La mode prend ses quartiers au Palais

24 HEURES A PARIS
Commerce
L’ACTU EN FLASH
(DR.)
La mode prend ses quartiers
au Palais-Royal
D
EPUIS quelques mois, des boutiques de
luxe fleurissent sous les galeries du PalaisRoyal. Corto Moltedo, Acne Jean, Shiseido… Les grands noms de la mode rachètent
peu à peu les commerces traditionnels et historiques des arcades. Antiquaires et autres vendeurs
de cartes postales sont en voie de disparition.
Tout a commencé rue Montpensier, derrière le
Palais-Royal, et s’est poursuivi rue de Valois, puis
place du Palais-Royal. Franck Desnoyers, agent
immobilier, a favorisé l’installation de ces boutiques de mode. Il en est déjà à son sixième
contrat. « C’est un bel endroit, mais il est éteint. Le
premier à s’installer ici fut Marc Jacobs. Et, depuis
un an, c’est la folie. Nous répondons à beaucoup
de demandes de la part des marques de luxe. »
L
PALAIS-ROYAL (Ier), SAMEDI 23 AOUT. Les magasins tradionnels quittent peu à peu
la galerie Beaujolais au profit de boutiques de luxe. (LP/C.R.)
« Moi, je ne veux pas vendre »
JEAN-FRANÇOIS BRUN, 65 ans, propriétaire de Brun & Fils
EPUIS 1922, la boutique de philatélie
Brun & Fils trône au 85, galerie Beaujolais,
place du Palais-Royal. Et ce n’est pas près de
changer. « Plusieurs fois par mois, un agent immobilier passe pour demander si on veut
vendre. A chaque fois, je refuse et je continuerai
à avoir cette même réponse », raconte JeanFrançois Brun, 65 ans, actuel patron de cette entreprise familiale fondée en 1907.
« Il y a trente ans, se souvient-il, il existait sept
ou huit marchands de timbres. Aujourd’hui,
nous ne sommes plus que deux. » Malgré la disparition progressive des commerces de proximité, Jean-François Brun ne se fait pas de souci
pour l’avenir : « Le Palais-Royal est un quartier
enclavé. Les grandes marques ne vont pas y
(LP/C.R.)
D
trouver leur compte. Beaucoup de gens passent
mais peu achètent. Si des enseignes veulent se
faire une clientèle, ce n’est pas la peine de venir
au Palais-Royal. »
sont pas dans l’esprit très particulier du PalaisRoyal. Je trouve préoccupant ce retour des
grandes marques dans le centre de Paris, qui signifie la perte des artisans, plus adaptés au bâti des
arcades. »
Lyne Cohen-Solal, adjointe chargée du Commerce auprès de Bertrand Delanoë, considère au
contraire cette évolution comme un atout pour
Paris : « Un lieu tel que celui-ci ne peut être dénaturé. L’installation à Paris de marques luxueuses
est très valorisante pour la ville. »
Comment un tel changement s’est-il opéré ? Selon Jean-François Legaret, « les commerçants ont
vendu à des conditions alléchantes ». Franck Desnoyers confirme : « J’ai fait une offre de un million
d’euros à un antiquaire »… qui l’a finalement refusée. Mais l’agent immobilier l’affirme : « Bien souvent, devant de telles sommes, je n’ai pas besoin
d’insister beaucoup pour convaincre les commerçants »… La mue du Palais-Royal ne fait peut-être
que commencer.
Claire Robiche
Social
« Je paye des impôts et je ne suis pas
régularisable ! »
HAROUNA, 35 ans, occupe une agence d’intérim du Xe depuis le 3 juillet
«C
d’espoirs. « Nous avons demandé un
entretien avec la direction pour leur
demander de soutenir les travailleurs. » Et de fournir des promesses
d’embauche, sésame indispensable
pour une éventuelle régularisation.
Selon les syndicats, on compterait
actuellement entre 15 000 et
20 000 intérimaires sans-papiers
comme Harouna dans toute l’Ile-deFrance.
Julien Solonel
ELA fait huit ans que je
travaille sur des chantiers partout à Paris et
en Ile-de-France, sans aucunes vacances. Je cotise à l’Assedic, je paye
des impôts, et pourtant, je ne suis pas
régularisable ! » Casque de protection blanc sur la tête, Harouna,
35 ans, a défilé hier avec près de
300 autres intérimaires sans papiers
à La Défense (Hauts-de-Seine). L’objectif : interpeller les grandes entreprises du bâtiment, très présentes
dans le quartier d’affaires en pleine
rénovation.
Déjà neuf cents
régularisations
En grève depuis le 3 juillet
D’origine malienne, Harouna a manié le marteau-piqueur et œuvré au
renouvellement des voies du métro
avant de se mettre en grève le 3 juillet
dernier pour demander d’être traité
comme les autres travailleurs. Depuis, celui qui voudrait devenir
conducteur de grue s’il obtient ses
papiers, occupe l’agence d’intérim
Man BTP (Xe) avec 87 autres employés. Rejoints par des salariés des
sociétés Perfect Intérim ou Estim,
MERCREDI 27 AOUT 2008
S
LA DEFENSE, HIER. Harouna (à droite) et ses collègues ont
manifesté dans le quartier d’affaires pour obtenir des papiers.
ainsi que par des militants de Solidaires et de Droits devant !, Harouna
et les autres ont investi hier le Cnit de
La Défense, actuellement en chantier. Sous l’œil étonné des clients de
l’agence Air France, ou des cafés qui
demeurent ouverts, les manifestants
ont scandé des slogans tels que :
(LP/J.S.)
« On bosse ici, on vit ici, on reste ici ! »
avant de se diriger vers la Grande
Arche.
« Les travaux du Cnit sont réalisés
par Vinci, l’un des plus gros donneurs d’ordre du BTP », explique
Jean-Michel Isabel, du comité de
soutien Sans papiers mais pleins
ELON les associations de
soutien, 900 personnes ont
été régularisées depuis que des
centaines de travailleurs sans
papiers se sont mis en grève le
15 avril dernier, principalement
dans la restauration et les entreprises de nettoyage de la capitale. Mais le mouvement continue : près de 300 grévistes
occupent la Bourse du travail
(Xe) depuis le 2 mai pour demander des papiers.
ES OUVRIERS et engins de
chantier ne vont pas tarder
à arriver sur le site de l’hôpital
Necker-Enfants malades (XVe).
En début de semaine, la Ville a
délivré les permis de construire
pour permettre à l’Assistance
publique-Hôpitaux de Paris de
rénover cet hôpital de pointe
pour enfants. Le futur pôle
mère-enfant, qui accueillera les
petits malades mais aussi leurs
parents, pourra donc voir le jour
d’ici à 2012. Pour satisfaire les
défenseurs du patrimoine, qui
se sont battus pendant des mois
pour empêcher cette opération
qui doit prendre la place d’un
hôtel particulier du XIXe siècle,
la Ville et l’AP-HP se veulent
rassurantes. « Les autorisations,
explique Anne Hidalgo, adjointe à l’urbanisme, prévoient
notamment la reconstruction
de l’hôtel Texier au cœur de l’enceinte de Necker comme témoignage de l’histoire. Le portail, attribué à Servandoni, sera
démonté et remonté. »
V.L.
Féerie du cristal au
parc de Bagatelle
J
USQU’AU 2 novembre, les
joyaux des plus prestigieuses cristalleries de Lorraine
brillent de mille feux au parc de
Bagatelle. Des pièces de Baccarat, Daum, Lalique et SaintLouis, inspirées par la faune et
la flore, sont exposées dans le
parc ou dans le Trianon. Une
occasion unique de découvrir le
processus qui mène de la matière brute à l’objet fini. Vidéos,
animations, conférences et démonstrations permettront de
comprendre l’art du cristal et ses
secrets de fabrication.
C.R.
Parc de Bagatelle, route de
Sèvres à Neuilly, bois de
Boulogne (XVIe).
Mo Pont-de-Neuilly. Ouvert tous
les jours de 10 heures à
18 heures. Entrée 3 " ; tarif
réduit 1,50 " ; gratuit pour les
moins de 7 ans.
Avis de recherche
E
LLE se
nomme
Nour
El
Houda Amghar. Elle a
15 ans et n’a
pas réapparu
au domicile
familial depuis
le
19 mai. Elle
n’a pas non plus donné signe de
vie à ses parents. Lorsqu’elle a
disparu, après ses cours, l’adolescente de corpulence assez
forte, qui mesure 1,60 m, portait
un sac à dos vert. Sur elle, seulement une carte Imagine R. Elle
serait susceptible de se trouver à
Paris, notamment dans le
VIIe arrondissement où elle s’est
déjà rendue à deux reprises lors
de fugues successives. Toute
personne qui la reconnaîtrait est
priée de bien vouloir contacter
le commissariat de police de
Noisiel au 01.64.11.28.28.
(DR.)
« Depuis un an, c’est la folie »
Entre tradition et modernité, Jean-François Legaret, maire UMP du Ier arrondissement, est partagé :
« Je suis favorable à l’arrivée de ces grands créateurs. Mais ces boutiques au design japonisant ne
Necker a son permis
de construire
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