Grand Raid Sahara 2007
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Grand Raid Sahara 2007
Texte et photos : Magali Bouley Titre : Plus dur, plus beau La 3e édition du Grand Raid Sahara s’est déroulée du 28 janvier au 4 février dans l’Adrar mauritanien. Découverte d’une autre culture, vie en communauté, chaleur, parcours superbe mais ô combien difficile : voilà les ingrédients d’une épreuve qui monte en puissance. Dimanche 4 février, vers 23h, le vol en provenance d’Atar (Mauritanie) atterrit à Paris. Il ramène à la maison de nombreux passagers qui ont participé à l’aventure du Grand Raid Sahara (GRS). L’ambiance qui règne au sein du groupe rappelle celle des colonies de vacances. On rit, on chambre, on échange les adresses et on se donne rendez-vous lors d’une prochaine course. L’organisateur avait prévenu : « On part avec des concurrents et on revient avec des amis ». Nouveauté 2007 : une étape de nuit de 80km Le GRS peut se résumer en quatre mots : sport, culture, convivialité et solidarité. L’aspect sportif de l’aventure est évident puisque les coureurs doivent parcourir plus de 220km en 5 étapes. Le parcours change chaque année, mais voici le programme 2007 : 41km entre le Cratère de Guelb el Richat et Ouadane (lundi), 80km dont une partie de nuit entre Ouadane et Chinguetti, (mardi et mercredi), 42km entre Chinguetti et Zarga, (jeudi), 43km entre Zarga et Mrereith (vendredi), et enfin 18km pour rejoindre Tergit (samedi). Au menu : alternance de plateaux sablonneux, dunes, champs de cailloux, pistes, oueds, oasis, canyons… Pas de quoi s’ennuyer tant les paysages traversés sont variés ! L’étape de nuit de 80km, grande nouveauté de cette 3e édition, était organisée de façon à ce que les coureurs aient la possibilité de dormir à différents endroits du parcours, mais ils ont tous préféré rallier l’arrivée d’une seule traite. Il faut dire que cette année, le niveau était particulièrement élevé. Marco Olmo, vainqueur du Raid, s’est imposé en à peine plus de 20h. l’Italien de 58 ans devance de 50mn El Hassane, le Mauritanien qui se classe second. Le breton Albert Vallée, 2e de la première édition du GRS, termine 3e devant Mohamed Lémine, un autre Mauritanien. Courir dans le désert au coucher du soleil, puis de nuit, a en tout cas fait l’unanimité chez les coureurs. La clarté de la nuit en a étonné plus d‘un et suivre les petits bâtons de cyalum du balisage est une expérience dont tous se souviendront. À la découverte de la Mauritanie Le GRS est l’occasion pour les coureurs de découvrir la culture mauritanienne, à la fois à travers les sites traversés et au contact de la population locale. Cyril Fondeville, l’organisateur, est aidé par son partenaire et ami Mohamed Ould Hmein Salem, basé à Atar, qui s’occupe de la partie logistique sur place. Les bivouacs sont installés chaque jour par une équipe mauritanienne, et les chauffeurs comme les cuisiniers sont des locaux. À Ouadane, les coureurs ont ainsi mangé des légumes (carottes, courgettes)…cultivés en plein désert, eh oui ! Quelques athlètes mauritaniens participaient également à la course. Cette année, ils étaient trois. L’un d’entre eux a dû abandonner sur blessure dès la première étape, mais ses compatriotes se sont classés respectivement 2e et 4e. D’autre part, le parcours du Grand Raid Sahara est jalonné de curiosités touristiques. La première étape, par exemple, relie l’arbre de Théodore Monod, appelé ainsi car c’était le bivouac du naturaliste français lors de ses explorations en Mauritanie, à Ouadane, jolie cité cavavanière du 11e siècle. Les bibliothèques anciennes de Chinguetti, la dune de Zarga au coucher de soleil, les oasis de Mrereith et de Tergit, sont autant de lieux magiques qui resteront gravés dans les mémoires… Une grande famille On dit de nombreuses courses qu’elles sont conviviales, mais le mot prend tout son sens au Grand Raid Sahara. Avec 38 coureurs au départ et une dizaine de personnes dans l’organisation, l’ambiance est vraiment chaleureuse. Les repas sont pris en commun au bivouac, et au bout de quelques jours, tout le monde se connaît. Des liens se créent entre coureurs d’une même tente et les « petits nouveaux » dans le monde de l’ultra récoltent les conseils des plus aguerris. Lors de l’étape de 80km, les rires d’Arnaud, Jean-François et Laurent résonnaient dans la nuit. Plus tard, les trois hommes confirmaient : « On a bien rigolé ! Mais on n’aurait peut-être pas tenu si on n’avait pas été trois ». L’allemand Hans Jurgue, lui, confie qu’il se sent comme dans une famille qu’il lui sera difficile de quitter à la fin de la semaine. Cinq pays différents étaient représentés lors de cette 3e édition : la France bien sûr, mais aussi l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et le Canada. Pour Jean-Michel Vigues, qui a couru plusieurs étapes en compagnie de Sandy la Canadienne, le raid a été en plus l’occasion de perfectionner son anglais ! Le sport au service du coeur Enfin, le Grand Raid Sahara est placé sous le signe de la solidarité, bien présente au travers de différents projets mis en place par les coureurs. Le partenariat entre la course et Mécénat Chirurgie Cardiaque tient particulièrement à cœur à Cyril Fondeville. Il s’agit, pour le coureur qui souhaite s’investir de cette mission (Jean-Michel Vigues cette année), d’essayer de récolter des fonds destinés à prendre en charge le rapatriement en France et l’hospitalisation d’enfants d’Afrique et d’ailleurs. La prise en charge d’un enfant s’élevant à 12000 euros, c’est un travail de longue haleine. Quant à Georges Cauchois, président de l’association « Passions sans Frontières » créée en 2003, il explique la démarche qu’il a imaginée avec Olivier, Michel et Laurent : « L’association a été fondée pour que des sportifs puissent associer le sport à l’étranger à des missions humanitaires. Pour le GRS, notre comité d’entreprise a financé des médicaments que nous redistribuons aux dispensaires de la région. » L’association a également repris le projet « 1000 cahiers, 1000 crayons », qui a permis de distribuer des fournitures scolaires dans les écoles de Ouadane, Tanouchert et Arkaouia. Fabien Debaucheron, quant à lui, court pour l’association « Athina », du nom d’une petite fille de 3 ans atteinte d’une maladie orpheline. Voilà quelques belles initiatives qui montrent que l’on peut courir utile ! On pourrait parler encore longtemps d’un raid comme celui-là, mais le mieux est de le vivre. Alors pourquoi ne pas tenter l’aventure en 2008 ? « Le GRS 2007 est un très grand millésime », conclut Cyril Fondeville. « C'est un raid que je voulais plus dur que les précédents et j'ai été comblé. » Ce ne sont pas les participants qui diront le contraire… Résultats : 1. Marco Olmo (ITA) 20h03mn 2. El Hassane (MAU) 20h53mn 3. Albert Vallée (FRA) 22h44mn 4. Mohamed Lémine (MAU) 23h25mn 5. Fabien Debaucheron (FRA) 24h57mn 1Féminine et 14. Luisa Balsamo (ITA) 29h53mn Contact : 03 20 51 16 30 www.raidsahara.com Encadré 1 La Mauritanie une nouvelle démocratie en marche • • • • • Population : 3 millions d’habitants Superficie : 1 030 700 km2 (90% du territoire de la Mauritanie est désertique) Capitale : Nouakchott Langues : hassaniyya (dialecte arabe), français, pulaar, soninké, wolof Monnaie : ouguiya (UM), mais l’euro est apprécié. La monnaie étant indexée • • sur le dollar, selon la saison, 1€ vaut de 300 à 350 UM. Régime : depuis l’indépendance (1960), république qu'officiellement régime civil. Chef de l'État : colonel Ely Ould Mohammed Vall islamique, bien Encadré 2 Les petites phrases du GRS • • • • • • « Ce n’est pas dur, c’est très très très dur ! », Andrea Di Giorgio (ITA), à l’arrivée de la 2e étape de 80km « Ce désert, il est magnifique et terrible », Hans Jurgue (ALL), à l’arrivée de la 2e étape de 80km « 8 heures d’enfer pour 5 minutes de bonheur !», Daniel Marie, à l’arrivée de la 3e étape qui se termine par la descente de la Dune de Zarga « Ce n’est pas parce que ce n’est pas un raid en auto-suffisance que ce n’est pas difficile. Il ne faut rien changer, c’est vraiment sympa », Ludovic Chorgnon, à l’arrivée du raid « J’ai participé à de nombreuses courses dans le désert et celle-ci est ma préférée ! Les raisons ? L’organisation, la nourriture, le fait que nous ne portions pas de gros sac et qu’on se connaît tous… Et la Mauritanie est magnifique ! », Sandy Callum (CA), à l’arrivée du raid « Plus tu leur en donnes, plus ils en font ! », Cyril Fondeville, organisateur du Grand Raid Sahara Légendes photo : • Les chauffeurs préparent le thé pour les concurrents • Les coureurs sont accueillis par les enfants dans les villages