Licenciement, faute grave et vol
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Licenciement, faute grave et vol
Licenciement, faute grave et vol Licenciement, faute grave, faute lourde et vol Faute grave et valeur des produits dérobés Un salarié de la grande distribution est licencié pour faute grave aux motifs d’avoir « consommé sans les payer des produits frais dans l'enceinte du magasin (…)à savoir un dessert lacté pépites (0,59 euros) et des nuggets de poulet (1,99 euros)» Les Juges d’appel avaient jugé le licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse, au motif du caractère disproportionné de la sanction, à l’endroit d’un salarié qui n'avait fait l'objet auparavant d'aucune sanction disciplinaire La cour de cassation confirme l’arrêt considérant « que le salarié avait consommé dans la salle de pause de son lieu de travail des produits qu'il n'avait pas payés, la cour d'appel a pu décider qu'en raison de la valeur dérisoire des biens pour lesquels la procédure d'achat n'avait pas été respectée et du caractère isolé du fait reproché, ce manquement ne constituait pas une faute grave ; qu'exerçant le pouvoir qu'elle tient de l'article L. 1235-1 du code du travail, elle a décidé que ce fait ne constituait pas une cause réelle et sérieuse de licenciement ; que le moyen n'est pas fondé » ( Soc 20/6/2012 n° 11-18.168) De manière constante, la cour de cassation considère que le vol ne constitue pas nécessairement un motif de licenciement, si la valeur du produit dérobé est modeste ( Soc 16/1/2007 n°04-47.051) ou cumulativement,si le salarié justifie d'une grande ancienneté ( soc 29/1/2008 n° 06-43.501) Mais voler un client de son employeur est une faute grave Après une visite professionnelle d’une grande surface spécialisée dans le bricolage, un 1/2 Licenciement, faute grave et vol représentant de commerce quitte le magasin en omettant de régler une prise électrique d’une valeur de 50,70 €. Il est licencié pour faute grave. La cour de cassation considère généralement que le vol ne constitue pas nécessairement une cause réelle et sérieuse, en tenant compte de la modicité de la valeur et de l’ancienneté du salarié. Il est de plus soutenu que son employeur n’avait pas perdu « la clientèle du magasin Castorama de Saint-Martin d'Hères qui n'avait pas exigé son licenciement » et d’autre part, qu’il « se trouvait à quelques mois de la retraite et n'avait pas encouru un seul reproche en vingt-sept ans » Mais, la cour de cassation a considéré que ces agissements commis au préjudice d'un client de l'employeur «caractérisent une faute grave, alors même que l'objet soustrait est de faible valeur et que le salarié auquel le manquement isolé est reproché a une ancienneté importante et n'a fait l'objet d'aucun reproche antérieur » ( Soc 28/3/2012 n° 11-11.981) 2/2