Le repas des moissonneurs
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Le repas des moissonneurs
Le repas des moissonneurs – Jules-Jacques Veyrassat Le repas des moissonneurs, J.J. Veyrassat, 1862. Huile sur toile, 121,5 x 239 cm - Inv. 88.11.1 Jules-Jacques Veyrassat (1828-1893) a tour à tour été peintre, dessinateur, graveur, considéré comme un petit maître de la peinture paysagiste rattaché à l’école de Barbizon. Il a consacré sa carrière à des scènes de la vie provinciale et rurale en choisissant des motifs dans diverses régions. Ses œuvres figuraient régulièrement dans les expositions des Salons. UN INTÉRÊT PARTICULIER PORTÉ POUR LES CHEVAUX Très attaché aux paysages et aux activités agricoles, il a peint de nombreux tableaux dans lesquels il décline l’intérêt particulier qu’il porte aux chevaux, fidèles compagnons du paysan avant l’ère mécanique. Le cheval de labour est alors représenté dans diverses postures et usages agricoles, pour des usages variés : au labourage, aux récoltes, au halage, au débardage, au ramassage d’algues, mais aussi à la foire aux chevaux, chez le maréchal ferrant, à l’abreuvoir, et enfin au repos. UNE EXPLOITATION PLUTÔT RICHE Cette scène de grand format panoramique est datée de 1862. Il s’agit d’un sujet agricole souvent décliné par le peintre en de plus petits formats. La période du jour est sans doute la fin de matinée, selon les ombres et les effets de lumières. Il s’agit d’u moment de repos et de repas au cours de cette journée de moisson où les acteurs marquent une pause en deux groupes ; la majorité des moissonneurs est sur la droite au niveau de la meule en cours de constitution. Un homme est cependant assis à gauche près des cinq chevaux, à l’ombre de la grande meule, sans doute afin de les surveiller. Cette composition réunissant sept personnages et sept chevaux traduit une certaine opulence et richesse de cette exploitation de plaine céréalière. Les bâtisses et vastes granges qui sont juste à l’arrière sont également révélatrices de cette manne agricole. UNE VISION CALME ET SEREINE Il se dégage une vision calme et sereine bien relayée par ce format paysage, l’étendue du domaine et la grande place accordée au ciel. Le traitement de la couche picturale est intéressant car il montre des effets de matière selon les matériaux représentés. Le sol pierreux comme la paille et les crins des chevaux sont très grumeleux, empâtés, comme pour donner un relief particulier en opposition aux zones plus lisses, en demi pâte, plus brillantes et lumineuses, comme les zones des balzanes ou les zones colorées qui animent la scène en alternance de tons froids et chauds. Matières et formes composent une large frise relayée par les gallinacés venus rejoindre la scène pour glaner les grains fraîchement tombés. Ce tableau a été acquis en 1982 grâce au fond régional d’acquisition des musées. Il a du être exposé auparavant en Angleterre, ou aux Etats-Unis car il porte au revers une étiquette libellée en anglais.