Réalisation d`un autorail JEP triple gros gabarit (TAR) - E

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Réalisation d`un autorail JEP triple gros gabarit (TAR) - E
Réalisation d’un autorail JEP triple
gros gabarit (TAR)
Pour tous les collectionneurs de la marque JEP et autres marques un des modèles mythiques du
train jouet échelle 0 c’est l’autorail triple gros gabarit malgré sa taille disproportionnée par
rapport au gabarit des matériels ayant existés dans l’échelle 0.
L’acquisition de cet autorail a toujours était une sorte de parcours du combattant en raison de
sa rareté et de son prix très élevé quand un exemplaire se présente en ventes aux enchères ou
sur une bourse! Alors il ne reste plus que la solution de se le fabriquer soi même.
Mais là encore cela reste souvent qu’un projet virant à l’utopie! Car le passage obligé c’est
l’acquisition des caisses provenant le plus souvent d’un autorail 2 éléments qui a existé pendant
de très nombreuses année (25 ans environ).
Un autre problème c’est que les épaves ne courent pas les rues car très convoitées pour ceux
que l’idée turlupine depuis longtemps; que de fois ai je entendu dire “je recherche des épaves
de caisses d’autorail double pour réaliser un triple!”
Alors pour moi ce projet a vu le jour à la bourse de 2009 d’Orléans puisque par hasard je suis
devenu acquéreur d’une épave d’un double (mais qui avait subi les affres d’un incendie et
repeint) et 3 semaines plus tard un 3ème élément mais d’après 1940 avec le marquage “SNCF”
Voilà! La porte était ouverte pour réaliser ce projet mais je ne me faisais pas d’illusion la tache
allait être longue et difficile.
Tout d’abord je me rendais à l’évidence qu’il fallait m’entourer de conseils et demander le
concours d’amis collectionneurs : photos du modèle d’origine sous tous ses angles, relevés
nombreux de détails de fabrications pour réaliser les pièces manquantes et recherches des
pièces existantes auprès de ceux qui en refabriquent.
une fois tout cela cogité je commençais le travail.
Avant tout je dois énumérer les pièces qui composaient les épaves :
Les 3 caisses avec leurs portes sauf la 3ème qui ne les avaient pas, 2 planchers sur 3, une
trompe, les 2 bogies des caisses extrêmes sans les roues et c’est tout !
Quelles étaient les éléments à acquérir ou à faire ? :
- la caisse centrale à modifier: 2 fenêtres à ouvrir, le carénage du toit à créer en symétrie de
celui opposé, 2 fausses portes à faire, les 2 guides de passage du soufflet, la suppression du
marquage SNCF et la réalisation du marquage NORD, suppression des découpes de passages du
bogie en complétant le carénage
- refaire le moteur: rebobinage, pallier etc... Après coup j’avais l’opportunité d’un moteur mais
il était trop tard!
- le plancher de l’élément central
- les 2 bogies de petite taille accouplés avec leurs supports de liaison avec les 2 caisses
(centrale et arrière)
- une cloison de caisse
- les 3 dômes ovales de toit.
- les 2 soufflets
- toutes les roues soit: 20 au total y compris celles du moteur.
- 3 trompes de toit
- les 5 éléments supports des lampes avec leurs plaques d’isolation.
- un tampon
Mon travail commençait:
1/ le décapage
C’est un décapage total par trempage dans une solution de soude caustique ou de diluant
cellulosique des caisses débarrassées de toutes les pièces attachées et de celles ci.
- ensuite brossage prolongé des résidus de peinture, un passage dans un bain électrolytique est
nécessaire pour les pièces présentant de la rouille, brossage, rinçage et souvent on refait un
autre passage en bains.
2/ le débosselage
Je n’apprendrai rien à certains, c’est aussi un travail de patience, on utilise toutes sortes
d’astuces avec des volumes en acier, plastique etc...
3/ le dérouillage en profondeur.
- la tôle ayant était soumise à la chaleur d’un incendie il fallait décaper une couche de rouille
par endroits très tenace jusqu’à rendre la tôle lisse comme à l’origine, principalement les
planchers.
4/ L’élément central
-je donne quelques détails sur celui ci qui a fait l’objet d’importantes modifications comme je
le précise plus haut.
- là je me suis rendu compte après coup que l’élément SNCF acheté a été une erreur car des
modifications n’auraient pas été nécessaire avec l’élément NORD.
La découpe d’origine devait disparaitre ainsi que le logo SNCF et ce n’était pas une mince
affaire tout du moins pour moi qui ne pratique la chaudronnerie qu’en amateur.
- je passe sur l’élimination des découpes de bogies, après maintes tentatives j’y arrivais; il faut
signaler toutefois que bien que la tôle JEP soit raide elle s’aplanit très bien et cela a été le cas
pour les raidisseurs des découpes de bogies.
- pour le sigle SNCF j’ai découpé la tôle tout autour et réalisé après avoir pris l’empreinte de
NORD un moule en silicone et la pièce en résine, là pour moi aucun problème qui coule des
travelages depuis des années!
- les 2 fausses portes ont été réalisées en laiton et ensuite soudées à la caisse il a fallu combler
l’échancrure du logement de la poignée de porte et réaliser les 2 guides d’un des soufflets.
- le carénage symétrique de toit m’a été réalisé ainsi que les ébauches des fausses portes.
5/ les dômes ovales des toits.
- là encore c’est du travail de moulage et de résine, mais après il faut évider l’intérieur au
maximum pour le logement des supports d’éclairage.
6/ la peinture
- alors là! Je me suis dit qu’il fallait se mettre dans les meilleures conditions pour ce travail de
peinture qui allait donner à la préparation le résultat final de l’objet.
- c’est là que voulant éviter la peinture en statique j’ai eu l’idée de peindre l’objet en
mouvement, ceci pour éviter le risque éventuel de coulures de peinture et de plus cela présente
l’avantage de charger plus, ce qui est impossible en statique!
La solution c’était un tournebroche de barbecue! Inutile de vous décrire le dispositif les
photos parlent d’elles même! Très gros avantage également c’est que l’on va peindre partout en
une fois en 1ére couche, le moteur de la broche est à une vitesse adéquate et la rotation en 1/4
de tour permet de peindre zone par zone; après chaque couche je laisse tourner le tourne
broche 1/4 d’heure à 20 minutes.
L’ensemble dans un 1èr temps est passé à l’apprêt en bombe, la peinture à l’aérographe.
- une fois cette opération terminée j’ai procédé à un montage à blanc de l’ensemble, “ un triple
gris”
7/ le masquage des zones restant beige et les couches de peinture.
- travail qui prends environ 6 h car il y a des filets et les fenêtres.
- dans un 2ème temps quand le bleu est sec il faut revenir au beige pour les entourages des
fenêtres et là encore c’est le pochoir classique qu’il faut faire mais un réglage de l’aérographe
est sans doute souhaitable car sans cela le brouillard de peinture passe derrière malgré toutes
les précautions prises et alors au démoulage c’est pas du tout le résultat attendu, il faut avec
patience remettre tout en ordre et effacer le brouillard de trop.
8/ les finitions
- le retrait des masquages est l’instant sublime, car la tôle peinte et les pièces en général
apparaissent
Dans leur aspect final et là on assiste quasiment à l’accouchement (excusez le terme) de son
enfant!
- on à hâte cette étape franchie, de passer au montage, les photos vous donnent le résultat
encore qu’il reste à faire l’équipement électrique, c’est ainsi que les dômes n’ont pas encore
les écrous définitifs.
Et les caisses ne sont pas rivetées.
En conclusion j’ai baptisé mon autorail:
TTT JEP T: pour tournebroche, T: pour tempête
(c’est avec la tempête que nous sommes partis de Toulouse en 01/2009 avec le CCAM à la
bourse d’Orléans) T: pour triple bleu.
Comme je l’ai dit au début c’est avec le concours d’amis collectionneurs, d’adhérents du CFE
(réfection moteur et pièces détachées) ainsi que d’un constructeur modéliste de l’Est que j’ai
pu réaliser ce projet ! Je les remercie très sincèrement tout particulièrement.
Erik Borg