le potentiel d`un poisson nageur
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le potentiel d`un poisson nageur
LE POTENTIEL D’UN POISSON NAGEUR ! Dietmar Isaiasch Pour bon nombre de pêcheurs de carnassiers les poissons nageurs (PN) ne constituent pas un sujet de conversation journalier. Et quand ils sont utilisés ils sont souvent ramenés trop vite et pêchent mal. Résultat : le pêcheur est déçu et perd confiance. C’est dommage, car avec un peu de connaissance sur leurs propriétés et les bonnes techniques d’animation ils permettent de pêcher très efficacement. 32 Planète Carnassiers 13 Heureusement il y a aussi des pêcheurs qui l’ont très bien compris et qui n’en cachent pas leur enthousiasme. Vu le nombre de poissons trophées qu’ils capturent chaque année vous auriez vraiment tort de laisser vos poissons nageurs rouiller dans vos boîtes à leurres ! Nombreux sont ceux qui pensent que plus on les ramène vite, plus ils plongent profond. Ils se trompent. Les poissons nageurs sont les seuls leurres qui, selon les caractéristiques de leur bavette, plongent à une profondeur maximale précise, puis expriment le meilleur dans cette même profondeur. Les versions flottantes remontent vers la surface dès qu’on arrête la récupération. Les versions « suspending » restent en suspension à la profondeur où on marque une pause. Ces propriétés rendent les poissons nageurs très polyvalents. Pour la pêche en eau douce les versions flottantes sont bien plus utilisées que les versions suspending ou coulantes. Leur type d’action et leur profondeur de nage sont déterminés par leur bavette, la forme de leur corps et la répartition du poids dans le corps, souvent optimisée à l’intérieur avec des billes métalliques fixes ou mobiles. Les modèles très plongeants conçus pour les eaux profondes possèdent des grandes bavettes assez larges positionnées quasiment à l’horizontale. De tels poissons nageurs déplacent beaucoup d’eau et créent beaucoup de turbulences grâce à une action de forte amplitude. Les modèles peu plongeants possèdent des bavettes de petite taille et positionnées de façon bien plus verticale. Ils nagent plus tranquillement et créent moins de turbulences. La façon dont un poisson nageur se comporte dans l’eau dépend de plusieurs éléments. Forme, taille, matière jouent toutes leur rôle. Combiné à ces différentes propriétés la bavette détermine la profondeur de nage et l’action. Certains pensent que les modèles coulants plongent plus profondément que les modèles flottants. Les modèles coulants permettent effectivement une descente vers le fond, mais dès qu’ils sont ramenés à la bonne vitesse ils remontent vers la profondeur pour laquelle ils ont été conçus. Certains modèles coulants nagent à d’assez faibles profondeurs. La matière Les poissons nageurs peuvent être conçus avec différents types de matière. On en trouve en balsa (bois très léger), en mousse injectée et en toutes sortes de plastiques modernes super résistants. Chaque type de matière a ses avantages et ses inconvénients. Les poissons nageurs réalisés en balsa flottent super bien et nagent avec des mouvements d’amplitude importante. Ils ne contiennent jamais de billes bruiteuses. Cela n’aurait aucun sens car le balsa absorberait le bruit de cellesci. Pour les rendre tout de même plus attractifs beaucoup sont conçus en deux parties. Ces modèles qu’on appelle « jointed » serpentent dans l’eau de façon très « vivante » en créant des turbulences spécifiques à leur action. L’inconvénient des PN en balsa est leur relative fragilité et leur durée de vie limitée. Dès qu’il y a un éclat dans le vernis ou dès qu’une dent de brochet le transperce, le balsa absorbe de La forme et l’angle de la bavette détermine la profondeur de nage des poissons nageurs. l’eau et s’alourdit. C’est également le cas avec d’autres types de bois, même durs comme le chêne par exemple. Autre inconvénient avec le bois : sur une série de leurres du même type et de la même taille on trouve de légères différences au niveau poids et action. Certains nageront mieux que d’autres. Les PN en mousse injectée possèdent tous les avantages des PN en bois mais sans les inconvénients. Même transpercés ils n’absorbent pas d’eau et il est possible de réaliser une série où l’action et la profondeur de nage de chaque leurre sont strictement identiques. Ils sont également proposés à des prix plus intéressants. Faire du bruit ! Le plastique dur offre infiniment plus de possibilités au niveau de la conception des PN. Il permet de réaliser facilement des PN flottants, des supending et des coulants d’excellente qualité. Leur grand avantage vient du fait qu’ils peuvent être réalisés avec des billes métalliques internes qui remplissent plusieurs rôles : logées dans la même chambre produisent des sons de hautes fréquences. Plus le plastique utilisé pour le PN est dur, plus le bruit que produisent les billes sera fort et portera loin. En réalité les billes ne sont pas seules à produire du bruit et des vibrations. Un PN produit une multitude de bruits et de vibrations, même sans billes mobiles, de par son action et de son armement (hameçons et anneaux brisés). Les billes mobiles ne font que rajouter un bruit de fréquence différente qui porte plus loin dans l’eau. L’effet du bruit Un PN qui produit beaucoup de bruit n’est pas forcément plus attractif. Une overdose de bruit peut dans certains cas se révéler contre-productif. Mais on ne peut jamais en être sûr à 100% à l’avance. Ce n’est qu’en le testant qu’on peut v o i r la réaction des poissons qu’on cible, et 1. Elles permettent des lancers plus loin avec plus de précision. Certains PN sont conçus avec des chambres internes qui contiennent des billes mobiles. Lors d’un lancer les billes se trouvent dans l’extrémité (la queue) du PN, ce qui lui assure une parfaite stabilité dans sa trajectoire. Résultat : on lance plus loin avec nettement moins de risque d’emmêler. Une fois le PN dans l’eau, les billes reviennent vers la partie avant du leurre pour jouer leur rôle de stabilisateur de nage en assurent une trajectoire de nage droite, même avec une vitesse de récupération élevée. 2. Logées dans une chambre transversale les billes mobiles peuvent produire des bruits et des vibrations en tapant contre le plastique dur. Sous l’eau ces bruits et vibrations se déplacent à grande vitesse sur de grandes distances et sont perçus par les carnassiers. Le nombre et la taille des billes, leur matière, leur répartition dans le leurre et la dureté du plastique de leur chambre déterminent les fréquences des sons produits. Plusieurs grandes billes logées chacune dans leur chambre individuelle produisent des bruits de basses fréquences. Plusieurs petites billes Planète Carnassiers 13 33 LE POTENTIEL D’UN POISSON NAGEUR ! PN peu plongeants (jusqu’à 1m) 1-Minus Serie Mann’s Slammer 13 Salmo Fatso F Crane 104, 205 Rebel Minnow Bomber Long A Fox Rage Slick Stick SSR Reef Runner Salmo Warrior Cranck Original Rapala Ripplin Red Fin Yo-Zuri Crystal Minnow Lucky Craft Flash Minnow Illex Arnaud 100F Squad Minnow Jackall Fox Rage Gonzo SR PN Suspending Smithwick Susp. Rogue Reef Runner Ripstick Lucky Craft Pointer Illex Squirrel & Squad Serie Storm Thunderstick Rapala Husky Jerk Rebel Mystic Shad-R Megabass FX6.6sw Mann’s Susp. Zone Minnow Mann’s Loudmouth Jerkbait Fox Rage Slick Stick SP PN plongeants (à 3m et plus) Rapala Super Shad Rap Salmo Skinner Fox Rage Hitcher CT Nils Master Invincible F Wally Diver Cotton Cordell Spoonbill Rebel Rapala Shad Rap DR Fox Rage Gonzo DR Bomber 24A, 26A Crane 306, 307 Mann’s Heavy Duty 12+ Mann’s Loudmouth II Fox Rage Slick Stick DR Yo-Zuri Crystal Minnow Deep Diver Illex Arnaud 100SP Lucky Craft Pointer 100DD Muscle Deep Serie Jackall 34 Planète Carnassiers 13 il y a toujours des exceptions qui confirment la règle. Toutefois, grâce à mon expérience, je peux me prononcer sur une certaine tendance qui se vérifie très souvent. Sur les eaux vierges ou peu pêchées les carnassiers montrent une préférence pour les PN à action lente et d’amplitude peu importante, ne produisant pas trop de vibrations. De tels PN imitent au mieux les vraies proies des carnassiers. Ici les PN en balsa ou ceux en plastique sans billes mobiles fonctionnent très bien alors que ceux qui font beaucoup de bruit conduisent souvent à l’échec. Si au contraire on pêche une eau populaire et pas rarement sur-pêchée avec des poissons plus ou moins éduqués, il vaut mieux pêcher avec un PN qui se fait bien remarquer. Plus il produit de bruit et de vibrations, mieux c’est ! Ici mon choix se porte sur des modèles à action forte produisant beaucoup de vibrations, et avec des billes mobiles qui rajoutent un maximum de bruit. Ces PN tumultueux attirent même l’attention des carnassiers les plus méfiants. Les PN qui produisent beaucoup de bruit permettent également de sauver une journée difficile où les carnassiers restent collés sur le fond, à condition qu’on arrive à les faire nager très près du fond. Donner de la vie à un poisson nageur Chaque poisson produit des vibrations plus ou moins fortes dans l’eau. Mais un poisson en bonne santé ne produit pas le même type de vibrations qu’un poisson malade ou blessé. Ce dernier nage avec peu ou pas coordination, quelques coups de queue en vitesse suivis d’un relâchement total avec le corps qui glisse vers la surface ou vers le fond. Le type de vibrations émis par un poisson blessé attire naturellement l’attention des carnassiers qui sont maîtres dans l’interprétation des signaux qu’ils détectent. Le pêcheur doit se servir de cette connaissance pour l’appliquer dans sa technique d’animation. Ramener un PN de façon monotone permet de l’emmener à la bonne profondeur mais ne suffit pas pour lui donner de la vie. L’action de nage pour laquelle un PN a été conçu est une chose, l’action qu’on lui donne ensuite pour lui donner vie en est une autre ! Ceux qui veulent tirer tout le potentiel de leur PN doivent apprendre à « jouer » avec ! Voici deux techniques d’animation qui sont parmi les plus efficaces. Stop & Go Avec cette technique on arrête brusquement la récupération pour imiter un poisson blessé. Les pêcheurs expérimentés, après avoir lancé, ramènent leur PN rapidement à la bonne profondeur (quelques tours de manivelle en vitesse) puis marquent un stop. Un modèle suspending restera sur place, un flottant remontera lentement vers la surface et un coulant descendra vers le fond. La technique ressemble à une forme de twitching, mais sans jamais donner de coups secs. On peut varier le temps des pauses. Personnellement j’arrête mon PN seulement quelques secondes avant de reprendre la récupération. C’est à ce moment précis que le plus grand nombre d’attaques se produit. Pour effectuer une animation plus réaliste il faudra varier légèrement les distances de nage entre les stops, 5 mètres étant un bon moyen. L’avantage du Stop & Go avec un PN flottant est qu’il permet souvent de décider les carnassiers suiveurs (et notamment les brochets !) au moment de la remontée vers la surface. Indication de profondeur Pour bien pêcher avec un PN il faut connaître sa profondeur de nage précise. Des fabricants tels que Bomber ou Rapala indiquent les profondeurs de nage de leurs PN avec les codes suivants : SR = Shallow Runner (nage peu profonde) SSR = Super Shallow Runner (nage juste sous la pellicule de surface) DR = Deep Runner (nage profonde) SDR = Super Deep Runner (nage très profonde) SP = Suspending (leurre à densité neutre) La plupart des fabricants notent la profondeur de nage de leurs PN seulement sur les emballages. Peu de fabricants la notent ou gravent directement sur le PN. A ma connaissance seuls Mann’s Bait Compagny, Halco et Fox Rage le font. Chez Mann’s la profondeur en « feet » (= 30 cm) est indiquée sur le côté, chez Halco la profondeur en mètres est notée sur la bavette, et chez Fox Rage sur le dos. De cette façon on connaît toujours la profondeur de nage, même si on a jeté l’emballage. C’est tout de même plus logique et plus pratique. Dietmar Isaiasch Taper sur le fond ! Il s’agit d’une technique qui permet de réveiller les carnassiers postés sur le fond. Elle est effectuée avec des PN flottants bien plongeants. Une fois lancé on ramène ou on jerke le PN le plus vite possible vers le fond. On pêche mieux en utilisant des PN capables de plonger bien plus profond que la profondeur pêchée, par exemple un PN capable de plonger à 4m dans une eau de 2 à 3m. Le moment où la bavette du PN heurte le fond est bien ressenti dans le scion de la canne. C’est le moment de stopper la récupération et de laisser remonter le PN vers la surface durant 2 à 4 secondes (de 25 à 50 cm). Ensuite il suffit de tirer un bon coup avec la canne pour heurter le fond de nouveau. Ce petit jeu qui là encore vise à imiter un poisson blessé, en le répétant, va inciter les carnassiers à s’approcher et à passer à l’attaque. Sachez que l’utilisation de PN avec des bavettes longues et des triples à tige courte diminuent considérablement les risques d’accrochage sur le fond. Cette technique qui permet de prendre de nombreuses espèces de carnassiers se montre particulièrement efficace sur les sandres. Planète Carnassiers 13 35