Yakinfo - La Rédaction

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" Intervilles ", une increvable émission
COMME le phénix, " Intervilles " ne cesse de renaître de ses cendres.
Cette émission affiche en effet une longévité de plus de 45 ans
entrecoupée d'interruptions. Même ceux qui n'étaient pas nés à
l'époque savent que, créée en 1962 par le presque légendaire Guy Lux,
composant avec Léon Zitrone et Simone Garnier un sacré trio
d'animateurs, elle devint un véritable phénomène de société. Une
grande partie des Français se passionnaient pour ces compétitions
entre villes à base d'épreuves simples et pittoresques, planches
savonnées, courses en sac, vachettes énervées, contestations
acharnées, et dont Guy Lux faisait varier le règlement au gré de sa
fantaisie. Et tout cela en direct. Après neuf ans, le succès s'émoussant,
survint la première interruption.
Il faudra attendre 1986 pour que Guy Lux amène ses vachettes sur TF1, retrouve des scores allant jusqu'à 12 millions de fans et
c'est reparti jusqu'en 1991 où la concurrence d'un nouveau programme populaire, " Fort Boyard ", amène une deuxième
suppression du programme. En 1995, " Intervilles " revient à l'antenne mais seulement pour trois ans. Cette fois, l'émission
semble définitivement condamnée car les chaînes TV organisent des jeux plus riches et plus spectaculaires, et s'intéressent à la
télé réalité.
Et pourtant en 2004 France 2 fait l'expérience, à 19 heures, d'un " Intervilles " qui, l'année suivante, redevient hebdomadaire
puis se transporte sur France 3 dont la vocation régionale lui convient parfaitement, de sorte que, contre toute attente, cela
fonctionne si bien qu'il n'est plus question de suppression.
Pendant ces quatre décennies, différents animateurs se sont succédés. Jean-Pierre Foucault, bien sûr, ainsi que Thierry Roland,
Julien Courbet, Nagui, l'arbitre de foot Robert Wurtz, Fabrice, Patrice Laffont. Avec un carton rouge pour Olivier Chiabodo,
convaincu d'avoir avantagé en douce une des deux équipes en lui donnant des indications avec ses doigts. L'animatrice la plus
fidèle est Nathalie Simon, déjà présente en 1995 et qui a bien mérité, pour l'édition 2008, d'obtenir le poste de " maîtresse de
cérémonie ", ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre ses commentaires, explications et exploits physiques.
Garder le côté bon enfant
Après avoir essayé d'organiser toutes les compétitions dans un lieu unique, on est revenu à la formule classique du déplacement
dans neuf villes dont celle de " Bienve-nue chez les Ch'tis ", Bergues. Après une spéciale VIP depuis le Futuroscope de
Poi-tiers, équipes rouges et équipes bleues défendront les couleurs de leurs cités, à grands renforts de plongeons, de glissades,
de toboggans, de costumes extravagants, de décors amusants, de gadins et gamelles.
L'équipe d'animateurs 2007 a repris du service. On reverra donc Julien Lepers qui a pris goût à l'aventure et s'opposera de façon
faussement inamicale à Tex. Olivier Lal-lemand retrouve sa responsabilité d'arbitre principal. Côté ambiance musicale et
dyna-misme, on peut faire confiance à Philippe Corti, disc-jockey très connu et chargé du " blind test " dans " Tout le monde en
parle " de Thierry Ardisson. Et pour le fil rouge, il y a Alessandro di Sarno et son exubérance italienne. Au programme, onze
jeux et des défis. La célèbre vachette Rosa va encore une fois bousculer les joueurs. Parmi les nouveautés figurent aussi les
versions humoristiques des Fables de la Fontaine.
Les animateurs doivent veiller à conserver le côté bon enfant qui caractérise ce pro-gramme. Il leur faut se transformer en
bateleurs, mettre de l'ambiance, ne pas hésiter à paraître de mauvaise foi, permettre aux téléspectateurs de bien comprendre les
épreuves et éviter de se servir de celles-ci pour se moquer des candidats.
". - Il faut trouver le bon équilibre, ne pas chercher à faire branché mais ne pas tom-ber dans la " beauferie ", faire populaire
mais pas populiste " déclarait, en 1994, Nagui chargé du retour d'Intervilles, et qui n'avait pas droit à l'erreur.
Depuis, le spectacle a réussi à toujours constituer un savant et malicieux mélange de la tradition vachettes et de modernisme qui
a permis de beaucoup gagner en rythme sur les émissions du passé.
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Intervilles, sur France 3, à partir du lundi 23 juin, à 20h55.
René QUINSON
Article paru le 2008-06-24 - Droits de reproduction et de diffusion réservés ©2008 Yakinfo.com / Info Magazine
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