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8 | MERCREDI 26 AOÛT 2015 | LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ
IPROJETI
IPARTENAIRESI
Un appel au mécénat pour
une fresque à la gloire de Berlioz
Les mécènes
à l’honneur
» Sur une idée de Jean Boyer, datant d’il y a une dizaine
» Hier, avant le concert,
d’années, la municipalité de La Côte­Saint­André et l’association
Les Amis du Festival Berlioz souhaitent réaliser une grande
fresque en hommage au compositeur, à l’entrée de sa ville
natale. Elle sera réalisée sur un mur pignon de 82 mètres
carrés. Pour la financer, les partenaires ont décidé d’innover,
en lançant un appel au mécénat. Plus d’infos auprès de
l’association : www.amisdufestivalberlioz.fr et 04 74 59 61 33.
Bruno Messina, le directeur
du festival, a rendu hommage
aux mécènes locaux et
régionaux, regroupés au sein
du club Benvenuto, avant
de présenter en détail
le programme du concert.
FESTIVAL BERLIOZ | DU 20 AU 30 AOÛT
HIER SOIR À LA CÔTE­SAINT­ANDRÉ | Avec Fabien Gabel et l’Orchestre national de Lyon
“Guerre et Paix” en apothéose
L’
épopée napoléonienne
du Festival Berlioz, qui
en a fait la thématique de
sa 22e édition, s’est poursuivie
hier,auchâteauLouisXIdeLa
Côte­Saint­André. La soirée,
intitulée “Guerre et Paix”, a
évoqué les défaites militaires
etsentimentalesdeNapoléon,
portées par un éblouissant Or­
chestre national de Lyon
(ONL), dirigé par Fabien Ga­
bel, reconnu comme l’une des
« étoiles montantes » de la
nouvelle génération des chefs
d’orchestres.
Avec “Háry János” d’abord,
opératransforméensuitepour
orchestre, Zoltán Kodály
(1882­1967) met en scène un
paysan hongrois affabulateur,
qui prétend avoir, seul, battu
les armées de l’Empereur et
séduit l’impératrice Marie­
Louise, dans une pièce assez
magistrale, jouée avec brio
par l’ONL.
Grandiose et explosif
Le “Concerto pour violon n°7”
qui suivit rappela aux histo­
riens que son compositeur,
Pierre Rode (1774­1830), dut
fuir en Russie avec la cantatri­
ceGrassini,maîtressedel’Em­
pereur qu’il avait séduite, de­
venant l’inspirateur de l’école
russedeviolon.Ilapermisaus­
si aux mélomanes de réenten­
dre à La Côte­Saint­André le
prodigieuxsolistealbanaisTe­
di Papavrami, qui offrit en solo
un rappel au public.
La seconde partie du concert
a débuté par la suite pour or­
chestre que le compositeur
Christopher Palmer tira du co­
lossal opéra écrit par Proko­
fiev, que lui inspira le roman
de Tolstoï, “Guerre et Paix”.
Avec un programme d’œuvres flamboyantes, la soirée a été portée par un éblouissant Orchestre national de Lyon, dirigé par Fabien Gabel, reconnu
comme l’une des « étoiles montantes » de la nouvelle génération des chefs d’orchestres. Photos Le DL/Jean-François SOUCHET
Unepièceaussigrandioseque
le roman épique, superbe­
ment enlevée.
L’ONL interpréta ensuite
l’”Ouverture 1812” de
Tchaïkovsky. « C’est ce qui
peut se faire de plus rutilant
dans l’orchestre, une des
œuvres les plus explosives du
répertoire », indiquait Bruno
Messina, le directeur du festi­
val, avant le concert. Sur scè­
ne, l’œuvre a en effet explosé
d’intensité et de maîtrise, véri­
table apothéose musicale, ac­
clamée par le public.
Jean­Luc COPPI
CE SOIR EN CONCERT
L’“Héroïque” de Beethoven
P
our Beethoven, admira­
teur du jeune Bonaparte,
Napoléon se faisant couron­
ner empereur et reniant les
valeurs de la République is­
sues de la Révolution de
1789 fut vécu comme une
trahison. Sur la partition de
sa “Symphonie n° 3” (1805),
au programme de la soirée, il
rayera rageusement sa dédi­
cace à Bonaparte, déclarant :
« Maintenant, il va n’obéir
qu’à son ambition ! Il va
s’élever plus haut que les
autres, devenir un tyran. »
Plus tard, en 1817, quand il
avait composé huit de ses
neuf symphonies, le poète
Christophe Kuffner lui de­
mandant celle qu’il préférait,
Beethoven, sans hésiter, ré­
pondit : « L’”Héroïque”. »
Ensortedevengeance,“La
Bataille de Vitoria”, égale­
ment au programme, célè­
bre la défaite des armées na­
poléoniennes face aux An­
glais, au travers de deux
thèmes musicaux qui s’af­
frontent, Britannia et Mal­
brough.
De Camille Saint­Saëns,
qu’admirait Berlioz, on en­
tendra sous les doigts de Ni­
cholas Angelich,le “Concer­
Nicolas Chalvin dirigera
l’Orchestre des Pays de Savoie.
Photo Le DL/Chistophe AGOSTINIS
to pour piano et orchestre
n° 5”. Écrit en 1895 à Louq­
sor, lors d’un des nombreux
voyages du compositeur,
“L’Égyptien”, c’est ainsi
qu’on l’appelle, se veut une
évocation stylisée et fort con­
ventionnelle d’atmosphères
exotiques. Nicolas Chalvin
sera à la tête de l’Orchestre
des Pays de Savoie.
Jean REVERDY
Ce soir, à 21 heures,
au château Louis XI
de La Côte-Saint-André.
À L’AFFICHE DU FESTIVAL
AUJOURD’HUI
DEMAIN
de l’Orient”
Rencontre musicale arabo-ottomane, avec Tarek Abdallah (oud),
Murat Salim Tokaç (tanbur), Adel
Shams El-Din (percussions).
À 17 heures, à l’église
de La Côte-Saint-André.
Ü Sous le balcon d’Hector
Avec La Clique des Lunaisiens,
direction Arnaud Marzorati.
“Béranger, le chansonnier”.
À 19 heures, au musée
Hector-Berlioz (entrée libre).
Ü “Héroïque fantaisie”
Orchestre des Pays de Savoie,
direction Nicolas Chalvin. Avec
Nicholas Angelich (piano).
À 21 heures, au château Louis XI
de La Côte-Saint-André.
Ü La Taverne Berlioz
Tous les soirs après les concerts,
jusqu’au 30 août, avec les musiques traditionnelles corses de
l’ensemble Tàlcini.
Au château Louis XI
de La Côte-Saint-André.
de l’Italie”
Pierre Lénert (alto), Ariane Jacob
(piano). N. Paganini, H. Berlioz/F.
Liszt. À 17 heures, à l’église
de La Côte-Saint-André.
Ü Sous le balcon d’Hector
Avec La Clique des Lunaisiens,
direction Arnaud Marzorati.
À 19 heures, au musée
Hector-Berlioz (entrée libre).
Ü “Nabulio”
A Filetta, polyphonies corses,
Orchestre Poitou-Charentes,
direction et piano Jean-François
Heisser. Avec Didier Sandre, de
la Comédie-Française (récitant).
Oratorio pour chœur polyphonique, orchestre symphonique et
récitant (commande du festival).
Textes français : Napoléon Bonaparte. Textes corses : Jean-Claude
Acquaviva. Musique : JeanClaude Acquaviva et Bruno Coulais. Orchestration : Bruno Coulais.
À 21 heures, au château Louis XI
de La Côte-Saint-André.
Ü “Sur les routes
Le “Concerto pour violon n°7” a permis d’apprécier le prodigieux
soliste Tedi Papavrami, qui offrit en solo un rappel au public.
Ü “Sur les routes
Une taverne corse pour prolonger la soirée
UN JOUR au festival
À L’ÉGLISE Hommage
virtuose à Scriabine
La pianiste Varduhi Yeritsyan donnait hier, à
l’église de La Côte-Saint-André, la seconde
partie de l’intégrale des sonates du
compositeur russe Alexandre Scriabine
(1872-1915), dans un programme intitulé
“Vers l’étoile”. Avec une dextérité sensible et
un talent qui a rendu un virtuose hommage
à ce grand musicien visionnaire, voire
d’avant-garde, à retrouver sur CD. Photo Le DL/JLC
AU GYMNASE À
la découverte
des “steel drums”
Durant toute la semaine, Bruno Grare fait
découvrir les “steel drums” aux festivaliers. Ces
instruments ont été créés à partir de bidons de
pétrole, par les esclaves des Caraïbes, dans les
années 30. Un clin d’œil à l’origine de Joséphine
de Beauharnais, l’épouse de Napoléon. Chaque
matin, le musicien propose une initiation de deux
heures. L’après-midi, il retrouve tous les jours
le même groupe, qui présentera une restitution
dimanche, lors du concert sous la halle. Photo Le DL/C.Le.
T
hématique napoléonien­
ne du Festival Berlioz
oblige, la Taverne d’Hector
est donc résolument corse.
Chaque soir, après le concert
au château Louis XI de La
Côte­Saint­André, la fête se
prolonge sous les arcades,
dans une ambiance de vraie
taverne, et en musique.
Le Festival Berlioz a invité
l’ensemble Tàlcini, un grou­
pe de six musiciens corses,
amateurs mais avertis, plus
un invité, le mandoliniste ni­
çois Patrick Vaillant. « Le
nom du groupe est inspiré
par celui de la pieve de Cor­
te, d’où sont originaires la
plupart des musiciens. La
pieve était une division ad­
ministrative, une sorte de
canton d’avant la France »,
résume Antoine­Marie Leo­
nelli, violoniste et responsa­
ble de l’ensemble. Le groupe
s’est constitué depuis une
quinzaine d’années au cours
Chaque soir, après le concert symphonique, l’ensemble Tàlcini revisite les musiques traditionnelles corses,
« des musiques à danser, des chansons d’amour et de la vie quotidienne ». En corse, of course ! Photo Le DL/JLC
de soirées musicales impro­
visées entre voisins et amis, à
Corte et dans sa région.
Guitares, mandolines, vio­
lons et contrebasses aidant,
l’ensemble Tàlcini revisite
les musiques traditionnelles
corses, « des musiques à
d a n s e r, d e s c h a n s o n s
d’amour et de la vie quoti­
dienne ». En corse, of cour­
se !
La Taverne d’Hector per­
met ainsi de prolonger la soi­
rée, en famille ou entre amis,
aux sons des mélodies cor­
ses, avec une partition culi­
naire assurée par Païza, un
traiteur de l’agglomération
grenobloise.
J.­L. C.

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