Etat sanitaire de l`anguille européenne Anguilla anguilla dans le

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Etat sanitaire de l`anguille européenne Anguilla anguilla dans le
ETAT SANITAIRE DE L’ANGUILLE
EUROPEENNE ANGUILLA ANGUILLA DANS LE
BASSIN RHÔNE MEDITERRANEE ET CORSE :
SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
Amilhat E. (2007) Etat sanitaire de l’anguille européenne Anguilla anguilla dans le bassin Rhône
Méditerranée et Corse : synthèse bibliographique. Rapport Pôle lagunes et Cépralmar. CBETM,
Université de Perpignan. 88p.
RESUMÉ
La population d’anguilles européennes est en net déclin depuis les années 1980. Les
raisons sont multiples et complexes : une dégradation de leurs habitats (obstacles à
leurs migrations anadrome et catadrome, pollutions, aménagements des rivières), la
surpêche, les pathogènes (dont le parasite invasif Anguillicola crassus, le virus
EVEX…), le changement climatique (modification du courant du Gulf Stream). Face
à la situation critique, la Commission Européenne a mis en place un règlement qui
oblige chaque état membre à proposer, pour chaque bassin versant avant fin 2008, un
plan de gestion visant à la reconstitution des stocks. Sur le bassin Rhône Méditerranée
et Corse (RMC), certaines informations basiques manquent encore pour produire un
plan de gestion efficace. Aux vues des dernières études, la qualité des géniteurs
semble particulièrement importante, indépendamment de la quantité. Elle détermine
en effet le recrutement effectif de l’année suivante. Faire le point sur l’état sanitaire
(pathogènes et micropolluants) des anguilles est une étape préliminaire obligatoire
avant toute mise en place d’un relais épidémiologique sur la région. 51 documents ont
été répertoriés sur le bassin RMC. Les sites concernés représentent moins d’un quart
des lagunes et cours d’eau présents. Les études sont fragmentées, avec un manque
d’homogénéité des prélèvements (temps, nombre d’individus, taille, site), rendant la
comparaison intra et inter site difficile. Il existe que très peu de suivis à long terme
qui nous permettrait de conclure sur une éventuelle amélioration ou dégradation de la
situation. Le seul suivi inventorié est celui réalisé sur la lagune de Vaccarès et le canal
de Fumemorte pour Anguillicola crassus. Cette étude montre une stabilisation de
l’infestation avec environ 60 à 70% des individus infestés. Le bassin est largement
touché par Anguillicola crassus qui pourrait être responsable d’une mortalité
importante de la population, réduisant son succès reproducteur. Deux autres
pathogènes Pseudodactyloryrus sp. et le virus EVEX semblent jouer un rôle
important. Cependant, les études les concernant sont rares. Les principaux groupes de
micropolluants (inorganiques : métaux lourds et organiques : PCB, HAP, pesticides,
dioxines, retardateurs de flamme bromés) semblent omniprésents sur le bassin pour
les sites étudiés. Il ne semble pas y avoir de solutions à court terme. Il semble donc
urgent de mettre en place des indicateurs permettant le suivi de l’état sanitaire des
géniteurs à long terme. Les recommandations et la mise en place d’actions prioritaires
sont discutées dans le rapport.
Mots clefs : Anguilla anguilla, état sanitaire, pathogènes, Anguillicola crassus,
Pseudodactylogyrus sp., EVEX, micropolluants, PCB, HAP, dioxines, pesticides,
retardateurs de flamme bromés, métaux lourd.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier vivement tous ceux qui, par leur collaboration technique ou
financière, ont contribué à la réalisation de cette étude.
Les partenaires financiers : la Fondation Sansouire et le Cépralmar.
Nicolas Auphan, Christophe Barla, Olivier Baudier, Guillaume Blanc, Dominique
Blanchard, Olivier Bonnefous, Fabienne Botté, Jacques Bruslé, Alain Crivelli,
Jacqueline Crivelli, J. Dubost, Nicolas Dupré, Pierre Elie, Henri Farrugio, Géraldine
Fazio, Adeline Fourrier, Patrick Girard, Benjamin Hérodet, Edouard Jobet, Thierry
Laugier, Phillipe Lenfant, Gwenaëlle Leviol, Corinne Libert, Adam Marques, Anne
Modat, David Mouillot, Romain Passeron, Vincent Peyronnet, J.P Proteau, Claude
Putavy, Sylvain Richard, Tony Robinet, Hélène Roche, Valérie-Claude Sourribes,
Nathalie Tapie, Sonia Ternengo pour leur collaboration dans la recherche de
documents et/ou leur aide technique.
Pierre Sasal, Raymonde Lecomte, Patrick Girard et Alain Crivelli pour leurs
commentaires et revue du manuscrit.
Contact :
Elsa Amilhat
UMR 5244 CNRS-EPHE-UPVD
Centre de Biologie et Ecologie tropicale et méditerranéenne
Parasitologie Fonctionnelle et Evolutive
CBETM, Université. 52 Av. Paul Alduy
66860 Perpignan Cedex, France
Tel (33) (0)4 68 66 21 83
Fax (33) (0)4 68 66 22 81
Email : [email protected]
Sommaire
1. Contexte et nécessité de l’étude
2. Objectifs de l’étude
3. Matériels et Méthodes
3.1 Inventaire des documents
3.2 Création d’un tableur Excel
3.3 Bases de références bibliographiques
3.4 Indices épidémiologiques
3.5 Concentrations des polluants
3.6 Utilisation de l’outil SIG
4. Vision d’ensemble des données disponibles
5. Les pathogènes d’Anguilla anguilla
5.1 Généralités
5.2 Anguillicola crassus
5.2.1. Caractéristiques de A. crassus
5.2.2. Effet pathogènes, mortalités et implications
5.2.3. Facteurs influençant les paramètres épidémiologiques
5.2.4 Elimination, immunisation, autorégulation du parasite
5.2.5 Distribution dans le bassin RMC
5.3 Autres parasites
5.3.1 Généralités
5.3.2 Pseudodactylogyrus sp. dans le bassin RMC
5.3.3. Ichtyophthirius multifiliis dans le bassin RMC
5.3.4. Elimination, immunisation, autorégulation du parasite
5.4 Viroses
5.4.1 Généralités
5.4.2 Effets pathogènes du virus EVEX
5.4.3. Virus détectés dans le bassin RMC
5.5 Conclusions et recommandations
6. Les contaminants chimiques
6.1 Généralités
6.2 Normes toxicologiques de référence / cadre législatif
6.3 Impacts des micropolluants sur les anguilles
6.4 Facteurs influençant les teneurs en xénobiotiques
6.5 Les contaminants observés chez les anguilles dans le bassin RMC
6.6 Conclusions et recommandations
7. Les effets synergiques pathogènes – polluants
8. Résumé des recommandations existantes au niveau sanitaire
9. Conclusions générales, recommandations et actions prioritaires
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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1. Contexte et nécessité de l’étude
L’anguille européenne Anguilla anguilla est une espèce euryhaline présente du Sud
du Maroc, au Nord de l’Islande, de l’Ouest des Açores jusqu’à la Mer Noire, au-delà
de la Méditerranée à l’Est (Figure 1). Son originalité, mais aussi son point faible,
réside dans le fait qu’elle ne se reproduit qu’une seule fois dans sa vie (après 3 à 15
ans passés en milieu continental). La Mer des Sargasses est son unique aire de ponte
(dans l’ Océan Atlantique Nord). Depuis les années 80, un déclin général des stocks
d’anguilles européennes Anguilla anguilla et de leur recrutement est observé sur
l’ensemble de son aire de répartition (ICES, 2006). Un ensemble de facteurs
défavorables, tant naturels que d’origine anthropique, contribue à sa menace :
changement climatique (modification du courant océanique nord Atlantique
responsable du changement de route migratoire des leptocéphales), agents pathogènes
(invasion du parasite Anguillicola crassus, EVEX…), dégradation de leurs habitats
(pollutions domestiques et industrielles, aménagement des cours d’eau) et surpêche.
Figure 1 : Distribution géographique et aire de reproduction de l’anguille européenne. D’après Migado
(2005).
La situation semble critique : le stock de civelles aurait diminué de 95% au cours de
ces vingt dernières années, et celui des anguilles de 50% (Parlement Européen, 2006).
Des tendances similaires sont observées pour l’anguille américaine (Anguilla
rostrata) et asiatique (Anguilla japonica) (Stone, 2003). L’Union Européenne,
alertée par le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM) et de la
FAO (Food and Agriculture Organisation), associés sous la forme du groupe de
travail WGEEL (Working Group on Eel), demande alors aux états membres de
prendre des mesures pour la restauration de la population. L’espèce est considérée
pour la première fois en dehors de ces limites biologiques de sécurité en 1998 par le
CIEM et la FAO. Consciente de la nécessité d’un effort commun de tous les états
membres, la Direction Pêche de la Communauté Européenne demande la préparation
de plans de gestion pour chaque bassin versant afin de reconstituer le stock
d’anguilles européennes. En France, la Direction des Pêches Maritimes du Ministère
de l’Agriculture et de la Pêche et la Direction de l’Eau du Ministère de l’Ecologie et
du Développement Durable ont fait appel au Grisam (Groupement d’Intérêt
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
1
Scientifique sur les Poissons Migrateurs Amphihalins) pour sa lecture du projet de
règlement européen et pour sa contribution éventuelle à la définition des plans de
gestion qui y sont évoqués. Un rapport très complet a été délivré en Juin 2006
(GRISAM, 2006). Il propose la mise en place d’indicateurs de population afin de
pouvoir mesurer l’efficacité des mesures prises. Le projet de réglementation européen
a été récemment repris par la présidence Allemande et de nouvelles échéances se
présentent : le 1er Janvier 2008 l’effort de pêche devra être réduit de 50% par tous les
états membres. Seuls seront exemptés les pays membres qui auront fourni des plans
de gestion pour la reconstitution du stock. Ce texte est toujours en révision et les
discussions continuent entre le Grisam, les ministères français impliqués et l’Europe.
Le Grisam travaille sur un plan de gestion intégré durable, consistant à augmenter
l’échappement des géniteurs en quantité et en qualité. Pour cela, le Grisam se base sur
les différents groupes de réflexions et d’études scientifiques menées au niveau
national et international.
La pêche à l’anguille représente une activité socio-économique importante en Europe
(elle fait vivre environ 25 000 pêcheurs (Stone, 2003)). Sa valeur commerciale a été
estimée à environ 180 millions d’euros/an (Feunteun et al., 2000a). En France, on
observe une spécificité différente pour les façades Atlantique et Méditerranée. Alors
que la capture de civelles dans les estuaires représente l’activité économique
principale de la pêche à l’anguille sur la côte Atlantique. La pêche à la civelle est
interdite en Méditerranée et la pêche de l’anguille jaune et argentée dans les lagunes
représente l’activité économique principale. La pêche à l’anguille en Méditerranée est
une activité ancestrale, économiquement importante qui fait vivre environ 600
pêcheurs (COGEPOMI, 2006). Le Cépralmar et les Affaires Maritimes estiment cette
pêche à environ 1000 tonnes/an dans les étangs du bassin Rhône Méditerranée et
Corse (RMC). La proportion d’anguilles pêchées (années 82-85) par secteur a été
estimée à 18% dans le secteur Aude, 11% pour le secteur Thau, 11% sur le secteur
Palavas, 14% sur le secteur Camargue, 41% sur le secteur de Berre et 5% sur le
secteur Corse (Basilien, 1996). Cependant, ces données restent approximatives et
insuffisantes pour être de bons indicateurs de l’évolution des stocks. L’anguille est la
principale espèce exploitée par la pêche artisanale dans les lagunes méditerranéennes
(Lecomte-Finiger & Bruslé, 1984). Elle est présente sur tout le bassin RMC avec des
densités qui diminuent en s’éloignant de la mer (Chancerel, 1994).
Des efforts non négligeables ont été menés depuis les années 90 dans des
programmes de gestion et restauration des eaux intérieures, principalement dans la
restauration du recrutement naturel ou du repeuplement (civelles du sud de l’Europe
pour repeupler le Nord) (Feunteun, 2002; Robinet & Feunteun, 2002). Cependant,
aucune amélioration significative du recrutement n’a été observée, ni en Europe ni en
Amérique du nord. Il est suggéré que la qualité des géniteurs est certainement un
facteur clef qu’il est nécessaire de prendre en compte. Malgré les recommandations
scientifiques (CIEM, GRISAM), la réglementation européenne ne prend pas
explicitement en compte la qualité des géniteurs. Or il est évident aujourd’hui qu’elle
représente une part primordiale dans la quantification des géniteurs qui atteindront
avec succès la mer des Sargasses pour se reproduire. On observe aussi un manque de
prise en compte de la qualité des géniteurs dans les modèles actuels de dynamique de
la population de l’anguille (voir projet SLIME (Dekker et al., 2006)).
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
2
Dû à sa longue phase de séjour dans les eaux continentales et/ou saumâtres, environ 8
à 12 ans (en fonction du sexe), son caractère prédateur benthique, sa forte teneur en
graisse (facilité de bioaccumulation des polluants lipophiles) et sa maturation sexuelle
particulièrement tardive (redistribution des lipides pour la maturation des gonades),
l’anguille est particulièrement sensible aux effets des polluants et parasites (Bruslé,
1994). Les récentes recommandations du CIEM concernent l’identification et
l’augmentation de stock de reproducteurs de bonne qualité (ICES, 2006). Malgré cela,
les études concernant l’estimation de la qualité des géniteurs restent peu nombreuses.
La diminution du nombre d’individus capables d’effectuer la maturation sexuelle
et la migration transatlantique pourrait être le facteur primordial pour la survie de
cette espèce.
Le caractère panmictique (provenant d’un seul stock) de cette espèce en fait une
ressource fragile qui dépend de la contribution de tous les bassins versants de son aire
de répartition pour sa survie. La façade Atlantique s’est dotée de plusieurs
organismes/projets agissant activement pour la gestion de l’anguille. Le tableau de
bord Loire (http://www.anguille-loire.com), créé en 2001, centralise les informations
et les outils disponibles pour la gestion de l’anguille sur le bassin versant de la Loire.
Des indicateurs de recrutement, colonisation et dévalaison sont disponibles et un
document devrait bientôt faire son apparition contenant les propositions pragmatiques
pour la Loire. D’autre part, le projet Européen Interreg-III INDICANG, lui aussi sur
la façade Atlantique, a permis le développement d’indicateurs de population basés sur
4 boîtes thématiques : 3 pour chacun des stades biologiques de l’anguille : civelle,
anguille jaune, anguille argentée et 1 boîte transversale : environnement. Ce projet est
sur le point d’être reconduit. A contrario, sur la façade Méditerranéenne, il n’existe
pour le moment aucune structure de ce type permettant de développer des indicateurs
spécifiques de la situation en Méditerranée (pêche majoritairement dans les lagunes,
pêche à la civelle interdite et faible marée). Un début d’action a été initié par le
groupe anguille du Comité de gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI)
Méditerranée, qui s’est réuni pour la première fois en janvier 2006 suite à l’expression
d’inquiétudes très fortes concernant le projet de règlement européen. Un projet de
gestion de l’anguille sur les lagunes méditerranéennes 2006-2008 a été rédigé en
octobre 2006 (COGEPOMI, 2006), avec comme programme d’actions : (1) la mise en
place d’un outils de suivi et de pilotage du plan de gestion des migrateurs (type
tableau de bord) et (2) améliorer la connaissance, le diagnostic sur l’état de la
population et le taux d’échappement.
L’évaluation de la qualité de la ressource apparaît comme indissociable du reste des
actions de gestion à mener, puisque si les anguilles sont incapables de se rendre sur
leur lieu de reproduction, les efforts menés sur d’autres plans risquent d’être vains. La
figure 2 représente les différentes sources de mortalité rencontrées par les anguilles
lors de leur cycle. La mise en place d’un réseau de surveillance épidémiologique
semble un outil indispensable à long terme. Dans un premier temps, vu la nature
éparse des connaissances, un état des lieux est nécessaire pour connaître les besoins
de surveillance et définir une marche à suivre pour l’installation d’un tel réseau.
C’est à la suite de ces réflexions durant la réunion COGEPOMI (COGEPOMI, 2006)
qu’il a été décidé de mener cette étude de 4 mois (Décembre 2006 – Mars 2007) sur
l’état des connaissances concernant la qualité sanitaire de la population d’anguilles du
Bassin RMC.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
3
Figure 2 : Sources de mortalité de l’anguille européenne dans le bassin Rhône Méditerranée et Corse.
2. Objectifs de l’étude
Les objectifs sont :
(1) D’entreprendre l’inventaire le plus exhaustif possible de l’ensemble de la
littérature scientifique (blanche et grise) se rapportant aux polluants et aux
pathogènes de la population d’anguilles du bassin RMC. Cet inventaire
donnera lieu à la création d’une base de donnée bibliographique EndNote. Les
données bibliographiques seront par ailleurs référencées dans la base de
métadonnées Syscolag.
(2) De Créer un tableur Excel où les données importantes seront reprises sous
forme de variables. Cette base de données servira à analyser entre autre la
répartition spatiale, l’évolution temporelle et la pertinence de
l’échantillonnage.
(3) De visualiser la répartition spatiale des données disponibles dans un Système
d’Information Géographiques.
(4) D’analyser l’ensemble des données afin d’identifier les manques de
connaissance et de hiérarchiser les priorités d’actions qui permettront
d’optimiser la gestion des anguilles dans la zone RMC au niveau sanitaire.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
4
3. Matériels et Méthodes
3.1 Inventaire des documents
La recherche de documents s’est faite de multiple façon à divers endroits. Le tableau
1 récapitule les organisations/personnes visitées ou contactées. Tous les documents
révélateurs pour cette étude sont référencés dans une base bibliographique EndNote
(AnguillesRMCPolluantsPathogènes2007). Au total, 29 documents appartenant à la
littérature blanche (articles publiés, thèses de doctorat) et 22 appartenant à la
littérature grise (rapports de stage, rapports d’études, analyses de laboratoire…) ont
été inventoriés spécifiquement pour la recherche de pathogènes et de polluants des
anguilles sur le bassin RMC. 25 articles supplémentaires ont été inventoriés pour les
autres pays du bassin Méditerranéen. Par ailleurs, la base comprend aussi d’autres
documents utilisés pour replacer l’étude dans un contexte plus général.
3.2 Création d’un tableur Excel
La mise en place du tableur Excel (TAnguillesRMCPolluantsPathogènes2007.xls)
s’est faite au fur et à mesure des lectures. Les variables/paramètres retenus (Tableau
2) ont été sélectionnés en vue de répondre aux objectifs finaux. Certains champs ont
été spécialement ajoutés en vue de l’incorporation des données à la base de
métadonnées Syscolag propre à la région Languedoc Roussillon.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
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Tableau 1. Liste des organisations/personnes visitées ou contactées pour répertorier les documents.
Organisations
Contact
Bibliothèque du Cépralmar
Nicolas Dupré : [email protected]
Tél : 04 67 99 99 90
Bibliothèque de la Tour du Valat
Jacqueline Crivelli : [email protected]
(centralise toute la documentation des
Alain Crivelli : [email protected]
pôles relais lagunes, Corse incluse)
Tél : 04 90 97 20 13
Fond bibliographique de Mr. Bruslé
Fond bibliographique personnel de Mr.
Girard
Documents présents dans le laboratoire
CBETM de Perpignan, possédés par les
chercheurs travaillant sur la thématique
anguille
Fédérations de pêche
Comité Régional des Pêches maritimes et
des élevages marins (CRPM)
Conseil Supérieur de la pêche (CSP) L-R,
PACA et Corse
MRM
DIREN Rhône-Alpes
Bases de données disponibles sur internet:
Universités du basin RMC
Ecoles vétérinaires
Cemagref
Région Direction de l'Economie Rurale,
Littorale
et
Touristique
Service Gestion de l'Espace Rural et
Littoral. Région L-R
Ifremer Sète
PNR Parc Naturel Régional de la
Narbonnaise
Communauté de l’Agglomération Têt
Méditerranée
Recherche sur bases de
données électroniques: Science Direct,
ASFFA, Scopus, Web of Science
Disponible à la bibliothèque des Sciences de l’Université
de Perpignan. Contact :
Anne Modat : [email protected]
Tél : 04-68-66-20-50
Plusieurs études menées pour le compte des fédérations
de pêches, MRM
Patrick Girard : [email protected]
Tél: 04 42 53 11 48
Raymonde Lecomte : [email protected]
Pierre Sasal : [email protected]
Géraldine Fazio : [email protected]
Tél : 04 68 66 21 83
26 fédérations de pêche du bassin RMC contactées par
téléphone.
Mr Dominique Blanchard, Président du Comité local de
Port Vendres basé à Sigean
Tél : 04 68 48 42 68
Mr. Sylvain Richard
Tél : 04 67 10 76 61
Mr. Nicolas Auphan :
[email protected]
Tél: 04 90 93 39 32
Mme Claude Putavy
Tél : 04 37 48 36 20
Base SUDOC + contact direct avec certains laboratoires
Toulouse, Nantes
Base de données + contact avec J.P Proteau et Pierre Elie
Tél : 05 57 89 08 02
Marc Barral
Tél : 04 90 97 29 56
Henri Farrugio : [email protected]
Tél : 04 99 57 32 37
[email protected]
Tél : 04 68 42 70 42
Mr. J. Dubost
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
6
Tableau 2. Paramètres contenus dans la base de données Excel.
#
Descripteur
Signification
Po/Pa
Indique si le document se réfère à des données sur les pathogènes
(pa) ou polluants (po)
PoPa
Indique si le document possède des résultats concernant en même
temps les pathogènes et les polluants
Codedoc
T= Thèse
R=Rapports
Ap=Article référés
Ce code est suivi d’un numéro (dans l’ordre des lectures)
Code utilisé dans EndNote à « Call number »
Typedoc
Détaille le type de document (Thèse, DEA, maîtrise, IUT, ONG….)
Numdoc
Un numéro donné au document dans l’ordre des lectures
Loca
Localisation du document (CBETM, Tour du Valat…)
Format
Papier, pdf…
Langage
Langage du document (FR=français, EN=anglais...)
Auteur
Auteur du document
Année
Année de publication du document
Sujet
Sujet du document
Mots clef
Revue
OUI si le document est une revue des données existantes
Fiabilité
Bonne, moyenne, mauvaise (échantillonnage faible)
AnnéeEtude
Année de l’échantillonnage
Saison
Détail sur la période d’échantillonnage
fréquence
Fréquence d’échantillonnage
Détailéchant
Détail sur l’échantillonnage (nombre de stations, nombre d’individus
par station)
Condition
N = en milieu naturel
E = en condition expérimentales
Pays
Pays d’où proviennent les anguilles
Sitedétail
Détail du site d’échantillonnage
SiteCode
Site code (noms)
RemSite
Remarque sur le site
SiteNB
Site code (numérique)
TypeSite
Lagune, rivière, fleuve…
Pêche
Pratique de la pêche : oui
Réserve
Si le site est dans un réserve : oui
Stock
Si le site est utilisé pour la culture d’anguille
LongEst
Longitude du site d’échantillonnage
LatNord
Latitude du site d’échantillonnage
Profondeur
En m
Salinité
En g/L
Pollution
Sources de pollutions connues
T
Température en degrés Celsius
Surface
En m² (pour les lagunes)
Échanges
Information sur les échanges avec la mer
N
Nombre d’individus échantillonnés
Sexe
Mâle : M et Femelle : F
Stade
Stade de l’anguille (civelle, jaune, argentée…)
Lmoy
Longueur moyenne en cm
LSD
Déviation standard (écart-type) de la longueur moyenne en cm
LSE
Erreur standard de la longueur moyenne en cm
Lmin
Longueur minimum en cm
Lmax
Longueur maximum en cm
LS
Lorsque la longueur est exprimée en longueur standard
Wmoy
Poids moyen en g
WSD
Déviation standard (écart-type) du poids moyen en g
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
7
Tableau 2 (suite)
#
Descripteur
WSE
Wmin
Wmax
Lipides
Pathogène
GroupePatho
asb/presence
stade
Locahôte
Npatho.
P moy. (%)
P min
P max
Pecarttype
I moy.
I ES
IDS
Imin
Imax
A
Asd
A es
Amax
SDI
SE(SDI)
PSDI
Signification
Erreur standard du poids moyen en g
Poids minimum en g
Poids maximum en g
Information sur la proportion de lipide
Nom du pathogène
Indique à quel groupe appartient le pathogène (virus, parasite,
bactérie, mycose
Indique si le pathogène en question est présent ou absent
Stade du pathogène
Localisation dans l’hôte du pathogène
Nombre de pathogènes observés
Prévalence (%)
Prévalence min (%)
Prévalence max (%)
Déviation standard (écart-type) de la prévalence
Intensité moyenne
Erreur standard de l’intensité moyenne
Déviation standard (écart-type) de l’intensité moyenne
Intensité minimum
Intensité maximum
Abondance moyenne
Déviation standard (écart-type) de l’abondance moyenne
Erreur standard de l’abondance moyenne
Abondance maximum
Indice de dégénérescence de la vessie
Erreur standard de l’indice de dégénérescence de la vessie (SDI)
Norme
Prévalence tenant compte des individus avec un indice de
dégénérescence de la vessie (SDI) supérieur ou égale à 2
Remarque sur la méthode utilisée
Indique s´il existe un échantillon contrôle
Informe sur le taux de mortalité
Remarques
Noms du contaminant
Groupe du polluant (PCB, HAP, métaux lourds, dioxine, retardateur
de flamme bromé, pesticide, herbicide)
Indique si utilisation d’une norme pour interpréter le résultat
effetPol
Doses
Effet du contaminant
Doses administrer de contaminant (condition expérimentale)
Durée
seuil detection
C létale
organe
C
Ces
Cds
IC50%inf
IC50%sup
Cmin
Cmax
Unité
PFPS
Concentration létale
Organe dans lequel le contaminant est mesuré
Concentration moyenne du contaminant
Erreur standard de la concentration moyenne
Déviation standard de la concentration moyenne
Interval de confience 50% inférieur
Interval de confience 50% supérieur
Concentration minimum
Concentration maximum
Unité
Expression du résultat en poids sec (PS) ou poids frais (PF)
Methode
ContrôlePa
M
résultats
polluant
Typepol
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
8
Tableau 2 (suite)
#
Descripteur
Typemoy
sup
norme
comestible
sup bruit de
fond
Methode
%contaminé
RemPol
ContrôlePo
Labo
Signification
Dans le cas ou la concentration moyenne est calculée avec une
moyenne géométrique
Indique si la concentration du contaminant dépasse la norme de
comestibilité
Indique si la concentration du contaminant dépasse le bruit de fond
Remarque sur la méthode utilisée
% de l’échantillon contaminé
Remarque sur le résultat
Indique s´il existe un échantillon contrôle
Laboratoire dans lequel les analyses ont été réalisées
3.3 Bases de références bibliographiques
Les références bibliographiques sont insérées dans le logiciel EndNote version X.
Deux fichiers ont été créés : un exclusif au bassin RMC et un autre contenant toutes
les références utilisées pour ce rapport. Le champ « call number » dans la base
EndNote correspond au champ « codedoc» dans la base excel.
3.4 Indices épidémiologiques :
Les indices épidémiologiques rencontrés dans la littérature sont pour la majorité
calculés selon (Bush et al., 1997). Dans certains cas, les indices épidémiologiques ont
dû être calculés à partir des données brutes. Nous avons alors utilisé la même méthode
de calcul (Bush et al., 1997) :
La prévalence (P) en pourcentage = nombre d’hôtes infestés x 100 / nombre d’hôtes
examinés
Intensité moyenne (I) = nombre total de parasites trouvés dans l’échantillon /
nombre d’hôtes infestés
ES= erreur standard = écart-type (de I) / √( nombre d’hôtes infestés )
Abondance moyenne (A) = nombre total de parasites trouvés dans l’échantillon /
nombre total d’hôtes examinés
ES= erreur standard = écart-type (de A) / √(nombre total d’hôtes examinés)
3.5 Concentrations des polluants
L’expression des résultats de contamination est très variable selon les études. Afin de
pouvoir comparer les résultats entre eux, nous avons utilisés dans certain cas des
facteurs de conversions. La conversion poids sec (PS) en poids frais (PF) n´est
possible que lorsque l’auteur précise le pourcentage de matière sèche de l’échantillon.
Alors on utilise la formule :
Teneur en mg/kg PF = teneurs en mg/kg PS * % matière sèche/100
3.6 Utilisation de l’outil SIG (Système d’Information Géographique)
Pour visualiser les résultats sur des cartes, nous avons utilisé le logiciel MapInfo
version Professional 7.5. Les couches des cours d’eau ainsi que des lagunes du bassin
RMC nous ont été gracieusement fournies pas la DIREN Rhône-Alpes.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
9
4. Vision d’ensemble des données disponibles
Au final, des informations sur l’état sanitaire des anguilles ont pu être identifiées sur
23 lagunes, 11 fleuves, 2 rivières et 2 canaux dans le bassin RMC. Le tableau 3
récapitule le nombre de documents répertoriés par groupe de pathogènes et polluants.
Seulement 5 documents traitent à la fois de pathogènes et polluants. Les études
concernant les parasites sont les plus nombreuses, puis viennent celles concernant les
métaux lourds.
8
4
Total
28
4
1
6
3
5
3
1
Total
Polluants
4
dioxines
17
RFB
Autre
Bactéries
Pesticides
Rapport
1
PCB
3
HAP
Thèse
Métaux
17
Total
pathogènes
Article
Mycose
Virus
Types de
documents
Parasites
Tableau 3. Nombre de documents répertoriés par groupes de pathogènes et polluants sur le bassin
RMC. Autre = pathologie observée dont on ne connaît pas l’origine. RFB = Retardateurs de flamme
bromés
Type de pathogènes
Type de micropolluants
10
1
1
3
11
10
1
3
2
1
12
1
3
31
15
7
6
7
1
23
Le tableau 4 résume pour chaque site le sujet traité et le ou les article(s)
correspondant(s). Dans ce tableau, seulement les pathogènes potentiellement les plus
dangereux sont pris en compte. La liste des principales lagunes du bassin RMC
provient du rapport de Barral en 2001. L´annexe 1 reprend les caractéristiques des
principales lagunes (Barral, 2001). La liste en annexe 2 permet d’associer à chaque
code de document son auteur et sa date de publication. Les figures 3, 4, 5, 6 et 7
indiquent la localisation des différentes lagunes et sites pour lesquels des informations
concernant l’état sanitaire des anguilles sont disponibles.
Les informations disponibles sur le bassin RMC ne concernent que peu de fleuves et
rivières. Au niveau des lagunes, bien que l’on trouve des informations pour toutes les
principales lagunes, il en reste certaines (16) où l’état sanitaire des anguilles n’a
jamais été documenté (en grisé). De plus, seulement 19 documents (surlignés en
jaune) concernent des échantillonnages réalisés pendant ou après l’année 2000.
La recherche de documents portant sur l’état sanitaire des anguilles dans les autres
pays du bassin Méditerranéen s’est limitée à la littérature blanche. 15 articles
concernant les pathogènes et 10 concernant les contaminants ont été répertoriés. Le
tableau en annexe 3 résume pour chaque site le sujet et l’article correspondant (voir
l’annexe 2 pour retrouver l’auteur de chaque document). La carte en annexe 4 et la
liste en annexe 5 indiquent la localisation et le nom des différentes lagunes et sites
pour lesquels des informations sont disponibles. Peu de sites ont été étudiés par
rapport au nombre de lagunes et bassins versants existants sur le pourtour
Méditerranéen. (Hervé, 1978)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Revue bibliographique (2007)
10
Table 4. Documents portant sur l’état sanitaire de l’anguille dans le bassin RMC français. T = type de site. L : lagune, F : fleuve, R : rivière, C : canal, D : delta. # = code du
site, utilisé dans la base excel. En grisé : les sites où l’état sanitaire des anguilles n’a jamais été documenté. En jaune : les sites pour lesquels des études récentes (≥ l’année
2000) existent. « sp » est utilisé lorsque l’éspèce n’est pas déterminée dans l’étude. RFB = retardateurs de flamme bromés.
P. bini
EVEX
Métaux
HAPs
PCBs Pesticides
RFB
Sites
T #
A. crassus
P. anguillae
Secteur PO/Aude
89
Tech
F 0
63,64
Canet
L 1
3,46, 94, 95, 96,97 94sp, 97sp 94sp, 97sp
64
Salses-Leucate
L 2
13
la Palme
L 3
3,46,89, 94, 95
94sp
94sp
13,81, 82,89, 90 82
82
82, 89
Bages-Sigean
L 4
3
Ayrolle
L 5
Campignol
L 6
Grazel
L 7
3
Gruissan
L 8
Mateille
L 9
Pissevaches
L 10
Aude
F 10a 98
3
Vendres
L 11
37
Orb
F 11a
Secteur Thau
Bagnas
L 12
37
Hérault
F 12a
27
Lergue
R 12b 27
3,46
2
2
Thau
L 13
La Peyrade
L 14
Secteur Palavas
3
Ingril
L 15
3
Vic
L 16
46
Pierre-Blanche
L 17
3
Prévost
L 18
3,94
94sp
94sp
Arnel
L 19
Grec
L 20
3
Méjean et Pérols
L 21
37
27
Lez
F 21a 24,27
37
Virdoule
F 21b
3,26,27,46
27
Mauguio (Or)
L 23
Ponant
L 24
Médard
L 25
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
11
Tableau 4. (Suite)
Sites
Rhône St-Romans
Marette
Charnie
Scamandre
Rollan
Secteur Camargue
Malagroy et Impérial
T
L
L
L
L
L
#
26
27
28
29
30
A. crassus
L
31
34,54,55
Vaccarès
L
32
Fumemorte
C
33
Aube de bouic
Grand Palun
Rhône
Saône
Secteur Berre
Berre
Bolmon
Argens
Var
Loup
Gapeau
Villepey
Secteur Corse
Biguglia
Diana
Urbino
Palu
Gravone
Nb articles
Nb thèses
Nb rapports
Total
C
L
F
R
33a
33b
33c
33d
3,24,27,34,41,42,
45,46,51,54,56,7
2,93
23,24,27,42,53,5
4
54
27,23
27,47,56,68
68
L
L
F
F
F
F
L
34
34a
34b
34c
34d
34e
35
3
3
49
56,92
L
L
L
L
F
36
37
38
39
40
29
P. anguillae
27
P. bini
EVEX
Métaux
HAPs
PCBs
Pesticides
51,56,93
56, 65, 80
6, 43, 44,
65, 66
6, 42,
44, 56
6, 42, 43,
44, 65
27
65
44, 65
42,44
42, 44, 65
27
27
56, 70
RFB
27
56sp
56sp,
27,
56
80
56,92
49
56
88
88
56
29
40
3,69
14
4
8
26
2
1
3
1
1
2
4
4
4
1
10
15
6
3
5
1
7
3
6
2
7
1
1
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
12
Figure 3. Secteur lagunes Aude. Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
13
Figure 4. Secteur lagunes Thau et Palavas - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
14
Figure 5. Secteur lagunes Camargue et Berre - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
15
Figure 6. Secteur lagunes et cours d’eau Corse - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges). (Gavrone : localisation non précisée)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
16
Figure 7. Cours d’eau du Bassin RMC - Études portant sur les pathogènes (cercles) et les contaminants chimiques (losanges). (Des études ponctuelles ont aussi été menées
pour les pathogènes sur l’Hérault, le Lergue et le Virdoule, mais les localisations n’ont pas été détaillées).
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
17
5. Les pathogènes d’Anguilla anguilla
5.1. Généralités
Les pathogènes sont définis comme pouvant provoquer une maladie (une altération
organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution, et comme une entité
définissable). Vigier (1997) fait l’inventaire dans son ouvrage de toutes les maladies
connues de l’anguille. Quatre grands groupes sont distingués : les viroses, les
bactérioses, les mycoses et les parasitoses. Les études menées sur les maladies en
milieu naturel sont peu nombreuses. Basé sur l’ouvrage de Vigier (1997) ainsi que des
prévalences rapportées dans la littérature, Girard & Lefebvre (2001) considèrent 14
maladies importantes (voir tableaux 5, 6 et 7). Les mycoses n’en font pas partie. Elles
semblent d’apparition secondaire à des blessures préalables et apparaissent en été
lorsque les débits d’eau sont faibles et les températures aquatiques élevées (Vigier,
1997). Les bactérioses ne se développent qu’en cas de mauvaises conditions du
milieu. Par exemple, les modifications brusques de la température de l’eau dues aux
modifications de débits sur la Dordogne et la Garonne provoquent une apparition
d’aéromonoses et vibrioses (Vigier, 1997). En général, les parasites autochtones ont
co-évolué avec leurs hôtes, permettant à ces derniers d’acquérir des mécanismes
immunologiques de protection aboutissant à un équilibre hôte-parasite. Ce n’est pas le
cas des parasites allochtones introduits par les activités aquacoles ou lors de
repeuplements : Anguillicola crassus (Nématode), Paratenuisentis ambiguus
(Acanthocéphale), Pseudodactylogyrus anguillae (Monogène) et Pseudodactylogyrus
bini (Monogène). Ceux-ci entrainent plus de dégats chez l’anguille (Bruslé, 1994;
Vigier, 1997).
Tableau 5 : Viroses rencontrées chez l’anguille européenne, d’après Girard & Lefebvre (2001)
Type de virus
Déscription
Transmission et
traitement
Transmission : directe,
Observé et décrit pour la première fois en 1977 dans un
Evex (Eeel
de contact ou véhiculé
fret de France vers Tokyo. Présent actuellement aux
Virus Europe
par l’eau
Danemark, Angleterre, France, Suède, Pays-Bas, Maroc,
Origin)
Traitement : aucun
Italie (Jorgensen et al., 1994 ; Van Ginneken et al.,
(rhabdovirus)
2004). En France, il a été observé uniquement sur des
civelles, en Loire estuarienne (Castric & Chastel, 1980 ;
Girard, com. pers.) et en Méditerranée (Girard, 2007).
Symptômes et lésions : hémorragies et anémies
Impacts : Les civelles ne présentent aucun symptôme
particulier. L’infection virale semble se déclarer chez des
poissons stressés (lors de la migration, captures,
manipulations, confinement, surdensités, transfert) et
peut conduire à la mort.
Transmission : directe,
Observée la première fois en 1965 en France. Ella a
Nécrose
de contact ou à travers
conduit à la fermeture des frontières de Finlande et de
Pancréatique
la descendance. Affecte
Suède aux importations d’anguilles
Infectieuse
surtout les jeunes
Symptômes et lésions : oedèmes et foyers de nécrose
(NPI)
anguilles (5-50g). Agit
dans les tissus hématopoïétiques et sur le pancréas. Les
(non
entre 6 et 16 °C.
lésions nécrohémorragiques peuvent se propager à tous
spécifique)
Traitement : aucun
les tissus. Estomac et intestin sont vides d’aliment.
Ballonnement de la paroi abdominale qui traduit
l’accumulation de la sécrétion gastrique.
Impacts : inappétence, réduction de mobilité, entérite.
La mortalité importante surtout pour les salmonidés
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
18
Tableau 5 (suite)
Type de virus
Déscription
Papillomatose
(herpès virus)
(non
spécifique)
Aussi appelée
maladie du
chou-fleur en
raison de
l’aspect de la
tumeur.
Maladie tumorale la plus observée chez les poissons. Se
rencontre surtout en milieu naturel, dans les eaux à
salinité moyenne, essentiellement en estuaire. Elle a sévit
au Danemark et aux Pays-Bas des années 40 au milieu
des années 70. Commercialisation impossible.
Symptômes et lésions : énorme tumeur plissée et
lobulaire, généralement au niveau du nez et de la bouche.
Vascularisation importante autour de la tumeur.
Papillomes de couleur rose rouge. Dégénérescences
associées du rein et du foie.
Impacts : comportement agressif. Déficience
fonctionnelle de la rate. Peut conduire à des mortalités
hivernales.
Transmission et
traitement
Épidémie : atteintes
importantes au
printemps et en été, avec
régression hivernale.
Température optimale :
17 à 22°c.
Traitement : aucun,
mais on peut obtenir des
régressions avec de
l’eau salée
(30/1000) ou des bains
de sulfate de quinine.
Table 6 : Bactérioses rencontrées chez l’anguille européenne, , d’après Girard & Lefebvre (2001)
Type de
Déscription
Transmission et
bactéries
traitement
Fait partie de la flore normale du poisson, devient
Transmission : les
Aéromonose
pathogène opportuniste lorsque les conditions
Aeromonas
germes peuvent être
environnementales ou physiologiques des organismes véhiculés par l’eau, la
hydrophila,
se détériorent. Première observation : en Europe en
A. salmonicida,
boue, les poissons, les
1894, en France vers 1950. Ubiquiste et de répartition batraciens, les oiseaux
A. punctata,
mondiale, elle est présente dans tous les bassins d’eau ichtyophages, les parasites
A liquefasciens.
douce. Anaérobie facultatif.
(non spécifique)
externes (Argulus ou
Symptômes et lésions : les lésions occasionnées
Piscicola), mais aussi par
seraient dues à la production de toxines. La nageoire
l’homme. Maladie très
anale tout d’abord, puis les pectorales et la dorsale se contagieuse. Atteinte
congestionnent (rougissement des nageoires).
maximale : en milieu
L’abdomen se distend, l’anus se dilate et fait saillie à
naturel, à 16 °C, entre mai
l’extérieur du corps. Les organes comme le coeur, le
et juillet, chez les
foie et les gonades sont piquetés de foyers de nécrose. anguilles jaunes.
Lors de l’incision du rein et de la rate, il y a émission Traitement : se traite
d’un liquide épais rougeâtre.
avec des antibiotiques
Impacts : responsable de graves épizooties, mortalité appropriés (en fonction
des antibiogrammes).
importante, peut survenir dans les 5 jours.
Symptômes et lésions : pathogénécité due à la
Transmission : directe à
Pseudomonose
libération de protéases. Lésions à caractère
Pseudomonas
travers la peau. Apparaît
anguilliseptica et érythémateux, avec des hémorragies se déclarant au
en cas de stress (élévation
niveau des opercules, de la bouche et de la face
P. fluorescens.
de température,
ventrale du corps (tâches rougeâtres). Les reins sont
(non spécifique)
surdensité).
dégénérés et les branchies sont pâles, avec beaucoup
Appelée aussi
Traitement : se traite
de mucus en surface. Les nageoires pectorales ne sont avec des antibiotiques
peste rouge ou
pas touchées.
encore maladie
appropriés (en fonction
Impacts : apathie et anorexie aboutissant à des
des tâches
des antibiogrammes).
mortalités importantes en périodes d’épizooties.
rouges.
Pathogène facultatif qui fait partie de la flore
Transmission :
Vibriose
microbienne normale des poissons. Peut devenir
essentiellement au
Vibrio
pathogène chez l’homme.
printemps et en été. Se
anguillarum,
Symptômes et lésions : septicémie hémorragique.
rencontre en eau de mer et
V. vulnificus.
Assombrissement général, ulcérations et nécroses de
eaux saumâtres, et plus
Appelée aussi
la peau, tuméfaction voire dégradation des reins et de rarement
peste rouge,
en eau douce.
maladie rouge ou la rate (coloration verdâtre), foyers de nécrose sur le
foie.
Traitement : se traite
maladie des
Impacts : anorexie, une des principales causes de
avec des antibiotiques
ulcères.
mortalité en élevage.
appropriés (en fonction
des antibiogrammes).
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
19
Table 7 : Parasitoses rencontrées chez l’anguille européenne, d’après Girard & Lefebvre (2001)
Type de parasites
Déscription
Transmission et
traitement
Parasitose économiquement désastreuse,
Transmission : La
Ichtyophtiriose
Ichtyophtirius multifiliis
considérée comme un des fléaux de la
pénétration se fait de
(protozoaire cilié, non
pisciculture mondiale. Probablement la maladie manière directe, au
spécifique)
la plus fréquente en élevage comme en milieu
travers de l’épiderme. Se
naturel. La reproduction s’opère en dehors de
rencontre à toutes les
Maladie des points
l’hôte (cycle direct), chaque parasite adulte
températures, de 3 à 28
blancs
quitte provisoirement le poisson pour former
°C (optimum : 16°C et
un petit kyste qui pourra libérer ensuite jusqu'à 24°C). La maladie est
un millier de nouvelles formes infestantes, les
favorisée par l’élévation
tomites. Durée de survie dans le milieu étant de thermique de l’eau qui
1 à 2 jours maximum, elles doivent trouver
accélère le déroulement
rapidement un nouvel hôte.
du cycle.
Symptômes et lésions : affection délabrante
Traitement : contrôle
pour les épithéliums cutanés et branchiaux. Le
de routine avec bleu de
poisson apparaît comme saupoudré de grains
méthylène (5 mg/l) et
de semoule. Les lésions sont liées au
formol
mouvement rotatoire des parasites sous le
tégument (se nourrit des débris de tissus).
Ceux-ci peuvent également pénétrer dans la
bouche et les narines, gênant l’olfaction.
Impacts : provoque des retards de croissance,
peut altérer la fonction respiratoire. Mortalité
faible (adultes) à forte (juvéniles).
Transmission : se
Parasites monoxènes. Les larves miracidium
(Pseudo)Dactylogyrose
Pseudodactylogyrus bini, nagent librement à la recherche d’un hôte pour rencontre surtout en été,
température optimale de
s’y fixer au moyen de crochets. On dénombre
P. anguillae et
ponte 20°c, l’éclosion ne
alors 5 stades larvaires suivant l’évolution des
Gyrodactylus sp.
se réalise pas en dessous
crochets. Le stade adulte est atteint en 1
de 10°c.
semaine environ.
Plathelminthes,
Traitement : la maladie
Symptômes et lésions : affections branchiales
Monogènes.
est bien maîtrisée par
(spécifique des anguilles) délabrantes, de type irritatif et nécrotique.
bains réguliers de
Apparition de filaments blancs sur les
Trichlofon à 0.5 ppm.
branchies et hypersécrétion de mucus.
Impacts : pertes d’appétit, asphyxie. Troubles
respiratoires graves pouvant parfois entraîner la
mort. Mortalités fréquentes et connues depuis
longtemps dans les élevages.
Transmission : les pics
Parasites polyxènes, ce sont des vers de 5 à 30
Acanthocéphalose
parasitaires s’observent
mm de long dont les adultes vivent dans
Pomphorhynchus laevis,
en hiver et au printemps.
l’intestin des poissons.. L’hôte définitif est un
Paratenuisentis
poisson, les hôtes intermédiaires sont des
ambiguus,
crustacés isopodes (aselles) ou amphipodes
Acanthocephalus
(gammares). Certains hôtes paraténiques sont
clavula,
connus (le spirlin, le goujon, la vandoise, le
A. lucii,
gardon).
A. anguillae.
Symptômes et lésions : perforations et
(non spécifiques)
inflammation du tube digestif.
Impacts : faibles : obstruction du transit
intestinal, simple affaiblissement,
prédisposition à d’autres atteintes.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
20
Table 7 (suite)
Type de parasites
Anguillicolose
Anguillicola
crassus,
Nématode de la
vessie natatoire.
(spécifique des
anguilles)
Ergasilose
Ergasilus sieboldi
(non spécifique) et
E. gibbus
(spécifique).
Argulose
Argulus foliaceus.
Crustacés
Branchioures.
Appelé « poux »
du poisson
(non spécifique)
Myxosporidiose
Myxidium sp.
(specifiques des
anguilles),
Myxobolus sp.,
Henneguya sp.,
Ceratomyxa sp.,
Kudoa sp.
Protozoaires
myxosporozoaires
Déscription
Parasite polyxène. Le stade infectant est acquis par
ingestion de crustacés planctoniques (copépodes,
ostracodes) et/ou d’hôtes paraténiques (petits
poissons, larves d’insectes et d’amphibiens). Dans
l’anguille, elles traversent la paroi du tube digestif et
migrent vers la vessie natatoire. Dans les parois,
nouvelle métamorphose en L4, puis forme préadulte
et adulte dans la lumière de la vessie. Une femelle
d’A. crassus peut pondre jusqu’à 150 000 oeufs.
Symptômes et lésions : réaction de type
inflammatoire au niveau de la vessie (dilatation des
vaisseaux sanguins, hémorragie, hypertrophie et
épaississement des parois), pigmentation du
conjonctif externe, présence de vers ou d’exudat dans
la lumière de la vessie.
Impacts : diminution du volume fonctionnel de la
vessie, voire totale dégradation. La vitesse de nage
diminuée. Conséquences sur la condition corporelle et
sur la migration non établies. Mortalités reconnues en
élevage.
Parasite (crustacé copépode) branchial temporaire, de
1 à 2 mm, qui se nourrit au niveau des branchies.
Symptômes et lésions : destruction des branchies.
Impacts : troubles respiratoires, asphyxie, parfois
mortalité.
Il est probablement le plus répandu de tous les
crustacés parasites. Aplati dorso-ventralement, sa
taille varie de 5 (mâle) à 7 mm (femelle). La tête
comporte un rostre qui permet la fixation et
l’alimentation. Soit il est implanté, soit il se déplace à
la surface du corps du poisson. Il est hématophage et
se nourrit de sucs cellulaires et de sang.
Symptômes et lésions : microblessures du tégument.
Tâches rougeâtres. En piquant le tégument, il
déclencherait une infiltration du derme et
provoquerait une inflammation et une tuméfaction de
la peau.
Impacts : peu pathogène par lui-même. Mortalité
possible en cas d’infestation massive surtout chez les
juvéniles. Les blessures peuvent s’infecter et se
transformer en foyers d’ulcération et de nécrose.
Symptômes et lésions : Au niveau (1) du rein : kystes
et spores dans les capillaires glomérulaires, et dans le
tissu rénal excréteur ; (2) des branchies : kystes
blanchâtres, ovoïdes (17 à 55 µ m) sur les filaments
branchiaux ; (3) de l’épiderme : nodules ronds,
grisâtres (1 à 3 mm de diamètre), avec kystes ovoïdes
(300 à 700 µm). A la base de la dorsale et sur la tête.
Lésions cutanées et prurits importants. (4) autres
viscères : vessie urinaire, foie, estomac, intestin, rate.
Affections respiratoires graves. Destruction des
branchies et asphyxie. Dégénération des tubules
rénaux. Impacts : retards de croissance et gêne
respiratoire si parasitisme important. Troubles
fonctionnels de l’organe affecté. Mortalités
exceptionnelles sauf en cas d’épizootie.
Transmission et
traitement
Transmission : se
rencontre dans tous les
milieux aquatiques.
L’infection semble
diminuer avec
l’augmentation de
salinité. Toutes les
classes de taille en phase
continentale sont
concernées.
Traitement : par bains
de Lévamisole 10 mg/L
pendant 48h.
Transmission : cycle
direct. Se fixe à son hôte
par sa seconde paire
d’antennes. Se rencontre
surtout en été (juilletaoût).
Transmission : directe,
les oeufs pondus dans
l’eau donnent naissance
à des larves infestantes
Les adultes passent
d’hôte en hôte
(poissons). Préférence
pour les stades jeunes.
Présent à toutes
températures, il est
capable de résister 3
semaines à jeun dans le
milieu. Traitement : par
bains de Trichlorfon à
moins de 0.5 ppm.
Transmission : directe
par ingestion de spores
infestantes libérées dans
le milieu par l’urine et
les fèces. Se transmet
en eau douce, mais
également en eau de
mer. Maladie
développée en milieu
naturel et en élevage.
Infection favorisée par
la présence de cadavres
infectés qui libèrent
directement les spores
dans le milieu aquatique.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
21
Table 7 (suite)
Type de parasites
Bothriocéphalose
Bothriocephalus
claviceps,
(Plathelminthes,
Cestodes)
(spécifique)
Déscription
Parasite polyxène. Les anneaux terminaux mûrs
(remplis d’oeufs) sont libérés dans l’eau. Les larves
coracidiums sont ingérées par un copépode
cyclopoïde. Elles vont donner des larves
plérocercoïdes dans la cavité générale du copépode.
Cycle complet en 4 mois au laboratoire (20-24°c),
environ 1 an en condition naturelle.
Symptômes et lésions : perforation de l’intestin.
Impacts : affaiblissement, le parasite se nourrit en
utilisant les aliments digérés par l’anguille. Une
même anguille peut héberger plusieurs cestodes (4 à 5
en moyenne).
Transmission et
traitement
Transmission :
contaminées par
ingestion, les anguilles
sont les hôtes définitifs.
Des petits poissons
peuvent servir d’hôtes
paraténiques (Perca
fluviatilis). En eau douce
mais préférence pour
eau saumâtre. Nouvelles
contaminations au
printemps et à la fin de
l’été. Toutes les tailles
d’anguilles sont
concernées.
Dans la suite du rapport, nous nous intéresserons principalement aux parasites
allochtones potentiellement les plus dangereux : Anguillicola crassus et
Pseudodactylogyrus sp., ainsi qu’au virus EVEX.
5.2. Anguillicola crassus
Anguillicola crassus est un parasite nématode de la vessie de l’anguille (son hôte
définitif) originaire du Sud Est Asiatique et de l’Australie. Il est hématophage et
provoque des dommages préjudiciables pour l’anguille. L’apparition du déclin du
recrutement de l’anguille européenne et américaine est antérieure à celle
d’Anguillicola crassus en Europe et en Amérique. Ce dernier ne peut donc pas être la
raison initiale, mais il contribue maintenant au déclin rapide des populations.
5.2.1. Caractéristiques d’ Angullicola crassus
On observe une explosion démographique d’ A. crassus depuis son apparition en 1982
en Allemagne (Lefebvre et al., 2003). Les populations Méditerranéennes d’ A. crassus
sont différenciés génétiquement des autres populations de l’Atlantique et semble donc
provenir d’un évènement d’introduction différent (Rahhou et al., 2005). Ce parasite
nématode s’est remarquablement adapté aux milieux aquatiques européens. Plusieurs
caractéristiques lui permettent de maximiser l’efficacité de sa transmission et lui
donne un potentiel exceptionnel de colonisation :
- il utilise une grande diversité d’hôtes intermédiaires et paraténiques présents
dans le spectre trophique de l’anguille (Blanc, 1998). Les hôtes paraténiques peuvent
être des poissons d’espèces locales ou invasives (exemple en Camargue :
Pseudorasbora parva, (Cesco et al., 2001)), des mollusques, mais aussi des
amphibiens (têtards, tritons), et insectes aquatiques (Moravec & Skorikova, 1998).
- il peut infester des anguilles de toutes tailles. Capable d’infester les anguilles de
petites tailles (6-15 cm, dès qu’elles se nourrissent de zooplancton) en adaptant sa
taille à la taille de la vessie de l’hôte (Banning & Haenen, 1990; Lefebvre et al.,
2002a).
- il possède un cycle rapide. 2-4 mois selon Benajiba et al. (1994), ce qui expliquerait
le faible décalage entre les variations des pics planctoniques et l’augmentation des
prévalences (3-4 mois plus tard). Cependant, un cycle de 6 mois est vraisemblable
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
22
selon Lefebvre et al. (2002a), qui observent des pics d’A. crassus au début de l’été et
à la fin de l’hiver.
- il a un fort potentiel reproducteur. Une femelle d’A. crassus peut pondre jusqu’à
150 000 œufs (Vigier, 1997).
- En laboratoire, il est capable de survivre et de se transmettre dans le milieu
marin (50% et 100% eau de mer) pendant 6 mois. Il pourrait donc survivre pendant la
migration transatlantique (Kennedy & Fitch, 1990; Kirk et al., 2000b). L’ adaptation
du parasite à son hôte euryhalin est matérialisée par l’osmoconformation avec le
plasma de son hôte (Kirk et al., 2002). A. crassus survit à une large gamme de salinité
(Kirk et al., 2000a; Maillo et al., 2005). Benajiba et al. (1994) montrent que les
variations de salinité et température au long de l’année dans le milieu naturel (étang
de Mauguio) ne semblent pas affecter le déroulement du cycle de A. crassus.
5.2.2. Effet pathogènes, mortalités et implications
Dupont & Petter (1988) reconnaissent le parasite Angullicola crassus comme de loin
le plus pathogène pour Anguilla anguilla. Les effets pathogènes d’A. crassus sont
d’ordres multiples. Nous pouvons différencier d’une part les effets visibles sur
l’organe hôte contaminé : la vessie gazeuse, et d’autre part les réactions
physiologiques dues à l’infestation.
Les effets visibles sur la vessie ont été revus par Lefebvre et al. (2002b): (1)
épaississement de la paroi de la vessie gazeuse (inflammation aiguë et fibrose), (2)
larves L3 et L4 sont localisées dans la paroi, entraînant la formation de nodules, (3)
les adultes (les vers hématophages) passent dans la lumière de la vessie natatoire
entraînant des réactions d’auto-défense, (4) création d’un équilibre hôte-parasite. Les
civelles infestées montrent des changements histologiques de la vessie (Nimeth et al.,
2000), tandis que les anguillettes peuvent souffrir de sévères réactions
d’inflammation : des fibroses et constrictions de l’intestin dues aux tissus cicatrisés
(Banning & Haenen, 1990).
La mise en évidence d’un stress chez l’anguille a été caractérisée en condition
expérimentale par une augmentation du niveau de cortisol (Sures et al., 2001). Ce
stress pourrait être d’autant plus fort en milieu naturel lorsqu´il est combiné á des
conditions environnementales défavorables (température de l’eau, pH, concentration
d’oxygène, pollution et interaction entre individus). En effet, Gollock et al.
(2005) montrent que cette réponse au stress s’aggrave en condition d’hypoxie et
qu´elle est accompagnée d’activités métaboliques plus élevées. Chez les anguilles
ayant une vessie non endommagée, la masse de la rate est corrélée avec la masse des
parasites adultes dans le lumen (Lefebvre et al., 2004b). Chez les anguilles
sévèrement infestées, la taille de la rate est presque double, suggérant une réponse
adaptative de l’hôte qui implique les fonctions hématologiques et immunologiques de
la rate. Une synthèse accrue de cellules sanguines dans la rate en réponse à l’activité
de succion sanguine des parasites est suggérée.
Il existe une relation très significative entre le pourcentage en oxygène dans la vessie
et l’intensité de l’infestation (Blanc, 1998). En effet, la quantité d’oxygène est réduite
de 65 à 11% en fonction des taux d’infestation par les parasites adultes. Or la vessie
gazeuse est un organe nécessaire au maintien d’une flottabilité neutre lors des
variations de la pression hydrostatique induites par la plongée des poissons. Cette
fonction est utile même en eau peu profonde. En effet, une plongée sous la surface de
l’eau à moins de 5 mètres implique une augmentation de pression hydrostatique de
50% et une diminution correspondante de 50% du volume de la vessie gazeuse. Ce
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
23
dysfonctionnement de la vessie pourrait entraîner une augmentation des dépenses
énergétiques liées aux efforts musculaires supplémentaires pour se maintenir à la
profondeur nécessaire aux migrations. Cela impliquerait de sérieuses conséquences
lors de leurs migrations vers la mer des Sargasses. Il existe peu d’expériences de
compression en caisson hyperbare pour étudier l’effet de l’anguillicolose en
immersion profonde. Fontaine et al. (1990) n’observent pas d’effet drastique de la
parasitose sur l’acclimatation des anguilles argentées à l’eau de mer et à la pression
hydrostatique (jusqu’à -1650 m). Les études menées en tunnel de nage restent peu
nombreuses et parfois contradictoires. Nimeth et al. (2000) montrent en effet que
l’infestation de civelles par A. crassus ne semble pas avoir altéré les performances de
nage, ni la consommation d’oxygène. Au contraire, les résultats d’un récent projet
Européen (EELREP, 2005) a mis en évidence les conséquences d’ A. crassus sur la
nage. Les anguilles faiblement infestées ont leur capacité de nage réduite, tandis que
celles sévèrement atteintes subissaient en plus un affaiblissement de leur
endurance. Ces dernières ne pouvant pas nager plus de 2 mois en tunnel. Le
rapport conclut que les anguilles fortement infestées, indépendamment de leur
index de reproduction, n’atteindront jamais l’aire de ponte.
Autre effet inquiétant : le parasite diminue les niveaux de résistance de l’anguille qui
devient plus vulnérable aux différentes pressions environnementales. Lefebvre et al.
(2007) montrent en conditions expérimentales que les anguilles ayant la vessie
fortement altérée par A. crassus sont plus sensibles à la diminution de la concentration
en oxygène, conditions fréquentes en été (juillet) lors de la montée des températures
de l’eau. Une forte mortalité des anguilles dont la vessie est fortement dégénérée est
suspectée en juillet (Lefebvre et al., 2002a; Lefebvre et al., 2002b). Molnár (1993)
observe en conditions expérimentales que les anguilles fortement parasitées meurent
en premier. Celles comportant moins de lésions tolèrent des niveaux d’oxygène sublétaux plus bas, plus longtemps.
Peu d’études montrent explicitement le rôle d’A. crassus dans la mortalité des
anguilles en milieu naturel. Cependant, les anguilles argentées possédant des vessies
totalement dégénérées avec peu ou pas de lumen n’ont vraisemblablement
aucune chance d’atteindre leur aire de reproduction (migrations verticales
atteignant 600 m). Or, des études récentes montrent que cela concernerait entre 10 et
30% du stock des anguilles argentées (dans le delta de Po : 11.6% (Canestri-Trotti,
1987) ; Schaefer et al. (1999) : 25%; en Camargure : 17% (Lefebvre et al., 2002b) et
20% (Lefebvre et al., 2003) ; dans la Loire : 19-30.7% (Boury et Feunteun, 2002,
2003 dans (Baisez, 2004)). Les taux de prévalence sont calculés à partir du nombre
d’anguilles pour lesquelles le parasite est présent dans la vessie. Or, pour rendre
compte de l’étendue de l’infestation, il semble nécessaire de prendre également en
compte les anguilles ayant montré des signes d’infestations passées. Le stade le plus
sévère ne dépend pas du nombre de parasites dans la vessie mais de son état
(déformations anatomiques et dysfonctionnement physiologique résultant de
l’infestation) (Lefebvre et al., 2007). Canestri-Trotti (1987) trouve entre 40 et 78%
d’anguilles argentées ayant subi une infestation passée. En cumulant les individus
présentant des parasites et ceux montrant des signes d’infestation(s) passée(s), les taux
peuvent devenir très élevés : 71% et 95% (Lefebvre et al., 2003). L’indice de
dégénérescence de la vessie (SDI) est défini par Lefebvre et al. (2002b). Cet indice
est basé sur les altérations macroscopiques de la vessie. L’indice varie de 0 à 6, il
cumule 3 critères qui peuvent prendre les valeurs entre 0 et 2 : (1) le niveau de
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
24
transparence de la vessie, (2) la présence de pigmentation et de débris au lieu de gaz
et enfin (3) l’épaisseur de la paroi de la vessie. Dans son étude en Camargue,
seulement 8% de l’échantillon ont des vessies intactes, soit 92% avec des vessies
abîmées, pourtant 35% seulement possèdent des vers dans le lumen. Selon les
résultats expérimentaux de Würtz & Taraschewski (2000), les changements
macroscopiques de la paroi de la vessie ne pourraient être observés qu’après des
infestations répétitives, c’est pourquoi il existe des vessies non abîmées avec des
parasites adultes à l’intérieur.
Les interactions entre parasites peuvent créer des synergies favorables au
développement parasitaire. A. crassus semble favoriser, à partir d’un certain seuil
d’infestation, le développement de deux Protistes : Myxidium giardi et Eimeria
anguillae. Ce processus pourrait être lié à des modifications physiologiques ou à une
baisse des défenses immunitaires de l’hôte (Benajiba et al., 1995). Maillo et al. (2000)
ont observé une corrélation positive entre les niveaux d’infestation d’Anguillicola
crassus et Myxidium giardi. Certains parasites non pathologènes par eux-mêmes
peuvent être le vecteur d’infections virales ou bactériennes (Maillo et al., 2000).
5.2.3 Facteurs influençant les indices épidémiologiques
Les indices épidémiologiques : prévalence, intensité moyenne et abondance moyenne
du parasite varient selon plusieurs facteurs biotiques et abiotiques.
- La taille de l’anguille. Certaines études ont mis en évidence une diminution de
l’intensité du parasite avec l’augmentation de la taille des anguilles (15-65 cm)
(Loukili & Belghyti, 2007). Ce phénomène peut s’expliquer par le régime alimentaire
des jeunes anguilles qui consomment plus d’hôtes intermédiaires comparativement
aux grandes anguilles qui se nourrissent de petits poissons et crabes. Au contraire,
Lefebvre et al. (2002a) trouvent une corrélation positive entre la taille de l’anguille et
l’intensité et l’abondance du parasite, mais pas avec sa prévalence. Cette relation
pourrait venir d’une exposition de l’hôte plus longue en milieu parasité, une surface à
infester plus grande ou une consommation plus grande compte tenu de sa taille. Le
régime alimentaire joue certainement un rôle aussi pour expliquer la relation en
cloche de l’abondance du parasite en fonction de la taille de l’hôte. En effet, les
jeunes anguilles se nourrissent d’abord de crustacés puis deviennent de plus en plus
piscivores. Gargouri Ben Abdallah & Maamouri (2006) notent les plus fortes
prévalences chez les individus de petites tailles : 20-25 cm (corrélation négative),
mais l’inverse pour les intensités, les plus forte étant chez les grands individus
(Corrélation positive). El Hilali et al. (2004-2005) notent une corrélation entre les
classes de taille (10 à 30 cm) et la prévalence (35-70%), au Maroc, dans l’estuaire du
Sebou (Atlantique). Le taux plus faible d’infestation sur des anguilles de grandes
tailles peut indiquer soit une diminution parallèle du taux d’infestation des hôtes
paraténiques, soit l’acquisition d’une résistance au parasite (Blanc, 1998).
- Alimentation. Une infestation plus grande (3 parasites) serait à corréler avec la
phase intense d’alimentation de l’hôte (Benajiba et al., 1994).
- Variation saisonnière (température, alimentation). Gargouri Ben Abdallah &
Maamouri (2006) proposent plusieurs explications. (1) Les changements de
températures : basses et hautes températures empêchent le développement du cycle
parasitaire (développement impossible dans l’hôte intermédiaire copépode). (2)
L’anguille arrête de se nourrir en été lorsque la température est >30 C° et en hiver
quand <10 C° (Lecomte-Finiger, 1983) limitant l’arrivée des stades infestants. (3) Le
changement de proies. Le développement de A. crassus est dépendant de la
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
25
température en milieu expérimental. A basse température (4C°), le développement
larvaire se fait plus lentement, et les adultes, eux, sont sévèrement touchés avec une
mortalité accrue et une baisse de la croissance et de la reproduction (Knopf et al.,
1998). Un suivi de 4 ans en Camargue montre des variations saisonnières avec des
pics réguliers au début de l’été et à la fin de l’hiver. Il montre également qu’il n’y a
pas d’influence de la localisation de l’échantillon et que l’importance de l’année
semble secondaire (Lefebvre et al., 2002a). Au Maroc, des suivis d’un an ont montré
des fluctuations mensuelles des taux de prévalence (0-70% et 13-55%) (Rahhou et al.,
2001; El Hilali et al., 2004-2005).
- La salinité. Les niveaux d’infestation diminuent avec l’augmentation de la salinité
(Kirk et al., 2000a), cependant, même en eau de mer, l’éclosion des œufs des parasites
est diminuée mais pas totalement inhibée (Kennedy & Fitch, 1990). Lefebvre et al.
(2003) mettent en évidence une relation négative entre les indices parasitaires
(prévalence, intensité moyenne et abondance moyenne) des anguilles argentées et la
salinité (prévalence de 52% en eau saumâtre à 77% en eau douce). De même, en
Bretagne sud, les prévalences sont supérieures pour les anguilles vivant dans des
milieux peu salés (>90%) comparées à celles vivant dans des conditions estuariennes
(15%) (Sauvaget et al., 2003). La même tendance est observée dans 4 lagunes de
Tunisie (Gargouri Ben Abdallah & Maamouri, 2006).
5.2.4. Elimination, immunisation, autorégulation du parasite
Il n’existe pour le moment aucun remède efficace en milieu naturel pour éradiquer le
parasite A. crassus. Certains moyens sont utilisés en anguilliculture : utilisation de
produits chimiques (Trichlorfon..) pour tuer les copépodes (hôte intermédiaire),
anthelminthiques (Geets et al., 1992) mais sont inapplicables en milieu naturel. En ce
qui concerne la défense de l’hôte contre A. crassus, les études ont échoué à démontrer
la mise en place d´une défense immunitaire de A. anguilla contre A. crassus (Knopf,
2006). Une réponse contre les antigènes est caractérisée pour les 2 espèces d’anguilles
japonaise et européenne, cependant il reste une incertitude quant à la fonction
protectrice de ces anticorps contre A. crassus (Knopf, 2006). D’autres études sont
nécessaires pour comparer les réponses de A. anguilla et A. japonica. En effet Knopf
& Mahnke (2004) montrent que A. japonica a des mécanismes de défense (réponse
immunitaire) plus efficaces comparée à A. anguilla. Cela pourrait être le résultat
d’une plus longue co-évolution et d’une relation équilibrée hôte-parasite. La réponse
au stress est adressée principalement contre les stades larvaires et jeunes adultes de A.
crassus, pas contre les adultes plus âgés. Le stress de l’anguille se matérialise par une
augmentation de la concentration en cortisol (corrélée à une augmentation du niveau
de glucose). Une étude récente montre que cette augmentation de cortisol est corrélée
avec la diminution de l´anticorps anti-A. crassus. Cet effet immuno dépresseur mis en
évidence pour la première fois pourrait expliquer le succès de survie et de
colonisation de A. crassus (Sures et al., 2006).
Il semble que l’infestation de A. crassus ait atteint un niveau seuil dans plusieurs sites
Européens. Déjà en 1998, Blanc (1998) rapportait un niveau d’intensité moyenne
stabilisé à environ 4 adultes par hôte, indice, selon lui, d’une autorégulation. Il est
cependant impossible de savoir quand cette infestation en Europe se stabilisera à un
niveau plus faible comme observé au Japon chez A. japonica (Blanc, 1998). Molnár et
al. (1994) estiment qu’un équilibre hôte-parasite a été atteint en 1993 dans le lac
Balaton en Hongrie avec une stabilisation à 44-57% d’anguilles infectées. Le plus
long suivi disponible sur la dynamique d’A. crassus a été mené dans le canal de
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
26
Fumemorte en Camargue entre 1982-2003 (Lefebvre & Crivelli, 2004a). Depuis son
introduction en 1985, le taux de prévalence de A. crassus a augmenté de 32% à
environ 50% entre 1989 et 1990, puis a oscillé entre 56% et 73% entre 1997 et 2003.
Moins de 10 ans après son introduction, l’apparition d’un palier à environ 60-70%
est observée. L’intensité des parasites sur les 5 dernières années est en moyenne de 6
et ne montre pas d’évolution à la hausse. Ces résultats confirment ceux observés
ailleurs en Europe (Pays Bas : Van Willingen et Dekker 1989, Angleterre : Ashworth
1994, Hongrie: Molnar et al 1994, Allemagne : Wurtz et al 1998) ou la propagation de
A. crassus s’est caractérisée de la même façon, par une rapide propagation puis une
stabilisation autour d’un seuil. La représentation de la prévalence en fonction de
l’index de dégénérescence de la vessie (SDI) est en forme de cloche, et indique un
maximum à environ 75% qui correspond à un SDI entre 2 et 3 et une intensité
moyenne correspondante entre 4.9 et 5.9. Ceci permet de penser que les infestations
répétitives pourraient rendre la vessie inadéquate à l’établissement de nouveaux
parasites. Différents mécanismes sont proposés pour expliquer la stabilisation de
l’infestation (Lefebvre & Crivelli, 2004a) : (1) densité-dépendance des populations
larvaires de A. crassus au sein des hôtes intermédiaires (toujours 20-60% de
copépodes restent non infectés). (2) densité-dépendance des larves et adultes A.
crassus dans l’hôte définitif : Ashworth et Kennedy (1999) : établissement de larves
inhibées par la présence d’adultes établis + nombre constant d’environ 3 femelles
gravides par hôte infesté. (3) Mortalité induite par la forte charge parasitaire. Cas de
mortalité due à l’infestation rapportée dans les fermes aquacoles (Hartmann 1987,
Liewes et Schaminee-Main 1987) et dans les habitats naturels (Molnár et al. 1991,
Csaba et al. 1993, Barus et Moravec 1999). Cependant ces résultats sont à prendre
avec précaution car d’autres causes possibles sont mises en évidence : insecticides,
fortes densités de poisson, très fortes températures, infections bactériennes. (4)
Adaptation immunitaire de l’hôte (toujours ambigu). (5) L’infestation cause
d’importants dommages histologiques à la vessie et devient un habitat non favorable
pour le développement du parasite. L’atteinte d’un seuil ne serait donc pas forcément
positive puisqu’il pourrait refléter une mortalité des anguilles ou une accumulation
des dommages dans les organes touchés.
5.2.5 Distribution dans le bassin RMC
Les résultats sur le bassin RMC montrent que A. crassus est omniprésent dans toutes
les lagunes et cours d’eau récemment étudiés. Sa présence en France a été observée
pour la première fois dans les eaux douces et salées du delta du Rhône en 1985
(Dupont et Petter 1988).
Les tableaux 8,9 et 10 récapitulent les informations répertoriées respectivement sur la
région du Languedoc Roussillon, la région PACA et la Corse. Seules les études ayant
un échantillonnage supérieur ou égal à 10 individus sont indiquées, les autres n’étant
pas représentatives.
En ne considérant que les échantillonnages récents (année 2000 et postérieures), des
informations sont disponibles pour 10 lagunes sur les 39 lagunes principales (surface
> 400 ha) du bassin RMC. Nous n’avons trouvé aucune donnée récente pour les
lagunes de Canet, La Palme, Ayrolle, Vendres, Bagnas, Ingril, Vic, Arnel, Méjan,
Biguglia et Diana. Aucune information n’est disponible sur les rivières et seulement 3
fleuves ont été étudiés récemment : le Rhône, la Saône et le bas Argens.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
27
Les échantillons d’anguilles comprennent les 3 stades (entre 10 et 70 cm) : anguillette,
jaune et argentée, sans claire séparation des stades pour la plupart des études.
Cependant, notons l’étude de Lefebvre et al. (2003) portant spécialement sur les
anguilles argentées de Camargue (Vaccarès, Canal de Fumemorte et Aube de Bouic)
sur la période 1998-1999, avec des prévalences élevées comprises entre 53.3% et
94.8%
A par quelques exceptions, les études sont ponctuelles et ne permettent pas les
comparaisons temporelles afin d’interpréter les résultats du point de vue évolution.
L’étude de Fazio (Com. Pers.) permet de suivre l’évolution entre 2002 et 2003 sur la
lagune de Salses-Leucate pour le mois de mars. L’infestation semble assez stable avec
une prévalence passant de 6.7 à 11.6%. Sur la même lagune, entre 2004 et 2005, des
échantillons de juillet montrent une diminution du taux d’infestation : de 66.7% (Sasal
et al., Com. pers.) à 16.7% (Fazio et al., Com pers). Il se pourrait cependant que la
variation provienne de la différence de la taille moyenne des individus échantillonnés
(21 et 32 cm respectivement). Pour l’étang de Bages-Sigean, il est possible de
comparer 2 échantillons collectés en juillet. Alors qu’aucun A. crassus n’avait été
détecté en 2004 (Sasal et al., Com. pers.), l’échantillon de 2005 montre une
prévalence de 15% (Fazio et al., Com pers). Pour le Rhône, il est possible de
comparer des échantillons collectés pendant les étés 2005 et 2006. La prévalence
fluctue de 60% (Girard, 2005) à 30% (Girard, 2007), cependant la longueur moyenne
des anguilles de l’échantillon 2005 est supérieure à celle de 2006 (51 cm contre 20 et
40 cm pour 2006).
La seule étude à notre connaissance couvrant une période conséquente et ayant une
méthode d’échantillonnage homogène (tailles des individus similaires et comparaison
de la même période chaque année : Septembre à Décembre) est celle réalisé entre
1985 et 2003 par Lefebvre et al. (2004) dans le canal de Fumemorte en Camargue.
Cette étude montre l’apparition dès 1997 d’un plateau du taux d’infestation à environ
60-70%. Il faut noter cependant que cette étude demande un fort investissement
logistique. Ces résultats confirment ceux observés ailleurs en Europe (voir paragraphe
5.3.4).
Une autre étude particulièrement intéressante a été réalisée en Camargue (lagune du
Vaccarès et de Malagroy) par Lefebvre et al. (2002a) pendant 4 années consécutives
avec un échantillonnage mensuel. Dans cette étude, la variation de la prévalence et de
l’abondance est principalement expliquée par le mois, alors que l’intensité est
expliquée principalement par la taille de l’hôte. Pas d’effet significatif de la localité (2
lagunes de salinité différentes), ni de l’année sont observés.
En ce qui concerne les autres pays du pourtour méditerranéen, les études ne se
concentrent que sur quelques pays : Espagne (P = 21-44%), Italie (0-64%), Turquie
(78%), Tunisie (0-19%) et Maroc (0-70%). Il est difficile de conclure puisqu’il n’y a
pas d’homogénéité des prélèvements (temps, nombre d’individus, taille) entre les
différents pays. Au Maroc, une colonisation rapide du parasite a été observée sur la
côte Atlantique en 1994, puis une extension à la côte Méditerranéenne a eu lieu en
1997. L’importation de cyprinidés pourrait en être responsable puisqu´aucune
importation d’anguille n’est recensée (Kheyyali et al., 1999).
Le Cemagref (P.Elie) est sur le point de publier une note de synthèse sur A. crassus en
Europe.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
28
Tableau 8. Résultats d’indices épidémiologiques pour Anguillicola crassus dans la Région du Languedoc Roussillon. N=nombre d’individus échantillonnés (seuls sont
considérés les études pour lesquelles N≥10), M=male, F= Femelle. Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), P = prévalence, I = intensité
moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. = échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année 2000.
Stade/
ÉvolP
I
A
Auteur
Année
Echantillonnage
N
Site
Taille
ution
Salses-Leucate
0-67
1989-1992
0
Blanc (1994)
2002
1 éch. Mars
15
28.2 (25-34)
6.7
1
0.1 (0-1)
Fazio (Com. Pers)
2002
1 éch. Oct.
24
34.6 (23-56)
20.8
1.4
0.3 (0-3)
Fazio (Com. Pers)
2002
1 éch. Déc.
20
32.3 (19-48)
10
8
0.8 (0-13)
Fazio (Com. Pers)
2003
1 éch. Mars
Mars, Oct, Déc 02
Mars03
1 éch./ mois
43
31.7 (25-43)
11.6
2.2
0.3 (0-4)
Fazio (Com. Pers)
80
Jaune
30.7 (19-42)
7.5
1.5
0.11 (0-3)
Fazio et al. (2005)
2004
1 éch. Fév.
29
79% jaune
29 (26-39)
0
2004
1 éch. juil.
30
21.1(10-40)
66.7
2.3 ± 1.7
1.53 (0-6)
Sasal et al. (Com. pers.)
2005
1 éch. juil.
18
Jaune
32.2 (27-38)
16.7
8.3± 5.5
1.4 (0-19)
Fazio et al. (Com. Pers.)
1989-1992
10-120 ind/éch.
0
Blanc (1994)
0
Fumet (2004)
Sasal et al. (Com. pers.)
2002-2003
Bages-Sigean
0-15
Ayrolle et
Guissan
1 éch. Fév.
29
2004
1 éch. Juil.
23
29.8 (19-40)
0
2005
1 éch. juil.
27
Jaune et argentée
30.3 (23-51)
14.8
1989-1992
Aude
Vendres
Lergue
Thau
2004
79% jaune
29 (26-39)
1999
0-24
1989-1992
1989
1989-1992
2004
Fumet (2004)
6.8 ± 5.8
1 (0-24)
0
1 éch. juin
15
1 éch. Janv
55
1 éch. Juil.
17
Jaune 38.9
(22.5-72)
33.6 (25-41)
13
9
0
0
23.5
Fazio et al. (Com. Pers.)
Blanc (1994)
2 ± 1.4
5.5 ± 4.3
0.3 (0-3)
1.29 (0-18)
Girard (Com. Pers.)
Blanc (1994)
Benajiba (1991)
Blanc (1994)
Sasal et al. (Com. pers.)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
29
Suite du Tableau 8
Site
Ingril et Vic
Pierre Blanche
Prévost
Arnel
Évol
ution
8-10
Année
1989-1992
2004
1989-1992
1989-1992
2005
Le Lez
1989
1989
Méjean
Maugio
Echantillonnage
N
Stade/
Taille
1 éch. Juil.
12
36.6 (28-46)
1 éch. juil.
89
Jaune et argentée
38.9 (23-57)
Juil.
Clinique du parc
Juil.
Source
1988-1989
Grau du Roi
45-75
Scamandre
Rhône
25-60
1989
1988
2006
2005
2006
0
0
6
8
10.1
Janv.-Nov.
(30-42/ mois)
1.7 ± 0.2
0.1 (0-3)
20
0
Benajiba (1991)
829
Jaune
10-25 :76%
<30 :93%
(10-65)
18
26.1 (20-31)
?
1 éch.
Juil.
1 mois Fév.
1 éch. Déc
1 éch. Juin
Eté (3 jours, 3
station)
1 éch., Juin
Fazio et al. (Com. Pers.)
Benajiba (1991)
22-64
39.04
Blanc (1994)
2-4
(0-14)
38.6
1 éch.
Juil.
Auteur
Blanc (1994)
Sasal et al. (Com. pers.)
Blanc (1994)
Blanc (1994)
1.8
1989-1992
2004
A
80
1989-1992
2004
I
25
1989-1992
22-94
P
16
94.4
Blanc (1994)
16.7 ± 9.2
15.1 (0-33)
45
28.9 (18-51)
75
27
12
10
39.6 (34-46)
22.2
25
30
25
50.7 (28-74)
60
20
Anguillettes 20.3
(17-24)
30
Benajiba (1991) Benajiba et
al. (1991)
Sasal et al. (Com. pers.)
Blanc (1994)
12.7 ± 10.1
9.5 (0-30)
(0-11)
1.7
1.0
Sasal et al. (Com. pers.)
Benajiba (1991)
Benajiba (1991)
Girard (2007)
Girard (2005)
Girard (2007)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
30
Tableau 9. Résultats d’indices épidémiologiques pour Anguillicola crassus dans la Région PACA.M= male, F= Femelle. C= Capelière, F=Fumemorte, M=Mornès. Taille
moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), P = prévalence, I = intensité moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. =
échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année 2000.
Site
ÉvolAnnée
Echantillonnage
N
Stade
P
I
A
Auteur
ution
Taille/poids
Vaccarès et
2000
Mars-Mai
96
58.3g
58.3
4.6
Lefebvre et al. (2004b)
Impérial
(4jours/mois)
Vaccarès et
1997-2000
Jan97-Déc00
13319
Anguillette,
40-72
3.36
0.75-5.41
Lefebvre et al. (2002a)
Malagroy
(mensuel)
jaune et Argenté
1.5-7.8
(6-72)
Malagroy
1999
1 éch./mois d’Avril
15
Argenté M
53.3
3.4
1.8
Lefebvre et al. (2003)
à Nov.
35.6
Vaccarès
31-77
1989
1 mois avril
32
56.3
Benajiba (1991)
1989-1992
30.6
Blanc (1994)
1996-1997
Nov96,Jan-Fév97,
18
Jeunes adultes ou
33
Roche et al. (2000)
Juin96,Juin97
immatures
50% <200g
1996-1997
19
1998
Nov96,Jan-Fév97,
Juin96,Juin97
(Mornès)
Mai-Fév
C,F,M
4 jours./mois
67
1998
4 jours./mois
17
1998
1998
1998-1999
1 éch.
1 éch.
4 jours./mois
C
4 jours./mois
C
10
11
120
1997-1999
1999
72
27
Jeunes adultes ou
immatures
50% <200g
Immature M
5.2
Roche et al. (2000)
30
Buet et al. (2000-2001)
Argenté M
37.3
Argenté F
57.1
(17.3 -30.5)
(17.3-30.5)
Argenté
65.7
5.3
3.5
Lefebvre et al. (2003)
64.7
5.6
3.7
Lefebvre et al. (2003)
3.7
LDA 39 (1998)
LDA 39 (1998)
Lefebvre et al. (2003)
Argenté M
37
66.7
4.6
Lefebvre et al. (2003)
50
27
65
6.9
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
31
Tableau 9 (suite)
Site
Vaccarès
Évolution
Année
Echantillonnage
N
1999-2000
Juin99,Nov99,
Mai00,Oct00
F,C
88
2000
1251
22
14
1998
Mars-Déc
(4jours/mois)
1 mois Juil.
1 jours juin
grau Fourcade
4 jours./mois
Stade
Taille/poids
Adultes
immatures
34.8-52.4
(23-70)
(6.4-72)
19
1998-1999
1999
4 jours./mois
4 jours./mois
39
17
2005
2006
Aube de Bouic
Fumemorte
1982-1983
1985
1989
1989
1990
1996-1997
Sept-Déc
Mars-Mai
Sept-Déc
Sept-Déc
Nov96,Jan-Fév97,
Juin96,Juin97
258
25
39
54
70
16
1997
1998
Sept-Déc
4 jours./mois
113
11
1998
1998-1999
1999
Sept-Déc
4 jours./mois
4 jours./mois
52
156
23
1999
4 jours./mois
118
1999
Sept-Déc
133
P
I
40
A
(0-18)
Auteur
Roche et al. (2003)
47
3.8
30.7 (20-41)
civelles
77.3
0
7.1
5.5 (0-26)
Argenté F
63
Argenté
Argenté F
62.1
45
78.9
10.7
8.4
Lefebvre et al. (2003)
94.9
76.5
7.2
5.5
Lefebvre et al. (2003)
Lefebvre et al. (2003)
47.6
39
Jeunes adultes ou
immatures
50% <200g
44.4
Argenté F
60.6
42.1
Argenté M
39.3
Argenté F
58.2
45.5
Lefebvre et al. (2002b)
0
32
30.9
51.9
54.3
25
Sasal et al. (Com. pers.)
Girard (2007)
Dupont (1984)
Dupont et al. (1988)
Benajiba (1991)
Lefebvre et al. (2004)
Lefebvre et al. (2004)
Roche et al. (2000)
63.7
90.9
5.5
15.6
14.18
Lefebvre et al. (2004)
Lefebvre et al. (2003)
55.8
71.8
87.0
9.7
5.9
5.1
Lefebvre et al. (2004)
Lefebvre et al. (2003)
Lefebvre et al. (2003)
66.1
7.5
4.9
Lefebvre et al. (2003)
62.4
7.2
Lefebvre et al. (2004)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
32
Tableau 9 (suite)
Site
Fumemorte
Grand Palun
Berre
Bolmon
Argens
Évolution
Année
Echantillonnage
N
2000
2001
2002
2003
1985
Sept-Déc
Sept-Déc
Sept-Déc
Sept-Déc
66
55
52
78
142
1989
1989-1992
1989-1992
1989-1992
2004
Juil.
Martigues
St-Chamas
juillet
22
?
?
?
10
2004
juillet
2004
juillet
Stade/
Taille
51.3
42.5
43.1
51
Maj. M Argenté
37
P
I
71.2
70.9
73.1
61.5
96
3.7
6.9
5.2
4.7
A
(0-30)
48.4 (40-50)
36.4
49
39
56.6
60
2
10
46.2 (40-50)
40
3.8
10
46.2 (40-50)
50
2.8
Auteur
Lefebvre et al. (2004)
Lefebvre et al. (2004)
Lefebvre et al. (2004)
Lefebvre et al. (2004)
Dupont et al. (1988)
Benajiba (1991)
Blanc (1994)
Blanc (1994)
Blanc (1994)
Maison régionale de
l’eau et al. (sous presse)
Maison régionale de
l’eau et al. (sous presse)
Maison régionale de
l’eau et al. (sous presse)
Tableau 10. Résultats d’indices épidémiologiques pour Anguillicola crassus en Corse. M= male, F= Femelle, Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille
maximum), P = prévalence, I = intensité moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. = échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année
2000.
Echantillonnage
Stade/
Prévale
Évol
Intensité moy.
Abondance
Auteur
Année
N
Site
Taille
nce
ution
6.1
3.35
Avril-Juin
53.8
Caillot et al. (1999)
55
Biguglia
1997
20
(1-16)
(40-72)
Urbino
2002
Avril-Juin
31
13.3
1.25
0.16
Ternengo et al. (2005)
Gravone
1989-1992
présent
Blanc (1994)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
33
5.3 Autres parasites
5.3.1 Généralités
L’annexe 6 présente la liste des parasites rencontrés dans le bassin Méditerranéen.
La communauté de parasites helminthes semble de composition similaire dans les
lagunes en Europe (Di Cave et al., 2001). Il y aurait donc des facteurs déterminants
communs, stabilisants, conduisant à cette similarité. En eau douce, des études menées
sur la dynamique des communautés d’helminthes dans l’intestin de l’anguille
européenne au Royaume-Uni et sur la rivière Tibre en Italie montrent des résultats
similaires : faible densité, faible diversité et dominance d’une espèce, souvent un
acanthocéphale (Kennedy et al., 1998b). L’espèce dominante de parasites d’anguilles
varie selon les sites : Pseudodactylogyrus anguillae (monogène) dans le delta de
l’Èbre (Maillo et al., 2005), Deropristis inflata et Bucephalus polymorphus (digènes)
dans les lagunes d’Italie (Kennedy et al., 1997; Di Cave et al., 2001), A. crassus dans
les lagunes du Languedoc Roussillon (Benajiba, 1991) et Bucephalus anguillae dans
les lagunes tunisiennes (étude basée uniquement sur les digènes) (Gargouri Ben
Abdallah & Maamouri, 2005). En terme de richesse parasitaire des anguilles, les
études menées sur les lagunes méditerranéennes montrent des résultas similaires : 10
espèces en France (Fazio et al., 2005), 10 espèces en Italie (Kennedy et al., 1997) et
11 espèces en Espagne (Maillo et al., 2000). Les études sont très ponctuelles comme
pour A. crassus et rares sont les suivis temporels. Schabuss et al. (2005) ont étudié
pendant 8 ans (1994-2001) en Autriche la composition et la richesse de la
communauté d’helminthes d’une population d’anguilles de culture. Ils trouvent des
caractéristiques similaires avec celles des populations sauvages d’Angleterre : peu
d’espèces et une espèce dominante.
La disponibilité des hôtes intermédiaires indispensable au déroulement des cycles
hétéroxènes des parasites, les conditions du milieu (température, salinité, vitesse du
courant) qui agissent sur le développement des différents stades du parasite et l’état
des milieux (la pollution influe sur l’abondance des hôtes intermédiaires) joue un rôle
dans la variation des paramètres épidémiologiques (Barker & Cone, 2000; Gargouri
Ben Abdallah & Maamouri, 2005; Maillo et al., 2005). L’augmentation de salinité est
corrélée à une diminution de la diversité parasitaire (Koie, 1988; Kennedy et al.,
1997). Il existe aussi des variations spatiotemporelles : certaines espèces de digènes
sont rares, se limitent localement (certaines lagunes) et ne se rencontrent que pendant
certaines saisons (Gargouri Ben Abdallah & Maamouri, 2005). Dupont & Gabrion
(1987a) observent des variations mensuelles de la prévalence de Bothriocephalus
claviceps chez l’anguille dans le canal de Fumemorte en Camargue (pics au printemps
et automne). Aucun effet de la taille des hôtes sur les prévalences et l’intensité n’a été
mis en évidence. La présence de certains parasites semble favoriser l’apparition
d’autres. Exemple de A. crassus qui semble favoriser, à partir d’un certain seuil
d’infestation, le développement de deux Protistes : Myxidium giardi et Eimeria
anguillae (Benajiba et al., 1995). Il existe une autorégulation des parasites au sein de
l’hôte par compétition intraspécifique, limitation des ressources et immunité de l’hôte.
Par exemple, la majorité des anguilles hébergent une et rarement deux espèces de
trématodes (Gargouri Ben Abdallah & Maamouri, 2005).
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
34
5.3.2. Pseudodactylogyrus sp. dans le bassin RMC
Pseudodactylogyrus anguillae et P. bini sont des parasites monogènes de branchies de
l’anguille. Moins étudié qu’Anguillicola crassus, ils peuvent cependant entraîner des
troubles respiratoires graves, particulièrement lorsque les conditions du milieu se
dégradent (hausse des températures en été et eutrophisation). Les deux espèces
exotiques invasives P. anguillae et P. bini semblent être responsables de l’extinction
du parasite natif et endémique Gyrodactylus anguillae. Ce phénomène a été répertorié
en Italie dans le Tibre ainsi que dans la rivière Culm et les marais de Exminster en
Angleterre (Kennedy & Di Cave, 1998a; Kennedy et al., 1998b).
Le tableau 11 répertorie les études portant sur Pseudodactylogyrus sp. Des données
sont disponibles pour seulement 9 lagunes, 5 fleuves, 1 rivière et 1 canal. Si l’on
considère les études menées pendant et postérieurement à 2000, Vaccarès, SalsesLeucate et Bages-Sigean sont les seuls sites explorés.
Les taux d’infestation semblent plus faibles que ceux observés pour A. crassus. Ils
varient entre 0 et 25%. On note cependant un cas de 100% d’infestation d’un
échantillon de 40 civelles provenant du Grau de la Fourcade à l’entrée de l’étang de
Vaccarès (en janvier 2006). Pseudodactylogyrus sp. est présent dans toutes les
lagunes récemment étudiées, sauf sur les étangs de Salses-Leucate et Bages Sigean
lors d’une récente étude menée en juillet 2005 (Fazio et al., Com pers.). Cette absence
pourrait avoir un lien avec l’eutrophisation du milieu à cette période de l’année,
conduisant à une mortalité des anguilles infestées. Aucune étude de suivi à long terme
n’a été répertoriée ce qui limite l’interprétation des données. Les taux d’infestation
observés dans les lagunes d’Espagne semblent plus élevés: entre 35.9 et 84.6%
(Maillo et al., 2005). Les prélèvements n’ayant pas été faits sur la même période de
temps, la comparaison avec le bassin RMC est cependant difficile.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
35
Tableau 11. Résultats d’indices épidémiologiques pour le parasite Pseudodactylogyrus sp. dans le bassin RMC. a = anguillae, b=bini, sp.=espèce non déterminée. N=nombre
d’individus échantillonnés (seuls sont considérés les études pour lesquelles N≥10). Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), P = prévalence, I =
intensité moyenne± écart-type, A = Abondance moyenne (minimum-maximum). éch. = échantillon. En grisé les études récentes ≥ l’année 2000.
Site
Espèce
Année
Echantillonnage
N
Stade/Taille
P
I
A
Auteur
0.2
Salses Fazio (Com. Pers)
6.7
3
sp.
2002
1 éch. Mars
15
28.2 (25-34)
(0-3)
Leucate
1.4
Fazio (Com. Pers)
sp.
2002
1 éch. Oct.
24
34.6 (23-56)
25
5.5
(0-18)
2.9
Fazio (Com. Pers)
sp.
2002
1 éch. Déc.
20
32.3 (19-48)
15
19
(0-53)
0.4
Fazio (Com. Pers)
sp.
2003
1 éch. Mars
43
31.7 (25-43)
2.2
16
(0-16)
Mars, Oct, Déc 02
Jaune
200280
sp.
1.3
3
0.04
Fazio et al. (2005)
Mars03
30.7 (19-42)
2003
1 éch./mois
Jaune
sp.
2005
1 éch. juil.
18
0
Fazio et al. (Com. Pers.)
32.2 (27-38)
Jaune et argentée
Bages - Sigean
sp.
2005
1 éch. juil.
27
0
Fazio et al. (Com. Pers.)
30.3 (23-51)
Orb
a
?
présent
Lambert et al. (1984)
Hérault
a
?
présent
Lambert et al. (1984)
Lergue
b
1989
1 éch., Jan.
55
sp.
2005
1 éch. juil.
89
b
1989
Juil.
25
a
?
b
1989
Jan.-Juil.
20
Maugio
b
19881989
Jan-Nov
829
Vidourle
a
?
Lez
Jaune et argentée
38.9 (23-57)
0
Benajiba (1991)
0
Fazio et al. (Com. Pers.)
0
Benajiba (1991)
présent
(10-65)
76%:0-25
Lambert et al. (1984)
0
Benajiba (1991)
0.8
Benajiba (1991)
présent
Lambert et al. (1984)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
36
Tableau 11 (suite).
Site
Espèce
Année
Echantillonnage
N
Scamandre
b
1989
Fev
27
Stade/Taille
0
Benajiba (1991)
Rhône
b
1988
1 éch., Déc.
12
0
Benajiba (1991)
Vaccarès
b
1989
Avril
32
0
Benajiba (1991)
sp.
sp.
2006
2006
1 éch., Jan.
1 éch., Juin.
40
45
Fumemorte
b
1989
Mars-Mai
39
0
Benajiba (1991)
Grand Palun
b
1989
Juil.
22
0
Benajiba (1991)
Biguglia
a
1997
Avr. et Juin
20
civelles
civelles
53.8 (40-72)
P
100
24.4
15
I
1à2
10.7
(1-28)
A
(0-8)
1.6
Auteur
Girard (2007)
Girard (2007)
Caillot et al (1999)
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
37
5.3.3 Ichtyophthirius multifiliis dans le bassin RMC
La Fédération des Alpes-Maritimes pour la Pêche et la Protection de Milieu
Aquatique (FPPMA des Alpes-Maritimes, 2006) a mis en évidence la présence
massive d’Ichtyophthirius multifiliis sur les civelles et anguilles du bas Var en 2005 et
2006, particulièrement au mois d’avril. Les classes de tailles supposées les moins
résistantes (7-10cm) ont été particulièrement touchées. Un prélèvement en février
2007 (8.2°C) à environ 14 km de la mer (communication personnelle de Romain
Passeron de la FDAAPPMA06) à mis en évidence ce parasite sur des individus plus
grands 9-20 cm. Le protozoaire cilié semble affecter la mobilité des civelles
conduisant à une réduction de la capacité de reptation. Cela pourrait avoir un impact
important sur leur recrutement, notamment en présence d’obstacles lors de la
montaison (FPPMA des Alpes-Maritimes, 2006).
5.3.4. Elimination, immunisation, autorégulation du parasite
Il n’existe pas de méthodes efficaces pour éradiquer les parasites en milieu naturel.
Buchmann et al. (1992) reportent une augmentation du risque de sélectionner des
monogènes de branchies résistants au mebendazole MBZ (antihelminthique) dans les
conditions de fermes européennes. Cependant, certains moyens alternatifs sont mis
en place en milieu aquacole pour mitiger les infestations. Au Canada, l’abondance
moyenne et la prévalence du parasite Pseudodactylogryrus anguillae ont été corrélées
positivement avec le pH, la température et corrélées négativement avec la vitesse du
courant. Afin de mitiger l’effet des parasites en anguilliculture l’auteur propose
d’augmenter la vitesse du courant (>5cm/s) et diminuer le pH (<5.5) (Barker & Cone,
2000). Une première infestation par Pseudodactylogyrus sp. offre à l’hôte une relative
résistance pour combattre l’infestation. Cependant, l’immunité totale n’est pas
obtenue (Slotved & Buchmann, 1993).
5.4 Viroses
5.4.1. Généralités
Les virus n’ont pas reçu beaucoup d’attention jusqu’ici, bien qu’ils soient connus pour
affecter les tissus sanguins des poissons et deviennent particulièrement virulents
pendant des périodes de stress (Wolf, 1988). Or la migration vers le site de
reproduction peut être considérée comme stressante (l’anguille arrête de se nourrir
pendant les 4 à 6 mois de sa migration). Les contaminations virales peuvent être
horizontales : de poisson à poisson ou de l’eau vers les poissons (la plupart des
viroses), soit verticales : lors de la reproduction (appelée ovocontamination, NPI et
Herpès virus observés chez d’autres espèces) (GRISAM, 2006). Les résultats de tests
virologiques effectués entre 1977 et 1992 sur 2092 pools de civelles et d’anguilles
venant du Danemark, Angleterre, France et Suède ont permis d’isoler 91 virus
(Jorgensen et al., 1994). 44 rhabdovirus de type EVEX/EVA, 3 rhabdovirus de type
autre, 38 NPI (Nécrose Pancréatique Infectieuse) virus, et 5 herpès virus. Aucun IHN
(infectious haematopoietic necrosis) n’a été isolé, et seulement 1 virus proche de VHS
(viral haemorrhagic septiceamia) a été détecté. Il a donc été conclu que l’anguille
avait peu de chance d’être un vecteur des virus VHS et IHN (particulièrement
néfastes, notamment pour les élevages de salmonidés).
Les cas les plus sérieux d’infections par des rhabdovirus chez l’anguille décrits dans
la littérature sont EVA (Eel-Virus-America : découvert en premier au Japon en 1974
dans un transport de civelles stockées à Cuba) et EVEX (Eel Virus Europe origin,
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
38
décrit pour la première fois en 1977, dans un fret de France vers Tokyo). Pour le
moment, il n’est pas prouvé si ce virus est endémique à la population européenne ou
s’il a été dispersé depuis les 50 dernières années avec les pratiques d’aquaculture. Le
virus Evex a été observé sur des civelles de l’estuaire de la Loire au début des années
80 (Castric & Chastel, 1980), puis en 2004 (Girard, Com. Pers.). Cependant, il n’a
encore jamais été détecté sur des anguilles jaunes et argentées (9 lots constitués entre
2001 et 2002 sur la Loire étaient négatifs (EELREP, 2005)). Dans une récente étude
de Van Ginneken et al. (2004), le virus EVEX a été observé sur des anguilles venant
de milieu naturel aux Pays-Bas (50-100%) et au Maroc (Sebou, côte Atlantique :
50%), mais les échantillonnages étant faibles (N=2-10), l’aspect quantitatif est à
prendre avec précaution. De même le virus HVA (herpèsvirus anguillae qui conduit à
des nécroses du foie et des branchies ainsi que des hémorragies) a été observé aux
Pays-Bas sur les populations sauvages (10-100%) et sur les civelles en culture. Le
Virus EVE (Eel virus European, apparenté au virus NPI, qui cause de sévères lésions
rénales) n’a été identifié qu’en Italie sur des individus de culture (100%).
L’herpèsvirus anguillae (HVA) a été identifié sur des populations d’anguilles de
divers pays (civelles d’élevage aux Pays-Bas). L’auteur met en garde contre les
risques de la propagation de virus par le commerce d’anguilles.
5.4.2 Effets pathogènes du virus EVEX
La seule étude à notre connaissance sur l’effet du virus EVEX sur la migration des
anguilles a été menée lors du récent projet européen EELREP (EELREP, 2005). Les
résultats sont repris dans un articles de van Ginneken et al. (2005). Toutes les
anguilles infectées par le rhabdovirus EVEX (EEL Virus European X), développent
des hémorragies et des anémies pendant la nage de migration simulée (utilisation de
tunnels de nage de 127l de 2m de profondeur, sans simulation de pression). Elles sont
alors contraintes de s’arrêter et meurent après 1000-1500 km de nage. En
comparaison, les anguilles non atteintes par le virus nagent 5500 km, la distance
estimée pour rejoindre la mer des Sargasses. On observe chez les anguilles infectées
des changements physiologiques indiquant une infection virale sérieuse. Basé sur ces
observations, il est conclu que le virus EVEX pourrait significativement affecter la
migration des anguilles et pourrait représenter un facteur contribuant au déclin
mondial de l’anguille. Cependant, il est important de noter que dans cette étude, les
anguilles infectées (qui paraissent saines avant l’expérience) sont au stade argenté
venant de milieu naturel saumâtre (85cm) alors que les anguilles non infectées sont
jaunes venant d’un milieu d’aquaculture en eau douce (75cm).
5.4.3 Virus détectés dans le bassin RMC
Très peu d’études virologiques ont été menées sur le bassin RMC (tableau 12). La
première étude visant à évaluer l’état sanitaire en terme de virologie des civelles et
des anguilles du bassin méditerranéen a été réalisé par MRM en 2004 (Girard, 2007).
La recherche de virus se fait en culture cellulaire par effet cytopathogène. Les virus
recherchés sont NPI, SHV, NHI, EVEX, VPC et Herpès virus. Entre janvier 2005 et
juin 2006, 534 individus (444 civelles, 74 anguillettes et 16 anguilles) ont été analysés
(par lots). Cette étude a mis en évidence pour la première fois le virus EVEX sur des
civelles de Méditerranée (au Grau de la Fourcade à l'entrée de l'étang du Vaccarès).
Dans son étude, Van Ginneken et al. (2004) examinent 3 spécimens venant de
Perpignan (site exact non précisé), sur lesquels aucun virus n’a été détecté malgré la
présence de signes cliniques tels que des hémorragies diffuses. Aucune étude à notre
connaissance n’a été menée sur les virus dans les autres pays méditerranéens.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
39
Tableau 12. Résultats d’indices épidémiologiques pour le virus EVEX dans la bassin RMC. N=nombre
d’individus échantillonnés.Taille moyenne des anguilles en cm (taille minimum-taille maximum), éch.
= échantillon.
EchanN
Stade/Taille
Présence Auteur
Site
AV Année
tillonnage
Vaccarès *
2006
1 éch., Jan.
40
civelles
0
Girard (2007)
*
2005
1 éch., Jan.
*
2006
1 éch., Fév.
*
2005
1 éch., Nov.
*
2006
1 éch., Jan.
1998
Var
*
2005
1 éch., Nov.
2005
1 éch., Nov.
2006
1 éch., Avril
2006
1 éch., Avril
6 lots
(20 ind./lot)
3 lots (30
ind.)
3 lots
(10-20
ind./lot)
3 lots
(10-20
ind./lot)
1 lot
(10 ind./lot)
3 lots
(10 ind./lot)
1 lot
(organes
d'anguilles)
5
3 lots (10
ind.)
civelles
2 lots
Girard (2007)
civelles
0
Girard (2007)
civelles
3 lots
Girard (2007)
civelles
0
Girard (2007)
anguillettes
(17.3-30.5)
civelles (6-12)
0
LDA 39 (1998)
0
Girard (2007)
Anguillettes
(19-36)
0
Girard (2007)
anguilles –
anguillette 26.7
0
Civelles 7.6
0
FPPMA AlpesMaritimes
(2006)
FPPMA AlpesMaritimes
(2006)
*= Analyse de la présence des autres virus (AV) : NPI, SHV, NHI, VPC et Herpès : négatif
5.5 Conclusions et recommandations
• Les résultats des différentes études sont difficilement comparables.
Des problèmes ont été identifiés au niveau des protocoles d’échantillonnage, de
l’analyse des échantillons et de l’expression des résultats.
(a) Protocole d’échantillonnage :
- Pour que l’échantillonnage soit représentatif de la population, il est nécessaire de
collecter un nombre minimum d’individus. S’il est trop faible, inférieur à 20
individus (comme c’est le cas pour beaucoup d’études), les résultats ne sont pas
interprétables à l’échelle de la population.
- La plupart des études sont ponctuelles. Or des variations mensuelles importantes des
indices épidémiologiques sont observées. Les résultats sont alors à interpréter avec
précaution, un seul échantillon ne pouvant pas être représentatif de l’année. S’il
n’existe aucune information préalable sur la présence du pathogène, il semble
nécessaire de suivre son évolution dans le temps pour comprendre sa dynamique et
ainsi procéder à un échantillonnage pertinent par la suite. Une prévalence de « zéro »
un certain mois de l’année ne signifie pas forcement que le site est exempt de
parasites (à prendre en considération pour l’identification des zones de meilleure
qualité sanitaire).
- Certaines variables qui décrivent l’échantillon sont nécessaires en vue de
comparer et d’interpréter les résultats des différentes études. Il est important de
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
40
spécifier : la date de l’échantillonnage, le lieu exact (position géoréférencée), le stade
(civelle, anguillette, jaune, argentée), la taille, la prévalence, l’intensité moyenne et
l’abondance moyenne accompagnées de leur paramètre de variation, et si possible
l’âge, le sexe et les conditions environnementales (température, salinité…). Le
manque d’information dans certaines publications rend difficile l’interprétation des
résultats.
(b) Analyse des échantillons :
- La prise en compte des stades larvaires des parasites pour le calcul des indices
épidémiologiques est nécessaire pour avoir une bonne estimation du taux
d’infestation. Or selon la méthode, utilisation d’un microscope ou à l’œil nu, il est
plus ou moins facile de les détecter. Pour A. crassus, les stades larvaires pourraient
représenter deux tiers du nombre total de parasites (Thomas et Ollevier, 1992 dans
(Lefebvre et al., 2003)). Ne pas les prendre en compte conduit à une sous estimation
du nombre d’individus parasités et de la charge parasitaire.
- L’état de dégénérescence de la vessie est rarement pris en compte. Pourtant il
indique à court terme si l’anguille sera capable d’effectuer sa longue migration. Entre
40% et 70% des individus montrent des signent d’infection antérieures de la vessie
sans avoir pour autant présenté des parasites lors de l’autopsie (Lefebvre et al., 2003).
L’indice de dégénérescence de la vessie (SDI) prend en compte l’effet des différents
stades des parasites et caractérise la pression exercée par les parasites, passée et
présente (Lefebvre et al., 2002b). Pour le moment, les études nous montrent qu’entre
15 et 20% des anguilles argentées possèdent une vessie tellement détériorée qu’elles
n’ont aucune chance d’atteindre la mer des Sargasses. Le paramètre SDI devrait être
utilisé systématiquement dans les études épidémiologiques de l’anguillicolose.
L’encadré 1 reprend les critères pour quantifier l’état de la vessie.
Encadré 1 : Méthode pour caractériser l’état de la vessie natatoire de l’anguille infestée par
Anguillicola crassus. D’après l’annexe 8c du document GRISAM (2006), méthode originaire de
Lefebvre et al. (2002b).
Trois critères sont alors utilisés afin de quantifier l’état de dégradation, chacun de ces critères pouvant
prendre les valeurs 0, 1 et 2 ; la valeur 0 étant systématiquement attribuée aux vessies intactes.
- L’opacité / transparence :
Vessie transparente : valeur 0
Vessie nacrée : valeur 1
Vessie opaque : valeur 2
- La pigmentation et les débris :
Vessie dépourvue d’exudat et de pigmentation des tissus conjonctifs : valeur 0
Vessie présentant soit un exudat soit une pigmentation : valeur 1
Vessie présentant à la fois un exudat et une pigmentation : valeur 2
- L’épaisseur de la vessie natatoire :
Epaisseur inférieure à 1 mm : valeur 0
Epaisseur comprise entre 1 et 3 mm : valeur 1
Epaisseur supérieure à 3 mm : valeur 2
Ces trois critères, une fois cumulés permettent d’attribuer une note à chacune des vessies disséquées
allant de 0 à 6. On considère qu’une note de 0 équivaut à une vessie parfaitement intacte ; n’ayant
pas subi de pression parasitaire, une note comprise entre 1 et 3 nous indique que la vessie reste
modérément dégradée et enfin au delà de la note de 4, la vessie est alors considérée comme
sévèrement dégradée remettant en doute ses capacités de fonctionnement au cours de la migration de
l’anguille.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
41
- La détermination des virus se fait par culture cellulaire. Des lots d’individus
(organes prélevés sur 10-30 individus) sont analysés et renseignent sur le statut d’une
zone géographique. Cependant cette technique ne permet pas une estimation
quantitative de la proportion de la population atteinte par les virus. L’utilisation
de tests sérologiques et PCR devraient être développée pour fournir des résultats au
niveau individuel (GRISAM, 2006).
(c) L’expression des résultats :
Les résultats sont rapportés de multiples façons. Les méthodes ont besoin d’être
homogénéisées pour pouvoir comparer et interpréter les résultats.
- Les résultats devraient être présentés par évènement d’échantillonnage. En
effet, dans certaines études, les indices épidémiologiques sont moyennés par site
(moyenne sur plusieurs mois ou années pour un site) ou par saison (regroupant tous
les sites d’échantillonnage), rendant les comparaisons avec d’autres études difficiles.
Lorsque les échantillons sont pris à intervalles irréguliers sur une année, la moyenne
ne reflète pas forcément la situation réelle.
• Manque de connaissance
Cette étude met en évidence des manques de connaissance sur le bassin RMC. Bien
que des études aient été réalisées sur tout le pourtour méditerranéen, un nombre
important de bassins versants (lagunes, fleuves et rivières) reste non étudié. De plus, il
n’existe au final que peu d’études récentes. La plupart des études menées sont éparses
et restent ponctuelles. Il en résulte un manque de suivi évident. On observe un
manque d’études s’intéressant au virus EVEX et aux parasites allochtones
Pseudodactylogyrus sp.
Dans l’idéal, il serait nécessaire de faire un état « zéro » de toutes les lagunes et cours
d’eau, puis suivre leur évolution annuelle. La seule étude de ce type a été réalisée en
Camargue mais a demandé un fort investissement logistique.
• Identification de zones de bonne qualité sanitaire:
Au vu des résultats disponibles, il n’a pas été possible de définir des zones de
« meilleure » qualité sanitaire. Il semble qu’aucune zone explorée récemment ne soit
épargnée par A. crassus et Pseudodactylogyrus sp. Les données sur Evex sont trop
peu nombreuses pour en tirer des conclusions. Des études devraient être menées dans
des retenues d’eaux éloignées de la côte pour déterminer s’il existe des zones
indemnes. Benajiba et al. (1995) mettent en garde contre le transfert incontrôlé
d’anguilles entraînant le risque de nouveaux problèmes d’épidémiologie dans les
populations naturelles.
• Actions prioritaires :
L’objectif principal pour les gestionnaires est de permettre au niveau de chaque bassin
versant la migration d’anguilles de bonne qualité sanitaire pour potentiellement
permettre un meilleur recrutement de l’espèce.
Pour hiérarchiser les actions à mener, nous devons prendre en compte le coût des
mesures et leur impact potentiel de gestion à long terme. Aux vues des contraintes
logistiques (coût élevé, besoin humain) et des difficultés rencontrées pour comparer
les résultats des études précédentes, il semble plus judicieux de miser sur la qualité de
l’échantillonnage plutôt que sur la quantité.
- Mettre en place des indicateurs qui représentent au mieux l’état sanitaire de la
population et qui permettent un suivi de leur évolution et donc de leur potentiel
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
42
amélioration dans le temps. Au point de vu pathologique, il semble nécessaire de
suivre les indicateurs : (1) la prévalence, l’intensité moyenne, l’abondance
moyenne des parasites, (2) l’indice de dégénérescence de la vessie et (3) le taux
d’infection par les virus.
-Afin de palier le problème de variation mensuelle des indices épidémiologiques, la
meilleure cible semble être les géniteurs, c'est-à-dire les anguilles argentées prêtes à
migrer. Elles peuvent être collectées en fin d’année, au moment de leur migration.
Cela permettrait d’avoir une idée précise de leurs conditions pour la traversée.
- Où ces études devraient-elles être menées ? L’idée proposée dans le plan GRISAM
(2006) est idéale (il prévoit de couvrir l’ensemble des bassins RNDE) mais semble
difficilement réalisable, à cause de son coût et de ses besoins importants en main
d’œuvre. De plus, la réduction de la taille d’échantillonnage prévue (5 anguilles par
localité) risque de nuire à la représentativité de l’étude. Une alternative consiste à
choisir des sites modèles (lagunes et/ou sorties de bassins versants). Le choix peut se
faire selon les programmes de recherches en place ou à venir, et la facilité d’obtention
des échantillons (les pêcheurs doivent être impliqués autant que possible dans les
échantillonnages).
- Il est important de se mettre d’accord sur un plan d’échantillonnage commun. Un
nombre suffisant d’individus doit être collecté (N>20) par échantillon et les
remarques du paragraphe 5.6.1 doivent être prises en compte. Il serait intéressant
d’avoir au moins 3 réplicats par saison de dévalaison afin d’identifier une éventuelle
différence de qualité selon le début et la fin de la période de migration.
- L’accent doit être mis sur le besoin de suivi temporel. Un suivi annuel est
nécessaire (même endroit, même date) pour voir l’évolution de la qualité des
géniteurs.
6. Les contaminants chimiques
6.1 Généralités
Parmi les causes possibles du déclin de l’anguille européenne, un autre facteur semble
primordial à prendre en compte : les micropolluants. On les retrouve dans tous les
compartiments de l’environnement (eaux, sédiments, air) ainsi que dans les
organismes vivants. Deux voies de contamination sont possibles pour l’anguille : une
voie de contamination directe par l’eau et les sédiments via les branchies et la peau ;
et/ou par transfert trophique en ingérant des proies contaminées. Les concentrations
de micropolluants retrouvées dans l’anguille dépendent de la capacité de l’individu à
éliminer les contaminants.
Depuis le début de l’industrialisation, la production de substances chimiques n’a fait
qu’augmenter. Depuis 1930, la production mondiale est passée de 1 million à 400
millions de tonnes par an (European Commission, 2006). Les produits chimiques sont
utilisés et dispersés dans l’environnement au quotidien, sans connaître pour la plupart
leur impact à long terme sur les organismes vivants et l’environnement. La directive
européenne REACH (Registration, Evaluation and Autorisation of Chemicals) vient
d’être adoptée par le parlement européen en janvier 2007. Elle a pour but de
répertorier et d’évaluer le danger des substances chimiques produites par l’Homme.
Le constat est alarmant : il est estimé que sur 100000 substances chimiques
industrielles commercialisées actuellement, seulement 3% ont été évaluées. REACH
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
43
prévoit l’évaluation de 30 000 substances supplémentaires dans les 11 prochaines
années.
Il existe une multitude de polluants que l’on peut séparer en deux grands groupes :
- les polluants organiques, dont le groupe particulièrement toxique des
polluants organiques persistants (POP). Ce sont des substances chimiques qui
persistent dans l’environnement et qui s’accumulent dans les tissus des
organismes à travers la chaîne alimentaire. Elles peuvent être transportées sur
de longues distances, dans des régions où elles n’ont jamais été utilisées, et
constituent donc une menace pour l’environnement dans le monde entier. Les
POP sont connues pour leur toxicité en tant que neurotoxiques et perturbateurs
endocriniens. La plupart sont des organochlorés.
- le groupe des polluants inorganiques tels les métaux lourds (cadmium,
plomb, mercure…).
On distingue 5 catégories principales de micropolluants organiques toxiques :
- les polychlorobiphényles (PCB), probablement les contaminants les plus
connus, ils sont aujourd’hui interdits en Europe ainsi qu’aux États-Unis mais
sont encore utilisés dans de nombreux pays tropicaux. Ils ont été utilisés
massivement jusque dans les années 70 pour la fabrication des transformateurs
électriques. Il existe 209 congénères distincts, différenciés par le nombre et la
position des atomes de chlore sur le noyau biphényle.
- les retardateurs de flammes bromés : ils sont utilisés pour prévenir la
combustion et retarder la propagation du feu dans divers plastiques, textiles ou
autres matériaux. Parmi les retardateurs de flammes bromés, trois groupes
chimiques dominent les usages courants : les polybromodiphényles éthers
(PBDE), l’hexabromocyclododécane (HBCD) et les bisphénols bromés (le
TBBP-A en particulier). Ils provoquent des retards de croissance et perturbent
le développement neuronal des mammifères.
- les dioxines sont les polychlorodibenzo-p-dioxines ou PCDD. A ce groupe
sont souvent associées d’autres familles de molécules comportant des
propriétés communes telles que les furanes (Polychlorodibenzofuranes,
PCDF) et les PCB dits de type dioxines « dioxin-like ». Ces substances sont
libérées lors de la combustion de l’essence, du bois, mais aussi lors de
l’incinération des ordures ménagères et des déchets industriels. La toxicité de
chaque composé dépend du nombre et de la position des atomes de chlore
dans la molécule. La TCDD-2,3,7,8 est la plus toxique. Elle peut provoquer,
entre autres, des troubles du foie, du système immunitaire et de l’appareil
reproducteur.
- les
Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) : molécules
toxiques, potentiellement cancérogènes, elles sont très présentes dans les
combustibles fossiles, y compris l’essence.
- les pesticides. Les principaux pesticides utilisés actuellement appartiennent à
quelques
grandes familles chimiques : les organochlorés,
les
organophosphorés, les pyréthroïdes et les carbamates.
Deux textes internationaux on été ratifiés par la France sur les POP : le protocole
d’Aarhus de 1988 et la convention de Stockholm de 2001. Leur objectif est de
contrôler, réduire ou éliminer les émissions de certaines substances de
dioxines/furannes, PCB, HAP et du fongicide hexachlorobenzène (HCB).
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
44
6.2 Normes toxicologiques de référence / cadre législatif
Il est très difficile d’avoir accès à une vue d’ensemble des normes de référence
appliquées en Europe et dans les autres pays pour toutes les substances xénobiotiques.
Les normes de référence évoluent selon les avancées scientifiques et sont donc en
constante réévaluation. Les valeurs sont déterminées principalement par rapport au
risque sanitaire humain, non pas par rapport à l’état de santé de l’espèce et de son
écosystème. Les poissons dont « les teneurs en contaminants excèdent les teneurs
maximales ne doivent être mis sur le marché ni en tant que tels, ni après mélange avec
d’autres denrées alimentaires, ni comme ingrédients d’autres denrées alimentaires »
(La Commission Des Communautés Européennes, 2006). Les normes dépendent du
pays, de l’espèce et du polluant considéré. Il n’existe pas des normes pour tous les
contaminants.
Deux organismes font office de référence en France : la Commission Européenne
(CE) et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA). Les valeurs
présentées dans le tableau 13 proviennent de la dernière communication de la
Commission Européenne en date du 19 décembre 2006 (La Commission Des
Communautés Européennes, 2006). Elle ne porte que sur 3 métaux lourds, les
dioxines, les PCB type dioxine et le Benzo(a)pyrène (HAP). En 2003, l’avis de
l’AFSSA (Saisine n° 2003-SA-0007) préconise des valeurs guides, pour les poissons,
de 0.05 mg/kg de poids sec pour un dosage portant sur la somme des 16 HAP de la
liste EPA (Environmental Protection Agency) et de 0.02 mg/kg de poids sec pour un
dosage portant sur la somme des 6 HAP, recommandées par le Conseil Supérieur
d'Hygiène Publique de France (CSHPF).
[16 HAP : acénaphtène, acénaphtylène, anthracène, benz(a)anthracène, benzo(b+j)fluoranthène,
benzo(k)fluoranthène, benzo(g,h,i)pérylène, benzo(a)pyrène, chrysène, dibenz(a,h)anthracène,
fluoranthène, fluorène, indéno(1,2,3,-c,d)pyrène, naphtalène, phénanthrène, pyrène.
6 HAP : benz(a)anthracène, benzo(b+j)fluoranthène, benzo(k)fluoranthène, benzo(a)pyrène, dibenz
(a,h)anthracène, indéno(1,2,3,-c,d)pyrène.]
Concernant les PCB, l’AFSSA, dans son avis du 13/03/2006, se base sur la dose
journalière tolérable (DJT) déterminée par l’OMS (0.02 µg/kg poids corporel/jour
pour l’ensemble des PCB) pour proposer la DJT de 0.01 µg/kg poids corporel/jour
pour des 7 PCB indicateurs (28,52,101,118,138,153,180). Dans ce même avis,
l’AFSSA observe une corrélation très étroite entre les PCB indicateurs et les PCB
type dioxines.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
45
Tableau 13. Normes de référence des teneurs en contaminants autorisés dans la chair musculaire
d’anguilla anguilla selon le règlement (CE) N°1881/2006.
Contaminants
Teneur dans la chair
musculaire de poisson
en poids frais (PF)
Métaux
Plomb Pb (1)
0.30 mg/kg
Cadmium Cd
0.1 mg/kg
Mercure Hg (2)
1 mg/kg
Dioxine et PCB (dioxine-like)
Somme des dioxines (OMS-PCDD/F-TEQ) (3)
4 pg/g
Somme des dioxines et PCB de type dioxine (OMSPCDD/F-PCB-TEQ) (3)
12 pg/g
HAP (Hydrocarbures aromatiques polycycliques)
Benzo(a)pyrène (4)
2 µg/kg
(1) Codex alimentarius (FAO/WHO) http://www.codexalimentarius.net/web/index_en.jsp
(2) Correspond au méthylmercure qui représente environ 90 % du mercure total présent dans les
poissons et produits de la mer.
(3) Dioxines [somme des polychlorodibenzo-para-dioxines (PCDD) et des polychlorodibenzofuranes
(PCDF), exprimée en équivalents toxiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), après
application des TEF-OMS (facteurs d'équivalence toxique)] et somme des dioxines et PCB de type
dioxine [somme des PCDD, PCDF et des polychlorobiphényles (PCB : 77, 81, 105, 114, 118, 123, 126,
156, 157, 167, 169, 189), exprimée en équivalents toxiques de l'OMS, après application des TEFOMS)]. TEF-OMS : évaluation des risques encourus par l’homme, fondée sur les conclusions de la
réunion de l’OMS tenue à Stockholm en 1997.
« Les dioxines sont généralement présentes dans des mélanges contenant plusieurs types de dioxines et
composés apparentés aux dioxines (" dioxin-like "), chacun ayant un degré de toxicité spécifique. Afin
de pouvoir exprimer la toxicité globale d'un tel mélange en une seule valeur, le concept d' " Equivalents
Toxiques Internationaux " (ou I-TEQ pour International Toxic Equivalents) fut créé. Le système d' "
Equivalents Toxiques " (TEQ) exprime la toxicité relative de chaque composé moins toxique en tant
que fraction de la toxicité du TCDD le plus toxique. Chaque composé se voit attribué un " Facteur
d'Equivalence Toxique " (ou TEF pour Toxic Equivalent Factor). Ce coefficient de pondération indique
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
46
le degré de toxicité par rapport au 2,3,7,8-TCDD, auquel une valeur de référence de 1 a été donné. Pour
calculer l'équivalent toxique global d'un mélange de dioxines par rapport au TCDD, les quantités de
chaque composé toxique sont multipliées par leur Facteur d'Equivalence Toxique (TEF) respectif, et
ensuite additionnées » (http://www.greenfacts.org/fr/dioxines/toolboxes/equivalents-toxiques.htm).
(4) Le benzo(a)pyrène, pour lequel des teneurs maximales sont mentionnées, est utilisé comme
marqueur de la présence et de l'effet des hydrocarbures aromatiques polycycliques cancérogènes.
6.3 Impacts des micopolluants sur l’anguille
S’il semble évident que les polluants affectent le cycle biologique de l’anguille, il
n’existe cependant que peu d’études écotoxicologiques sur les anguilles et presque
aucune n’apportent des éléments de réponse afin de prédire l’effet des contaminants
sur la capacité des anguilles à se reproduire. Afin de répondre au besoin des
gestionnaires, Robinet et Feunteun (2002) insistent sur l’urgence d’engager des études
quantitatives pour connaître quelles concentrations de quels polluants, dans
l’environnement et dans les organismes, sont responsables d’une diminution de la
capacité de reproduction de l’anguille (Robinet & Feunteun, 2002). Le projet
(EELREP, 2005) fournit la première pierre de l’édifice, en montrant que de faibles
concentrations de contaminants de type dioxine suffisent pour mettre en péril la
reproduction des anguilles.
Les polluants présents dans l’habitat de l’anguille pourraient compromettre fortement
le succès de sa reproduction. En effet, malgrés un système de détoxification
permanant via le foie et les reins, l’anguille possède des traits de vie qui la rendent
particulièrement vulnérable aux polluants. Son pourcentage élevé de lipides, son
niveau trophique élevé, sa durée de vie (3-8 ans pour les mâles, 5-20 ans pour les
femelles) et le fait qu’elle se reproduise une seule fois dans sa vie (sans pouvoir
évacuer la pollution par une reproduction régulière), font qu’elle peut dramatiquement
accumuler des molécules xénobiotiques lipophiles lors de son long séjour continental.
Elle a besoin de constituer des réserves énergétiques (sous forme de lipides)
suffisantes pour (1) la migration transatlantique (un jeûne complet débute lors de la
dévalaison) et (2) la maturation des gamètes et œufs. Or les micropolluants pourraient
perturber ces deux activités critiques pour la survie de l’espèce lors du transfert des
lipides accumulés aux gonades.
Il existe 3 principales revues sur les anguilles qui synthétisent les effets des métaux
lourds (Bruslé, 1990), des polluants organiques (Bruslé, 1991) et des composés
chimiques en général (Robinet & Feunteun, 2002). Principalement, ils perturbent les
systèmes endocrinien, reproducteur, enzymatique, immunitaire, neuronal, nerveux
central ainsi que le stockage des lipides et le bon fonctionnement des organes vitaux.
Pour ne citer que quelques exemples. Les retardateurs de flamme bromés (Darnerud,
2003), le lindane (Yadav & Singh, 1987), le malathion (Singh, 1992), l’endosulfan
(Murty & Devi, 1982), les dioxines et furanes (-PCDD, -PCDF) et certains PCB
(Safe, 1990) et HAP (Leatherland & Sonstegard, 1980) perturbent chez les poissons le
fonctionnement de la glande thyroïdienne, impliquée dans le stockage des lipides.
Certains retardateurs de flamme bromés ainsi que PCB perturbent le système neuronal
pouvant induire des changements de comportements (Santillo et al., 2005). De graves
altérations hépatocytaires et branchiales ont été observées expérimentalement après
une exposition des anguilles à l’atrazine (Hildebrand et al., 1993) et au cadmium
(Gony et al., 1988). Dans le milieu naturel, des lésions histopathologiques ont été
observées sur les anguilles échantillonnées sur 3 sites en Camargue (Oliveira Ribeiro
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
47
et al., 2005). Le foie semble le plus touché avec des nécroses sur presque tous les
spécimens et des débuts de tumeurs. Il semble que les effets chroniques des polluants
(OC, HAP et les métaux) soient responsables de ces symptômes mais sans preuves
réelles. Le lindane pourrait perturber le développement du vitellus chez le guppy
(Wester et al., 1985). La contamination au Cadmium conduirait à une augmentation
de l’utilisation des lipides de réserve chez l’anguille (Pierron et al., 2007). Des
concentrations sublétales de fenitrothion seraient responsables expérimentalement de
l’inhibition significative de l’activité de l’ ATPase Na+ et K+ ainsi que de
l’acetylcholinestérase (AChE, impliquée dans l’activité neuronale) (Sancho et al.,
1997a; Sancho et al., 2000).
La plupart du temps un mélange de contaminants est présent dans le milieu naturel.
C’est pourquoi il est difficile de corréler les dommages observés sur les anguilles à tel
ou tel contaminant. En effet, les impacts sur l’environnement sont complexes. Il faut
prendre en compte la toxicité de la matière active, des produits de dégradation mais
aussi de leurs métabolites. Il existe des actions synergiques ou antagonistes entre
contaminants ou/et entre les contaminants et le milieu. C’est pourquoi il est souvent
difficile d’appliquer les résultats obtenus expérimentalement à une situation en milieu
naturel.
Un premier bilan des connaissances sur l’estimation de la qualité des géniteurs vis-àvis de la pollution organique a été réalisé par Robinet et Feunteun en 2002. Ils
distinguent :
(1) les polluants à effet direct : pesticides neurotoxiques et les substances chimiques
perturbant la physiologie. Ils ont pour conséquence une perturbation du stockage des
graisses et une argenture précoce. Ils diminuent la quantité de géniteurs réels.
(2) les polluants à effet indirect : ils s’accumulent dans les lipides de l’anguille et sont
mobilisés lors de la migration océanique mais aussi pour la maturation des gonades.
Ils sont donc responsables de la diminution du succès reproducteur et de la survie des
œufs et des larves (malformations). La figue 8 d’après Robinet et Feunteun (2002)
représente les niveaux d’action des micropolluants. Quatre hypothèses expliquent le
déficit énergétique pré migratoire rapporté pour certaines anguilles européennes.
Pour la première fois, une équipe Hollandaise a mis en évidence l’effet direct des
composés type dioxine (PCB, PCDD/PCDF) sur le développement embryonnaire
ainsi que sur la survie des embryons d’anguilles (Palstra et al., 2006). La survie des
embryons a été corrélée négativement avec la teneur en composés type dioxine. Pour
des valeurs supérieures à 4 ng TEQ/kg gonades (de loin inférieures aux normes de
consommation qui sont de 12ng OMS-TEQ/kg muscle frais), il semblerait qu’il n’y
ait aucune chance de survie des embryons. Or la plupart des anguilles des pays
Européens affichent des teneurs bien supérieures. Il serait donc très probable que ces
composés xénobiotiques jouent un rôle important dans le déclin de l’anguille. De plus,
les émissions de PCB dans l’environnement coïncideraient avec la chute du stock
d’anguilles.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
48
VIE CONTINENTALE
Pesticides
Neurotoxiques
VIE OCEANIQUE
Organophosphorés,
organochlorés,
PCDD, PCDF, PCB
Stress
Chimique
Inhibition
AchE
STOCK LIPIDIQUE
MIGRATION
OCEANIQUE
Hypophyse
THYROÏDE
Corticosurrenales
5
RAPIDE
4
EXCITATION
MUSCULAIRE
PERMANENTE
1
2
CORTISOL
Action
prolongée
3
Apparition de la
livrée argentée
1
PERTURBATIONS
METABOLIQUES
+
2
Adaptation à la
salinité
LIPOLYSE
UTILISATION
ANORMALE
DES LIPIDES
MUSCULAIRES
GLUCOGENESE
Migration
précoce
4
STOCKAGE
LIPIDE
INSUFFISANT
6
ACCUMULATION
DES CONTAMINANTS DANS
LES GONADES
DEFICIT
ENERGETIQUE
PRE-MIGRATOIRE
MIGRATION
STOPPEE
ET RETARDEE
( re-alimentation)
MIGRATION
IMPOSSIBLE
(MORT)
BAISSE DU NOMBRE
DE GENITEURS
MOBILISATION DES LIPIDES
ET REJET DES CONTAMINANTS
DANS LA CIRCULATION
DEFICIENCES
DES OVAIRES
MALFORMATIONS
EMBRYONNAIRES
MATURATION
SEXUELLE
PERTURBEE
BAISSE DU SUCCÈS
REPRODUCTEUR
DEFICIENCES
DE LA
VITELLOGENESE
GENOTOXICITE
(ADN)
BAISSE TAUX DE SURVIE
DES OEUFS
Quatre hypotheses pour expliquer le deficit énergétique pré-migratoire reporté chez certaines anguilles européennes (1) Des
pesticides neurotoxiques (organophosphorines, carbamates et pyrethrynoïdes) inhibent l'acetylcholinestérase (AchE), d'induire
une activité musculaire continue et l'utilisation de lipides musculaires (2) Un stress chimique, du à la pollution
environnementale déclenche une libération de cortisol pour mobiliser le glucose en réponse au stress, puis la lipolyse
musculaire. (3) Une action prolongée du cortisol entraîne l'apparition de caractéristiques argentées, en particulier une
adaptation à la salinité, qui est présumée induire une dévalaison précoce. (4) Quelques composants entraînent une
perturbation métabolique de la régulation du stockage d'énergie via la glande thyroïde. Naturellement, (1) and (4) induisent (2).
(5) Contaminants lipophiles accumulés pendant la vie en milieu continentale, qui est réutilisé pendant la migration, induisant
(1), (2) et (4). (6) Accumulation de contaminants dans les gonades affecte de différentes façons le succès reproducteur.
Figure 8 : Niveau d’action des contaminants dans la diminution du succès reproducteur. D’après
Robinet et Feunteun (2002)
6.4 Facteurs influençant les teneurs en xénobiotiques
Lorsque l’on compare les teneurs en contaminants dans les organismes, il est
important de tenir compte des facteurs responsables de variations entre les individus
dans leur façon de les métaboliser. Buet et al. (2006) observent dans leur étude une
grande variation intraspécifique. En effet, les facteurs biotiques tels que le sexe, l’âge,
le stade de maturité, l’état de nutrition, la fraction lipidique prise en compte ainsi que
les facteurs abiotiques tels que la température, la salinité, la saison, le site, le type
d’étude (en milieu expérimental ou naturel), la méthode utilisée, peuvent induire
d’importantes variations.
Les variations des teneurs en contaminants dans les anguilles se font au niveau :
- Temporel. Roche et al. (2002a) mettent en évidence en Camargue de fortes
variations saisonnières. L’amplitude et la localisation des polluants dans les tissus
dépendent de la saison. Dans le Delta de l’Ebre en Espagne, Ruiz & Llorente (1991)
mettent en évidence une variation mensuelle des concentrations de DDT et PCB. Les
2 pics (sur la base de poids frais) sont liés aux activités agricoles : l’ouverture des
canaux pour la culture du riz en avril entraîne la mise en suspension des particules
polluantes et la fermeture des canaux en décembre entraînent une évaporation et donc
la concentration de la pollution.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
49
- De l’unité de mesure considérée. Pour pallier le problème de comparaison
d’anguilles de taille/âge différents qui ont des pourcentages lipidiques différents, les
teneurs en contaminants sont parfois exprimées en poids lipidiques. Le profil mensuel
de ces teneurs est alors différent de celui exprimé en poids frais (Corsi et al., 2005).
De plus, la concentration en polluants, lorsque celle-ci est exprimée sur une base
lipidique, peut être masquée les mois où les réserves en lipides sont élevées (Ruiz &
Llorente, 1991).
- Des méthodes utilisées. Les limites de détection des micropolluants diffèrent selon
les techniques utilisées. Plusieurs méthodes sont possibles. Les analyses sur des
extraits pris directement d’homogénats ou de la fraction lipidique totale donnent une
approximation, (réaliste cependant), de la quantité de contaminant accumulée (Roche
et al., 2000). Des analyses plus efficaces pour déceler des composés plus complexes
consistent à extraire les groupes lipidiques selon leur polarité. Lipides et substances
lipophiles se séparent en 3 fractions. Le stockage des lipides se fait principalement
sous la forme neutre qui correspond à 75% des lipides dans le foie et 92% dans le
muscle (Roche et al., 2002a). Les concentrations de HAP varient selon la forme
lipidique prise en compte (neutre ou phospholipides). Les anguilles peuvent être
analysées individuellement ou en pool quand les tissus provenant de différents
individus sont homogénéisés. Cela dépend si la masse musculaire est suffisante pour
l’analyse ainsi que du coût élevé des analyses. Enfin, les résultats diffèrent si ils sont
exprimés en moyenne arithmétique ou géométrique.
- Du type de polluant étudié. La vitesse de métabolisation du polluant dépend de sa
forme. Les molécules les plus lourdes sont les plus faciles et rapides à métaboliser
(Buet et al., 2006). Le nombre de congénères considéré pour calculer la somme des
PCBs diffère selon les études. De Boer et al. (1994) montrent lors d’une étude de
détoxication en milieu naturel de 8 ans que l’élimination des composés organochlorés
n’est pas la même selon la substances considérée et dépend du caractère persistant des
contaminants. Il n’y a pas d’élimination visible pour les chlorobenzènes, par contre,
en quelques années, on note l’élimination des autres composés.
- De la forme du contaminant étudié. Le mercure inorganique est transformé en
mercure organique, le méthylmercure, forme chimique toxique et très peu
biodégradable par l’action d’une bactérie présente dans les sédiments et dans le tube
digestif de certains poissons. Le taux de méthylation peut augmenter avec le niveau
d’eutrophisation du milieu. Ce phénomène est important en Camargue avec de fortes
teneurs en phosphates dans les canaux d’irrigation.
- Des conditions du milieu (température, salinité, pH). La toxicité de certains
contaminants augmente (cas de l’endosulfan) ou diminue (cas du lindane) avec
l’élévation de température (Ferrando et al., 1987). De même, la toxicité du lindane
augmente quand le pH de l’eau diminue (Ferrando et al., 1991). La salinité joue un
rôle modérateur sur l’accumulation du cadmium (Gony et al., 1988).
- De la localisation. Dans une même lagune, les teneurs en polluants des anguilles
varient selon l’exposition de leur habitat aux contaminants (Corsi et al., 2005).
- De la taille, du stade de développement de l’anguille. Les teneurs varient en fonction
des stades étudiés (Buet et al., 2006). Dans l’estuaire de la Gironde, les teneurs en
contaminants (PCB et retardateur de flamme bromés) augmentent du stade civelle
jusqu’à l’argenture (Tapie, 2006). Mariottini et al. (2006) observent une corrélation
entre les teneurs en PCB et la taille des anguilles dans la lagune de Orbetello en Italie,
suggérant une bio-accumulation avec le temps. De même, Batty et al. (1996) trouvent
une corrélation entre les classes de tailles croissantes et les teneurs en plomb
(Vaccarès et Berre) et cuivre (Vaccarès) exprimées en poids sec de foie.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
50
- Du tissu étudié. Les concentrations varient selon les tissus analysés : foie, muscle et
bile (Roche et al., 2002a). Les organochlorés sont plus élevés dans le foie que dans le
muscle, sauf pour l’Hexachlorobenzene (HCB) (Buet et al., 2006). Dans leur étude
sur les métaux lourds dans le lac de Tunis, Ben Souissi et al. (2000) trouvent des
concentrations plus forte dans le foie que dans le muscle.
- De l’état de nutrition. L’étude de Grosell et al. (1998) semble indiquer des
concentrations hépatiques en cuivre plus faibles pour les poissons nourris.
6.5 Les contaminants observés chez les anguilles dans le bassin RMC
La liste des contaminants répertoriés dans le bassin RMC est présentée dans l’annexe
7. Des informations sont disponibles pour seulement 7 lagunes (sur 39), 1 canal et 5
fleuves (sur 28). Les métaux lourds sont les substances les plus étudiées. Aucune
étude portant sur les dioxines n’a été répertoriée.
La comparaison des teneurs en contaminants est complexe en raison des différents
niveaux d’analyse à prendre en compte :
- Polluants ou famille de polluants
- Stade de l’anguille : civelle, anguillette, jaune, argentée
- Taille de l’échantillon
- Saison/année
- Site d’étude
- Organe étudié : anguille entière, muscle, foie, « bile », rate
- Unités : poids sec (PS), poids frais (PF), poids lipidique
Les principales études dans le bassin RMC ont été réalisées d’une part sur le cadmium
dans les lagunes du Languedoc-Roussillon (Gony, 1985; Gony et al., 1988; GonyLemaire, 1990)et d’autre part sur la réserve de Camargue (Roche et al., 2000; Buet et
al., 2000-2001; Roche et al., 2000-2001; Buet, 2002; Roche et al., 2002a; Roche et
al., 2002b; Roche et al., 2003a; Roche et al., 2003b; Roche et al., 2003c; Buet et al.,
2006). En Camargue, les concentrations de divers types de contaminants : pesticides,
PCB, HAP, métaux lourds ont été mesurées entre 1996 et 2003 dans divers tissus des
anguilles : foie, bile, reins et muscle. Buet et al. (2006) concluent que de fortes
concentrations de contaminants sont présentes dans les tissus. Les réponses des
anguilles à l’exposition des polluants organiques provoquent certainement des effets
écophysiologiques et toxicologiques délétères, mais il n’existe pour le moment pas de
preuves concrètes à l’appui. Les études histo-cytologiques menées sur des anguilles
de Bages-Sigean montrent une réponse adaptative à l’agression toxique des molécules
xénobiotiques liposolubles (Maldes et al., 1991; Lemaire et al., 1992). Elle se
caractérise par un réticulum endoplasmique hyperdéveloppé avec un nombre élevé de
globules lipidiques dans les cellules hépatiques. Des signes dégénératifs sont observés
dans les tissus hépatiques : microvillosités latérales hépatocytaires et fibrose
périvasculaire. De la même façon, les effets chroniques des polluants dans la lagune
du Vaccarès semblent être caractérisés par des lésions histopathologiques dans le foie,
la rate et les branchies (Oliveira Ribeiro et al., 2005). Ainsi que la présence de
tumeurs dans le foie et la rate.
Il existe des valeurs références pour quelques xénobiotiques seulement (voir 6.5). Le
tableau 14 récapitule ces valeurs en PF et PS de muscle. Dans un premier temps nous
avons comparé les valeurs obtenues sur le bassin RMC avec les valeurs références.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
51
Malheureusement, il n’existe des normes alimentaires que pour les teneurs mesurées
dans le muscle, c’est pourquoi dans un premier temps nous ne prendrons en compte
que les valeurs données pour les muscles. Selon Romeo et al. (1996), pour être
converties de poids frais en poids sec, les normes en poids frais ont besoin d’être
multipliées par un facteur 5. Ce facteur dépend du tissu pris en compte ainsi que du
taux d’humidité de l’échantillon. Selon P. Girard (Com. Pers.), pour le muscle, le
poids sec représenterait entre 20 et 25% du poids frais, ce qui corespondrait à un
facteur qui varierait entre 4 à 5.
Tableau 14. Normes de référence des contaminants en poids frais (PF) et en poids sec (PS) de muscle.
DJT = Dose journalière tolérable en µg/kg poids corporel/jour. En italique les valeurs converties (la
valeur en PF est multipliée par 5 pour obtenir la valeur en PS).
Contaminants
(PF)
(PS)
DJT
Plomb
1.5 mg/kg
0.30 mg/kg
Cadmium
0.5 mg/kg
0.1 mg/kg
Mercure
5 mg/kg
1 mg/kg
20 pg/g
Somme des dioxines (OMS-PCDD/F-TEQ) 4 pg/g
(3)
PCB de type dioxine (OMS-PCDD/F-PCB- 8 pg/g
40 pg/g
TEQ)
Benzo(a)pyrène (HAP)
10 µg/kg
2 µg/kg PF
16 HAP de la liste EPA
0.01 mg/kg
0.05 mg/kg
6 HAP de la liste CSHPF
0.004 mg/kg
0.02 mg/kg
Somme des PCB
0.02
7 PCB indicateurs
0.01
Le tableau 15 synthétise les concentrations de métaux lourds trouvées dans le muscle
des anguilles échantillonnées dans le bassin RMC. La lagune de Bages-Sigean semble
plus polluée en cadmium et plomb que les autres avec 5 valeurs égales ou supérieures
aux normes sanitaires. Le Gapeau et le bas Argens semblent être assez fortement
contaminés en cadmium. Mais ces résultats sont à prendre avec précaution étant
donné les conditions différentes dans lesquelles ont été réalisés les échantillonnages
(saison, stade de l’anguille, nombre d’individus échantillonnés…).
Tableau 15. Teneurs des métaux lourds cadmium, mercure et plomb dans le muscle des anguilles
échantillonnées dans le bassin RMC. PF=poids frais, PS=poids sec. <S lorsque la concentration est
sous le seuil de détection. En gras les teneurs égales ou supérieures aux normes de référence. En
parenthèses le nombre d’échantillons supérieur à la norme.
contaminants
Cadmium
Mercure
Plomb
unités
mg/kg PF
mg/kg PS
mg/kg PF
mg/kg PS
mg/kg PF
mg/kg PS
Normes
0.1
0.5
1
5
0.3
1.5
Lagunes/Canal
Bages-Sigean
0.003-0.12
0.004-0.03
0.3-0.79
0.05-0.5
<0.1
(2)
(3)
Canet
<0.04
0.03-0.4
<0.04
Vaccarès
<S
0.6
0.21-0.79
Fumemorte
<S
0.44
0.24
Fleuves
Rhône
0.06
0.33
Gapeau
0.55
0.016
0.056 (1)
Loup
0.011
0.197
0.169
Argens
<S-0.34 (2)
0.34-0.17
<S
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
52
Il est difficile d’interpréter les résultats obtenus pour les PCB étant donné la
variabilité du nombre de congénères pris en compte dans les études. Des valeurs sont
disponibles pour les lagunes de Bages-Sigean, Vaccarès, le canal de Fumemorte et le
Rhône. Elles varient entre 8.3 et 18 µg/kg de PF et 27.8 et 627 µg/kg PS. Selon la
norme OMS sur l’ensemble des PCB, la limite sanitaire serait de 0.02 µg/kg poids
corporel/jour. Si l’on considère un adulte de 70 kg, celui-ci pourrait absorber au
maximum 1.4 µg de PCB/jour. Si l’on considère une anguille contenant 18 µg de
PCB/kg, le consommateur ne devrait pas consomer plus de 0.5 kg/semaine. Mais ne
connaissant pas les habitudes alimentaires des consommateurs d’anguille, il est
difficile de conclure. En comparaison, dans l’estuaire de la Gironde, Tapie (2006)
observe des concentrations plus élevées, de l’ordre de 28 ± 12 ng/g PS de PCB
indicateurs pour les civelles et 650 ± 509 ng/g PS de PCB indicateurs pour les
anguilles. Les teneurs en PCB indicateurs varient entre 2 et 1512 ng/g PF dans une
étude menée dans 10 pays d’Europe (Santillo et al., 2005).
Un arrêté inter-préfectoral Isère -Rhône a été pris le 22 février 2007, pour étendre la
zone géographique de l’interdiction de consommation en aval de la confluence Rhône
Saône jusqu’au barrage de Vaugris. Pour cause de contamination en PCB et dioxines
potentiellement cancérigènes pour l’homme, l’interdiction de consommer le poisson
pêché s’applique désormais sur tout le linéaire du fleuve Rhône depuis le barrage de
Sault Brénaz, à l’amont, jusqu’au barrage de Vaugris, à l’aval (Communiqué de
presse de la préfecture de la région Rhône-Alpes et du département du Rhône, Lyon le
23 février 2007). Cette pollution pourrait être due à une usine spécialisée dans le
traitement de déchets spéciaux à Saint-Vulbas (Ain) (Cemagref, 2007). Les poissons
analysés (barbeau, chevaine, hotu) avaient des concentrations en PCB indicateurs
entre 40 et 7045 µg/kg PF, correspondant à des valeurs de PCB-TEQ majoritairement
supérieures à la norme de la CE de 8 pg/g PF. Ces valeurs sont nettement supérieures
aux concentrations rapportées pour l’étang de Bages-Sigean (seules données
comparables en PF de muscle : 8.3 et 18 µg/kg). Cependant, il est très probable que
les anguilles, qui sont habituellement plus sensibles que les autres poissons aux
pollutions, soient fortement contaminées dans la zone du Rhône où la pêche a été
interdite.
En ce qui concerne les teneurs de HAP dans le muscle, très peu de données sont
disponibles. Il existe une multitude de composés chimiques appartenant au groupe des
HAP, mais pas de normes spécifiques pour chacun d’eux, sauf pour le
Benzo(a)pyrène. Les teneurs en Benzo(a)pyrène observées dans le muscle d’anguilles
capturées au Vaccarès, 0.01 et 0.36 ng/g PS (Buet et al., 2006), semblent inférieures à
la norme européenne convertie en PS de 10 ng/g. Les données disponibles concernent
les 16 HAP prioritaires définis par l’EPA (Agence de Protection Environnementale
américaine) avec des teneurs variant de 2.37 à 90.5 mg/kg de PS dans la lagune du
Vaccarès. Ces valeurs semblent très supérieures à la norme rapportée au poids sec de
0.05 mg/kg PS. Il se peut cependant que le facteur de conversion ne soit pas adapté
aux HAP.
En ce qui concerne les retardateurs de flamme bromés, une seule étude récente
menée par Greenpeace (Santillo et al., 2005) documente les teneurs des anguilles du
bassin RMC. Les échantillons proviennent de la lagune de Thau et l’échantillon est
faible : 1 lot de 5 individus. Seules les teneurs en HBCD (somme des congénères) ont
été détectées (PBDE et TBBP-A en dessous du seuil de détection). La teneur mesurée
est de 3 ng/g PF. Cette étude porte sur des échantillons de 10 pays d’Europe (la
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
53
Belgique, la République Tchèque, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, la
Hollande, la Pologne, l’Espagne et le Royaume-Uni) et pour chaque site, au moins un
composé RFB est détecté. Pour l’ensemble des échantillons, les teneurs en PBDE
varient de <0.125 à 65.7 ng/g PF de muscle ; les teneurs en HBCD (somme des
composés) varient entre <1 à >50 ng/g PF de muscle et le contaminant TBBP-A n’a
pas été détecté, cependant le seuil de détection était élevé : 3-5 ng/g PF. Il n’existe
malheureusement pas encore de valeurs de référence pour ces composés. En
comparaison, dans l’estuaire de la Gironde, Tapie (2006) observe des concentrations
de PBDE de l’ordre de 5 ± 2ng/g PS pour les civelles et 28 ± 24ng/g PS pour les
anguilles.
Aucune étude nous permettant d’évaluer la teneur en dioxines des anguilles dans le
bassin RMC n’a été répertoriée. Dans le bassin Méditerranéen, une seule étude,
menée en Espagne sur le fleuve Turia, rapporte les teneurs en PCDDs/Fs d’anguilles
de 0.369 pg/g PF de muscle (Bordajandi et al., 2003). Cette concentration est bien
inférieure à la norme Européenne de 4 pg/g PF.
Par contre, un grand nombre de pesticides a été étudié. Mais n’ayant pas de valeurs de
référence auxquelles les comparer, les niveaux de contaminations ne sont pas pour le
moment interprétables.
En résumé, par rapport aux normes alimentaires disponibles, nous avons décelé des
concentrations inquiétantes en cadmium, plomb, PCB et HAP sur le bassin RMC. Les
concentrations sont très variables d’un site à l’autre. Il est important aussi de prendre
en compte le fait que les anguilles sont mobiles et peuvent avoir été contaminées dans
un site différent de celui où elles ont été capturées. Si les normes sont créées dans un
but de protection de la santé humaine, elles ne font en aucun cas référence à la santé
de l’anguille, qui pourrait très certainement être fortement affectée par des
concentrations moindres (Palstra et al., 2006). Une étude récente menée sur la réserve
de Camargue (Buet et al., 2006) montre que tous les individus (n=19-99) étudiés
étaient contaminés (au niveau des muscles) par des PCB et au moins un composé
HAP.
Même si dans certains cas les concentrations sont faibles, les micropolluants ont été
détectés dans la majorité des anguilles étudiées, fait inquiétant, sur tous les sites et
pour tous les stades de vie. Il ne semble donc pas y avoir de site épargné, même dans
la réserve de Camargue. Les polluants se sont largement dispersés, et continuent à le
faire, par voies atmosphérique et aquatique.
D’après les résultats obtenus pour le basin RMC, le risque alimentaire est faible. En
comparaison avec les résultats d’autres sites en Europe, nous observons des
concentrations du même ordre de grandeur. Roche et al. (2002b) concluent que si les
niveaux de dieldrine, lindane et PCB trouvés dans la réserve de Camargue sont
maintenus, ils pourraient mettre en péril l’écosystème et l’état de santé des espèces
piscivores comme les oiseaux.
Au niveau sanitaire- pollutions accidentelles
Les interdictions de pêche et notamment de la pêche à l’anguille pour cause de
pollution arrivent assez fréquemment et mettent en danger la profession. Les
pollutions rencontrées dans le bassin RMC peuvent être d’ordre chronique ou
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
54
ponctuelles. Les réseaux de suivis (discutés plus loin dans cette partie) permettent
d’identifier les pollutions chroniques et de suivre leurs évolutions. Tandis que la
détection des pollutions ponctuelles se fait surtout par les pêcheurs qui sont les
premiers sur le terrain (sans pêcheurs, il existe le risque d’une augmentation des
pollutions accidentelles). Les pollutions ponctuelles peuvent être provoquées par des
inondations ou des rejets « accidentels » d’usines. Par exemple, en novembre 1999,
des inondations ont envahi les zones urbaines et industrielles et provoqué un lessivage
important des sols du bassin versant transportant des contaminants dans la lagune de
Bages-Sigean (Alzieu & Abadie, 2000). Les résultats de l’étude ont montré un apport
supplémentaire en zinc, chrome, nickel et DDT pouvant venir des sédiments
transportés par la Berre lors de la crue. La prud'homie de Bages-Sigean ainsi que 28
pêcheurs viennent récemment de gagner un procès mené depuis 10 ans contre les
usines pétrochimiques responsables de pollutions dans l’étang dans les années 90.
Mais les événements de ce type sont fréquents et les pêcheurs sont de nouveau en
procès contre une usine (SOFT) pour une pollution « accidentelle » de produit
chimique (insecticide chlorpyrifos) survenue en décembre 2004. Cet accident a
conduit à une interdiction de pêche et donc une diminution significative des revenus
des pêcheurs. La prud'homie a décidé elle-même de suspendre la commercialisation
par mesure de précaution. Ces accidents à répétition risquent de se reproduire si les
règlements préfectoraux continuent à ne pas être respectés. On note aussi d’importants
problèmes observés au niveau du Grau de port la Nouvelle (com. pers. de Dominique
Blanchard, président du comité local de pêche de Bages-Sigean), qui est nettoyé pour
permettre le passage des bateaux, mais à de mauvaises périodes et de façon non
réglementaire. Le déversement de la vase dans la mer a une répercussion plus que
probable sur le recrutement des civelles par le grau. D’autres problèmes sont
rencontrés en été lors de l’augmentation massive de la population autour des étangs.
Les stations d’épuration sont alors débordées et il arrive que des eaux non
suffisamment traitées soient déversées dans les lagunes. Ceci provoque des niveaux
de contamination des eaux qui entraînent l’interdiction de consommation des
mollusques.
Origines de la pollution dans le bassin RMC
Les pesticides tels le lindane (pour le contrôle des chenilles dans les rizières) et le
dieldrine ont été utilisés intensivement pour l’agriculture (Roche et al., 2002a). Ils
sont interdits d’utilisation depuis 1998 et 1972 respectivement. Ce sont cependant des
substances persistantes qui sont encore retrouvés dans la réserve de Camargue. De
plus, il est supposé que le dieldrine est toujours utilisé illégalement pour la culture du
riz. Il est démontré que 10 à 30% des pesticides utilisés au sol et 50-75% des
pesticides utilisés en spray n’atteignent pas les organismes ciblés et restent dans
l’environnement (Oliveira Ribeiro et al., 2005). La source majeure des HAP en
Camargue est supposée d’origine atmosphérique (Roche et al., 2002a), provenant des
raffineries et complexes pétrochimiques de Fos-Sur-Mer à 40 km à l’est.
Les lagunes, comme les estuaires, agissent comme une zone tampon qui protège la
zone marine. Au contact eau douce/eau salée, il existe un phénomène de
complexations organo-métalliques responsable des fortes concentrations en éléments
métalliques dans les embouchures. Il existe une grande variabilité de réponse à la
pollution selon les lagunes. Les lagunes largement ouvertes comme celle de Thau
concentrent moins de contaminants comparées aux lagunes plus fermées comme celle
de Bages-Sigean. Les forts vents Nord-Ouest permettent une remise en suspension des
sédiments (Buscail et al., 1984). Une étude récente des sédiments superficiels dans le
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
55
golfe du Lion (Roussiez et al., 2006) montre que la contamination en métaux (Cd,
Cu, Pb et Zn) provient principalement des rivières et qu’il y a accumulation à
proximité des embouchures. En s’éloignant de l’embouchure, la remise en suspension
des contaminants et les processus de biodégradation permettent un retour à des
niveaux naturels.
D’après les données disponibles sur le bassin RMC, il est difficile de conclure sur une
quelconque évolution du niveau de contamination des anguilles. Des expériences
récentes (non publiées) menées en Camargue semblent montrer une diminution de
l’imprégnation des tissus en lindane (Roche et al., 2002a).
6.6 Conclusions et recommandations – micropolluants
Conclusions
• Les teneurs en micropolluants des anguilles n’ont été étudiées que pour très
peu de sites : moins de 20% des lagunes et fleuves. Aucune information n’est
disponible pour les lagunes de Ayrolle, Vendres, Bagnas, Ingril, Vic, Arnel,
Méjan, Maugio, Impériaux, ainsi que pour toutes les lagunes de Corse.
• Les métaux lourds ont été largement plus étudiés comparés aux autres familles
de polluants. Aucune étude n’a porté sur les dioxines.
• Comme pour les pathogènes, les études sur les contaminants sont difficilement
comparables. Des problèmes ont été identifiés au niveau :
(a) Des protocoles d’échantillonnage. Une taille minimum de l’échantillon
devrait être requise pour avoir des résultats représentatifs. Pour être
reproductibles, les résultats devraient être accompagnés d’un minimum de
renseignements : le nombre, le stade (taille, poids, âge, indice oculaire),
l’état sanitaire (pathogènes) des anguilles analysées ainsi que le lieu exact
et la date de l’échantillonnage. Les études sont ponctuelles, il est donc
impossible d’estimer une quelconque évolution de la situation.
(b) Des analyses des échantillons : les méthodes varient selon les niveaux de
précision requis, selon le laboratoire et les composés étudiés. Les seuils de
détection des teneurs en contaminants varient d’un laboratoire à l’autre et
parfois sont supérieurs aux valeurs de référence utilisées pour
l’interprétation des résultats (Girard, 2004 (non publié)). Certaines formes
chimiques de contaminants sont particulièrement toxiques, or la forme
chimique (minérale, organique) des contaminants n’est quasiment jamais
déterminée.
(c) De l’expression des résultats : utilisation de différents organes cibles,
unités, type de moyenne, rendent les comparaisons et interprétations
difficiles. Les résultats devraient être au moins exprimés en poids frais
pour pouvoir les comparer aux normes de référence. Si jamais l’unité poids
sec est utilisée, le taux d’humidité de l’échantillon devrait être précisé afin
de pouvoir convertir les résultats. De même, pour les études qui expriment
les résultats en poids lipidique, le taux de lipide devrait être précisé. Les
résultats qui regroupent les saisons, les sites d’échantillonnage ou/et
différents stades d’anguille, rendent l’analyse difficile. Les résultats
devraient être présentés par évènement d’échantillonnage et par stade
d’anguille (basé sur l’indice oculaire).
Une méthode optimisée et commune semble nécessaire.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
56
•
•
Le manque de normes de référence rend l’interprétation des résultats
impossible. Les normes disponibles ont pour but de protéger la santé humaine.
Des études ont besoin d’être menées pour définir quantitativement des niveaux
de risque pour la survie de l’espèce.
L’identification de zones de « meilleure » qualité où les anguilles seraient
moins contaminées n’a pas été possible. Il semble que toutes les anguilles
étudiées contiennent des micropolluants en concentrations variables. Il serait
intéressant cependant d’étudier des zones éloignées de sources majeures de
pollution (industries, agriculture, tourisme) telles la Corse ou des plans d’eau
situés en moyenne montagne.
Recommandations :
• Le manque de formules de conversion pour l’anguille (poids sec vers poids
frais et vice versa) limite les comparaisons possibles. L’AFSSA (avis du
13/03/2006) observe une corrélation très étroite entre les PCB indicateurs et
les PCB type dioxines. De telles données devraient être mises en valeur afin de
développer des formules de conversions.
• Comme pour les pathogènes, il semble nécessaire de mettre en place des
indicateurs et suivre leur évolution dans le temps. Les recommandations sont
similaires : suivi annuel des géniteurs sur des sites modèles en utilisant un plan
d’échantillonnage commun optimisé. Le coût des analyses étant très élevé, il
est nécessaire de limiter le choix de micropolluants. Chaque grande famille de
contaminant devrait avoir son indicateur : PCB, dioxines, HAP, métaux,
retardateurs de flamme bromés, pesticides. Une méthode alternative moins
onéreuse est l’analyse semi-quantitative des micropolluants qui reste
cependant moins précise (± 20%).
• La majorité des études sont ponctuelles et ne permettent pas d’appréhender
une évolution dans le temps. Les études qui ressemblent le plus à un suivi sont
celles menées sur la réserve de Camargue (1996-2003). Toutefois, les
échantillons et le protocole ne sont pas constants dans le temps ce qui rend
l’interprétation difficile.
• Identifier les sources de pollution et engager des mesures. Le bassin
versant est une source important de pollution pour les systèmes lagunaires.
L’interdiction de commercialiser les produits des lagunes peut mettre en
faillite les professionnels. Dans certains cas, la pollution provient de loin en
amont du bassin versant, au niveau des activités industrielles et agricoles. Des
efforts devraient être menés au niveau du respect des réglementations
notamment par les usines situées sur le bassin versant (plan de mise à niveau
avec échéances). Il existe des outils administratifs pour déterminer les sources
de pollutions et minimiser leurs effets (travail en collaboration des SAGE qui
ont pour objectif l’amélioration des écosystèmes aquatiques). Comme
l’indiquent Alzieu & Abadie (2000), il convient d’identifier les sources
d’apports en contaminants dans le sol des bassins versants pour ainsi examiner
les solutions techniques afin d’éviter la contamination lors des crues. Pour des
raisons de coût analytique, cette étude n’avait pas pris en compte les
pesticides, pourtant source majeur de pollution et de risques pour l’écosystème
aquatique. Les auteurs recommandent « d’informer et sensibiliser les
détenteurs de substances toxiques sur les risques pour les écosystèmes
lagunaires ». Dans les Pyrénées Orientales (P.O.), une étude menée par le CSP
vient de se terminer sur le peuplement piscicole. Les cours d’eau de mauvaise
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
57
qualité ont été identifiés ainsi que la source du problème lorsque c’était
possible.
De nouvelles contaminations sont à prévoir, il est donc important de s’y préparer au
mieux en mettant en place des protocoles de suivi à long terme. Sur le bassin RMC,
nous pouvons citer les prochains aménagements prévus sur la lagune de Berre dus à la
construction prochaine du réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental
Reactor). Ce projet prévoit en effet dès 2009 le transport par barge sur l’étang de
convois exceptionnels transportant durant 5 années les pièces monumentales du
réacteur. La construction de quais spéciaux sera nécessaire, ainsi que
vraisemblablement un réaménagement du lit de la Durance pour le passage des
convois. Par ailleurs, le plan bleu a récemment publié une synthèse sur l’état de la
Méditerranée, qui en un siècle a vu sa population tripler, surtout sur la zone littorale.
Cela conduit à une pression considérable sur la ressource en eau et la qualité de ces
ressources pour le maintient des écosystèmes. Les estuaires, deltas et lagunes sont les
milieux les plus productifs au monde (3 fois plus productifs que les forêts tropicales),
mais subissent des conflits d’usage, la surexploitation et la pollution. Les zones
humides sont les écosystèmes qui supportent le plus la pollution des collectivités mais
qui sont aussi le plus détériorées. L’augmentation de la démographie, particulièrement
l’été (problème de traitement des eaux), ainsi que les déversements de produits
industriels et agricoles provenant des bassins versants, favorisent les phénomènes
d’eutrophisation dans les lagunes. L’enrichissement en nutriments (phosphore et
azote) conduit à une modification de la qualité des eaux, et donc, des peuplements. La
dégradation de la matière organique peut conduire à l’épuisement total de l’oxygène.
Les conditions météorologiques particulières rencontrées en été (chaleur et absence de
vent) peuvent aggraver la situation et déclancher des crises anoxiques connues sous le
nom de " malaïgues " (" mauvaises eaux " en occitan). Ces crises peuvent provoquer
des pertes considérables pour les pêcheurs et conchyliculteurs.
7. Effets synergiques pathogènes – polluants
Il existe des relations synergiques entre les pathogènes et les contaminants. Les
contaminants chimiques peuvent induire un stress chez l’anguille qui devient alors
plus sensible aux atteintes pathogènes (Bruslé, 1994). Les taux d’infestations les plus
élevés par des Acanthocéphales et des Nématodes ont été observés dans les sites les
plus pollués de la Weser (Halsband et al., 1985 dans (Bruslé, 1994)). Les taux
d’infections bactériennes et virales sont moins élevées dans les zones moins polluées
(4% contre 80%). Mais très peu d’études prennent en compte l’aspect pathogène et
contaminants en même temps. Et celles qui le font ne s’intéressent que rarement aux
effets conjugués des deux. L’étude de Sures et al. (2006) est une exception, elle porte
sur l’effet conjugué d’Anguillicola crassus, du Cadmium et du PCB126. En croisant
les différents traitements, ils montrent que le parasite A. crassus (larves et jeunes
adultes) serait l’agent le plus stressant pour l’anguille, comparé aux traitements PCB
et Cd. Il faut quand même signaler le manque de données à long terme sur les effets
des contaminants. Il semble important de tenir compte du parasite A. crassus dans les
études écotoxicologiques.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
58
8. Résumé des recommandations existantes au niveau sanitaire
La mise en place d’un réseau de surveillance sanitaire sur le bassin RMC a été
recommandée dans plusieurs études (Crivelli, 1998; Girard, 2004 (non publié)) mais
elle a toujours manqué de moyens et de volonté politique pour être mise en place.
Avant de proposer des actions prioritaires et des recommandations pour le bassin
RMC, il est important de résumer ce qui se fait ailleurs et de voir ce qui peut être
appliqué aux conditions spécifiques rencontrées en Méditerranée.
Au niveau international, le CIEM et la FAO (ICES, 2006), dans leur dernier rapport,
s’inquiètent particulièrement de la qualité des géniteurs. Ils recommandent :
- L’utilisation des anguilles comme biomarqueurs pour suivre l’état des eaux de
surface dans le cadre de la DCE.
- L’estimation de la qualité des géniteurs devrait être incluse dans le plan national de
gestion. L’étude devrait inclure au minimum les PCBs, les retardateurs de flamme
bromés, Anguillicola crassus et EVEX. Un effort particulier devrait être engagé pour
la standardisation et l’harmonisation des résultats : unités et méthodes (besoin de se
concerter).
- Les contaminants du type dioxines ainsi que les autres facteurs anthropiques tels que
les autres virus, la bioaccumulation des métaux lourds et les retardateurs de flamme
bromés ayant un impact sur la migration, la maturation et la reproduction, devraient
être étudiés expérimentalement et leur effets déterminés.
- Evex et A. crassus devraient être considérés comme des maladies importantes.
- Le passage des anguilles dévalantes devrait être assuré. Un inventaire des barrages et
de leurs effets sur la qualité et la quantité des géniteurs devrait être réalisé.
- L’identification et la protection des zones produisant des géniteurs de bonne qualité
à fort potentiel reproducteur : femelles de grande taille (≥ 70 cm et/ou 0.7 kg), faible
niveau de contamination et infestation, sans obstacles à la migration.
Au niveau national, il n’existe que peu d’initiatives quant au suivi sanitaire des
anguilles. INDICANG constitue un réseau de suivi de l’anguille européenne sur la
façade Atlantique (12 bassins versants, situés dans 4 pays). Le projet prend en compte
les différentes phases de l’anguille : civelle, anguille jaune et anguille argentée, en
intégrant ses habitats et les pressions qu’elles subissent. Le premier volet du projet
INDICANG 2004-2006 vient de se finir et une nouvelle phase est sur le point de
commencer. Lors du 2éme séminaire d’étape du programme INDICANG à Porto (6-7
juin 2006), les indicateurs proposés pour chaque stade biologique de l’anguille ont été
présentés. Dans la boîte anguilles jaunes, une des taches indispensables décrite est le
diagnostic de l’état sanitaire et des niveaux de contamination des individus en
croissance. Ils concernent les métaux lourds, les pesticides, les PCB et dioxines et les
retardateurs de flamme bromés. Mais aussi les pathogènes A. crassus et le virus
EVEX. La connaissance des niveaux de contamination dans les divers bassins et sous
bassins de son aire de répartition pourra permettre d’orienter les actions
d’aménagement ou de transfert d’individus vers des zones de meilleures qualités
possibles et donc plus à même de produire des géniteurs de qualité. La mise en place
de l’indicateur de la qualité des géniteurs dans la boîte anguilles argentées repose sur
3 postes d’analyse :
« (1) Les parasitoses : bactérioses et mycoses sont révélatrices de l’état de santé
générale de l’anguille, tandis que certains parasites - Anguillicola crassus,
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
59
Pseudodactylogyrus sp.- et certains virus - EVEX, herpès virus - sont des atteintes
directes au succès reproducteur;
(2) la caractérisation de l’état physique individuel (différents paramètres tels la
condition corporelle, le taux de graisses, l’état des organes vitaux, etc.),
(3) l’accumulation de polluants organiques et métalliques, qui seront remis dans la
circulation générale de l’anguille lors de sa migration (et surtout redirigés vers les
gonades et les oeufs pour les femelles). Un protocole spécial d’échantillonnage des
anguilles argentées est indispensable à la mise en oeuvre de cet indicateur. »
L’idée est d’établir s’il existe dans chaque bassin des données antérieures concernant
l’état sanitaire des géniteurs : parasites, virus et polluants. S’il n’y a pas de données
récentes, il est nécessaire de réaliser un bilan sanitaire. Un document co-écrit par
Robinet, Boury, Roche, Sasal et Girard a été proposé au sein du GRISAM en 2006
pour réaliser le bilan national de la qualité des géniteurs d’anguille européenne. Le
projet consiste à effectuer un échantillonnage national afin de délimiter des zones de
plus ou moins bonne qualité pour les géniteurs par unité hydrographique.
L’échantillonnage portera sur les anguilles argentées (migrantes ou pré-migrantes). A
terme, le programme devra permettre l’élaboration d’un coefficient réducteur du
potentiel reproducteur des bassins concernés. Le protocole prévoit d’identifier 3 à 6
localités par bassin RNDE (Réseau National des Données sur l’Eau) et d’y capturer 5
anguilles par localité. Ce nombre semble insuffisant par rapport aux remarques
effectuées tout au long de ce rapport. Pour les milieux lagunaires, il est prévu de
collecter au minimum 15 anguilles par zone lagunaire ou de marais littoraux. Cela
consistera à choisir une lagune par secteur (Aude/PO, Thau, Palavas, Camargue,
Berre et Corse). L’échantillonnage sera réalisé 1 fois « avec éventuellement un
nouveau prélèvement pour post évaluation locale 5 ans plus tard ». Cette
méthodologie ne semble pas adéquate pour la mise en place d’un indicateur qui nous
permettrait d’évaluer la tendance de la qualité des géniteurs dans le temps. De plus, le
problème dans la pratique réside dans le coût élevé : environ 650 000 euros pour la
France, 12 187 euros par bassin RNDE. Si l’ensemble des analyses est effectué, le
prix est estimé à 600 euros par anguille argentée TTC. C’est pourquoi il a semblé
nécessaire au groupe INDICANG lors de la réunion de Porto de développer une
approche taille-poids ainsi que de hiérarchiser la nécessité de chaque analyse. Il ne
semble pas y avoir un accord définitif pour le moment. Une méthode alternative va
être utilisée dans la prochaine phase INDICANG basée sur les « codes pathologie ».
Elle a été mise au point par le CSP et améliorée par P. Girard et P. Elie. Elle consiste
à décrire les anomalies et les parasites externes et de déterminer leur prévalence au
sein des populations. L’objectif est d’intégrer cette méthode dans toutes les études qui
prendront en compte la condition sanitaire de l’anguille en France (stations RHP,
marquage, pêcheurs professionnels…) (Girard & Elie, 2007). Cette méthodologie
qui a l’avantage d’être non létale, ne permet cependant pas d’estimer la charge en
pathogène (Anguillicola crassus, Pseudodactylogyrus sp., EVEX) ni en contaminants.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
60
9. Conclusions générales, recommandations et actions prioritaires
CONCLUSIONS :
• Un bilan des connaissances de l’état sanitaire de l’anguille sur le bassin RMC
a été réalisé à partir de la bibliographie disponible (littérature blanche et grise).
Les données sont fragmentaires. Nous avons identifié un manque de
connaissances sur plus de trois-quarts des lagunes et fleuves en ce qui
concerne les pathogènes et micropolluants.
• Il semble qu’aucune zone étudiée récemment ne soit épargnée par les
micropolluants et A. crassus.
• Certaines zones potentiellement de meilleure qualité sanitaire,
particulièrement celles se trouvant écartées des zones industrielles et recevant
peu de polluants via le bassin versant, devraient être étudiées.
• Il n’existe pas pour le moment de moyen d’éradiquer les pathogènes alors
qu’il existe des réglementations pour réduire les phénomènes de pollutions.
L’accent devrait être mis sur les actions conduisant à la réduction des
polluants et à une meilleure qualité de l’habitat des anguilles.
• Il existe des relations synergiques entre pathogènes et polluants. Il est
important de tenir compte des pathogènes dans les études écotoxicologiques.
• Certaines études font apparaître qu’une partie des géniteurs n’atteindra pas la
zone de reproduction, tandis qu’une autre sera incapable de donner naissance à
une progéniture viable. La situation nous est apparue préoccupante.
(1) 15 à 20% des anguilles argentées semblent avoir des vessies natatoires
tellement dégradées par A. crassus qu’elles ne peuvent pas effectuer la
migration océanique.
(2) Les anguilles infestées par A. crassus ont une capacité de nage réduite, et
celles fortement infestées, indépendamment de leur index de reproduction,
n’atteindront jamais l’aire de ponte (ne peuvent pas nager plus de 2 mois).
(3) Les anguilles contaminées par le virus EVEX ne semblent pas pouvoir
terminer leur migration (meurent après 1500 km sur les 5500 à parcourir).
(4) Les géniteurs ayant des teneurs de plus de 4 ng/kg de gonades de contaminants
type dioxines (PCB, PCDD/PCDF) ne pourront pas donner naissance à une
progéniture viable.
• Il n’existe pour le moment aucun suivi sanitaire (à par le suivi de A. crassus en
Camargue) sur le bassin RMC. Aucune structure ne centralise les informations
et il n’existe pas pour le moment de consortium pour la mise en place
d’indicateurs de la population.
• Au vu des teneurs en contaminants présents dans le bassin RMC, un réseau
d’épidémiosurveillance est nécessaire non seulement pour suivre l’évolution
de l’état sanitaire des géniteurs mais également pour la santé publique.
• Plusieurs études recommandent la mise en place d’un suivi épidémiologique
ainsi qu’un tableau de bord (Crivelli, 1998; Girard, 2007). Mais il semble que
jusqu’ici, une réelle volonté politique a fait défaut.
• Il existe sur le bassin Atlantique des structures efficaces permettant la mise en
place et le suivi d’indicateurs de population. Le bassin méditerranéen pourrait
largement s’en inspirer tout en tenant compte de ses spécificités.
• Il faut souligner un manque d’échange, de communication et d’information
entre les différentes structures, organismes, gestionnaires et acteurs de terrains.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
61
RECOMMANDATIONS :
• Compte tenu du nombre limité des données disponibles sur le bassin RMC, il
y a un besoin urgent de mettre en place des indicateurs de la qualité sanitaire
des anguilles sur le bassin RMC.
• Ces indicateurs devront être mesurés régulièrement, chaque année pendant la
période de migration (choisir une période précise entre Septembre et
Décembre) afin d’être capable d’évaluer dans les prochaines années une
possible évolution.
• La mise au point d’indicateurs doit être associée à la mise en place d’un
protocole commun d’échantillonnage en tenant compte de la qualité plutôt
que de la quantité.
• Afin d’éviter un échantillonnage trop compliqué, les anguilles argentées prêtes
à migrer devraient être la cible des indicateurs. L’échantillonnage devra
toujours être réalisé au même moment de l’année (au moment de la
dévalaison) et au même site pour permettre les comparaisons.
• L’idéal serait de couvrir tous les bassins versants de la Méditerranée.
Cependant, il semble utopiste d’atteindre cet objectif directement. Dans un
premier temps, utiliser des sites modèles qui ont de bonnes chances d’être
étudiés dans les années à venir, puis élargir peu à peu le nombre de sites
étudiés. Les lagunes concernées pour les prochaines années sont la lagune de
Mauguio (projet Cépralmar), la lagune du Prevost (Tour du Valat), lagunes de
Bages-Sigean et Canet (IFREMER de Sète et CBETM de Perpignan).
• L’échantillonnage devra être optimisé. Des réseaux de compétences et des
formations seront probablement nécessaires afin d’utiliser au mieux les
échantillons (pathogènes, polluants, otolithes, argenture…).
• La mise en place d’un tableau de bord anguille semble une étape décisive pour
la gestion concertée et coordonnée de l’anguille sur le bassin RMC. MRM
prévoit de mettre en place un tableau de bord pour les espèces migratrices dès
2008 et éventuellement un tableau de bord spécialement pour les anguilles en
2009 (année de début d’une nouvelle phase de financement). MRM travaille
en ce moment même à la détermination d’indicateurs. Le tableau de bord
devrait être une plateforme regroupant tous les organismes travaillant de près
ou de loin à la gestion de l’anguille sur le bassin RMC.
• Pour éviter la multiplicité des échantillons, il faut mettre en parallèle les
données disponibles. Par ailleurs, il existe de nombreux réseaux de
surveillance de la qualité des milieux aquatiques. La plupart ont pour objectif
la protection de la santé humaine mais ces réseaux sont aussi utiles pour
évaluer et surveiller la qualité des habitats de l’anguille et suivre leur évolution
(Encadré 2).
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
62
Encardé 2 : Les réseaux de suivis en place sur le bassin RMC
Réseau interrégional des gestionnaires de lagunes (ex. FOGEM), animé par la Pôle
relais lagunes méditerranéennes (www.pole-lagunes.org). Il effectue entre autre le
suivi de la salinité, température, conductivité, redox, pH, saturation en oxygène,
niveau de l’eau.
RSL : Réseau de suivi lagunaire depuis 2000 (indicateurs du niveau
d’eutrophisation) : hydrologie, sels nutritifs, phytoplancton, macrophytes et
macrofaune benthiques, sédiments (http://rsl.cepralmar.com).
RNO Le Réseau National d'Observation de la qualité du milieu marin, depuis 1974.
Évaluation des niveaux des concentrations en contaminants chimiques et des
paramètres généraux de la qualité du milieu. RNO matière vivante : contaminants
chimiques dans la matière vivante. RNO sédiments : contaminants chimiques dans les
sédiments.
REPHY (Réseau de Surveillance phytoplanctonique, depuis 1984) : surveillance du
phytoplancton.
REMI (Réseau de surveillance microbiologique) contamination microbiologique de
chaque zone de production ou de pêche de coquillages.
RINBIO (Réseau Intégrateur Biologique, depuis 1996) : recherche les radioéléments,
les métaux traces ainsi que les contaminants organiques dans la chair des moules.
RNB (réseau national de bassin : chaque année) et RCB (réseau complémentaire de
bassin : 1 année sur 2). Réseaux de surveillance de la qualité physico-chimique des
cours d’eau (eau douce)
Les stations hydrométriques de la DIREN.
RHP (Réseau Hydrobiologique et Piscicole): nature des peuplements (nombre
d’espèces, d’individus, structure des populations), sur la description de l’habitat et de
ses altérations. Connaissance de l’état des peuplements piscicoles et de leur habitat et
suivre leur évolution sur le moyen et long terme.
•
S’appuyer sur les structures déjà en place. Outre son importance économique,
de par sa grande distribution dans les milieux lagunaires et continentaux,
l’anguille est un excellent bio-indicateur de la qualité des milieux, et s’intègre
donc parfaitement aux objectifs de la DCE (Directive Cadre Eau). La DCE,
adoptée en 2000 au niveau Européen, possède un poids politique très
important. Elle a pour objectif d’obtenir la protection, l´amélioration et la
restauration de toutes les masses d’eau, afin de parvenir à un bon état
écologique de ces eaux au plus tard en 2015. Des moyens sont mis à la
disposition des agences de l’eau afin de tendre vers ce but. Une liste de 32
substances prioritaires a été élaborée, revue tous les 4 ans. Parmi elles se
trouvent les substances dangereuses qui devront être éliminés prioritairement :
anthracène, atrazine, cadmium, mercure, plomb, hydrocarbures, composés
chlorés. L’anguille est considérée comme une espèce parapluie, c'est-à-dire
qu’améliorer sa distribution et sa qualité sanitaire revient à l’améliorer pour
toutes les espèces aquatiques vivant dans le même habitat. Toute action pour
sa gestion se répercutera positivement sur les autres espèces et conduira à une
meilleure qualité de l’écosystème. L’anguille colonise tous les types de cours
d’eau, c’est donc aussi un excellent indicateur de la qualité chimique du milieu
aquatique ainsi que du continuum fluvial. Pour certains départements, des
données très précises et récentes sont disponibles concernant l’anguille dans
les cours d’eau. L’anguille, de par ses caractéristiques, est utilisée comme
espèce repère par le CSP pour ses études piscicoles (Fédération de pêche des
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
63
•
•
•
•
•
P.O.). Ces rapports donnent un état des lieux précis de la présence de
l’anguille et fait l’inventaire des perturbations du fonctionnement des milieux
aquatiques (qui consiste à estimer les altérations du cycle de vie d’une espèce
repère).
Limiter la dispersion des polluants et des pathogènes en appliquant le principe
de précaution. Éviter les transports d’individus qui pourraient faciliter la
propagation de parasites. Il existe un risque réel avec l’anguille américaine qui
héberge des espèces de parasites absentes chez l’anguille européenne (Baisez,
2004). Les répercussions des actions de repeuplements et de
réempoissonnement restent encore mal connues. Il se pourrait que l’anguille
européenne possède un système de « homing » (Limburg et al., 2003; Westin,
2003). Auquel cas il faudrait éviter de relâcher des anguilles provenant d’un
bassin différent (sur ce sujet, un cahier des charges INDICANG est en cours
de validation).
Les fleuves sont très peu étudiés alors que l’anguille y est présente même si
elle y est peu pêchée. Certains fleuves ou rivières pourraient constituer des
réservoirs de géniteurs de bonne qualité (grandes anguilles, peu polluées, peu
parasitées). Selon le récent rapport du CSP dans les PO, 42.3% des linéaires
du réseau hydrographique pérenne sont exempts de perturbations
significatives.
A. crassus est le plus étudié des parasites allochtones et semble avoir colonisé
tout le pourtour méditerranéen. Les données restent cependant limitées à
quelques pays seulement, il serait nécessaire de prospecter dans les pays pour
lesquels aucune information n´est disponible afin d’identifier d’éventuelles
zones à protéger.
Mettre en place un réseau méditerranéen similaire à celui déjà en place et
ayant fait ses preuves sur la façade Atlantique (INDICANG/tableau de bord).
La détermination des indicateurs devra se faire en tenant compte des
spécificités du bassin méditerranéen.
Pour répondre aux attentes européennes, les études menées sur la qualité
sanitaire des géniteurs doivent être accompagnées d’un suivi de la quantité des
géniteurs, du taux de recrutement, de la qualité et de la disponibilité des
habitats essentiels à l’anguille. Ce suivi devra se faire par la mise en place
d’indicateurs.
ACTIONS PRIORITAIRES :
Pour hiérarchiser les actions à mener, il est nécessaire de prendre en compte le coût
des mesures et leur potentiel d’impact de gestion à long terme.
1. Mettre au point un protocole commun d’échantillonnage, d’analyse et
d’expression des résultats.
2. Déterminer des sites modèles (bassins versants) : lagunes et fleuves où
pourront être suivis des indicateurs de la qualité sanitaire des géniteurs dans
les 3 prochaines années au moins.
3. Création d’un tableau de bord anguille en Méditerranée afin de centraliser
les informations.
4. Informer régulièrement les acteurs des actions menées et des résultats obtenus
afin d’agir de façon coordonnée pour la gestion de l’anguille.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
64
A l’heure actuelle, il est impossible de déterminer la part respective de chaque cause
possible du déclin de la population d’A. anguilla. C’est pourquoi les efforts doivent
être unis afin de hiérarchiser les causes et de les réduire lorsque c’est possible (phase
continentale). L’effort est à mener sur tous les fronts, pour chaque stade de vie, dans
chaque habitat. La mise en place d’indicateurs de la population est un passage obligé
et le seul moyen de mesurer une éventuelle amélioration dans le temps. Le plus tôt les
indicateurs seront mis en place, le plus tôt il sera possible de déterminer l’évolution
des stocks d’anguilles pêchés sur le bassin RMC.
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
65
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Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
74
ANNEXES
Etat sanitaire d’ Anguilla anguilla dans le bassin RMC- Synthèse bibliographique (2007)
75
ANNEXE 1. Caractéristiques des principales lagunes du bassin RMC d’après (Barral, 2001). S= superficie en hectares et P= profondeur moyenne en mètre.
Étang / Lagune
département, commune)
S
P
Communication avec la mer ou les
Mode de gestion, problème de
embouchures de fleuves côtiers.
recrutement.
Secteur PO/Aude
Gestion
(66) (St-Nazaire, Canet)
480
0,5 grau en communication directe muni d’un
Canet-Saint
favorable au recrutement.
barrage à vannes.
Nazaire
régulièrement ouvert de janvier à avril.
(11) (Salses, Leucate)
5400
1,75 3 graus (creusés ou aménagés) en
pas d’obstacle à la migration, gestion en
Salses-Leucate
communication directe .
faveur du recrutement.
(11) (La Palme)
600
1
communication par le grau temporaire de la
grau fermé naturellement (sable) .
la Palme
Franqui.
Ouverture lors de « coups de mer ».
(11) (Sigean, Port la
3800
2,1 communication directe par le canal de Port la ouvrage à vannes ne fonctionnant plus.
Bages-Sigean
Nouvelle)
Nouvelle.
Pas de blocage physique .
(11) (Port la Nouvelle)
1500
0,5 communication directe par le grau naturel de le grau naturel permanent favorise le
Ayrolle
la Vieille Nouvelle.
recrutement, pas de blocage.
(11) (Gruissan)
100
0,5 communication indirecte par l’étang
pas de blocage pour le recrutement entre
Campignol
d’Ayrolle.
l’Ayrolle et le Campignol.
(11) (Gruissan-Plage)
230
3
communication directe par un large grau
le grau est permanent et ne présente pas
Grazel
aménagé
d’obstacle au recrutement
(11) (Gruissan)
136
0,4 communication indirecte par le canal
pas d’obstacles au niveau du canal de
Gruissan
artificiel de Grazel.
Grazel.
(11) (Gruissan-Plage)
60
3
communication directe temporaire
obstacle naturel (ensablement) au
Mateille
recrutement. Pas de gestion spécifique.
(11) (Les Cabanes de
78
0,3 communication directe temporaire .
ensablement du grau et ouverture lors
Pissevaches
Fleury)
des« coups de mer ».
(34) (Vendres)
1900
?
embouchure de l’Aude, présence d’un
passe à poisson et ouverture des vannes
Vendres
barrage à vannes.
de
novembre à mars.
Secteur Thau
(34) (Agde)
651
1,2 pas de communication directe.
sa non communication directe le rend
Bagnas
peu intéressant.
(34) (Marseillan, Sète, etc.)
7500
4
1 grau et 2 canaux. Seul le canal des Quilles
le canal de Sète et le grau de Pisse
Thau
est muni de vannes.
Saumes favorise le recrutement.
(34) (Frontignan)
45
0,2 communication indirecte par l’étang de
pas de blocage dans le canal reliant Thau
La Peyrade
Thau.
et Peyrade
76
ANNEXE 1 (suite)
Étang / Lagune
département, commune)
Secteur Palavas
Ingril
S
P
Communication avec la mer ou les
embouchures de fleuves côtiers.
Mode de gestion, problème de
recrutement.
(34) (Frontignan)
685
0,6
(34) (Vic-la-Gardiole)
(34) (Villeneuve-lesMaguelone)
(34) (Palavas-les-Flots)
1255
371
1,1
0,6
communication directe par le Port de
Frontignan.
pas de communication directe.
pas de communication directe.
294
0,75
580
0,35
Grec
(34) (Villeneuve-lesMaguelone)
(34) (Carnon)
270
0,25
Méjean
(34) (Lattes, Carnon)
747
0,25
communication directe par un grau creusé en
1964.
communication directe par canal et
embouchure du Lez.
communication directe par canalette et
embouchure du Lez.
communication par le grau de Carnon,
équipé d’une porte.
pas d’ouvrage présent, recrutement
favorisé.
peu d’intérêt pour le recrutement
peu d’intérêt pour le recrutement vu sa
position géographique.
pas d’obstacle au recrutement. Gestion
favorable.
pas d’obstacle à la migration des
juvéniles.
pas d’obstacle à la migration des
juvéniles.
ouvrages gérés par convention pour
favoriser le recrutement (janvier-mars).
Pérols
Mauguio (Or)
(34) (Mauguio)
3170
1
grau de Carnon avec porte et canal de Lunel
avec barrage antisel.
ouvrages gérés par convention pour
favoriser le recrutement (janvier-mars).
Ponant
(30) (la Grande-Motte)
200
2,7
communication par la passe des Abîmes.
pas d’obstacle à la migration au niveau du
grau.
Médard
(30) (le-Grau-du-Roi)
?
0,8
communication par le canal du Grau du Roi,
présence de martelières.
martelières gérées pour favoriser le
recrutement (janvier-septembre).
(13) (Saintes-Maries-de-laMer)
(13) (Saintes-Maries-de-laMer)
3000
0,5
6400
1,5
communication directe par le grau de la
Fourcade, équipé de martelières.
communication indirecte par les étangs des
Impériaux.
martelières difficilement gérées pour le
recrutement. Conflits d’usage.
pas de blocage entre les impériaux et le
Vaccarès.
Secteur Berre
Berre
(13) (Martigues, Istres, etc.)
15500
10
communication directe par le canal de
Caronte.
canal surcreusé ,circulation de bateaux.
Pas de blocages.
Villepey
(83) (Saint-Aygulf, Fréjus)
255
0,8
communication par l’embouchure de
l’Argens.
pas de blocage au recrutement.
Vic
Pierre-Blanche
Prévost
Arnel
Secteur Camargue
Impériaux
Vaccarès
77
ANNEXE 1 (suite)
Étang / Lagune
département, commune)
S
P
Communication avec la mer ou les
embouchures de fleuves côtiers.
Mode de gestion, problème de
recrutement.
Secteur Corse
Biguglia
(2B) (Furiani, Biguglia,
etc.)
1450
1
communication non permanente par un grau
naturel.
grau régulièrement ensablé, problème de
gestion (curage non-régulier).
Diana
(2B) (Aléria)
570
6
communication directe par un grau
aménagé.
pas d’obstacle au recrutement de par
l’entretien régulier du grau.
Urbino
(2A) (Aléria, Ghisonaccia)
790
5
communication directe avec la mer par un
grau naturel.
le grau est entretenu régulièrement, le
recrutement est favorisé.
Palu
(2A) (Ventiseni)
40
1
communication directe non permanente.
le grau est curé chaque année pour
favoriser le recrutement.
78
ANNEXE 2 : Tableau de correspondance entre les codes des documents inventoriés et leur auteurs.
Années de
Code 1
Code 2
Auteur
publication
Bassin RMC
2
R1
Santillo et al.
2005
3
T2
Blanc
1994
6
Ap3
Buet et al.
2006
13
T7
Gony-Lemaire
1990
18
R3
Grauby et al
1973
20
Ap11
Gony et al.
1988
21
Ap12
Lemaire-Gony et al.
1992
23
Ap15
Dupont et al.
1988
24
T8
Dupont
1984
25
Ap16
Benajiba et al.
1995
26
Ap17
Benajiba et al.
1994
27
T9
Benajiba
1991
29
Ap19
Caillot et al
1999
34
Ap24
Lefebvre et al
2002a
37
Ap27
Lambert et al.
1984
40
Ap29
Ternengo et al
2005
41
Ap30
Roche et al.
2003
42
Ap31
Roche et al.
2000
43
Ap32
Roche et al.
2002a
44
Ap33
Roche et al.
2002b
45
Ap34
Lefebvre et al
2002b
communication
46
Ap35
Sasal et al.
personelle
47
R4
Girard
2005
49
R5
Maison régionale de l'eau
2004
51
R6
Feunteun et al.
2000
53
Ap38
Lefebvre et al
2004
54
Ap39
Lefebvre et al
2003
55
Ap40
Lefebvre et al
2004b
56
R7
Girard
2007
58
R8
Lemaire et al
1992
63
R9
Laugier et al.
2003
64
R12
Gony
1985
65
Ap46
Oliveira Ribeiro et al.
2005
66
Ap47
Pointet et al.
2000
68
R10
LDA 39
1996
Centre National d'Etudes
1993
70
R11
Vétérinaires et Alimentaires
72
Ap50
Buet et al.
2000-2001
80
Ap58
Batty et al.
1996
81
R13
Labo analyse
2001
82
R14
Alzieu et al.
2000
85
Ap61
Dupont et al.
1987
88
R15
Romeo et al.
1996
89
R16
Maldes et al.
1991
90
R17
Brutel
1991
91
R18
Hildebrand et al.
1993
79
ANNEXE 2 (suite)
Code 1
Code 2
92
R19
93
94
95
96
97
Autres Pays
Méditerranéens
14
28
30
31
32
33
35
38
57
59
60
61
62
67
73
74
75
76
77
78
79
83
84
86
87
Auteur
Années de
publication
R20
C1
R21
C2
Ap64
Fédération des Alpes-Maritimes
pour la pêche et la protection du
milieu aquatique
LDA 39
Fazio
Fumet
Fazio
Fazio et al.
1998
Com. Pers.
2004
Com. Pers.
2005
Ap5
Ap18
Ap20
Ap21
Ap22
Ap23
Ap25
Ap28
Ap41
Ap42
Ap43
Ap44
Ap45
Ap48
Ap51
Ap52
Ap53
Ap54
Ap55
Ap56
Ap57
Ap59
Ap60
Ap62
Ap63
Ruiz et al.
Maíllo et al.
Moravec et al.
Maíllo et al.
Kennedy et al.
Di Cave et al.
Spakulova et al.
Paggi et al.
Gargouri Ben Abdallah et al
Gargouri Ben Abdallah et al
Kheyyali et al.
EL Hilali et al.
Rahhou et al.
Ferrando et al.
Bressa et al.
Mariottini et al.
Bordajandi et al.
Storelli
Ben Souissi et al.
Agradi et al.
Caliskan et al.
Corsi et al.
Canestri-Trotti
Genç et al.
Kennedy et al.
1991
2000
1994
2005
1997
2001
2002
1982
2006
2005
1999
1996
2001
1992
1997
2006
2003
2007
2000
2000
2000
2005
1987
2005
1998
2006
80
ANNEXE 3. Documents portant sur l’état sanitaire de l’anguille dans les pays Méditerranéens la France exclue. T = type de site. L :lagune, F : fleuve, R :rivière, C :canal,
D :delta. #=code du site utilisé dans la base excel.
Noms
T
#
A. crassus
P. anguillae P. bini
EVEX
Métaux
HAPs PCBs Pesticides
Retardateur de flamme
bromés
ESPAGNE
Ébre
Canal Vell
Encanzissada
Tancada
Turia
Albufera
ITALIE
Po
Valle Figheri
Comacchio
Lesina
Acquatina
Burano
Fogliano
Monaci
Caprolace
Tibre
Bracciano
Orbetello
Santa Giusta
TURQUIE
Koycegiz
Ceyhan
TUNISIE
Ichkeul
Bizerte
Ghar El Melh
Tunis
28,31
28,31
dioxines
2
D
L
L
L
F
L
3
D,F
L
L
L
L
L
46
20
43
19
44
45
84
33
33
33
33
33
33
33
32
33
32
33
F
L
L
L
41
42
12
36
87
30
87
87
L
F
40
39
86
L
L
L
L
33
48
49
32
57
57
57
57
75
37
2
76
14
14
75
75
67
73
73
76
76
75
2
2
74, 83
74
83
79
77
81
Suite ANNEXE 3
Noms
MAROC
Moulouya
Nador
Nb articles
Nb thèses
Nb rapports
Total
T
#
A. crassus
P. anguillae
P. bini
E
L
47
35
60,61,62
60
12
5
2
12
5
2
EVEX
Métaux
HAPs
PCBs
Pesticides
Retardateur de flamme
bromés
dioxines
3
6
7
1
3
6
7
1
82
ANNEXE 4 : Liste de quelques principales lagunes et de certains fleuves de Méditerranée (hors bassin
RMC). D’après (Hervé, 1978). Cette liste n’est pas exhaustive.
Croitie
Espagne :
21- Lac de Vrana
1- Mar Menor de Murca
2- Lagune de Valence, Lac d’Albufera
Grèce
22- Lacs de Macédoine
3- Delta de l’Ebre, lagunes :
Turquie
Encazissada, Tancada, Canal Vell
23Lac
de Porto-Lagos
37- Turia (fleuve)
24- Lacs turcs de la mer de Marmara
25- « limans » bulgares
Italie
Roumanie
12- Lagune d’Orbetello
26Lagunes
Razelm, Sinoe et « limans »
13- Lagunes des marais pontins
roumains
14- Lac Fusaro
Ukraine
15- Etangs sardes
27«
limans » russes
16- Lac de Faro
Turquie
17- Lac de Marsala
28- Lagunes turques de la mer Egée
18- Lac de Pergusa
29- Lagunes turques de Méditerranée
19- Lacs de Lesina et Varano
39- Ceylan river, Turquie
20- Lagune de Venise et valli vénitiens, Valle
40- Lagune de Köycegiz
Figheri
Égypte
41- Le fleuve Tibre, Italie
30- Lacs du delta du Nil
42- Lac Bracciano, Italie
Tunisie
43- Lagune de Comacchio, Italie
31Lac
Kelbia
44- Lagune de Acquatina, Italie
32Lac
de Tunis
36- Santa Giusta (lagunes)
33Lac
Ischkeul
38- Le fleuve Po, la Casella (station)
48Lac
de Bizerte, Tunisie
45- Lagunes de Burano, Fogliano, Monaci et
49Lagune
de Ghar el Melh, Tunisie
Caprolace
Algérie
46- Delta du fleuve Po
34- Lac Mellah
Maroc
35- Mar Chica de Mellila, lagune de Nador,
Maroc
47- Estuaire Moulouya, Maroc
83
ANNEXE 5. Sites pour lesquels des études sur les pathogènes et/ou sur les micropolluants de l’anguille européenne ont été mené dans le bassin Méditerranéen (hors bassin
RMC). Les numéros se reportent à l’annexe 4. Carte d’après Hervé (1978).
84
ANNEXE 6 : Liste des espèces de parasites répertoriés dans le bassin RMC.
sousEspèce
Phylum
embranchement
embramchement
Acanthocephala (larvae)
métazoaires
Acanthocephala
Acanthocephalus clavula
métazoaires
Acanthocephala
Anguillicola australiensis métazoaires
Némathelminthes
Anguillicola crassus
métazoaires
Némathelminthes
Anguillicola
métazoaires
Némathelminthes
novaezelandiae
Bothriocephalus claviceps métazoaires
Plathelminthes
Brachiphallus crenatus
métazoaires
Plathelminthes
Bucephalus anguillae
métazoaires
Plathelminthes
Bucephalus polymorphus
métazoaires
Plathelminthes
Caryophyllaeidae
métazoaires
Plathelminthes
(accidentel)
Contracaecum sp.
métazoaires
Némathelminthes
Cosmocephalus obvelatus
métazoaires
Némathelminthes
(larves)
Deropristis inflata
métazoaires
Eimeria anguillae
protozoaires
Epieimeria anguillae
protozoaires
Epieimeria graini
protozoaires
Ergasilus gibbus
métazoaires
Goezia anguilla
Gyrodactylus anguillae
Helicometra fasciata
Hysterothylacium
aduncam
Ichtyophthirius multifiliis
Plathelminthes
Arthropoda
classe
sousclasse
famille
généraliste/s
pécialiste
spécialiste
Acanthocéphales
Acanthocéphales
Nématodes
Nématodes
Anguillicolidae
Anguillicolidae
vessie gazeuse
Nématodes
Anguillicolidae
vessie gazeuse
Bothriocephalidae
intestin
spécialiste
Bucephalidae
intestin
estomac, intestin
spécialiste
Cestodes
intestin
généraliste
Nématodes
cavité corporel
Cestodes
trématodes
trématodes
trématodes
Digenea
Digenea
Nématodes
trématodes
sporozoaires (ou
Apicomplexes)
sporozoaires (ou
Apicomplexes)
sporozoaires (ou
Apicomplexes)
coccidia
Crustacea
Maxillopoda
Acuriidae
Digenea
Acanthocolpidae
eimeriidae
spécialiste
cavité corporel
intestin et
estomac
cellules
intestinales
spécialiste
spécialiste
coccidia
Copepo
da
branchies
spécialiste
spécialiste
Opecoelidae
intestin
branchies
intestin
Anisakidae
intestin
Anisakidae
métazoaires
métazoaires
Plathelminthes
Plathelminthes
Monogenea
trématodes
métazoaires
Némathelminthes
Nématodes
protozoaire
cilié,
Ciliophora
position chez
l'hôte
intestin
intestin
Digenea
Cilioph
ora
sous cuntané
85
ANNEXE 6 (suite)
sousembramchement
classe
Espèce
Phylum
embranchement
Lasiotocus longicystis
Lecithochirium gravidum
Lecithochirium musculus
Lecithochirium rufoviride
Limnoderetrema sp.
Microspora
Myxidium giardi
Myxobolus sp.
Nicolla gallica
(accidentel)
Paraquimperia tennerima
Pomphorhynchus laevis
(accidentel)
Prosorhynchus aculeatus
Proteocephalus
macrocephalus
Pseudocapillaria
tomentosa
Pseudodactylogyrus
anguillae
Pseudodactylogyrus bini
Pseudodactylogyrus sp.
Pseudomonas
anguilliseptica
Raphidascaris acus
Telosentis exiguus
Tetraphyllidea (larves)
métazoaires
métazoaires
métazoaires
métazoaires
métazoaires
protozoaires
Myxozoaires
Myxozoaires
Plathelminthes
Plathelminthes
Plathelminthes
Plathelminthes
Plathelminthes
Microspora
métazoaires
Plathelminthes
trématodes
métazoaires
Némathelminthes
Nématodes
métazoaires
Acanthocephala
Acanthocéphales
métazoaires
Plathelminthes
trématodes
métazoaires
Plathelminthes
métazoaires
Trichodina pediculus
Trichodina fultoni
Trypanosoma granulosum
trématodes
trématodes
trématodes
trématodes
trématodes
sousclasse
Digenea
Digenea
Digenea
Digenea
Digenea
famille
Monorchidae
Hemiuridae
Hemiuridae
position chez
l'hôte
intestin
intestin
estomac,intestin
généraliste/s
pécialiste
généraliste
généraliste
intestin
Myxosporea
Myxosporea
branchies, reins
Digenea
Quimperiidae
reins, parenchyme
spécialiste
non connu
intestin
généraliste
estomac, intestin
intestin
généraliste
intestin
généraliste
Cestodes
intestin
spécialiste
Némathelminthes
Nématodes
intestin
spécialiste
métazoaires
Plathelminthes
Monogenea
Dactylogyridae
branchies
spécialiste
métazoaires
métazoaires
Plathelminthes
Plathelminthes
Monogenea
Monogenea
Dactylogyridae
Dactylogyridae
branchies
branchies
spécialiste
spécialiste
Némathelminthes
Acanthocephala
Plathelminthes
Nématodes
généraliste
Tetraphyllidea
intestin
intestin
intestin
branchies
généraliste
branchies
généraliste
Digenea
Bucephalidae
bactérie
métazoaires
métazoaires
métazoaires
protozoaires,
Ciliophora
protozoaires,
Ciliophora
protozoaires
Cestodes
86
ANNEXE 7: Micropolluants inorganiques et organiques répertoriés dans le bassin Méditerranéen. Les
codes font référence à l’annexe 2. Code RMC = documents portant sur le bassin RMC français, Code
Méd. = documents portant sur les autres pays Méditerranéens. HAP =Hydrocarbures aromatiques
polycycliques
Famille de polluant
Polluant
Code RMC
Code Méd.
Inorganiques
Métaux
Aluminium (Al)
Arsenic (As)
Bore (B)
Barium (Ba)
Cadmium (Cd)
Chrome (Cr)
Cobalt (Co)
Cuivre (Cu)
Fer (Fe)
Mercure (Hg)
non-métaux
Magnésium (Mg)
Manganèse (Mn)
Molybdène (Mo)
Sodium (Na)
Nickel (Ni)
Plomb (Pb)
rubidium (Rb)
étain (Sn)
Strontium (Sr)
Titane (Ti)
zinc (Zn)
Sélénium (Se)
56,65,81
56,65,75,81,82
56
56
13,20,21,56,63,64,65,80,
81,82,88,89,90
56,65,82
65
56,65,80,81,82
56,65
49,56,63,65,70,80,81,82,
88
65
56,65
65
65
56,65,82
63,65,80,81,82,88
65
56
56,65
56,65
56,65,80,81,82
56
75,76,77
77
75,76,77
77
76
75,77
75,76,77
Organiques
Dioxines et furanes
HAP
PCDD/Fs
Acénaphtène
6
Acénaphtylène
6
Anthracène
6,44,66
Benzo(a)anthracène
6
Benzo(a)pyrène
6,21,44
(B(a)P)
Benzo(b)fluoranthène
6,82
Benzo(k)fluoranthène
6,82
Benzo[a]anthracène
66
Benzo[a]pyrène
66,82
Benzofluoranthènes
Benzol(ghi)perylène
Chrysène
Dibenzo(a)anthracène
Fluoranthène
Fluorène
Indenol(1,2,3cd)pyrène
Naphtalène
Phénanthrène
Pyène
16 HAP prioritaires de l'EPA
75
66
6,82
6,86
6
6,44,66,82
6,66
6,82
6,44,66
6,44,66
6,66
43
87
ANNEXE 7 (suite)
Famille de polluant
Polluant
Code RMC
Code Méd.
Organiques (suite)
Polychlorobiphényles (PCB)
Pesticides
Organochlorés (OC)
OC, HCH (hexachlorocyclohexane)
PCB (somme de différents
congénères)
PCB (7 indicateurs:
101/118/138/153/170/180/190 )
PCB de type dioxine
74,44,42,6,8
2
2,56,76
Aldrine
Atrazine
α,γ Chlordane
Chlorpirifos
Cianazine
Dicofol
Dieldrine
α,β Endosulfan
Endosulfan
Endosulfan sulfate
Endrine
Endrine aldehyde
Fipronil
HCB (Hexachlorobenzène, lindane)
Heptachlor
Heptachlor epoxide
Simazine
Tetradifon
lindane (γHCH)
65
89,91
65
α HCH
β, γ HCH
β HCH
75
6,42,43,65
65
Organophosphates
Fenitrothion
Malathion
Retardateurs de flamme bromés
HBCD (somme α,β,γ)
PBDE (11 BDE
congenères:17,28,47,66,85,99,100,
138,153,154,183)
TBBP-A
79
67
67
67
79
67
65
16,65
65
65
6,42
65
65
89
6,10,42,43,4
4,82,83,89
65,82
65
82,6,42
OC, DDT et ses métabolites et
produits de transformation DDD,
DDE, TDE
14,83,73,76
79
73,83
67
79,67,83
79
79
14,73,75,76,
79,83
67
67
2
2
2
88

Documents pareils