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Décoration et Architecture Décoration et Architecture Marjolaine Poncet «En Provence, ma peinture est plus sereine» Amoureuse de l’Inde, Marjolaine Poncet, épouse de l’avocat genevois Charles Poncet, peint des miniatures inspirées du Kama-sutra. Son exposition «Rêveries indiennes» est à voir jusqu’au 24 juin à la galerie Horizon, à Genève. 24 N u m é r o 8 J u i n – A o û t 0 7 25 Décoration et Architecture Le Chariot. La Vie. D’ un coup de pinceau, Marjolaine Poncet fait revivre l’érotisme de l’Inde du XVIe siècle. Ses miniatures de la période moghole, qui coïncide avec «l’âge d’or du Kama-sutra», précise-t-elle avec un sourire complice, charment par leur finesse d’exécution. Le délié d’un geste, l’arrondi d’une hanche… C’est le règne de la sensualité douce et romantique, mais parfois aussi forte et presque crue. Choquant? L’idée amuse l’artiste: «Il n’y a rien de dérangeant dans ces tableaux. On voit des corps enlacés, mais on sent surtout la force de l’amour». En Provence, où elle vit une partie «C’est surtout le cadre qui donne vie à mon œuvre» 26 Décoration et Architecture N u m é r o 8 La Chasse au faucon. de l’année, Marjolaine Poncet peint dans cette lumière si particulière qui a tellement inspiré Cézanne. «Ici, je suis plus sereine qu’à Genève. Je suis seule dans mon atelier, je prends mon temps. Ma peinture est plus gaie et plus accomplie». En effet, l’artiste ne se contente plus de reproduire fidèlement d’anciennes miniatures comme lors de ses premières expositions, mais ose une interprétation plus personnelle. «Si j’ai le sentiment que le personnage est heureux, je lui fais un visage souriant. Peu importe qu’il ait un air grave sur la miniature d’origine». C’est d’abord le cadre qui donne vie à l’œuvre. «Le sujet de ma peinture et les couleurs dépendent de lui, ditelle. Je choisis surtout des cadres anciens indiens, mais je ne m’enferme pas dans un style. J’ai trouvé, par exemple, un très beau cadre de la période napoléonienne. Je chine dans les brocantes, surtout en Provence, et j’achète sur des coups de cœur. Ensuite, je cherche les motifs et les couleurs. Ma démarche est instinctive. Avec un cadre doré, je vais utiliser des teintes chaudes». Une recherche perpétuelle d’harmonie qui se teinte parfois de couleurs audacieuses. «J’avais utilisé un vert pétant. C’était complètement nouveau. J’étais très fière de moi, se souvient en riant Marjolaine Pon- Le Fantasme. cet. J’ai montré le tableau à ma galeriste et à quelques amis, qui n’ont pas vraiment été emballés. Alors j’ai repris mes pinceaux et j’ai changé la couleur. Finalement, j’avoue qu’ils n’avaient pas tort». Chaque tableau, l’artiste le peint comme s’il allait rester le sien. «Je me dis que s’il ne trouve pas preneur, il ira chez moi, dans mon salon ou une autre pièce. Et j’ai beaucoup de place en Provence!». n Jean Varela Galerie Horizon 501, rte d’Hermance, Hermance, Genève «Rêveries Indiennes» Jusqu’au 24 juin J u i n – A o û t 0 7 27