes ? Quelle doit être l’autonomie organisationnelle des composantes dans le respect du texte de la loi LRU et de ses décrets d’application ? Il faut conserver une réelle autonomie au sein des composantes, car c’est là que s’effectue le réel travail de l’université au service des usagers (et en premier lieu, les étudiants), sa mission de service public, c’est-à-dire ses tâches fondamentales : enseignement, recherche et administration de base. Tout centraliser est forcément contre-productif. Par contre, les services centraux doivent apporter une réelle valeur ajoutée, ce qui est le cas lorsqu’ils fonctionnent de manière optimale (ou à défaut correcte), ce qui n’est pas vérifié pour tous à l’heure actuelle. En fait, il faut arriver à construire une réelle synergie entre niveau local et niveau central, ne pas dupliquer en plus mal ce qui existe déjà (notion de redondance), mais au contraire développer de nouveaux services qui sont réels, au bénéfice des usagers. Les exemples de dysfonctionnements dans un passé récent ne manquent pas, et il n’est pas utile de s’étendre ici davantage. En bref, la nouvelle équipe de direction militera un peu dans l’esprit des listes OCR (ouverte, collective et raisonnable) pour que l’UFR STS conserve son autonomie, notamment budgétaire et en moyens de personnels administratifs, pour pouvoir répondre au mieux à ses missions de base. Les co-directeurs seront connus par la suite, mais des discussions préliminaires sont déjà engagées, et la trame de l’équipe de direction est à peu près connue. Le CV du candidat est consultable sur sa page personnelle http://www.univ-lemans.fr/~bcasta/, et il peut être envoyé sur simple demande. Pour cette candidature individuelle, mais placée dans le sens du bien commun, Cordialement Le Mans, le 20 avril 2011 Bernard CASTAGNÈDE Professeur, Université du Maine