Dossier de presse - Moulins souterrains du Col-des
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Dossier de presse - Moulins souterrains du Col-des
Dossier de presse Le bourgeois-gentilhomme en pays horloger Le costume masculin aux XVIIIe et XIXe siècles A partir des années 1630, les hommes portent un pourpoint souple, un haut-de-chausse (sorte de culotte) et un manteau. Vers 1660, sous le règne de Louis XIV, le justaucorps, jusque là réservé à l’armée, apparaît dans le costume civil comme vêtement de dessus. Le pourpoint, que l’on porte au-dessous prend le nom de veste ; la culotte remplace le haut-de-chausse. Le costume trois-pièces est né. Au début du règne de Louis XV, il est très ample. A partir de 1750, il devient plus ajusté : le justaucorps – qui porte maintenant le nom d’habit à la française - perd un tiers de son tissu. Ses manches s’ajustent et il s’échancre sur le devant. La veste rétrécit également et perd ses manches. L’ensemble est agrémenté de dentelles (manchettes, jabot…), produit alors de grand luxe. Les élégants apprécient les couleurs vives et claires, ainsi que les tissus brochés et brodés, qu’ils arborent sans embarras jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. L’immense perruque en vogue à l’époque de Louis XIV perd du terrain vers 1730. Elle est remplacée par une perruque légère dégageant bien le front, avec les cheveux frisés au-dessus des oreilles. Un renversement complet se produit dès l’aube du XIXe siècle. L’homme adopte tout d’abord le pantalon, tenue des matelots et des paysans, mis en vogue lors de la Révolution française par les « sans-culottes ». Il conserve l’habit, devenu redingote, et le gilet, mais abandonne la perruque. Une parfaite austérité est désormais de mise dans les formes, les couleurs et les tissus. L’habit noir triomphe, exaltant les nouvelles vertus de la bourgeoisie : décence, correction, retenue et sérieux. Jean-Jacques-Henri Calame (1740-1817) Huile sur toile anonyme, datée de 1768, Musée d’histoire du Locle Né au Locle en 1740, Jean-Jacques-Henri Calame est fabricant horloger, maître-graveur, maître-bourgeois de Valangin, député aux Audiences générales et au Corps législatif. En 1768, il épouse Marie-Anne Houriet (1736-1827), sœur du grand horloger, Jacques-Frédéric Houriet. Sur ce portrait, Jean-Jacques-Henri Calame arbore le costume à la mode dans la deuxième partie du siècle de Louis XV (1715-1774). Soit l’habit, la veste et – même si la peinture ne le montre pas – la culotte et les bas. Sur la tête, il porte une perruque légère, avec les cheveux frisés au-dessus des oreilles. Il s’agit d’un modèle dit « à bourse » ou « à la Régence » qui enferme les cheveux de derrière dans une bourse de satin ou de soie noire. Sur cette bourse se trouve un nœud de ruban – le solitaire - dont les extrémités font le tour du cou et se nouent sous le menton. Jean-Jacques Huguenin (1777-1833) Huile sur bois de Josef Reinhard (1749-1824), 1797, Musée d’histoire du Locle Né au Locle en 1777, Jean-Jacques Huguenin étudie les mathématiques à Bâle. En 1803, il est nommé lieutenant civil du Locle. Il milite pour le percement d’une galerie de 300 mètres au Col-des-Roches, permettant un meilleur écoulement du Bied et une diminution du risque d’inondation dans le village du Locle. En 1801, il fonde une société dans ce but. Les travaux de creusement commencent, mais l’ingénieur refuse de terminer le travail. Grâce à ses connaissances en trigonométrie, Jean-Jacques Huguenin prend la direction des travaux, qu’il mène à chef en 1805. Jean-Jacques Huguenin est vêtu avec une élégance tout à fait britannique. Son habit est ouvert sur la poitrine. Le devant est croisé, avec de larges revers à boutons décoratifs et un grand col qui se rabat vers l’arrière. Le gilet très court lui aussi, est muni d’un double boutonnage et d’élégantes boutonnières. Son col haut entoure le col de la chemise, également très haut et noué d’une cravate noire qui en fait plusieurs fois le tour. François Droz-dit-Busset (1750-1824) Huile sur toile anonyme, vers 1800-1810, Musée d’histoire du Locle François Droz-dit-Busset, fils de Jacob, est né au Locle, où il est baptisé le 28 mai 1750. En 1775, il est nommé juge en renfort, puis justicier en 1779. Il devient maire du Locle en 1797. Il épouse Julie Jeannot, qui lui donne un fils, François, né en 1787. Atteint dans sa santé, le Maire Droz est remplacé depuis février 1823 par le lieutenant Henri Houriet. Il meurt d’une attaque d’apoplexie en 1824. Le maire François Droz porte le costume masculin classique du XVIIIe siècle : habit, veste et culotte. Par goût personnel, tendance à l’austérité ou raison particulière (un deuil ?), il privilégie le noir en une époque où les hommes se permettent la couleur. On notera cependant quelques touches raffinées : une cravate de fin tissu et de dentelle, un liséré blanc bordant la veste, les boucles aux chaussures et au bas de la culotte ; un bijou fixé à la ceinture, un porte-montre vraisemblablement, sans oublier la perruque. 2 Officier subalterne de l’Armée Impériale Russe Pastel sur papier anonyme, date inconnue, Musée d’histoire du Locle Ce portrait représente un personnage inconnu. Son uniforme permet de l’identifier comme un officier subalterne de l'Armée Impériale Russe du XIXe siècle. Notre inconnu est vêtu d’un uniforme de couleur verte. Un haut col turquoise enserre son cou. Un passepoil rouge borde la veste ornée d’épaulettes. Au-dessous, il porte un gilet blanc et une chemise en tissu très fin et plissé, dont le col montant est noué d’une cravate noire. Le ruban sur sa tunique correspond soit à la médaille de la prise de Paris, en mars 1814, soit à la médaille de la guerre russo-turque de 1877-1878. Henri Grandjean (1803-1879) Lithographie de L. E. Gaberel, La Chaux-de-Fonds, vers 1860, Musée d’histoire du Locle Henri Grandjean est né au Locle en 1803. A l’âge de treize ans, il commence un apprentissage en horlogerie. En 1824, il part pour le Brésil, afin d’y agrandir les comptoirs horlogers créés par son père. De retour au Locle en 1830, il reprend l'entreprise familiale sous le nom de H. Grandjean & Cie et se lance dans la chronométrie de précision, alors peu pratiquée en Suisse. Très impliqué dans le perfectionnement de l’horlogerie, il compte parmi les promoteurs de l’Observatoire de Neuchâtel, ainsi que de l’Ecole d’horlogerie du Locle, qui ouvre ses portes en 1868. Le 29 février 1848, Henri Grandjean est parmi ceux qui déclarent l’insurrection au Locle. Après la descente au Château, il devient membre du gouvernement provisoire. Nommé à l’Assemblée constituante, il participe à la rédaction de la Constitution de la nouvelle République. Riche ou modeste, le bourgeois porte le même costume ; seules la qualité du tissu et celle de la coupe trahissent les différences de fortune. La mode, voire le goût personnel, ne s’affichent que par des détails infimes : la largeur des revers, la forme du col de chemise et la cravate. 3 Henri (Heinrich) Moser (1805-1874) Lithographie anonyme, vers 1860, Musée d’histoire du Locle Né en 1805 à Schaffhouse, Henri Moser y apprend l’horlogerie. Il se perfectionne ensuite lors de stages au Locle et à La Chaux-de-Fonds. Il part pour la Russie et fonde en 1828 à Saint-Pétersbourg l'entreprise H. Moser & Cie. En 1829, il crée au Locle une fabrique de montres et d’horloges, afin d’approvisionner le marché européen et asiatique. Grâce à la fondation d'autres maisons de vente, notamment à Moscou et à Kiev, Henri Moser domine le commerce horloger non seulement en Russie, mais dans toute l'Asie. Comme tous les membres de la bourgeoisie, Henri Moser porte l’austère costume trois-pièces noir (même si le pantalon n’est pas visible sur ce portrait), sur lequel tranche la blancheur de la chemise. La chemise blanche – sans doute parce qu’elle implique de fréquents lavages – constitue alors un signe de prospérité. Celle-ci comporte un col haut, qui encadre les joues et le menton. David Perret-Gentil dit Maillard (1815-1880) Huile sur toile anonyme, vers 1870, Musée d’histoire du Locle David Perret-Gentil dit Maillard est né au Locle en 1815. Placé en apprentissage de commerce à Mulhouse, il y devient un excellent comptable. Partisan des idées républicaines, il prend une part active à la Révolution. Le 29 février 1848, il est le premier à arborer le drapeau fédéral, symbole du rassemblement républicain, à l’auberge de la Fleur-de-Lys, au Locle. Il commande l’une des colonnes de républicains qui occupent le Château de Neuchâtel. Nommé officier par le Gouvernement provisoire, il gravit l’échelle des grades jusqu'à celui de commandant de bataillon. En 1848, il devient également membre de la Constituante et du Grand Conseil. Sans surprise, David Perret-Gentil porte le costume noir, la chemise blanche et la cravate que sa situation d’homme d’affaires et de grand bourgeois lui impose. Comme Henri Moser, il privilégie le col de chemise encadrant les joues et le menton. Sa cravate, nouée « à la Byron » fait deux fois le tour de son cou. 4 Aimé Humbert (1819-1900) Huile sur toile anonyme, Musée d’histoire du Locle, vers 1850 Né en 1819 à La Chaux-de-Fonds, Aimé Humbert est fils d’horloger. Il étudie des matières très diverses à l’Académie de Lausanne, puis à Tübingen. La Révolution neuchâteloise de 1848 place ce radical convaincu au premier plan. Il devient secrétaire du Gouvernement provisoire et membre de l’Assemblée constituante. A l’âge de trente-neuf ans, il accepte la présidence de l’Union horlogère. Nouvellement créée, cette association recherche de nouveaux débouchés. Humbert obtient de la Confédération un soutien financier, ainsi que le titre de ministre plénipotentiaire. En 1862, il s’embarque pour le Japon. Après de difficiles négociations, il conclut en 1864 le premier Traité d’amitié et de commerce entre la Suisse et le Japon, qui ouvre le marché japonais à l’industrie suisse d’exportation. Il y fait également un travail d’ethnographe ramenant avec lui un important matériel iconographique. Comme l’exige la mode qui prévaut entre 1830 et 1850, Aimé Humbert porte un costume très ajusté. Son élégante redingote dessine nettement la taille ; elle est ornée de larges revers et d’un col et de manchettes en velours. Elle couvre un gilet de velours également noir, rappelant le col et les manchettes. Le pantalon, qu’on ne fait que deviner, est certainement collant et à sous-pied. La chemise est blanche, avec un col rabattu sur une cravate entourant deux fois le cou. Le bourgeois-gentilhomme en pays horloger Exposition temporaire (1er mai – 30 octobre 2016) Atelier pédagogique Tout en tissu ! dimanches 22 mai, 19 juin et 25 septembre de 14h00 à 16h00 (réservation obligatoire). Visites guidées publiques et gratuites, dimanches 22 mai à 11h00, 4 septembre à 14h00 et 30 octobre à 14h00. Tenue correcte exigée, spectacle sur mesure de Robert Sandoz et la compagnie « L’outil de la ressemblance », samedi 29 octobre à 20h00 Moulins souterrains du Col-des-Roches, Le Locle, Col 23, 2400 Le Locle, www.lesmoulins.ch 5