L`entrée des entreprises industrielles dans un groupe internationalisé

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L`entrée des entreprises industrielles dans un groupe internationalisé
Ministère de l'Économie,
de l'Industrie et de l'Emploi
Nº 250 - décembre 2008
L’entrée des entreprises industrielles
dans un groupe internationalisé
Peu d’effets sur le taux d’exportation
Les entreprises industrielles
appartenant à des groupes
internationalisés réalisent une part
plus importante de leur chiffre
d’affaires à l’exportation que les
entreprises indépendantes et que
celles qui appartiennent à des
groupes implantés uniquement en
France. Néanmoins, ces écarts sont
surtout imputables au fait que les
entreprises acquises par des
groupes internationalisés particulièrement celles acquises
par des groupes étrangers étaient, avant même d’être
rachetées, plus orientées vers
l’exportation que la moyenne. La
prise de contrôle d’une entreprise
indépendante par un groupe
français internationalisé ou un
groupe étranger a un impact
positif, mais faible, sur son taux
d’exportation.
La structuration en groupes
(cf. encadré 1) des entreprises industrielles
françaises se poursuit. En effet, les
entreprises indépendantes ne représentent
plus que 35 % des entreprises industrielles
de 20 salariés ou plus en 2006, contre 41 %
trois ans auparavant (cf. graphique).
Nettement plus petites en moyenne que les
filiales de groupes, ces entreprises
indépendantes ne réalisent plus qu’une
très faible part de la production industrielle.
Les entreprises industrielles
selon leur statut entre 2003 et 2006
nombre d'entreprises
%
50
2003
2004
40
2005
30
2006
20
10
0
Entreprises
indépendantes
Groupes français
non internationalisés
Groupes français
internationalisés
Groupes étrangers
chiffre d'affaires
%
50
40
2003
2004
2005
30
2006
20
10
0
Entreprises
indépendantes
Groupes français
non internationalisés
Groupes français
internationalisés
Groupes étrangers
chiffre d'affaires réalisé à l'exportation
%
60
2003
50
2004
2005
Si le poids des groupes continue
à augmenter dans l’industrie,
leur degré d’internationalisation
se stabilise
Le degré d’internationalisation des
groupes présents dans l’industrie semble
se stabiliser au cours de la période récente.
Plus précisément, le poids des groupes
étrangers relativement à l’ensemble des
groupes est constant entre 2003 et 2006,
que ce soit en nombre d’entreprises ou en
40
2006
30
20
10
0
Groupes français
Entreprises
indépendantes non internationalisés
Groupes français
internationalisés
Groupes étrangers
Lecture : 35 % des entreprises industrielles de 20 salariés ou plus étaient indépendantes en 2006 et
elles réalisaient 6 % du chiffre d’affaires.
Champ : industrie manufacturière hors IAA
Sources : EAE industrie, LIFI - Diane
1- Répartition par taille et intensité technologique du chiffre d’affaires
des entreprises industrielles selon leur statut en 2006
Par taille
Petites (entre 20 et 49 salariés)
Moyennes (entre 50 et 249 salariés)
Médianes (entre 250 et 1 999 salariés)
Très grandes (2 000 salariés ou plus)
Ensemble
Par intensité technologique
Faible
Moyenne-faible
Moyenne-haute
Haute
Ensemble
Entreprises
indépendantes
53,7
41,6
4,7
0,0
100,0
Groupes français
internationalisés
Groupes
étrangers
Ensemble
4,2
11,7
28,1
56,0
100,0
3,0
17,7
53,1
26,2
100,0
9,1
19,4
35,7
35,8
100,0
Groupes français
internationalisés
Groupes
étrangers
Ensemble
13,4
21,0
41,5
24,1
100,0
21,3
29,9
26,3
22,5
100,0
21,4
26,9
30,8
20,9
100,0
30,3
50,9
18,8
0,0
100,0
Entreprises
indépendantes
41,8
38,5
12,2
7,5
100,0
Groupes français
non internationalisés
Groupes français
non internationalisés
%
47,4
36,1
10,0
6,5
100,0
Lecture : 53,7 % du chiffre d’affaires des entreprises industrielles indépendantes est réalisé par des entreprises dont l’effectif est compris entre 20 et 49 salariés.
Champ : entreprises de 20 salariés ou plus de l’industrie manufacturière (hors IAA)
Sources : EAE industrie, LIFI - Diane et OCDE pour la classification des secteurs par intensité technologique
chiffre d’affaires. C’est également le cas
du poids, au sein des groupes français, de
ceux qui sont internationalisés, i.e. qui
comprennent au moins une filiale localisée
à l’étranger.
Puisque les groupes occupent une
place croissante dans l’industrie, cela
signifie que l’implantation étrangère a
légèrement augmenté entre 2003 et 2006 :
la part des filiales de groupes étrangers
dans le nombre d’entreprises industrielles
de 20 salariés ou plus ainsi que dans leur
chiffre d’affaires a crû d’un point, pour
atteindre respectivement 17 % et 39 % en
2006. L’ensemble des groupes internationalisés représentent un tiers des
entreprises industrielles de 20 salariés ou
plus et 85 % de leur chiffre d’affaires.
Le taux d’exportation
des filiales de groupes étrangers
a augmenté entre 2003 et 2006
Les exportations représentent une
proportion variable du chiffre d’affaires
des entreprises, en fonction de leur statut.
Les entreprises appartenant à des groupes
internationalisés sont beaucoup plus
tournées vers les marchés extérieurs que
les autres : elles réalisent près de la moitié
de leur chiffre d’affaires à l’exportation,
contre moins d’un cinquième pour les
entreprises indépendantes et pour celles
qui appartiennent à des groupes implantés
uniquement en France. Les entreprises
appartenant à des groupes français
internationalisés sont un peu plus
orientées vers l’exportation que les filiales
de groupes étrangers (48 %, contre 46 %).
Cet écart s’est néanmoins réduit
entre 2003 et 2006, le taux d’exportation
(cf. encadré 1) des entreprises sous
contrôle étranger ayant augmenté de cinq
points pendant cette période, contre deux
points pour les entreprises appartenant à
des groupes français internationalisés et
moins d’un point pour les entreprises
indépendantes et celles qui appartiennent
à des groupes implantés uniquement en
France.
Les très grandes entreprises
restent l’apanage des groupes
français internationalisés
Ces écarts de taux d’exportation
agrégés ne doivent pas être interprétés en
termes de performance, d’abord parce que
le taux d’exportation n’est pas en soi un
indicateur de performance ; ensuite parce
que les entreprises ne se répartissent pas
de la même manière par taille et par secteur
en termes d’intensité technologique selon
leur statut (cf. tableau 1). En particulier,
les entreprises indépendantes sont
« structurellement » moins tournées vers
l’exportation, car plus petites et
surreprésentées dans les secteurs à faible
intensité technologique. C’est également
le cas, quoique dans une mesure un peu
moindre en ce qui concerne la taille, des
filiales de groupes français non
internationalisés. Un grand nombre d’entre
eux sont en fait des « microgroupes », qui
se sont fortement développés depuis le
début des années quatre-vingt-dix, en
particulier pour des raisons fiscales, et
dont le comportement économique est plus
proche de celui de PME indépendantes
que des groupes internationalisés. Dans
ces derniers, les grandes entreprises ayant
une activité à intensité technologique
élevée dominent, avec néanmoins des
1 - Définitions
Un groupe est un ensemble d’entreprises. Au sens strict, il se définit à
partir de sa société mère appelée tête de groupe. Il s’agit d’une entreprise :
- dont le capital n’est détenu majoritairement par aucune autre entreprise,
ni directement ni indirectement ;
- qui détient majoritairement le capital d’au moins une autre entreprise.
Les entreprises qui sont détenues directement ou indirectement à plus
de 50 % par cette tête de groupe en sont les filiales et constituent avec la
société mère le noyau dur du groupe.
Les entreprises qui sont contrôlées à un taux compris entre 30 et 50 %
(bornes comprises) par au moins deux entreprises têtes de groupes sont
désignées sous le terme d’entreprises à capital partagé (ECP) ou jointventures.
Par convention, la nationalité d’un groupe correspond théoriquement
au pays où est situé son centre de décision. Cependant, la complexité
croissante des structures d’actionnariat rend cette notion de plus en plus
délicate à appliquer. Aussi, elle est le plus souvent assimilée au pays de
localisation de la tête de groupe, avec quelques retraitements, notamment
pour les holdings implantées dans certains pays à fiscalité allégée
(Luxembourg, Pays-Bas, etc.).
Dans cette étude, les ECP contrôlées par au moins une tête française et
au moins une tête étrangère sont réparties entre groupes français et groupes
étrangers au prorata des taux de contrôle correspondants.
Un groupe est internationalisé lorsqu’il contrôle des sociétés dans plus
d’un pays. Par définition, tous les groupes étrangers présents en France sont
internationalisés, car ils disposent d’au moins une implantation à l’étranger.
Une entreprise indépendante est une entreprise qui n’appartient pas au
noyau dur d’un groupe et qui n’est pas une ECP.
Le taux d’exportation est la part du chiffre d’affaires réalisé à l’exportation.
II
2 - Le taux d’exportation des entreprises industrielles selon leur statut en 2006
%
Par taille
Petites (entre 20 et 49 salariés)
Moyennes (entre 50 et 249 salariés)
Médianes (entre 250 et 1 999 salariés)
Très grandes (2 000 salariés ou plus)
Ensemble
Par intensité technologique
Faible
Moyenne-faible
Moyenne-haute
Haute
Ensemble
Entreprises
indépendantes
15,2
23,4
40,9
19,8
Entreprises
indépendantes
16,6
19,1
32,4
21,4
19,8
Groupes français
non internationalisés
Groupes français
internationalisés
14,3
17,3
24,5
17,8
31,0
32,0
37,9
56,8
47,5
Groupes français
non internationalisés
Groupes français
internationalisés
17,6
16,4
21,1
21,8
17,8
29,3
34,9
54,0
57,6
47,5
Groupes
étrangers
Ensemble
33,0
37,7
44,7
56,9
46,3
20,5
29,3
41,2
56,9
42,6
Groupes
étrangers
Ensemble
41,2
39,7
50,8
54,7
46,3
30,1
33,3
51,4
54,5
42,6
Lecture : Les entreprises industrielles indépendantes dont l’effectif est compris entre 20 et 49 salariés réalisent 15,2 % de leur chiffre d’affaires à l’export.
Champ : entreprises de 20 salariés ou plus de l’industrie manufacturière (hors IAA)
Sources : EAE industrie, LIFI - Diane et OCDE pour la classification des secteurs par intensité technologique
variations importantes suivant la nationalité
du groupe. Les très grandes entreprises,
dont le développement remonte souvent à
une époque où la mobilité internationale
des capitaux était moindre qu’aujourd’hui,
restent en particulier l’apanage des groupes
français internationalisés. En revanche, les
entreprises médianes sont souvent sous
contrôle étranger.
Les groupes étrangers
sont surtout présents
dans des secteurs à moyenne
intensité technologique
La prise en compte des différences
de structure par taille conduit à inverser la
comparaison des taux d’exportation entre
groupes français internationalisés et
groupes étrangers, les très grandes
entreprises réalisant une plus grande partie
de leur chiffre d’affaires à l’exportation
que les entreprises médianes (cf. tableau 2).
Groupes étrangers et groupes français
internationalisés présentent ainsi des taux
d’exportation identiques sur le champ des
très grandes entreprises tandis que
l’avantage va aux groupes étrangers pour
les entreprises de taille inférieure.
À cet effet de structure par taille,
s’ajoute un effet de structure sectorielle.
Le poids des groupes français
internationalisés est en effet très fort dans
les industries les plus tournées vers les
marchés extérieurs. C’est le cas
globalement dans les secteurs de haute
technologie, notamment ceux dans lesquels
la France est traditionnellement spécialisée
comme l’aéronautique et la pharmacie,
ainsi que dans la construction automobile.
Les groupes étrangers sont, quant à eux,
davantage présents dans des secteurs à
moyenne intensité technologique - en
particulier la métallurgie, le papier, les
équipements mécaniques, la chimie et les
équipements automobiles - relativement
moins exportateurs.
Les filiales de groupes étrangers
exportent plus que les autres
entreprises, à taille
et secteur donnés
Une estimation économétrique a été
réalisée afin de quantifier l’impact du statut
de détention du capital sur le taux
d’exportation, en éliminant les effets de
la taille et du secteur (cf. encadré 2). Elle
montre en premier lieu que l’appartenance
à un groupe n’a d’impact que lorsque le
groupe comprend des entreprises
étrangères : toutes choses égales par
ailleurs, les entreprises appartenant à des
groupes implantés uniquement en France
exporteraient dans la même proportion
que les entreprises indépendantes
(cf. tableau 3). Les groupes implantés à
l’étranger réalisent une part plus importante
de leur chiffre d’affaires à l’exportation,
avec des différences selon la nationalité du
groupe : à secteur et taille donnés, les
filiales
de
groupes
français
internationalisés ont un taux d’exportation
de trois points supérieur à celui des
entreprises indépendantes mais de sept
points inférieur à celui des entreprises sous
contrôle étranger. Ce résultat n’implique
pas pour autant que l’acquisition d’une
entreprise par un groupe étranger entraîne
une hausse de son taux d’exportation. Il
pourrait aussi être dû à un effet de
« sélection », les groupes étrangers ayant
tendance à acquérir des entreprises à fort
potentiel, comme le met en évidence une
étude de l’Insee (cf. Voir aussi).
Passer sous contrôle étranger
a un impact positif mais limité
sur le taux d’exportation
Une
seconde
estimation
économétrique, exploitant des données
de panel pour la période 1999-2006, a été
réalisée afin de départager ces deux
hypothèses. Elle confirme d’abord
l’absence de différence significative de
comportement à l’exportation entre les
entreprises indépendantes et celles qui
appartiennent à des groupes implantés
uniquement en France. Il en ressort en
outre que passer sous le contrôle d’un
groupe internationalisé entraîne une hausse
statistiquement significative du taux
d’exportation. Néanmoins, les effets
3 - L’effet du statut sur le taux d’exportation
%
Statut
(référence :
entreprises indépendantes)
Écart moyen de taux
Effet d’un
d’exportation à secteur
changement
et taille donnés
de statut sur le
selon le statut
taux d’exportation
Groupes français
non internationalisés
n.s.
n.s.
Groupes français
internationalisés
Groupes étrangers
3,3
10,8
0,4
1,1
Lecture : à taille et secteur donnés, une filiale de groupe étranger a un taux d’exportation en moyenne
supérieur de 10,8 points à celui d’une entreprise indépendante. Lorsqu’une entreprise passe d’un statut
d’indépendante à un statut de filiale de groupe étranger, son taux d’exportation augmente en moyenne de
1,1 point. La méthodologie est précisée dans l’encadré 2. Seuls les paramètres significativement différents
de zéro au seuil de 5 % sont indiqués, la mention « n.s.» figure pour les autres.
Champ : entreprises de 20 salariés ou plus de l’industrie manufacturière (hors IAA)
Sources : EAE industrie, LIFI - Diane
III
apparaissent relativement modérés : passer
d’un statut d’entreprise indépendante (ou
de filiale de groupe implanté uniquement
en France) à celui de filiale de groupe
français internationalisé (respectivement
de filiale de groupe étranger) accroîtrait le
taux d’exportation de 0,4 point
(respectivement 1,1 point). La faible
ampleur de ces effets montre que les écarts
moyens obtenus pour les taux d’exportation
à taille et secteur donnés sont
essentiellement imputables au fait que les
entreprises acquises par des groupes
internationalisés (en particulier étrangers)
étaient, avant même d’être rachetées, plus
orientées vers l’exportation que la
moyenne. Cela pourrait s’expliquer par le
plus fort potentiel de développement
supposé des entreprises déjà fortement
exportatrices dans un contexte d’ouverture
internationale croissante, mais aussi par
leur plus grande visibilité pour les groupes
étrangers, dont elles peuvent être en
particulier concurrentes ou partenaires
commerciales.
Passer sous contrôle étranger
accroît légèrement soit l’activité
soit la spécialisation
L’effet positif du passage sous
contrôle étranger sur le taux d’exportation
se prête, lui aussi, à plusieurs
interprétations, aux implications différentes
quant à l’impact des investissements directs
étrangers sur les performances
commerciales françaises. Il peut, en premier
lieu, résulter de synergies créées par
l’intégration dans le groupe (économies
d’échelle, partage du savoir-faire, de l’accès
aux marchés, etc.), sources d’une plus
grande compétitivité et consécutivement
de ventes à l’étranger accrues. Mais ce
résultat peut aussi trouver son origine dans
une stratégie de groupe visant à spécialiser
les filiales au niveau international, que ce
soit horizontalement ou verticalement, afin
de bénéficier d’économies d’échelle. Dans
ce cas, il est probable que la hausse des
exportations ait pour contrepartie un
accroissement des importations (par
l’entreprise rachetée elle-même ou d’autres
entreprises), dû à l’abandon soit de la
production de certains biens soit de
certaines étapes du processus de
production. On peut en conclure que la
croissance de l’implantation étrangère a
un impact limité sur la balance commerciale
française en raison, d’une part, de l’ampleur
modérée de son effet sur le taux
d’exportation et, d’autre part, du fait qu’une
partie de ces exportations supplémentaires
peuvent être compensées par un surcroît
d’importations.
Florian LEZEC,
Nicolas RIEDINGER
2 - Méthodologie
Champ
L’étude porte sur les entreprises de 20 salariés ou plus de l’industrie
manufacturière (hors agroalimentaire) implantées en France.
Sources
Pour repérer les groupes et leur nationalité, l’enquête « Liaisons
financières » (LIFI) de l’Insee est la source principale d’informations. Cette
enquête interroge les entreprises qui emploient au moins 500 salariés, ou qui
disposent d’un portefeuille de plus de 1,2 million d’euros de titres de
participations, ou qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 30 millions
d’euros. L’Insee complète l’enquête LIFI à partir de la source « Diane »
(coédition Bureau van Dijk éditions électroniques/Coface SCRL) pour les
entreprises en dessous de ces seuils. Le taux d’exportation est tiré de
l’enquête annuelle d’entreprise du Sessi.
Méthodes d’estimation
Deux types d’estimations économétriques sont réalisés. Le principe de
l’estimation « en coupe » consiste à comparer des entreprises une année
donnée en fonction de leur statut et d’autres caractéristiques observées
(variables de contrôle), ici la taille (en distinguant quatre tranches suivant les
seuils de 50, 250 et 2 000 salariés) et le secteur (NAF 700). Cette comparaison
ne permet cependant pas de trancher sur le sens de causalité. Une corrélation
positive, à secteur et taille donnés, entre appartenance à un groupe étranger
et taux d’exportation peut par exemple effectivement refléter l’effet du contrôle
étranger sur les performances à l’exportation mais elle peut aussi traduire le
fait que les groupes étrangers ont tendance à acquérir les entreprises les plus
tournées vers les marchés extérieurs.
La disponibilité de données de panel, c’est-à-dire d’un échantillon
d’entreprises suivies sur plusieurs années, est mise à profit pour éliminer, ou
du moins fortement limiter, ce biais potentiel. L’estimateur within (ou « à effet
fixe ») considère, pour chaque entreprise, non pas la valeur de l’indicateur
prise une année donnée, mais l’écart entre cette valeur et sa moyenne sur
l’ensemble des années. Il élimine ainsi l’effet des caractéristiques intrinsèques
de l’entreprise susceptibles d’influer de manière permanente sur le taux
d’exportation. Les paramètres estimés suivant cette méthode peuvent donc
davantage être interprétés comme des effets des changements de statut
correspondants que ceux obtenus par l’estimation en coupe.
Des indicatrices d’année sont incluses dans les régressions, afin de
neutraliser les effets conjoncturels.
Période d’observation
Les statistiques descriptives sont restreintes à la période 2003-2006,
des retraitements de la nationalité de quelques grands groupes effectués à
compter de 2003 rendant délicates les comparaisons avec les années
antérieures. Les estimations économétriques sont néanmoins réalisées pour
la période 1999-2006, de manière à apprécier l’effet d’un changement de statut
sur une période suffisamment longue. Comme elles donnent un poids égal à
chaque entreprise quelle que soit sa taille, elles sont a priori peu affectées par
les retraitements qui concernent un nombre limité de grandes entreprises.
Voir aussi
- NEFUSSI (Benjamin) : « Les groupes absorbent des sociétés à fort potentiel »,
Insee Première, n° 1144, juillet 2007
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1144/ip1144.html
- ANGEL (Jean-William) et Régnier (Virginie) : « Les groupes étrangers en
France : En dix ans, 1,8 fois plus de salariés », Insee Première, n° 1069, mars 2006
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=IP1069
- Résultats sur les entreprises industrielles selon l’origine du capital
http://www.industrie.gouv.fr/sessi/enquetes/ief/presentation.htm
Directeur de la publication
Yves Robin
Rédacteur en chef
Dominique Allain
Secrétaire de rédaction
Alain Bentolila
Composition par P A O
Brigitte Baroin
M I N I S T È R E D E L'ÉCONOMIE
DE L'INDUSTRIE ET DE L'EMPLOI
Service des études
et des statistiques industrielles
(Sessi)
http://www.industrie.gouv.fr/sessi
Nº ISSN : 1241-1515

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