Le contrôle du monoxyde de carbone dans les

Transcription

Le contrôle du monoxyde de carbone dans les
Martin Bonneau
Matières toxiques
Conseiller en prévention
Le contrôle du monoxyde
de carbone dans les petits
ateliers de mécanique
place un programme visant à éviter
les intoxications aiguës et chroniques chez les travailleurs de ce
type d’entreprises.
Les mesures adoptées
Une lettre a été envoyée à chacune
des entreprises ciblées les avisant
de la situation et de la visite prochaine d’un inspecteur de la CSST
qui leur exposerait les mesures préventives à mettre en place. Comme
les mesures exigées sont les mêmes
pour toutes les entreprises, cela
facilite l’acceptation des montants
à investir.
À la suite de cas d’intoxication
au monoxyde de carbone (CO)
survenus dans des petits ateliers
de mécanique de la région
­du Saguenay, le CLSC du Grand
Chicoutimi ainsi que la CSST
et Auto Prévention ont convenu
d’évaluer les concentrations de
CO dans un groupe cible formé
de 25 établissements.
Jusqu’à maintenant, une centaine
d’entreprises ont été visitées et
toutes se sont conformées aux
requêtes de la CSST qui exigeait
l’installation d’un système de
ventilation en mesure d’assurer un
débit de 200 pi3/min à l’entrée de
chaque bouche de capture que l’on
branche sur le pot d’échappement
d’un véhicule automobile dont le
moteur tourne. De plus, on exige
l’installation d’un détecteur de CO
calibré pour signaler une concentration qui atteint 20 ppm (la norme
étant de 35 ppm). Lors d’une visite
effectuée après les modifications
exigées, les inspecteurs vérifient
la conformité de l’entreprise aux
normes établies.
Dans chacun de ces établissements, les concentrations de CO
ont été mesurées de façon continue pendant trois journées, afin
de minimiser l’effet de la grande
variabilité des travaux et d’assurer
ainsi une bonne représentativité de
la situation.
Les principales conclusions de
cette étude montrent que 84 %
des entreprises ont dépassé la
norme québécoise d’exposition !
En conséquence, étant donné les
dangers potentiels élevés d’une
sur­exposition au CO, les organismes précités ont décidé de concerter leurs efforts pour mettre en
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AUTO PRÉVENTION
Possibilité d’autres mesures
Il est possible que d’autres mesures soient effectuées dans les 25
établissements ciblés au départ,
SEPTEMBRE 2007
afin de constater la différence entre
les résultats obtenus avant et après
les modifications exigées. De toute
façon, nous sommes persuadés que
cette ventilation locale permettra
de mieux protéger la santé des travailleurs de ces établissements.
Auto Prévention espère que
l’exemple du Saguenay sera suivi
par les autres régions du Québec.
Ce n’est pas sans raison que le CO
s’est mérité le nom de « tueur silencieux ». On en connaît les effets
à court terme, mais il faut savoir
qu’à petite dose, jour après jour, il
augmente significativement le risque de maladies cardio­vasculaires.
Il est prioritaire de contrer cet
ennemi d’une façon efficace.
Et le boyau dans la porte n’est surtout pas une solution valable !
84 %
des entreprises
sélectionnées
ont dépassé la
norme québécoise
d’exposition !