Semisomag N°14, Novembre 2013
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Semisomag N°14, Novembre 2013
Le magazine de la société anonyme d’économie mixte de construction et de rénovation de la ville de Saint-Ouen N° 14 novembre 2013 VIVRE • De nouveaux locataires au 21, rue Biron réhabiliter • Qualité et mixité à loyers modérés • Un coup de neuf pour les Restos du cœur construire • L’avenir en vert à l’écoquartier des Docks • Rue Basset : du neuf à l’achat patrimoine • Travaux 2013 semizoom • Armel Simon, ébéniste aux Puces Chauffage : les gestes écoresponsables Éditorial Après les livraisons des logements rue Dieumegard et rue Biron, 80 nouvelles familles vont s’installer dans le bâtiment flambant neuf rue Dhalenne face au parc des Docks. Locataires issus de tous les quartiers de Saint-Ouen, nombre de ces familles sont déjà des résidentes de la SEMISO et souhaitent changer de logement (plus grand, plus petit) ou de quartier. Elles libèreront ainsi des appartements, favorisant l’accès au logement social pour d’autres familles. Cette mobilité locative des Audoniens est une priorité de notre action, et nous allons bientôt pouvoir la mettre aussi en œuvre, boulevard Victor-Hugo, dans le deuxième immeuble locatif des Docks rue des Bateliers, à côté de Leroy Merlin. Être mobile, c’est aussi, pour certains, l’achat d’un appartement, comme rue Léonce-Basset, où la SEMISO réalise une petite copropriété, où s’installeront très prochainement d’autres familles. Mais tout le monde doit bénéficier de l’amélioration de son habitat : rénovation des espaces extérieurs de la résidence Michelet, travaux liés à l’amélioration du chauffage, etc. Cette problématique du chauffage et des charges m’a d’ailleurs amenée à rencontrer de nombreux locataires pour en discuter. Semisomag, le magazine de la Semiso (Société anonyme d’économie mixte de construction et de rénovation de la ville de Saint-Ouen), 32, rue Anselme, 93400 Saint-Ouen ● Directrice de la publication : Marie-Claude Fourcade ● Chargée de la publication : Séverine Toussaint ● Rédaction : Anatome ● Photos : Semiso, Bar floréal, Karen Isère, Shutterstock ● Réalisation : Anatome ● Impression : Imprimerie Frazier 2 novembre 2013 Semisomag J’ai demandé aux équipes de la SEMISO d’engager des travaux d’isolation, notamment place Payret et au 14, passage Élisabeth et d’étudier de nouveaux investissements au 23, avenue Gabriel-Péri. Avec des responsables d’équipes renouvelés, comptez sur moi pour que le dialogue des locataires avec la SEMISO soit toujours renforcé. C’est votre souhait profond et je le partage. Jacqueline Rouillon, maire de Saint-Ouen, présidente de la SEMISO vivre Stop aux punaises et aux nuisibles ! Punaises et cafards ne sont pas une fatalité. Encore faut-il agir vite et prendre les bonnes décisions. Dans cette chasse aux intrus, chacun a un rôle à jouer. Par Lisa Telfizian C’est le fléau numéro un du moment. Après New York qui a été envahie par les punaises en été 2010, c’est au tour de Paris et de Saint-Ouen de subir l’assaut de ces insectes. « Il y a une méconnaissance des résidents à ce sujet, remarque Denis Katzer, responsable des questions liées au cadre de vie eu sein de la SEMISO. Ils ne savent pas toujours identifier rapidement la présence des punaises qui, comme les moustiques, peuvent piquer certains membres de la famille et pas d’autres, occasionnant des boutons plus ou moins rouges et irritants, localisés par trois ou quatre. » L’hygiène n’est pas en cause Parfois, les résidents ont honte de déclarer la présence de ces intrus. Pourtant, ce n’est pas le manque d’hygiène qui les fait venir, les punaises se propagent à l’échelle internationale. « Il est indispensable de ne pas agir seul : les produits que l’on trouve dans les grandes surfaces ne tuent pas tous ces insectes, certains les éloignent, ce qui les propage chez le voisin, et vice versa », souligne Denis Katzer. Alertez le gardien Dès que la présence d’un nuisible – punaise, cafard ou tout autre intrus – est suspectée, alertez le gardien de votre résidence : « Ils ont tous participé à une réunion d’information animée par une société spécialisée, ils sont sensibilisés au sujet », détaille Denis Katzer. Le gardien a pour mission de questionner le voisinage pour voir si d’autres résidents sont concernés. « Ainsi, nous pouvons prendre la bonne décision et faire intervenir une société spécialisée dans un appartement, dans une cage d’escalier, ou dans tout l’immeuble », poursuit Denis Katzer. Pour les cafards, la SEMISO a même un contrat avec une clause de garantie : l’entreprise s’engage à passer jusqu’à disparition totale des intrus. Soyez attentifs au bip En cas de perte ou de casse, les badges d’accès aux parkings peuvent être refaits. Mais cela a un coût et prend du temps. Par Isabelle Friedmann Ce petit boîtier qui, d’une pression du pouce, ouvre à distance votre parking n’a rien d’un jeu d’enfant. Derrière l’apparence de la simplicité, c’est un dispositif de pointe pour sécuriser ses 2 100 places de parkings. Distribués à tous les locataires d’un emplacement, qu’ils occupent ou non un logement de la SEMISO (une partie des parkings est louée à des gens qui travaillent à Saint-Ouen), ces badges doivent être paramétrés en informatique pour être opérationnels. C’est ce qui explique qu’en cas de perte ou de casse, il faille désactiver le badge initial et en reprogrammer un autre. Non seulement l’opération a un coût (le nouveau badge est facturé 60 euros au locataire), mais, en plus, elle requiert un certain délai. Il faut compter entre 8 et 15 jours pour renouveler un badge perdu ou cassé. Vu le prix des badges, les stocks sont limités, et réservés en priorité aux nouveaux locataires de parkings. Tout en regrettant la gêne occasionnée par ces délais pour les automobilistes, la SEMISO en appelle à la vigilance de ses locataires : limiter les pertes de badges permet de mieux en contrôler la diffusion. Pour la sérénité et la sécurité de tous. Semisomag novembre 2013 3 vivre Consommation d’énergie : allégeons la facture ! Par Isabelle Friedmann Fioul, charbon, gaz… les énergies dites fossiles (qui ne sont pas renouvelables) posent un double problème : écologique et économique. À l’heure du réchauffement climatique et alors que les charges de chauffage pèsent sur les budgets des ménages, il devient indispensable de mieux maîtriser nos consommations d’énergie. La SEMISO s’y emploie. Quels modes de chauffage à la SEMISO ? La majorité des logements de la SEMISO (1 079 sur 1 747) dispose d’un chauffage collectif, principalement au gaz (750 logements), via le chauffage urbain (215) ou encore alimenté au fioul (114). 488 logements relèvent du chauffage individuel (électrique ou gaz) et 180 logements bénéficient enfin d’un mixte collectif-individuel. Adoptez les bons gestes Le chauffage des appartements, mais aussi de l’eau constitue aujourd’hui le poste de dépenses le plus lourd sur les relevés de charges locatives. En cause, l’augmentation des prix de l’énergie : + 38 % sur cinq ans pour le gaz et + 14 % pour le fioul sur la seule année écoulée ! Des hausses qui sont particulièrement importantes en région Île-deFrance, où les frais d’acheminement sont plus importants et le climat, comparé aux régions du sud, plus rigoureux. Mettre un pull plutôt que d’augmenter le chauffage, c’est non seulement écologique, mais aussi économique. Sachez en effet qu’en baissant le thermostat de 20 à 19° degrés, c’est 7 % d’économies sur la facture ! D’autres réflexes limitent quant à eux les déperditions de chaleur : ne pas laisser les fenêtres ouvertes quand le chauffage est en marche ; fermer ses rideaux et ses volets en quittant son domicile le matin, quand il fait froid ou encore baisser le chauffage quand on part en vacances. C’est aussi en surveillant sa consommation d’eau chaude qu’on peut faire des économies sur ses charges de chauffage : couper l’eau quand on se savonne ; rincer la vaisselle à l’eau froide ; préférer une douche à un bain, qui est quatre à cinq fois plus consommateur d’eau ! Des experts en renfort Dans ce contexte national, des solutions locales de maîtrise des coûts peuvent être développées. C’est ce sur quoi travaille la SEMISO, qui s’adjoint, parfois, les services d’un cabinet d’experts : « Avec ses experts, le cabinet Namixis nous accompagne dans une démarche d’optimisation des coûts de l’énergie », explique ainsi Fabienne Saint-Cric, directrice opérationnelle, « Les études qui nous sont fournies analysent les causes des augmentations des charges, renchérit Virginie Champault, directrice de la gestion locative et du développement social. On voit très bien, par exemple, que si le prix du fioul s’était maintenu au niveau de 2010, les charges de chauffage n’auraient pas connu, en 2012, l’augmentation sans précédent qui a été enregistrée ». Vigilance et bonnes pratiques La renégociation des contrats passés avec les prestataires de la SEMISO doit garantir un meilleur contrôle des dépenses énergétiques des différentes résidences : « Nous introduisons des mesures coercitives dans les contrats d’exploitation, précise éric Delage, responsable du pôle technique de Namixis. Le but est d’obliger les exploitants à mieux paramétrer les installations pour qu’elles soient moins énergivores. » « Si les contrats d’entretien que nous avons comportent depuis longtemps des cibles énergétiques, complète Fabienne Saint-Cric, nous sommes de plus en plus exigeants sur ces questions et nous introduisons aujourd’hui, dans nos marchés, l’obligation de rénover nos équipements. » La SEMISO projette de remplacer progressivement toutes ses chaudières à l’ancienne par des chaudières à condensation. Les travaux d’isolation des résidences contribueront également à faire baisser le coût du chauffage au m2 : supérieur à 20 euros le m2 dans un immeuble des années 1970, le coût du chauffage peut en effet chuter à 8 ou 9 euros le m2 dans une construction BBC1, telle que le nouvel immeuble de la rue Albert-Dhalenne. 4 novembre 2013 Semisomag 4 , 3, 2, 1… prêts ? Chauffez ! C’est enfin le travail de sensibilisation des locataires qu’il faut poursuivre. Signaler à son gardien une fuite ou un mauvais réglage des radiateurs, mais aussi réduire sa propre consommation (d’eau chaude notamment) sont autant de réflexes que chacun doit acquérir pour alléger la facture de tous. Coût du chauffage 20 ¤ le m dans un immeuble des années 1970 8 ou 9 ¤ le m dans une construction BBC1 2 2 Charges de chauffage : comment ça marche ? Comment est calculé le montant des charges de chauffage qui vous sont facturées tous les mois, alors même qu’on ne sait pas quelles seront les dépenses réelles de chauffage pour l’hiver en cours ? Comme tous les bailleurs, la SEMISO calcule une provision de chauffage en fonction des dépenses constatées l’année précédente et des prévisions d’évolution des prix. Chaque locataire paie donc tous les mois sa provision de chauffage. Puis, en juin, une fois la période de chauffe terminée, la SEMISO établit une régularisation. Si le total des sommes prélevées au fil des mois est inférieur au coût réel constaté du chauffage, les locataires doivent payer la différence. C’est ce qui est arrivé cette année dans certaines résidences, car le coût de toutes les énergies a considérablement augmenté et par ce que l’hiver a été long. Pour atténuer l’effort qui a été demandé à certains locataires, la SEMISO a étalé sur six ou douze mois la durée de régularisation des charges de chauffage. 10 septembre, 10 octobre, 10 novembre… Quand faut-il allumer le chauffage ? épineuse question, dont la réponse dépend tout simplement de la personne à laquelle on la pose ! Car, en effet, tandis que les personnes âgées et les parents de bébés se montrent plus sensibles au froid et donc plus impatients, d’autres en revanche estiment toujours que cette mise en route peut attendre… Face à des demandes contradictoires, la SEMISO, comme tous les bailleurs de la ville, recherche, en fonction de la situation climatique, le bon moment : cette année, le chauffage a été enclenché le 10 octobre, soit très exactement au moment où le thermomètre a chuté. Semisomag novembre 2013 5 vivre Biron : on emménage ! Cartons, va-et-vient incessants, bruits d’aspirateur… Au cours des deux premiers week-ends d’automne, le nouvel immeuble du 21, boulevard Biron a pris vie, avec l’arrivée de ses premiers résidents. Par Isabelle Friedmann Seuls les bâtiments neufs ont le secret des arrivées groupées. C’est précisément ce que viennent de vivre les nouveaux habitants du 21 boulevard Biron. « C’était sympa, sourit Céline El Aichaoui, tout le monde vidait ses cartons en même temps ! » « On a emménagé le 28 septembre, raconte de son côté Leslie Lepissier, comme nos voisins du dessus et nos voisins de palier ! Vu qu’on est tous nouveaux, nous avons pu faire plus facilement connaissance. » D’autant qu’à l’image de ces deux jeunes femmes de 32 ans, la population de ce nouvel immeuble appartient à la même génération. « Le style architectural correspond bien à une population jeune », souligne d’ailleurs Virginie Champault, directrice de la gestion locative et du développement social à la SEMISO. Un immeuble moderne, une population jeune Avec son look industriel, ses vérandas aux volumes cubiques et ses garde-corps métalliques, cet immeuble est très moderne. Y Avec des T2, des T3 et des T4, ce nouvel immeuble compte 10 logements. compris à l’intérieur. « J’aime bien le design industriel, confie Céline El Aichaoui. Ça change des logements couples comme ceux-là, qui progressent dans leur vie et voient qu’on trouve partout. J’en avais assez du parquet marron, ici on leurs revenus augmenter, les logements en PLS sont très adaptés. » a un lino au sol qui donne un aspect béton ciré. Et surtout, il y a Avec des niveaux de loyers un peu plus élevés (voir encadré) que beaucoup de lumière. » C’est aussi ce qui a séduit Leslie Lepissier les autres logements sociaux, ces appartements s’adressent à un qui a quitté un rez-de-chaussée pour un 2e étage : « On va pouvoir public différent, et permettent à des familles dont les revenus ouvrir les fenêtres, ce qu’on ne pouvait pas faire avant ! » excèdent les plafonds HLM, mais qui ne peuvent néanmois pas se Déjà locataires de la SEMISO, Leslie et Nicolas Lepissier suivent loger dans le secteur privé, de trouver des logements confortables. ce qu’on appelle un « parcours résidentiel » : après un premier Cette mixité sociale fait la force de Saint-Ouen. logement de 55 m 2 à Gambetta, ils disposent boulevard Biron de 22 m 2 de plus ; de quoi envisager d’agrandir la famille ! « C’est important pour nous d’offrir une diversité de logements et de pouvoir ainsi accompagner nos locataires dans les différents moments de leur vie, insiste Virginie Champault. Et pour de jeunes S’il faut suivre les mêmes démarches que pour l’accès à n’importe quel logement social, les dossiers d’acquisition d’un logement PLS doivent répondre à des critères de revenus différents. En effet, les loyers étant supérieurs (12,85 euros le m2 contre 6,5 à 7,5 euros en logement social 2 « On est passé de 45 à 68 m , classique), les plafonds de ressources sont relevés : franchement ça change la vie ! 29 658 euros en 2013 pour une personne seule (contre 22 814 euros pour la majorité des HLM) et 44 324 euros On peut maintenant se projeter pour deux personnes (contre 34 096 euros). dans l’avenir : quand on aura un enfant, Si tous les appartements de Biron sont désormais attribués, il aura sa propre chambre ! » sachez que d’autres logements en PLS seront prochainement Céline El Aichaoui livrés 43, boulevard Pasteur et dans le nouvel immeuble de la rue Albert-Dhalenne, à proximité du Grand parc. Comment accéder aux logement PLS ? 6 novembre 2013 Semisomag réhabiliter Qualité et mixité à loyers modérés Cet automne, de nouveaux occupants doivent investir le 43, rue Pasteur. Entièrement réhabilité, l’immeuble abrite désormais sept logements sociaux de grande qualité. Par David Quaillet C’est à une véritable cure de jouvence qu’a eu droit le 43, rue Pasteur. L’immeuble, inoccupé en raison de sa vétusté, est situé aux portes de Paris, entre les stations de métro Garibaldi et Porte de Saint-Ouen, non loin du RER C. Il comporte sept logements répartis sur cinq niveaux sans ascenseur, ni caves, mais avec un grand jardin de 38 m2. Dans le détail, on dénombre quatre studios d’une surface comprise entre 19 et 35 m2, au rez-de-chaussée et au dernier étage, et trois appartements de deux pièces de 55 à 57 m2 par étages intermédiaires, dont l’un dispose d’une terrasse (4 m2). Dans le cadre d’une opération d’acquisitionamélioration, la SEMISO a confié la réhabilitation du bâtiment au jeune architecte parisien Roman Ducrohet. D’un montant de 667 233 euros (hors honoraires techniques), elle a bénéficié du concours de l’État, du Conseil régional d’Île-de-France, du Conseil général de la Seine-Saint-Denis et de la Ville de Saint-Ouen. Les travaux ont porté sur le remplacement des réseaux de plomberie, d’électricité, de gaz et de Ventilation mécanique contrôlée (VMC), le ravalement de la façade et la réfection des parties communes. Menuiseries extérieures, sanitaires, revêtements de murs et de sols ont été renouvelés dans chaque appartement. Priorité à la mixité sociale La taille des appartements (T1 et T2) limitera la location à des personnes vivant seules ou en couple. La nature et la variété des financements de l’opération conditionneront le montant des loyers : entre 8 et 13 euros le mètre carré en fonction des trois types de prêts locatifs (PLAI, PLUS, PLS*). Ce montage favorisera l’ambition affichée de mixité sociale au sein de l’immeuble. À noter qu’un gardien sera détaché au quotidien pour assurer la relation avec les locataires. *PLAI : prêt locatif aidé d’intégration. PLUS : prêt locatif à usage social. PLS : prêt locatif social La facade du 43, rue Pasteur avant et après sa rénovation. L’intérieur d’un appartement. La cage d’escalier, flambant neuve. En plus de l’isolation des murs par l’intérieur, les locataires bénéficieront du chauffage et de l’eau chaude sanitaire par chaudière à gaz. La consommation énergétique est ainsi près de quatre fois inférieure à celle du bâtiment initial. Ces performances, en plus d’autres critères (sécurité incendie, niveau d’équipements techniques), ont permis d’obtenir la certification Patrimoine Habitat et Environnement. « Les logements offrent des prestations de grande qualité, relève Quentin Roblès, chargé d’opérations à la SEMISO. Dans le même temps, nous tenions à garantir les mêmes prestations à tous les locataires, quelles que soient leurs ressources et leur situation ». Semisomag novembre 2013 7 réhabiliter Un coup de neuf pour les Restos du cœur La SEMISO se préoccupe des Audoniens les plus démunis en prêtant un local à l’association créée par Coluche. Il vient d’être entièrement rénové dans le cadre de la réhabilitation de l’immeuble situé au 115, boulevard Victor-Hugo. Par Karen Isère Du rouge, du bois… Dès le premier coup d’œil, on est frappé par l’aspect chaleureux des pièces. La SEMISO et les Restos, c’est une opération de solidarité qui dure depuis 1996, avec la mise à disposition gratuite d’un local de 200 m 2 au 115, boulevard Victor-Hugo. Il comprend la salle de distribution, la réserve des aliments et un bureau. Le tout au pied d’un immeuble de trois étages, datant des années 1930, concédé par la municipalité en 2010, via l’opération d’aménagement Hugo-Péri. Ici, la SEMISO est lauréate de l’appel à projet « Réhabilitation durable III » (Ademe et Région Île-de-France). D’où une aide au financement et une exigence environnementale accrue pour ce site à vocation sociale plurielle (cinq logements et une association caritative). Au service des plus démunis Les travaux ont donc comporté un renforcement des planchers hauts, la mise aux normes électriques, l’isolation thermique… Mais aussi une nouvelle toiture en bois, équipée de lanterneaux (arrivées de lumière naturelle) et qui sera prochainement végétalisée. Cette végétalisation de la toiture s’accompagne d’un dispositif de rétention des eaux pluviales, un point positif en faveur du développement durable. Le chantier s’est déroulé de début juin à fin septembre, d’où la fermeture du local durant cette période. « Les gens que nous accueillons sont ravis du changement, commente aujourd’hui Freddy Meyer, directeur de l’antenne SaintOuen des Restos depuis les débuts. J’ai vraiment apprécié la disponibilité et l’efficacité de mes interlocuteurs de la SEMISO. Ils étaient toujours joignables et réactifs. » Un soutien d’autant plus apprécié que la tâche des bénévoles s’alourdit : chaque année, 20 % à 30 % Freddy Meyer, de personnes en plus font appel aux directeur de l’antenne Restos alors que les critères d’attriSaint-Ouen bution n’ont pas changé. « Nous nous des Restos du cœur. occupons surtout de mères isolées avec leurs enfants, mais aussi de retraités dont la pension est trop maigre pour en vivre, alors qu’ils ont travaillé toute leur vie », déplore Freddy Meyer. Très active, l’antenne distribue des repas, organise des excursions et des séjours-vacances, donne des bons coiffure pour aider les chômeurs à améliorer leur allure avant un entretien d’embauche… C’est Freddy qui a choisi le rouge des murs. Une couleur chaleureuse comme le cœur de cet homme, qui, à 70 ans, continue de battre pour autrui. 8 novembre 2013 Semisomag « En 1996, la Ville a servi d’intermédiaire pour trouver ce local et a passé une convention avec la SEMISO, pour qu’elle le mette à la disposition de l’association. Depuis, nous nous efforçons de lui faciliter la vie. La Ville prend en charge les frais de fonctionnement (électricité, téléphone, informatique) et fournit une aide logistique : transport de denrées, cars et chauffeurs pour emmener des familles en vacances… Nous sommes très contents des travaux, tant sur le plan de la qualité que des délais. » ario Salvi, directeur général adjoint des services M de la Ville de Saint-Ouen construire L’avenir en vert à l’écoquartier des Docks Pour la première fois, la SEMISO acquiert deux programmes immobiliers de 117 appartements neufs situés dans un écoquartier, celui des Docks de Saint-Ouen. Avec sa livraison prochaine, l’immeuble Dhalenne sera le premier programme de logements sociaux des Docks. Par Lisa Telfizian C’est une première qui se déroule sans encombre. Bientôt, la SEMISO sera en mesure de louer des appartements sociaux dans un écoquartier, celui des Docks de Saint-Ouen. « Nous ne construisons pas en direct mais achetons sur plan en VEFA (Vente en l’état futur d’achèvement) », explique Florian Boucher, chargé d’opérations au sein de la SEMISO, qui souligne : « Un écoquartier suscite de nombreuses questions qu’il faut suivre et valider avec le promoteur, comme la collecte spécifique des ordures. En dépit de ces contraintes supplémentaires, les deux chantiers avancent sans retard ». Deux immeubles dans les Docks Qu’on en juge plutôt. Au 30, rue Albert-Dhalenne, les ouvriers terminent les peintures, posent le carrelage et les jardiniers s’activent sur les espaces plantés de la cour. « La livraison à la SEMISO est prévue pour fin novembre », se réjouit-il. Dans ce bâtiment de neuf étages conçu par Fresh architectures, 80 familles pourront être logées avec des loyers modérés (PLAI, PLUS ou PLS). De nombreux appartements, allant du studio au T5, comportent soit des balcons, soit des terrasses, tandis que l’immeuble « donne sur le parc de 12 hectares des Docks, inauguré à l’été 2013 », poursuit Florian Boucher. Au 24, rue des Bateliers, c’est un immeuble de dix étages qui se dresse, conçu par C&D Carril Architectes. Les ouvriers posent les cloisons et le chantier, qui avance sans retard, sera livré en mars 2014 pour devenir un immeuble de logements sociaux à loyers PLS (voir encadré page 6). Là encore, il s’agit d’un BBC (Bâtiment de basse consommation) où 37 familles bénéficieront d’espaces plantés communs, de balcons Le 24, rue des Bateliers. Le 30, rue Albert-Dhalenne. et de terrasses privatives. « Les deux immeubles comportent une loge et un logement de gardien, de quoi assurer une qualité de services aux résidents », précise Florian Boucher. La qualité de vie au cœur du projet L’écoquartier devrait embellir la vie des résidents de multiples manières. Le quartier, dont la surface de 100 hectares représente le quart de la ville de Saint-Ouen, est organisé en îlots où tout peut être fait à pied grâce à un mélange harmonieux de commerces, crèches, bureaux, logements sociaux et privatifs. « En matière de collecte et de tri des déchets, les résidents bénéficieront même d’une innovation », souligne Florian Boucher. Un réseau de collecte pneumatique des déchets a en effet été créé. Il est composé de 6 kilomètres de réseaux souterrains et d’environ 150 bornes de collecte, dont une dans chacun des deux immeubles de la SEMISO. Les déchets seront déposés dans ces bornes et seront automatiquement aspirés et transportés via des conduites enterrées jusqu’à un terminal de collecte. À la clef : une forte réduction des camions de collecte dans les rues, une hygiène et un confort accrus dans les logements. Quant aux charges de chauffage, elles seront particulièrement maîtrisées grâce au réseau de chaleur qui délivrera une énergie composée à terme de 75 % d’énergies renouvelables. La collecte des eaux de pluie, grâce aux toitures-terrasses végétalisées des immeubles, la densification des modes de transport doux, le soin apporté à relier le centre-ville de Saint-Ouen à la Seine de façon à créer une mixité des usages de l’espace public, devraient finir de conquérir les résidents des deux programmes de la SEMISO. Semisomag novembre 2013 9 construire Rue Basset : du neuf à l’achat Onze nouveaux logements doivent être livrés à la fin de l’année, au 58-60 rue Léonce-Basset. Vendus sur plan, neuf d’entre eux ont déjà trouvé acquéreurs. Par David Quaillet Les bâtiments vétustes du 58-60 rue Léonce-Basset, démolis au début de l’année 2012, ont depuis laissé place à un ensemble de onze appartements tout neufs sur un total de 724 m 2 de surface habitable. L’immeuble, situé près de la mairie et de la future ligne 14 du métro mise en service à l’horizon 2017, est l’œuvre du cabinet d’architecte Gilles Margot-Duclos. Bâti sur cinq niveaux sans ascenseur, il abrite des appartements de types T2, T3, T4 et T5 (dont trois duplex), de surfaces comprises entre 45 et 103 m 2. Il comprend également neuf terrasses ou balcons, deux jardins privatifs et dix caves. Des places de parking peuvent être louées en face du bâtiment, au n°39. Des performances énergétiques optimisées En outre, les performances énergétiques sont optimisées grâce à l’isolation par l’extérieur des deux façades, les menuiseries et les volets roulants en aluminium, ainsi qu’une toiture plantée de végétaux. L’ensemble de l’opération de construction s’est élevée à 1,62 million d’euros (hors honoraires techniques). Les logements ont tous été mis à la Vente en l’état futur d’achèvement (VEFA), autrement dit vente sur plan, par l’agence Luc Boillot Immobilier (LBI) à Saint-Ouen*. Au début du mois d’octobre, deux appartements restaient à vendre : un T5 de 103 m 2 (430 500 euros), un T2 de 45 m2 en rez-de-chaussée avec jardin privatif (231 000 euros). * LBI : 79, avenue Gabriel-Péri, à Saint-Ouen - 01 40 11 62 62. 58-60, rue Léonce-Basset. Des lots de copropriété rénovés bientôt à l’achat La SEMISO a acquis des lots de copropriété de la Ville qu’elle réhabilite et met à la vente à prix maîtrisés. Une démarche d’amélioration de l’habitat au long cours, débutée en 2010. La SEMISO est un acteur majeur dans la lutte contre la vétusté et l’insalubrité du parc privé. En avril 2010, elle est devenue concessionnaire de deux opérations d’aménagements (Hugo-Péri et Pasteur- 10 novembre 2013 Semisomag Zola) ayant notamment pour objet la résorption de l’insalubrité dans le parc privé audonien. L’intervention dans ces quartiers aura en outre un effet de rééquilibrage du parc ancien à l’heure où l’écoquartier des Docks sort de terre. « Après avoir reçu les lots de la municipalité, nous les réhabilitons, puis nous les mettrons en vente », explique Camille Ploujoux, chef de projet à la SEMISO. Les logements appelés à être mis en vente sont intégralement réhabilités. « On refait tout, précise Camille Ploujoux, électricité, plomberie, parquets, interphonie, équipements sanitaires, tapisserie… » Actuellement, cinq adresses sont en travaux, avec une livraison prévue au premier trimestre 2014 pour cette première phase. Les lots seront vendus à un prix au m² maîtrisé, conformément à la charte promoteur en vigueur sur la Ville. En parallèle, la SEMISO a un rôle actif au sein des copropriétés et incite, chaque fois que cela est possible, au vote de travaux d’amélioration des parties communes. Cette opération participe à la fois la lutte contre la crise du logement en Île-de-France et au maintien de la mixité sociale et urbaine caractéristique de Saint-Ouen. Karen Isère entretien du patrimoine Travaux 2013 Améliorer la qualité de vie des locataires : tel est l’objectif des travaux engagés en 2013, pour un montant de plus de 1,6 millions d’euros hors taxes. Par Isabelle Friedmann Entre la réfection des allées, l’installation de nouveaux lampadaires et de nouveaux bancs, l’aménagement des espaces extérieurs de Michelet transforme les abords de la résidence. Amorcés cet été, ces travaux, qui seront totalement achevés à la fin de l’année, donnent déjà une nouvelle jeunesse à un ensemble d’habitat. Quand au retour des beaux jours, les habitants verront bourgeonner et fleurir les nouvelles espèces végétales qui ont été plantées sous leurs fenêtres, ils prendront, plus encore, la mesure du chantier qui a été réalisé sur ce site. Moins visible, mais tout aussi importante, la poursuite du plan de mise en sécurité électrique et de remplacement des tableaux électriques a concerné, cette année, quelque 403 logements, répartis sur 11 résidences (Payret-Pasteur, Zola, Massenet, Paul-Bert, Vallès, Levasseur, Saint-Denis, Basset et Berthoud). rieur et la mise en place d’une VMC concernera la seconde. De moindre ampleur, mais tout aussi précieuses pour les locataires de Blanqui, les actions d’amélioration du cadre de vie, qui y auront lieu courant 2013. Par ailleurs, la rénovation des façades du 39, rue Arago est à l’étude. Et toujours… À ces petits et grands travaux d’entretien et de réfection, il faut, enfin, ajouter les travaux divers réalisés, de façon continue, par la SEMISO : rénovation des parties communes, remise en état des logements avant relocation… ce sont quelque 700 000 euros HT qui y ont été consacrés cette année. À court terme tin ar J. M Bld Ornano Vil Imp. J. Aug uste Vil la M a l Vil a Clo rcel la tild le E rne e Vil l sti Pass. Bonnafous Vil a Ju ne l la Ro iette ge r Vil Séverine la Lo uis a ert V. P ala Im ric n Imp. C. Guinot Imp. Germaine ue es lière Mo ran ss du Pr Gosset Place de la Paix... A. Lese sn ne pô in Pas s. Despo rtes ts Baud gè tre Ca Eu En s Av. Michelet les d B es en oute tra in de Bi ro Vi n l Vo la B lta iro ire n er Mo ar M Paul-Bert ier s J. Va l os J. d'A rc d r e Ba ie Cu rie Dr L. A. L ese J. Perni Cu rie du sne d p. Tru b de Av. Michelet s M En ad el tr A. e ep Ro ine re M di .S ne n em ur s ba t e Be r th M ar gu V er illa ite qu i Pi er re t an Ré sR t lla Vi P. B is ss la R Mis. ton er s ni ar ro n M es Av .d Bl an J. Cl B. ém en t du i ve Allé Pla té i P. e R. sir M Cur Riou ie a x Ga la de Av. Michelet ès ur Ja an Je Bl d re ar ie Bi ro n ss .M d Im G p. M E. L am Comp at um be oin hi t eu eau ta t c Im oin Va p. s illa E. nt es p. D ea u ss ou Im p. M Im Am Bl Qu in et E. Ni co let riel P éri Av. Ga b Garib a e m da ra he p. C uy er de eau Im É. Zola pè riel P éri Av. Ga b riel P éri Av. Ga b Fa rc ot Zo la É. ldi m us Ca A. go Ara ag o s Ga Im gi p. n rc Ma Ar le ou C. Guinot m Place Django Reinhardt Cimetière Parisien Berthoud E. Be rth Marécha l Leclerc des Grav iers Debain Villa Condor cet Bourdarias du Pr Gosset Paris Semisomag novembre 2013 11 isonniers J. Va l on Av. du Cimetière Parisien Rue des Po l Do le t . r M ee B Da Vallès Lé c Im Ch p. ar le tt y er rs ie s Ro r Blanqui y rr r Fe nie J. r Ga C. Si bo ne P s Be as rn s. ar d É. rt u Ba s n Michelet be L. de ito in p. A u Av .F ray ce r a L. Im D s ill er V ar e du si ud e Ro la s C. C eg rs nnie re s p. 3 d ar nt Ce ve Or d' e lm et se rm An 'He l de E. S. Valadon D . Babinski r du T. Lautrec de Mo s Bu nt tte ma s rtr e d B es En ons fa nt s le hil Ac m i .D Place du 19 mars 1962 tin e lla idt hm Fructidor V Pr illa év de oy la an ce Im za t eu L fro y lb ro Vi nne lla r Va le n t llo di Go Cr oi Rolland de He L'Union M r be Kle ot Go A. lm r de E. Va ill Place Payret an t PayretCarnPasteur Massenet Vi et el A. ach B M C. se An rie nd el Ce or c C. S M la ss .R ob .L es ev Pa pi as er ss se re V .É ill ur lis a ab Ce Im p. et Pa ris Ju h ss ie if rs .L Place ac Pa Payret ou st r eu r La Fontaine M A. Vil E. Nœther Ga ill ar d Pa M. Levasseur A. Ott ino Raspail Palouzi é J. Ve rn e r .R M i ar G ne io ér eb in e ux di l ba lar N Zola Ya c m Du p. G .G A. as Ca K. n ue c Vi r z u do Hu ro t Place du 8 mai 1945 d u de Prog l'A rès lli an ce y and du L Pass. Amélie lier eva . Ch Imp oiso es P Ch. d de et on uer Ba r . D L Di an rie n st na du n Re l'I ier de ent rm nc Pa . Bla L d Bl r to du Av. aa D. M Se D. al n bi La B Éc s de lla s A r be m e pt H. go ire sa é .C des Martyrs de la Déportation Motte Allée La on rd É. Co rt mbe s d'Ale e Vi ll u y Cimetière Communal ne Je E. fu rey P. D Cl ic hy ien e ss du Land du Vi b ar et e rH Amélioration du cadre de vie Dr ian esd o ug o ct in o Ard de Place du Capitaine Glarner ks oc sD de y lich de C y ol Place de la République Remplacement des menuiseries extérieures et de la VMC. Saint-Denis Réfection de l’isolation par l’extérieur nd en u J. G rs lie P. L afa rgu e d La L. Basset Ba pr ss Ci Travaux de réhabilitation S. All en de i al r te Ba rre Pie s de de H. otta Lam Dh lie es du hin Vidal lai be P. La ng ev in Im sC Ge p. nd de ha ar la nt m ie er ie rs de A. ac An at ol eF ra nc e s gé e So u bis du M A. Bl To uz et du Pa rc Pa nne e lC ea u Ne u D A. Clichy rce ss Bl d s ni De t- Sa e s Place d'Armes Q Ga Ma ou i en t- é J.J. R Saint-Denis ngé in Sa Mise en sécurité électrique des logements et remplacement des tableaux électriques nc Ca uc fL r rolo hale Ne dy P se t Ra ni llo Be ien A. D Lan ux ea ât Ch ein eS d uai és au Ha in s M de ou tie n ue -O e Pr Im Da p. up hi St ne e So ph ie e ein eS ai d Qu x nty t S Pla de du e ein L e in Pt ai Qu F. d au Place de l'Abbé Grégoire ein S de Pi er re Ni co lau Te rn l au lP ce ar L’Î l M Centre sportif de l'Île-des-Vannes aS Aménagement des espaces extérieurs ni De tin Sa e- d Bl Après le temps des études et celui de la désignation des entreprises, les prochains travaux programGennevilliers més concerneront les résidences Massenet (passage Élisabeth) et le 12, place Payret. Le remplacement des menuiseries extérieures et de la Ventilation es Asnières mécanique contrôlée (VMC) est nn a sV prévu pour la première ; la réfecde e tion de l’isolation par l’extéÎl s 2013 semizoom Armel Simon, ébéniste aux Puces Grâce à la SEMISO, cet artisan bénéficie d’un local de qualité à un prix abordable en plein milieu des Puces. Portrait d’un homme heureux… L’ébénisterie ? J’ai eu le coup de foudre à 15 ans chez un professionnel en Bretagne, raconte Armel Simon. Depuis mon CAP, c’est mon métier, et une passion. » Sérieux, honnête, fiable, ultra-compétent… Quand ils parlent d’Armel, les antiquaires des Puces ne tarissent pas d’éloges et soulignent qu’il a parfois manqué de chance. « Alors franchement, il a bien mérité ce local de la SEMISO », commentent-ils, unanimes. Armel n’est pas du genre à se lamenter. Mais après 17 ans de travail comme salarié chez divers antiquaires de Saint-Ouen, il a fait l’objet d’un licenciement économique en juillet 2013. Durant son préavis, il se met en quête d’un nouveau travail. « Les Puces sont le plus grand marché d’antiquités au monde, rappelle-t-il. Mais ici, il faut éviter toute coupure dans le parcours professionnel. » En juin, il s’adresse à la SEMISO, qui lui propose de lui louer un local pimpant, au pied de la résidence Paul-Bert, justement en attente d’un occupant dont les activités soient complémentaires des Puces. Un emplacement idéal dans le marché Paul-Bert, une grande pièce dotée de vitrines donnant sur la rue, un petit bureau équipé d’un frigo… L’ébéniste est ravi de se lancer à son compte pour la première fois de sa vie dans de si bonnes conditions : « J’ai une chance incroyable avec cette pièce peinte en blanc et orientée au sud-est. La luminosité est très importante quand je fais du vernis au tampon par exemple. La largeur des portes, elle, me permet d’aérer facilement quand j’utilise des produits toxiques. Un tel espace me permet aussi d’entreposer plusieurs meubles, ce qui m’est indispensable puisque je travaille souvent sur plusieurs commandes à la fois et que certaines peuvent exiger une réfection de plusieurs mois. » Les antiquaires lui confient en effet des pièces chinées qui font parfois l’objet d’une véritable résurrection. Il faut connaître les époques, les styles, les matières, les techniques de restauration appropriées… Lorsque nous avons rencontré Armel, il « soignait » ainsi un guéridon anglais victorien en acajou de Cuba, un semainier (une commode à sept tiroirs, un par jour) en bois de rose et marqueterie, une travailleuse (table avec plateau ouvrant où les dames rangeaient leur nécessaire de couture) Napoléon III, en citronnier, ébène et loupe de frêne. L’ébéniste doit parfois faire intervenir d’autres artisans d’art, comme des marbriers, des bronziers ou des gainiers. D’où un processus lent et complexe. D’abord de la menuiserie – réparer une porte, fabriquer le pied manquant d’un fauteuil – puis la beauté proprement dite. « Je vais par exemple combler les trous d’une marqueterie en faisant des greffes », explique l’artisan. Vient la finition, toute aussi longue : vernis, bronzes et serrures à remonter… Mais quand on l’interroge sur l’avenir, Armel n’y va pas par quatre chemins : « C’est formidable d’être ici. Je me sens vraiment confiant. » Karen Isère Semisomag novembre 2013 12