Monseigneur, Monsieur le Vicaire Général, Monsieur l`Archiprêtre

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Monseigneur, Monsieur le Vicaire Général, Monsieur l`Archiprêtre
Monseigneur, Monsieur le Vicaire Général, Monsieur l’Archiprêtre, Monsieur le Diacre,
Mesdames, Messieurs,
C’est un grand honneur pour la commune de Moulinet, et pour son maire, d’accueillir Monseigneur Louis
SANKALE, évêque de notre diocèse. La visite de Monseigneur Guy DE KERIMEL, alors évêque auxiliaire de
Nice, remonte déjà à l’année 2003… le samedi 1er mars exactement.
Je le précise pour deux raisons. D’abord pour nous faire prendre conscience qu’une occasion comme
aujourd’hui est à l’échelle du temps qui passe... Demain matin nous accueillerons le sous-préfet de NiceMontagne, Monsieur Raymond FLOCH. A titre de comparaison, la visite de son prédécesseur Christophe
MAROT remonte seulement à 2008.
En rappelant la date de la visite de Monseigneur DE KERIMEL, je m’adresse aussi à vous, Monseigneur
SANKALE. Sachez que votre déplacement à Moulinet est une étape dans l’histoire de notre village. Il en
gardera la mémoire, comme il a gardé celle des précédentes visites épiscopales.
Vous arrivez en hiver, comme Monseigneur DE KERIMEL avant vous. Je ne pense pas que ce soit une
tradition de ce type de visite. Si c’est le cas vous nous le direz. En tout cas je vais m’attacher à compléter
l’image que vous vous ferez de notre commune, en vous parlant aussi de l’été.
Aujourd’hui vous pourrez constater que sous le manteau de neige de nos montagnes, il y a un cœur qui bat.
Il bat fort. Même l’hiver.
Notre population compte de nombreux retraités et ne manque pas non plus d’actifs.
Certains de nos anciens n’ont jamais quitté le village. Notre doyenne Rosa a vécu 98 ans à Moulinet. Ce
n’est pas seulement la gardienne de notre Eglise Saint Bernard et la plus fervente de vos fidèles,
Monseigneur. Rosa, c’est la mémoire de Moulinet, notre mémoire à tous.
D’autres retraités se sont installés chez nous à la fin de leur période d’activité. Une partie d’entre eux sont
d’anciens enfants du village, qui l’avaient quitté pour trouver du travail ailleurs. Ils y sont d’abord revenus
pendant leurs congés, avant de pouvoir s’y installer définitivement. Enfin certains retraités ne connaissaient
pas Moulinet et ont été séduits par notre environnement.
Notre bon air, le calme de la montagne, c’est aussi ce qui contribue à attirer des actifs qui ont fait le choix
de vivre à Moulinet, alors qu’ils travaillent ailleurs.
Au village-même, il y a une trentaine d’emplois.
L’agriculture, avec l'élevage ovin principalement, et l'exploitation forestière, en représentent une bonne
part dans le secteur privé. Le territoire communal s’y prête bien. Toute sa surface, 4000 hectares,
appartient au parc national du Mercantour, dont la moitié en zone cœur, très protégée.
En termes d’emplois, le tourisme n’arrive pas loin derrière. Ces emplois-là s’exercent cependant pour la
plupart sur les sites du col de Turini et de Camp d’Argent, à plus de 12 km d’ici et à plus de 1600 mètres
d’altitude, soit le double de notre altitude actuelle.
Les autres emplois dépendent des services publics présents sur la commune : on peut citer l'agence
postale, l'école, la mairie. Des agents du parc du Mercantour, de l'office national de la chasse, et de l'office
national des forêts travaillent aussi pour partie sur le territoire de Moulinet, et l’un d’eux habite sur place.
Les actifs qui habitent Moulinet et qui travaillent ailleurs, en particulier à Sospel, Menton et Monaco, sont
quant à eux une cinquantaine. Nous avons dû les recenser lorsque le conseil général les a indemnisés, entre
octobre 2008 et octobre 2009, à cause de la fermeture de la route vers Sospel.
En tout la population permanente de Moulinet est d’un peu plus de 200 personnes.
L’été, elle triple et même elle quadruple. Ainsi tout au long de l’année, les offices religieux se déroulent en
principe dans la chapelle Sainte Catherine, près de l’entrée de l’Eglise Saint Bernard. Mais lors de notre fête
patronale à la fin du mois d’août, l’Eglise elle-même n’est pas assez grande pour accueillir tous les fidèles.
C’est vrai aussi lors des mariages ou des enterrements, car de nombreux moulinois de souche tiennent à
vivre ces cérémonies dans leur village, même si leur vie professionnelle est ailleurs.
Nos administrés attendent ainsi de la municipalité qu’elle porte un soin particulier à l’entretien du
patrimoine religieux du village. Et nous avons à cœur de le faire.
En quatre ans, la commune a ainsi restauré la quasi-totalité des oratoires qui jalonnent la route en direction
de Sospel, vers Notre Dame de la Menour. Nous allons commencer cette année à rénover les oratoires
situés sur les chemins.
Ces actions doivent beaucoup à Maurice Fayet, ancien premier adjoint, et à son épouse Nicole. Trois
rénovations d’oratoires l’année dernière ont par ailleurs bénéficié de dons de MM. Pellegrini, Paoloni et
Maccari. Cela a permis la pose de mosaïques superbes.
La chapelle Saint Rodolphe, située au cimetière, a également été presque refaite à neuf l’année dernière.
Des travaux de menuiserie sont encore prévus cette année, mais sa toiture, ainsi que ses peintures
intérieures et extérieures, ont à peine plus d’un an.
Je ne précise pas cela pour faire valoir la municipalité actuelle. Car c’est une constante de la politique locale
depuis des décennies. Au cours des deux précédents mandats par exemple, ont été rénovés le chœur de
l’Eglise Saint Bernard, la couverture de la chapelle Sainte Catherine, et la chapelle Saint Michel.
Je peux témoigner personnellement de ces réalisations depuis 1995, en tant que conseiller municipal de
Charles Alessi d’abord, puis en tant qu’adjoint de mon prédécesseur Alain Blanc. Mais la rénovation de la
façade et des peintures de la chapelle Notre Dame de la Menour, en haut des gorges de la Bévéra, n’est pas
non plus très ancienne.
A propos de la chapelle Notre Dame de la Menour, je tiens à souligner le rôle particulier qu’elle joue pour
notre communauté. Les messes qui s’y déroulent traditionnellement, à l’occasion du 8 septembre, du lundi
de Pâques et du lundi de Pentecôte, sont celles qui attirent le plus de fidèles, si on excepte la fête patronale
de Saint Bernard en plein mois d’août.
De nombreux membres de la diaspora moulinoise, qui compte beaucoup dans la vie de notre communauté,
nous rejoignent à ces occasions.
J’ajoute que les campagnes situées face à Notre Dame de la Menour sont l’ancien lieu d’implantation de
notre village. La population s’est déplacée jusqu’ici, au confluent des rivières Bévéra et Peira Cava, après un
grave incendie au début du XVème siècle.
Je ne sais pas s’il est possible à l’évêché de reconnaître un statut particulier à cette chapelle, mais ce serait
sans doute souhaitable.
Non seulement son emplacement est celui d’une ancienne église du village, avant le déplacement de celuici. Mais les cérémonies qui s’y déroulent encore aujourd’hui sont parmi les plus marquantes pour notre
communauté.
Il faut voir les anciens moulinois refuser qu’on les embarque à bord d’une voiture, parce qu’ils tiennent à
s’y rendre à pied le jour des cérémonies, comme c’est la tradition.
Je ne peux pas terminer ce discours, enfin, sans vous remercier Monseigneur d’avoir nommé le père Angelo
Fantozzi archiprêtre de Sospel, et par là-même curé de notre paroisse.
Nous espérons le garder le plus longtemps possible, je tiens à vous le dire. Sa capacité à écouter ses
paroissiens ne l’empêche pas de savoir leur indiquer une direction quand il le faut. Il a le sens de la
diplomatie. Et il en faut dans la fonction de prêtre, comme dans celle de maire : ce n’est pas toujours facile.
Enfin et peut-être surtout, la double-culture du père Fantozzi, italienne et française, lui permet de
comprendre avec une finesse particulière les membres de notre communauté, leurs besoins individuels et
collectifs. Car comme vous le savez, notre territoire était italien jusqu’au rattachement du comté de Nice à
la France en 1860.
Dans notre partie Est des Alpes Maritimes, cette ancienne appartenance à l’ère d’influence piémontaise a
laissé des traces plus profondes qu’ailleurs. Il faut dire que nos voisins tendasques sont devenus français à
partir de 1947 seulement. C’est aussi la raison pour laquelle notre population a particulièrement souffert
pendant la seconde guerre mondiale.
Le site de l’Authion, qui se trouve en partie sur le territoire de la commune à 2000 mètres d’altitude, était
considéré comme un verrou stratégique entre la France et l’Italie. Des chars y ont été engagés pour
attaquer les forts tenus par les allemands en avril 1945. Auparavant, entre septembre 1944 et avril 1945, la
population moulinoise avait été déportée à Cuneo.
Vous l’avez compris Monseigneur, la population de notre village n’est pas très nombreuse l’hiver mais elle
est bien accrochée, l’âme de Moulinet est forte. Notre communauté est bien vivante, probablement plus
vivante que celle de municipalités plus peuplées mais plus jeunes.
Nous sommes riches d’une longue histoire et d’un territoire plus vaste que beaucoup de communes du
secteur. Et l’appartenance à la grande famille moulinoise est une valeur essentielle pour beaucoup
d’enfants du village qui reviennent régulièrement parmi nous, et sont attentifs au respect des traditions.
Vous allez pouvoir dans un moment assister à la présentation d’une activité de production locale. Nous
allons rejoindre la fromagerie où Françoise Vallée, ici présente, va pouvoir vous donner des explications. Je
félicite Françoise au passage pour la qualité des pâtisseries que nous a préparées Jean-Marie, son
compagnon. Jean-Marie est éleveur, fromager, pâtissier… il sait tout faire avec talent.
Permettez-moi encore de vous remercier de votre présence parmi nous aujourd’hui, Monseigneur, de
l’honneur que vous nous avez fait. Je sais que j’exprime le sentiment de toutes les personnes dans cette
salle, et je le fais au nom de l’ensemble de la population moulinoise.
Merci Monseigneur.

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