TRIBUNE PIPPO DELBONO Paris
Transcription
TRIBUNE PIPPO DELBONO Paris
PANTHEATRE 124 Boulevard Voltaire 75011 PARIS www.pantheatre.com TRIBUNE PIPPO DELBONO Paris - Mai Juin 2004 Voici les contributions à la Tribune Pippo Delbono – emails dont le contenu est transposé tel quel. L’idée est de se réunir et discuter, une heure et quinze minutes – chacun et chacune ayant lu les contributions. La tribune serait réservée en principe à ceux qui y ont contribué. J’ai aussi assemblé un dossier de presse (partiel – il manque la critique de Libération, par exemple, très favorable.) A bientôt et surtout, un grand merci d’avoir joué le jeu. Enrique Copie de la proposition : Paris, le 9 mai 2004 TRIBUNE PIPPO DELBONO Proposition et coordination : Enrique Pardo Proposition d’une tribune email sur Pippo Delbono (Retrospective au Théâtre du Rond Point, mai 2004) Chacun prend position par écrit et me l'envoie par email. Le Festival de ses oeuvres finit le 28 mai. Le 1er juin j'envoie le dossier à tous ceux qui ont participé. En juin (date à confirmer) on se réunit à Paris pour un débat (seuls ceux qui on contribué ? - allez, il faut "prendre position" - sinon la notion de "théâtre chorégraphique" n'a pas de substance (j'allais être plus vulgaire...) Pour "trouver sa place" (ce qui équivaut à "trouver sa voix") il faut se placer, placer sa voix, prendre position !) Il me semble très important d’inclure dans le Programme de Recherche et Formation des dialogues critiques : la critique de la critique… liée d’ailleurs au travail que nous faisons avec la famille semantique critique / krisis / cri. Envoyez-moi un email avec titre: "Tribune Pippo" (je le range confidentiel - je ne les lirai pas - jusqu'au 1er juin) Enrique Pardo PANTHEATRE 124 Boulevard Voltaire 75011 PARIS Tél & Fax 33 (0)1 48 06 32 35 [email protected] www.pantheatre.com Contributions par ordre alphabétique KARAKO Catherine [[email protected]] dim. 30/05/2004 12:42 Difficile d’en parler sans échange un univers à la fois si simple mais qui ne pardonne pas Les gens en face, sur scène, simples et terribles, touchants et impardonnables, humains et malades… un miroir des mots qui gueulent, une musique qui attaque, un visuel qui marque la forme d’un corps et ses déformations parle seule de son histoire, une mascarade quand costumes et masques nous défient sous des airs de fête il joue sur la corde sensible, peut être parfois c’est facile mais le spectacle est gravé dans ma mémoire sans que nécessairement je me souvienne bien de tout j’ai été frappée, touchée, dans toute cette dénonciation, une acceptation de l’autre, la défense du différent…entre vide et trop plein…aussi dérange (mes voisins en tout cas) bla bla bla c’est vrai on peut beaucoup en parler et c’est une bonne idée de proposer ce débat dont je suis curieuse. Salut Catherine Christine Chardonnier [[email protected]] lun. 31/05/2004 15:48 Quelques idées en vrac que le spectacle de Pippo Delbono ( Il Silenzio) m’a inspiré par rapport au théâtre chorégraphique. Un texte, des images, des objets,de la musique. Le travail du texte : L’importance du rapport Texte /Corps : Un texte dit par un narrateur (Pippo Delbono) et des corps qui exposent la pensée du narrateur Les corps des comédiens élaborent une autre lecture du texte. Une phrase répétée qui va de la douceur à la rage avec des corps qui créent une image en écho, Le texte comme support sonore Un texte qui joue avec les sonorités, un texte qui par exemple est dit très fort de façon presque incompréhensible et réénoncé ensuite , l’information nous atteint clairement différemment du fait qu’on l’ai déjà entendu. Le texte est un support qui est utilisé de différentes façons : Des sons-des mots-de l’information- des intentions « Les images » Des personnages qui sont des allégories ,des archétypes. Un banquet vraiment impressionnant avec des personnages très « typés » et le seul qui s’exprime vocalement est Bobo qui « fait un discours » et il ne peut émettre que des sons. « la musique » Une autre dimension, une voix, une guitare, tout un univers qui donne aussi une autre lecture « Des objets » Une chaise par exemple qui prend vraiment une autre dimension…. L’importance du travail corporel : Pippo Delbono ne veut pas d’un travail psychologique « l’essentiel de son travail est l’exigence portée sur l’ensemble du corps, qu’il faut apprendre à connaître avec une précision absolue. C’est la seule façon de rendre le corps précieux et de s’interdire toute dimension psychologique du théâtre ». Résultat : On voit le rêve et non pas le rêveur Il en ressort un spectacle très poétique, une émotion tragique crée par des cassures, des suspensions, des contradictions, des ruptures… Pippo Delbono dit lui même qu’il « essaye de faire des spectacles que l’on regarde comme on écouterait des morceaux de musique » Réflexion intéressante de Pippo Delbono par rapport au travail de répétition : « Si on entretient une relation complètement physique avec le théâtre, si les corps dansent dans le théâtre, la répétition ne tue pas le spectacle, bien au contraire elle le nourrit. Et avec le temps qui passe, la partition change à mesure que le corps se transforme » Autre idée : L’improvisation pour lui « est juste quand elle s’appuie sur un long travail antérieur qui rend sa décision nécessaire » Christine Schaller [[email protected]] mar. 01/06/2004 18:54 INTRODUCTION J'ai souvent été témoin dans des lieux publics de ce que je nommerai des "actes artistiques involontaires" dont la force m'a coupé le souffle. C'était, par exemple, un clochard qui arpentait les couloirs du métro en hurlant "le poinçonneur des lilas", un orchestre mal accordé dans le métro qui jouait avec beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de fautes,un malade mental en plein délire dans un bus, ou deux grosses mamies flamandes en discussion devant deux grosses bières dans un bistrot enfumé de Bruxelles à 4h de l'après-midi. Ces scènes me paraissaient belles à pleurer, plus vraies que nature et j'enrageais de jamais pouvoir les transposer à la scène. Les faire jouer par des comédiens me paraissait vaniteux, car impossible de rendre la même force ni la même réalité que dans les manifestations d'origine.Il aurait fallu amener le public dans ces lieux de théâtre occasionnels, le métro, le bus, le bistro bruxellois... oui, mais, comment? J'ai vu un seul spectacle de la rétrospective:"GUERRA". Et je pense que Pippo Delbono a trouvé la solution à mon questionnement en amenant sur la scène du théâtre les acteurs d' "actes artistiques involontaires" (l'appellation n'engage que moi) qu'il a croisé sur sa route. EN MATIERE DE MISE EN SCENE la grande fresque chorégraphique avec tout le monde sur scène m'a procuré une grande jouissance, notamment au niveau rétinien. J'en garde le souvenir d'une construction savamment élaborée, à partir de couples /duos apparaissant progressivement, jusqu'à l'effet de foule dans lequel on peut continuer de voir de petites cellules; cela m'évoque certains tableaux de Dali, un visage dans le paysage (et vice-vers) (portrait du président Lincoln). J'y ai distingué des entrelacs, des contrepoints, ou plus exactement, des discours contrapuntiques. Dans ce spectacle, j'ai vu des doubles, partout, tout le temps. EN MATIERE DE SON J'ai aimé le ton de la voix de Pippo del Bono, et j'ai trouvé ça très fort, d'être capable de se tenir à ce seul ton, détaché de tout affect,un ton sans aucune indication de contenu , un son indépendant, en somme.Sauf qu'à certains endroits, il gueulait, voire il hurlait, Pippo Delbono. La musique: excellent orchestre de bal "tous terrains"(dans le jargon musico). La sono: mauvaise! ça m'agace à la fin! EN MATIERE DE DOUTE ET DE CRITIQUE Sur le moment,quelques scènes m'ont laissée sur ma faim: le numéro de play-back avec la guitare rose,le numéro avec la chaise. Je n'avais pas réalisé tout de suite que c'était un vrai trisomique puis un vrai clochard; en fin de spectacle, l'information est parvenue à ma conscience et j'ai été traversée d'une bouffée d'émotion, et tout de suite après, un questionnement: n'est-ce pas parce que je sais qu'il s'agit d'un vrai trisomique et d'un vrai (ex)clochard que je ressens de l'émotion? Si je l'ignorais, est-ce que je ne continuerais pas à trouver ces numéros faiblards? L'idée que c'est "bien réalisé pour un trisomique" m'exaspère. Par contre, l'idée de venir faire "rien" (le clochard) sur scène me plaît énormément, quoique ce n'est encore pas assez "rien" à mon goût. Enfin, je ne sais pas,je ne suis pas sûre,mais j'y repense souvent. EN MATIERE DE CONCLUSION PRISE DE POSITION En gros, je crois que je suis "pour" la démarche théâtrale de Pippo Delbono, essentiellement pour la raison évoquée dans l'introduction, mais je ne suis pas tout à fait sûre. Je m'aperçois que ce spectacle a passablement vécu dans ma tête depuis 10 jours que je l'ai vu, et que, donc, il s'est modifié. J'aimerais bien voir les autres spectacles. PS: j'aurais d'autres choses à dire mais je dois partir et je ne parviens pas à les formuler. La prochaine fois? Claire Astruc [[email protected]] lun. 31/05/2004 01:09 Pippo Delbono Il Silencio et Gente di Plastica Une force physique et théâtrale explose, un désir de lutter, de crier au monde Mon amour pourquoi m’as tu abandonné ? ou encore Nous sommes tous en train de mourir…! Avec des gammes de folies, il s’accroche à l’instant présent, le susurre, puis se lance dans une crise vocale et commence à lutter avec, il court partout et hurle ses mots, il pleure alors que les images rient, ou rit alors que les images pleurent. Ces contrastes font ressortir une très grande émotion, comme s’il était en contradiction avec lui-même, et le monde autour…avec la vie, la mort… bref il réussit assez bien à nous embarquer dans son univers ! La combinaison des textes et des images est très forte. Les textes donnent un sens aux images, et les images des sensations aux textes, comme si une vague passait dans le ventre du spectateur jusqu’à son cerveau, dans un sens et puis parfois dans l’autre, de son cerveau jusqu’au ventre. Pas d’histoire narrative, que des fragments de tableaux et des sensations fortes. Pourtant, les images parfois, on ne comprend pas. L’image ne se suffit pas toujours en elle-même. Il manque une gamme d’actions ou de sentiments pour qu’une évolution existe entre les personnages, comme s’il manquait une réponse à une proposition de jeu. Le jeu est stylisé. Pas de rapports entre les personnages, aucune psychologie de jeu, tout est millimétré jusqu’au moindre geste. Comme si les acteurs étaient des marionnettes. On a envie pourtant un peu d’aller voir à l’intérieur, de les connaître un peu plus, mais ils semblent être juste au service de fantasmes, d’images de rêve ou d’horreur, presque « prisonniers ». J’avais envie parfois de les voir s’exprimer autrement, qu’ils aient droit eux aussi à leur moment de crise, que ça dérape un peu plus, que la crise devienne commune. Le metteur en scène, lui on le connaît, on le voit, on le suit du début à la fin comme un Kantor sur le plateau, dans la salle, partout. Il dirige l’entrée des acteur, la sortie des objets, le rythme du spectacle à la fois acteur et régisseur plateau, chef d’orchestre de toute cette mascarade. Il ne nous fait jamais oublier que l’on est au théâtre. Toutefois, il joue avec « l’émotion » contrairement aux autres, c’est avec lui que se crée le pathos, le mélo. Sa voix raconte éprise d’un état, parfois très simple et douce, parfois en colère et révoltée, ça marche. La musique est très forte et quasi permanente. L’atmosphère, l’ambiance, la nostalgie, les pleurs sont créés par la musique, elle embarque, soulève le spectateur. Les images ne marcheraient probablement pas sans. Ce qui touche : une terrible urgence de vivre… Ce qui révolte : l’impression que tout le jeu tourne autour d’une seule personne Pippo Delbono, et que l’on assiste à la représentation unique de ses fantasmes. C’est le côté narcissique qui me gène. Une image bouleversante : Dans Gente di Plastica le maquillage d’une femme en avant scène très rapide et très beau, puis la décomposition de cette femme devenue chauve qui essaye des perruques et qui nous rappelle la vieillesse, la maladie, la mort…la perte. J’ai eu l’envie de fermer les yeux comme au cinéma face à l’horreur…c’est la première fois que cela m’arrive au théâtre…un choc ! D’autres images qui me sont restées : Dans Il Silencio la scène de mariage, et le cercle qui se forme où tout le monde court très vite/ la voix de Pippo qui hurle dis-moi que tu m’aimes, alors qu’un homme offre à une femme un manteau de fourrure, des bijoux…/Le banquet, et le discours du président incompréhensible que tout le monde applaudit très poliment y compris le public qui se fait piéger/ La clown qui boit en dansant et qui dit On est tous en train de mourir. Dans Gente di Plastica les ballons à l’hélium dans les cheveux / l’installation d’une fête glauque avec I will survive comme musique, l’ambiance est poignante. Enfin, quelque chose passe…touche…se communique…questionne…restent après en suspens…bouleverse… Enrique Pardo [[email protected]] jeu. 03/06/2004 08:19 Non, je n'ai pas apprécié le travail de Pippo Delbono (j'ai vu Silence.) J'admets que sur le coup ce spectacle m'a enragé - j'ai laissé passer le temps pour décanter ma réaction, et articuler ma critique (la crise et le cri) avec recul, car je veux lui accorder le bénéfice du doute au niveau de sa bonne foi et de ses bonnes intentions - voire de sa naïveté. D'ailleurs, si j'ai une critique c'est bien dans le comment il manie la part d'ombre des sujets qu'il traite et qu'il utilise. Les points principaux. Je commence par les références (qui ont un certain âge...) La référence Fellini : je devais avoir 15 ans quand j'ai vu Huit et Demi; j'ai été totalement dérouté par la dérive narrative du film (pourtant elle est simple: un metteur en scène rendu apathique par les ambitions en creux de sa vie privée et publique.) Je ne captais et n'appréciais pas la substance psychologique et j'étais obnubilé par ce que je considérais comme un procédé esthétique: les gens "bizarres" et narcissiques qui se pressaient devant la caméra. Le film finit en "théâtre chorégraphique": une grande "farandole" totalement creuse - un substitut, un placebo total. Aujourd'hui je dirais que le film était absolument génial dans sa façon de traiter l'ombre de la frénésie créative, du "jovial" (de Jove = Jupiter, Zeus - le dieu qui n'arrête pas d'avoir des "affaires" créatives - le grand Prozac-Viagra d'aujourd'hui.) La référence Pina Bausch : une autre reine fascinante de la "farandole" (théâtre chorégraphique?), qui propose ce que j'ai appelé de "grands rituels de la gueule de bois". Elle installe ses chorégraphies généralement dans des contextes de décadence, souvent aristocratiques (aristocritiques?) et "beautifull people", d'où surgit une émotion de ruine, de "dernière danse", de drame ultime, de fin d'époque, parfois de "last breakfast" en smoking et robe longue. Je me souviens d'ailleurs (il faudrait fouiller les archives) du rejet qu'elle a causé aux commencements (Café Muller, Nelken - fin des années 70?) quand ce que mes amis polémiques américains appellent les "euromarxistes" ont rejeté violemment ses procédés théâtraux chorégraphiques (justement) les qualifiant de "fascisants" (les références à Leni Rossenfeld(?) étaient claires: la gloire des farandoles mégalos, la pompe massive et émotive des défilés de Nuremberg...) Il y avait aussi une dernière résistance moderniste au retour de l'expressionnisme allemand. Et Pippo Delbono dans tout cela? La rhétorique de l'émotion. Je me suis senti bombardé par un rapport d'excès d'appel émotif dans l'utilisation de la musique. Il paraît que le chanteur - (Dino Mafredini? - a chanté live d'autres soirées?) Quelle belle voix, avec ce superbe mélange de fissure et de rébellion dans ses ballades protestataires italiennes. Cela m'aurait suffi. En utilisant ses chansons à fond et en complet, les rituels scéniques devenaient des visioramas illustratifs, des contrepoints surajoutés. C'est un procédé d'association image-musique publicitaire : la même musique et les mêmes images qui vendent de tout - et qui aurait le droit "moral" de se les approprier, d'en revendiquer l'émotion? Une utilisation non commenté, mais appelée en appui, en emphase (contrairement à Fellini ou Bausch.) L'éthique de l'émotion et l'utilisation du thème de la victime. C'est bien sûr ce qui m'a gêné le plus. Les références aux victimes de Gibbelina (la ville en Sicile rasée par un tremblement de terre) doublées par les chansons, doublées par la présence d'une distribution "hors normes" (pour utiliser l'euphémisme politiquement correct.) Je n'ai apprécié ni l'équation ni les solutions. Pour moi il n'y a pas de dimension tragique (malgré les "tragédies" mentionnées ou personnifiées), pas de travail de contra-diction, d'autocritique; il n'y a pas d'ombre dans ce spectacle, je n'y ai vu qu'un rituel victimaire soi-disant bon enfant ou gentiment cruel-bon-enfant. Dans ce sens je l'ai trouvé éthiquement chrétien, même résigné. C'est la critique évidente de "patronage" que j'utiliserais; j'ai vu un parallèle entre la parole de Pippo et celle du pape Wojtyla - un Monsieur Loyal, grand organisateur de rituels de bonne volonté et rallyeur de victimes. Cependant chez Wojtyla l'ombre apparaît nettement quand après le discours sur la bonté et l'altruisme apparaît la condamnation de la capote. Un grand merci à ceux qui ont contribué à cette proposition de tribune. Vu le fait que je propose de travailler avec la notion de "théâtre chorégraphique", et que ce terme revenait souvent dans les commentaires sur Pippo Delbono, je tenais à créer une tribune où l'on pouvait "prendre position" et dialoguer. Enrique Lina Cespedes [[email protected]] dim. 30/05/2004 23:23 J'espère qu'il n'est pas trop tard pour participer à cette tribune... J'ai vu seulement "il silenzio". Je suis restée un peu fascinée par les images qu'il nous balançait... Je pense que pour savourer entièrement ce spectacle il faut avoir un bonne culture car il fait appel à pleins de références. J'ai reconnu les références à Fellini, mais je sens qu'il y en a beaucoup d'autres qui m'ont échappé... Au début après le bruit de tremblement de terre, j'aurais voulu un énorme silence et la musique m'a gênée à ce momentlà. La première personne qui entre sur scène nous parcout une belle diagonale (Comme dans le spectacle de Castelucci). ça marque... Commençons les solos par une entrée en diagonale ! Les moments qui m'ont vraiment marquée : - La scène du mariage, très sage au début où les gens se mettent à danser dans une ronde très sage... et le rythme de la ronde augmentant, on arrive vers une accélération tellement rapide qu'on touche à la folie. Plusieurs fois il fait accélérer le rythme. Et ça donne un effet fascinant. - Le transsexuel habillé de rouge qui chantait une chanson de Dalida (je ne suis pas sûre) en tout cas, la chanson parlait d'être sur scène et sa robe rouge qui faisait penser à un rideau de scène et découvrait ce qu'il y avait à voir c'est à dire son sexe féminin que Pippo allait même éclairer par une petite lampe de poche au cas où on n'aurait pas bien vu ce qu'il voulait nous montrer... et la transformation dans le tableau suivant de cette créature en évèque... toute la salle a ri à ce moment-là. - La scène du banquet aussi est très réussie et très forte ( c'est là où j'ai l'impression qu'il me manque des références, comme du déjà vu mais je ne sais pas où ) - Et puis la parade de foire avec la madone sur les échasses et tous ces personnages grotesques. C'était très beau. On rentrait complètement dans ce tableau. ( Est-ce qu'à ce moment-là il y avait la musique de la Strada ? ou est-ce que je me trompe ?) A cause de son accent italien, il m'a manqué de bien comprendre le texte qu'à dit Pippo Delbono. J'aurais dû prendre des notes plus tôt, je suis sûre qu'il y a des choses que j'ai déjà oublié. notemment la fin avec cette étrange chanson un peu sirupeuse où il était question de passion amoureuse, j'ai oublié ce qui se passait sur scène à ce moment-là. Je n'ai pas eu le temps d'aller voir un deuxième spectacle de lui. Voilà. Maryline Guitton [[email protected]] ven. 04/06/2004 01:05 Il Silenzio Pippo Delbono Des trompettes, quelques paillettes, un nain, des échasses… Le rideau tombe sur cette cacophonie intitulée El Silenzio. En moi se mêlent l’incompréhension, l’ennui et le malaise. Difficile de contribuer à une « tribune Pippo Delbono » en ayant assisté à un seul de ses spectacles. Mais il paraît que c’est un de ses meilleurs. Je serais bien incapable de vous dire de quoi parle la pièce. Le résumé évoque un tremblement de terre. J’ai trouvé la narration anecdotique (des corps allongés, un girophare). Certes, le metteur en scène a le sens de l’esthétique. Mais une fois goûté le plaisir de quelques belles images, le propos de Pippo Delbono soit m’échappe, soit est inexistant. Je ne considère pas le fait d’engager dans sa troupe des personnes handicapées comme un acte politique conséquent. Encore faudrait-il que cela se justifie par la pièce elle-même. Cela donne lieu à quelques gags éculés comme l’avant-dernière scène, celle du match de boxe entre deux hommes dont un « homme de petite taille » (restons politiquement correct !). Evidemment, c’est le petit qui gagne. David et Goliath, ça ne date pas d’hier. Mais il y a façon et façon d’amener les choses. Ici, on sombre dans la démagogie car les frontières entre le réel et la fiction se brouillent. On est loin d’un théâtre comme lieu de la métaphore. Des aspects apparemment techniques (mais peut-être plus profonds qu’il n’y paraît) n’aidaient pas dans la compréhension de la pièce. Pippo Delbono monte sur scène pour lire un texte, en français. Les questions se bousculent : pourquoi tient-il son texte à la main ? Pourquoi erre-t-il comme ça sur scène, en jean et T-shirt débraillés ? Et pourquoi nous inflige-t-il cet accent italien à couper au couteau ? Il se met à courir, s’essouffle et c’est encore pire, je ne comprends plus un mot. Quel besoin a-t-il de se mettre autant en avant ? Il aurait pu dire le texte en italien et utiliser le système de sur-titrage, déjà employé pour la traduction de chansons italiennes. D’ailleurs, parlons-en, des chansons italiennes ! De la variété balancée par une sono qui sature. Comme dit ma grand-mère, les goûts et les couleurs… En sortant du théâtre, une seule chose me vient à l’esprit : enfin un peu de silence. Maryline Guitton Sharon Feder [[email protected]] jeu. 03/06/2004 17:49 TOO MUCH! I cant keep up here. Don’t have the time to write a ‘prise de position’, The only thing I can muster in a moment is of my experience at the performance Silencio. I have an indelible memory of a simplicity of presence. And a presence d’esprit that is filled with pandamonium and turmoil, culturally charged images mixed with subtle human feeling, and did not overwhelm nor attack the public for the ills of society, but rather allowed itself to be seen as it received the blows of the violence and their unraveling consequences. Humor!! yes!! One image led to another, the transitions where in themselves revelations and each activity acquired its own meaning, I guess I liked it. This is really a rough response. Do as you like. Over and out, sharon Simona Colombo [email protected] jeu. 27/05/2004 11:29 Per il momento ho visto "Barboni", questa sera mi attende "gente di plastica"... Ho la fortuna di una cara amica direttrice di un teatro in Italia che mi ha gentilmente fatto avere due biglietti per le serate. Non mi aspettavo di vedere una intera retrospettiva su delbono, a parigi, in centro citta'. A parte la solita commozione che viene dai suoni e dai sapori della mia amata terra, la prima impressione e' che tutti su quel palcoscenico, abbiamo trovato il loro posto, e la loro ragion d'essere. Un lusso. Un saluto, simona Valérie HEBEY [[email protected]] jeu. 03/06/2004 17:36 Alors, Pippo Delbono, : Certes, une recherche de mise en scène mais que j’ai trouvé très naïve, pas d’acteur, que des figurants, un « monsieur loyal » perdu dans ses papiers, au prise avec une langue étrangère, j’aurai tellement préféré l’entendre parler italien, Illustration sonore tonitruante, sans intérêt musical particulier… j’ai chercher pendant toute la pièce le propos annoncé (le silence, l’après tremblement de terre, la reconstruction) et ne l’ai pas vu. J’avais l’impression d’une répétition bancale… En tant que spectateur j’aurai pu me sentir touchée, par ces efforts maladroits, mais là, aucune émotion, un grand vide … Je suis très étonnée de la critique dithyrambique de Télérama qui parle : « d’un extravagant patchwork où chaque scène pourrait se suffire à elle-même, où la perfection toute orientale d’un geste, d’une expression, conduit à la pure émotion.L’émotion c’est ce qu’il cherche très simplement avec ces corps différents, ces silences, ces cris, ces musiques (…) tout matériau lui est bon pour parvenir à ces fins. » Quand a l’utilisation des handicapés « éclopés magnifiques » selon F. Pascaud, je trouve cela très contestable, en tout cas cela ne suffit pas à créer l’émotion. Dommage, on sent un type plein de souffrance et qui cherche à exprimer artistiquement quelque chose de fort pour lui, mais cette morbidité naïve, ne m’a pas atteint.