Danh Vo
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Danh Vo © Marc Domage We The People (detail), 2011 Cuivre repoussé Dimensions variées Présentée par Chantal Crousel, Paris L’œuvre We the People, proposée par l’artiste Danh Vo au Jardin des Tuileries, est une partie d’un projet en cours de réalisation : «Statue of Liberty». Il consiste en la reconstruction à l’identique de la statue de la Liberté de New York. Les sept pièces présentées au Jardin des Tuileries, sont des morceaux de tôle en cuivre de dimensions variables, disposés verticalement ou horizontalement à même le sol, séparés les uns des autres. Ils constituent tout autant de parties de la robe de la réplique de la statue de la Liberté que l’artiste cherche à recréer à échelle réelle (quarante-six mètres de hauteur, quatre-vingt tonnes). Outre ce respect de l’échelle, Danh Vo reprend également la technique de construction : les plaques de cuivre sont travaillées au repoussé. Disposées à même le sol dans le dénuement le plus total, ces pièces détachées ne sont pas destinées à être rassemblées mais au contraire dispersées en une multitude de fragments aux quatre coins du monde. Danh Vo cherche à mettre à mal la monumentalité de la statue pour en souligner plastiquement l’aspect abstrait. Par ce procédé, l’artiste insiste sur l’idée de démantèlement du symbole, de la mise à mal des concepts véhiculés par Miss Liberty, à laquelle on rattache les idées de démocratie et de liberté prônées par des valeurs occidentales aujourd’hui en crise. Né en 1975 près de Saigon, au Viêt-Nam, Danh Vo a passé son enfance au Danemark, après que sa famille eut fui son pays d’origine. Il est diplômé de la Royal Academy of Fine Arts de Copenhague ainsi que de la Städelschule de Francfort. Aujourd’hui, il vit et travaille à Berlin. On peut remarquer tout au long de la carrière de l’artiste une préoccupation pour la question de l’identité, liée à sa propre expérience. Celle-ci est le pivot de son œuvre, qu’elle engage son intimité ou soit investie d’une dimension collective. Avec We the people, Danh Vo dépasse le simple questionnement personnel pour s’inscrire dans une réflexion plus globale sur l’humanité et ses valeurs. L’œuvre de Bartholdi est depuis sa création une figure d’espoir pour les immigrants, incarnant la croyance en une vie nouvelle et meilleure. Danh Vo – immigré lui-même – s’approprie donc une œuvre forte et connue de tous, pour la transformer et inviter le spectateur à poser un nouveau regard sur elle. Le processus plastique du démantèlement, constant dans son œuvre, est tout symbolique: il sert le regard critique de Danh Vo sur l’impérialisme occidental. Travaillant sur le concept de liberté, et sur l’oeuvre qui traditionnellement l’incarne, l’artiste en explore les failles politiques, sociales et historiques. Léna Bonnot, Maëlle Conan, Charlotte Stephan, Gauthier Melin Elèves de l’Ecole du Louvre Depuis 2010, les étudiants de l’école du Louvre participent à une opération originale de médiation, en lien avec le plus large public. Cet exercice pédagogique de terrain, est également l’opportunité pour l’Ecole de réaffirmer son implication dans l’étude et la diffusion de l’art contemporain. Retrouvez toutes les notices rédigées par les étudiants à cette occasion sur www.fiac.com