le bon coup de main des Fourchettes
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le bon coup de main des Fourchettes
r Kuhn Audureau SA (La copechagnière - vendée) le bon coup de main des Fourchettes La division Kuhn de La Copechagnière [Vendée}, installée dans les bâtiments rachetés à Audureau en 1993, est spécialisée dans la fabrication de produits dédiés à l'élevage et à l'entretien du paysage. Son site historique, enclavé dans le centre-ville et devenu trop exigu pour satisfaire à l'élargissement du catalogue, a poussé la firme alsacienne à construire une annexe, en périphérie du bourg, au lieu-dit Les Fourchettes, un nom parfaitement en rapport avec la production de matériels de distribution des fourrages! ' l'extrémité de la ligne d'assemblage des mélangeuses automotrices; plusieurs employés de l'usine Kuhn Audureau SA achèvent l'ultime étape de vérification du bon fonctionnement des machines. Ce A Le nouveau site de Kuhn Audureau {en arrière-plan) a été construit en 2013, au lieu-dit Les Fourchettes, à 1 km environ de l'usine historique {au premier plan) de La Copechagnière {Vendée). site de production, racheté en 1993 par le groupe Kuhn, a conservé dans son appellation le nom du précédent fabricant, Audureau, implanté historiquement à La Copechagnière (Vendée). Son activité, concentrée initialement sur les matériels de désilage, paillage et distribution des fourrages, ainsi que sur les pulvérisateurs portés, s'est élargie aux remorques mélangeuses à vis horizontales ou verticales dès 1989, et aux désileuses automotrices en 2001. L'activité pulvérisation a, elle, été abandonnée à la D'une surface de 5500 rrl, le hall de production du site des Fourchettes est destiné à la soudure des châssis et des bols de mélangeuses traînées et automotrices. Il pourrait accueillir à moyen terme sa propre installation de peinture. fin des années 1990, laissant place aux équipements d'entretien du paysage, tels que les débroussailleuses. 3500 machines par an Le site principal de La Copechagnière implanté au beau milieu du bourg s'étend sur 58000 m2, dont 27 200 m2 couverts. À l'image des a~tres usines du groupe Kuhn, cette unité possède son propre bureau d'études ainsi que ses services production, méthode et qualité. Elle emploie aujourd'hui environ 250 personnes pour construire annuellement 3500 matériels. La fabrication étant exclusivement lancée à la commande, la centaine de machines en parc est déjà vendue et en attente d'expédition. «Nous travaillons selon le principe du lean manufacturing », explique Didier Vallat, directeur général de • À leur sortie d'une des installations de peinture, les piéces sont décrochées de la chaîne de transit pour être acheminées vers les quatre lignes de montage. La ligne dêdiie swc.d~ileuses alltiomotrices fsbtique une machine tous les trois jour&. Kuhn Audureau. «Nous publions une feuille de délai chaque semaine pour chaque produit.Lafabrication prend au minimum trois semaines selon le type de matériel. » À l'exception des fonds de bols des mélangeuses oxycoupés, les pièces métalliques sont découpées au laser par un robot puis pliées par l'une des quatre presses de l'usine. La zone de soudure, essentiellement manuelle, compte quelques robots à double poste pour préparer les turbines, hayons et châssis des désileuses et des pailleuses, ainsi que les bâtis d'épareuses. Compte tenu de l'évolution rapide de la taille des machines et pour rationaliser Les vis des mélangeuses ne sont pas soudées sur place mais sous-traitées. davantage la production, le fabricant a dé localisé une partie du processus de fabrication à 1 km de distance. Les éléments plus imposants sont ainsi soudés dans le bâtiment édifié en 2013 au lieu-dit Les Fourchettes, en périphérie du bourg de La Copechagnière. En quelques années seulement, le cœur du marché des bols mélangeurs est en effet passé de modèles monovis de 12 m3 à des remorques double vis de 18 m3 aujourd'hui. Avec ses locaux enclavés dans le centre-ville, Kulm Audureau avait anticipé les contraintes de production liées à l'évolution du gabarit des matériels en rachetant une parcelle de 15 ha dans la zone artisanale de la commune. un nouveau site de 15 ha Sur cette nouvelle implantation comptant 5500 m2 de surface couverte, une vingtaine de personnes soude, avec des postes manuels ou robotisés, les gros ensembles, tels que les cuves de mélangeuses et de pailleuses à partir À proximité des locaux sociaux, le site de production principal comprend un hall affecté à la formation technique dans lequel passe une soixantaine de techniciens chaque année. de 6 rn\ des châssis d'automoteurs mais également ceux des pulvérisateurs Metris, Altis et Lexis de la marque. Après soudure, les futures machines sont renvoyées vers l'usine principale pour la mise en peinture puis le montage. Un chauffeur assure, de quatre à cinq fois par jour, les transferts entre les deux unités. Le site historique compte deux installations de peinture. La première, de type poudre, prépare les petites pièces (phosphatation, rinçage, produit d'accrochage et séchage) avant mise la conduite d,élevage, première saarce de cbiHre d,anaires à labn La firme Kuhn emploie plus de 5 000 personnes à travers le monde. Détenant à ce jour plus de 1 600 brevets, elle consacre 4,5 % de son chiffre d'affaires à la recherche et au développement. «Lensemble des machines produites en 2014 dans les usines du groupe ont généré un chiffre d'affaires de 1,040 Md€, dont 70 %à l'export!!, rappelle François Claudot, responsable commercial de Kuhn Audureau. Les deux sites industriels de La Copechagnière y ont contribué à hauteur de 55 M€, dont la moitié environ a été générée grâce aux ventes vers l'étranger, une proportion en constante progression. Ses premiers marchés extérieurs sont l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Biélorussie puis la Chine. Ce développement contribue notamment à la progression du volume de remorques mélangeuses fabriquées en Vendée. 2000 remorques mélangeuses Kuhn par an en peinture. La seconde, réservée aux grands éléments et aux composants hydrauliques, applique deux couches de peinture bicomposant à haut extrait sec, afin de limiter la quantité de solvant utilisée. Ces installations traitent chacune 200000 m2 de surface par an et alimentent les différentes chaînes de montage. 4 000 références et 3GO fournisseurs Construit en 2008 sur 4 200m2, le magasin principal de Kuhn Audureau sert uniquement à alimenter les chaînes de fabrication de l'usine, car toutes les pièces de rechange sont, elles, centralisées dans l'entrepôt Kuhn Parts de Saverne (Ba -Rhin). Il stocke jusqu'à 4000 références en provenance de 360 fournisseurs. Il compte des zones de picking ainsi qu'un espace propre et isolé du reste de l'usine dédié au prémontage des éléments hydrauliques. De petits automoteurs tractant de nombreux wagonnets Le site vendéen de La Copechagnière fabrique l'intégralité des épareuses, machines à turbines [pailleuses, désileuses ...), mélangeuses traînées et automotrices de distribution des fourrages vendues à travers le monde par Kuhn. En revanche, deux usines du groupe se partagent, à parts égales, la fabrication des 2 000 remorques mélangeuses commercialisées annuellement. lllnité de Brodhead, dans le Wisconsin [États-Unis], produit à destination des marchés américain et canadien. Elle fournit aussi une partie de !:Amérique du Sud avec ses mélangeuses à pales. La Copechagnière alimente, elle, les autres marchés du globe. Des échanges Les remorques mélangeuses et les bols pail/eurs sont de compétences existent entre les deux sites. Le assemblés sur une unique ligne de production, au rythme constructeur est en effet parvenu à développer des de quatre à six unités par jour. boîtiers de transmission, des systèmes de pesée ou encore des couteaux de mélangeuses identiques pour les machines des deux marchés. Mais ces synergies restent limitées, le niveau d'utilisation des matériels étant souvent bien plus intensif sur le continent américain. Pierrick Blanchard, le responsable marketing de Kuhn Audureau, assure toutefois que cette expérience internationale profite aux éleveurs français et européens. acheminent les composants vers les lignes de production. Les pièces sont repérées à l'aide d'étiquettes (méthode Kanban) pour maîtriser le risque de rupture de stock. La direction utilise par ailleurs le management visuel qui met en exergue la contribution de chaque opérateur. Ainsi, à l'extrémité de chacune des quatre chaînes de production se trouve un point de gestion de ligne, devant lequel les monteurs échangent sur le travail de la veille, tant sur la sécurité et la qualité que sur les délais. Un tableau spécifique permet d'anticiper la constitution des sous-ensembles nécessaires au montage des machines. « Nous souhaitons faire travailler l'individu physiquement et intellectuellement», insiste le directeur, Didier Vallat. Matthieu Schubnel