Resume succint de l`histoire de la Catalogne

Transcription

Resume succint de l`histoire de la Catalogne
RÉSUMÉ SUCCINCT
DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Présentation
Lorsque les hommes de la Renaissance Catalane,
en plein XIXème siècle, se sont donné pour objectif de revitaliser l’identité catalane mise à mal
par tant d’années de centralisme anti-catalan,
un de leurs objectifs prioritaires fut de faire revivre le passé de la Catalogne. Ainsi, les études
historiques ont-elles occupé une place particulière dans la vie culturelle et politique. Il s’agissait
alors de briser le silence dont les gouvernements
espagnols, depuis 1714, avaient recouvert, tant au
niveau éducatif qu’au niveau culturel, la culture
catalane et avec elle, l’histoire de notre pays.
Du point de vue de l’oubli et de la répression,
quelque chose de plus grave encore que ce qui
s’était produit après la défaite de 1714, restait encore à venir. En effet, à partir de 1939, le régime
franquiste se montra encore plus cruel envers la
Catalogne. Il ne s’agissait plus seulement de faire
silence autour de l’histoire, la langue et la culture
catalanes, mais bien d’installer une persécution
systématique et sans limites. Certes, les choses
ont changé avec l’avènement de la démocratie et
de l’autonomie en 1978 et 1980. Elles ont changé, oui, mais pas assez. Les lacunes se sont perpétuées et la méconnaissance de l’histoire catalane sévit encore dans de larges secteurs du pays.
Alors qu’il paraissait acquis que sous l’égide du
ministère de l’Education des différents gouvernements de la Generalitat depuis 1980, l’histoire
catalane allait retrouver définitivement la place
qui est la sienne, une vague anti-catalane centraliste, venue de Madrid a envahi les manuels
pédagogiques catalans. Tout ce qui contribue à
pallier cette méconnaissance que les différents
plans éducatifs ont échoué à enrayer, et à résister à cette nouvelle agression, est bienvenu. De ce
point de vue, la synthèse de l’histoire de la Catalogne qu’a réalisée Joan Amorós s’avère très positive. Elle ne s’adresse pas aux spécialistes mais, et
c’est bien plus important, à tous les citoyens de
Catalogne et du monde entier qui veulent savoir
d’où nous venons, découvrir que la Catalogne a
été pendant des siècles un pays indépendant, que
nous avons eu des institutions gouvernementales
propres, un droit différent de celui de nos voisins,
des Corts qui édictaient les lois en vigueur dans
le pays et que tout cela a été perdu à cause d’une
guerre dont les vainqueurs ont annihilé la structure d’état que possédait la Catalogne et mis fin à
l’indépendance du pays. Du fait que depuis 1714
jamais personne n’a autorisé le peuple catalan à
exprimer s’il souhaitait ou non un retour à la situation politique d’avant la défaite, il est parfaitement légitime de dire que la Catalogne est encore
un pays occupé.
Trois cents ans après cette défaite, malgré les
avancées réalisées, la lutte pour notre survie nationale n’est pas terminée. Elle exige un engagement optimal de la part de tous ceux qui aspirent
à faire de la Catalogne un pays normal parmi
tous les pays du monde. Cette année 2014, pourrait bien, en ce sens, marquer un tournant décisif
pour notre histoire nationale. Cela dépend des
Catalans et seulement des Catalans.
Jaume Sobrequés i Callicó
Professeur émérite d’Histoire catalane
de l’Université Autonome de Barcelone
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RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Introduction
Le propos de ce résumé succinct est de faciliter
la connaissance de l’histoire de la Catalogne en
mettant en évidence ses axes les plus essentiels,
afin que les contributions qui constituent ce livre
puissent être mises en contexte.
De fait, notre histoire est une suite d’avancées, de
régressions et de redressements. C’est grâce aux
avancées et aux redressements que notre peuple
a réalisé des apports significatifs pour l’humanité
et a pu subsister jusqu’à nos jours.
Au fil du temps, nous pouvons identifier les étapes
suivantes : les prolégomènes qui vont de la préhistoire à l’invasion musulmane, puis la genèse et la
structuration de l’identité collective, des débuts de
la reconquête jusqu’à Pierre le Catholique. Alors
survient la première régression avec la bataille de
Muret et l’avortement de l’état occitano-catalan
en gestation, suivie du premier redressement qui
voit la conquête de Majorque et de Valence et
l’expansion méditerranéenne. Nous arrivons ensuite à la deuxième régression, une longue période
qui englobe les désastres de la dernière épidémie
de peste noire, la guerre des Faucheurs (avec
l’annexion par la France du Roussillon et d’une
partie de la Cerdagne) et la guerre de Succession
d’Espagne (avec la perte des libertés nationales).
En toute logique, nous entrons alors dans le deuxième redressement avec le temps prometteur de
la Renaissance catalane (Renaixença) au XIXème
siècle, bientôt anéanti par la troisième régression
qui embrasse toute l’époque franquiste avec la
persécution la plus dure jamais subie par notre
peuple et sa culture. Nous voilà donc au dernier
quart du XXème siècle et aux premières années du
XXIème siècle, donc au troisième redressement, qui
va de la restauration progressive des institutions
de gouvernement autonome à nos jours.
A partir de là, c’est nous qui faisons l’histoire.
Effectivement, nous nous trouvons à un moment
clé : la consolidation de l’Union Européenne et un
respect croissant des droits individuels et collectifs semblent constituer un environnement plus
favorable.
Dans notre aire géographique se dessine un arc de
développement économique qui englobe toute la
Méditerranée nord-occidentale. Au sein de cet
arc la Catalogne et l’espace occitano-catalan sont
appelés à prendre de plus en plus d’importance.
Initier avec le nouveau millénaire, un troisième
redressement qui soit aussi une avancée définitive et effacer pour toujours l’ensemble des reculs
antérieurs est aujourd’hui à notre portée.
Il dépend de nous et des efforts que nous y consacrerons que ce rêve se réalise.
Avec ce résumé, nous voulons rendre hommage
à notre grand historien Ferran Soldevila. Nous
espérons que sa lecture nous aidera, en tant que
Catalans, à réfléchir et à décider de faire de cette
troisième avancée une réalité. Et permettra aux
citoyens du monde entier de comprendre plus
facilement les aspirations de notre peuple.
La colonisation grecque
Les Grecs s’établissent en différents points de
notre côte entre le VIIIème et le VIème siècle avant Jésus-Christ. Plus particulièrement à Rhode (Roses)
et Emporion (Empúries). Leur influence sur la
culture ibérique fut déterminante.
Les Ibères
La culture ibère se manifeste (à son apogée) entre
le milieu du Vème siècle et le IIIème siècle avant Jésus-Christ.
Elle se caractérise par une intensification de la vie
urbaine, l’usage du fer comme métal de base, la
fabrication de la céramique, l’adoption d’un système d’écriture particulier, des créations picturales ou sculpturales remarquables, l’apparition
d’une économie monétaire et de l’incinération
des morts. La civilisation ibère s’étendait sur
toute la côte méditerranéenne, de Murcie au delta du Rhône.
Aspect important de notre géographie, qui a
d’ailleurs exercé une influence prépondérante sur
notre histoire, les Pyrénées orientales n’ont jamais été une frontière. Les cols des Albères, le col
de la Perche, celui de la Quillane et d’autres sont
faciles à traverser toute l’année. Cela a permis
qu’au fil du temps, une même civilisation occupe
les deux versants des Pyrénées.
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APPORTS CATALANS UNIVERSELS
L’invasion carthaginoise
Dans leur lutte contre Rome lors des guerres puniques, les Carthaginois envahirent les terres des
Ibères à la fin du IIIème siècle avant Jésus-Christ.
Le général carthaginois Hannibal soumit une
grande partie des tribus ibères après avoir attaqué et détruit Sagonte (219 av J-C).
lida entre le Ier et le IIIème siècle de notre ère. Au
commencement, il y eut des persécutions et des
martyrs mais l’Empire romain finit par accepter la
nouvelle religion.
La hiérarchie ecclésiastique imita alors l’organisation de l’Empire et divisa la chrétienté en pa-
Après leur débarquement à Empúries (218 av J-C)
les Romains les chassèrent définitivement de tout
le territoire.
CELTES
IBER
S
BASCONS
MASSALIA
RHODE
EMPORION
Extension de l’Empire romain
TARTESSIS
HEMEROSKOPEION
roisses, évêchés et archevêchés, dont la plupart se
sont maintenus jusqu’à nos jours.
La domination wisigothe
La romanisation
De la fin du IIIème à la fin du IIème siècle, les Romains
dominèrent l’ensemble des terres englobant les
pays qui sont encore aujourd’hui de langue catalane et occitane.
Ils nous ont légué la langue, le droit, l’agriculture, l’élevage, l’industrie (en particulier le tissage
du lin) et le commerce. Ils nous sont apporté leur
art (un reflet de l’art grec) et lancé de grands travaux publics : amphithéâtres, théâtres, cirques,
thermes, ponts, aqueducs et autres édifices.
Ils ont construit de grandes voies de communication comme la Via Augusta et la Via Domitia et
ont fondé ou refondé des villes et des cités (parmi lesquelles Tàrraco, l’actuelle Tarragone, Barcelone et Valence) donnant à la vie urbaine une
grande expansion.
La christianisation
Les religions indigènes ont disparu sous l’influence du culte des dieux et des empereurs
romains, mais plus tard, ces cultes romains disparurent à leur tour devant l’implantation croissante du christianisme. Le style de vie chrétien
prit rapidement racine sur nos terres et se conso-
Les Wisigoths étaient les plus civilisés des barbares germaniques qui envahirent l’Empire romain. Au début du Vème siècle ils ont occupé une
grande partie de l’actuelle Occitanie et également
de la péninsule Ibérique.
La capitale initiale était Toulouse, mais aprés en
avoir été chassés par les francs, ils la transfèrent à
Narbonne, puis à Barcelone et pour finir à Tolèdo.
Une partie des terres actuellement de langue catalane et la Septimanie furent le théâtre de nombreuses révoltes et tentatives destinées à former
un royaume distinct de la monarchie de Tolède.
L’invasion et domination musulmanes
Les musulmans envahirent la péninsule Ibérique
et la Gaule méridionale au début du VIIIème siècle.
En Occitanie et dans la Vieille1 Catalogne, l’occupation fut de courte durée mais elle fut capitale
dans la mesure où elle favorisa, lors de la Reconquête, l’apparition d’états chrétiens indépendants.
Très vite, l’Occitanie et la Vieille Catalogne firent
partie de l’empire carolingien ce qui les différencie totalement du reste des royaumes chrétiens
hispaniques.
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RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
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La domination wisigothe
L’Empire carolingien au début du IXème siècle
Les terres catalanes furent cependant un point
focal de transmission des avancées de la culture
arabe vers le reste de l’Europe.
tel en 732. Narbonne fut reprise en 759, Gérone en
785 et Barcelone en 801. Les territoires reconquis
furent érigés en comtés et repeuplés par des populations venues d’Occitanie; c’est la raison pour
laquelle tant de noms de lieu sont semblables de
part et d’autre des Pyrénées.
La reconquête
Beaucoup d’habitants de la Vieille Catalogne, fuirent l’invasion musulmane en s’établissant sur
des territoires encore libres ou en Occitanie d’où
leurs descendants revinrent dès que fut amorcée
la reconquête franque.
Il faut souligner que la reconquête des terres occitanes et catalanes est une reconquête franque
alors qu’ailleurs dans la péninsule Ibérique il
s’agit d’une reconquête wisigothe.
Nos terres bénéficièrent directement de l’organisation administrative sociale et ecclésiastique,
mais aussi de la renaissance culturelle mise en
place par Charlemagne. Cette appartenance à
l’Empire carolingien détermina un plein développement du système féodal en Catalogne à la différence des autres terres ibériques.
Les comtés catalans, Guifred le Velu
Les premiers comtés catalans furent le Roussillon,
la Cerdagne, Empúries, Urgell, Osona, Gérone et
Barcelone. Les deux Pallars et la Ribagorça appartenaient aux comtes de Toulouse.
Poitiers
732
Lyon
732-743
Toulouse
721-767 Nimes
725-752
Saragossa
714
Narbona 720-759
Girona 718-785
Barcelona 716-801
Toledo
711
Tarifa
711
Conquête musulmane
Reconquête franque
La conquête musulmane
et la reconquête franque.
La reconquête franque contribua à resserrer les
liens entre la Catalogne et le reste des terres occitanes et nous arrima pleinement au noyau européen. Elle commença à Poitiers avec Charles Mar-
Guifred le Velu (870-897), lié à la maison comtale
de Carcassonne, comte de Barcelone, de Besalú, de
Cerdagne, de Gérone et d’Urgell (nommé par
le roi franc Charles le Chauve) repeupla tout le
centre de la Catalogne. Il fonda la glorieuse maison de Barcelone qui finit par régner sur l’ensemble des pays de langue catalane, une grande
partie de l’Occitanie, l’Aragon et également les
îles de Sicile et de Sardaigne.
La légende lui attribue l’origine de notre drapeau.
Il fonda les monastères de Santa Maria de Ripoll
et de Sant Joan de les Abadesses.
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APPORTS CATALANS UNIVERSELS
L’abbé Oliba et l’institution
de la Paix et Trêve de Dieu,
Raimond Bérenger Ier et les Usatges
En 1027, Oliba, évêque de Vic et abbé de Cuxa et
de Ripoll, instaura à partir de Toulouges la Paix
et Trêve de Dieu pour mettre fin aux incessantes
luttes féodales du Moyen-Âge. Cette institution
s’étendit par la suite à l’ensemble de l’Europe
féodale.
Une fois le lien avec les Francs bien distendu
par nos comtes, Raimond Bérenger (1035-1076)
et son épouse Almodis (fille des comtes de la
Marche du Limousin), aidés d’un collège de magistrats et de juristes, promulguèrent les Usatges,
le premier code civil féodal connu. Ce code repose sur une conception négociée des relations
de pouvoir, et limite le champ de manœuvre du
comte par les coutumes et les droits du pays. Il
s’agit en fait de notre première charte constitutionnelle (cent soixante ans avant la Carta Magna des Anglais).
Raimond Bérenger Ier étendit ses terres vers la Catalogne occidentale et incorpora à la maison de
Barcelone les comtés de Carcassonne et du Razès,
ainsi que diverses terres et châteaux des comtés
de Toulouse et de Foix, de la Narbonnaise, du
Comminges et du Sabarthès.
Vers 1058 apparaît la Cançó de Santa Fe dans une
langue qui mêle languedocien et catalan. Au
siècle suivant, quelques fragments du Forum ludicum et des Homélies d’Organyà furent à leur tour
écrits en catalan.
Raimond Bérenger III et l’union avec
la Provence
Raimond Bérenger IV et l’union avec
l’Aragon
Pour se défendre des visées expansionnistes
des rois de Castille, l’Aragon se rapprocha de la
Catalogne.
Le mariage arrangé de Pétronille, fille de Ramir le
Moine, avec Raimond Bérenger IV eut lieu en 1137.
Ni la Catalogne ni l’Aragon ne souhaitèrent s’immiscer dans les affaires de l’état voisin et surent
maintenir — dans un respect mutuel absolu —
leurs propres institutions sous un seul et même
monarque.
Raimond Bérenger IV termina la reconquête de
la Catalogne, délivrant Tortosa (1148), Lleida, Fraga et Mesquines (1149), Miravet (1152), Prades et
Ciurana (1153) de la férule sarrasine.
L’expansion de la maison de
Barcelone sur les terres occitanes
A l’époque d’Alphonse Ier (1162-1196), outre la Provence, les comtés ou vicomtés de Carcassonne,
du Razés, du Lauragais, du Béarn, de Bigorre, de
Millau, du Gévaudan, du Carladés, de Montpellier, de Foix et d’autres encore, étaient liés à Maison de Barcelone.
Toutes ces terres et le reste des terres occitanes
entretenaient des liens étroits avec la Catalogne,
confortés par la langue et la culture. La poésie des
troubadours fleurissait de chaque côté des Pyrénées tandis que, sur chaque versant naissait l’art
roman.
Pierre le Catholique et la bataille de
Muret
Raimond Bérenger III renforça l’expansion de
la maison de Barcelone dans les terres jumelles
d’Occitanie. Avec son mariage en 1112 avec Douce
de Provence, il ajouta ce beau pays méditerranéen à ses possessions.
En ce temps-là l’hérésie albigeoise ou cathare
avait embrasé le Languedoc. Une grande croisade fut prêchée, qui masquait en réalité l’appétit
de conquête de la France. La plupart des croisés
étaient français et placés sous le commandement
de Simon de Montfort.
Il mena à bien la restauration de Tarragone en
1118 et effectua des expéditions vers les Baléares
et vers Valence, même si dans ce cas précis, ses
conquêtes furent éphémères.
Pierre Ier tenta de stopper cette croisade par
tous les moyens diplomatiques dont il disposait.
Voyant que ses efforts demeuraient inutiles, il
prit les armes pour venir en aide aux comtes de
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RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Pierre II le Grand
Une fois la grande œuvre de reconquête menée
par Jacques Ier, nos comtes-rois se lancèrent dans
la grande aventure méditerranéenne.
Territoires sous le gouvernement de la maison de
Barceloneau debut du XIIIème siècle.
Toulouse, de Foix et de Comminges qui lui avaient
prêté allégeance.
Près de Muret, en septembre 1213, eut lieu une
grande bataille au cours de laquelle notre roi fut
tué. Sa mort mit fin à l’état occitano-catalan en
devenir.
Jacques Ier et la conquête de Majorque
et de Valence
Jacques Ier le Conquérant naquit à Montpellier. Il
connut une enfance difficile du fait de la mort
prématurée de son père. Son éducation fut
confiée aux Templiers. Lorsqu’il eut tout juste
20 ans, en 1228, se tint à Barcelone une assemblée
qui décida de tenter la conquête de Majorque.
Le 31 décembre 1229, la ville de Majorque fut
conquise, puis presque aussitôt tout le reste de
l’île. Ibiza fut prise en 1235 et Minorque, soumise
à Jacques 1er dès 1231, fut définitivement conquise
en 1287 durant le règne d’Alphonse II.
Jacques Ier entama alors la conquête du Pays Valencien en 1232. Les Musulmans de la cité de Valence se rendirent le 28 septembre 1238 et le roi y
fit une entrée triomphale le 9 octobre.
Jacques Ier conquit Murcie en 1266 mais dut la livrer
à son gendre Alphonse le Sage, roi de Castille.
En 1258, Jacques Ier signa avec Louis IX, roi de
France, le Traité de Corbeil par lequel il renonçait
à ses droits sur les terres occitanes. En échange,
les Français renonçaient à leurs droits théoriques
sur la Catalogne, des droits remontant aux
Carolingiens.
Pierre II le Grand (1276-1285) vint en aide aux Siciliens qui s’étaient révoltés contre Charles d’Anjou
et ses Français, envahisseurs de l’île. Le soulèvement, connu sous le nom de Vêpres Siciliennes,
éclata en 1282. Les Siciliens offrirent alors la couronne à Pierre le Grand, et ce dernier, avec ses armées, libéra l’île de la férule française.
Charles d’Anjou le défia personnellement à Bordeaux mais avec l’intention de lui tendre un piège.
Malgré tout, Pierre II se rendit à Bordeaux sous un
déguisement et y laissa des preuves de son passage.
Plus tard, les Français envahirent la Catalogne
mais subirent une déroute tant en mer (devant
l’amiral Roger de Lluria lors de la bataille des
îles Formigues, de petites îles situées près de Palamós) que sur terre (à la bataille du col de Panissars, près du Perthus), et durent rentrer chez eux,
emportant leur roi mourant.
Aux émissaires français qui réclamaient une trêve,
Roger de Lluria apporta une réponse restée célèbre :
« Aucun vaisseau ne prendra la mer s’il n’arbore
les couleurs de Pierre II, aucun poisson ne nagera
s’il ne porte sur la queue l’écu portant les quatre
barres de mon noble seigneur, le roi de Catalogne,
d’Aragon, de Valence et de Sicile ».
C’est à l’époque de Pierre II le Grand, que prirent
forme les attributions concrètes des Corts Catalanes (1283), qui de fait, furent le premier parlement européen.
L’expansion méditerranéenne
Le traité d’Anagni, signé sous l’impulsion du pape
Boniface VIII qui souhaitait mettre fin aux luttes
entre les Catalans et les Angevins en Méditerranée, donna à Jacques II le Juste (1291-1327) le pouvoir sur la Sardaigne et la Corse mais restitua la
Sicile aux Anjou.
Les Siciliens cependant, n’acceptèrent pas les
termes de ce traité et choisirent pour roi Frédéric,
frère de Jacques II, qui était alors le gouverneur
de l’île. Aidés par les Almogavares (des merce-
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APPORTS CATALANS UNIVERSELS
naires qui combattaient sous les couleurs de la
maison de Barcelone), ils vainquirent les Angevins. Leur victoire fut scellée par la paix de Caltabellota (1302).
Ainsi, la maison de Barcelone continuait-elle de
régner en Sicile et l’île regagna le giron de la couronne Catalano-aragonaise sous le règne de Martin l’Humain.
Après ces exploits, les Almogavares qui avaient
combattu aux côtés de Frédéric II de Sicile, vinrent
en aide à l’empereur de Constantinople en guerre
avec les Turcs. Sous le commandement de Roger
de Flor ils remportèrent des batailles décisives.
Malgré leurs faits d’armes, les Almogavares suscitaient la jalousie des Grecs qui constituèrent un
puissant parti contre eux, puis assassinèrent Roger de Flor et beaucoup de ses hommes lors d’un
banquet.
Les Catalans, dirigés par Bérenger d’Entença et
Bernard de Rocafort se regroupèrent à Gallipoli et
commencèrent une guerre terrible contre l’empire grec connue sous le nom de « vengeance
catalane ». Cette guerre permit la conquête des
duchés d’Athènes (1311) et de Néopatrie (1318) qui
appartinrent à la maison de Barcelone respectivement jusqu’en 1388 pour le premier et 1390 pour
le second.
En 1323, à la fin du règne de Jacques II, son fils Alphonse III (qui lui succéda en 1327 sous le nom
d’Alphonse III le Débonnaire) prit la tête d’une
grande expédition et conquit l’île de Sardaigne.
Dès lors, elle fit également partie de la couronne
Catalano-aragonaise.
La floraison des arts, des lettres
et des sciences
Tandis que la Catalogne et les pays de langue catalane élaboraient leurs institutions nationales, la
culture se développait en parallèle dans toutes les
branches des connaissances humaines et occupait une place prépondérante dans la civilisation
médiévale.
Les institutions
En ce qui concerne les institutions, le phénomène
le plus important pour les différents pays de la
confédération Catalano-aragonaise fut l’instauration des Corts qui avaient des attributions législatives, administratives, économiques et judiciaires.
Autre institution fondamentale, qui avec le temps
finit par prendre le rôle d’organe de gouvernement, la Generalitat créée en Catalogne puis à Valence et en Aragon par Pierre III le Cérémonieux en
1359. Elle trouve son origine dans les commissions
désignées par les Corts composées de membres
représentant les trois « bras » à savoir militaires et
nobles, ecclésiastiques et bourgeois royaux des villes.
Les sciences
Saint Raimond de Penyafort pour la jurisprudence
(il aida Saint Pierre Nolasc à fonder l’ordre de la
Merci), Ramon Llull dans le domaine de la philosophie et Arnaud de Villeneuve dans le domaine
de la théologie et de la médecine, furent trois figures universelles des XIIIème et XIVème siècles.
La cartographie majorquine fit également un
apport universel à la somme des connaissances
humaines, en la personne de notre grand cartographe Abraham Cresques.
L’enseignement
Les principales universités furent celle de Montpellier (tout particulièrement pour la médecine),
Lleida et Perpignan, puis plus tard, Barcelone et
Valence.
La littérature
L’expansion de la couronne Catalano-aragonaise
aux XIIIème, XIVème et XVème siècles
L’espace occitano-catalan connut au XIIème et au
XIIIème siècle l’efflorescence de la poésie des troubadours. Les plus importants sont Marcabrú, Bernard de Ventadour, Bérenger de Palol, Guillem de
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RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Berguedà, Guillem de Cabestany et Guillem de
Cervera, entre autres.
Au XIVème siècle les Jeux Floraux firent leur apparition à Toulouse (1323) et à Barcelone (sous le roi
Jean 1er en 1393) et inscrivirent la poésie des troubadours dans la durée.
La prose catalane prit de la vigueur avec l’écriture des quatre grandes chroniques de Jacques Ier,
Bernat Desclot, Ramon Muntaner (qui raconte
l’expansion catalane en méditerranée) et Pierre
le Cérémonieux, avec El somni (Le rêve) de Bernat
Metge (XIIIème et XIVème siècle), Tirant lo Blanc
de Joanot Martorell et la poésie d’Ausiàs March
(XVème siècle).
Il faut également mentionner les représentations
à caractère dramatique comme par exemple, le
Misteri d’Elx (Elche).
Le droit
La Catalogne développa une législation propre, basée à la fois sur le droit canon et le droit romain.
Diverses compilations furent alors éditées, par
exemple le Llibre del Consolat de Mar (Livre du
Consulat de Mer), un code maritime qui fut adopté pendant plusieurs siècles par de nombreux
pays européens.
L’art
Les architectures romane et gothique (cette dernière dans sa version catalane avec des contreforts
souvent intérieurs) sont les plus remarquables de
l’époque. Elles concernent églises et cathédrales,
mais aussi bâtiments civils et militaires.
Pour l’art roman, les monastères de Saint Michel
de Cuixà, de Sant Pere de Rodes, Sainte Marie de
Ripoll, Saint Jean de Boí, Sainte Marie et Saint
Clément de Taüll, ou Sainte Eulalie d’Erill la Vall
sont de véritables chefs d’œuvre.
Les monastères de Sainte Marie de Poblet et
Santes Creus (où sont enterrés nos plus grands rois
comme Jacques Ier et Pierre II le Grand) illustrent la
transition entre le roman et le gothique.
Les Drassanes (Chantiers Navals Royaux) de Barcelone est un des bâtiments gothiques civils les
plus remarquables d’Europe.
L’extinction de la dynastie catalane, le
compromis de Caspe et l’avènement
de la dynastie des Trastamare
Martin l’Humain mourut intestat et sans descendance directe : il fallut donc réunir les parlements
de Catalogne, de Valence et d’Aragon sous forme
de parlement général pour élire un nouveau
souverain. L’ingérence castillane en Aragon et à
Valence et l’intervention de Benoît XIII (Pedro de
Luna, le pape schismatique aragonais) conduisirent les délégués désignés par le parlement à
se prononcer en faveur du Trastamare Ferdinand
d’Antequera, infant de Castille, plutôt que d’élire
Jacques d’Urgell, arrière-petit-fils d’Alphonse III le
Débonnaire.
Le compromis de Caspe mit donc fin, après plus
de cinq siècles, à la dynastie catalane de la maison de Barcelone, descendant en ligne directe de
Guifred le Velu.
La mentalité différente de la nouvelle dynastie se
heurta au caractère des catalans et pour la première fois une distance s’installa entre les monarques et le peuple.
La conquête de Naples
Alphonse IV le Magnanime conquit Naples en
1443, marquant ainsi l’expansion maximale des
possessions de nos rois.
Alphonse le Magnanime convoitait de nouveaux
territoires et chercha à asseoir son influence sur
les pays balkaniques de la côte adriatique et sur
certaines contrées africaines au prix de luttes
et de guerres sans rapport avec la puissance
réelle de ses royaumes. Il affaiblit ainsi la Catalogne, qui par ailleurs, se trouvait en situation
de précarité du fait des ravages de la peste noire
et de la guerre civile des serfs « remences »,
événements qui avaient fortement affecté la
population.
L’hégémonie de Barcelone
Barcelone, capitale de la Catalogne et siège de la
Cort royale catalano-aragonaise a toujours été la
figure de proue de l’expansion terrestre et maritime. La cité s’était dotée de ses propres institutions de gouvernance comme le Conseil de Cent
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APPORTS CATALANS UNIVERSELS
(approuvé par Jacques 1er en 1265) et le « Carreratge » (pour étendre ses privilèges en d’autres
lieux de la Couronne).
La Taula de Canvi (table du change) — première
banque institutionnelle européenne — fut créée
par le Consell de Cent barcelonais.
Le commerce, et tout particulièrement le commerce maritime, fut le fondement-même de la
grandeur de Barcelone. On créa d’importants
chantiers navals où se construisaient les navires
et le Consell de Cent nomma des consuls de Barcelone dans tous les pays où la Catalogne avait
des intérêts commerciaux.
Majorque, Valence et « les royaumes
d’outre-mer »
Majorque
Les Baléares furent conquises par les Catalans et
peuplées par des Catalans. Au début elles ne disposaient pas de Cort particulière et envoyaient
des représentants aux Corts catalanes.2
A la mort de Jacques Ier, les îles Baléares, les comtés du Roussillon et de Cerdagne, et enfin la Seigneurie de Montpellier, formèrent les terres des
rois de Majorque, vassaux des rois de Catalogne.
En 1344 Pierre III le Cérémonieux les réintégra à la
Catalogne.
Valence
Valence, conquise par des Catalans et des Aragonais fut néanmoins majoritairement peuplée par
les Catalans. Le nouveau royaume posséda ses
propres corts et sa propre Generalitat.
Alphonse IV le Magnanime favorisa énormément
la ville de Valence qui parvint sous son règne à
son apogée en termes de splendeur matérielle et
intellectuelle.
En 1474 fut imprimé à Valence le premier livre
en catalan les Trobes en llaor de nostra dona Santa
Maria.
Sicile
La Sicile fut gouvernée par un vice-roi et posséda
à la fois un Parlement composé de trois bras, et
une Diputation du Général semblable à celle de
Catalogne.
Sardaigne
La Sardaigne, tout comme les Baléares, fut une
conquête presque exclusivement catalane. Beaucoup de catalans s’y installèrent. Encore aujourd’hui, on parle catalan dans la ville d’Alguer.
L’île était gouvernée par un vice-roi et envoyait des
représentants aux Corts catalanes. Alphonse IV le
Magnanime leur accorda des Corts particulières.
Naples
Naples conserva le régime d’avant la conquête
(1443). Beaucoup de coutumes catalanes y furent
adoptées et la langue catalane devint la langue
diplomatique officielle.
Athénes et Néopatrie
Ces duchés furent gouvernés par un vicaire général. Les Usatges y furent appliqués et la langue
catalane y fut promulguée langue officielle.
Les Rois Catholiques et la découverte
des Amériques
Les Trastamare connurent des litiges fréquents
avec les Catalans, notamment en ce qui concerne
la perception de l’impôt. Après une période de révoltes contre le roi Jean II qui laissa la Catalogne
exsangue, Ferdinand II le Catholique occupa le trône
(1417-1516) et épousa Isabelle de Castille. Les deux
couronnes continuèrent d’être indépendantes
sans organes de gouvernement communs. Toutefois, Ferdinand et Isabelle séjournaient davantage
en Castille que dans leurs autres royaumes et ils
en firent leur base de gouvernement.
« Royaumes d’outre-mer »
La baisse démographique provoquée par la peste
noire plaça la Catalogne et les autres royaumes de
la confédération Catalano-aragonaise en position
d’infériorité face à la Castille et les conséquences
en furent dramatiques.
La Sicile, la Sardaigne et Naples formaient les
« royaumes d’outre-mer ».
A la mort d’Isabelle (1504), Ferdinand II épousa
Germaine de Foix qui lui donna un fils. Mais ce
33
RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
fils, héritier de la couronne Catalano-aragonaise,
mourut peu après. L’héritier de Ferdinand fut
donc Charles, fils de Jeanne la Folle de Castille et
de Philippe le Bel, archiduc d’Autriche.
A l’époque de Ferdinand II eut lieu en Catalogne
le deuxième soulèvement des remences (serfs) qui
voulaient être exonérés de leur obligation de rachat quand ils quittaient le domaine seigneurial
auquel ils appartenaient. Le roi résolut le problème par une sentence arbitrale connue sous le
nom de « sentence de Guadelupe » qui établissait un compromis entre les demandes des paysans et les prétentions de la noblesse.
C’est également sous Ferdinand II que se produisit la découverte de l’Amérique, au financement
de laquelle la Catalogne apporta une contribution
notable. L’initiative de cette entreprise émanait
directement de Ferdinand II. Ainsi, un document
aussi essentiel que les capitulations de découverte est signé par Joan de Coloma secrétaire de la
Chancellerie catalano-aragonaise et notaire royal.
De même, bien que le fait ne soit pas totalement
avéré, il est de plus en plus difficile de nier l’origine
catalane de Christophe Colomb.
La Confédération Catalano-aragonaise
sous les rois de la maison d’Autriche
Dans les royaumes hispaniques, la maison d’Autriche est représentée par Charles Ier, Philippe II,
Philippe III, Philippe IV (pour la Confédération
Catalano-aragonaise Philippe Ier, Philippe II, Philippe III) et Charles II. A cette époque la Catalogne
tombe en réelle décadence. Malgré tout elle
maintient et défend ses institutions et réclame
que lui soit permis de commercer avec les Amériques, chose qui lui fut constamment refusée.
En Méditerranée, la Catalogne participa à la bataille de Lépante contre les Turcs et remporta une
grande victoire (1571) dont le catalan Lluís de Requesens fut la cheville ouvrière.
La Guerre des Faucheurs
Le ministre de Philippe III (IV de Castille), le
comte-duc Olivares prétendit soumettre l’ensemble des royaumes qui composaient l’Espagne
« aux lois de Castille sans aucune différence ».
Entretemps, la Guerre de Trente Ans, entre l’Autriche et la France faisait rage en Europe.
Les Catalans ne prenaient part à aucune des
guerres entreprises par la monarchie puisqu’il
s’agissait d’actions militaires menées par la Castille.
A cause de cette guerre européenne, l’armée espagnole stationna quatorze ans en Catalogne et
la soldatesque y commit toutes sortes d’abus,
jusqu’à ce que, fatigués de demander le retrait de
ces troupes, les Catalans, placés sous le commandement de Pau Claris (président de la Generalitat) prennent les armes et battent l’armée espagnole lors de la bataille de Montjuïc (1641). Après
une période d’instabilité et de combats, la paix
fut conclue en 1652. Ses termes spécifiaient que
les privilèges et constitutions catalans seraient
maintenus.
La chanson populaire catalane « Els segadors »
(« Les Faucheurs »), aujourd’hui devenue hymne
national, date de cette époque.
Le Traité des Pyrénées (1659) mit fin à la Guerre
de Trente Ans en amputant le pays du Roussillon et d’une partie de la Cerdagne (actuelle Catalogne-nord) malgré la protestation des Catalans qui n’avaient strictement rien à voir avec la
guerre qui se terminait.
La décadence
La découverte des Amériques par Christophe
Colomb en 1492 marqua le déplacement du
commerce de la Méditerranée à l’Atlantique, ce
qui frappa de plein fouet l’économie des pays de
langue catalane et l’Aragon, interdits de commerce avec les possessions américaines de la
couronne. Malgré la participation décisive de la
Catalogne dans cette découverte, ces colonies
étaient en effet considérées comme la propriété
exclusive de la Castille sans que la Catalogne, que
sa démographie plaçait en position d’infériorité,
ne puisse y faire grand-chose.
Au cours des XVIème et XVIIème siècles, la noblesse
catalane ne cessa de se commettre en se liant à
des lignées castillanes, en abandonnant la langue
et en suivant la cour.
34
APPORTS CATALANS UNIVERSELS
Les classes populaires restèrent fidèles à la catalanité.
Anglais ne respectèrent leurs engagements envers la Catalogne.
La paupérisation économique généra alors le
phénomène du « bandolerisme ».3
Malgré l’abandon de ses alliés, la Catalogne décida de résister jusqu’au bout. Barcelone, assiégée
à la fois par les troupes espagnoles et françaises
résista presque 14 mois, forçant ainsi l’admiration
de toute l’Europe.
La littérature décline sous toutes ses formes. Côté
sciences toutefois, se détache pour ses ouvrages
philosophiques, pédagogiques et juridiques le valencien Lluís Vivès (1492-1540).
Au XVIIème siècle l’art baroque fait son apparition
dans les églises et les maisons des aristocrates.
Heureusement, les XVIème et XVIIème siècles enregistrent une forte immigration occitane qui
contribua à redresser durablement la courbe démographique et favorisa à terme le redressement
économique.
La Guerre de Succession. Le Onze
Septembre
Pendant les règnes de la maison d’Autriche, la Catalogne et le reste des pays de la confédération
Catalano-aragonaise conservèrent leurs institutions. Charles II fut le dernier roi autrichien. Mourant sans descendance, il désigna le Français Philippe d’Anjou, de la maison des Bourbon, comme
successeur, mais l’archiduc Charles d’Autriche ne
l’entendit pas de cette oreille et prit les armes
pour récupérer sa couronne. L’Angleterre et la
Hollande se rangèrent à ses côtés, ainsi que la Catalogne et toute la confédération Catalano-aragonaise, le caractère absolutiste du roi Bourbon
menaçant de mettre en péril tous leurs droits et
leurs libertés.
Finalement, Barcelone tomba le 11 septembre
1714 après un siège des plus héroïques. Le chef du
Conseil municipal, Rafael Casanova, et le général
Antoni de Villaroell en furent les héros.
Quelques jours plus tard, Cardona tomba à son
tour, puis l’année suivante Majorque qui plus
d’une fois, avait approvisionné la ville de Barcelone pendant le siège.
Ce fut le début d’une forte répression et la Catalogne, avec le décret de Nueva Planta promulgué par Philippe V vit ses institutions purement
et simplement supprimées. L’usage public de la
langue catalane fut également interdit.
Les universités catalanes existantes furent fermées et remplacées par celle de Cervera récemment créée. Tout l’enseignement dut dès lors se
faire en langue castillane.
La Catalogne sous les Bourbon
Début du redressement économique et
commercial
Dans la péninsule Ibérique, Philippe d’Anjou (Philippe V) gagna la guerre, conquérant d’abord Valence (bataille d’Almansa en 1707) puis l’Aragon (et
les privant aussitôt de tous leurs droits et libertés).
Une fois la Guerre de Trente ans terminée, la Catalogne s’attela à son redressement économique.
La bourgeoisie s’avéra l’élément moteur de la vie
du Principat. La décision de Charles III d’autoriser Barcelone et d’autres ports catalans à faire du
commerce avec les Amériques joua un grand rôle
dans ce redressement (1778).
C’est alors que mourut l’empereur d’Autriche
et que l’archiduc Charles lui succéda. Les alliés,
pour éviter l’union de l’Autriche et des royaumes
d’Espagne, le laissèrent tomber. La paix d’Utrecht
fut signée en 1713. Elle laissait les Catalans aux
mains de Philippe V, l’île de Minorque aux Anglais, et abandonnait tous les royaumes d’outremer. Ni l’archiduc, désormais empereur, ni les
C’est à cette époque que furent créées l’Académie
Royale des Belles Lettres (1729), l’Académie des
Sciences Naturelles et des Arts (1770), l’Académie
de Médecine Pratique, le Collège de Chirurgie de
Barcelone, la Chambre de Commerce de Barcelone, les sociétés économiques des amis du pays
et d’autres institutions encore, qui donnèrent une
impulsion décisive aux lettres, aux sciences et au
35
RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
commerce. L’industrie textile du fil et des tissus de
coton ou de laine se développa fortement.
L’expulsion des Jésuites décrétée par Charles III
affecta l’Université de Cervera qui entama un
long déclin. Barcelone initia alors des démarches
pour récupérer sa propre université, chose qui ne
lui fut accordée qu’en 1842.
Le général Prim fut tué lors d’un attentat et Amédée de Savoie ayant renoncé au trône, la première
république espagnole, à fort idéal fédéraliste, fut
proclamée en 1873. Ses deux premiers présidents,
Francesc Pi i Margall et Estanislau Figueres étaient
catalans. La République ne fit pas long feu et la dynastie des Bourbon fut restaurée l’année suivante
avec Alphonse XII à qui succéda Alphonse XIII.
En Catalogne-nord émerge la figure du grand
scientifique et politique François Arago (17861853) professeur à l’Ecole Polytechnique de Paris qui travailla sur la réfraction de la lumière et
l’électromagnétisme.
En Catalogne, les thèses fédéralistes dominaient
et la révolution industrielle vit se développer un
mouvement ouvrier puissant qui s’inspirait du
mouvement anarchiste international.
Au niveau des arts plastiques se détache l’œuvre
du peintre Antoni de Viladomat (1678-1755).
La Renaixença
La Révolution française et Napoléon
En 1789, durant le règne de Charles IV d’Espagne,
éclata en France la Révolution qui abolit la monarchie et instaura la République, suscitant de
nombreuses sympathies catalanes.
La Révolution française fut renversée et Napoléon
Bonaparte se fit élire empereur. Charles IV et son
fils Ferdinand lui cédèrent leurs droits sur la couronne d’Espagne. Napoléon sépara la Catalogne
de l’Espagne et l’annexa à l’Empire français. Le
pays prit les armes pour se débarrasser de ce joug.
La Bataille del Bruc (1808) et la résistance de Gérone comptent parmi les faits d’armes héroïques
de cette guerre. Finalement Napoléon, menacé en
d’autres points de l’Europe retira ses troupes de la
péninsule et conclut avec Ferdinand VII un traité
qui mettait fin à l’ingérence française.
De Ferdinand VII à Alphonse XIII
Le règne de Ferdinand VII et celui d’Isabelle II d’Espagne furent marqués par des luttes intestines
entre libéraux et absolutistes qui n’épargnèrent
pas la Catalogne.
La figure du général Joan Prim, catalan, progressiste et libéral apparaît comme décisive dans la
mesure où il détrôna Isabel II pour offrir le trône
à Amédée de Savoie dans l’objectif d’instaurer
une monarchie constitutionnelle.
C’est à cette époque que la couronne d’Espagne
perdit la totalité de son empire colonial.
La renaissance économique et
industrielle4
A partir de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, la
Catalogne adopte ou adapte l’ensemble des inventions de la révolution industrielle. Une puissante
industrie voit le jour avec deux domaines de prédilection, la branche textile et la métallurgie.
Pour ce qui concerne les communications, le premier chemin de fer est inauguré en 1848 entre Barcelone et Mataró. Côté nouvelles inventions, Narcís
Monturiol invente en 1859 le sous-marin Ictíneo.
L’élan économique donne lieu à l’accueil par la ville
de Barcelone, de l’Exposition Universelle de 1888.
La renaissance littéraire
La renaissance littéraire et historiographique
catalane trouve ses racines dans le romantisme
qui s’inspire lui-même de notre glorieux passé
médiéval.
Bonaventura Carles Aribau avec son Oda a la pàtria
(Ode à la patrie), est le pionnier de la Renaixença.
Une kyrielle innombrable de poètes, d’écrivains
et d’historiens lui emboîtèrent le pas, parmi lesquels : Joaquim Rubió i Ors, Jacint Verdaguer
(œuvres maîtresses : l’Atlantida et Canigó), Àngel
Guimerà (principale œuvre théâtrale : Terra baixa
– Terre basse), Joan Maragall (auteur entre autres
poèmes du Cant Espiritual – Chant Spirituel), Teodor Llorente, Miquel Costa i Llobera (auteur du Pi
de Formentor), Joan Alcover (auteur de la Balanguera – La Fileuse), Josep Torras i Bages (auteur de
La Tradició Catalana – La tradition Catalane)…
36
APPORTS CATALANS UNIVERSELS
Toutes les terres de langue catalane contribuent
à ce regain, y compris la lointaine Alguer sur son
île de Sardaigne.
Quelques années plus tard, cet élan porte ses
fruits : on célèbre le Congrès International de
Langue Catalane (1906) et la fondation de l’Institut d’Estudis Catalans (1907) initiée par Enric Prat
de la Riba.
La Renaissance catalane survint en parallèle de la
renaissance provençale. Victor Balaguer et Jacint
Verdaguer entretinrent une relation étroite avec
Frédéric Mistral, qui exerça une influence marquée sur les écrivains et intellectuels catalans.
Mistral (auteur de Mireia) fut aussi le créateur de
l’association culturelle du Félibrige et de l’hymne
de la fraternité occitano-catalane, la Copa Santa.
La normalisation du catalan
Les grands écrivains de l’époque contribuent à
une normalisation progressive de la langue, mais
ce fut principalement Pompeu Fabra (1868-1948)
qui, depuis l’Institut d’Estudis Catalans fixa définitivement les normes du catalan moderne avec ses
Normes orthographiques (1913), sa Grammaire Catalane (1918) et son Dictionnaire Général de la Langue
Catalane (1932). Ces normes furent également
adoptées au Pays Valencien et aux Iles Baléares
Elles servirent de base d’inspiration au grammairien occitan Loïs Alibert pour normaliser l’occitan
contemporain. Sa Grammaire occitane fut publiée
pour la première fois à Barcelone en 1935 par le Bureau des Relations Méridionales de la Generalitat.
La renaissance artistique
Le style néoclassique du XVIIIème siècle se prolongea jusqu’à la première partie du XIXème. Ensuite
vinrent le romantisme réaliste, puis le réalisme et
enfin, le naturalisme.
Parmi les peintres les plus illustres, il nous faut
mentionner : Marià Fortuny, Joaquim Vayreda,
Ramon Casas, Santiago Rusiñol, Joaquim Sorolla, Isidre Nonell et beaucoup d’autres. Parmi les
sculpteurs, Marià Benlluire, Agustí Querol, Josep
Llimona, Josep Clarà, Aristides Maillol, Enric Casanovas et Pau Gargallo.
Carte de l’extension territoriale
de la langue catalane
Dans le domaine de l’architecture, la voie
s‘ouvre pour le modernisme avec des architectes remarquables comme Elies Rogent, Antoni Gaudí (chef-d’œuvre : le temple de la Sagrada Família à Barcelone), Lluís Domènech
i Muntaner (bâtiment le plus remarquable, le
Palau de la música à Barcelone) et Josep Puig
i Cadafalch (œuvre la plus notable Casa de les
Punxes à Barcelone). A l’aube du XXème siècle se
détache la figure de Josep Lluís Sert, cofondateur du GATCPAC.(Groupe d’Architectes et de
Techniciens Catalans pour le Progrès de l’Architecture Contemporaine)
L’urbaniste Ildefons Cerdà, dessine l’Eixample de
Barcelone, créant au passage un nouveau concept
de ville.5
La musique voit l’apparition d’un fort mouvement choral populaire sous l’impulsion d’Anselm Clavé (1824-1874). Le conservatoire du Liceu voit le jour (1838) et le Maestro Millet créée
l’Orfeó català (1891). Des compositeurs comme
Isaac Albèniz, Enric Granados, Amadeu Vives
(auteur de l’Emigrant),6 Antoni Nicolau, Enric
Morera et Pau Casals (violoncelliste de renom
international, auteur de El Pessebre (La Crèche),
nominé au prix Nobel de la Paix et célèbre par
son discours prononcé en 1971 aux Nations
Unies qui mettait en avant la nation catalane et
encourageait à lutter pour la paix et la liberté
dans le monde).
37
RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Le mouvement associatif
L’évolution politique
A cette époque fleurissent dans tous les pays de
langue catalane des entités à but scientifique,
culturel ou civique qui donnent une impulsion
décisive au processus de prise de conscience nationale et de connaissance du pays, comme par
exemple le Cercle du Liceu, (1847), le Cercle de
Lecture de Reus (1859), l’Athénée catalan (1860),
le Cercle Littéraire de Vic (1860) , l’Académie Bibliograficomariane de Lleida (1862), le Centre
Catalan (1880), le Centre Excursionniste de Catalogne (1890).
Le catalanisme politique fut porté par la publication « Diari català » Journal catalan (1879),
le premier quotidien jamais édité en langue
catalane, la réunion du Congrès catalaniste
(1880), la fondation du Centre Català (1882) et
la célébration du IIème congrès catalaniste (1884)
qui condamna toute affiliation de Catalans à des
partis généraux espagnols. Il se conforta avec la
présentation à Alphonse XII (1885) du cahier de
doléances qui protestait contre le traitement discriminatoire subi par la Catalogne, puis avec Lo
Catalanisme (première exposition didactique de
la doctrine catalaniste) organisée par Valentí Almirall (1886).
Les luttes sociales
L’industrialisation progressive du pays permit
l’émergence d’une classe ouvrière puissante.
La première grève importante fut celle de 1885
menée contre l’implantation des machines modernes « accusées » de prendre le travail des ouvriers. En 1868 apparaissent les premiers noyaux
anarchistes.
En 1869, fut fondée la société ouvrière «Les tres
classes del vapor » qui débouchera sur le Parti
Démocratique Socialiste et sur l’Union Générale
des Travailleurs.
En 1890 on célébra pour la première fois le 1er
mai. En 1909, une grève générale révolutionnaire
connue sous le nom de Semaine Tragique fut déclarée à Barcelone et dans d’autres villes du pays,
exprimant le malaise populaire provoqué par la
guerre du Maroc. Elle fut le cadre de beaucoup
d’actes incontrôlés et fut réprimée par l’armée au
prix d’un bain de sang.
En 1910 fut fondée à Barcelone la Confédération
Régionale du travail, qui devait devenir plus tard
la Confédération Nationale du Travail (CNT) et
qui joua un rôle de tout premier plan dans les
luttes sociales jusqu’aux Evénements de mai 1937
et à la capitulation de la Deuxième république
(1939).
Les dirigeants Francesc Layret (1920) et Salvador
Segui (1923) payèrent le tribut de ces confrontations et trouvèrent la mort dans des attentats
sanglants.
A la campagne fut fondée en 1922 l’Union des
Rabassaires.
Plus tard, en 1891, fut créée l’Union Catalaniste
qui, lors de sa première assemblée générale établit les célèbres Bases de Manresa, revendiquant
un système d’autonomie pour la Catalogne.
En 1901 fut fondée la Ligue Régionaliste avec Lluís
Domenech i Muntaner, le Docteur Bertomeu
Robert, Enric Prat de la Riba et Francesc Cambó.
Elle avait pour porte-parole le journal La Veu de
Catalunya (La Voix de la Catalogne).
Le mouvement Solidaritat Catalana, regroupant
diverses tendances catalanistes, fut créé pour défendre les droits de la Catalogne devant la menace
du faisceau de lois prévu par le gouvernement
central qui entendait transmettre à la justice militaire toute offense contre la unidad de la patria
(« l’unité de la patrie »). Il remporta une éclatante
victoire aux élections générales de 1907.
De la Mancomunitat de Catalogne a
la Seconde République
La Mancomunitat de Catalogne
Après de longues négociations avec le gouvernement de Madrid, Enric Prat de la Riba, qui était
déjà président de la Diputació de Barcelone, réussit à obtenir l’union des quatre députations catalanes et à instaurer ainsi la Mancomunitat de
Catalogne (1914). Prat de la Riba mena à terme
une œuvre extrêmement méritoire, qu’il s’agisse
du champ culturel ou de la création d’infrastruc-
38
APPORTS CATALANS UNIVERSELS
tures. En 1917, il mourut à Castellterçol et Josep
Puig i Cadafalch lui succèda.
ment difficiles, les Cortes Espagnoles le votèrent
à leur tour.
Entretemps, diverses personnalités appartenant
à la Ligue — parmi lesquelles Francesc Cambó —
participèrent au gouvernement de la monarchie
sans obtenir pour autant de contreparties significatives pour la Catalogne. En 1922 eut lieu à Barcelone la Conférence Nationale Catalane, qui vit
la fondation d’un nouveau parti aux visées clairement nationalistes, Action Catalane, parti qui
triompha aux élections de 1923.
Les Iles Baléares et le Pays Valencien s’impliquèrent également dans la rédaction de leurs
propres statuts d’autonomie mais ne purent en
obtenir l’instauration.
La dictature du Général Primo de
Rivera
La dictature du général Primo de Rivera (19231930) procéda à la dissolution de la Mancomunitat de Catalogne et affecta gravement la langue
et la culture catalanes. Conspirations et complots
se succédèrent dont le plus connu fut celui de
Francesc Macià qui, depuis Prats de Molló, tenta
de passer la frontière pour libérer la Catalogne de
la dictature.
De la République catalane à la
Generalitat restaurée
Des élections municipales furent organisées en
avril 1931 après la chute de Primo de Rivera. Action catalane s’allia à Action républicaine pour
former l’Action Catalane Républicaine ou le Parti
Républicain Catalan. Celui-ci se rapprocha d’Estat català et d’autres groupes pour créer Esquerra
Republicana de Catalunya. Menée par Francesc
Macià, la coalition remporta une victoire écrasante aux élections.
Dans l’ensemble de l’état espagnol, les partis républicains ou socialistes triomphèrent, donnant
lieu à la proclamation de la République (14 avril).
Le même jour, un peu avant, Francesc Macià
s’était empressé de proclamer la République catalane. Peu après, à la suite d’âpres négociations
avec les représentants du gouvernement espagnol, la République catalane devint la Generalitat
de Catalogne restaurée dont Francesc Macià fut
le premier président.
On rédigea un statut d’autonomie qui fit l’objet
d’un véritable plébiscite en 1932. Quelques mois
plus tard, à la suite de négociations particulière-
Avancées dans le domaine scientifique
et culturel
A cette époque et jusqu’à la suppression de la Seconde république, de grandes avancées se produisirent dans les domaines culturel et scientifique
avec un éclat particulier pour le modernisme architectural, qui ouvre la voie au noucentisme.
Les arts graphiques et les autres arts mineurs
connurent également une dynamique remarquable.
L’industrie, essentiellement une industrie de
transformation, se diversifia et connut une forte
croissance, toutes branches confondues.
Des écrivains postmodernistes ou noucentistes
émergèrent : Josep Carner, Joaquim Ruyra, Guerau de Liost, Eugeni d’Ors, (qui élabora la doctrine esthétique du Noucentisme à travers son
glossaire, une tribune quotidienne publiée dans la
Veu de Catalunya) Josep M. López-Picó, Joaquim
Folguera, Mercè Rodoreda (auteur de Mirall trencat (Miroir brisé) et de la Plaça del Diamant) et Antoni M. Alcover (auteur de Rondalles Mallorquines
et créateur du dictionnaire exhaustif de la langue
catalane : Diccionari català-valencià-balear, qui
fut plus tard mené à terme par Francesc de Borja Moll). Par la suite apparaît le néo-populisme
de Sagarra et, à partir de l’œuvre de Carles Riba
(poète), le roman connait un nouvel élan avec
Miquel Llor et Joan Puig i Ferreter.
C’est également à cette période qu’apparaît un
autre grand écrivain et journaliste, Josep Pla
(1897-1981).
Un grand nombre de revues et de journaux sont
alors publiés en catalan. Parmi les premiers en
termes de prestige, notons la Revista de Catalunya
(Revue de Catalogne) dirigée par Antoni Rovira i
Virgili (qui fut également l’auteur de la Història
Nacional de Catalunya - Histoire nationale de la Catalogne). La Paraula Cristiana (Parole Chrétienne)
une revue philosophique dirigée par Carles
39
RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Cardó, Criterion, et les revues scientifiques Ciència (Science) i Monografies mèdiques (Monographies
Médicales).
A l’époque, beaucoup de Catalans créèrent des
fondations et des associations civiques ou culturelles pour apporter leur pierre à la consolidation
de la culture catalane. Soulignons entre autres
la Fondation Bernat Metge (qui traduisit en catalan les classiques gréco-latins) et la Fondation
Biblique Catalane.
Rendons également hommage à Ferran Soldevila qui, à la demande de Francesc Cambó écrivit
sa célèbre Histoire de la Catalogne ; à Josep Batista
i Roca, introducteur du scoutisme dans les pays
de langue catalane, fondateur de Minyons de
Muntanya en 1927 ; à Manuel Sanchis Guarner,
philologue et historien qui publia en 1931 La llengua dels valencians (La langue des Valenciens) avant
de collaborer à la conclusion du Diccionari català-valencià-balear. Batista i Roca fut également à
l’origine de la création de l’association Palestra,
une association culturelle fédérée à des entités
de même type basées aux iles Baléares et au Pays
Valencien.
Dans le même temps apparurent au niveau artistique des figures remarquables, qui inventèrent
de nouveaux styles picturaux comme le surréalisme. Parmi les chefs d’œuvre, l’œuvre de Dalí,
Les Montres molles ou celles de Miró : Le Mas et
Femme et oiseau.
mie et priva la Catalogne de toutes ses institutions
et de toutes ses libertés. Franco interdit également
dans toutes les terres catalanes l’usage officiel ou
public de la langue catalane.
Une grande persécution contre la culture catalane et contre tous les membres éminents des
nombreuses institutions existantes commença
alors. Des dizaines de milliers de catalans furent
contraints à l’exil. Le dernier président de la Generalitat, Lluís Companys, fut fusillé et pendant
près de quarante ans, le peuple catalan subit la
pire persécution de son histoire.
Malgré tout, grâce à la résistance intérieure et
extérieure et à l’élan patriotique de beaucoup de
gens, la culture catalane, quoique très affectée,
continua d’exister.
Comme il l’avait fait après 1714, malgré des obstacles de toutes sortes, notre peuple se consacra
au travail et aux tâches quotidiennes, créa des
milliers de nouvelles entreprises et des centaines de milliers d’emplois, ce qui ne manqua
pas de générer un fort courant d’immigration
vers nos terres. (Beaucoup plus important que
celui qui s’était produit au cours du premier tiers
du XXème siècle).
La restauration de la démocratie
A partir de la mort du général Franco, en 1975, la
Generalitat fut rétablie avec le retour d’exil du
Président Josep Tarradellas.
Enfin, dans le domaine médical se détache le
chirurgien Josep Trueta i Raspall, célèbre pour son
traitement des fractures et pour son livre, L’esperit
de Catalunya (L’esprit de la Catalogne) publié en anglais pendant son exil au Royaume-Uni. De même,
Ignasi Barraquer innova dans le domaine de l’ophtalmologie en appliquant de nouvelles techniques
saluées dans le monde entier.
Avec la restauration du Statut d’Autonomie en
1980, le rétablissement du Parlement de Catalogne et la consolidation progressive du gouvernement de la Generalitat, s’est entamé un lent
processus de redressement national, jalonné de
difficultés principalement dues au néo-centralisme de l’Etat espagnol et à l’asphyxie économique dans laquelle il nous maintient.
La guerre civile et la dictature
franquiste
Epilogue
Tout ce rayonnement économique et culturel
fut brisé en 1936 par le soulèvement du Général
Franco contre la Deuxième république espagnole.
Après une guerre fratricide qui dura presque trois
ans, la victoire franquiste abolit le Statut d’autono-
Par des apports successifs tout au long de son
histoire, notre peuple a remarquablement
contribué au progrès en Europe. Nous avons
traversé des périodes très difficiles qui nous ont
fait reculer, mais les apports des générations
précédentes ont toujours été un point de réfé-
40
APPORTS CATALANS UNIVERSELS
rence pour redresser des situations délicates et
gagner encore en importance (voir le schéma
suivant).
peuple (en particulier les jeunes, les retraités et
les chômeurs) et accueillir les immigrés qui nous
viennent du monde entier.
De plus, ces dernières années la Catalogne a été
le fer de lance de la croissance de l’Etat espagnol
dans son ensemble. Le temps est venu de reconnaître cette aide inestimable et de cesser de
ponctionner notre économie de façon insensée.
Il est temps aussi d’avancer vers un degré d’autogestion beaucoup plus important de nos ressources et infrastructures propres de manière à
augmenter le bien-être de nos populations, et à
poursuivre notre croissance en gardant notre capacité de solidarité.
Si la Catalogne maîtrisait pleinement ses ressources nous serions l’un des premiers pays européens en termes de revenu par habitant. Nos
familles auraient de meilleures possibilités de
remboursement de leurs crédits, de meilleures
retraites, des foyers, des écoles et des universités
mieux équipées, des aides sociales plus fortes,
une meilleure capacité d’épargne et donc d’achat
etc. Ainsi l’autogestion de nos ressources permettrait d’importantes baisses d’impôt tant pour les
personnes que pour les entreprises, de meilleurs
services qui pour les entreprises se traduiraient
par une plus grande compétitivité générale et la
création d’emplois.
La Catalogne ne peut pas continuer de subir une
spoliation énorme, de l’ordre 16.453 millions
d’euros en 2010 soit 8,5 % de notre Produit intérieur brut, qui freine la compétitivité de nos
entreprises et limite nos ressources, nous empêchant d’agir pleinement pour stimuler la créativité et l’innovation, accroître la prospérité de notre
Nous ne pouvons pas non plus continuer à subir des attaques constantes relatives à nos traits
identitaires en tant que peuple.
SIECLES
Restauration progressive
Dictature franquiste
Renaixença
Guerre de Succession
Traité des Pyrénées
Décadence
Union dynastique avec la Castille
Bataille de Muret
Naissance de la Catalogne
Liens avec l’Occitanie
Invasion des Sarrazins
Chute de l’Empire Romain
Incorporation à l’empire romain
APPORTS
L’histoire d’un pays, c’est son
chemin vers l’avenir
Reconquête de Majorque et
du Pays Valencien, expansion
méditerranéenne
Schéma générique du processus contributif de la Catalogne
Maintenant il est temps, de
faire, ensemble, un grand pas
en avant à la Catalogne
-II-IIIIIII IVVVI VII VIIIIXXXI XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII XIX XX XXI
41
RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
La Catalogne doit pouvoir exercer librement son
droit à décider de son avenir politique en tant que
nation pleinement reconnue au sein de l’Union
Européenne
Après avoir intégré l’Union Européenne, et alors
que nous avons mené une internationalisation
progressive de notre économie, nous nous trouvons à un moment-clé.
Les générations actuelles, incluant tous les gens
venus d’ailleurs, doivent bien comprendre les défis que pose ce monde global dans lequel on ne
peut s’intégrer avec succès qu’en répondant aux
six facteurs d’excellence R+D + 4 i: recherche, développement, Innovation, identité, rayonnement
et infrastructures.
Le facteur identité inclut la créativité, l’auto-affirmation, le capital intellectuel, les valeurs sociales
et culturelles et enfin l’image de marque ou de
produit.
Le facteur impact comprend l’internationalisation, la connectivité en ligne, les alliances stratégiques, la capacité à contribuer et à rester compétitifs dans un monde global.
un troisième redressement définitif pour notre
peuple est à portée de mains.
Géographiquement, nous occupons un lieu stratégique au sein de l’Europe latine et nous sommes
reliés par des vecteurs socio-économiques linguistiques, culturels et historiques à une grande
zone que nous pourrions appeler « Euro-espace
latin central » (un euro-espace parfaitement
identifié par des économistes de réputation
mondiale comme Kenichi Ohmae ou Richard
Florida comme l’une des grandes macro-régions
économiques du monde). Cet espace présente
des probabilités de développement économique
et social optimales du fait de l’émergence de la
Méditerranée. Une émergence qui se profile dans
les relations socioéconomiques croissantes de
l’Union Européenne avec l’Asie et l’Afrique du nord,
qui justement passent, au moyen d’importants
flux logistiques, par la Méditerranée. (Voir annexe V).
De plus, dans cet Euro-espace appelé « BarceLyon » par Richard Florida se produit la confluence
de deux des grands vecteurs de progrès de l’Union
Le facteur infrastructure prend
en compte les aspects éducatifs,
logistiques, technologiques, financiers…
Le facteur identité est particulièrement important pour les entreprises et pour le pays si nous
voulons construire une société
civile forte et unie afin de nous
élever au-dessus des courants appauvrissants de la pensée unique.
Nous devons donc être conscients
de l’obligation dans laquelle nous
nous trouvons d’obtenir les outils d’autogestion indispensables
pour jouer en Europe, le rôle qui
nous revient. Sinon, nous pourrions entrer dans une phase de
grave régression.
Comme nous l’avons dit en introduction, la possibilité d’entamer ce nouveau millénaire par
Extension territoriale
de la langue occitane
Extension territoriale
de la langue catalane
Autres territoires liés à
l’Euro-espace latin central
Autres territoires
de l’Europe latine
Euro-espace Barcelone Lyon ou euro-espace latin central
42
APPORTS CATALANS UNIVERSELS
Européenne : le grand axe FERRMED, (Grand Axe
Ferroviaire Scandinavie-Rhin-Rhône-Méditerranée Occidentale) qui unit toutes les régions économiques locomotives de l’Union Européenne et
touche l’Afrique du nord) et l’axe de la Méditerranée (qui va du Proche-Orient à la péninsule Ibérique et canalise le trafic intercontinental le plus
important du monde).
L’Union Européenne se dirige vers une dimension
socio-économique articulée selon trois grands
vecteurs émergents de progrès. Nous avons déjà
cité FERRMED (ou EULER European Union Locomotive Economic Regions) et Méditerranée, il
existe aussi un axe Euro-asiatique (qui va de la
Grande-Bretagne aux pays de l’est).
Le point de croisement de ces différents vecteurs
est donc logiquement le lieu où les conditions de
développement, dans tous les sens du terme sont
les meilleures.
Le secteur sud de l’Angleterre, le Benelux, le
nord de la France et la partie nord-ouest de
l’Allemagne sont le point de croisement des
vecteurs FERRMED et Euro-asiatique. L’Euro-espace latin central (c’est-à-dire le sud-est de la
France et la partie orientale de la péninsule
Ibérique auxquels il convient d’ajouter la partie nord-ouest de la péninsule italienne) sont le
point de convergence des vecteurs FERRMED et
Méditerranée.
Union pour la Méditerranée.
Par ailleurs Barcelone est le siège du Secrétariat permanent de l’Union pour la Méditerranée.
C’est une immense opportunité que nous devons
mettre à profit.
C’est maintenant que notre société civile
(comme elle le fit si magistralement à l’époque
de la Renaixença) doit s’engager et diriger des
projets à portée européenne, ou qui concernent
toute l’Union pour la Méditerranée, qui
puissent par rebond bénéficier à notre peuple.
Nous devons gagner une nouvelle dimension
avec des apports pertinents dont la portée doit
être mondiale.
Tout cela, sans oublier les actions engagées pour
gagner notre droit à décider.
Cela, nous pouvons le faire à condition que participent à tous ces projets enthousiasmants toutes
sortes d’entreprises, d’entités et d’organismes divers, et toutes les bonnes volontés qui vivent et
travaillent chez nous, sans aucune exclusive.
Cela dépend de nous tous.
Les trois grands vecteurs de progrès
de l’Union Européenne.
Enfin, il nous paraît juste de rendre hommage
à tant et tant de gens autochtones ou venus du
monde entier (qui ont fait de notre pays le leur
et s’y sont pleinement intégrés), qui par leurs efforts ont contribué et continuent de contribuer à
faire qu’aujourd’hui, malgré les défis qui nous attendent, nous puissions tous ensemble envisager
l’avenir de la Catalogne dans l’espérance.
43
RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Annexe I
Généalogie de la maison de Catalogne (878­-1410)
Guifred le Velu
Guinehilde
(878-897)
(m. 897)
Garsende
Riquilde
Guifred II Borreil Sunyer 1er
(897-911)
(911-947)
(m. 911)
(m. 950)
Letgarde de
Rouergue
Borreil II
Miró Ier
(947-992)
(947-966)
(915-992)
(m. 966)
v. 993
Raimond Borreil I
Ermessende de Carcassonne
(992-1017)
(972-1058)
(972-1017)
1021
Bérenger Raimond I le Courbé
Sancha de Castille
(m. 1027)
(1017-1035)
(1006-1035)
1052
Raimond Bérenger I le Vieux
Almodis de la Marche
(m. 1071)
(1035-1076)
(1023-1076)
1078
Mafalda de Pouilles-Calabre
(v. 1059-v. 1112)
Raimond Bérenger II
Cheveux d’Etoupes
Bérenger Raimond II
le Fratricide
(1076-1082)
(1082-1096)
(1053-1082)
(1053-v. 1099)
1112
Raimond Bérenger III
le Grand
Douce de Provence
(v. 1095-1128)
(1096-1131)
(1082-1131)
1150
Raimond Bérenger IV
le Saint
Petronille Reine
d’Aragon
(1131-1162)
(1137-1162)
(1113-1162)
(1136-1173)
1174
Alphonse
le Chaste
Sancha de Castille
(1154-1208)
(1162-1196)
(1154-1196)
1204
Pierre Ier le Catholique
Marie de Montpellier
(1181-1213)
(1196-1213)
(1177-1213)
1235
Violant de Hongrie
(1216-1251)
Jacques I
le Conquérant
(1213-1276)
(1208-1276)
Sanche I
de Majorque
Jacques II de Majorque
Pierre II le Grand
(1276-1311)
(1276-1285)
(1243-1311)
(1240-1285)
Ferdinand de Majorque
Alphonse II le Franc
(1278-1316)
(1285-1291)
(1311-1324)
(m. 1324)
Blanche
d’Anjou
Frédéric II
de Sicile
(1267-1327)
(1283-1310)
(1272-1337)
(Initiateur de la
maison Barcelone
a Sicile)
(m. 1372)
(1315-1349)
1295
(1291-1327)
Jacques II le Juste
Thérèse d’Entença
(1324-1349)
Constance
de Sicile
(1247-1302)
(1265-1281)
Jacques III de Majorque
1262
1314
Alphonse III le Débonnaire
(1327-1336)
(1299-1336)
Jacques IV de Majorque
(1337-1375)
Eléonore de Sicile
1349
Pierre III le Cérémonieux
(1336-1387)
(1325-1375)
(1319-1387)
Violant de Bar
(1363-1431)
1380
Jean I le chasseur
(1387-1396)
(1350-1396)
Marie de Luna
1372
Martin l’Humain
(1396-1410)
(1357-1406)
(1356-1410)
Martin I de Sicile
(1376-1409)
COMPROMIS DE CASPE
44
APPORTS CATALANS UNIVERSELS
Annexe II
Généalogie de la maison de Trastamare (1412-1555)
1393
Ferdinand I
Aliénor d’Albuquerque
(m. 1436)
(1412-1416)
(1380-1416)
1415
Marie de Castille
(1401-1458)
Alphonse IV
le Magnanime
1447
Jean II
Jeanne Enriquez
(1425-1468)
(1458-1479)
(1398-1479)
(1416-1458)
(1396-1458)
1506
Germaine de Foix
Ferdinand II
(1488-1537)
1469
Isabelle de Castille
(1451-1504)
(1479-1516)
(1452-1516)
Jean
Jean
prince de Gérone
(1509-1509)
Jeanne I
(1516-1555)
(1478-1497)
(1479-1555)
Annexe III
Généalogie de la maison des Habsbourg (1516-1700)
MAISON DE TRASTAMARE
(Voir Annexe 2)
1477
Maximilien I Empereur
Marie de Bourgogne
(1459-1519)
(1457-1482)
1496
Jeanne I de Catalogne-Aragon
Philippe I de Castille
(1516-1555)
(1478-1506)
(1479-1555)
[Jeane I de Castille (1504-1555)]
Isabelle de Portugal
1526
Charles I
Ferdinand I
(1516-1556)
(empereur, 1556-1564)
(1500-1558)
(1503-1564)
[Charles Quint (1519-1556)]
[Charles Ier de Castille (1516-1556)]
[branche germanique]
(1503-1539)
Philippe II de Castille
1570
Anne d’Autriche
(1556-1598)
(1549-1580)
(1527-1598)
[Philippe I de Catalogne-Aragon (1556-1598)]
[Philippe Ier du Portugal (1580-1598)]
er
Philippe III de Castille
1599
Marguerite d’Autriche
(1598-1621)
(1584-1611)
(1578-1621)
[Philippe II de Catalogne-Aragon (1598-1621)]
[Philippe II du Portugal (1598-1621)]
1649
Philippe IV de Castille
Marianne d’Autriche
(1621-1665)
(1635-1696)
(1605-1655)
[Philippe III de Catalogne-Aragon (1621-1665)]
[Philippe III du Portugal (1621-1640)]
Marie-Louise d’Orléans
(1662-1689)
1679
Charles II
1690
Marianne de Neubourg
(1665-1700)
(1667-1740)
(1661-1700)
[Charles II de Castille (1665-1700)]
GUERRE DE LA SUCCESSION
45
RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Annexe IV
Présidences et présidents de la Generalitat de Catalogne (1359-2010)
1 Berenguer de Cruïlles
1359 - 1362
37 Juan Payo Coello
1488 - 1491
2 Romeu Sescomes
1363 - 1364
38 Joan de Peralta
1491 - 1494
3 Ramon Gener
1364 - 1365
39 Francí Vicenç
1494 - 1497
4 Bernat Vallès
1365 - 1367
1375 - 1376
40 Pedro de Mendoza
1497 - 1500
Romeu Sescomes
41 Alfons d’Aragó
1500 - 1503
5 Joan I d’Empúries
1376
42 Ferrer Nicolau de Gualbes i
1503 - 1504
43 Gonzalo Femández de Heredia
1504 - 1506
44 Lluís Desplà i d’Oms
1506 - 1509
45 Jordi Sanç
1509 - 1512
6 Guillen de Guimerà i d’Abella
1376 - 1377
7 Galceran de Besora i de Cartellà
1377 - 1378
1379 - 1380
Ramon Gener
8 Felip d’Anglesola
1380
Desvalls
9 Pere de Santamans
1381 - 1383
46 Joan d’Aragó
1512 - 1514
10 Arnau Descolomer
1384 - 1389
47 Jaume Fiella
1514 - 1515
11 Miquel de Santjoan
1389 - 1396
48 Esteve de Garret
1515 - 1518
12 Alfons de Tous
1396 - 1413
49 Bernat de Corbera
1518 - 1521
13 Marc de Vilalba
1413 - 1416
50 Joan Margarit i de Requesens
1521 - 1524
14 Andreu Bertran
1416 - 1419
51 Lluís de Cardona i Enríquez
1524 - 1527
15 Joan Desgarrigues
1419 - 1422
52 Francesc de Solsona
1527 - 1530
1422 - 1425
53 Francesc Oliver i de Boteller
1530 - 1533
17 Felip de Malla
1425 - 1428
54 Dionís de Carcassona
1533 - 1536
18 Domènec Ram i Lanaja
1428 - 1431
1431 - 1434
55 Joan Pasqual
1536 - 1539
56 Jeroni de Requesens i Roís de
1539 - 1542
16 Dalmau de Cartellà i Despou
Marc de Vilalba
Liori
19 Pere de Palou
1434 - 1437
20 Pere de Darnius
1437 - 1440
57 Miquel Puig
1542 - 1545
21 Antoni d’Avinyó i de Moles
1440 - 1443
58 Jaume Caçador
1545 - 1548
22 Jaume de Cardona i de Gandia
1443 - 1446
59 Miquel d’Oms i de Sentmenat
1548 - 1551
23 Pero Ximénez de Urrea
1446 - 1449
60 Onofre de Copons i de
1551 - 1552
24 Bertran Samasó
1449 - 1452
25 Bernat Guillem Samasó
1452 - 1455
26 Nicolau Pujades
1455 - 1458
27 Antoni Pere Ferrer
1458 - 1461
28 Manuel de Montsuar i Mateu
1461 - 1464
29 Francesc Colom
1464 - 1467
30 Ponç Andreu de Vilar
1467 - 1470
31 Miquel Samsó
1470 - 1473
32 Joan Maurici de Ribes
1473 - 1476
33 Miquel Delgado
1476 - 1478
34 Pere Joan Llobera
1478 - 1479
35 Berenguer de Sos
1479 - 1482
36 Pere de Cardona
1482 - 1485
1485 - 1488
Ponç Andreu de Vilar
Vilafranca
61 Miquel de Ferrer i de Marimon
1552
62 Joan de Tormo
1552 - 1553
63 Miquel de Tormo
1553 - 1554
64 Francesc Jeroni Benet Franc
1554 - 1557
65 Pere Àngel Ferrer i Despuig
1557 - 1559
66 Ferran de Lloaces i Peres
1559 - 1560
1560 - 1563
Miquel d’Oms i de Sentmenat
67 Onofre Gomis
1563 - 1566
68 Francesc Giginta
1566 - 1569
69 Benet de Tocco
1569 - 1572
70 Jaume Cerveró
1572 - 1575
71 Pere Oliver de Boteller i de
1575 - 1578
Riquer
Benet de Tocco
46
APPORTS CATALANS UNIVERSELS
1578 -1581
72 Rafael d’Oms i Llull
1581 - 1584
104 Josep de Magarola i de Grau
1665 - 1668
73 Jaume Beuló
1584
1584 - 1587
105 Joan Pagès i Vallgornera
1668 - 1671
106 Josep de Camporrells i de
1671 - 1674
1587
107 Esteve Mercadal i Dou
1674 - 1677
75 Francesc Oliver de Boteller
1587 - 1588
108 Alfonso de Sotomayor
1677 - 1680
76 Jaume Caçador i Claret
1590 - 1593
109 Josep Sastre i Prats
1680 - 1683
77 Miquel d’Agullana
1593 - 1596
1596 - 1598
110 Baltasar de Muntaner i de
1683 - 1686
78 Francesc Oliveres
1598 - 1599
111 Antoni de Saiol i de Quarteroni
1686 - 1689
79 Jaume Cordelles i Oms
1599 - 1602
112 Benito Ignacio de Salazar
1689 - 1692
80 Bernat de Cardona i de Queralt
1602 - 1605
113 Antoni de Planella i de Cruïlles
1692 - 1695
81 Pere Pau Caçador i d’Aguilar-
1605 - 1608
114 Rafael de Pinyana i Galvany
1695 - 1698
115 Climent de Solanell i de Foix
1698 - 1701
82 Onofre d’Alentorn i de Botella
1608 - 1611
116 Josep Antoni Valls i Pandutxo
83 Francesc de Sentjust i de Castre
1611 - 1614
1701
1701 - 1704
84 Ramon d’Olmera i d’Alemany
1614 - 1616
117 Francesc de Valls i Freixa
1704 - 1705
85 Miquel d’Aimeric
1616 - 1617
118 Josep Grau
1706 - 1707
86 Lluís de Tena
1617 - 1620
119 Manuel de Copons i d’Esquerrer
1707 - 1710
87 Benet Fontanella
1620 - 1623
120 Francesc Antoni de Solanell i de
1710 - 1713
121 Josep de Vilamala
1713 - 1714
Pere Oliver de Boteller i de
Riquer
Sabater
74 Martí Joan de Calders
Francesc Oliver de Boteller
Dusai
88 Pere de Magarola i Fontanet
1623 - 1626
89 Francesc Morillo
1626 - 1629
90 Pere Antoni Serra
1629 - 1632
91
Esteve Salacruz
1632
92 Garcia Gil de Manrique y
1632 - 1635
Maldonado
Sacosta
Antoni de Planella i de Cruïlles
Montellà
Présidents de la Mancomunitat de Catalogne
Enric Prat de la Riba i Sarrà
Josep Puig i Cadafalch
1914 - 1917
1917 - 1924
Présidents de la Generalitat de Catalogne restaurée
93 Miquel d’Alentorm i de Salbà
1635 - 1638
122 Francesc Macià i Llussà
94 Pau Claris i Casademunt
1638 - 1641
123 Lluís Companys i Jové
(exilé en 1939 et 1940 jusqu’à son
arrestation par la Gestapo. Il fut
fusillé à Barcelone par ordre du
général Franco)
1933 - 1940
124 Josep Irla i Bosch (à l’exile)
1940 - 1954
95 Josep Soler
1641
1931 - 1933
96 Bernat de Cardona i de Raset
1641 - 1644
97 Gispert d’Amat i Desbosc de
1644 - 1647
98 Andreu Pont
1647 - 1650
1650 - 1654
125 Josep Tarradellas i Joan
(à l’exile jusqu’à 1977)
1954 - 1980
99 Paolo del Rosso
100 Francesc Pijoan
1654 - 1656
126 Jordi Pujol i Soley
1980 - 2003
101 Joan Jeroni de Besora
1656 - 1659
127 Pasqual Maragall i Mira
2003 - 2006
102 Pau d’Àger i d’Orcau
1659 - 1662
128 José Montilla i Aguilera
2006 - 2010
1662 - 1665
129 Artur Mas i Gavarró
2010 -
Sant Vicenç
103 Jaume de Copons i de Tamarit
Source: Generalitat de Catalunya
La période de la régence de 1367-1375, due à la décision de la Cort de Vilafranca
de suspendre les députés résidant à Barcelone, n’est pas prise en compte.
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RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE
Annexe V
Le poids démographique et socio-économique de la Catalogne, des Pays de
Langue catalane et de la méga-région Barcelone-Lyon dans l’Union européenne
Rang démographique
Dans l’ensemble de l’Union Européenne des 28
•La Catalogne occupe la 17 ème place comparée à chacun des états existants
•Les pays de langue catalane (ou Pays Catalans) occupent la 9ème place
•La méga-région Barcelone-Lyon occupe la
6ème place
Rang socio-économique
Malgré la ponction fiscale qu’elle subit, la Catalogne est l’une des grandes régions économiques motrices de l’Union Européenne des 28.
Elle occupe la douzième place en termes de PIB,
et l’ensemble des Pays Catalans le huitième.
Génération d’activité économique des grandes
mégarégions européennes, classement mondial
La méga-région économique nommée Barcelone-Lyon par Richard Florida (qui comprend les Pays de
langue catalane et la majeure partie des pays de langue occitane plus Murcie et la région franco-provençale
de Rhône-Alpes) occupe pour sa part le cinquième rang de l’Union (selon le classement établi par ce même
Richard Florida à propos de la génération d’activité économique des grandes méga-régions européennes
basées sur des techniques spatiales et statistiques et sur l’émanation de lumière (LRP).
D’après le livre Who’s your city ? de Richard Florida NY (USA) 2008 « La méga-région binationale BarceloneLyon est habitée par plus de 25 millions de personnes qui produisent 610.000 millions de dollars en LRP. »
Les Européens du nord ont élu cette région comme destination de vacances pendant longtemps mais maintenant de plus en plus de travailleurs s’y installent.
Une importante ministre hollandaise œuvrant dans le secteur industriel m’a confié en privé qu’elle était
« préoccupée par la perte d’entreprises nord-européennes attirées par le climat, la beauté et la densité des
talents de ce corridor ensoleillé ».
En fait, cette macro-région ne cesse de se développer territorialement et démographiquement, si bien
qu’en 2013, plus de 30 millions de personnes y vivent et qu’elle a gagné une place dans le classement de la
production de richesse.
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RÉSUMÉ SUCCINCT DE L’HISTOIRE DE LA CATALOGNE

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