Eros Center à la Cour des Miracles
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Eros Center à la Cour des Miracles
Le Soir, 29/03/2011, page/bladzijde 22 Seraing / Le conseil a voté sur l’implantation éventuelle du centre de prostitution Eros Center à la Cour des Miracles ? l’Eros Center liégeois, gère aussi celui de Seraing. » Cette dernière n’a pas encore été formellement consultée, mais le bourgmestre « en a discuté avec Willy Demeyer » (le bourgmestre de Liège). Isatis (Initiative sociale d’aide aux travailleurs indépendants du sexe) compte en son sein des représentants du conseil communal de Liège – présents « à titre personnel » –, des associations de terrain et de l’ULg. « L’idée serait alors que des conseillers sérésiens rejoignent eux aussi Isatis à titre personnel », explique le mayeur. L’ESSENTIEL ● L’éventuel « Eros Centre » de Seraing devrait être installé dans la « Cour des Miracles » de la rue Marnix. ● Alain Mathot propose que l’ASBL Isatis, créée pour gérer l’Eros Center liégeois, en fasse de même à Seraing. ● Objectifs : hygiène, sécurité, loyers fixes et fin de la traite. L undi soir, les élus sérésiens se sont penchés, en urgence, sur la localisation du futur Eros Center, structure où serait mieux gérée et encadrée la prostitution. Si le bourgmestre Alain Mathot (PS) se déclarait « ouvert à toute proposition », le collège en a fait deux : la rue de Renory, non loin de l’entreprise Chimac-Agriphar, et un terrain à l’entrée de la rue Marnix que l’on appelait à Seraing la Cour des Miracles quand y officiaient bon nombre de prostituées africaines et souvent illégales. L’endroit fut d’ailleurs fermé à la prostitution en 2000 au vu des nombreux cas avérés de traite des êtres humains. Sans préjuger du vote nominal Justice / L’EROS CENTER SÉRÉSIEN devrait s’installer dans la « Cour des Miracles », devenu un chancre urbain. © MICHEL TONNEAU. des conseillers (qui a eu lieu trop tard pour cette édition), il est fort probable que la deuxième option soit choisie puisqu’elle a la préférence du bourgmestre et donc de sa majorité. À cet endroit, la Ville devra encore mener une étude ur- banistique et de faisabilité mais les contours du projet d’Eros Center sérésien se précisent. D’abord, c’est bien la Ville (sans doute via la régie immobilière Eriges) qui construira, à ses frais. « Et au passage, si on choi- Copyright Rossel & Cie All rights reserved - Tous droits reserves sit la Cour des Miracles, c’est une belle occasion d’assainir ce site qui est devenu un véritable chancre urbain », souligne le mayeur. Ensuite, entre gestion par le privé (comme dans la fameuse Villa Tinto anversoise) ou semi- publique, Alain Mathot privilégie la seconde. « Le parquet, avec qui nous avons discuté de ce dossier, préfère nettement éviter l’option privée, dit Alain Mathot. Dès lors, nous proposons que l’ASBL Isatis, créée à Liège pour gérer Une centaine de prostituées Ce bâtiment, qui changera de nom, doit permettre comme à Liège « de limiter drastiquement la traite des êtres humains et fermer la porte aux mafias. » Des règles strictes en matière d’hygiène et de sécurité y seront d’application, les loyers seront fixes et les prostituées (une centaine) dûment enregistrées. « Et les bénéfices dégagés serviront à aider les prostituées », souligne encore Alain Mathot. Dès qu’il sera construit, la prostitution sera interdite au bout de la rue Marnix, là où 260 filles œuvrent actuellement dans 79 salons tenus par… 32 propriétaires différents ! Enfin, pour se prémunir d’un éventuel échec, le bâtiment devrait être conçu pour pouvoir être transformé en… kots. Échéance espérée : dans deux ou trois ans. ■ PIERRE MOREL