Malgré la crise d`Airbus,Liebherr garde un moral - APRES
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Malgré la crise d`Airbus,Liebherr garde un moral - APRES
4 ÉCONOMIE LE COURRIER LA LIBERTÉ • JEUDI 9 NOVEMBRE 2006 Malgré la crise d’Airbus,Liebherr garde un moral en acier trempé TOULOUSE • Le constructeur aéronautique veut diminuer le nombre de ses sous-traitants.Mais la nouvelle n’inquiète pas la filiale du groupe bullois. Ils avaient beau raser les murs et croiser les doigts, les soustraitants d’Airbus s’y attendaient. Le constructeur européen veut rationaliser sa chaîne de fournisseurs d’ici à 2010 et réduire le nombre de sous-traitants de 80%, pour le passer de 15 000 à 5000. Cette information parue lundi dans le «Financial Times Deutschland» et démentie par la direction d’Airbus, a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans le milieu aéronautique toulousain. Depuis l’annonce du plan Power 8 (rebaptisé Energy 8), les 60 000 salariés qui œuvrent pour le compte de l’avionneur dans le Sud-Ouest de la France savent depuis longtemps qu’ils ont mangé leur pain blanc. Certains commencent déjà à attaquer leur chapeau. En effet, l’objectif d’Airbus, est de confier à terme les composants d’un avion à un seul et même fournisseur. A charge pour lui de s’entourer de sous-traitants nécessaires à la fabrication des différents sous-ensembles. «Nous assistons à une restructuration à marche forcée. Ceux qui ne pourront pas se regrouper sont voués à disparaître. Il est clair que ce processus va conduire à une accélération des délocalisations», commente la CGT d’Airbus France. «Si ces chiffres sont exacts, nous allons nous mettre en colère», s’énerve un porteparole de Force Ouvrière, syndicat majoritaire chez les salariés du groupe. Du côté de Liebherr-Aerospace Toulouse, l’ambiance est radicalement différente. Et plutôt détendue. «Nous ne sommes pas des sous-traitants, nous sommes des équipementiers», explique calmement Gérard Munoz, secrétaire syndical CGT, trente ans d’ancienneté. Filiale du groupe bullois, Liebherr-Aerospace Toulouse, qui dénombre un effectif de 850 salariés, est spécialisée dans la production de systèmes de traitement d’air pour l’aéronautique et équipements associés. Elle est leader sur son marché au niveau européen. Et compte PARTENARIAT grange e de dorigny bien le rester. «Nous avons connu trois campagnes de réductions de coûts en dix ans. La dernière fois, on nous a demandé de réduire de 15% nos coûts. Aujourd’hui, c’est 30%. C’est affolant, mais à chaque fois nous arrivons à nous en sortir. Et jusqu’à maintenant, il n’y a eu aucune répercussion, ni sur les emplois, ni sur les salaires», confie le syndicaliste. Liebherr investit Pourtant les retards du programme de l’A380, le flou concernant celui de l’A350, pourrait à terme poser problème à l’entreprise. Pas du tout. Son moral est en acier trempé et son chiffre d’affaires en constante progression. «Sur le site de Toulouse, nous avons réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 180 millions d’euros, contre 160 millions d’euros attendus», nous révèle Gérard Munoz. Non content d’engranger des bénéfices, la société investit. Elle a inauguré en janvier un nouveau hall flambant neuf de 2000 m2 pour recentrer l’intégralité de son activité d’usinage de haute précision. Elle a su aussi se diversifier en remportant des marchés avec Bombardier, mais son dernier haut fait d’armes est cette percée majeure sur le marché américain. En juillet dernier, Liebherr a signé un MOA, Memorendum of Agreement, avec Boeing pour la fourniture du système de prélèvement d’air et du système de conditionnement d’air du B747-8, le nouveau longcourrier du constructeur américain. Les premières livraisons des systèmes, qui seront développés et fabriqués à Toulouse, sont prévues pour le dernier trimestre 2008. «Nous sommes des bâtisseurs. Ici, il n’y a pas de fonds de pensions, pas d’actionnaires, seulement un patron aux manettes et une grosse culture d’entreprise. Et ça marche», conclut fièrement le syndicaliste. Joint hier soir par téléphone, la direction de Bulle n’était pas en mesure de commenter ces propos. I de William Shakespeare ms Anne-Cécile Moser Du 9 au 12 novembre Ma-je-sa à 19h/me-ve à 20h30/di à 17h/lundi relâche Un théâtre sur le site de l’Université de Lausanne Accès : à 10 minutes du centre-ville Métro M1 arrêt Mouline • parking gratuit sur place Réservations : 021 692 21 24 • Infos : 021 692 21 12 www.grangededorigny.ch Swisscom affiche sur les neuf premiers mois de l’année des résultats pénalisés par la baisse des tarifs de la téléphonie mobile et par la constitution de provisions. Les suppressions d’emplois continuent. Le bénéfice a reculé à 1,22 milliard de francs, soit un quart de moins que sur la même période de 2005. Le résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) a diminué de 12,7% à 2,85 milliards, en raison de la baisse des taxes de terminaison dans le mobile et des provisions supplémentaires liées aux procédures d’interconnexion. Au printemps, le Tribunal fédéral a en effet obligé le groupe à diminuer de façon rétroactive ses tarifs d’interconnexion, donnant ainsi largement raison à la Commission de la communication (ComCom). A la fin septembre, les provisions constituées s’élevaient à 554 millions de francs. vités de carrier services dans une coentreprise avec Belgacom l’an passé. Le tableau est ainsi nettement plus favorable sur le seul troisième trimestre. Sans les effets exceptionnels, le chiffre d’affaires aurait augmenté de 1,6%. De nouvelles activités ont permis de compenser le recul des ventes dans le secteur traditionnel de la téléphonie. Le patron du groupe Carsten Schloter a par ailleurs annoncé l’an prochain de nouvelles suppressions d’emplois au sein de Swisscom, en raison de l’évolution technologique dans les activités de l’entreprise. Swisscom prévoit de biffer 390 emplois à temps plein pour atteindre les 15 500 employés. Swisscom en éliminera 150 dans la division Fixnet, 100 dans le segment Mobile, 110 chez Swisscom Solutions et 30 dans les services centraux. Ces restructurations, vivement critiquées par le syndicat des services publics Transfair, seront compensées par l’embauche de nouvelles personnes qualifiées, à hauteur des quelque 1600 déjà engagées cette année. ATS CHIRAT C’est la fin des cornichons pour Délifrais à Carouge Spécialisée dans la production de conserves au vinaigre de marque Chirat, l’entreprise Délifrais à Carouge (GE) va fermer ses portes d’ici au printemps prochain. Quelque 40 personnes vont perdre leur emploi. Délifrais explique devoir cesser ses activités en raison d’une très forte chute des commandes. Le principal client de l’entreprise carougeoise a en effet décidé de s’approvisionner auprès de fabricants implantés dans les pays où les cornichons et les concombres sont récoltés, à savoir au ProcheOrient et en Asie. La fermeture de Délifrais va laisser une quarantaine d’employés sur le carreau. Un plan social a été proposé aux personnes qui vont perdre leur tra- vail, afin d’atténuer les conséquences du licenciement collectif. Délifrais a une longue histoire. L’entreprise, fondée en 1859, a pendant très longtemps porté le nom de Chirat SA. Ses conserves au vignaire sont connues dans toute la Suisse. Chaque année, la société carougeoise fabrique plus de 10 000 tonnes de produits finis, essentiellement destinés au marché national. L’entreprise avait récemment été rachetée par ses cadres dans une opération de management buy-out (MBO). Délifrais est actuellement dirigé par Patricia Jenni, une ancienne employée de l’usine carougeoise. Mme Jenni avait été élue en septembre dernier femme entrepreneur de l’année par le Club des femmes entrepreneurs. ATS L’économie sociale et solidaire sort son «mode d’emploi» GENÈVE • Créer une entreprise sociale devient plus facile avec la nouvelle publication de la Chambre de l’économie sociale et solidaire. MICHEL SCHWERI Songe d'une nuit d'été Swisscom va encore biffer 390 emplois Le chiffre d’affaires net est ressorti sur neuf mois à 7,19 milliards de francs, en baisse de 1,4%. Le recul est toutefois imputable presque essentiellement au transfert des acti- Sur le site de Toulouse, la filiale de Liebherr dénombre un effectif de 850 salariés. KEYSTONE ÉRIC DOUREL, TOULOUSE TÉLÉCOMMUNICATIONS Devenir patron sympa, ce n’est pas toujours simple. Et monter une entreprise sociale n’est pas évident non plus. Des «modes d’emploi» sont bien proposés par les associations patronales ou les pouvoirs publics, mais ils concernent plutôt la mise en place de sociétés anonymes, déplorent les responsables de la Chambre de l’économie sociale et solidaire de Genève. Pour aider les employeurs «différents», ils ont donc élaboré le «Guide du créateur d’entreprise sociale et solidaire». Sorti de presse hier, l’ouvrage d’une centaine de pages sera distribué ce soir à l’assemblée des membres de la chambre et mis en vente au prix de 15 francs. Le but de la brochure est simple, résume Stanislas Zuin, un de ses concepteurs, «il s’agit de répondre aux questions qui se posent lorsque l’on veut créer une entreprise sociale». Ainsi, le fascicule passe en revue les diverses formes juridiques possibles pour une entreprise, les problèmes de comptabilité, de l’engagement de personnel, du paiement des assurances sociales et enfin de la fiscalité. De nombreuses annexes très concrètes offrent des modèles de lettres, de règlements ou de plans d’affaires («business plan» pour les initiés). L’élaboration de cette «bible» du patron progressiste est à elle seule le signe du renforcement de l’économie sociale et solidaire, estime Eric Rossiaud, membre du comité de la chambre. Quelque 120 entreprises y adhèrent aujourd’hui. Pourtant, cette économie différente souffre de méconnaissance. Il ne s’agit pas seulement d’un «deuxième marché», comme le laisse entendre de manière restrictive le projet de nouvelle loi genevoise sur le chômage, poursuit M. Rossiaud. Des entreprises opérant sur le «premier marché», comme la Banque alternative ou la Librairie du Boulevard, sont belle et bien «sociales et solidaires» et n’offrent pas forcément de contre-prestations pour le compte de l’Etat. En fait, l’économie sociale «met l’homme au centre du marché», résument les responsables de la chambre. Elle «ne vise pas seulement la rentabilité du capital» mais assume ses responsabilités, économiques, sociales et environnementales. Chaque entreprise est ainsi amenée à «autoévaluer» ses performances dans ces trois domaines, permettant à ses clients de savoir avec qui ils traitent. I www.apres-ge.ch