La Santé en Afrique subsaharienne : Panorama, Problématiques

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La Santé en Afrique subsaharienne : Panorama, Problématiques
La Santé en Afrique subsaharienne :
Panorama, Problématiques, Enjeux
et Perspectives
Publication PMC
Janvier 2010
LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
Performances Management Consulting est une société de conseil en management
stratégique, créée en 1995 par des consultants africains ayant acquis une expérience
solide dans des cabinets et des entreprises de rang mondial. Le cabinet s’est fixé comme
ambition d’être un acteur de la transformation des économies africaines.
Dans ce cadre, le cabinet Performances publie de façon régulière des notes sectorielles
sur un secteur clé pour la lutte contre la pauvreté et l’émergence de l’Afrique. Ces notes
vous proposent une description précise du secteur, identifient les enjeux stratégiques et
mettent en perspective les défis majeurs auxquels les décideurs publics et les acteurs
privés devront faire face.
Ce document est un résumé de la note sectorielle sur la Santé en Afrique subsaharienne.
L’intégralité de cette publication est disponible sur le site web de PMC :
www.performancesconsulting.com
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
SOMMAIRE
La Santé publique vise à prévenir les maladies et à prolonger l’espérance de vie. ................................. 1
Les systèmes de Santé en Afrique subsaharienne sont organisés de façon pyramidale............................. 2
Les systèmes de Santé demeurent peu efficaces en Afrique subsaharienne. ........................................ 3
Les dépenses de santé sont réduites, au détriment de la qualité et de l’accès aux soins. ........................ 3
La recherche, centrée sur les maladies tropicales, s’appuie sur l’aide des partenaires. .......................... 4
Les travaux de recherches médicales restent limités par le manque de moyens. ................................... 4
La fuite des compétences accentue le déficit de personnel soignant dans la zone. ................................ 5
La situation sanitaire des populations reste préoccupante en Afrique subsaharienne. ............................ 5
Les populations rurales très pauvres, ont le moins accès aux soins de santé. ....................................... 6
L’accès universel aux soins reste donc une grande priorité en Afrique subsaharienne. ........................... 7
Il est capital pour l’Afrique subsaharienne de renforcer le personnel médical. ..................................... 7
Les Etats devront mettre en œuvre des politiques de rétention des compétences. ................................ 7
Des synergies devront être trouvées aussi pour développer la médecine traditionnelle. ......................... 8
Il importe aussi de favoriser la production de médicaments génériques à bas coûts ............................... 8
Parallèlement, la lutte contre les faux médicaments demeure un défi à relever. .................................. 8
L’Afrique subsaharienne devra aussi développer l’utilisation des TIC dans la médecine. ......................... 8
Face aux défis d’accès aux soins, la gratuité tend à se développer en Afrique subsaharienne. .................. 9
L’essor du secteur privé accroit les perspectives d’amélioration de l’accès aux soins. ...........................10
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
Executive Summary
La Santé publique vise à prévenir les maladies et à prolonger l’espérance de vie.
Elle vise à améliorer le bien-être physique et mental des individus par des moyens
d'actions collectives. Ces moyens consistent par exemple à :
assainir le milieu (hygiène du milieu) ;
lutter contre les épidémies (maladies contagieuses) ;
enseigner l'hygiène corporelle (état sanitaire de la collectivité) ;
organiser les services médicaux et infirmeries (problèmes de santé des
populations) ;
faciliter l'accès aux soins précoces et aux traitements préventifs ;
mettre en œuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque membre
de la collectivité un niveau de vie compatible avec la préservation de la
santé.
Le graphique ci-dessous schématise les différentes composantes de la grappe Santé.
Graphique 1: les différentes composantes de la grappe Santé
Infrastructures
physiques
Institutions
Structures de
formation
Système
de gestion
Activités soutien
Hospitali
sation
Infrastructures
de base
Restauration
Centre
d’appel
d’urgence
Transport
médical
Tête de grappe
Pharmacie
Entreprises
pharmaceutiques
Médecine générale
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Hôpitaux
Gynécologie
Cliniques
généralistes
Pédiatrie
Cliniques
spécialisées
Psychiatrie
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
Les systèmes de Santé en Afrique subsaharienne sont organisés de façon pyramidale.
Dans la plupart des pays, le système de santé est organisé autour d’une structure
pyramidale avec à la base les centres de santé (portes d’entrée théoriques dans le système
de soins), les hôpitaux de district au niveau intermédiaire et les hôpitaux de référence
préfectoraux, régionaux ou nationaux au sommet de la pyramide.
Les postes de Santé ou cases de Santé sont généralement localisées dans les zones rurales
et périurbaines. La case de santé est une petite structure de soins dans un village, où
exerce un agent de santé communautaire, formé par un infirmier à la pratique de gestes
(désinfections, pansements...), à la prise en charge de certaines pathologies fréquentes
(diarrhée aigue, paludisme simple...) et à la mise en place de programmes de prévention.
Lorsque cela est possible une matrone est aussi formée par une sage-femme ; les
accouchements pouvant ainsi se dérouler dans la case de santé avec respect de toutes les
mesures d’hygiène nécessaires.
La case de santé est entièrement gérée par les villageois. Son fonctionnement autonome
est assuré par la vente à bas prix de tickets de consultation et de médicaments. La
rémunération du travail de l’agent de santé (et de la matrone) est assurée par une
participation communautaire (champ communautaire ou cotisation) ; un comité de gestion
veille au bon fonctionnement de la case. La mise en place des cases de santé participe à
l’amélioration de l’accès aux soins primaires et à la prévention des maladies à forte
prévalence dans les villages enclavés.
Les centres de santé représentent une mosaïque très hétéroclite avec des centres de
santé publics, des centres de santé associatifs ou communautaires, des centres de santé
confessionnels et un secteur privé qui se développe depuis quelques années sur un mode
anarchique et incontrôlé, notamment en milieu urbain, répondant ainsi à une demande du
marché.
Tous les services courants sont disponibles dans un centre de Santé, notamment la
médecine générale, la médecine spécialisée, la radiographie, l’écographie, les soins
infirmiers etc. Les centres de Santé ne ciblent pas spécifiquement les pauvres ; ils sont
ouverts à tous et contribuent, par ailleurs, à la lutte contre les inégalités sociales de Santé
en proposant le système de tiers payant.
L’hôpital est un lieu où l’on prodigue des soins médicaux et chirurgicaux. C’est un
milieu destiné à la prise en charge des pathologies et des traumatismes qui sont trop
complexes pour être traités à domicile. On retrouve les services de spécialité dans les
hôpitaux tels que la radiologie, la chirurgie, la neurologie, etc. Par ailleurs, l’hôpital peut
aussi avoir des services spécifiques tels que ceux dispensés par les laboratoires d’analyse
biologique, les établissements de transfusion sanguine, les salles de garde et les
pharmacies à usage intérieur. Les hôpitaux publics de santé ont la particularité d’être sous
la tutelle d’une collectivité, en général une commune. Ils sont soumis au contrôle de
légalité assurée.
Les services publics cohabitent généralement avec le système de Santé privé retrouvé
majoritairement dans les grandes villes africaines. Il s’agit des cliniques bien équipées
avec un personnel médical de qualité. Ces structures sont payantes et ne sont accessibles
que pour les populations les plus favorisées.
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
Les systèmes de Santé demeurent peu efficaces en Afrique subsaharienne.
La plupart des pays d’Afrique subsaharienne ont un système de Santé peu performant. Les
difficultés économiques et financières des Etats et la pauvreté maintiennent les pays dans
un retard prononcé au plan des technologies médicales.
Des carences sont notées dans la gestion du service public de santé ; elles se manifestent
par des comportements qui vont à l’encontre de l’éthique professionnelle biomédicale
avec des pratiques telles que la corruption.
De plus, la revente des médicaments à des fins privées ainsi que le détournement de ces
mêmes médicaments sont des pratiques très fréquentes en Afrique subsaharienne. Les
personnes atteintes de VIH/Sida par exemple ou d’autres maladies sexuellement
transmissibles sont le plus victimes de la revente de médicaments. Les agents de Santé
profitent du désir de discrétion des patients pour monnayer des médicaments qui sont soit
gratuits soit accessibles à moindre coût.
Le secteur privé, à l’état embryonnaire n’est pas adapté à une demande forte et à un
pouvoir d’achat faible.
Cette situation conduit globalement à des inégalités d’accès à la prévention et aux soins
en Afrique subsaharienne.
Les dépenses de santé sont réduites, au détriment de la qualité et de l’accès aux soins.
Les dépenses en Santé les plus basses sont enregistrées en Afrique subsaharienne : seul 2%
du PIB y est utilisé pour les dépenses de santé, contre 3,6% en Asie du Sud Est et 9,6% dans
les pays développés. Quelques pays en Afrique subsaharienne font exception ; il s’agit
notamment de l’Afrique du Sud et du Bénin qui octroient au secteur un peu plus de 12% du
PIB.
Graphique 2 : La part des dépenses totales de Santé dans le PIB en Afrique (2004)
Source : Perspective Monde
LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
La recherche, centrée sur les maladies tropicales, s’appuie sur l’aide des partenaires.
La recherche médicale en Afrique subsaharienne est réalisée par quelques centres, dont
notamment le centre de formation et de recherche sur le Paludisme au Mali ; il a pour
objectif principal de définir de nouveaux outils de lutte contre le paludisme.
On note également au Sénégal la présence de l’Agence Nationale de la Recherche sur le
Sida et les hépatites virales (ANRS) ; c’est une agence française qui a établi un partenariat
avec le Sénégal dans le cadre de la recherche sur le SIDA.
Tableau 1: Les thèmes de recherche dans le domaine de la Santé en Afrique subsaharienne
Thèmes privilégiés
Paludisme
VIH/SIDA
Tuberculose
Thèmes au second plan
Diarrhées
Fièvre hémorragiques
Cancer
Hypertension artérielle
Diabète
La recherche en Afrique subsaharienne bénéficie de la coopération régionale et
internationale. La Chine envoie régulièrement des missions médicales en Afrique. A l’issue
du forum Chine-Afrique sur la médecine traditionnelle, les deux parties ont décidé de
renforcer la coopération et les échanges d'expériences et de techniques dans la recherchedéveloppement des médicaments traditionnels, en particulier dans la prévention et le
traitement du VIH/SIDA, du paludisme, de la tuberculose, du SRAS et de l'Ebola, et de les
étendre dans de nouveaux domaines.
La France, à travers le Fonds de Solidarité Prioritaire du ministère des affaires étrangères,
a appuie la recherche sur la lutte contre le Paludisme, les maladies tropicales, les
maladies infectieuses émergentes et négligées, les hépatites et le VIH/Sida.
Les travaux de recherches médicales restent limités par le manque de moyens.
Plusieurs problématiques limitent la recherche médicale en Afrique subsaharienne. Il
n'existe pas encore de laboratoires suffisamment bien équipés pour conduire des activités
de recherche biomédicale en Afrique subsaharienne.
De plus, les financements de la recherche médicale sont très réduits en Afrique
subsaharienne. Cette situation découle de la répartition inégale des ressources allouées à
la recherche dans le monde. En 2006, 106 milliards de dollars ont été consacrés à la
recherche ; cependant 90% de ces ressources financières ont été alloués à 10% de la
population mondiale. En d’autres termes, les pays développés qui représentent une
minorité de la population mondiale ont bénéficié des 90% de ces financements au
détriment de pays en développement et particulièrement des pays d’Afrique
subsaharienne.
Globalement, l’information demeure insuffisante dans le domaine de la recherche
médicale en Afrique. Plus de 6 millions d’articles sur la recherche médicale sont apparus
dans le monde entre 1996 et 2006. Seuls 55 000 articles concernent l’Afrique et seuls 4000
sont rédigés en français.
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
La fuite des compétences accentue le déficit de personnel soignant dans la zone.
L’Afrique abrite seulement 1,3% des travailleurs de la Santé alors qu’elle porte à elle seule
25% de la charge mondiale de maladies. Le déficit en ressources humaines est une
problématique préoccupante dans la santé en Afrique subsaharienne.
Les pays d’Afrique subsaharienne n’arrivent à mettre en place des politiques efficaces et
efficientes de rétention du personnel de Santé publique. L’exode des compétences dans
le secteur médical se poursuit. Depuis 1990, 20 000 compétences se sont expatriées dans
d’autres continents, soit 1 compétence sur 3. Ceci s’explique notamment par la faiblesse
des salaires et le manque de moyens pour la recherche.
L’exemple du Ghana est très révélateur avec un recrutement massif de médecins ghanéens
qui s’est opéré au Royaume-Uni entre 1998 et 2002. Le Royaume Uni a économisé 86
milliards de francs CFA grâce au recrutement de médecins ghanéens.
Tableau 2: les principaux pays d’accueil de la fuite des compétences médicales de l’Afrique
subsaharienne
Pays accueillants
Nombre de médecins
africains
Dont subsahariens
23 494
15 258
12 813
3 859
3 715
2 140
4 199
13 350
8 558
3 847
2 800
1596
France
Royaume Uni
Etats-Unis
Portugal
Canada
Australie
La situation sanitaire des populations reste préoccupante en Afrique subsaharienne.
Face au déficit et à la fuite des compétences, le secteur public a recours à du personnel
souvent peu qualifié. En Afrique subsaharienne, 40% des soins obstétriques sont dispensés
par un personnel de Santé non qualifié et cette tendance ne va baisser que légèrement
d’ici 2015.
Cette situation affecte la qualité des soins, notamment des femmes et des enfants ; selon
le FNUAP, l’Afrique subsaharienne a représenté en 2001 la moitié des décès maternels, soit
252 000 décès. De plus, il est noté que l’Afrique subsaharienne enregistre 23% des
naissances mondiales et 42% des décès d’enfants dans le monde
Graphique 3: Causes de mortalité maternelle en Afrique
Causes indirectes
8%
20%
8%
Hémorragies graves
Infections
12%
Avortement non
médicalisé
Eclamsie
24%
13%
Dystocie
15%
Source: African Health Monitor 2004
Autres causes directes
LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
Globalement, les indicateurs de santé sont très préoccupants en Afrique subsaharienne.
Près de 70% des personnes séropositives vivent en Afrique subsaharienne, soit 22,5 millions
de personnes. En 2006, dans cette région, environ 1,6 million de personnes sont mortes du
SIDA.
Huit (8) pays de la région représentent désormais près du tiers de toutes les nouvelles
infections à VIH et de tous les décès dus au SIDA dans le monde.
De plus, le continent africain porte plus d’un quart du poids mondial de la tuberculose ;
35% de ces tuberculeux sont atteints du VIH/SIDA.
L’Afrique subsaharienne est également la région la plus touchée par le paludisme ; 90% des
décès dans le monde dus au paludisme sont enregistrés en Afrique subsaharienne. Les
enfants et les femmes enceintes sont le plus touchées par la maladie.
Les maladies diarrhéiques comme la dysenterie ou le choléra sont toujours présentes en
Afrique subsaharienne. L’absence d’eau propre, l’insuffisance du système d’assainissement
et l’insalubrité des zones périurbaines sont des facteurs de propagation de la maladie. Les
autres zones à risque sont les camps de réfugiés où les conditions de propreté ne sont pas
réunies.
Les pays en Afrique subsaharienne enregistrent l’espérance de vie la moins élevé dans le
monde.
Tableau 3: Les principales causes de mortalité en Afrique subsaharienne
Rang
Tous âges
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
VIH/Sida
Paludisme
Infection des voies respiratoires
Maladies diarrhéiques
Affections périnatales
Maladies cérébro-vasculaires
Tuberculose
Cardiopathie ischémique
Rougeole
Accidents de la route
Violence
Coqueluche
Pneumopathie obstructive chronique
Malnutrition protéino énergétique
Néphrite et Néphrose
Syphilis
Faits de guerre
Tétanos
Diabète sucré
Noyades
Source: Global Burden of Disease 2002
Les populations rurales très pauvres, ont le moins accès aux soins de santé.
La pauvreté et l’enclavement des zones rurales en Afrique subsaharienne est défavorable à
un plus large accès aux oins de santé primaire. Environ 80 % des médecins sont concentrés
dans une ou deux villes dans les pays d’Afrique subsaharienne, laissant à la marge les
villages déshérités.
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
De ce fait, les villageois font d'abord appel aux tradipraticiens (dont certains sont des
guérisseurs ayant un savoir faire réel et d'autres des charlatans). S’ils ne recouvrent pas la
santé, ils vont dans les dispensaires, souvent tenus par un infirmier disposant de quelques
médicaments et de peu ou pas de matériel.
Après les dispensaires et centres de soins, ces populations rurales vont vers la ville dans
l’espoir d’y trouver de meilleurs diagnostics et un meilleur traitement ; mais le manque de
moyens pour payer l’hospitalisation et acheter les médicaments limitent leur accès à des
soins de santé de meilleure qualité.
L’accès universel aux Soins reste donc une grande priorité en Afrique subsaharienne.
Pour assurer l’accès large aux soins primaires de santé, des réformes des politiques de
santé sont nécessaires. Ces réformes devront être axées sur quatre piliers : la couverture
universelle, les prestations de services, la réforme des politiques publiques et la réforme
du leadership.
Les réformes liées à la couverture universelle sont indispensable pour réduire les inégalités
sanitaires et promouvoir l’inclusion sociale. De plus, les politiques publiques doivent être
réformées et être orientées vers une plus grande participation des populations à la
décision. Les questions liées à l’affectation des ressources humaines, matérielles et
financières ainsi que l’organisation et la réglementation des soins doivent faire l’objet
d’une concertation entre les gouvernants et les gouvernés.
Il est capital pour l’Afrique subsaharienne de renforcer le personnel médical.
Des efforts devraient être faits pour renforcer la capacité des institutions nationales de
formation en Santé. Il s’agira de dispenser des formations adaptées au contexte
subsaharien et qui répondent aux problématiques spécifiques des pays d’Afrique
subsaharienne.
Des efforts devraient aussi être faits pour augmenter la masse critique de cadres de niveau
moyen tels que les infirmiers et les techniciens cliniciens.
Les Etats devront mettre en œuvre des politiques de rétention des compétences.
La mise en place de mesures financières incitatives est le meilleur moyen pour retenir le
personnel de Santé. Il s’agira, pour cela, d’augmenter les salaires, les bonus, les
cotisations retraites, et de permettre au personnel d’accéder à des prêts à un taux
préférentiel.
Des accords et des programmes internationaux d’échanges devraient également être mis
en place pour permettre de mieux gérer les flux de migration du personnel de Santé
qualifiée. Ces accords peuvent être conclus soit par la rédaction d’un mémorandum
d’accord officiel entre les gouvernements ou par l’intermédiaire d’un cadre moins formel
d’échange de lettres d’intention.
L’accent devra être mis aussi sur le retour de la diaspora pour assurer l’apport
technologique nécessaire au développement des systèmes de santé en Afrique
subsaharienne.
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
Des synergies devront être trouvées aussi pour développer la médecine traditionnelle.
Les thérapies de médecine traditionnelle regroupent les thérapies médicamenteuses
caractérisées par l’usage de médicaments à base de plantes, de parties animales ou
minérales et les thérapies non médicamenteuses.
En Afrique, la médecine traditionnelle fait partie intégrante du système de Santé. Elle
reste de prix abordable et son origine végétale, animale ou minérale est cohérente avec la
culture des africains. Des complémentarités devront être développées entre médecine
moderne et médecine traditionnelles afin d’améliorer l’accès aux soins des populations.
Il importe aussi de favoriser la production de médicaments génériques à bas coûts
Depuis 1978, l’OMS recommande aux pays en développement l’élaboration d’une politique
nationale qui contribuerait à la promotion des médicaments essentiels génériques (MEG).
Ces médicaments ont comme atout un faible coût et une efficacité certaine.
Les MEG sont économiquement avantageuses pour les populations défavorisées et sont de
70% à 90% moins coûteux que les médicaments originaux. Ils répondent mieux aux besoins
des populations défavorisées.
Les Etats doivent également mener des politiques pour permettre d’accroître la confiance
vis-à-vis de ces médicaments copiés.
Parallèlement, la lutte contre les faux médicaments demeure un défi à relever.
Des médicaments contrefaits de mauvaise qualité sont la plupart du temps distribués
sur le marché en Afrique subsaharienne. Cet état de fait s’explique par l’intensification
des échanges commerciaux, la demande croissante en traitements médicamenteux ou en
vaccins, la poussée des petites entreprises pharmaceutiques et l’absence de régulation de
la production de médicaments.
Des médicaments de toute nature sont contrefaits et envahissent les marchés et trottoirs
dans les villes et compagnes en Afrique subsaharienne ; ces faux médicament concernent
particulièrement les antibiotiques, et les antiparasitaires. C'est le cas des antipaludéens
pour lesquels la demande est forte dans les pays d'Afrique où le paludisme est endémique.
Il serait opportun que les gouvernements des différents pays prennent des mesures
fortes pour promouvoir une meilleure régulation de l’importation, et lutter efficacement
contre les importations frauduleuses des faux médicaments.
L’Afrique subsaharienne devra aussi développer l’utilisation des TIC dans la médecine.
La télémédecine/télésanté est l’utilisation des TIC pour accroître l’accès aux soins de
qualité. Elle permet de mettre en place des méthodes de travail telles que la
visiophonie, la téléassistance et les alarmes individuelles. Ces méthodes sont utilisées,
dans la plupart des cas, chez les personnes âgées, les handicapés, pour les malades
chroniques et pour les soins à domicile.
En Afrique subsaharienne, la télémédecine permet de rompre l’isolement des malades
dans les zones reculées. Elle permet d’offrir, à distance, des soins et des services de Santé
de bonne qualité aux populations.
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perspectives
La télémédecine conduit à une réduction drastique des coûts et assure un meilleur suivi
des malades par les médecins, infirmiers et agents de Santé. Aux Etats –Unis, la télésanté a
permis de faire des économies avec un traitement accru des malades chroniques à
domicile.
Face aux défis d’accès aux soins, la gratuité tend à se développer en Afrique
subsaharienne.
Les gouvernements envisagent de plus en plus de consacrer une partie de leur budget
général au financement de l’accès gratuit aux soins, notamment au profit des personnes
atteintes du VIH/Sida, des femmes, des enfants, des personnes âgées...
Au Niger, des actions ont été entreprises dans le cadre de l’amélioration de la santé des
populations en général et de la femme en particulier. L’Etat a décidé de rendre gratuite
la prise en charge des soins aux enfants de moins de 0 à 5 ans et aux femmes.
Concernant les personnes âgées, un plan sésame a été mis en place au Sénégal pour
rendre gratuits l’accès aux soins de Santé. Ce plan donne obligation aux établissements de
santé publique d’administrer des soins aux personnes âgées de 60 ans et plus sans
contrepartie financière.
Encadré 1: la gratuité des soins au Burkina Faso
Le taux de séroprévalence du VIH/SIDA au Burkina Faso était de l’ordre de 7,17% en 1997. Il est passé à
6,5% en 2001, 2,7% en 2003 et 2,3% en 2004 selon le rapport de l’ONUSIDA. Cette régression prouve que de
réels efforts sont entrain d’être faits dans le cadre de la prévention de la maladie.
Les problèmes de lutte contre le SIDA au Burkina Faso sont essentiellement des questions d’accessibilité au
traitement et d’utilisation judicieuse du potentiel offert par la médecine traditionnelle.
Cette accessibilité aux soins pose deux problèmes que sont :
(i) Le financement du traitement du VIH/SIDA et l’accessibilité pour tous à ces traitements ARV.
(ii) La question de l’assurance maladie liée à l’accessibilité de ces traitements
Concernant le financement du traitement du VIH/SIDA et l’accessibilité pour tous aux traitements ARV,
l’initiative « three by five » a été lancée par l’ONUSIDA et les partenaires internationaux. L’objectif
majeur est de mettre la moitié des malades (3 millions dont 2 millions en Afrique) sous traitements ARV et
donc de mobiliser tous les bailleurs et partenaires internationaux dans la promotion de l’accès aux
traitements.
Le Burkina Faso a adhéré à cette initiative et a vu le nombre de burkinabé ayant accès aux ARV triplé.
Concernant la question de l’Assurance maladie, l’Etat burkinabè a mis à la disposition des malades du
SIDA des ARV moyennant 5 000 FCFA par mois. Cette contribution demandée a pour but de pallier à
d’éventuels coups durs en l’absence d’aide extérieure.
Enfin, les personnes démunies bénéficient d’une prise en charge gratuite sous réserve de produire un
certificat d’indigence délivré par les mairies.
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LA SANTE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE : panorama, problématiques, enjeux et
perspectives
L’essor du secteur privé accroit les perspectives d’amélioration de l’accès aux soins.
L’intervention du secteur privé dans le secteur de la santé permet d’aboutir à une
politique nationale de Santé des plus efficientes. Cette intervention facilite la levée de
fonds destinés à promouvoir la Santé. Ces fonds sont investis et alloués aux besoins actuels
des différentes structures de Santé ainsi qu’aux besoins liés à la politique sanitaire.
L’investissement privé aide à la création de nouvelles structures de santé bien équipées et
à l’acquisition d’un personnel qualifié et motivé.
En Afrique subsaharienne, la demande de santé est très importante du fait d’une
croissance constante de la démographie. Les pays prennent de plus en plus conscience de
l’importance du secteur privé dans le développement des systèmes de santé et pour
réponde à la demande croissante en soins de santé.
Des cadres de partenariat public-privé se développent progressivement dans le secteur de
la santé des pays en Afrique subsaharienne. Le secteur de l’hospitalisation privée est très
dynamique et les cabinets privés de soins infirmiers se développent, rapprochant
davantage les services de santé est très bénéfique dans un contexte de promotion de
l’accès aux soins de santé primaires.
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