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2.3 TRL 2 L’ARNi, outil de génétique inverse pour l’Homme CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES SIRNA L’ARN interférence (ARNi) est un processus naturel, conservé au cours de l’évolution, de suppression de l’expression d’un gène. L’ARNi a été décrite en 1998 par A.Z. Fire and C.C Mello chez le nématode Caenorhabditis elegans. L’introduction d’ARN simple ou double brins dans une cellule, provoque la dégradation spécifique des séquences homologues d’ARNm. De même, les microARNs (ARNmi) sont des petits ARN non-codant endogènes, présents dans le génome, qui régulent spécifiquement l’expression de quelques gènes cibles. In fine, si un inhibiteur classique peut bloquer spécifiquement l’activité d’une protéine tout en lui laissant la possibilité d’interagir avec d’autres effecteurs, l’ARNi endogène (miRNA) ou exogène (siRNA) supprime l’expression d’une protéine. Pour trouver la fonction d’un gène ou d’un réseau génétique complexe, les cribles de génétique inverse sont particulièrement efficaces. La génétique inverse cherche à comprendre la fonction d’un gène donné par l'observation des mutants correspondants. Cette approche « s'oppose » (inverse), à la démarche de génétique classique, qui, pour un mutant donné, cherche à identifier le gène responsable. Par exemple, les cribles de génétique inverse chez la levure ont permis l’identification des régulateurs clés du cycle cellulaire. Comparaison des potentialités des siRNA & des petites molécules chimiques pour la découverte de médicaments siRNA Petites molécules chimiques Spécificité Elevée (fondée sur la séquence mais nécessite de disposer de plusieurs siRNA) Faible à moyenne, basée sur la conformation Concentration efficace sur cellules pM Variable (souvent du nM au mM) Nombre de cibles accessibles >10 000 500 à 1 000 Mode d'action/ Spécificité Arrêt de la biosynthèse de cible protéique et disparition de toutes ses fonctions. La cible protéique reste présente. Son activité enzymatique peut être inhibée par exemple, mais elle conserve d’autres sites potentiels d’interaction. Réversibilité Non Oui (Fréquente) Nombre de molécules « lead » potentielles et d’alternatives >100 dépend de la longueur de la cible < 2 ou 3 Accès aux molécules « lead » 4 à 8 semaines 2 à 4 ans Toxicité Faible. Approche fondée sur un processus naturel et spécifique Parfois élevée. Approche fondée sur des molécules exogènes et peu spécifiques Efficacité thérapeutique avérée Faible Bonne Page 13 / 30 2.3 L’ARNi, outil de génétique inverse pour l’homme Le cycle classique d’un criblage démarre par un crible « primaire » au cours duquel l’intégralité d’une banque interférente ARN (petits ARN interférents – siARNs - synthétiques, inhibiteurs ou mimiques des micros ARNs - miRNAs) est systématiquement testée par transfection dans des cellules humaines cultivées en microplaques (format 96, 384 ou 1 536 puits). La mesure de la fonction biologique est fondée sur un système rapporteur mono-paramétrique (colorimétrique, fluorescent ou luminescent), ou sur une méthode de dosage immuno-enzymatique. Cette mesure est ensuite quantifiée sur un lecteur de plaques multimode. Pour une fonction biologique plus complexe à mesurer (ex : cycle cellulaire) et/ou nécessitant une mesure directe, le crible utilise les capacités de multiplexage de l’imagerie à haut débit (criblage à haut contenu) pour la quantification simultanée de multiples paramètres cellulaires (« phenotypage »). Les gènes retenus à l’issue du crible primaire sont ensuite individuellement testés à nouveau dans un criblage de confirmation (crible secondaire) qui exclut les faux positifs. La liste des cibles fonctionnellement actives dans les deux cribles constitue les touches (« hits ») du criblage, à partir desquelles un travail de caractérisation approfondi peutêtre envisagé. PROCÉDÉ DE CRIBLAGE PHÉNOTYPIQUE • Identifier la meilleure stratégie de criblage : quel modèle cellulaire (disponible ou à identifier) choisir ? Quels tests phénotypiques ? Quelle banque de SiRNA ? • Développement du test : optimisation de la culture cellulaire, optimisation des tests phénotypiques, optimisation de la parallélisation de la transfection • Réalisation du criblage • Analyse du criblage : traitement statistique des données • Résultats : identification des gènes pertinents au regard de la question biologique posée, répondeurs en fonction de spécificités biologiques ©G. Saint Auret Ressources Privé Public - - Genel genel.fr (Grenoble) - Plateforme Ibisa ARN interférence (PARi, CEA Saclay) Equipe Biomics (CEA Grenoble) Références • Weiss. WA et al (2007) Recognizing and exploiting differences between RNAi and small-molecule inhibitors. Nat. Chem. Biol., 3: 739-744 Page 14 / 30