Transparent, 100 ans CPV/CAP
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Transparent, 100 ans CPV/CAP
Les années de la création Il y a cent ans, des commerçants clairvoyants, les membres du comité de l’Union suisse des sociétés de consommation, ont pris une décision courageuse et socialement visionnaire. page 2 La Croissance et prévoyance Les premières années sont suivies par une période placée sous le sig- ne de la croissance et de la pré voyance, au cours de laquelle il s’agit en outre d’éviter l’un ou l’autre écueil économique. page 5 fondation de la Ce sont les caisses de décès et de secours créées dans le sillage de l’industrialisation – à partir de la première moitié du XIXe siècle – qui sont à l’origine du système suisse des caisses de pension. Les salariés du secteur public et les travailleurs syndiqués aspirent alors tout particulièrement à l’instauration d’institutions de cette nature. Au cours de la même période, des fonds de prévoyance patronaux poursuivant des objectifs identiques ou comparables aux institutions d’entraide des em ployés voient le jour dans cer- ns taines entreprises. Par ailleurs, dans les milieux des sociétés suisses de consommation, les initiatives se multiplient pour promouvoir la création d’institutions destinées à protéger le personnel contre les conséquences de l’invalidité, du décès et de la vieillesse. Il apparaît très vite que non seulement les structures isolées et à petite échelle présentent des inconvénients majeurs par rapport à une institution plus large, mais qu’elles sont aussi potentiellement exposées à toutes les fluctuations au niveau des effectifs et des cas de sinistres. de la CPV/CAP Des cas peu ordinaires Toute caisse de pension établie de longue date peut citer des exemples de cas exceptionnels, tel le versement d’une rente d’invalidité pendant plus de 73 ans... page 7 CPV/CAP C’est ainsi que naît en 1900, d’abord sur le papier, une caisse de secours et de soutien lors de l’Assemblée des délégués de l’Union suisse des sociétés de consommation (VSK/U.S.C.). Cette décision donne le coup d’envoi à des travaux ciblés et décisifs qui vont aboutir à la création d’une assurance pour les employés, la «Fédération des associations de consommation» (VASK), l’actuelle «CPV/CAP Coop Assurance du personnel». 00 ANS CPV/CAP L’histoire D ébut 2 du XX E siècle : Les dix premières années ou les multiples L’hôtel Aarhof à Olten, dans lequel a siégé l’assemblée fondatrice de la CPV/CAP. ciété coopérative, qui s’élève à 40 000 francs, constitue le fond de départ de la caisse de secours et de soutien, qui est alimentée successivement depuis 1900, avant d’être transformée en capital de garantie pour la nouvelle assurance pensions de vieillesse par l’Assemblée des délégués de l’U.S.C. en 1908. Il y a 100 ans, la CPV/CAP voyait le jour à Olten sous la désignation «Fédération des associations de consom mation (VASK)». Les archives révèlent des détails inté ressants sur l’époque de sa création. Comme en atteste clairement le procès-verbal de l’assemblée fondatrice de la «Fédération des associations de consommation (VASK)» réunie à l’hôtel Aarhof à Olten le dimanche 9 mai 1909 à 9 heures, il s’agit d’aller droit au but: «Après une courte allocution de bienvenue par le président (du jour), l’assemblée est entrée en matière sur les statuts.» Présidée ce jour-là par Rudolf Kündig, qui dirige l’U.S.C., l’assemblée réunit des représentants des sociétés de consommation de Berne, d’Olten, de Winterthour, de Thoune-Steffisburg, de Frauenfeld et de Lausanne. Le capital de démarrage de la so- La naissance de la VASK sous la forme d’une coopérative a été précédée, dès 1898, par des réflexions, des discussions et des calculs tant dans les différentes sociétés et coopératives de consommation qu’au niveau de l’U.S.C. Parmi les nombreux documents d’archive sur la création du fonds de pension datant des années 1898, 1900, 1903, 1906 et 1907, l’on relèvera, par exemple, le procès-verbal de l’Assemblée des délégués de l’U.S.C. du 12 juillet 1900, lequel contient une proposition qui conduira à l’institution de la caisse de secours et de soutien: «Considérant qu’il relève de la compétence de l’Union de protéger ses fonctionnaires et employés contre la maladie et l’invalidité, l’Assemblée des délégués prend la décision de principe de créer une caisse de secours et de soutien servant cet objectif.» Selon le procèsverbal de l’Assemblée des délégués de l’U.S.C. de 1907, le comité est intervenu comme suit dans la discussion sur la mise en place d’une caisse de pension et de secours: «Les salaires ne permettent géné- L’ ère des pères fondateurs tentatives de création de la CPV/CAP ralement pas aux employés de mettre suffisamment d’argent de côté pour la retraite. Il s’agit donc d’éviter qu’ils n’aient à recourir à l’assistance publique en cas de vieillesse et d’invalidité.» Tous les débuts sont difficiles����������������� Suffisamment réalistes, les pères fondateurs de la VASK, étudient dès le départ les nombreuses bonnes intentions du projet de création d’une caisse de pension en termes d’assurances en prenant soin de les évaluer sous un angle économique plutôt que de céder instantanément à toutes les velléités formulées. Aussi la naissance de la VASK intervient-elle au terme de plusieurs tentatives successives. Dans le procès-verbal de la séance au cours de laquelle elle voit le jour, l’on peut lire ce qui suit: «Tous les débuts sont difficiles. (...) Nous aurions bien fixé l’âge du droit à la pension à 60 ans et inclus l’assurance-maladie, l’assurance-accidents ainsi que les rentes de veuf et d’orphelin; malheureusement, sans même tenir compte d’autres obstacles, les calculs actuariels auraient abouti à un niveau de primes tel que la grande majorité des associations auraient été dans l’incapacité de s’affilier à notre caisse.» corps qu’au moment où, au cours d’une séance de la Direction de l’Union, le Dr Kündig fit allusion au vœu du Dr Hans Müller qui demandait que l’on augmentât pas son traitement, mais qu’en contre-partie «le droit à une retraite fût garanti aux fonctionnaires et éventuellement aux employés de l’Union.» Créée en 1909 à la suite de vastes travaux préparatoires dirigés par une commission, de la consultation d’un actuaire ainsi que de la décision de principe prise par l’Assemblée des délégués de l’U.S.C. un an plus tôt, la VASK se concentre dans un premier temps sur l’assurance invalidité, repoussant le développement des autres couvertures à une date ultérieure. Consciente que les sociétés de consommation n’ont pas toutes les mêmes moyens financiers ou que ces derniers sont limités, et animée par la volonté, dès le départ, d’atteindre un grand nombre de membres collectifs, la caisse introduit différents types de prestations et de tarifs. Une grande sensibilité aux coûts���������������� Pour souligner encore le caractère pionnier de cette œuvre, rappelons qu’à l’époque les caisses de pension privées et gérées Dans son livre intitulé «L’Union dans une optique de couvertusuisse des coopératives de re n’en sont encore qu’à leurs consommation (U.S.C.) 1890 balbutiements. Les options sont –1953», Hans Handschin écrit: alors les suivantes: l’adhésion à «Mais l’affaire ne prit réellement une caisse dont le secteur pu- blic se porte garant, le capital nécessaire étant évalué de manière plus ou moins prudente, ou la souscription de produits proposés par une compagnie d’assurance, une solution que les délégués de l’U.S.C. rejettent largement et expressément pour des raisons qui restent au cœur du débat à l’heure actuelle: les coûts et le versement du bénéfice aux compagnies d’assurance. S’agissant de la limite d’âge actuelle du retrait de la vie active, 65 ans, il serait faux de croire qu’il s’agit d’un acquis de longue date. En effet, au début du siècle dernier, il n’existait pas en Suisse d’âge officiel de la retraite assorti d’un caractère contraignant, tout du moins dans l’économie privée. De la même manière, si le versement d’une rente de conjoint en cas de décès de la personne assurée relève aujourd’hui d’une évidence et d’une obligation, il n’en était rien il y a un siècle: la plupart des employés du secteur privé ne disposaient pas d’une couverture d’assurance suffisante pour les survivants. Rudolf Kündig, l’un des pères fondateurs de la CPV/CAP. Les salaires ne permet taient pas de constituer une épargne vieillesse: collaboratrices de la société de consommation d’Interlaken en 1900. 3 U ne 4 évolution Les premières années sont suivies par une période placée Dans les conditions qui prévalent alors, il s’agit surtout de se prémunir contre les conséquences de l’invalidité. Les familles vivent essentiellement d’un seul revenu, et les employés travaillent généralement jusqu’à ce qu’ils deviennent invalides ou décèdent des suites d’un accident ou d’une maladie, ou de vieillesse. À cette époque, les gens ne vivent pas très vieux. Selon les statistiques, l’espérance de vie à la naissance était, en 1900, de 40,64 ans pour les hommes et de 43,24 ans pour les femmes. Quant aux hommes et aux femmes qui atteignaient l’âge de 65 ans, ils avaient, selon les statistiques, encore 9,64 années, respectivement 9,77 années, devant eux. En plein essor, les sociétés de consommation – ici la filiale de Baden – ont aussi contribué à la croissance de l’assurance. Comme le montre le tableau ci-contre, ces valeurs ont quasiment doublé en cent ans. Les progrès de la médecine et les avancées sociales du siècle dernier dont cette progression est le reflet ont révolutionné le domaine des assurances sociales, Espérance de vie à la naissance et à l’âge de 65 ans Hommes Année Naissance Femmes Age 65 Naissance Age 65 1900 40,64 9,64 43,24 9,77 1930 59,17 10,98 63,05 12,10 1960 68,72 12,94 74,13 15,24 1990 74,19 15,51 81,05 19,72 2000 79,54 17,76 84,16 21,09 donnant naissance à des ques tions qui font aujourd’hui l’objet de controverses. C’est le cas en particulier de l’augmentation de l’espérance de vie: L’assurance invalidité de la VASK est complétée dès 1913 par une rente de veuf (veuve) et d’orphelin puis, en 1919, par une assurance vieillesse proprement dite. Ces développements sont également le fait des années qui ont suivi la Première Guerre mondiale ainsi que de la secousse sociale et politique entraînée en Suisse par la grève générale de 1918. Bien qu’elle n’ait été introduite qu’en 1948, signalons que c’est également à cette époque que l’assurance vieillesse et survivants (AVS) a été inscrite dans la Constitution fédérale. Un système modulaire ��� En complétant l’assurance invalidité initiale par une assurance survivants et une assurance vieillesse, la VASK se dote de la structure visée dès le départ mais qui, pour des raisons financières ou liées au cours des événements, n’a pu être mise en place que progressivement. Les assurances peuvent être souscrites par modules. Ainsi, jusque dans les années 1970, la VASK offre le choix aux célibataires de ne pas souscrire l’assurance survivants ou la possibilité de se prémunir uniquement contre les conséquences de l’invalidité. Du point de vue actuel, l’on relèvera en particulier que de par sa structure (personne morale indépendante, éventail des risques assurés, procédure de couver ture du capital), la VASK répon dait dès 1919 aux exigences qui, des décennies plus tard, notamment 66 ans après sa création, allaient être imposées de manière contraignante aux caisses de deuxième pilier avec l’adoption de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP). Depuis le début, l’évolution de l’institution de prévoyance du groupe Coop ou CPV/CAP est placée sous le signe de la croissance, ce dont atteste tout particulièrement la progression du nombre de membres col continue 5 sous le signe de la croissance et de la prévoyance. La VASK/CPV/CAP: une institution en évolution permanente Année Membres collectifs Actifs Rentiers Capital de couverture CHF 1909 7 417 0 0 1919 23 2 775 40 6 515 249 1929 75 3 790 424 31 578 986 1939 96 4 855 963 59 844 582 1949 210 5 722 1 425 111 877 047 1959 282 6 708 2 045 199 988 562 1969 280 7 907 2 887 376 933 808 1979 112 9 063 4 116 828 935 073 1989 86 20 852 5 303 1 939 939 029 1999 57 29 576 9 413 3 942 998 885 2009 20 34 867 16 694 5 854 716 035 lectifs. Cela étant, les chiffres ne permettent pas à eux seuls de documenter de façon exhaustive l’histoire de la VASK. Dans le sillage de la consolidation de l’introduction, préalablement à sa fondation, de l’assurance pour survivants et de vieillesse, la caisse fait l’objet d’un premier assainissement en 1926 en raison d’une évaluation trop optimiste de l’évolution des dommages et des taux d’intérêt des placements. L’abaissement de la limite d’âge à 55 ans pour les femmes et à 60 ans pour les hommes n’est pas en phase avec l’allongement de l’espérance de vie, ce qui conduit, en 1937, à une correction des valeurs fixées (relèvement de l’âge de la retraite à 62 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes) et à une augmentation des primes. Un deuxième assainissement des tiné à résorber un découvert de 20 millions de francs est entrepris dans le cadre de l’introduction de l’AVS, en 1948. Aujourd’hui, cette situation correspondrait à un découvert de plus de 20 %, d’autant que le montant des provisions techniques nécessaire selon les normes actuelles fait alors défaut. Dans les années qui suivent, la VASK constitue ses propres bases en tenant compte de son effectif d’assurés et du nombre de cas traités. Cette démarche onéreuse l’ob lige par la suite à se fonder sur des valeurs expérimentales et des estimations de majoration. En 1979, la caisse décide d’introduire à partir de l’exercice comptable suivant les bases techniques EVK 80, alors généralement appliquées par les caisses de pension privées. Or la «loi des grands nombres», dont l’application dans l’assurance est liée à l’importance des statistiques fondées sur les mathématiques, se prête davantage aux institutions de la Confédération suisse comptant plusieurs centaines de milliers d’employés qu’à la VASK, dont le nombre d’assurés atteint seulement quelques milliers. Résultat: après dissolution des réserves – alors latentes – à l’actif du bilan, la caisse présente un nouveau déficit technique de 135 millions de francs. Selon les normes actuelles, la fortune affichée par la caisse (893 millions de francs) en 1979 représenterait un découvert de plus de 15 %, ce qui est d’autant plus notable que les provisions techniques supplémentaires cons- tituées à cette époque sont nullement comparables aux valeurs de référence actuelles. Une correction des cotisations permet d’éponger le déficit jusqu’en 1985. L’année 1980 est marquée par l’adaptation des bases actuarielles et l’adoption, au 1er janvier, d’un nouveau nom: CPV/CAP. La révision des statuts qui s’ensuit inclut la mise en place d’un Conseil d’administration paritaire, qui ins titutionnalise une pratique exis tante, puisque les employés sont déjà représentés dans la commission administrative au prorata de leurs contributions. Au moment de la mise en application de la LPP, en 1985, la CPV/CAP satisfaisait donc déjà à une exigence qui a fait par ailleurs l’objet d’âpres discussions. À l’instar des magasins des membres collectifs dé terminants, la CPV/CAP s’est également adaptée aux changements. 6 L’assurance obligatoire selon la LPP et ses développements ultérieurs, ainsi que les changements au sein du groupe Coop Après que le total du bilan de la CPV/CAP dépasse pour la première fois la barre d’un milliard de francs en 1981, l’introduction de l’assurance obligatoire LPP en 1985 don ne un coup d’accélérateur décisif à la croissance. Et il n’est pas faux d’ajouter que seule l’assurance obligatoire LPP a permis de garantir une couverture d’assurance à tous les employés et l’harmonisation de la pratique d’assurance à laquelle aspiraient depuis toujours les pères fondateurs et leurs successeurs. L’introduction de l’assurance obligatoire ouvre une nouvelle page de l’histoire de la prévoyan ce professionnelle. Tandis qu’en 1984, les règles applicables étaient encore énoncées dans de multi ples dispositions du Code suisse des obligations et du Code civil suisse, elles sont aujourd’hui réunies dans deux lois spécifiques, complétées par de nombreuses ordonnances ainsi que par des circulaires. Avec ses quelques 125 articles et ses cinq ordonnances plutôt volumineuses, la LPP, dont l’objet est de régler et de garantir la prévoyance professionnelle, atteste à elle seule de la complexité croissante de ce domaine au cours des 25 dernières années. L’assurance obligatoire a entraîné un accroissement du nombre des assurés actifs, qui est passé de 13 817 à fin 1984 à 23 593 un an plus tard. Cette évolution s’explique, d’une part, par l’entrée des effectifs des membres collectifs qui étaient précédemment affiliés à d’autres institutions, d’autre part, par l’adhésion de femmes, absentes des effectifs avant que l’assurance ne revête un caractère obligatoire. Diminution du nombre de membres collectifs������� Ces chiffres reflètent aussi le prodigieux développement du groupe Coop au cours des dernières décennies. La CPV/CAP comptait 327 membres collectifs (employeurs et leurs employés) en 1964, date à laquelle ces effectifs atteignaient leur plus haut niveau; ils n’étaient plus que 20 en 2008. Autre chiffre éloquent: celui des bénéficiaires de rentes, qui est passé de 4591 en 1984, à la veille de l’introduction de l’assurance obligatoire LPP, à environ 16 000 aujourd’hui. En 1986, les effectifs ont été allégés sous l’effet de l’introduction de l’assurance collective des risques pour les jeunes collaborateurs de 18 à 24 ans qui, conformément à la LPP, ne cotisent pas pour leur retraite. Cette mesure a contribué à une réduction des mutations, dont le chiffre élevé caractérise le commerce de dé- bre passage dans la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LFLP), la révision exhaustive de la CPV/CAP constitue une autre étape clé de l’histoire de la caisse de pension. Dans le sillage du changement En 1990, l’intégration de la cais- imposé par les nouvelles dispose de pension de Bell SA mar- sitions légales, la CPV/CAP passe que une étape importante vers de la primauté des prestations à la centralisation de la prévoyance la primauté des cotisations et inde Coop au sein de la CPV/CAP. troduit des primes échelonnées Les acquisitions du groupe Coop en fonction de l’âge. Soucieuse – Top-Tip, Konsumverein Zürich de maintenir le pouvoir d’achat (KVZ), Interdiscount, Radio-TV- des prestations assurées tout au Steiner, GWI, SEG, EPA, Waro long de la vie professionnelle des et Carrefour – conduisent à personnes assurées, la CPV/CAP un accroissement successif des opte pour le versement de bonieffectifs, lequel est contrebalan- fications supplémentaires, lequel cé par la sortie de Banque Coop, s’inscrit dans la continuité du modes assurés de l’ancienne Coop dèle de primauté des prestations Société coopérative d’assurances tout en répondant aux intentions sur la vie et de tout ou partie de la nouvelle loi et aux besoins de quelques membres collectifs d’un effectif très fluctuant. Ce de plus petite taille, qui décident changement s’accompagne d’une de réorganiser leur prévoyan diminution du taux technique de ce dans le cadre d’un nouveau 3 à 4 %, laquelle entraîne malheurégime de propriété. Les en- reusement la disparition d’une trées et les sorties sont progres- règle des années 1940 selon lasivement soumises à des règles quelle les prestations en cours dont le respect est contrôlé par peuvent être relevées annuelleles organes de surveillance des ment de 1 % tant que la rémunécantons où sont domiciliées les ration de la fortune est égale ou institutions de prévoyance. Aussi supérieure à 4 %. la CPV/CAP se voit-elle contrainte, dans le sillage de la pre- Enfin, dans le cadre d’une dermière révision de la LPP en 2005, nière révision entreprise en 2008, d’édicter un règlement relatif à la CPV/CAP met à jour le règlela liquidation partielle, lequel ment d’assurance et abaisse le règle les sorties d’une partie de taux d’intérêt technique à 3,5 %. l’effectif des membres collectifs. tail. Aussi conviendrait-il d’ajouter aux effectifs des assurés actifs actuels quelque 6000 jeunes au bénéfice d’une assurance collective des risques au sein de la CPV/ CAP. Rendue nécessaire à la suite de l’entrée en vigueur, au 1er janvier 1995, de la loi fédérale sur le li des cas peu ordinaires 7 Rentes de longue durée néficiaire de rente la plus âgée est née en 1904, la veuve la plus âgée en 1906. Toute caisse de pensi on établie de longue date et versant des rentes via gères peut citer des exem ples de cas qui sortent de l’ordinaire ou qui se distin guent des idées communé ment admises. La législation sur la protection des données interdit de diffuser des données chiffrées et des informations sur les bénéficiaires de rentes. Aussi, dans l’histoire que nous relatons ci-après concernant une bénéficiaire de rente décédée en 1996, avons-nous pris soin de ne mentionner ni son nom ni les données susceptibles de fournir des indices sur son identité. Comme nous l’avons indiqué plus haut, la VASK, qui a précédé la CPV/CAP, était initialement une assurance invalidité. La décision d’affiliation était prise sur la base d’un avis médical. Les informa- tions du fichier papier de l’époque font apparaître que Madame Elsa S. a été admise à la VASK le 1er janvier 1918. Le salaire annuel assuré était de 1200 francs, la prime annuelle de 60 francs, l’assurée en payant un tiers. En 1922, le salaire annuel assuré était passé à 3400 francs, les augmentations de salaire donnant lieu, à l’époque déjà, à un ajustement des cotisations. La fiche indique que Madame S. a été mise en invalidité avec effet au 1er mars 1923. Aucune précision n’est donnée quant aux motifs de l’invalidité, mais les informations disponibles permettent de supposer que Madame S. souffrait d’une maladie pulmonaire chronique. En tout état de cause, Madame S. a touché une rente d’invalidité de 1923 à 1959, puis une rente de vieillesse jusqu’à son décès en septembre 1996. Pendant 73 ans et 7 mois, elle a donc bénéficié chaque mois de la rente de la CPV/CAP. Parmi les autres informations révélées par l’étude des données sur les bénéficiaires de rentes de la CPV/CAP, l’on retiendra encore le cas d’une rente de vieillesse dont le versement a débuté en 1960 sous forme d’une rente d’invalidité. Une cinquantaine de rentes – le plus souvent en faveur de veuves – sont actuellement versées depuis 1969 ou une date antérieure, soit depuis plus de 40 ans. Revenons enfin sur un sujet qui préoccupe la CPV/CAP, à savoir l’assurance-invalidité fédérale (AI). En effet, le nombre de bénéficiai res de rentes a été multiplié par plus de cinq depuis fin 1985 (+ 52 % env.), tandis que le nombre d’assurés actifs a augmenté d’un peu moins de 60 % au cours de la même période. Si ces chiffres, relativement faibles au début, étaient directement liés à un effectif moins important, ils s’expliquent aussi, et incontestablement, par le fait que jusqu’en 1980, les membres collectifs contribuaient obligatoirement à la prise en charge des coûts de l’invalidité lorsque la période d’assurance n’était que de quelques années. Non seulement les employeurs se mon traient alors plus prudents lors du recrutement, mais la priorité consistait d’une manière générale à éviter au possible l’invalidité. La notion d’invalidité dans la prévoyance professionnelle repose sur les dispositions relatives à l’assurance-invalidité fédérale. La CPV/CAP reprend cette définition dans son règlement d’assurance et est liée par les principes énoncées dans l’AI. De par la pluralité des aspects qu’elle touche – maladies psychiques et physiques, chômage, performance aux différentes étapes de la vie, qualification, questions éthiques diverses, l’invalidité est une ques tion de société au sens large. Il y a fort à parier qu’elle restera encore un moment au cœur des débats. Évolution du nombre de rentes d’invalidité 2500 2000 S’il s’agit là d’un cas exceptionnel, il convient néanmoins de préciser qu’à l’heure où cet article est rédigé, 16 rentes de vieillesse sont versées à des personnes âgées de plus de cent ans (5 hommes et 11 femmes), auxquelles viennent s’ajouter 12 rentes en faveur de veuves de 100 ans ou plus. La bé- 1500 1000 500 0 88 90 92 Femmes 94 96 98 Hommes 00 02 Total 04 06 08 8 l’histoire de la CPV/CAP La CPV/CAP en quelques dates 1909 Fondation de la Fédération des associations de consommation VASK (Versicherungsanstalt Schweizerischer Konsumvereine), chargée de mettre en place une protection sociale contre l’invalidité. À l’époque, l’on travaillait jusqu’à la survenance de l’invalidité ou du décès. 1913 L’assurance invalidité est complétée par une assurance pour survivants, destinée à protéger la veuve et les enfants lors du décès de la personne assurée. 1919 L’assurance vieillesse vient compléter l’assurance invalidité et survivants et fait de la VASK un organisme complet de prévoyance. 1948 Introduction de l’AVS, ancrée depuis 1925 dans la Constitution fédérale. Adaptation du plan de prestations de la VASK à l’âge de la retraite de 62/65 ans et ajustement des cotisations aux nécessités de financement de l’assurance 1958 Scission juridique en Suisse entre entreprise et caisse de pension, d’où séparation entre l’U.S.C. et la VASK, qui deviennent deux entités juridiques distinctes. 1980 Adaptation des bases actuarielles, calculées jusque-là sur la base des effectifs d’assurés propres et passage aux bases EVK utilisées par les caisses de pension. La VASK prend un nouveau nom: CPV/CAP Coop Personalversicherung/Coop Assurance du personnel/Coop assicurazione del personale. 1985 Introduction de l’assurance obligatoire LPP en Suisse. Le nombre des assurés actifs double. 1995 Modification du plan de prévoyance avec le passage à la primauté des cotisations dans le sillage du changement rendu nécessaire par la loi sur le libre passage au niveau de l’intérêt technique et du financement de la CPV/CAP et introduction de la prime échelonnée en fonction de l’âge au lieu de la prime unitaire appliquée auparavant. 2005 Adaptation des dispositions réglementaires aux changements rendus nécessaires dans le système et le financement par la première révision de la LPP. Adaptation des primes de risque à la progression des invalidités dans les années antérieures. 2008 Réduction du taux d’intérêt technique et du taux d’intérêt projeté à 3,5 %. Adaptation du financement pour les bonifications de risque et de vieillesse dans le but de préserver, dans la mesure du possible, le niveau de prestations à l’aide des prestations financées par l’employeur. 2009 Transformation d’une société coopérative en fondation. L’année de son centenaire, la CPV/CAP compte 44 collaboratrices et collaborateurs qui s’engagent avec entrain, détermination et clairvoyance pour garantir à Coop Assurance du personnel un avenir plus sûr.