Déchiffrage

Transcription

Déchiffrage
Chapitre
5
Déchiffrage
Pour déchiffrer un chant avec précision, il est essentiel de reconnaître
le mode. "Ut queant laxis" étant en mode mineur, chantez la vocalise de la
pentacorde mineur pour fixer la gamme des notes utilisée dans la mémoire.
Le chant présent les notes de la pentacorde tout simplement dans un autre
ordre, comme indiqué par la notation. Puisque "Ut queant laxis" utilise
aussi la pentacorde majeur de do, alternez entre les deux, deux ou trois fois.
Sauf si on a l'habilité de mémoriser des hauteurs, ce qui est fort rare,
on doit chercher le re sur un instrument de musique. Si ce n'est pas possible,
il suffit de chanter la pentacorde mineur dans un registre moyen de la voix.
A la limite, si on prend une tonalité autre que re, mais bien avec les notes du
mode mineur, on trouvera le chant correctement quand même.
Pour bien mémoriser les intervalles des deux pentacordes, voici
d'autres vocalises utilisant moins de notes.
La première portée utilise la pentacorde mineure sur re et la
deuxième, la pentacorde majeure sur do. Pour la première mesure, nous
voyons comment une tierce mineur à 6:5 se joint avec un ton à 10:9 pour
faire une quart parfaite à 4:3. Même sans instruments, nos oreilles nous
disent quand nous avons trouvé les hauteurs juste. Ayant trouvé le fa dans la
première mesure, il est prêt pour la deuxième. Le la, une tierce majeur au-
dessus fa, et une quinte parfait au-dessus re, se trouve par rapport à l'accord
mineur, re-fa-la: 6:5 x 5:4 = 3:2.
Pour faire un demi-ton juste entre fa et mi, il faut trouver une quarte
juste entre la et mi. Plusieurs demi-tons sont possible dans la nature, entre
12:11 et 21:20. Le plus harmonieux est 16:15 car 20:16 se réduit à 5:4, la
tierce majeur et 20:15 à 4:3, la quarte juste. Les intervalles entre do, mi, et
si sont pareilles que celles entre fa, la et mi. Les intervalles entre mi, sol, et
re sont pareilles que celles entre re, fa et do.
Maintenant, alternez entre les deux pentacordes avec les mêmes
gestes mélodiques:
Chantons ces notes à l'envers avec les mêmes rythmes:
La première phrase de l'hymne utilise les mêmes notes que la
deuxième mesure de cette vocalise, do, re et fa. Le chant est en re, mais
commence avec la septième, do. Nous avons déjà fixé les hauteurs de ces
notes avec nos vocalises. On chante "do re fa re mi re" avec les mêmes
intervalles que la vocalise, sans chercher les rythmes indiqués par les figures
des notes pour l'instant. On peut chanter la phrase aussi avec le texte ou une
seule voyelle comme "ou". Puis on peut parler le texte en rythme. Ceci
étant fait, d'appliquer les hauteurs et intervalles au texte rythmé est
relativement facile. Après un peu de pratique, on peut commencer
directement avec le texte rythmé, et déchiffrer les sons après. S'il n'y a pas
de texte, on peut prononcer les noms des notes en rythme, sans chercher
leurs hauteurs ou pour simplifier d'avantage, prendre un seul syllabe comme
"lou lou lou."
Pour ne pas trop encombrer la mémoire, c'est bien de procéder phrase
par phrase. La deuxième phrase de l'hymne passe de re et do dans sa
première mesure et à mi dans la deuxième. La troisième phrase est basée
carrément sur la pentacorde majeure sur do, menant à re, et la quatrième
phrase sur la pentacorde mineur de re. La cinquième tourne autour mi et
sol, avec une broderie, la, et une note de passage, fa, avant de sauter du sol
en haut de la pentacorde de do, à re en bas de son propre pentacorde. La
sixième phrase reste dans cette pentacorde de re, et la septième descend
toute la pentacorde de do pour atterrir sur re. L'amen tourne autour re. Une
fois les deux pentacordes sont fixées dans la mémoire, il suffit de savoir dans
laquelle se trouve une phrase pour attraper les notes justes. Si une phrase
passe d'une pentacorde à l'autre, il faut cerner ou.
Des mélodies plus complexe sont basées sur plusieurs pentacordes,
mais le principe est le même. Une mélodie simple peut être basée sur une
seule pentacorde, comme "A la claire fontaine", dont nous avons vu le
rythme dans le premier chapitre.
Puisqu'on sait qu'il y a un demi-ton entre mi et fa, la tierce mi-sol est
mineur. La tierce do-mi est alors majeur. La mélodie est encadrée par
l'accord majeur, do-mi-sol, avec re et fa comme notes de passage.
Il suffit de chanter la vocalise de la pentacorde majeur pour préparer
le déchiffrage de cette chanson.
Voici une exemple d'un chant encadré par la pentacorde mineur:
Chantez la vocalise de la pentacorde mineur pour préparer à chanter
cette mélodie. Il y a neuf strophes. Dans chaque strophe ou "couplet" il y à
deux vers, suivi d'un refrain sur des syllabes sans signification, une pratique
très répandu dans le folklore. Le premier vers se chante deux fois, la
première souvent par un soliste et le deuxième par une groupe, de matelots,
par exemple! Le refrain serait chanté aussi par la groupe.
Voici les huit strophes qui complètent la chanson:
Mon matelot, le mousse et moi
Embarqués sue le Saint François
Vint à venter grains à noroît
A faire céder notre mât.
Jean-Pierre, dis-je, matelot!
Serrez d'la toile qu'il nous faut.
Ce failli temps mollira pas.
Je prends la barre, vas-y mon gar.
Il est allé prendre un ris.
Un coup de mer l'aura surpris.
Au jour j'ai revu son sabot.
Il flottait la-bas seul sur l'eau.
Il n'a laissé sur not' bateau
Qu'un vieux bonnet et son couteau.
Plaignez d'mon pauvre matelot,
Sa femme avec ses trois petiots.
Autres clefs
Nous avons vu que la clef de fa indique le registre des hommes. Les femmes
peuvent lire ce clef, mais normalement, le registre pour les femmes est une
octave plus haut, et elles chanteront une mélodie avec les hommes une
octave plus haut sans forcément se rendrant compte. Pour indiquer le
registre des femmes on utilise la "clef de sol"
&
sur la deuxième ligne
depuis le bas de la portée. La clef de fa indique le sol grave des hommes sur
la première ligne, et la clef de sol indique le sol deux octaves au-dessus. Le
demi-ton est entre le mi sur la première ligne et le fa.
Voici "A la claire fontaine" en clef de sol.
Le do est au-dessous la portée. On ajoute des lignes supplémentaires
individuelles chaque fois qu'une note est nécessaire au-dessous ou au-dessus la
portée.
Comme entre mi et fa, il y a une demi-ton entre si et do dans la
gamme heptatonique. Guido d'Arezzo utilisait une ligne jaune pour le do ou
le clef de do B sur une des quatre premières lignes de la portée. Sur la
première ligne elle indique le C grave des femmes, avec l'appellation "clef
soprano". Si la clef de do est sur la deuxième ligne, la première ligne
représente le A en dessous avec l'appellation "clef mezzo-soprano". Si la
clef de do est sur la troisième ligne, la première ligne représente le F en
dessous avec l'appellation "clef alto". Si la clef de do est sur la quatrième
ligne, la première ligne représente le D en dessous avec l'appellation "clef
ténor". Les voix différentes avait alors leurs propres clefs, et une œuvre
vocale utilisait des portées différentes pour chacun qui correspondaient au
gabarit ou "tessiture" de chaque voix.
Depuis un siècle et demi ce système a été simplifié. Toutes les voix sauf la
basse sont écrites avec la clef de sol, les notes du ténor une octave au-dessus
la note chantée. Si possible, toutes les voix féminines sont écrites sur la
même portée. La partie du ténor peut aussi être écrite sur la portée des
basses en clef de fa.
Autres tonalités
Avec ses lignes supplémentaires, "A la claire fontaine" est dans une
registre plutôt grave pour une soprano ou un ténor. Pour le mettre dans une
tonalité plus confortable on est obligé de la "transposer" dans une tonalité
plus haut. Mi est la note la plus grave qui sonne bien pour les sopranos et les
ténors, même si la plupart arrivent à chanter plus bas. Puisqu'il y a un demi-ton
entre mi et fa, on indique le ton nécessaire pour le mode majeur avec un "dièse"
#. Le sol doit porter un dièse aussi. Pour ne pas être obligé d'écrire ces
"altérations" chaque fois il y a un fa ou un sol on les met une fois pour toutes au
début du morceau dans une "armure" qui se place entre la clef et le chiffre
indicateur.
Notez qu'il y a aussi do et re dièse, malgré que ces notes n'apparaissent pas dans
cette chanson. C'est parce que l'armure est devenu une espèce de plaque
d'immatriculation pour les tonalités. Un chant en mi majeur utilisant l'octave
entière aura des do et re dièses. On les mettent si on a besoin ou non. Voici les
tonalités majeurs utilisant les dièses en clef de sol, avec leurs toniques.
Notez que la dernière dièse est toujours la sensible. La tonique est alors un demiton plus haut. En sol et la j'ai indiqué l'octave inférieure de la tonique pour ne pas
dépasser la portée.
Si on transpose "A la claire fontaine" en fa, il faut changer le demi-ton entre
do et si en ton, même s'il n'y a pas de si dans la chanson. On signifie cette
b
altération avec un bémol à l'armure: .
Voici les tonalités avec des armures de bémols en clef de sol:
La dernière bémol est toujours la sous-dominante. La tonique est alors la quarte
parfait en-dessous ou la quinte en-dessus.
Notez que sol bémol et fa dièse sont la même tonalité, tous les deux se trouvant
entre fa et sol. Do majeur n'a pas d'armure, étant la gamme majeur d'origine sans
altérations.
Voici les armures des tonalités en clef de fa:

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