Apport de la télédétection et des systèmes d

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Apport de la télédétection et des systèmes d
Apport de la télédétection et des systèmes d'informations
géographiques à la cartographie de l'évolution des espaces
urbains et périurbains : cas du delta de la Mejerda
(Tunisie)
SAMAALI Hamouda§, OMRANE Mohamed Naceur§, RABIA Mohamed Chedly§.
§ Unité de recherche, Géomatique des Géosystèmes (02/UR/10-01), Faculté des Lettres des
Arts et des Humanités, Campus universitaire de la Manouba, 2010
[email protected]
Mots clés : Télédétection et SIG – cartographie – dynamique urbaine et périurbaine – delta de
la Mejerda.
1. Introduction :
Le delta de la Mejerda est l'une des régions les plus peuplées et les plus densément occupées
actuellement en Tunisie. Elle constitue un couloir de transition qui subit sans doute
l'influence des deux métropoles avoisinantes; le Grand Tunis et Bizerte. L'installation
humaine dans la zone est relativement ancienne. La fondation d'Utique comme première ville
et pôle commercial en "LOBYE" vers 1101 avant J.C. par les Phéniciens, a beaucoup
influencé l'évolution de l'occupation du sol du delta (déjà en phase de genèse).Les différents
sites archéologiques du delta, constituent « les témoins d’une vie urbaine active dans
l’Antiquité » (CHERIF A., 1995). Au début du XXème siècle, Le recul de mortalité, l'exode
rural vers les grandes villes ainsi que leurs environs, sont des caractères qui marquent la
période coloniale. Ils se conjuguent avec la généralisation de l'automobile (BELHARETH T.,
1990), ce qui a éclaté la ville traditionnelle de ses remparts, favorisant ainsi, une extension
spatiale multidirectionnelle (GONZALEZ M., 2001)
Le présent travail cherche à étudier et suivre l’extension spatiale du bâti, déterminer les
tendances et les caractéristiques, ainsi que les conséquences sur l’environnement. De même,
déterminer les facteurs essentiels qui ont favorisé cette extension spatiale tout en mettant
l'accent sur l'influence des métropoles avoisinantes. Cette étude suppose le recours aux
différents outils de la géomatique. Ces derniers offrent une aide incontournable pour la
cartographie et le suivi de l’extension urbaine et périurbaine selon différents niveaux
d’observations.
2. Présentation générale du delta de la Mejerda :
Située dans la basse vallée de la Medjerda, le delta s’étend sur une superficie totale
d’environ 1310 km2 (131000 hectares), y compris 30,2 km2 (3020 hectares) pour le complexe
lagunaire de Ghar El Melh et 35,22 Km2 (3522 hectares) pour la sebkha de l’Ariana . Il se
situe à l’extrémité Nord-Est de la Tunisie, bénéficie d'une position géographique privilégiée
par rapport au reste du pays, avec une large ouverture sur la Méditerranée (15 km, côté EST).
Le delta de la Mejerda est une région très basse, lacustre et marécageuse au centre, assez
accidentée autour de l’agglomération de Tunis (JAUZEIN A., 1967), formée de collines
escarpées, de grandes dépressions lacustres et de plaines alluviales. Il constitue une zone de
subsidence très basse où, malgr é l’importance de l’alluvionnement, les dépressions lacustres
d’eau douce ou « Garaâ », les sebkhas d’eau salée et les marécages occupaient encore
d’importantes superficies (OUESLATI A., 1999).
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3. Des approches thématique et méthodologique complémentaires :
L’étude de l'extension spatiale des espaces urbains se révèle possible, notamment par
l’intégration des techniques cartographiques et des données spatiales et par l’apport des
systèmes d’informations géographiques (SIG). Pour cela, on a procédé à la numérisation et à
l’harmonisation des documents existants, par la suite, on a établi une confrontation avec la
vérité terrain, afin de réaliser une enquête socio-économique assez détaillée et localiser
l’extension du bâti à l’aide d’un GPS. L’ensemble des documents a été géo référencer pour
pouvoir superposer les données. Dans un premier temps, on a géo référencé les cartes
topographiques selon les coordonnées indiquées par le quadrillage de la carte, le système de
projection utilisé pour tous les documents étant le conique conforme (Lambert Nord Tunisie).
Le processus de géo référencement pour les photographies aériennes et les images
satellitaires, ainsi que pour les extraits Google Earth © (THRS), consiste à déterminer des
points référentiels (amer) de position connue avec exactitude dans les deux systèmes de
référence d’une part, celui de la photo aérienne, de l’extrait Google Earth©, ou de l’image
satellitaire et d’autre part celui de la carte topographique (SAMAALI H., 2004). La deuxième
étape a consisté à mosaïquer les cartes topographiques et les photographies aériennes
corrigées par groupe de deux. Ce travail a permis de vérifier l’existence d’éventuels
décalages entre les bordures des documents corrigés. La dernière étape a consisté à numériser
les documents c’est-à-dire à récupérer la géométrie des objets. Cinq dates on été retenues
(1950, 1982, 1988, 1999 et 2007) pour caractériser l’extension spatiale des villes et des autres
localités. En effet, les cartes topographiques à la 1/50000 ont servi de base pour caractériser
l’état du bâti en 1950. Les cartes topographiques à la 1/25000 sont plutôt utilisées pour la
date 1982. Fournies par l’Ecole Normale Supérieure de Paris, dans le cadre du projet de
coopération universitaire avec la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la
Manouba, les images Spot ont été utilisées pour délimiter le bâti respectivement pour les
années 1988 et 1999. Afin de maîtriser la fiabilité des résultats, des traitement de bases ont
été réalisées principalement à l’unité de recherche Géomatique des Géosystèmes
(compositions colorées, classifications dirigées, comparaison des classifications et détection
des changements). Ces traitements ont été effectuée à l'aide des logiciels de systèmes
d’informations géographiques notamment ; Arc info, Arc view, Idrisi et Envi, pour affiner et
mieux présenter les cartes, on a utilisé Corel draw et Adobe Illutation.
Bibliographie
BELHARETH T., 1990, Le transport collectif dans les grandes villes tunisiennes, Sousse,
Sfax et Tunis. Publications de la Faculté des Lettres de la Manouba, 360 p .
CHERIF A., 1995,
La basse vallée de la Médjerda : Du développement local au
développement par l’Etat. Revue Peuples Méditerranéens, N° 72-73, pp. 67-83.
GONZALEZ M., 2001. Périurbanisation et métropolisation en Espagne. BRG, n°1, 236 p.
JAUZEIN A., 1967. Contribution à l’étude géologique des confins de la Dorsale
tunisienne. Anales des Mines et de la Géologie, n° 22, 470 p.
OUESLATI A., 1999. Les inondations en Tunisie. Impression d’ ORBUS, 206 p.
SAMAALI H., 2004. L’impact de l’autoroute Tunis-Bizerte sur le payasage : Application de
l’approche géomatique à certains points clés. Mémoire de DEA, Faculté des Lettres des
Arts et des Humanités de Manouba, 130 p
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