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Ils "existent bien, mais dans des proportions moindres qu'imaginées, estime le sociologue
Denis Monneuse, dans un entretien dans La Croix. Quand l'assurance maladie fait des
contrôles aléatoires, on est sur un pourcentage de 10% d'abus". A l'inverse, souligne-t-il, il
existe aussi un phénomène de "surprésentisme" : "Chaque année, une personne sur deux
ne s'arrête pas, alors que son état de santé le nécessiterait."
"Cela fait trente-cinq ans que je fais ce métier et je peux vous assurer que je vois les effets
de la crise. La montée d'une très forte souffrance chez des gens qui ont peur de perdre
leur emploi. Cela m'agace d'entendre dire que les médecins
passent leur temps à donner des arrêts de travail à des tireau-flanc qui vont au golf ou à la pêche. Ce n'est pas la réalité
du terrain", s'insurge la Dre Catherine Jung, généraliste dans
le quartier populaire du Neuhof, à Strasbourg.
Dans leur cabinet, les généralistes voient beaucoup de
personnes qui refusent les arrêts de travail. "C'est quelque
chose qu'on ne voyait pas il y a dix ou vingt ans. Des patients
souffrant d'un vrai problème de santé, mais qui veulent
continuer à travailler coûte que coûte, parce qu'ils ont peur d'être sanctionnés, mal vus ou
virés", observe le Dr Christian Bianchi, exerçant dans le Gers.
Le plus souvent, ces patients "au corps laminé par le boulot" se retrouvent en arrêt de longue
durée.
Et puis, il y a ces patients qui vont travailler avec une "boule au ventre". Angoisse, peur,
dévalorisation, culpabilité : "On voit de plus en plus de gens en dépression car ils sont
harcelés psychologiquement sur leur lieu de travail. Des salariés qu'on veut pousser à la
démission pour ne pas leur verser d'indemnités de licenciement", constate la Dre Muriel
Goudier, généraliste en Seine-et-Marne. Publié le 9 mai dans la presse mutualiste source : le
journal La Croix

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