Des équipes françaises – Centre Léon Bérard, Centre de recherche

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Des équipes françaises – Centre Léon Bérard, Centre de recherche
CANCER DU SEIN
Des équipes françaises – Centre Léon Bérard, Centre de
recherche en cancérologie de Lyon et ImmunID Technologies –
montrent qu'un nouveau biomarqueur permet de pronostiquer la
survie en cas de rechute du cancer du sein. A la clé : l'aide à
l’orientation thérapeutique et l'amélioration de la durée et de la
qualité de vie.
En utilisant un nouveau biomarqueur, la lympho-divpénie, évaluant à la fois la quantité
et la diversité des lymphocytes impliqués dans les défenses immunitaires, ImmunID
Technologies, start-up basée à Grenoble, le Centre Léon Bérard et le Centre de
recherche en cancérologie de Lyon, réalisent une première mondiale publiée dans la
revue OncoImmunology. L'étude menée sur plus de 130 patientes touchées par un
cancer du sein métastatique a montré qu'un déficit en nombre et en diversité des
lymphocytes, détecté au moment de la rechute, est associé à une survie plus courte
qu'en cas d'un capital immunitaire normal. La lympho-divpénie serait donc un facteur
pronostique. Ceci peut permettre le recours à une médecine personnalisée pour
améliorer la survie et la qualité de vie de ces patientes. La lympho-divpénie ouvre
également la voie à des essais cliniques pour reconstituer les défenses immunitaires.
Les investigations sur d'autres pathologies sont en cours.
Lyon, Grenoble (France) – 29 mai 2012 – Le Centre Léon Bérard (CLB) situé à Lyon, un des grands centres
dédiés au cancer en dehors de la région parisienne et pionnier dans la recherche sur l'implication du système
immunitaire dans le cancer, le Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL, Unité mixte de recherche
Inserm 1052/CNRS 5286) et ImmunID Technologies, la start-up grenobloise spécialisée dans l'analyse de l'état
immunitaire à l'origine de la divpénie, le biomarqueur évaluant la diversité du répertoire immunitaire et l'aptitude
du système immunitaire à protéger l'individu, annoncent la publication de l'article La réduction de la diversité
des TCR (Divpénie) et la lymphopénie comme facteurs pronostiques de la survie globale dans le cancer
du sein métastatique dans la revue OncoImmunology, dédiée aux interactions entre le système immunitaire et
le cancer. L'identification de la lympho-divpénie en tant que facteur pronostique, voire prédictif de la
réponse à la chimiothérapie, constitue une première. Aujourd'hui il devient ainsi possible d'identifier sur une
base solide les patientes les plus fragiles touchées par un cancer du sein métastatique, afin que des traitements
alliant efficacité et qualité de vie puissent leur être proposés. Un pas de plus est franchi vers la médecine
personnalisée, d'autant que l'application du biomarqueur ne devrait pas se cantonner au seul cancer du sein.
Une étude rétrospective, puis prospective, sur 133 patientes
Les travaux s'appuient sur les analyses portant sur 133 patientes suivies entre 2004 et 2010 au CLB pour un
cancer du sein métastatique. L'étude a d'abord été rétrospective sur 66 patientes, puis prospective sur 67 autres.
Le résultat principal montre que la lympho-divpénie au moment de la rechute, avant tout traitement, est un
biomarqueur pronostique de l’espérance de vie et possiblement prédictif de la réponse aux
chimiothérapies. Cette étude montre également que ce biomarqueur indépendant permet d'identifier un sousgroupe de patientes présentant un très grand risque de décès précoce (moins de 8 mois de survie) réfractaire à
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la chimiothérapie standard, alors que les patientes présentant un bon capital immunitaire vivent en moyenne 3
fois plus longtemps. De plus, chez les patientes lympho-divpéniques, la survie à 3 ans est de moins de 10%,
contre plus de 30% chez les non lympho-divpéniques.
Olivier Trédan, Oncologue au CLB, spécialiste du cancer du sein qui a participé activement à cette étude
précise : « Dans le cas du cancer du sein métastatique, on est face à une maladie incurable. Or, les indicateurs
pouvant nous aider à identifier des sous groupes pertinents à qui proposer des traitements adaptés à l'état de la
maladie ne sont pas parfaits. La lympho-divpénie isole un groupe de femmes particulièrement fragiles sur des
critères qui ont un sens biologique. C'est une avancée importante qui m'aide à avoir une vision plus précise
de l'état de mes patientes. »
Les femmes en rechute d’un cancer du sein présentant une lympho-divpénie, un déficit en nombre et en
diversité des lymphocytes, ont un grand risque de décès précoce. Elles ont une médiane de survie inférieure
à 8 mois, contre environ 25 mois pour les patientes non lympho-divpéniques.
La voie pour rechercher des stratégies thérapeutiques innovantes est ouverte
Cette approche immunologique en oncologie présente un intérêt en médecine personnalisée, pour identifier
les patients à qui proposer des traitements pouvant limiter les effets toxiques ou d'autres susceptibles
d'augmenter la survie. L'identification des cas de lympho-divpénie permet d'aborder deux de ces stratégies : le
choix de thérapies ciblées plutôt que de chimiothérapies usuelles, ou la reconstitution des défenses immunitaires
pour aider l'organisme à bénéficier efficacement d'une chimiothérapie.
« Cette publication est un résultat majeur d'un programme de caractérisation des anomalies immunologiques
associées à la progression tumorale, démarré au CLB il y a plus de 10 ans. », explique le Pr Jean-Yves Blay,
oncologue au CLB, le coordinateur médical de l'étude. « Ce projet nous a d'abord permis de mettre en
évidence la valeur pronostique de la lymphopénie pour la toxicité et la survie chez les patients atteints de tous
types de pathologies néoplasiques évolutives. Nous avons ensuite montré que la divpénie, l'analyse de la
diversité du répertoire, est également un facteur pronostique majeur indépendant. La lympho-divpénie
constitue un biomarqueur permettant d’envisager une utilisation médicale. Nous allons maintenant nous
attacher à trouver des réponses cliniques pour adapter la thérapie à la fragilité révélée de ces patientes. »
« Ces travaux sont une démonstration en clinique humaine de l’impact de la qualité du système
immunitaire sur la progression tumorale et ouvrent la voie à des stratégies innovantes pour la prise en charge
des patientes. Notre objectif immédiat est d’évaluer des alternatives thérapeutiques (reconstitution immune,
thérapies ciblées) pour ces patientes en phase avancée que nous pouvons identifier grâce à la définition de la
lympho-divpénie. Mais, ils illustrent aussi la nécessité d’inclure la composante immunitaire dans les stratégies
thérapeutiques du cancer primaire, dans le but de prévenir la rechute via la mise en place d’une mémoire
immunitaire. L’équipe est fortement impliquée dans ce type de développements. », expliquent les
immunologistes qui ont contribué de manière décisive à cette étude, Christine Ménétrier-Caux du CLB et
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Christophe Caux du CRCL, respectivement dans les équipes PI3 (Innovation in Immunotherapy and Immunomonitoring) et Ciblage de la tumeur et environnement immunitaire (UMR Inserm 1052/CNRS 5286).
D'autres études déjà engagées
Les résultats de cette étude sont en cours de confirmation sur une cohorte plus large de femmes en rechute d'un
cancer du sein. Les explorations seront étendues à d'autres cancers métastatiques. Elles se poursuivent
également à travers un programme d'investigation clinique portant sur la reconstitution de l'immunité
(Projet R&D DivRescue).
Les résultats sur la lympho-divpénie ont été sélectionnés pour être présentés sous forme d'un poster à
l’ASCO, à Chicago, en juin prochain. « Il s’agit en tout premier lieu d’un pas de plus vers la médecine
moléculaire personnalisée. C'est aussi une reconnaissance pour ce partenariat public-privé qui a été soutenu par
le cancéropôle CLARA et le LYONBIOPOLE », conclut le Dr Nicolas Pasqual, PDG d’ImmunID.
A propos de la divpénie – www.divpenie.com
La divpénie est un biomarqueur diagnostique et pronostique visant à mesurer le niveau des défenses immunitaires
d'une personne, son bouclier immunitaire. Elle repose sur la mesure, à partir d'un échantillon sanguin, de la diversité
des récepteurs des lymphocytes T et B par les tests propriétaires ImmunTraCkeR® ou Immun’Ig®, permettant
d’identifier et de caractériser les réarrangements V(D)J au niveau de l’ADN génomique. La définition précise du seuil
de diversité attendu pour des sujets sains et immunocompétents est en cours de validation clinique. Au-dessous de
ces niveaux, on reconnaît qu'un patient est Divpénique et cette diversité réduite du répertoire induit une fragilité, d'où
les qualités diagnostiques, voire pronostiques, du biomarqueur. Le concept a été introduit par la société ImmunID
Technologies en 2010. Plus de 700 patients sont inclus dans divers essais cliniques collaboratifs initiés autour de ce
biomarqueur très innovant mis en jeux dans une multitude de processus pathologiques, comme dans le vieillissement.
A propos du Centre Léon Bérard – www.centreleonberard.fr
Situé à Lyon, le Centre Léon Bérard (CLB) est l’un des 20 Centres de lutte contre le cancer français (Groupe
UNICANCER). Etablissement de santé privé d’intérêt collectif (ESPIC), à but non lucratif, il assure trois missions : le
soin, la recherche et l’enseignement dans le domaine de la cancérologie. Il accueille plus de 23 000 patients par an,
venant de la région Rhône-Alpes, de France et aussi de l’étranger. Sa vocation est d’offrir aux personnes souffrant
d’un cancer une prise en charge globale de qualité et l’accès aux avancées de la recherche. Ses 170 cliniciens
s’impliquent avec plus de 350 chercheurs dans des programmes de recherche fondamentale, avec le Centre de
Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL), reconnu centre d’excellence par le ministère de l’Enseignement et de la
Recherche. Le Centre Léon Bérard dispose également d’une direction de la recherche clinique et de l’innovation
dynamique et d’un Centre d’Essai Clinique de Phase Précoce labellisé par l’Institut National du Cancer.
A propos d'ImmunID Technologies – www.immunid.com
ImmunID Technologies est une société innovante, conceptrice de produits et de services uniques pour le diagnostic
biologique basée à Grenoble. Depuis 2005 elle développe des outils qui permettent d'analyser la diversité du système
immunitaire d'un individu afin d'exploiter cette donnée biologique pour l'innovation thérapeutique et en pratique
clinique. ImmunID est à l'origine de la divpénie®. Ce biomarqueur mesure le niveau des défenses immunitaires d'une
personne, caractérisé par son bouclier immunitaire, et apporte un outil supplémentaire à la mise en œuvre d’une
médecine plus personnalisée, notamment pour le suivi des patients en cours de traitements anti-cancéreux par des
anticorps mono-clonaux, les Interleukines ou la chimiothérapie (cancer du sein, du poumon, la leucémie et le
lymphome), ainsi que pour les maladies infectieuses (HIV, HCV, septicémie). Ceci ouvre la voie à un guidage
thérapeutique plus précis, voire à des innovations thérapeutiques visant à consolider ces défenses. L'activité
d'ImmunID est orientée vers la création et la commercialisation de produits standardisés et de services pour la
médecine et l'industrie pharmaceutique.
Contacts presse :
ImmunID Technologies
Centre Léon Bérard
Aleksandra Bogdanovic-Guillon, [email protected] – +33 (0)6 14 76 73 29
Nathalie Blanc, [email protected] – +33 (0) 4 78 78 51 43
Maryline Céa, [email protected] – +33 (0)4 78 78 51 86
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