Mars 2005 - PCF Alsace

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Mars 2005 - PCF Alsace
Journal des communistes de Colmar et environs – n° 7 – mars 2005
La finance ou le social ? Monsieur le
Maire, ouvrez les yeux ! (page 3)
A Colmar, la piscine prend l’eau (page 4)
Vous avez aimé la
réforme des retraites…
Vous avez apprécié la
réforme de
l’assurance maladie…
Vous avez été
subjugué par les
profits en hausse et
les salaires en
baisse…
L’actionnaire et le salarié
Bénéfice de L’Oréal = +141% (3,6 milliards
d’Euros) Renault
l’actionnaire
reçoit
+29% ; le salarié négocie pour +2,1% –
Résultats de Total = 9 milliards d’Euros,
+23% Arcelor
(sidérurgie)
résultat
multiplié par 9 ! ; France Télécom +96%
pour l’actionnaire, suppression de 7000
emplois. (année 2004)
Vous adorerez le projet de
traité constitutionnel de
Giscard & du baron Seillière !
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Le projet de directive est une machine de guerre contre les peuples d’Europe.
Le Parti communiste et le journal l’Humanité ont été les premiers à dénoncer le contenu
de la directive Bolkestein, véritable machine de guerre pour la mise en concurrence des salariées dans l’Union européenne. Cette directive stipule que les réglementations applicables lors
d’une prestation de service seraient celles du pays d’origine de l’entreprise
prestataire et non celle du pays où s’effectue la prestation. Les grands gagnants seraient
dès lors toujours les « moins disant social ». Les perdants, les salarié-es. Telle est la base
véritable de ce texte : censé couvrir le champ gigantesque des services.
Votée par la Commission européenne le 13 janvier 2004, dont un des commissaire
n’était autre que Michel Barnier actuel ministre des affaires étrangères français, celle-ci vient
d’être « découverte » avec effroi ( !)par Jacques Chirac et Jean Pierre Raffarin.
Manœuvre d’évitement…
« Quoi, on nous avait caché cela ? » semblent dire en cœur, à la façon des Guignols de
l’info nos deux personnages.
Ce texte, devant passer devant le Parlement européen en juin prochain, fait évidemment très mauvais
effet à la veille du référendum sur le traité constitutionnel, alors que le Non connaît une progression spectaculaire
dans les intentions de vote.
Un tour de passe-passe consisterait donc à faire croire que ce n’est qu’un faux pas. Mais las, le
Président de la Commission européenne Barosso déclare très ferme « il n’est pas question de remettre en
cause cette directive », tout au plus concède-t-il pouvoir l’aménager.
Mais quand on sait que la clé de voûte de ce texte est précisément le choix
Danuta Hübner, commissaire
de la législation « du pays d’origine » on peut être certain que ce qui
européen à la politique régionale
résultera de ce toilettage, c’est du temps gagné pour tenter de le soustraire
(Interview à La Tribune,
le 8 février 2005) :
à la critique jusqu’au référendum. Il reviendra après aussi désastreux qu’il
« Lutter contre les délocalisations ? :
l’est aujourd’hui.
Ce que nous devons faire au
L’application de cette directive aurait pour effet d’entraîner
contraire, c’est faciliter les
les peuples d’Europe dans une course folle aux délocalisations, au
délocalisations à l’intérieur de
dumping social et fiscal, via « le principe du pays d’origine ».
l’Europe »
Et le projet de Constitution entérine cette évolution dans les
politiques préconisées mais surtout dans les ambitions affichées de l’Union.
En effet, tous les vices essentiels des traités européens actuels qui appellent
des directives du type Bolkestein, sont repris et parfois aggravés et
L’Europe comme elle va
durablement pérennisés dans le projet de constitution. Ils en constituent le
cœur et aucune des nouvelles dispositions du traité ne peut en
Dans tous les pays d’Europe, ce qui
contrebalancer les orientations profondes.
va aux salaires a considérablement
De plus, la règle de l’unanimité ferme la porte à toute harmonisation
baissé. « La priorité des entreprises
volontariste vers le haut des politiques économiques et sociales de l’Union.
va au versement des dividendes (199
Pour les nouveaux entrants dans l’Europe, le dumping social et fiscal
milliards d’euros en 2004 pour les
demeure la seule possibilité d’intégration compétitive dans le
entreprises européennes, chiffre en
marché unique, faute d’une autre politique budgétaire tournée vers le
hausse sur l’année précédente)…Le
rattrapage des retards de développement. L’article III-209 déclare que
capital profite d’abord au capital
« pour favoriser l’harmonisation des systèmes sociaux », la
sinon…à la rente. »
constitution s’en remet « au fonctionnement du marché intérieur ».
Le Non peut-être majoritaire en France
Il est le moyen de remettre à plat les fondements de l’Europe
pour en changer profondément les objectifs et la logique. Le Non
porterait un coup décisif au fatalisme et donnerait aux luttes sociales et
politiques une dynamique sans précédent capable de s’imposer face aux
forces coalisées des droites et des patronats d’Europe. Ce serait une main
tendue à toutes celles et à tous ceux qui dans l’Union, nourrissent
une autre ambition pour l’Europe mais se sentent impuissants à en
modifier le cours.
La victoire du Non serait un signal fort adressé à la gauche
pour qu’elle s’engage enfin sur le chemin de la transformation
sociale répondant aux attentes populaires.
Günter Verheungen
commissaire européen
(La Croix du 11 février)
« Il faut identifier les secteurs
concernés par la directive… Il y a
beaucoup de craintes injustifiées. Par
exemple un médecin polonais offrant
des prestations en France ne
pratiquerait pas les mêmes tarifs
qu’en Pologne puisqu’il n’aurait pas
les mêmes coûts…ces difficultés ne
doivent pas nous faire renoncer à la
libre circulation des services »
Conseil municipal
Monsieur le Maire : ouvrez les yeux !
Agriculteur, artisan, commerçant, retraité, privé d’emploi, salarié : on se demande pour qui est
cette économie dont la prétendue bonne santé se traduit par une telle dégradation pour l’individu.
Selon « Les Echos », les bénéfices
des 40 sociétés du CAC 40 ont
augmenté de 68 % de janvier 2003 à
janvier 2004.
En même temps, les salariés et les
privés d’emplois constatent et
dénoncent la dégradation vécue dans
leur vie quotidienne.
Toutes les associations agissant dans
le domaine social, le Secours
catholique, le Secours populaire, des
associations comme Espoir à Colmar
dénoncent l’extension de la pauvreté,
l’apparition d’un nombre de plus en
plus important de travailleurs pauvres
– ces milliers de salariés du tertiaire,
souvent reclassés des licenciements
collectifs, confinés dans la précarité et
le sous-emploi à temps partiel. Les
Dernières Nouvelles d’Alsace titrent :
« Le surendettement explose en
Alsace ! »
En même temps, au Conseil
municipal, l’on pérore sur
l’amélioration de la situation
En novembre 2004, un incident a eu
lieu dans le quartier du Florimont :
une bougie allumée en raison de la
coupure d’électricité subie par une
famille en difficulté a mis le feu à
l’appartement… C’est un symbole de
cette
dégradation…
Il
serait
intéressant à ce sujet de savoir
comment se positionne le Conseil
municipal de Colmar par rapport à ce
mouvement croissant de municipalités
qui - pour attirer l’attention sur de
telles situations scandaleuses - ont
décidé symboliquement de déclarer
illégales les coupures de courant pour
les familles en grande difficulté !
Monsieur le Maire,
la
dégradation de l’emploi est
généralisée
Monsieur le Maire, vous rappelez fort
à propos la perte de 1 500 emplois
industriels en moins de dix ans dans la
région de Colmar. Vous pouvez y
ajouter ceux de Pile d’Alsace et de la
scierie Peter dans la vallée de
Munster… Ce ne sont pas des pertes
d’emploi ! Ce sont des licenciements !
Et cela c’est tout autre chose que des
statistiques. Ce sont 1 500 familles qui
d’une situation qui permet d’envisager
un avenir sont plongées dans
l’insécurité, la précarité et souvent
subissent des
pertes
de
revenus
très
importantes :
quand
on
recommence à
zéro à quarante
ans avec la
perte de sa qualification et de son
ancienneté… c’est peut-être bon pour
les thuriféraires de la flexibilité, bien
au chaud dans leurs salons, mais pas
franchement positif pour les salariés
concernés !
Vous ajoutez, avec un contentement
certain que ces 1 500 emplois
industriels perdus ont été compensés
par 2 500 emplois dans le tertiaire…
Que sont ces emplois dans le
tertiaire ? … des emplois à temps
partiel, en contrats à durée
déterminée, des intérims payés au
SMIC horaire ? Regardez comment
fonctionnent les grandes surfaces, les
centres de stockage, les entreprises de
tourisme et de loisir… et j’y ajouterai
les services publics de l’Etat ou de
l’Education nationale qui multiplient
par dizaines de milliers les emplois de
vacataires.
Le pouvoir d’achat et la
qualité de vie sont remis en
cause
Ceux des salariés qui ont la chance
d’avoir un emploi stable, et avec eux
les retraités subissent aussi les
bienfaits de l’amélioration de votre
économie :
Les salariés ont financé par la
modération salariale la réduction du
temps de travail. Voilà maintenant
que sans rattrapage de cette
modération votre gouvernement veut
supprimer cet acquis… faisant payer
la note deux fois aux salariés !
Votre gouvernement diminue les
remboursements sur la santé, fait
payer les consultations médicales,
augmente la CSG, notamment sur les
retraites… alors qu’il diminue l’impôt
sur le revenu, faisant un cadeau
sublime aux plus fortunés, et
augmente les impôts de tous en
profitant de la décentralisation pour
reporter des charges de l’Etat sur les
collectivités territoriales.
Les
voies
même
du
développement économique
sont bloquées
C’est le cas pour ces dizaines de
milliers de petites entreprises
laminées par la monopolisation du
commerce par quelques grands
groupes, écrasées par des charges
sociales dont votre gouvernement
refuse de revoir l’assiette de calcul.
Plutôt que de mieux répartir ces
charges sociales en allégeant celles
supportées par ces entreprises de
mains d’œuvre et créatrices d’emploi,
vous préférez tirer les salaires vers le
bas en exonérant de charges les bas
salaires, en laissant les banques et les
grands groupes s’exonérer des charges
dont ils sont redevables, car par le jeu
des prix et de la finance, c’est à leur
niveau que se réalise en monnaie la
valeur ajoutée produite ailleurs.
Et demain vous pleurerez parce que
ces salariés mauvais citoyens qui ont
perdu leur pouvoir d’achat ne
consomment plus… et sont responsables de la déprime de l’emploi. Belles
perspectives que vous nous promettez
à force de mondialisation, de
déréglementation et de privatisation !
Non, cette soi-disant amélioration de
l’économie pour les riches, les
salariés n’en veulent pas ! Ils l’ont dit
nombreux et clairement à plusieurs
reprises y compris dans la rue ! Je
vous suggère d’ouvrir les fenêtres de
vos salons pour entendre leur volonté
de vivre autre chose !
Les orientations budgétaires
Quant à l’orientation budgétaire
proposée pour la ville de Colmar,
j’observe une fois de plus le même
déséquilibre dans votre présentation :
En matière d’investissement en
bâtiments, routes et pavés, la liste des
projets est longue et détaillée.
Mais en matière de service social, de
service public ou de développement
de la vie associative, aucun projet,
aucune orientation, pas même un mot
qui pourrait laisser penser que cela
pourrait
être
quelque
chose
d’important.
irréprochable ! Mais je doute qu’elle
Souvenez-vous : j’avais déjà relevé ce
soit
très
enthousiasmante
et
déséquilibre à propos d’une opération
convaincante.
importante. Celle de la rénovation du
quartier
du
« Palais
Messieurs, levez votre nez
royal ». C’est une très
de vos comptes secs et
belle opération, réussie sur
sans âme, laissez aux
le plan architectural, sur le
responsables
de
la
plan de l’aménagement….
propagande officielle les
Mais
n’est-il
pas
statistiques euphorisantes
symbolique
de
cette
et irréelles. Ecoutez les
orientation « tout béton »
gens qui aspirent à une
que la maison de quartier
société plus conviviale,
ait été ignorée dans le
une société motivante
cadre de cette réalisation ?
parce que ses projets ne se
Aucun projet d’animation,
limitent pas à la gestion
Pendant que les profits
des
entreprises
du
aucun projet de vie de
des marchés pour le profit
CAC 40 explosent, les
quartier qui nécessiterait
des plus grands !
salaires baissent.
d’autres orientations que
Votre note d’orientation
simplement
des
investissements
augure
vraiment
mal du projet de
matériels. J’ai cité cet exemple car il
budget
que
vous
nous présenterez
illustre bien ma critique sur votre note
bientôt
!
d’orientation budgétaire qui à mon
sens ne va pas à l’essentiel.
Guy Peterschmitt
Au niveau comptable, on nous promet
Conseil municipal du 31 janvier 2005
pour le budget un bel exercice et je
fais confiance aux hommes de l’art
pour nous servir une belle prestation,
Aqualia prend l’eau
A la nouvelle piscine, précipitation et
qualité ne font pas bon ménage
Décembre 2003 : la nouvelle piscine de Colmar,
baptisée du joli nom «Aqualia», entre en fonction. Et
le 3 mai 2004, le ministre des Sports, Jean-François
Lamour inaugure cette belle réalisation. Mais cette
inauguration n’aura pas été une partie de plaisir,
puisque la presse locale parle « des discours, qui dans
une chaleur humide, ont achevé de liquéfier les
invités ».
Moins d’un an plus tard, les bas de porte des
douches sont rongés par l’humidité ; la peinture des
murs s’écaille au niveau du sol ; des barres métalliques
sont corrodées. On parle de « chloramine », un produit
corrosif qui résulterait de la combinaison de différents
ingrédients dont l’eau chlorée de la piscine et la
transpiration humaine.
Cette dégradation précoce du matériel est bien
regrettable, mais que penser du personnel qui est
obligé de travailler quotidiennement dans une
ambiance agressive ? Des bruits courent que la
médecine du travail aurait demandé la mise en œuvre
de dispositions protectrices.
Mais n’accablons pas le Maire. Il faut comprendre
que quand on est essentiellement préoccupé par une
réalisation rapide de l’ouvrage, on ne peut pas penser à
tout, surtout pas à des choses secondaires telles que les
conditions de travail des agents !
Robert Bickard