Lieux de dévotion et lieux spirituels : une pastorale du tourisme qui s
Transcription
Lieux de dévotion et lieux spirituels : une pastorale du tourisme qui s
Lieux de dévotion et lieux spirituels : une pastorale du tourisme qui s’adresse à tous ÉTUDE SUR LA PASTORALE DU TOURISME ET LES LIEUX SPIRITUELS DU DIOCÈSE DE COUTANCES ET AVRANCHES Père Christophe BOUDEREAUX année 2009 1 SOMMAIRE I/ LE TOURISME Le tourisme une activité majeure du département de la Manche Un poids économique Une réalité humaine Quel tourisme ? Des tourismes et des touristes Pastorale du Tourisme, de quoi s’agit-il ? Un tourisme de proximité Communiquer, se rencontrer Ouverture et accueil dans les églises ou sites religieux La liturgie Le tourisme religieux : monastères et abbayes Centres d’accueil dans le diocèse Marcheurs et amoureux de la nature : Le tourisme de la Plaisance Le tourisme de mémoire P 04 P 04 P 06 P 08 P 10 P 14 P 04 P 11 P 18 P 19 P 23 P 27 P 25 P 29 II / LES LIEUX Les lieux de pèlerinage : Lieux spirituels ou lieux sacrés ? De multiples lieux Des pèlerinages diocésains : Les dévotions populaires dans le diocèse : Les saints guérisseurs dans le diocèse Le culte des reliques dans le diocèse Les abbayes, monastères, couvents Des occasions à saisir ou à créer P 33 P 34 P 37 P 33 P 33 P 37 P 39 P 40 P 38 III / CONCLUSION Propositions pour des options et orientations diocésaines envisageables P 41 IV / ANNEXES Annexe 01 : Tableau des cantons et communes de la Manche ayant le plus de lits touristiques. P 44 Annexe 02 : Liste des communes ayant des hébergements Collectifs (Accueil Collectifs de Mineurs, Maisons Familiales de Famille et Auberges de Jeunesse) P 46 Annexe 03 : Liste des communes ayant des campings P 47 Annexe 04 : De l’utilité d’évaluer la fréquentation de nos propositions P 48 Annexe 05 : Bénédictions de la mer, des marins et des bateaux P 50 Annexe 06 : Du culte des saints, des saintes images et des reliques P 52 Annexe 07 : Questionnaire sur les lieux sacrés du diocèse P 55 Annexe 08 : S’associer aux chemins miquelots P 57 Annexe 09 : Les saints honorés dans le diocèse de la Manche P 58 Annexe 10 : Bibliographie et sources P 62 2 I/ LA PASTORALE DU TOURISME 3 Le Tourisme est une activité majeure du département de la Manche. Un poids économique : La France est la première destination touristique mondiale avec plus de 70 millions de touristes. En 2007 la Manche était en 27ème position, au niveau national, pour les nuitées (25ème en 2005). Les chiffres de 2007 font état de 12 Millions de nuitées dans la Manche grâce aux 2550000 lits touristiques disponibles. Le tourisme est devenu une véritable industrie en pleine expansion. Après le BTP (Bâtiment et Travaux Publics) et l’agriculture, le Tourisme est le 3ème secteur d’activité économique du département de la Manche. On évaluait, en 2004, la consommation touristique ou para-touristique à 475 millions d’euros. En comparaison avec l’Orne, 190M€, cela parait très satisfaisant ; mais avec le Calvados, 865M€, l’écart défavorable semble conforter les professionnels à considérer qu’il y a encore une marge réelle de croissance. A n’en pas douter, les efforts et par conséquent les investissements en faveur du tourisme dans la Manche continueront donc dans les prochaines années. De cette réalité si importante, l’Église diocésaine doit tenir compte car toute réalité économique entraîne une réalité humaine. Une réalité humaine : Le tourisme concerne une double réalité humaine : celle des salariés et celles des bénéficiaires. Ces deux réalités seront décrites de façon distincte. Les Emplois salariés : Le tourisme dans la Manche concerne 9300 salariés (2 millions d’emplois en France) soit 1 emploi sur 15 dans la Manche. 24% de ces emplois sont permanents et 18% saisonniers (58% sont de ces emplois ne sont pas exclusivement liés au tourisme). 38% des emplois liés au tourisme s’exercent entre la basse et la haute saison. Ces quelques chiffres laissent deviner la complexité du marché du travail et indique sûrement une certaine précarité puisque les emplois ne sont pas sur une amplitude annuelle. Par ailleurs qui fréquente les lieux de tourisme est en droit de soupçonner une modestie des revenues que les études confirment. En effet 50% des salariés gagnent moins de 1000 euros net par mois. Modestie des revenus à laquelle s’ajoute une inégalité selon les sexes car bien que féminisé, l’emploi lié au tourisme concerne 58% sont de femmes, les revenus modestes concernent 70% de femmes pour 47% d’hommes. Par ailleurs l’emploi dans le tourisme se caractérise par une population jeune puisque 48,5% des salariés ont moins de 25 ans et 23,4% ont entre 25 et 35 ans (28% ont plus de 35ans). 4 Certainement une attention devra être faite en faveur de ceux qui «permettent le tourisme». Le travail accompli, à ce sujet, depuis plus de 15 ans par la JOC au niveau national doit nous interpeler et nous y aider. Mais nous pensons que cette réalité du monde des acteurs salariés ou non ne relève pas, à proprement parler, de ce que nous appelons habituellement la pastorale du tourisme. NB : Nous ne traiterons pas ici du bénévolat dans le monde du tourisme pour deux raisons au moins : le manque d’informations précises et chiffrées et la diversité des réalités contenues par le qualificatif « bénévole ». Par exemple : il y a peu de point commun entre un jeune qui accompagne un groupe d’enfants en colonie et un adulte élu d’un syndicat d’initiatives ou d’une association culturelle. Les bénéficiaires ou touristes : En 2007, on évaluait à 2,2 Millions le nombre de séjours dans la Manche (un séjour dans la Manche dure un peu moins de 5 nuits, soit 10,3 millions de nuitées [62,7% sont des courts séjours (1 à 3 nuits) contre 58,3% en France]). Le nombre de touristes peut être substantiellement évalué à la hausse si l’on envisage les personnes venues pour une journée dans la Manche (Mont Saint Michel, plages du débarquement en particulier). Les touristes, dans la Manche, sont principalement français. Pour faire une évaluation sérieuse il nous aurait fallu la part de résidences secondaires appartenant à des ressortissants étrangers. Cependant les indications suivantes peuvent permettre de se représenter la part de touristes d’origine étrangère en fonction de leur fréquentation des OT-SI (Office de Tourisme et Syndicats d’Initiatives) : 17% ; de l’hôtellerie 24% ; de l’hôtellerie de plein air (camping) : 50% ; des meublés (Clé Vacances, gîtes ruraux et villages vacances) : 24% et des chambres d’hôtes : 23%. 70% du chiffre d’affaires total du tourisme et du para-tourisme est généré par le tourisme dit d’agrément : vacances, étape en vacances, santé. 65,6% des nuitées dans la Manche sont des hébergements non marchands (en famille 38,5% - chez des amis 16,6% ou en résidence secondaire 9,6%). Les hébergements marchands représentent donc 34,4% (Ils se répartissent comme suit : hôtels 11,4% - Gîte rural, chambre d’hôtes 8,6% - Camping 5,4% - Location 3,4% - Clubs et villages de vacances 1,1% - Auberges de jeunesse, gîte étape 1% - Autres 4,5%). 75,9% des nuitées se déroulent sur le littoral. Ils viennent à 89,7% en voiture. 50% des séjours concernent des habitants de grandes villes avec une plus forte proportion des parisiens qu’au niveau national. 5 Quel tourisme ? Des tourismes et des touristes Il est donc possible d’observer plusieurs types de touristes et même diverses conceptions du tourisme. Peut-on, en effet, considérer que l’occupation de résidences d’été, le fait de rejoindre un voilier à quai ou un village vacances soit le même tourisme ? Non seulement le tourisme est diffèrent selon les milieux socioculturels et économiques mais il peut aussi se différencier selon les projets. On pourrait ainsi parler de : Tourisme de résidence ; Tourisme de passage ; Tourisme industriel ; Tourisme vert ou naturaliste ; Tourisme sportif (voile, randonnée, cyclisme, golf, …) ; Tourisme côtier ou de bord de mer ; Tourisme culturel (sûrement est-ce la passerelle la mieux repérée vers la spiritualité) ; Tourisme de mémoire (en particulier sur la côte est du diocèse) ; etc. … Etant donné le profil suivant (synthèse des données chiffrées de l’ODT) : le vacancier dans la Manche se loge majoritairement dans un cadre non marchand (65% - 33% dans la famille), à 92% il est accompagné (à 48% avec enfant), il vient en voiture pour son agrément, préférentiellement au bord ou près de la mer, sans profession, ses activités sont principalement la promenade (1/3) et la visite de ville (1/5). Des orientations sur le tourisme pourront être données afin de cibler le plus grand nombre possible de bénéficiaires. Le tourisme dans la Manche se fait, pour 65%, en hébergement non marchand (en famille 38,5% - chez des amis 16,6% ou en résidence secondaire 9,6%, notons que depuis 2006 les mobil homes valant résidences secondaires sont comptés ainsi) : ceci implique un tourisme que l’on peut qualifier de «connivence» c'est-à-dire un tourisme accompagné par un environnement déjà résident. Si l’on tient compte qu’il s’agit, dans la Manche, de séjours courts (1 à 3 nuits) à 63%, on peut les personnes qui accueillent ces touristes, parents et amis, seront les plus influentes pour organiser les programmes d’activités. penser que Notons aussi que la capacité d’accueil dans la Manche, en nombre de lits, est principalement pourvue par les résidences secondaires, 71,04% des capacités (notons que depuis 2006 les mobil homes valant résidences secondaires sont comptés ainsi). Ceci implique des comportements d’habitués voir de quasi résidents qui pourrons bénéficier de la notion canonique de «quasi domicile». La réalité des résidences secondaires est de nature à impacter profondément la dynamique d’une paroisse ou d’une communauté locale. En effet, considérons l’exemple propre de la commune de Saint Germain sur Ay : 797 habitants qui accueillent, 3690 lits, en résidences secondaires, soit une augmentation de plus de 462 % de la population, à quoi s’ajoutent 2360 lits (soit 296% de la population), spécialement en camping (2150 lits en un seul terrain), Saint Germain sur Ay voit donc l’été sa population s’accroître de : 759 %. Ce point d’observation peut atteindre des proportions remarquables comme à Saint Jean la Rivière : 2024% ou Saint Vaast La Hougue : 1059 %. L’annexe 01 présente un tableau de classement des communes ayant le plus de résidences secondaires 1/3 des séjours concerne les 35-49 ans. 65,5% se font en groupe de 3 à 6 personnes 47,9% des groupes comprennent des enfants. Ces précisions (40,6% groupe de 3 à 5 personnes). 6 sont utiles pour envisager les activités et les modes de communication (pour une exposition par exemple). La répartition socioprofessionnelle des touristes dans la Manche est la suivante : 27% inactifs (retraités ou sans profession) ; 23,1% ouvriers ; 17,5% employés ; 15,2% professions intermédiaires ; 14,7% cadres et professions libérales ; 2,4% artisans, commerçants, chefs d’entreprise ; il n’y a pas d’agriculteurs. Ces informations permettent de déduire que le profil du touriste dans la Manche a une capacité économique moyenne qui le conduit, même s’il est capable de quelques dépenses (restaurant par exemple) à «regarder à la dépense» au quotidien. Les études menées par le Comité Départemental du Tourisme de la Manche sur les diverses activités pratiquées semblent le confirmer : • 64,9% activités de détente et diverses (34,3% promenade [quelques heures], 11,8% baignade, 7,4% • • shopping, 5,1% pêche, 4,6% Gastronomie, 2,2% parcs de loisirs, animaliers, bricolage) 39,9% activités culturelles (17,9% visites de villes, 16,4% visites de musées, monuments, sites, 16% visites de sites et espaces naturels remarquables, 4,4% visite de marché, foire, brocante, 2,7% festivals, concerts, manifestation culturelles) 21,1% activités sportives (9,7% randonnée, 3 ,2% jogging, parcours de santé, 2,6% vélo, vtt, 1,7% bateau [moteur, jetski, …], 1,2% Golf, 1,1% bateau [voile]) 7 Pastorale du Tourisme, de quoi s’agit-il ? L’attention, la présence de l’Eglise dans la réalité du tourisme est appelée Pastorale du Tourisme. Mais en fait en quoi consiste cette pastorale et spécialement dans la Manche ? Considérant l’affirmation suivante : « une pastorale : c’est proposer la Bonne Nouvelle », par commodité, dans cette étude, nous prendrons pour synonymes les deux termes : pastorale et évangélisation. En conséquence nous proposons comme définition de la Pastorale du Tourisme : Annonce de la foi auprès de toute personne, professionnelle ou autre, concernée ou mise en mouvement par l’activité touristique. S’il est vrai par exemple que la curiosité, officiellement culturelle, est la première opportunité de rencontre entre le visiteur (touriste) et l’Église, comment veiller à ce que les propositions pastorales ne se réduisent pas à cette seule dimension ? Une pastorale catholique veillera toujours à permettre une annonce de la foi en Jésus Christ sous peine de « ressembler à une visite organisée d’un stade appartenant à un club de football en faveur d’un public qui n’aime pas ce sport obligeant le guide à ne jamais parler du ballon, ni des joueurs » (analogie rapportée par Mme Le Ray Leroy déléguée nationale de la Pastorale des Réalités du Tourisme et du Loisir - PRTL). Il nous paraît important ici de préciser qu’une annonce de la foi ne suppose pas que le récepteur soit tenu, en retour, à une réponse d’adhésion ou de refus. L’annonce de la foi ne peut se résumer au modèle exclusivement humain de la communication. Une démarche réellement pastorale se doit d’être charismatique et par conséquent elle doit se laisser conduire par l’Esprit-Saint non seulement du côté du bénéficiaire (le récepteur) mais aussi du côté de l’initiative (l’émetteur). En d’autre terme, et pour faire simple, il s’agit de reprendre pour nous la formule de Bernadette Soubirous : «Je ne suis pas chargé de vous le faire croire mais de vous le dire». Bien entendu la forme et l’application pour transmettre un message peuvent conditionner une réception positive. Cependant toutes les démarches pédagogiques ne pourront remplacer le réel lieu d’évangélisation : une rencontre libre entre une personne et Dieu Luimême. Toute pastorale ne sera donc qu’une médiation possible mais Dieu seul a l’initiative pour rencontrer toute personne dans sa souveraine liberté. La figure de Zachée et sa rencontre avec Jésus (Luc 19,1-10) nous semble ici le récit qui explicite le mieux notre pensée, dans l’esprit de « l’hospitalité du Christ » développée par Monseigneur Lalanne (cf. «Vous êtes une lettre du Christ !» p11). C’est ce dont témoignait, Jean LAFONT délégué PRTL du diocèse de Blois, dans un article du journal « La Croix » du 25/05/2007 : « Lorsqu’un visiteur franchit le seuil d’une église, il passe symboliquement du dehors au-dedans. Il se produit alors en lui quelque chose qu’il ne contrôle pas forcément. Cela relève de l’inconscient. Les touristes ont tous une attente profonde, même s’ils ne l’expriment pas immédiatement. (…) De plus, beaucoup de ces personnes aspirent à une redécouverte du silence, du retrait … Concrètement, nous savons que quelqu’un qui pousse la porte d’une église y restera entre deux et vingt minutes. Le plus souvent ce sera 8 très bref. La majorité d’entre eux sont là par hasard, comme en été où l’on vient savourer un instant de fraîcheur dans l’édifice…. ». Avant de continuer cette étude, il nous paraît utile de préciser que la pastorale du tourisme n’est pas une démarche en soi et qu’elle vient comme en complément de la seule pastorale diocésaine. Pour être efficace, elle doit être en synergie avec les autres démarches et oeuvre donc à la croisée de divers services diocésains, en particulier : La commission d’art sacré (travail sur l’accueil dans les églises, valorisation du patrimoine, …etc.) Le service des pèlerinages (voir comment les pèlerinages dans le diocèse pourraient être mieux promus et soutenus) Le service diocésain de la communication (conception et diffusion de documents, site Internet, …etc.) Le service diocésain de catéchèse (conception et mise à dispositions de livrets abordant des questions fondamentales ; conception d’expositions, …) La commission diocésaine de la pastorale liturgique et sacramentelle (Le Tourisme des seconds résidants est souvent concerné par les étapes de la vie : mariages, baptêmes, obsèques, …) … Etc. De plus nos nombreux échanges avec des curés concernés nous obligent à considérer les points suivants : La lourde charge de ces derniers qui n’hésitent pas à s’exprimer ainsi : « J’ai déjà du mal à organiser les obsèques, j’ai peur que le tourisme soit du travail en trop » (synthèse simplifiée de propos entendus). Cependant tous sont conscients que le tourisme, le temps libre, peut donner l’occasion d’expériences spirituelles. La réalité du temps libéré et donc à occuper peut en effet laisser envisager des perspectives : du temps pour méditer voir prier, du temps pour aller à la messe et redécouvrir l’eucharistie, du temps pour la curiosité qui peut entendre du catéchisme ; … etc. Les curés rappellent à juste titre qu’ils sont les « premiers en charge » façon de rappeler qu’ils souhaitent le respect du principe de subsidiarité. Ainsi, il nous semble opportun de rappeler et proposer que ce soit bien aux paroisses d’être les premières responsables, au sens du donneur d’ordre, de la pastorale du tourisme. Dans cette perspective le service diocésain Loisirs Culture et Foi (Pastorale des Réalités du Tourisme et du Loisir) n’agirait qu’en soutien ou à la demande du donneur d’ordre (la paroisse), en maître d’œuvre au titre d’une expertise reconnue et sollicitée. La suite de cette étude sur le tourisme se voudrait être une sorte de « document ressource » qui tente d’apporter des informations, points d’attention, pistes ou suggestions diverses qui confirmeront et compléteront le gros travail déjà réalisé par « Loisirs, Culture et Foi » (LCF - PRTL) et aideront, nous l’espérons, les curés et leurs EAP (Equipe d’Animation Pastorale) à définir leurs priorités en matière de tourisme. La forme interrogative nous a paru la plus adaptée pour suggérer le plus souvent possible des points d’attention voir des orientations tout en évitant des recommandations pour lesquelles nous n’avons pas mission. 9 Un tourisme de proximité : Nous avons tenté, plus haut, de dresser en quelques traits les particularités du tourisme dans la Manche. Il nous faut maintenant en tenir compte. Prenant en compte que 33% des touristes sont hébergés par de la famille et des amis et que 71% des capacités d’accueil du département sont des résidences secondaires, nous suggérons de considérer qu’une des particularités du tourisme dans la Manche soit appelé : « tourisme de proximité ». Proximité non seulement géographique mais aussi affective. Cette particularité, l’hébergement chez des proches, suppose une relative sédentarité par la prise en compte des heures de vie de l’hôte : heures de repas, retour du travail, …, réserves pour limiter le dérangement, etc. …. De plus ce type d’hébergement, chez un proche, suppose souvent de se laisser orienter par l’hôte quand au choix d’une promenade, d’une visite et donc du programme. Ces observations sont d’autant plus vraies que les séjours dans la Manche sont courts (63% entre 1et 3 nuits) et que par conséquent l’autonomisation du vacancier n’a pas le temps de se faire. Afin de prendre en compte cette réalité de proximité dans le domaine du tourisme, il nous semble utile de tenir compte de l’organisation de la Manche en six grands ensembles touristiques qui sont : • Le Cotentin ; • Le Parc Régional des marais du Cotentin et du Bessin ; • La Vallée de la Vire ; • Le Pays de Coutances ; • Le Mortanais ; • La Baie du Mont Saint - Michel ; Deux par deux, dans cet ordre, ils correspondent à peu près aux archidiaconés de Cherbourg, Coutances et Avranches. Cette précision nous permet de préciser qu’il peut être opportun que la pastorale du tourisme soit réfléchie par doyenné conformément à cette réalité de proximité. Il nous semble donc indispensable que la pastorale du tourisme, dans la Manche, tienne compte de cette proximité. Elle nous apparaît d’ailleurs comme une opportunité à double détente : puisqu’il s’agira de s’adresser non seulement à celui qui vient d’ailleurs, mais aussi à celui qui reçoit et qui, parfois, ordinairement, n’est pas rejoint par d’autres propositions pastorales habituelles. Ainsi l’on peut imaginer qu’au bénéfice d’une promenade de courte distance (entre deux pluies parfois, ça peut arriver, ndr) le seul monument à visiter soit l’église la plus proche. Ce type de destination peut concerner dans beaucoup de communes des citoyens qui ne rejoignent rarement ou jamais la communauté chrétienne dont ils relèvent. Ces visites peuvent devenir, nous n’en doutons pas, de véritables opportunités de rencontres entre eux et la paroisse. Cette observation ne suppose-t-elle pas que soient fournis à ceux qui habitent sur place (résidents ou second résidents) des éléments destinés à favoriser l’expression de leur « amour du clocher » (au sens de l’appartenance à un canton, une commune au moins) en leur permettant de devenir aptes à faire découvrir eux même leur église et tout autre monument religieux environnant (reproduction d’une grotte de Lourdes, oratoire, fontaine sacrée, calvaire, etc.). 10 Comment entrer en contact avec ces accueillants de proximité ? Quels moyens mettre en œuvre dans ce sens ? Quels outils leur proposer ? Communiquer, se rencontrer : La réalité de secondes résidences est très vite perçue par les curés concernés. La participation cyclique, au rythme des vacances, de familles entières aux eucharisties dominicales d’abord, puis des demandes sacramentelles plus extraordinaires, baptêmes et mariages en particulier, sont les signes que la commune de seconde résidence est perçue par les propriétaires comme une quasi-paroisse d’autant que, pour des raisons pratiques évidentes, il est plus facile d’organiser les regroupements numériquement conséquent que dans un appartement parisien par exemple. Les curés connaissent bien les questions qui se posent à eux afin que le souci de rattachement à la paroisse du domicile où s’impose la charge curiale ne soit pas éclipsé par la paroisse du quasi domicile où se trouve la résidence secondaire. La pratique de la préparation du sacrement dans la paroisse de résidence est fort bien connue et les démarches administratives maîtrisées. Il conviendrait d’encourager les liens et concertations entre les curés des paroisses de résidences et de secondes résidences qui complètent le dossier administratif. La question du rapport entre la paroisse de résidence principale et la paroisse de résidence secondaire se fait selon le libre choix du propriétaire. Il nous semble qu’il faudra toujours, en la matière, aider les propriétaires à résister à la tentation d’une attitude si passive de bénéficiaire qui confine au « consommateur du culte ». Nous l’avons dit, ce sont des familles entières qui sont concernées par le tourisme de secondes résidences. Avec, souvent, des habitudes prises auprès de la paroisse d’accueil où elles sont connues et attendues en particulier à l’occasion des vacances ou des WE prolongés qui coïncident avec des fêtes religieuses : Toussaint, Pâques, Noël, Pentecôte, … Ces familles dont les générations sont rassemblées pour un temps ne peuvent qu’offrir l’opportunité de mettre en valeur le regard de l’Église sur la famille. Ces «ecclésioles» qui mériteraient de retrouver la pratique décomplexée de la prière collective sous forme de rituels qui font rupture avec la vie quotidienne : bénédicité, angélus, signe de croix en passant devant le calvaire le plus proche, prière sur la tombe de famille, …etc. Certaines familles bien implantées et connues dans la paroisse berceau de famille peuvent bénéficier de la visite du curé qui, les recevant dans sa paroisse pendant la période des vacances où l’intensité de ses activités diminue, profite également de la disponibilité d’esprit et de temps des vacanciers. La « valeur famille » très en vogue dans notre société peut offrir l’opportunité de propositions spécifiques telles que la proposition de temps de réappropriation des projets de mariage (temps de prière, création, aménagement ou affectation d’une chapelle « souvenir du mariage » ou à la sainte famille, …etc.). Une pastorale attentive à la protection des enfants et de leur éducation peut s’avérer pertinente également. Il y a sûrement des occasions d’inventer des propositions et démarches en lien, sûrement, avec le conseil diocésain de la pastorale familiale. 11 Cependant ce type de liens aux seconds résidents que nous venons de décrire ne concernent pas et ne peuvent concerner le plus grand nombre. C’est pourquoi il est utile pour les paroisses concernées par le tourisme de développer diverses pratiques et occasions d’entrer en relations et de communiquer avec les vacanciers et ceux qui les reçoivent. Nous avons recensé un certain nombre d’idées mises en œuvre dans certaines paroisses. Remarquons que ces propositions sont avant tout d’ordre convivial mais elles sont indispensables avant de faire d’autres propositions plus explicitement spirituelles. Ainsi, en vue d’accueillir ceux qui les rejoignent et favoriser leur participation à la vie des communautés locales, certaines paroisses proposent, chaque dimanche de la période estivale, après la messe, aux vacanciers de rejoindre à un « pot d’accueil » avec les paroissiens afin d’échanger et parfois de se retrouver. Cette initiative peut mériter, parfois, d’être étendue à d’autres vacances que celles d’été ou à d’autres moments que l’accueil ; pourquoi pas les au revoir ? Il pourrait être opportun de proposer une bénédiction des vacanciers partants, par exemple. Certaines paroisses proposent aussi des temps de rencontres conviviales et spirituelles tel que des pique-niques prolongés par des jeux ou promenades, visites à thèmes et création d’événements : ➢ Découverte des clochers (des promenades sont parfois proposées) et de l’histoire des communes qui composent la paroisse par exemple. ➢ Invitation à se retrouver pour contempler un coucher de soleil depuis un lieu fort bien situé qui peut devenir l’occasion d’une prière à partir d’un psaume ou d’un texte sur la création, … ➢ Des initiatives plus ou moins modestes et spontanées pouvant conduire à une programmation d’activités : conférences-débats, soirées de chants et spectacles. Pour ces dernières suggestions, il serait opportun que soit mise en œuvre une concertation entre les curés de paroisses concernées par la réalité du tourisme en vue d’une mutualisation des moyens en envisageant des tournées de chants, d’artistes, d’expositions ou de conférenciers chrétiens facilitant ainsi l’économie sur les charges fixes (transports en particulier). Préalablement on aura réfléchi sur les meilleures conditions à mettre en place pour accueillir une exposition ou un concert dans une église. Les curés proposeront des critères de discernements ainsi que des points d’attentions à leurs EAP ou aux personnes désireuses de mettre en place de tels projets. Ces critères pourront être communiqués aux artistes et autres intervenants afin d’éviter, en s’interrogeant préalablement, les initiatives dans les églises ou chapelles sur les attitudes inadaptées qui peuvent être induites par certains spectacles ou propositions. A ce sujet, il sera bon de consulter le Conseil Diocésain d’Art sacré. ➢ Nous avons vu que certaines paroisses, spécialement de bord de mer, sont particulièrement transformées grâce au tourisme : augmentation substantielle du nombre d’habitants et de leur profil socioculturel et professionnel. Ceci peut conduire les paroisses à réorganiser le choix des horaires et des lieux de célébrations. La participation de seconds résidents à l’action liturgique oblige aussi, parfois, les curés et leurs équipes liturgiques à être attentifs aux sensibilités liturgiques, ecclésiales et spirituelles diverses et quelquefois divergentes. 12 Nous traiterons plus loin d’autres enjeux autour de la liturgie à la faveur, en particulier, des vacances et de ponts qui correspondent à des fêtes religieuses. D’évidence de nombreuses opportunités sont à saisir ou à rejoindre. Certaines foires portent des noms religieux (Sainte Croix de Lessay, Ste Anne de Bricquebec, Chandeleur de Montebourg, …etc.) ou d’autres événements comme les feux dits « de la saint Jean », … D’autres événements plus profanes tel que le Carnaval (important à Granville) méritent d’être rejoins et investis dans l’esprit de la présence du diocèse à la foire de Lessay. Le «char des pauvres», animé par M. Claude Letort, diacre, et la présence de l’aumônerie des gens du voyage, au milieu des forains, sont tout à fait dans la veine des initiatives de présence de l’Eglise dans des moments et des lieux inattendus que souhaite promouvoir ce document. D’autant qu’ils permettent de promouvoir les actions caritatives de l’Église. Nous avons joins en annexes la liste des communes sur le territoire desquelles se trouvent des Accueils Collectifs de Mineurs (ex Centres de Vacances – Annexe 2), des terrains de camping, Centres d’Accueils Familiaux et Auberges de Jeunesse. Ces concentrations de vacanciers constituent, des lieux où un effort de rencontre ou de communication permettra d’espérer un résultat numériquement plus valable que les rencontres individuelles. Des opportunités ayant rapport au tourisme, qui eurent leurs heures de gloire et qui mériteraient d’être reprises en compte, ce sont les jumelages internationaux et surtout européens. Certaines paroisses ont déjà un engagement qui consolide le jumelage civil, par un jumelage inter paroissial. La place des églises dans les autres pays (en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, …) où l’Église bénéficie d’un statut plus impliqué dans l’organisation civile, ouvre, parfois, aux paroisses françaises un droit d’influence en devenant l’interlocuteur de son homologue étranger. Les jumelages avec une ville d’un pays étranger offrent aussi, assez fréquemment, l’occasion de relations œcuméniques voir de relations interreligieuses. Qui peuvent être de bonnes opportunités d’enseignement et de clarification du contenu de la foi et de la vie ecclésiale. Les modifications de population à l’occasion des vacances peuvent aussi nécessiter un renforcement des besoins en clergé. Organiser l’accueil de prêtres en vacances pour compléter les effectifs et amplifier les propositions liturgiques pourrait s’avérer opportun. Cette pratique existe depuis longtemps dans certaines paroisses de stations de ski. Ce type de décision peut, il est vrai, se faire au niveau paroissial selon les relations et souhaits du curé. Il peut s’avérer cependant que de pareilles initiatives soient prises au niveau des doyennés ou dans le cadre d’une collaboration entre les paroisses à forte réalité touristique. Collaboration souhaitable qu’il faudrait, à notre avis, promouvoir. En outre, remarquons que cette suggestion peut participer à la réflexion sur la destinée de certains presbytères ou biens du diocèse. Bien entendu, selon les sensibilités, les moyens humains et matériels disponibles, la réalité concrète du tourisme sur un territoire donné pourra permettre la mise en œuvre d’autres initiatives. La mise en place d’un « camp mission » en plein terrain de camping, par exemple, avec des personnes chargées d’animer des temps de prière au milieu des campeurs (tente de la rencontre [cf. l’initiative du Morbihan], vêpres et laudes, …etc.), 13 l’animation de la liturgie des dimanches, l’accueil autour d’une exposition, l’organisation de veillées, concerts, conférences-débats, … ou l’organisation d’animations de plages. Nous pensons nécessaire de préciser que de pareilles initiatives ne peuvent être mises en œuvre durablement qu’à l’initiative locale. Le diocèse, en la matière pourra soutenir, suggérer, promouvoir et coordonner ces initiatives. La communication de proximité ne peut oublier de prendre en compte les acteurs du tourisme : Hôtellerie, agences de voyage, office de tourisme, guides de visites, …etc. Ceci coïncide avec une des orientations de la PRTL nationale : Accompagner ceux qui accueillent les touristes et spécialement les « prestataires d’accueils » (professionnels du tourisme et des loisirs, gérants d’hôtels, maisons d’hôtes, gîtes ruraux, associations diverses, La rencontre des professionnels accueillants pourrait se faire sur la base d’une charte en vue de la construction de projets communs. La première piste de partenariat pourrait consister à veiller à ce que les touristes d’une paroisse ou d’un doyenné aient accès aux informations des paroisses (horaires des offices et diverses initiatives en particulier celles concernant touristes et vacanciers), par voie d’affiche, tracts ou journaux émis par les communautés locales. Ainsi envisagera-t-on l’accès aux tableaux d’affichage ou présentoirs des terrains de camping et centres d’accueil et lieux de fréquentations ou des partenaires institutionnels comme les office de Tourisme qui acceptent d’insérer les informations paroissiales, horaires de messes au moins, dans leurs documents. …). NB : nous profitons ici de préciser la différence entre un Syndicat d'Initiative qui est une association à but non lucratif destinée à encourager les activités touristique dans une ville donnée par différentes initiatives, comme organiser des festivals, des actions de promotion, veiller à la préservation du patrimoine, mettre au point des itinéraires, …etc.; et un Office du Tourisme qui est un organisme de l’Etat mis en place par les collectivités publiques [communes, canton, département, régions] en tous les cas public qui lui gère un espace touristique donné en planifiant l'implantation des entreprises touristiques, en les contrôlant, en faisant la publicité, …etc. Les deux institutions peuvent coexister. Ouverture et accueil dans les églises ou sites religieux : Le CDT de la Manche recense environ 265 sites et lieux de visites : châteaux et architectures civiles remarquables ; sites à caractères militaires et lieux de mémoire ; édifices religieux ; sites et musées archéologiques ; musée des beaux arts ; écomusée et musée d’histoire naturelle ; musées artistiques ; parcs à thèmes ; parcs animaliers ; grottes, gouffres, avens et grottes préhistoriques ; sites naturels et villages pittoresques ; transports touristiques ; parcs, jardins et arboretums ; sites industriels, agricole, artisanaux et techniques ; tourisme de jeux. Ne sont recensés que 26 édifices religieux dont 17 seulement sont encore affectés. La même étude constate qu’il n’y a pas de comptage du nombre de visiteurs. Or les curés ont quelques outils d’évaluation qu’ils pourraient communiquer aux services du conseil général (cf. Annexe 4). Dans cette même perspective, en se posant « acteur du tourisme », le diocèse de la Manche pourrait faire valoir qu’il est affectataire d’environ 650 « clochers » (605 communes et donc églises paroissiales, auxquels s’ajoutent chapelles, abbayes, …). Si l’on envisageait qu’ils puissent tous être visités, en les ajoutant à la liste du 14 CDT, le diocèse se trouve en responsabilité d’environ 71% des sites à visiter dans la Manche. Ainsi l’Eglise est bien un partenaire majeur du tourisme, au moins pour les sites religieux. Un article de la revue «Pèlerin magazine», en date du 05/07/2002, titrait : « Les monuments religieux attirent un français sur deux » et le sondage qui l’accompagnait faisait apparaître que 54% des français se rendaient souvent dans des édifices religieux (64% pour les catholiques). Ce constat permet de mesurer la chance, mais aussi l’enjeu, que représente l’ouverture de nos églises ainsi que les propositions qui pourront y être faites. Le débat sur l’ouverture des églises existe, il relève de plusieurs enjeux. En ce qui concerne le tourisme et la visite des églises une série de questions se posent : ➢ L’ouverture de l’église offre-t-elle des risques réels de vols et dégradations ? ➢ L’ouverture de l’église et sa fréquentation au tout venant alors que le culte n’y ait plus célébré régulièrement risque-t-elle d’aggraver le constat de « quasi désaffectation » ou bien les propositions de la pastorale du tourisme peuvent-elles être une nouvelle façon d’investir l’affectation ? ➢ Le fait que la fréquentation de certaines églises soit plus forte grâce aux propositions des Offices du Tourisme ou des Syndicat d’initiative que par les propositions cultuelles ne risque-t-il pas d’entraîner un transfert d’affectation ? Nous pensons en effet aux visites d’églises mais aussi à d’autres initiatives (« Marche des 2 abbayes » par exemple) ou des feux de la Saint Jean qui se sont laïcisés quand ils ne se sont pas « profanisés ». Nous signalons l’initiative du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier qui, avec l’association des maires du département des Côtes d’Armor a rédigé une convention. Les curés sont affectataires des églises et, de ce fait, ils sont chargés du gardiennage. A ce titre, il leur revient de veiller à l’ouverture des églises et chapelles. Seront pris en compte les éléments indispensables de strict bon sens et en particulier celui de la sécurité des personnes et des biens. S’imposent alors aux curés les questions suivantes : ➢ Dans quelles conditions les églises de chaque paroisse pourront-elles être ouvertes ? ➢ Qui se chargera des ouvertures en journée et fermeture la nuit ? ➢ Peut-on et doit-on assurer une présence continue ? La question de l’organisation de l’accessibilité des églises peut permettre de rendre compte des frais de gardiennage alloués à certains curés. Un module de formation sur l’aménagement des églises animé conjointement par la Commission Diocésaine d’Art sacré et de Loisirs, Culture et Foi (PRTL 50) avec la contribution active de la CAOA de la Manche existe. Il serait donc inutile de refaire ce travail. Cette initiative honore une des missions de la pastorale du tourisme : « Former les communautés catholiques à l’accueil des personnes de passage ». Cette formation aborde, à n’en pas douter, la question des moyens d’accueil, peut-être qu’un complément d’information sur la rencontre des divers publics devra être envisagé. Il nous semble que, dans la mesure du possible, la présence dans les églises sera toujours à promouvoir et favoriser et soutenir. Comment alors mobiliser des équipes ? Quelles consignes leurs seront données ? Il nous semble que le diocèse doit proposer une orientation claire en ce sens. Nous-nous permettons cependant d’évoquer quelques points qui nous semblent fondamentaux : 15 Il est vital que toute personne entrant dans une église ouverte constate qu’elle est entretenue : rangée, nettoyée et fleurie. ➢ L’affichage y est actualisé avec le souci de sa présentation. ➢ Si des plaquettes de présentation des églises sont mises à disposition des visiteurs, il nous semble judicieux d’éviter les présentations au vocabulaire trop technique, surtout concernant l’architecture. Cette approche sera préférée par les associations savantes qui peuvent contribuer à la valorisation du patrimoine religieux. Les paroisses, pour leur part, veilleront surtout à favoriser les informations historiques, artistiques et liturgiques en veillant à proposer un parcours catéchétique et spirituel. Pour favoriser l’accueil des touristes étrangers, il sera bon de prévoir la traduction de ces tracts. Il sera certainement également opportun de mettre fin à la reproduction de documents à partir de photocopies de photocopies. ➢ D’autres documents en libre service peuvent être mis à disposition. Il sera bon de veiller à leur actualité. On veillera au bon ordonnancement de l’ensemble tant par l’agencement (accessible, trié et correctement rangé) que par leur pertinence (un nombre trop important de documents peut produire l’inverse de l’effet recherché) . Ces documents peuvent être fort opportuns, surtout si l’on n’oublie pas notre constat concernant le tourisme de proximité, pour proposer des outils de vulgarisation sur les sacrements, des questions éthiques ou d’actualité, les fiches « Croire » sont un excellent exemple. Nous sommes persuadés que le service du catéchuménat doit investir particulièrement cette réelle opportunité de communication pour interpeler et inviter le plus grand nombre. ➢ NB : l'article déjà cité, «Les monuments religieux attirent un français sur deux» (Pèlerin magazine du 05/07/2002), faisait apparaître que seul 6% cherchent des informations sur les communautés religieuses qui s’y rassemblent. ➢ Il nous semble que, en général, le plus grand nombre de nos contemporains, lorsqu’ils visitent un lieu, ont une approche immédiate et directe de l’espace et attendent des explications sur ce qu’ils voient et décrivent : le mobilier liturgique, la statuaire, les vitraux …. Cette approche figurative place le plus grand nombre de visiteurs à la ressemblance du visiteur lambda dans un musée d’art moderne cherchant à comprendre ce qui est représenté plutôt que des informations spécialisées en architecture ou trop savantes ou érudites. En ce sens, un document diffusé par LCF (PRTL 50) : « Les églises du diocèse de Coutances vous accueillent » est un bon outil. La mise à disposition d’un tract guidant la visite, comme nous l’évoquions plus haut, reste un bon outil. On n’omettra pas de faire en sorte que figure au pied des statues les noms des saints et de valoriser les vitraux (certains d’entre eux sont de véritables catéchèses [On trouve à St Nicolas de Granville ou à l’église de Bréhal des vitraux qui présentent la vie du Christ et de Marie en plusieurs tableaux]) Des curiosités peuvent être mises en valeur bien entendu : présenter les noms et histoires des cloches, le gisant d’un personnage illustre, …etc., mais on veillera à donner au visiteur le sens profondément religieux de ces curiosités. ➢ Dans les églises moins fréquemment desservies par le culte, un aménagement permettant de comprendre les divers lieux de la célébration eucharistique ou la mise en valeur d’un aspect liturgique ou théologique (la Parole, l’eucharistie, la consécration d’un autel, ….) pourrait être valorisé ou comme « mis en scène ». Restant ➢ 16 sauf de toujours veiller à ne pas tomber dans le piège d’une «muséisation» des lieux de culte. ➢ Il peut être judicieux de penser des parcours (sur une même paroisse ou sur un doyenné) de plusieurs églises qui permettraient des parcours catéchétique sur le credo par exemple ou bien encore proposer un parcours de trois églises qui permettrait d’approfondir la connaissance de la trinité ; … etc. ➢ Ces initiatives obligent à penser des éclairages adaptés en cohérence avec ce que l’on veut mettre en valeur. Dans un souci concret d’économie, il peut s’avérer opportun d’installer un éclairage à base de détecteurs de mouvements et de minuterie. Il nous semble que les éclairages payants sont d’assez mauvais goûts. Il reste que s’ils ne sont pas financés par la paroisse et que leur destination n’est pas cultuelle, cette option peut-être envisagée (l’éclairage des fresques de Montfarville en est un exemple). ➢ Certaines églises sont agrémentées d’un fond sonore. Cette option permet d’occuper l’espace sonore par le choix de musiques appropriées (selon le temps liturgique par exemple). Il semble qu’un fond sonore participe à une ambiance et semble apaiser les tentations de bruit. Cependant certains priants s’attendent à pouvoir se recueillir dans le silence le plus complet possible. Par conséquent il ne semble pas qu’il y ait de règle en la matière. Nous suggérons cependant qu’un fond sonore soit mis en place spécialement les jours de plus grande fréquentation par des personnes peu habituées à la prière silencieuse : jours de fêtes et dimanche en particulier. NB : Pour compléter cette suggestion, une information sur le processus d’usure, et leur évaluation en vue d’un plan d’amortissement des matériels de sonorisation pourrait être proposée. L’église est avant tout un espace liturgique. Une autre piste possible à investir, n’en doutons pas, pourrait être les cinq sens : L’éclairage pour valoriser ce qu’il faut voir ; le son qui sollicite l’ouie ; parfois la statuaire ou un reliquaire qu’on peut toucher ; les pains bénis, le repas promis qui excitent le goût ; la pratique de l’encensement qui honore l’odorat. ➢ L’important restera toujours de révéler la foi à travers le patrimoine religieux, mais aussi de favoriser l’expérience spirituelle et religieuse. C’est pourquoi on cherchera à trouver comment accueillir et inviter à la prière. Peut-on dire que chaque personne entrant dans une église ou une chapelle du diocèse est invitée à l’intériorisation, la prière, …, la contemplation, chacun selon ce qu’il peut et ce qu’il veut. L’ambiance : la lumière, la musique, le décors, la propreté, …, sont des supports incontournables pour annoncer l’Evangile et partager notre foi aux paroles du Christ La mise à disposition de textes de prière, d’un livre de libres intentions, la vente de cierges et lumignons, … Leur succès est le signe de ce besoin de prière et de la réalité de cette prière. Le sondage de l'article déjà cité, «Les monuments religieux attirent un français sur deux» (Pèlerin magazine du 05/07/2002), faisait apparaître, à ce sujet, qu’à l’occasion de ces visites 20% prennent un temps de réflexion personnelle (23% pour les catholiques), 22% pour faire un geste de dévotion spécialement allumer un cierge (27% pour les catholiques), 30% disent prier (36% pour les catholiques). ➢ 17 La visite d’une église durerait en moyenne environ trois minutes. Or comme le dit Jean LAFONT, délégué PRTL du diocèse de Blois, dans un article du journal « La Croix », en date du 25/05/2007 : « Trois minutes c’est bien court pour annoncer le Christ ! ». Il est vrai, en effet, que l’on peut s’interroger sur le superficiel ou l’éphémère d’expériences d’un jour, d’un temps. Nous aurons à l’esprit la parabole de la semence (Luc 8,1-15 ; Matthieu 13,1-23 ; Marc 4,1-20) afin de discerner mais surtout oser car il y a de la bonne terre pour laquelle une « bonne visite vaut une catéchèse » comme le titrait une conférence au Vatican du 06/12/2006 (information du site Zenith). La liturgie Nous avons vu que la liturgie était l’occasion d’inviter des touristes à participer et à s’impliquer auprès de la communauté qui la reçoit. Spécialement dans les paroisses ou relais paroissiaux dont la population voit leur densité augmenter notablement (cf. annexe 1). N’estce pas, d’ailleurs, la raison pour laquelle furent construites les chapelles de bord de mer ou de plage à Couttainville, Pirou, Hautteville, Barneville, St Germain sur Ay, Carolle, …etc. La liturgie peut-être également, c’est d’ailleurs sa première fonction, une occasion d’une réelle et profonde rencontre entre le participant et l’Église dans sa fonction la plus sacrée. C’est pourquoi, comme il se doit ordinairement, on veillera à : ➢ Soigner la liturgie et les célébrations paraliturgiques selon les moyens classiques et éprouvés présentés dans les rituels en les utilisant avec solennité, voir en les déployant (les vêtements liturgiques, l’encensement, le rite d’aspersion, les processions, …etc. ont aujourd’hui bonne presse) ; ➢ A innover en favorisant la célébration du Christ à l’occasion des temps forts du tourisme et des loisirs. Les fêtes de la mer et autres occasions déjà citées plus haut en font, bien entendu, partie. ➢ A favoriser l’accueil des touristes étrangers en prévoyant, là où ils sont nombreux, la traduction de l’Évangile du jour (des sites Internet catholiques proposent les textes traduits) et parfois sa lecture ; Dans l’article de la revue « Pèlerin Magasine », déjà cité, 52% des personnes interrogées (57% pour les catholiques), se rendent dans un édifice religieux à l’occasion d’une cérémonie religieuse. Il est vrai que des vacances et des ponts correspondent aux anciennes fêtes d’obligation de l’époque du concordat qui ponctuent notre calendrier : Toussaint, Noël, Pâques, Pentecôte, Assomption, … etc., nous l’avons vu et permettent des invitations. D’évidence de nombreuses opportunités sont certainement à saisir ou à rejoindre. Des fêtes anciennes comme le « Grand sacre » de Villedieu les Poêles, au succès populaire qui ne se dément pas, par exemple. Certaines foires portent des noms religieux : Sainte Croix de Lessay, Ste Anne de Bricquebec, Chandeleur de Montebourg, …etc. ou d’autres événements comme les feux dits « de la saint Jean », parfois sans rapport avec le calendrier de l’Eglise, qui subsistent encore dans certaines communes et parfois sans plus aucun lien avec les 18 paroisses. Puisque le rapport à un saint existe la paroisse ne doit-elle pas proposer au moins la bénédiction des feux de la saint Jean et d’autres gestes à retrouver ou inventer afin d’éviter que se paganisent les fêtes chrétiennes ; ce qui serait un comble si l’on n’oublie pas que ces fêtes furent souvent des rites païens christianisés. C’est en ce sens qu’il faudra, pensons-nous, favoriser et valoriser les fêtes, pardons et bénédictions de la mer (cf. annexe 5). D’autres événements ou activités telles que la pêche ou la chasse, comme on le fait pour la plaisance méritent l’attention à la manière de celle souvent accordée aux anciens combattants, des fêtes communales aussi, comme à Pont Hébert, Mortain, …etc. méritent d’être saisies et perçues comme opportunes pour une pastorale qui s’adresse au plus grand nombre. Ces liturgies pour « grand public » ne nous semblent pas, comme certains le pensent, du folklore. Il faudra considérer la sympathie de ces propositions telles que les processions et autres déploiements publics de la liturgie et ne pas survaloriser et rabrouer la curiosité. Le tourisme religieux : monastères et abbayes Bien que nous soyons d’accord avec l’affirmation du père Morand, qui observe que « … le tourisme religieux n’existe pas au sens où il n’y a pas de tourisme laïc », nous utilisons l’expression afin de désigner ici l’accueil particulier qu’offrent les monastères abbayes et couvents et plus largement l’ensemble des communautés religieuses. Archidiaconné de Archidiaconné de Cherbourg Coutances Communautés Cloîtrées Bricquebec : Abbaye trappiste (ordre des cisterciens) Valognes : Monastère des bénédictines (ordre des bénédictines) Communautés Non Cloîtrées Saint-Sauveur le Vicomte : Sœurs de Marie-Madeleine Postel ; Cherbourg, Cosqueville et Valognes : Franciscaines réparatrices de Jésus hostie Archidiaconné d’Avranches Mont Saint-Michel : les deux communautés monastiques de Jérusalem (féminine et masculine), Avranches : Carmel (ordre du Carmel) ; Saint-Pair sur Mer : Carmel (ordre du Carmel) Coutances : Sœurs du Sacré Cœur de Mortmaison ; Saint Lô : Religieuses du Bon Sauveur Avranches : Servantes de Jésus et Marie et Sœurs du Carmel apostolique Granville : Sœurs du Carmel apostolique ; Mortain : Communauté des béatitudes Saint James : Sœurs de Jésus Crucifié 19 L’attribution, en 1994, de la médaille du tourisme au père Amédée de la trappe de Bricquebec nous servira pour illustrer la possible participation et sa reconnaissance, par les pouvoirs publics, du monachisme dans le tourisme. Du point de vue du plus grand nombr, les communautés religieuses, en particulier les communautés cloîtrées, et leurs bâtiments ont un point commun avec la seconde partie de ce travail, « Les lieux spirituels du diocèse », nous avons d’ailleurs, hésité à les citer ici dans ce paragraphe. Les communautés non cloîtrées, parce qu’un accueil banalisé n’y a pas été organisé, parce que l’immobilier est moins imposant et remarquable, parce que la règle et le costume n’y sont pas remarquables, …etc, semblent moins attirer les touristes. La force d’attraction des abbayes est une réalité incontestable qui ne semble pas se démentir. C’est souvent la raison pour laquelle elles ont mis en place leurs «magasins» de produits monastiques. Choix rarement mû par un objectif économiquement rentable, ces magasins sont, pour les communautés, des lieux de rencontre plus simple et démocratique que les porteries et les hôtelleries. Seule contrainte, ces magasins ne doivent pas être une charge et doivent donc équilibrer les charges et les produits. Nouvelle forme d’accueil, véritables occasions de faire rencontrer la vie religieuse, ces magasins permettent de dialoguer autour de conseils à partir de la librairie et autres objets religieux, … conseils et échanges qui ont un enjeu pastorale ou de contenue de catéchèse voir jusqu’à la demande du sacrement de réconciliation. Le magasin fidélise certains touristes jusqu’à devenir, pour certaines familles, un des contenus obligés du programme de vacances. La liturgie est un enjeu important, La fréquentation des offices et des eucharisties peuvent augmenter par deux ou trois en périodes de vacances. Les publics sont diversifiés : beaucoup de jeunes foyers avec enfants, des personnes initiées de milieu social moyen voire aisé ; certaines personnes désirent entendre du latin et par là rencontrer une tradition dans un aspect « puriste » ; d’autres viennent dans la logique d’un certain refus des paroisses, une certaine foi solitaire ; d’autres enfin, en totale découverte, sont prêts à recevoir sans à priori. Il va donc de soi que la beauté des offices est un véritable enjeu. L’accueil plus traditionnel des hôtelleries, voir des ermitages a, bien que relativement confidentiel, lui aussi son enjeu de type « tourisme religieux ». Il convient en particulier à des personnes en quête de silence, de calme, de simplicité voire d’austérité. Il concerne tous milieux ; du classique retraitant à la veille des grandes fêtes religieuses ou pour un choix de vie (nombre en diminution), aux retraites en groupes (catéchisme, paroisses, mouvements, … en augmentation), en passant par les étudiants en révision (de plus en plus nombreux), jusqu’à des groupes plus profanes (tels que le Rotary ou le Lion’s). Un accueil qui repose plus sur la rencontre humaine que sur la motivation culturelle et qui, n’en doutons pas, évangélise. Ces accueils sont de véritables interfaces avec la société, surtout si quelques exigences sont proposées telle que la participation à un office par jour au moins. C’est l’office de complies qui l’emporte souvent. 20 D’autres dispositions peuvent et sont parfois mises en place : un visuel (St sauveur le Vicomte, Bricquebec, Valognes, …etc.), des visites, le père Amédée animait des « Halte Spirituelle » (journées composées de conférences, messe et offices, chacun apportant son pique-nique) mais une telle initiative dépend du charisme d’un membre que la communauté soutient en facilitant son expression. Etant donné son statut international, il nous faut évoquer, d’une manière toute particulière, la place et le rôle de l’Abbaye du Mont Saint Michel. Situation et rôle particulièrs qui se caractérisent par l’obligation de cohabitation des dynamiques, parfois contradictoires, entre la gestion du patrimoine par la direction des monuments historiques et de la présence vivante des communautés monastiques ainsi que la dynamique du sanctuaire et de la paroisse. Il est vrai que le Mont ne se réduit pas à la seule abbaye, sa fréquentation est évaluée à 3,5 millions visiteurs, à 74% de français (2,5 millions). La proportion des visiteurs qui se rend à l’abbaye est évaluée à seulement un tiers soit environ 1,2 millions. Il est fort probable que l’église paroissiale Saint Pierre soit autant visitée que l’abbaye elle même, peut-être plus. La durée moyenne des visites du Mont serait d’environ trente minutes. Ce qui, une fois passé le temps nécessaire aux achats, laisse peu de temps pour visiter et donc moins encore pour prier. Pourtant les cinq minutes disponibles peuvent permettre de déposer un cierge, prendre une photographie. Il semblerait que 40% des visiteurs fassent un signe de croix en entrant. La librairie Siloë, à la manière des magasins d’abbayes, est elle aussi un lieu de rencontre qui semble lucratif. C’est là que s’adressent les Miquelots (pèlerins du Mont St Michel) lorsqu’ils sont seuls ou peu nombreux. Les groupes, en général, se font connaître à l’avance pour organiser la possibilité de célébrer soit à l’église paroissiale, soit à l’abbaye avec les communautés qui assurent la liturgie monastique influencée par le style byzantin. Seuls, en famille, ou en groupe (aumôneries, paroisses, Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem [OESSJ], Mouvement de Cadres Chrétiens [MCC], Mouvement Chrétien des Retraités [MCR], …etc.) , le Quid informatique 2008 évalue à 100000 le nombre des Miquelots. Plusieurs pèlerinages sont proposés, le pèlerinage diocésain « des grèves », le pèlerinage des étudiants, le pèlerinage militaire de la région ouest, entre autres. La traversée des grèves reste la forme à minima du pèlerinage au pied de l’archange. Les Miquelots semblent en attente d’une forme liturgique de départ et d’arrivée de la traversée des grèves. Peut être serait-il opportun d’en construire une en présence ou absence de ministre ordonné ou consacré et d’en faire la promotion? Il pourrait être opportun, également, que soient convenu avec les guides qu’ils informent le sanctuaire de la venue des groupes qui se déclarent en démarche de pèlerinage afin de les accueillir par une bénédiction soit à l’entrée du Mont (avec lavement symbolique des pieds par exemple), soit à l’église paroissiale par exemple (cf. l’annexe 8 : s’associer aux chemins Miquelots). La dimension spirituelle du Mont Saint Michel reste marquée par les interrogations autour du péché et du mal. C’est ce qui ressort d’une expression entendue : «On vient au Mont parce que ça va mal». La disponibilité pour une écoute spirituelle et pour répondre aux besoins de confessions est fondamentale. Le soutien spirituel et la promotion de la spiritualité de l’archiconfrérie Saint Michel doivent rester central. 21 Le sanctuaire souffre d’un manque de capacité d’accueil et d’hébergement pour des retraites, La retraite spirituelle de la région ouest l’OESSJ, plus de 100 personnes, reste un exploit qui suppose une certaine capacité économique. L’acquisition par les communautés monastiques de Jérusalem d’un lieu d’accueil pour retraitants et les travaux entrepris dans la maison du pèlerin seront de réels progrès dans ce sens. Enfin, les festivités du 1300ème anniversaire du Mont St Michel et spécialement le festival « entre Ciel et Mer » ont ouvert des pistes et des perspectives pour des événementiels qui participeront au dynamisme de ce sanctuaire majeur du diocèse au rayonnement national et international. 22 Centres d’accueil dans le diocèse Actuellement le diocèse gère trois centres d’accueil qui sont sa propriété à Biville, la chapelle sur Vire et Coutances. Il existe aussi des lieux d’accueils gérés par des communautés religieuses : Saint Jean le Thomas (Sœurs du Carmel apostolique d’Avranches), Cosqueville et Ravenoville (Sœurs Franciscaines Réparatrices de Jésus Hostie), d’autres lieux existent qui ne sont pas toujours agréés par les services Jeunesse et Sports à l’abbaye de Saint-Sauveur le Vicomte (Sœurs de Ste Marie-Madeleine Postel) ou aux normes Ravenoville (fondation du Bon Sauveur de Saint Lô sous tutelle des religieuses du Bon Sauveur). Il existe aussi, encore, des centres d’accueil propriétés « d’associations amies » : Le château «des Forges» à Gouville (ESCAL de Coutances – affilié à la FSCF) ; à Portbail (L’Armorique de Paris 14 [L’Armorique 5 rue du Moulin vert 75014 PARIS] – affilié à la FSCF), … Malheureusement certains lieux disparaissent, pensons au centre de vacances des cadets de Carentan à Crasville ou au château de la crête de Granville vendu récemment par l’archevêché de Paris. Le département de la Manche compte 59 centres de vacances (Information ODT obtenue auprès de la DDJS, cf. : annexe). Organisés en réseau les centres que nous venons d’évoquer représenteraient plus de 15% des prestataires de cette activité. Il nous semble que cette piste est à travailler en vue de mettre en synergie ces lieux d’accueil appartenant ou proches de l’Eglise. Une demande existe en effet pour échanger les pratiques, croiser des informations, voir mutualiser des moyens en particulier pour la communication. Nous avons abordé cette piste sous l’angle de l’accueil des mineurs, il pourrait être opportun d’aborder cette question pour des accueils de majeurs et de familles. Plusieurs communautés (Soeurs Franciscaines réparatrices de Jésus Hosties [Cherbourg, Valognes, …], Soeurs de Sainte Marie Madeleine Postel [Saint Sauveur le Vicomte, Barfleur, …], Soeurs du Bon Sauveur [Saint Lô, Picauville, …]…etc.) et peut-être des paroisses disposent de capacités d’accueil qui mériteraient certainement d’être valorisées et pourraient servir un projet en rapport avec une «certaine idée des vacances» (Nous ne traitons pas ici des lieux tels que des ermitages qui ont une vocation plus spécifique de type tourisme religieux, comme nous l’avons déjà vu). Nous n’omettrons pas d’évoquer le centre particulier, mais tellement significatif du devoir de compassion vis-à-vis des plus faibles, en particulier des malades, qu’est la maison d’accueil temporaire adapté pour les malades chroniques et handicapés de Bricqueville Sur Mer, Foyer Notre-Dame d’Espérance. Il nous semble ici utile de rappeler qu’aujourd’hui 40% des français ne partent pas en vacances. L’église peut-elle être indifférente à cette réalité ? D’accord avec la déclaration européenne des droits de l’enfant qui prévoit, pour eux, le droit aux vacances, le diocèse peut-il faire le choix d’aider des jeunes et des familles à partir en vacances ? Comment aider les associations qui déjà oeuvrent dans ce sens, le secours catholique en particulier ? Nous ne doutons pas que la préoccupation de permettre l’accès aux vacances pour tous, à commencer par les enfants, est une orientation majeure d’une pastorale du tourisme. Observons que le diocèse possède, directement ou indirectement des lieux qui pourraient être mis en valeur (par exemple, en plein Granville, en bord de mer, l’école Sévigné, possède une grande propriété appelée «La Horie» dans laquelle une maison d’accueil ne pourrait que 23 rencontrer un grand succès). Rappelons que la PRTL prévoie dans ses objectifs de favoriser le tourisme mais aussi les loisirs pour tous. 24 Marcheurs et amoureux de la nature Une enquête de l’Observatoire Du Tourisme (ODT), de 2007, nous informe que : ⇒ 64,9% des activités pratiquées par les vacanciers dans la Manche sont qualifiées d’ «activités de détentes et diverses», parmi ces activités la promenade représente 34,3%. Choisie pour 1/3 des séjours dans la Manche La promenade est plus pratiquée que pour les autres séjours en France (26,2%). ⇒ 18,1% sont des activités sportives, parmi celles-ci, la randonnée représente 9,7% du choix des séjours dans la Manche (résultat supérieur à la moyenne nationale : 7,2%), le jogging et les parcours de santé représentent 3,2% (1,2% en France) et le Vélo, VTT : 2,8% (3,1% en France). ⇒ 32% des activités sont des activités culturelles, la part des visites de sites et espaces naturels remarquables est de 16% au lieu de 9,2% pour la statistique nationale. Ces statistiques nous invitent à considérer la place importante de la nature et de l’environnement pour les touristes de la Manche. Prenant en compte, par ailleurs, les orientations du service national de la Pastorale des Réalités du Tourisme et des Loisirs (PRTL) qui invite à promouvoir une conception de la pratique sportive en bonne harmonie avec le corps. Conformément à l’anthropologie chrétienne qui considère l’homme dans sa triple dimension physique, intellectuelle et spirituelle, l’harmonie dont il est question se trouve dans un bon équilibre entre ces trois dimensions. Il nous semble que le goût pour la nature est un médiat tout à fait opportun pour promouvoir un type de loisir qui fait grandir l’homme. Ce projet pourrait se résumer à Inviter pour se déplacer pour redécouvrir et contempler la création dans une disponibilité spirituelle. Localement il serait intéressant, par exemple, que soient faites des propositions à se retrouver pour contempler un coucher de soleil depuis un lieu fort bien situé qui peut devenir l’occasion d’une prière à partir d’un psaume ou d’un texte sur la création, La marche prédispose à la réflexion et l’introspection, par des initiatives suggestives, mais aussi plus explicites de type pèlerinage, on peut espérer rejoindre un nombre conséquent de nos contemporains. C’est pourquoi il nous semble opportun que soit soutenu et décidé l’édition de « Pèleriner en Manche » aux éditions Bayard en collaboration avec LCF-PRTL Manche. Bien orchestré, le risque économique nous semble limité et ce document serait un utile outil spécialement pour les paroisses, mouvements et associations qui relaieraient et se serviraient de l’initiative Indications en vue du financement de « Pèleriner en Manche » : 71 paroisses X 5 volumes = 350 71 communes X 5 volumes (pour les OT/SI) = 350 Volumes en bibliothèques = 50 Associations diverses de randonnées et de tourisme = 50 TOTAL = 800 Autres pistes : mise en vente dans les hôtels, campings, gîtes randonnées, … etc. 25 Investir l’activité de la randonnée nous semble fort opportun. Ceci peut s’envisager par des partenariats avec des prestataires de services (randonnée équestre, lieux d’accueil, location de vélos,…), avec des associations comme celle des chemins montois (cf. annexe 8), …etc. Mais aussi de façon plus volontaires en suscitant ou missionnant des partenaires tels que la FSCF (Fédération Sportive et Culturelle de France) créer des sections de randonnées et accompagner ainsi le mouvement souhaité. L’intérêt de nos contemporains pour la nature peut offrir l’occasion de proposer des conférences débats sur la doctrine sociale de l’Eglise en la matière : sur l’écologie, la gestion et la juste répartition des ressources naturelles, le respect de la création, la beauté naturelle comme historique du territoire, …etc. La proposition de prières d’émerveillements à partir de la contemplation de la nature dans les églises bordant des chemins de randonnées ou de promenades peut s’avérer judicieuse. Tout comme certaines activités humaines ont été placées sous le patronage d’un ou plusieurs saints, ce qui permettait de faire des invitations liturgiques ou paraliturgiques à l’occasion de la Saint Hubert pour la chasse, les loisirs et les centres d’intérêts pourraient être liturgiquement valorisés dans l’esprit de ce que furent les rogations qui rejoignaient les préoccupations humaines. Ainsi les pêcheurs de plaisance (5,1% dans la Manche pour 1,2% en France) pourraient être placés sous le patronage de Saint Erasme ou Saint Zénon (Saint Pierre protège la pêche professionnelle). On pourrait aussi faire mieux connaître les saints proches de la nature dans le diocèse : Saint Hervé et son loup, Saint Guy qui protège des morsures de serpents, Saint Antoine et son cochon, Saint François d’Assise qui parle aux animaux, …etc. La bénédiction des animaux peut s’avérer aussi fort populaire. Nous sommes, ici, à la frontière avec la pastorale des dévotions populaires. 26 Le Tourisme de la Plaisance Avec ses 355 km linéaires de côtes, la Manche a une activité nautique importante où la plaisance n’est pas en reste. Actuellement, les 19 ports du département de la Manche permettent l’accueil de 5500 bateaux. Les ports de Cherbourg, Saint Vaast la Hougue et Diélette concentrent 50% des places. Les projets de développements prévus par le Conseil Général prévoient de porter le nombre de places de ports à 7400, soit une augmentation de 30%, pour 2015. Cette perspective de croissance de l’activité peut justifier un effort renouvelé d’action pastorale pour le monde de la plaisance. Cette initiative devra, certainement, se faire en lien avec la mission de la mer. Les activités de bateau dans la Manche ne représentent que 2,4% des activités (0,9% sur le territoire nationale), la voile ne représente que 1,1% face à la motorisation (bateau moteur, jet ski, ….) 1,7%. Notons que seulement 0,4% des touristes de la Manche viennent en bateau et que les liaisons transmanche comptabilisent plus de 750000 passagers. Les liaisons avec les îles Anglo-normandes enregistrent environ 90000 par an (115000 en comptant les traversées inter îles). Archidiaconn é de Cherbourg Archidiaconn é de Coutances Archidiaconn é d’Avranches Ports Structurants (Toujours en eau) Cherbourg (1560 + 250 visiteurs) Saint Vaast La Hougue (704 + 88 visiteurs) Diélette (460 + 70 visiteurs) BarnevilleCarteret (333 + 60 visiteurs) Carentan (270 + 50 visiteurs) Granville Hérel (1000 + 150 visiteurs) Ports de Mouillages (à l’intérieur d’un port) Saint Vaast La Hougue (73) Querqueville (94) Barneville Carteret (20) Réville (84) Cosqueville (90) Omonville la Petite (40) Portbail (31) Gatteville - Phare (29) Herqueville (20) Regnéville sur Mer Îles Chausey (145) (120) Agon – Coutainville (80) TOTAL 4327 + 668 visiteurs 826 27 Sauf l’avant port de Granville qui compte 185 places d’échouages (à l’extérieur d’un tous les autres Ports d’échouages, 1244 places, se trouvent dans l’archidiaconné de Cherbourg : ⇒ La Sinope - Quinéville et Lestre (130) ⇒ Barfleur (130) ⇒ Querqueville (60) ⇒ Barneville-Carteret (95) Port Becquet (95) ⇒ Port des Flamands (95) ⇒ Fort Lévy – Fermanville (80) ⇒ Omonville la Rogue (57) port), Il faudra aussi prendre en compte le fait que le tourisme de la plaisance se double et par conséquent amplifie, pour une bonne part, la réalité déjà abordée des secondes résidences. De plus, le loisir ou le tourisme de plaisance est suffisamment important (chacun des et spécifique pour qu’il soit à rencontrer. Monde de traditions, les activités maritimes sont pratiquées par un public relativement aisé, pour une bonne part encore assez proche de l’Eglise, culturellement au moins. Nous sommes convaincu qu’un effort d’attention envers ce milieu pourra être pastoralement profitable et porteur. 5500 bateaux concerne au moins une famille, parfois plusieurs) Rencontrer le monde de la plaisance peut se faire sur un plan plus profane par exemple l’organisation de Conférences : sur l’éthique (écologie maritime, solidarité des marins, etc.) ; l’histoire (les traversées missionnaires [l’épopée de Saint Brandan, …], missions par delà les mers, historique [La bataille de l’Epante, Christophe Colomb un croisé, histoire des aumôniers de la marine, …]), … etc. ou la proposition d’une pratique plus solidaire des activités de plaisance en ouvrant leurs bords à ceux qui ne peuvent en bénéficier en partenariat avec la Prévention Judiciaire de la Jeunesse, les hôpitaux, des écoles, le secours catholique ou d’autres partenaires d’actions sociales. Des propositions plus explicitement spirituelles sont déjà faites et sont assez fréquentes comme les bénédictions de la mer, des bateaux et des marins (cf. annexe 5). Ces pratiques pourront être amplifiées par d’autres pistes telles que : organiser un temps de prière, avec appel des marins, autour d’un monument des péris en mer ; banaliser et systématiser la bénédiction, appelée aussi «baptême» des bateaux ainsi que la pose d’une statuette ou d’un autocollant de ND des marins, ND du Cap Lihou ou de St Clément patron des marins, … accompagné de prières choisies. Pourrait aussi être développé la pratique des ex-voto, L’organisation et la proposition de rassemblements spirituels, voire de pèlerinages vers des chapelles du marin (ND de la mer à Saint Marcouf, à Saint Vaast la Hougue, …, ou ND du rosaire - ancien corps de garde à St Germain sur Ay sont également envisageables). 28 Des associations existent ou ont existé et méritent d’être soutenues et réveillées : L’association « Roc et Mer » qui œuvre dans la foulée de la mission de la mer, l’association Marin du Christ fondées par M. PEYRE , la fédération « Cap vrai » dont une association Manche fut créée par le père BRARD (en sommeil), le père R. LUCAS organise des projets avec l’association Pèlerins de la mer. Le Tourisme de Mémoire Le tourisme qui se développe autour des plages du débarquement, des parcours de la libération et des cimetières militaires, qualifié de « Tourisme de Mémoire » nous a semblé assez massif et assez particulier pour être traité en soi. Son importance peut être appréciée par l’indicateur qu’est la fréquentation des visiteurs de des sites à caractères militaires et lieux de mémoire : ⇒ Batterie d’Azeville : 20605 visiteurs ; ⇒ Cherbourg : musée de la libération 12282 visiteurs ; ⇒ Le Val St Pere : musée de la 2de guerre mondiale 12280 visiteurs ; ⇒ Saint Côme du Mont : musée dead’s man corner 14619 visiteurs ; ⇒ Sainte Marie du Mont : musée de l’occupation 2042 visiteurs ; ⇒ Sainte Marie du Mont : musée du débarquement 60898 visiteurs ; ⇒ Sainte Mère Eglise : musée Airborne 183933 visiteurs ; ⇒ Saint Marcouf : musée de la batterie de Grisbecq 22642 visiteurs ; ⇒ Quinéville : Mémorial de la liberté retrouvée : 19673 visiteurs ; Notons que certains sites n’ont pas les moyens d’évaluer leur fréquentation : ⇒ Saint Lô Chapelle de la Madeleine ⇒ Marigny : Memorial Cobra ⇒ Beaucoudray : Monument des fusillés NB : Chiffres de 2007 figurants dans le document de l’observatoire du Tourisme de la Manche : « La Manche des pouvoirs naturels » Ed. 2007. L’intérêt pour ce thème particulier de tourisme a de multiples causes : ⇒ La sensibilité historique et patriotique bien sûr, dont font, bien entendu, partis les vétérans et leurs descendants. C’est certainement la motivation la plus digne et la plus facile à recevoir. ⇒ La curiosité plus superficielle, celle des Spectateurs de films : du « Jour le plus long » à « frères d’arme » en passant par « Il faut sauver le soldat Rian » …etc. qui font écho à des sites tels que Sainte Mer Eglise, Utah Beach, Colleville, la Fier, …etc. et qui incitent, par leur apparent réalisme, les spectateurs à désirer « aller voir sur place ». Leur intérêt et leur implication peuvent parfois se réduire à « juste baisser la vitre pour une photo ». ⇒ Une autre motivation, que nous pourrions qualifier de « nostalgique » se concrétise par des comportements de « néo- vétérans » qui vont jusqu’à se déguiser, se déplacer en véhicules militaires d’époque et, dans un souci de « réalisme » vont jusqu’à jouer aux soldats en simulant des manœuvres y compris avec leurs enfants. Certains de ces groupes peuvent déraper ou camoufler des milices néonazies. 29 Il est vrai que ce tourisme particulier des plages du débarquement et de la libération peut vite produire ce que l’on pourrait qualifier le « syndrome militaria » qui consiste inconsciemment, peut-être par une certaine empathie qui saisit ceux qui sont impressionnés par ces milliers de jeunes hommes sacrifiés pour l’idéal de la liberté, à s’approprier un peu de ce qu’ils sont ou ont été qui par le port de l’écusson de leur bataillon, qui par le port de vêtements ressemblant plus ou moins à leurs uniformes par la couleur : beige, vert voir kaki, ou la forme du vêtement : blouson, casquette, treillis,…, jusqu’au mimétisme. Ce que nous avons qualifié de « syndrome militaria » se nourrit d’une approche trop guerrière de la mémoire. Or le tourisme de la mémoire peut prendre la forme d’une sorte de pèlerinage profane où se distinguent divers lieux qui introduisent à divers degrés d’intériorisation voire de recueillement, de gravité ou de symbolisme. Ainsi le touriste passera de la visite d’un musée au recueillement devant un monument, dans un cimetière, passant ainsi de la curiosité à l’intériorité qui s’explique par l’émotion, la reconnaissance, le refuge dans le silence. Cette approche là est, sûrement, la plus fréquente si l’on considère les évaluations de la fréquentation des cimetières : ⇒ Saint James : Cimetière Américain 76449 visiteurs ; ⇒ Huisnes sur Mer : Cimetière Allemand 52429 visiteurs ; ⇒ Orglandes : 12000 visiteurs ; L’Eglise, à n’en pas douter, peut apporter son regard en favorisant la réflexion sur la Paix, le Pardon, la Réconciliation, la reconnaissance, … Dans les églises : Nous pensons en particulier à l’église de Sainte Mère Église, passage obligé de la visite des plages du débarquement, qui nous semble emblématique, où l’accueil dans l’église s’avère d’autant plus important que non seulement les visiteurs sont très nombreux (peut-être le second lieu religieux le plus visité du diocèse ?) mais aussi parce que la commémoration a à voir avec la foi et la tradition chrétienne non seulement parce qu’elle doit ouvrir à l’avenir, à l’espérance mais aussi au sens de l’anamnèse. Le patronage de ND de la Paix est, bien entendu tout à fait en cohérence avec cette approche et les aménagements liturgiques envisagés ne pourront qu’aller dans ce sens. Bien entendu, les églises de Sainte Marie du Mont, de Saint James, Orglande, par exemple, ne sont pas moins concernées. Mais aussi hors des lieux de cultes. Nous pensons, en particulier à la Marche Internationale Pour la Paix qui est née, en 2006, d’une réponse à un souhait très fort d’un groupe d’aumônerie après avoir justement constaté l’intérêt, en particulier des jeunes, pour les musées de la guerre dans leur dimension plutôt guerrière (armes et engins de guerre) et leur rapport très primaire aux faits militaires, tout comme à l’égard des étrangers. Cette initiative propose au plus grand nombre de puiser dans le passé, de se souvenir et faire mémoire pour se mettre en marche en faveur de la Paix sous le patronage de ND de la Paix. Le tourisme de mémoire, comme la pastorale du devoir de mémoire (11 novembre et 8 mai en particulier), doit également s’adapter dans une collaboration entre les 30 autorités civile et militaire qui doivent trouver l’équilibre entre les commémorations et les célébrations dans le respect de tous. Tout cela doit trouver sa cohérence entre les demandes sacramentelles (beaucoup de messes sont demandées), les relations œcuméniques ou interreligieuses et le cadre laïc des cérémonies d’État. Sans compter les impératifs de coordination pour agencer les calendriers et horaires des multiples partenaires. 31 II / LES LIEUX DE PÈLERINAGE ET DE DÉVOTION DU DIOCÈSE 32 Les lieux de pèlerinage Lieux spirituels ou lieux sacrés ? Le phénomène particulier du « tourisme de mémoire » qui conduit les visiteurs au recueillement fait de celui-ci une sorte de pèlerinage profane où, vraisemblablement, les touristes peuvent vivre une expérience profonde que d’aucun qualifiera d’expérience spirituelle. Considérant la réalité selon laquelle on peut dire que l’expérience spirituelle ne coïncide pas exclusivement avec l’expérience religieuse, ne peut-on pas préférer un qualificatif plus explicite que « spirituel » pour désigner un lieu que l’Église propose pour s’aventurer dans l’intériorisation, le recueillement, la prière jusqu’à l’adoration ? Par ailleurs, de nombreux groupes revendiquent la capacité d’animer et de conduire des propositions spirituelles (pensons aux nombreux groupes, parfois des sectes mais aussi des groupes qui se disent laïcs, qui fréquentent le Mont Saint Michel par exemple). Le qualificatif « Saint », plus juste en stricte rigueur théologique pour qualifier ces lieux, est aujourd’hui plutôt réservé pour désigner les lieux où vécu le Christ. Par conséquent, le qualificatif « Sacré » entendu et compris comme un synonyme de « consacré » nous semble le plus explicite mais aussi le plus traditionnel et est de nature à permettre de signifier la préséance de l’Église sur les lieux qu’elle désigne pour inviter à s’y rendre parce qu’ils favorisent la rencontre de Dieu. De multiples lieux Cette mise en marche ou en déplacement (voiture, vélo, …) pour se rendre dans un lieu consacré s’appelle pèlerinage. S’il est vrai que se rendre à l’église, être appelé par le son des cloches, pour se rendre à la messe dominicale correspond à la définition ci-dessus, il faudra tenir compte que ce qui désigne le pèlerinage sera aussi le caractère exceptionnel ou événementiel de ce déplacement. Ainsi défini, ne peut-on pas considérer que les fêtes patronales sont la forme première du pèlerinage surtout lorsqu’elle oblige à se déplacer ? On pensera en particulier aux nombreuses églises et chapelles qui ne sont plus desservies régulièrement. Ce jour de fête pourra être l’occasion d’une messe pro populo avec mémento des défunts de l’année écoulée par exemple. Il pourrait offrir l’occasion de propositions paraliturgiques et spécialement diverses bénédictions qui mettent en valeur l’office curial : ➢ bénédiction des fonds baptismaux, surtout si c’est dans le temps de Pâques ; ➢ bénédiction du cimetière ; ➢ bénédiction d’un lieu de dévotion à proximité de l’église ; ➢ bénédiction des maisons des nouveaux mariés ou nouveaux arrivants ; ➢ bénédiction des nouveaux nés de l’année ; ➢ etc. 33 Le pèlerinage vers un lieu « sacré », nous l’avons vu se fait sur invitation ponctuelle (date de la fête patronale par exemple) ou permanente pour une dévotion particulière le plus souvent. Dans ce dernier cas cela suppose que le lieu soit accessible. ➢ Se posera alors la question (déjà abordée dans le chapitre sur le tourisme) de l’ouverture des églises et chapelles. Ces édifices ne sont pas les seuls à inviter aux dévotions, c’est pourquoi il sera bon de s’interroger sur la place réservée aux : ➢ Oratoires (Par exemples : Saint Gaud à Hyenville, Saint Jouvin à Brix ou «La Bretonne» de Barfleur) ; ➢ Fontaines (Par exemples : St Benoît à Néville ou St Hélier à St Bréville – cf. Annexe 09), ➢ Calvaires (A ce propos, une étude de l’histoire des croix de mission pourrait s’avérer fort ➢ dynamisante pour les paroisses et pourrait favoriser leur réappropriation par le voisinage en vue d’un entretien et un fleurissement). Grottes de Lourdes (Par exemples : La Pernelle, Créances, …etc.). Ceci suppose d’envisager de recenser et valoriser tous ces lieux (oratoires, fontaines, calvaires et grottes de Lourdes). Ne serait-il pas opportun de soutenir leur entretien et valorisation ? Déploiements paraliturgiques tels que des temps de prière avec dépôt d’une composition les jours de fête ou à une date plus proche, dépôt d’un rameau par les enfants encadrés par des grands jeunes à chaque calvaire, marches pèlerines ou processions, …etc. Par ailleurs, une attention et une valorisation de la toponymie religieuse pourront s’avérer judicieuses. Des pèlerinages diocésains Lors de l’année jubilaire de l’an 2000, quelques pèlerinages avaient été désignés pèlerinages diocésains. Ce sont ceux qui figurent sur le site officiel du diocèse : Vindefontaine (ND de la Salette), la Chapelle sur Vire, Rancoudray (ND de Pitié) et la Pernelle pour le culte marial ; ainsi que Biville pour le Bienheureux Thomas Helye, Condé sur Vire pour Saint Jean de Brébeuf et Saint Pair sur mer pour Saints Pair, Gaud et Scubilion. Observons cependant que, sauf le Mont Saint-Michel dont le rayonnement est international, ne sont jamais cités les lieux de pèlerinages les plus reconnus, avec la cathédrale, par les autorités romaines : les Basiliques Saints Gervais et Protais à Avranches et Sainte Trinité à Cherbourg. Certainement faudra-t-il envisager de corriger cette situation. Les échanges que nous avons eu avec les recteurs de sanctuaires et les animateurs pastoraux qui les soutiennent nous ont permis de repérer quelques éléments indispensables afin de vitaliser un lieu de pèlerinage : ➢ Une présence : permanente ou non, mais au minimum la possibilité pour des groupes de ne pas arriver dans un lieu vide de toute personne, quand ce n’est pas fermé. Notons ici que la présence d’un lieu d’accueil (Biville ou Chapelle sur Vire par exemple) peut s’avérer une réelle plus value. ➢ Une réelle dévotion : peut-être sera-ce une litote que de dire que si le recteur ou son équipe pastorale ne sont pas sincèrement concernés et personnellement touchés par 34 le culte dont ils ont la charge il y a fort à craindre qu’ils auront du mal à être promoteurs du sanctuaire qui leur est confié. ➢ Un rayonnement : On constate en effet qu’un culte qui devient trop « confidentiel », à la mesure d’une paroisse par exemple, ne pourra pas espérer plus de rayonnement que le patronage d’une paroisse. Il faut donc prévoir que tout recteur de sanctuaire est conscience qu’il doit veiller à promouvoir le pèlerinage dont il a la charge. Or nous savons que l’évolution des vocations et les perspectives de réorganisation n’aideront pas. C’est pourquoi nous suggérons que, restant sauve la responsabilité des curés et recteurs en charge, la dynamisation des lieux de pèlerinages se fassent au niveau des archidiaconés pour les pèlerinages dits diocésains et des doyennés pour les autres pèlerinages de réputation ou d’importance supérieure à une fête patronale. Les critères pourraient être les suivants : Importance de la fréquentation, dévotion figurant dans la liturgie des heures du diocèse, dévotions multiséculaires et/ou d’antique réputation, dévotions partagées avec de nombreuses autres paroisses du diocèse. Archidiaconés Pèlerinages diocésains Mariaux : Autres pèlerinages diocésains : Cherbourg Coutances Avranches La Pernelle : ND de Vindefontaine : ND de Rancoudray : ND de Lourdes ; la Salette ; Pitié ; La chapelle sur Vire : Vierge Marie ; Cherbourg : Sainte Trinité (basilique) ; Biville : Bienheureux Thomas HELYE ; Brix : Saint Jouvin Vely : Ste Valburge ; Condé sur Vire : St Jean de Brébeuf, martyr Doville : Vénérable Pierre-Adrien Toulorge, martyr Mont St Michel : Archange Saint Michel (Pèlerinage des grèves) St Pair sur Mer : Saints Gaud, Pair et Scubilion ; La Rochelle Normande : Saint Auguste Chapdeleine,martyr ; Avranches : Saints Gervais et Protais, martyrs (basilique) NB : Tableau incomplet présenté ici à titre indicatif, liste non exhaustive à compléter. Cette proposition de répartition des pèlerinages prend acte du parti pris sur le site Internet diocésain. Il reste que le propre de la liturgie des heures du diocèse fait part d’autres cultes des saints de vénérable mémoire. Notons aussi que de nouveaux pèlerinages peuvent voir le jour. Pensons en effet à la Marche Internationale pour la Paix de Picauville – Sainte Mère Eglise : marche – pèlerinage dont nous avons traité plus haut concernant le tourisme de mémoire. 35 Ci jointe, ci-dessous, l’ébauche d’une répartition d’autres pèlerinages dans le diocèse qui sont d’une certaine importance parce que d’antique mémoire et multi centenaire ou immémoriaux ou parce qu’ils correspondent soit avec le sanctoral romain ou national, soit de récentes canonisations, béatifications ou apparitions. Archidiaconés Autres pèlerinages mariaux dans le diocèse : Cherbourg Cherbourg : Vœu ND Coutances du St Lo : ND du Pilier Sainte Mère Eglise : ND de la Paix Créance : ND de Lourdes (Grotte) ; Roncey : ND de Lourdes (Chapelle) Avranches Granville : ND du Cap Lihou ; Chausey Tourlaville – Digosv : ND de Medjugorje Autres pèlerinages dans le diocèse : Saint Sauveur le Vicomte : Sainte Catherine de LONGPRES et Sainte Marie Madeleine POSTEL, Bienheureuses Placide VIEL et Marthe LEBOUTEIL LER ; Carentan : Saint Léon ; Brix : Saint Jouvin Néville : Saint Benoît; Valognes : Saint Malo ; Barfleur : Sainte Marie Madeleine Postel Le Mesnil Herman : Saint Louis Grignon de Montfort Saint Martin d’Aubigny : Saint Christophe Le Dézert : Saint Ortaire Savigny le Vieux : Saint Vital et les saints de l’abbaye Bréville : Saint Hélier ; Champcey : Saint Gaud Lieux de dévotions remarquables : (Par leur ancienneté, leur popularité, leur originalité) Néville : Bienheureux Jean-Baptiste Michel Pontus ; Barfleur : Saint Romphaire ; Querqueville : Saint Germain Saint Lô : Saint Laud (patron du diocèse) ; La chapelle sur Vire : Sainte Anne ; Créances : Bienheureux Daniel Brottier ; Saint Marcouf : Saint Marcouf ; Saint Fromond : Saint Fromond ; Carteret : Saint Siméon le Stylite ; Saint Martin d’Aubigny : Saint Peregrin et Saint Wandrille ; Mortain : Saint Evroult Sainte Adeline et les saints de l’abbaye et Saint Guillaume Firmat Sourdeval : Bienheureux, martyr, Jean-Baptiste Janin ; Le Mesnil Adelée : Saint Blaise NB : Tableau incomplet présenté ici à titre indicatif, liste non exhaustive à compléter. 36 Les dévotions populaires dans le diocèse Nous ne nous tromperons pas en traitant ici des dévotions populaires et de leur place dans le diocèse. Dévotions qui n’ont pas toujours bonne presse auprès du clergé spécialement lorsqu’il s’agit de culte des saints. En effet, il semble que ces dévotions soient globalement mieux accompagnées et valorisées pour les dévotions théo-centrées, la Sainte Trinité : la basilique de Cherbourg, ou mariales, nous citerons particulièrement : Vindefontaine, la Chapelle sur Vire, Rancoudray et la Pernelle, tous lieux mis en valeur au niveau diocésain nous venons de le voir. Pour autant il apparaît que les lieux de dévotions de saints sont nombreux dans le diocèse. Or on constatera par une simple observation que le culte des saints semble d’autant mieux intégré et accompagné par le clergé que le saint est connu par son histoire. C’est d’évidence le cas pour Sainte Marie-Madeleine Postel, Sainte Placide Viel, Bienheureuse Marthe Lebouteiller, le Bienheureux Thomas Hélye, …. Cependant semblent persister avec pugnacité des dévotions que le clergé, sans les combattre pour autant, ne semble pas promouvoir. C’est ainsi que l’on voit des statues de saints peu, ou mal connus qui, bien que placés dans des chapelles secondaires, sont éclairées par plus de cierges votifs que le reste de la statuaire de l’église. On peut voir aussi des ex-voto (des photos ou objets divers) qui sont le signe de fréquentations et dévotions nombreuses. Au sujet de la dévotion populaire, nous proposons que l’attitude pastorale s’inspire de la parabole de Jésus qui compare la prière du pharisien et du publicain au temple (Lc 18,9-14). Le culte des saints ne revient-il pas en effet à « se tenir à distance, n’osant même pas lever les yeux au ciel » ? La juste attitude veillera sûrement à éviter de se comporter en pharisien. NB : l’annexe 9 ébauche un recensement de ces dévotions. Les saints guérisseurs dans le diocèse : On pensera certainement en premier lieu aux saints guérisseurs. La parution du livre d’Hippolyte GANCEL « Les saints qui guérissent en Normandie » aux éditions Ouest France en sera la meilleure preuve. Certainement sera-t-il toujours difficile de distinguer ce qui relèvera de la seule curiosité incidente ou savante de la démarche sincère et profonde. S’il est vrai le proverbe qui dit : «Il vaut mieux s’adresser au Bon Dieu qu’à ses saints », on comprendra donc sûrement les curés qui ont veillé à minimiser les dévotions populaires périphériques des rites canoniques, la persistance des dévotions mérite peut-être d’être mieux considérée ne serait-ce que pour éviter de voir ces dévotions devenir superstition. A la lumière de la fête de la Toussaint, si populaire, le culte des saints devra toujours conduire au Christ. 37 Les paroisses devraient peut-être proposer des présentations de saints non point seulement savantes ou historiques mais peut-être plus de type hagiographique voir apologétique faisant écho à la bible, aux miracles ou paraboles du Christ. La tentation de récuser les dévotions populaires en les taxant de superstition se fonde souvent sur l’étonnement suspicieux devant les pratiques, parfois sophistiquées, « frisant parfois la cuisine sinon la recette magique ». Nous suggérons qu’il soit proposé non pas de discréditer ces pratiques mais plutôt de donner des explications qui, sans en faire des sacramentaux à proprement parler, permettraient une interprétation véritablement chrétienne des démarches dévotionnelles. Cette posture pastorale est de nature à éviter que se nourrisse ce qui pourrait être un courant inorganisé de chrétiens « en marge » plus souvent enclins à suivre un rebouteux ou un magnétiseur que de rejoindre une proposition de réflexion biblique. Il vaudra mieux, croyons-nous, rechercher une explication ou une justification inspirée de la bible ou de traditions des premières églises plutôt que de récuser d’autorité des pratiques qui se perpétuent et s’encrent proportionnellement durablement et que le clergé les récuse. Nous attirons l’attention sur le fait que ces dévotions concernent des personnes qui, bien qu’éloignées du modèle que d’aucun qualifierait « chrétiens instruits », n’en sont pas moins des croyants baptisés qui le plus souvent n’arrivent pas à traduire leurs propres malaises et maux autrement que par ces « ritualités ». L’accompagnement de ces demandes s’avère bien souvent une pastorale de la miséricorde où se révèlent de graves pauvretés, douleurs et peines. Cette approche bienveillante et positive des « maux de saint » est de nature non plus à laisser libre court à l’insolite et l’artificialité mais plutôt à véritablement évangéliser par l’instruction et l’édification afin que l’exceptionnel dispose à l’ordinaire, au quotidien. Le culte des reliques dans le diocèse Devenu anecdotique aujourd’hui, alors qu’il fut fondamental au long de l’histoire de l’Eglise, le culte des reliques puis des statues doit attirer notre attention. Certaines églises sont encore bien pourvues en reliques et il existe de dignes mises en valeurs (Nous pensons par exemple à Saint Hilaire du Harcouët ou à Saint Aubin du Préau) Certainement qu’à moindre frais il serait possible que soit mise en œuvre la valorisation des reliques et reliquaires afin de corriger le sort réservé aux reliques remisées sans respect dans les sacristies quand ce n’est pas dans les greniers de presbytères. Notons aussi que, s’il est vrai que certaines reliques sont fort bien conservées et protégées dans les musées ou à la CAOA de la Manche, on peut s’interroger sur la signification que cela induit de la place des reliques dans l’Église catholique auprès du grand public. En vue de conserver les reliques qui ne font plus l’objet de dévotions organisées, ne serait-il pas opportun d’affecter par archidiaconés une église ou une chapelle qui deviendrait « reliquaire » ? Notons que cette initiative pourrait aussi offrir l’occasion 38 de valoriser les deux basiliques, Sainte Trinité de Cherbourg et Saint Gervais et Saint Protais d’Avranches, sur le model du grand reliquaire dans la chapelle du puits de la cathédrale. Ces lieux pourraient devenir des lieux de pèlerinage où, à la Toussaint, des offices développés s’y dérouleraient en particulier des vêpres solennelles. Encore faudra-t-il que la dévotion des saints et de leurs reliques corresponde aux sensibilités pastorales en cours. Les Abbayes, Monastères et Couvents L’abbaye des filles de Sainte Marie Madeleine Postel à Saint Sauveur le Vicomte est dite « l’abbaye des trois saintes » (Sainte Marie Madeleine Postel, Bienheureuses Placide Viel et Marthe Lebouteiller). C’est un lieu de pèlerinage du diocèse. Les soeurs y assurent un accueil permanent, une présence. Leur attachement, à leurs mères fondatrices et leur aînée en religion, nourrit leur dévotion. Leurs efforts pour communiquer nourrissent le rayonnement du lieu de pèlerinage qu’est l’abbaye, abbaye qui, en elle-même, est remarquable. Nous allons donc traiter ici de ces Lieux Remarquables que sont, en général, les Abbayes occupées ou vides de communautés : Abbayes vides de communautés Abbaye Musées : - Abbaye Notre Dame du Vœu à Cherbourg - Abbayes d’Hambye, de la Lucerne - Abbaye de Cerisy la Forêt - Abbaye de Blanche Lande (privée) - Abbaye de Savigny (projet du père Henri VALLANCON) Abbayes bénéficiant d’une activité pastorale : - Abbaye de Lessay (privée sauf l’abbatiale qui est église paroissiale) Abbaye Notre Dame de l’Etoile à Montebourg (Etablissement scolaire) - Abbaye Blanche de Mortain (l’activité de la communauté des béatitudes n’anime pas l’ensemble de l’abbaye) - Abbaye Sainte Croix de Saint Lô (Il ne reste plus que l’abbatiale devenue église paroissiale) Abbayes abritant une communauté - Mont Saint Michel, présence des communautés monastiques de Jérusalem qui doit cohabiter avec la logique des monuments historiques ; - Bricquebec, Trappe cistercienne ; - Valognes Communauté bénédictine, - Saint-Sauveur le Vicomte, maison mère des sœurs de Marie-Madeleine Postel ; - Avranches, Carmel ; - Saint-Pair sur Mer, Carmel ; NB : cette liste est incomplète, y figurer aussi les anciens prieurés du diocèse Le prieuré de Vauville (privé aujourd’hui, une messe y t célébrée à la demande des propriétaires la veille du 15/08) – Saint Fromond – Sur le havre de Portbail contre l’église ND désaffectée - … etc. Dans la première partie de ce document qui traite de la pastorale du tourisme, nous avons déjà abordé la place des abbayes, monastères et couvents habités. Cependant, chargés de leur histoire religieuse et de la longue tradition de prière, même en ruine, les 39 monastères et abbayes restent chargés d’un caractère sacré qui doit être respecté et pris en compte. En effet, lieux d’antiques et profondes prières, les abbayes restent, même inhabitées, des phares spirituels de vénérable mémoire. Leurs cimetières sont comme des reliquaires à ciel ouvert et leurs murs les écrins des prières jadis chantées et de la parole de Dieu proclamée. Nous pensons que les abbayes, monastères, couvents et carmels encore habités ne doivent pas perdre de vue leur rayonnement spirituel qui, chacun selon son charisme propre, participe à la richesse spirituel du diocèse. Leur vitalité est très utile et bénéfique au diocèse. C’est pourquoi nous évoquons ici les activités liturgiques et culturelles de l’abbaye de la Lucerne d’Outremer, dans l’attente de son éventuelle « résurrection » par la venue d’une communauté. Des occasions à saisir ou à créer Nous avons vu qu’il existe une grande différence entre les pèlerinages selon leur importance, leur longévité historique, l’objet de la dévotion (mariale, sanctoral, thérapeutique, …, lieux historiques ou dédiés, présence de reliques, …etc.). Les pèlerinages sont la forme première, la plus fréquente des dévotions populaires. Il nous semble que, bien qu’entaché d’un soupçon de « folklorisme », synonyme de superficialité par ceux qui le disent, ces traditions sont de véritables opportunités de rencontre avec des chrétiens que nous pouvons qualifier de «autrement pratiquants». L’environnement d’opinion a certainement évolué. Encore très contestées et parfois ridiculisées il y a encore une vingtaine d’années, les rendez-vous populaires auprès des fontaines sacrées, calvaires, oratoires et les processions n’avaient pas bonne presse. Nous constatons une évolution du regard porté par le « tout venant » vis-à-vis des manifestations publiques de la foi et nous pensons c’est une occasion à saisir. Peut-être estce dans cette perspective que sont tentées des initiatives de forme classique, pour ne pas dire traditionnelle, comme la procession du Saint-Sacrement, pour la Fête Dieu, à SaintHilaire du Harcouët à l’école du Grand Sacre de Villedieu les Poêles dont la popularité ne se dément pas, la renaissance du pèlerinage Saint Ortaire à Le Désert, … etc. ou moins fixées liturgiquement comme la Marche Internationale pour la Paix. Il y a certainement d’autres initiatives à saisir et créer. Nous pensons que le diocèse doit encourager, soutenir et promouvoir les intuitions en ce sens, spécialement en soutenant techniquement des événementiels et en communiquant les informations dans l’ensemble du diocèse, en favorisant les convoyages (organiser des cars, mobiliser des individus, …etc.), en facilitant la coïncidence entre les pèlerinages et d’autres regroupements (rencontre de servants d’autel, WE d’aumôneries, …). C’est pourquoi nous serions favorable à ce que la direction diocésaine des pèlerinages soutienne et collabore, au moins pour la promotion et la communication, les pèlerinages diocésains. 40 III / CONCLUSION 41 Faut-il conclure ce document ? Souhaitons que non. En effet, les réflexions que nous avons tentées sont comme une étape de la pastorale diocésaine, toujours à l’affût des réalités du temps présent. A la suite des initiatives lancées depuis plusieurs années, spécialement grâce au travail du père Bernard LERIVERAY et de son équipe qui a influencé durablement la pastorale du tourisme de la Manche, cette étude réalisée à la demande de Monseigneur Lalanne, favorisera, espérons-le, un réinvestissement, à nouveaux frais, de cette pastorale. En guise de synthèse, nous proposons ce qui pourrait constituer des options et orientations diocésaines envisageables en la matière : ⇒ Sensibilisation des services diocésains pour soutenir les initiatives locales pour l’accueil des touristes. ⇒ Encouragement en faveur de la valorisation et l’animation pastorale des lieux sacrés du diocèse par une collaboration avec les services diocésains des pèlerinages et de la communication (Présenter sur le site internet officiel du diocèse les lieux emblématiques et les « curiosités ») et une contribution technique du pôle ressources. Soutenir l’édition de « Pèleriner en Manche » ⇒ Organiser la rédaction de présentations hagiographiques des saints vénérés ou présentés dans les églises du diocèse dans des perspectives catéchétiques. ⇒ Soutien et encouragement pour coordonner et promouvoir un programme de ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ spectacles, conférences et expositions. Favoriser les rencontres entre les maisons d’accueil Susciter des actions en direction du monde de la plaisance Mise en place d’un plan de comptage des visiteurs. Création d’expositions, une pour chaque archidiaconé, sur des divers thèmes (tels que : l’évangélisation de la Manche, à la suite de Saint Germain d’Auxerre et de Saint Germain le Scot, à la suite de Sainte Marie-Madeleine Postel, les ordres religieux dans la Manche, …etc.). Encourager et promouvoir les expressions populaires de la foi telle que les bénédictions de la mer, processions et marches pèlerines, …etc. ⇒ Revaloriser le culte des saints, des saintes images et des reliques. ⇒ … etc. ⇒ Père Christophe BOUDEREAUX 42 IV / ANNEXES Annexe 01 : Tableau des cantons et communes de la Manche ayant le plus de lits touristiques Annexe 02 : Liste des communes ayant des hébergements collectifs (Accueils Collectifs de Mineurs, Maisons Familiales de Famille et Auberges de Jeunesse) Annexe 03 : Liste des communes ayant des campings Annexe 04 : De l’utilité d’évaluer la fréquentation de nos propositions Annexe 05 : Bénédictions de la mer, des marins et des bateaux Annexe 06 : Du culte des des saints, des saintes images reliques et Annexe 07 : Questionnaire sur les lieux sacrés du diocèse des Annexe 08 : S’associer aux chemins Miquelots Annexe 09 : Les saints honorés dans le diocèse de la Manche Annexe 10 : Bibliographie et sources 43 Annexe 1 : Tableau des cantons et communes de la Manche ayant le plus de lits touristiques ARRONDISSEMENTS – Cantons (plus de 5000 lits) - Communes (plus de 1500 lits) Cantons Nbr Nbre de lits Dont en lits RH-LT & d’habitants touristiques résidences Commentaires Communes (2006) secondaires AVRANCHES 82508 59400 (arrondissement) Granville 12687 39585 29030 Jullouville 2409 12708 10370 527% St Pair sur Mer 3616 12631 8165 349% Granville 12657 8946 7055 141% Donville les Bains 3351 4689 2915 71% Sartilly 12313 8785 Carolles 1732 3166 2720 183% Genêts 439 2252 1190 513% Dragey – Ronthon 616 2156 1410 350% St Jean le Thomas 395 1944 1195 492% COUTANCES 92508 66580 (arrondissement) St Malo de la Landes 24079 16660 Agon Coutainville 2723 13589 10375 499% Gouville S/ Mer 1686 5243 3170 311% Blainville S/ Mer 1319 3877 2060 294% Montmartin S/ Mer 19139 13640 Montmartin S/ Mer 1093 6373 4030 583% Hautteville S/ Mer 615 6058 4115 985% Lingreville 920 2440 2325 265% Régneville S/ Mer 790 1430 1160 181% Annoville 547 1415 945 258% Lessay 18207 13270 St Germain S/ Ay 797 6050 3690 759% Pirou 1313 5329 4290 406% Anneville S/ Mer 196 2098 1510 107% Bretteville S/ Ay 317 1756 1650 554% Créances 2014 1117 640 85% Bréhal 12830 8270 Bréhal 2599 4775 4260 184% Coudeville 739 2648 1480 358% Bricqueville S/ Mer 908 2388 770 263% Bréville S/ Mer 611 1319 300 216% 44 La Haye du Puits Denneville SAINT LÔ (arrondissement) CHERBOURG (arrondissement) Barneville Carteret Barneville Carteret St Jean la Rivière Portbail St Lô d’Ourville St Georges la Rivière Quettehou St Vast la Hougue Réville Barfleur Les Pieux Surtainville Les Pieux Siouville Hague Flamanville St Pierre Eglise Fermanville Cosqueville Gatteville Phare Ste Mere Eglise Ravanoville Ste Marie du Mont Beaumont Hague Montebourg St Marcouf Montebourg Cherbourg Octeville Cherbourg 7865 478 6435 2826 14663 2185 11210 88384 60370 26744 2429 279 1675 478 212 18520 10635 5649 5120 1673 1538 11874 296 1168 642 8131 7432 6925 5727 5315 1170 670 960 710 160% 48% 160% 68% 1990 1025 770 165% 295% 198% 1845 495 121% 142% 1200 1085 462% 84% 2485 11% 3755 3845 1697 1697 4577 30771 1059% 252% 281% 4450 3039 1140 376 2022 2095 2110 1115 5540 2321 1447 1110 252 804 438% 2024% 305% 350% 725% 4735 1711 1665 1592 1141 1408 491 561 7890 3440 3135 1325 1150 8530 3136 2955 1805 1072 3477 995 1683 591% 2765 3471 NB : RH-LT = Rapport Habitants – Lits Touristiques Dans certaines communes l’impact démographique du tourisme est particulièrement remarquable. Notons que le pourcentage d’accroissement de la population grâce au tourisme des cinq villes les plus impactées est particulièrement impressionnant : St Jean la Rivière : 2024% St Vast La Hougue : 1059% Hauteville S/ Mer : 985% St Germain S/ Ay : 759% St Georges la Riviére : 725% 45 Annexe 2 : Liste des communes ayant des hébergements collectifs Il nous semble que ces lieux d’hébergements collectifs sont à connaître et rencontrer afin de proposer visites, activités et célébrations. Des Accueils Collectifs de Mineurs (ex Centres de Vacances) Avranches : 250 lits Brécey : 140 lits Jullouville : 212 lits Mortain : 50 lits St Jn le Thomas : 122 lits Coutances : 549 lits Pirou : 63 lits Montmartin S/Mer : 140 lits Gouille S/ Mer : 440 lits Carentan : 75 lits Portbail : 232 lits Montebourg : 150 lits Flamanville : 25 lits St Vaast la Hougue : 114 Maupertus S/ Mer : 43 lits St Ovin : 50 lits Donville les Bains : 84 lits St Pair sur Mer : 120 lits Pontorson : 57 lits St Michel de Montjoie : 60 La Haye du Puit : 60 lits St Germain S/ Ay : 90 lits Agon Couttainville : 45 lits St Aubin du Peron : 32 lits Le Hom d’Arthen : 243 lits Urville Nacqueville. : 101 lits Quinéville : 150 lits Les Pieux : 70 lits Cosqueville : 72 lits Tourlaville : 100 lits Vains : 49 lits Granville : 285 lits Isigny le Buat : 189 lits Carolles : 52 lits Bréhal : 153 lits St Rémy Landes : 66 lits Hautteville S/ Mer : 90 lits Blainville S/ Mer : 88 lits St Sauveur Lendelin : 120 lits Barneville Carteret : 62 lits Cherbourg : 99 lits St Marcouf : 60 lits Siouville Hagues : 94 lits Gatteville Phare : 35 lits Valognes : 42 lits NB : seules 45 communes sont citées alors que la DDJS de la Manche en compte 59. Ici, lorsqu’une commune accueille plusieurs Accueils Collectifs de Mineurs, les lits sont additionnés. Maisons Familiales Vacances : ⇒ Saint Pair S/ Mer (160 lits) ⇒ St Jean le Thomas (48 lits) ⇒ Agon Coutainville (160 lits) Auberges de Jeunesse : • • • • Granville (57 lits) Pontorson (57 lits) Genêts (51 lits) Cherbourg-Octeville (99lits) 46 47 Annexe 3 : Liste des communes ayant des campings Il nous semble que les paroisses doivent cibler ces lieux afin de faire connaître et proposer les horaires de célébrations, les activités voir les visites qu’elles proposent. 1 étoile 2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles St Cyr Bailleul : 14p Haye Pesnel : 51p Gefosses : 64p Pirou 845p Quettreville S/ Sienne : 102p St Sauveur Lendelin : 105p Torigny : 164p St Germain le G : 115p Quettehou : 373p Réville : 609p Picauville : 42p Cosqueville : 190p Fermanville : 249p Jullouville : 155p St Pair /Mer : 475p Beauvoir : 150p Agon-Coutain : 792p Pontaubault : 248p Ducey : 111p Servon : 170p Carolles : 331p St Jn Thomas : 490p Montviron : 232p Dragey -Ront : 689p Sourdevalle : 20p Coudeville : 984p Coutances : 240p Créances : 384p Lessay : 75p Annoville : 397p Hautteville/Mer :1440p Régneville/Mer : 207p St Lô d’Ouville : 280p Omonville lPetite : 198p Vauville : 171p Equeurdreville -Hainneville : 253p Quineville : 351p St Marcouf : 360p Siouville : 426p Barfleur : 326p St Vaast Houg :602p Gatteville Phar :168p St Sauveur Vicomte : 171p Brettevill Saire :353p Valognes : 60p Jullouville : 870p Saint Pair /Mer : 1455p Genêts : 131p Montmartin/Mer:300p Agon-Couta : 1518p Baubigny : 271p Barneville Cart :314p Portbail : 420p St Jn Rivière : 639p Urville Nacqu : 398p Ravenoville : 248p Ste Marie Mont : 173p Brécey : 150p Courtils : 336p Isigny le Buat : 124p Donville les Bains : 1567 p Granville : 441p Mortain : 48p St Hilaire du Het : 270p Pontorson : 491p Mt St Michel : 240p Bréville / Mer : 952p Bricqueville/Mer :1401p Denneville : 496p Anneville Mer : 571p St Germain/Ay :2150p Carentan : 367p Villedieu les Poêles : 306p Tollevast : 791p Le Rozei : 461p Surtainville : 397p Ste Mère Eglise : 207p Tourlaville : 620p Jullouville : 813p Saint Pair /Mer : 1062p Genêts : 848p Beauvoir : 336p Agon-Coutain : 300p Gouville /Mer : 785p Barneville C: 1804p Portbail : 567p StJn Rivière :1442p Urville Nacqu : 330p St Symphorien le Val : 444p Les Pieux : 798p Maupertus/Mer :590p Saint Pair /Mer : 871p Montmartin/Mer:520p Gouville /Mer : 634p StGeorges Riv :378p Ravenoville : 924p Ste Marie Mont : 370p Camping sans étoile : Barfleur : 260 places 48 Annexe 4 : DE L’UTILITÉ D’ÉVALUER LA FRÉQUENTATION DE NOS PROPOSITIONS Le CDT de la Manche recense environ 265 sites et lieux de visites : châteaux et architectures civiles remarquables ; sites à caractères militaires et lieux de mémoire ; édifices religieux ; sites et musées archéologiques ; musée des beaux arts ; écomusée et musée d’histoire naturelle ; musées artistiques ; parcs à thèmes ; parcs animaliers ; grottes, gouffres, avens et grottes préhistoriques ; sites naturels et villages pittoresques ; transports touristiques ; parcs, jardins et arboretums ; sites industriels, agricoles, artisanaux et techniques ; tourisme de jeux. Seuls 26 sites religieux sont recensés dont seulement 17 sont encore affectés or leur fréquentation n’est pas évaluée. Deux autres, les abbayes du Mont Saint Michel et de la Lucerne d’Outremer, sont « quasi affectés », leur fréquentation est évaluée. Avranches : Trésor St Gervais – Crâne de St Aubert (SC) ⇒ Canville la Roque : Fresques de l’église ⇒ (SC) ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ Carentan : Eglise (SC) Cerisy la Forêt : Abbaye (5146) Cherbourg : Abbaye (SC) Cherbourg : Basilique Ste Trinité (SC) Cherbourg – Octeville : Eglise St Martin (SC) Coutances : Cathédrale (SC) Coutances : Eglise Saint Pierre (SC) Coutances : Eglise St Nicolas (SC) Hambye : Abbaye (16496) Isigny le Buat : Chapelle de Pain d’Avaine (SC) La Lucerne d’Outremer : Abbaye (21356) Le Mont Saint Michel : Abbaye (1231000) ⇒ Lessay : Abbatiale (SC) ⇒ Montfarville : Peintures de l’église (SC) ⇒ Mortain : Abbaye (5733) ⇒ Pontorson : Eglise ND (SC) ⇒ Portbail : Baptistère antique (SC) ⇒ Portbail : Eglise ND (SC) ⇒ St Hilaire du Harcouët : Musée le Verrière (2030). ⇒ Saint Lô : Eglise ND (SC) ⇒ Saint Pierre Eglise: l’Eglise (SC) ⇒ Saint Sauveur le Vicomte : Abbaye (SC) ⇒ Savigny le Vieux : Eglise (SC) ⇒ Troisgots : La Chapelle sur Vire (SC) NB : SC = Sans Comptage. ⇒ Afin de valoriser sa contribution au tourisme dans la Manche, le diocèse, sans prétendre qu’une proposition est faite dans chacun des 650 « clochers » environ (605 communes et donc églises paroissiales, auxquels s’ajoutent chapelles, abbayes, …) dont il est affectataire et qui représenterait 71% des sites à visiter dans la Manche, pourrait choisir des églises, chapelles ou abbayes où il s’engagerait à y proposer des actions pastorales en direction des touristes sur la base, pourquoi pas, d’une sorte de cahier des charges. Pour assumer sa place de partenaire majeur du tourisme, pour les sites religieux au moins, et dans le souci d’une certaine crédibilité et d’une transparence, l’évaluation de la fréquentation s’avèrerait fort utile. En effet l’ODT y est attentif, de plus considérant que pour faire partie des 10 premiers sites visités du département la fréquentation n’excède pas les 42150 visiteurs (Roc des Marmonies à Granville), cela suppose que sur les 265 sites certains ne 49 sont pas très visités. N’est-ce pas le cas du musée « la Verrière » (2030 visiteurs) situé dans l’ancien carmel de Saint Hilaire du Harcouët ? L’évaluation des visites curieuses ou pèlerines de l’abbaye de Saint Sauveur le Vicomte permettait, en sous évaluant d’envisager plus de 5000 passages ou bien encore 20000 (entre les pèlerinages et les passages continuels) à la chapelle sur Vire. Certaines de nos propositions, n’en doutons pas pourraient figurer parmi le premier tiers des sites recensés pour leur fréquentation. L’évaluation de la fréquentation intéresse donc le Conseil Général. Peut-être serait-il possible d’envisager un partenariat avec l’ODT pour prendre en charge la mise en place d’outils électroniques sur des sites choisis en commun, au moins ceux qui figure dans la liste déjà évoquée. D’autres moyens d’évaluation existent. Les curés savent évaluer la participation aux rassemblements : ⇒ Diviser le montant de la quête par personne à partir d’une somme moyenne convenue. ⇒ Compter les bancs occupés et multiplier par un nombre moyen de personnes assises par bancs ⇒ Après avoir compté les hosties consommées au cours d’une messe et en mettant en rapport avec une proportion de communiants. Afin d’envisager le flux des visite dans les églises, chapelles, abbayes et lieux de pèlerinages peuvent être pris en compte les éléments suivants : ⇒ Recenser et additionner les groupes et le nombre de participants ; ⇒ Compter les cierges votifs consommés et multiplier selon un ratio de «cirodévots» convenu après observation. ⇒ Compter les images, textes prières et tracts consommés et multiplier selon un ratio convenu après observation. ⇒ Compter les messages et intentions de prières sur des pupitres placés de manière appropriée et multiplier selon un ratio convenu après observation. A elles seules ses évaluations portent à caution, cependant leur croisement à la manière de la triangulation en topographie peut permettre de les consolider et de les rendre ainsi recevables et pourront être valablement communiquées au Conseil Départemental du Tourisme. Ce partenariat, n’en doutons pas, sera fort apprécié du Conseil Général. 50 Annexe 5 : BÉNÉDICTIONS DE LA MER, DES MARINS ET DES BATEAUX Les bénédictions de la mer, des marins, le grand pardon de Granville, la prière pour les péris en mer sont encore nombreux dans le diocèse : ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ Pirou, au15/08 Le Becquet de Tourlaville, le 2ème dimanche de juillet Les Flamands de Tourlaville, dernier dimanche d’août ou premier de septembre Carterêt, au15/08 Saint Germain sur Ay, le dimanche qui précède le 15/08 Barneville, le dimanche qui précède le 15/08 ⇒ St Vaast la Hougue, Fête décennale un dimanche en juillet en tenant compte des marées. ⇒ Grand Pardon de Granville, ⇒ Les Régates de Chausey, ⇒ Diélette, le premier dimanche d’août ⇒ Saint Pair sur Mer, ⇒ NB : Liste non exhaustive à compléter. Il reste que cette pratique n’existe pas, ou plus, partout. On pourrait souhaiter qu’au moins les 19 ports recensés bénéficient d’une bénédiction. Le plus grand port de la Manche, Cherbourg, n’en connaît pas, sauf les ports périphériques de la paroisse de Tourlaville. Il nous semble que les paroisses de la grande rade de Cherbourg pourraient envisager d’organiser une bénédiction de la mer, des marins ou des bateaux à l’occasion de la Sainte Anne à Équeurdreville par exemple ou en s’alignant avec des dates déjà existantes (celles de Tourlaville). Le choix d’une date unique pour l’ensemble des ports de la grande rade de Cherbourg pourrait permettre d’organiser un rendez-vous de plus grande solennité, tous les 5 ans par exemple, qui serait une bénédiction solennelle de la grande rade, Cherbourg, Querqueville, Équeurdreville, Tourlaville, le port militaire, où l’évêque en mer dans la rade bénirait les marins, la mer et les bateaux, simultanément avec chaque curé et l’aumônier de la marine nationale ainsi que l’aumônier de la mission de la mer chacun placé au lieu habituel de sa bénédiction. Les bénédictions de la mer sont l’occasion d’un lien fort avec les marins, professionnels ou plaisanciers, public parfois difficile à rencontrer. La SNSM (Société Nationale des Sauveteurs en Mer) qui allie le double statut associatif et institution officielle est un partenaire bienveillant quand il n’est pas lui-même demandeur. D’autres institutions ou associations peuvent être sollicitées tels que la capitainerie du port ou le Yacht club. Ces bénédictions ont le double avantage, au moins, d’être le signe concret que « rien de ce qui est humain n’est étranger à l’Eglise » (Lumen Gentium), les activités de la mer en font donc partie, et d’offrir une opportunité de rencontrer, croiser au moins, un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants grâce à une célébration liturgique qui bénéficie souvent 51 d’un fort crédit de sympathie. Ces manifestations publiques de l’Eglise peuvent paraître, à l’avis de certains, bien superficielles sinon folkloriques mais nous pensons qu’elles sont de ces occasions pour les paroisses de garder un contact populaire et festif qui prédisposent le plus grand nombre des concitoyens à passer un jour la porte des accueils paroissiaux pour d’autres demandes. L’organisation pratique de ces bénédictions n’est pas à négliger. La forme concrète de la bénédiction dépend de l’environnement selon que les bateaux se trouvent à quai, en mouillage ou sur la plage comme à Pirou ou à Saint Germain sur Ay. Il faut aussi tenir compte des marées (C’est le cas pour décider de la date de la fête décennale Saint Vaast la Hougue, par exemple). En effet, le lancer d’une croix ou d’une gerbe depuis un quai à marée basse peut certainement faire perdre de la beauté et de la solennité du geste. Les aléas météorologiques sont aussi à prendre en compte et les organisateurs seront inspirés d’envisager à l’avance un « scénario catastrophe » qui permettra de garantir toujours la solennité de la bénédiction. S’interroger sur ce qui peut-être déployé au cas où, par gros temps, les bateaux ne puissent pas sortir ; éviter une bénédiction avec le bénitier un jour de pluie, …etc. Selon les sensibilités liturgiques, le célébrant choisira la forme de la mise en œuvre. Mais il nous semble opportun d’encourager tout ce qui contribue à la solennité des actions liturgiques et paraliturgiques avec les moyens classiques que sont, en particulier, les objets (bénitier, croix de bénédiction, gerbe en forme de croix, croix à jeter en mer, bannières, ostensoir pour une bénédiction du Saint-Sacrement, …) et les vêtements liturgiques (étole au moins, aube, chape, soutane et surplis, …). Ces points d’attention ont un effet fort profitable sur le plus grand nombre y compris les curieux. La prise au sérieux de ces propositions de l’Eglise est proportionnelle à l’engagement et au déploiement dont elle témoigne. Il faudra veiller aussi à éviter l’impression de monotonie qui peut se dégager par la répétition uniforme des bénédictions. La diversification des gestes et mouvements peut faire éviter cet écueil. Dans cette perspective des pistes telles que : organiser un temps de prière, avec appel des marins, autour d’un monument des péris en mer ; prévoir un mouvement des bateaux afin que chacun soit béni par le célébrant ; favoriser la pratique de la décoration des bateaux ; proposer une bénédiction déployée pour les bateaux mis en mer dans l’année, proposer une statuette ou un autocollant de ND des marins ou de St Clément patron des marins, … sont à explorer NB 1 : le diocèse de Vannes aurait publié un rituel des bénédictions de la mer. NB 2 : Nous rappelons l’existence du livre des bénédictions aux éditions Chalet et Tardy. 52 Annexe 6 : DU CULTE DES SAINTS, DES SAINTES IMAGES ET DES SAINTES RELIQUES CIS 1917 - TITRE 16 (Canons 1276 à 1289) : Can 1276 Il est bon et utile d'invoquer en les suppliant les serviteurs de Dieu qui règnent avec le Christ, comme de vénérer leurs reliques et leurs images, mais plus qu'envers les autres saints les fidèles doivent professer une dévotion filiale envers la bienheureuse Vierge Marie. Can 1277 §.1 Il n'est permis de rendre un culte public qu'aux serviteurs de Dieu qui sont mis par l'autorité de l'Eglise au rang des saints ou des bienheureux. §.2 A ceux qui canoniquement sont placés dans le catalogue des saints est dû le culte de dulie; les saints peuvent être honorés en tout lieu et par tout acte de ce genre de culte; les bienheureux ne peuvent l'être que dans le lieu et de la façon concédés par le pontife romain. Can 1278 Il est louable, en respectant ce qui doit l'être, que les saints des nations, diocèses, provinces, confréries, familles religieuses, soient choisis et constitués patrons de ces lieux ou personnes morales, avec la confirmation du Siège apostolique; Cependant pour les bienheureux cela ne peut être fait sans un indult spécial du Siège apostolique. [...] Can 1283 §1 Peuvent seules être exposées au culte public dans les églises, les reliques que par écrit ont reconnues authentiques un cardinal, l'Ordinaire du lieu, ou un prêtre habilité à les authentiquer. §2 Le vicaire général ne peut déclarer des reliques authentiques sans mandat spécial. Can 1284 Les Ordinaires des lieux quand ils savent qu'une relique n'est certainement pas authentique, doivent l'éloigner prudemment du culte des fidèles. Can 1285 §1 Les saintes reliques dont les preuves d'authenticité, par suite des révolutions ou pour de toutes autres causes, ont disparu, ne doivent pas être exposées à la vénération publique sans l'approbation préalable de l'Ordinaire du lieu, non du vicaire général dépourvu d'un mandat spécial. §2 Cependant les reliques anciennes, qui à ce titre, ont été en vénération jusqu'à ce jour, peuvent être retenues sauf dans le cas particulier où il résulterait d'arguments certains qu'elles sont fausses ou supposées. Can 1286 Les Ordinaires des lieux ne doivent pas permettre, surtout dans les sermons, livres, publications ou commentaires destinés à favoriser la piété, qu'il soit discuté de l'authenticité des reliques sur de simples conjectures, des arguments simplement probables, ou des opinions préconçues, surtout dans les termes impliquant la plaisanterie ou le mépris. 53 CIC 1983 (Canons 1186 à 1190) TITRE IV LE CULTE DES SAINTS, DES SAINTES IMAGES ET DES RELIQUES Can. 1186 - Pour favoriser la sanctification du peuple de Dieu, l'Église recommande à la vénération particulière et filiale des fidèles la Bienheureuse Marie, toujours Vierge, mère de Dieu, que le Christ a établie Mère de tous les hommes, et elle favorise le culte véritable et authentique des autres Saints, dont l'exemple en vérité édifie tous les fidèles et dont l'intercession les soutient. Can. 1187 - Il n'est permis de vénérer d'un culte public que les serviteurs de Dieu qui ont été inscrits par l'autorité de l'Église au catalogue des Saints ou des Bienheureux. Can. 1188 - La pratique qui consiste à proposer dans les églises des saintes images à la vénération des fidèles sera maintenue; toutefois ces images seront exposées en nombre modéré et dans un ordre convenable, pour ne pas susciter l'étonnement du peuple chrétien et de ne pas donner lieu à une dévotion plus ou moins sûre. Can. 1189 - Les images précieuses, c'est-à-dire remarquables par leur antiquité, leur valeur artistique ou le culte dont elles sont l'objet, et qui sont exposées à la vénération des fidèles dans les églises ou les oratoires, ne seront jamais restaurées, quand elles ont besoin de réparation, sans la permission écrite de l'Ordinaire qui avant de la donner consultera des personnes compétentes. Can. 1190 - § 1. Il est absolument interdit de vendre des saintes reliques. § 2. Les reliques insignes et celles qui sont honorées d'une grande vénération populaire ne peuvent en aucune manière être aliénées validement ni transférées définitivement sans la permission du Siège Apostolique. § 3. La disposition du § 2 vaut également pour les images qui sont honorées d'une grande vénération populaire dans une église. 54 DIRECTOIRE SUR LES DEVOTIONS POPULAIRES – 2000 Les reliques des Saints 236. Le Concile Vatican II rappelle que "selon la Tradition, les saints sont l’objet d’un culte dans l’Église, et l’on y vénère leurs reliques authentiques et leurs images". L’expression "reliques des Saints" indique surtout les corps - ou des éléments significatifs de ces corps de tous ceux qui, par la sainteté héroïque de leur vie, se révélèrent sur cette terre des membres éminents du Corps mystique du Christ et des temples vivants de l’Esprit Saint (cf. 1 Co 3, 16; 6, 19; 2 Co 6, 16). De plus, les objets qui ont appartenu aux Saints sont aussi considérés comme des reliques: il s’agit des objets personnels, des vêtements, des lettres, et des objets qui ont été mis en contact avec leurs corps ou leurs tombeaux (huiles, morceaux d’étoffe {brandea}), et aussi des objets qui ont touché les images vénérées du Saint. 237. Le Missel Romain rénové recommande de "garder l’usage de déposer sous l’autel à consacrer des reliques de saints, même non martyrs". Cette place des reliques, par rapport à l’autel, indique donc que le sacrifice des membres de l’Église a pour origine et prend tout son sens, à partir de l’unique sacrifice de la Tête de cette même Église; de plus, les reliques expriment symboliquement la communion de toute l’Église à l’unique sacrifice du Christ, et donc la mission qui est confiée à cette Église de témoigner, même au prix du sang, de sa fidélité à son Époux et Seigneur. Cette expression éminemment liturgique du culte des reliques n’est pas la seule; en effet, la piété populaire en comprend bien d’autres. Il est vrai néanmoins que les fidèles aiment vénérer les reliques. Il est donc nécessaire de mettre en place une pastorale, qui soit capable de promouvoir le véritable sens du culte des reliques; il s’agit, en effet : - de s’assurer de leur authenticité; lorsqu’un doute subsiste, il convient de soustraire les reliques à la vénération des fidèles, en agissant avec la prudence pastorale requise dans ce genre de situation. - d’empêcher la division excessive des reliques, qui ne respecte pas la dignité du corps humain; les normes liturgiques prévoient, en effet, que les reliques doivent être "assez grandes pour qu’on puisse comprendre qu’elles sont les restes de corps humains"; - d’exhorter les fidèles de ne pas se laisser gagner par la manie de collectionner des reliques; il est arrivé que, dans le passé, on ait à déplorer les conséquences déplorables de ce genre d’habitudes. - de veiller au bon usage des reliques, afin d’éviter tout risque de fraudes, toute forme de trafic, et toute autre avilissement du culte en superstition. Les différents actes de la dévotion populaire envers les reliques des Saints doivent être accomplis avec une grande dignité, et dans un climat de foi authentique. Parmi les principales expressions de la piété populaire, on peut citer le fait d’embrasser les reliques, de les illuminer et de les orner de fleurs, de les employer pour bénir ou de les porter en procession, et aussi de les apporter aux malades pour les réconforter et mettre ainsi en valeur leur demande de guérison. Il faut éviter dans les tous les cas d’exposer des reliques sur la table de l’autel, car celle-ci est réservée au Corps et au Sang du roi des martyrs. 55 Annexe 7 : Lettre aux curés sur les lieux sacrés Père Christophe BOUDEREAUX 1 rue Saint Paul 50400 GRANVILLE Mobile : 0675479602 [email protected] GRANVILLE Le 13/02/2009 Au Père curé de la paroisse. Père, Dans le cadre d’une étude sur la pastorale du tourisme et les «lieux sacrés» du diocèse, je vous serai reconnaissant de bien vouloir répondre au questionnaire suivant. Pour des raisons de disponibilité ou pour répondre de façon plus précise, vous pouvez charger un ou plusieurs laïcs de ce travail. Afin de faciliter le dépouillage de ce questionnaire, je vous serai reconnaissant de bien vouloir le dupliquer par clocher ou commune afin de répondre à la seconde partie d’une manière simple et organisée. Pour plus de précisions et selon les moyens dont vous disposez, le questionnaire peut être complété par des photos, articles de journaux et carte IGN permettant une localisation des éléments à trouver. Je vous serai reconnaissant de bien vouloir envoyer votre réponse pour le 1er mai 2009. Vous remerciant par avance de votre collaboration, je vous prie de d’agréer, père, mes fraternelles salutations. In Xhristo P. Christophe 56 QUESTIONNAIRE SUR LES LIEUX SACRÉS DU DIOCÈSE DE COUTANCES Identité : Nom de la Paroisse : Commune : Nom du curé : Nom du rédacteur (et coordonnées s’il n’est pas le curé) : Combien de clochers sur la paroisse ? Quelqu’un est-il chargé d’assurer l’ouverture et conserve les clés ? Préciser s’ils sont ouverts quotidiennement. NB : Afin de simplifier le dépouillement et pour plus de simplicité de rédaction, merci de bien vouloir rédiger une feuille par clocher ou commune. Y a-t-il des fontaines sacrées sur la paroisse ? Si oui, à qui est-elle dédiée ? (Joindre photo et tout moyen de localisation) Y a-t-il une grotte de Lourdes sur la paroisse ? Y a-t-il un oratoire (abri de statut hors de l’église) ? Y a-t-il un ancien prieuré ? Y a-t-il une statue religieuse hors de l’église ? Y a-t-il des dévotions envers des saints guérisseurs dans la paroisse ? Quelle(s) personne(s) pourrai(en)t être consultée(s) pour obtenir des informations complémentaires sur ces sujets ? Questionnaire à renvoyer pour le 1er mai 2009 à Père Christophe BOUDEREAUX 1 rue Saint Paul 50400 GRANVILLE Mobile : 0675479602 - [email protected] 57 58 Annexe 8 : S’ASSOCIER AUX CHEMINS MIQUELOTS L’association des chemins du Mont Saint Michel dont le siège est à Vire (1) semble aujourd’hui le promoteur des Chemins Miquelot le plus efficace. Créée en 1988 avec le soutien du Conseil Régional de Basse Normandie et soutenue par les Conseils Généraux des trois départements, l’association est en partenariat avec de multiples organismes et associations, la Fédération Française de Randonnée Pédestre par exemple, et en synergie avec de multiples projets : Chemins Jacquets, Tro-Breizh, … elle est également membre de l’Institut Européen des Itinéraires Culturels. Le travail réalisé par cette association est remarquable et de bonne facture. Par ailleurs, son objet et l’état d’esprit qui y règne sont tout à fait compatibles pour qu’une collaboration se fasse entre elle et le diocèse. Laïque, l’association a bien conscience que certains des bénéficiaires de ces actions sont dans une démarche religieuse et spirituelle. C’est pourquoi un partenariat est envisageable et même souhaitable. Si l’Institut Européen des Itinéraires Culturels se retrouve parfaitement dans la devise du Centre Culturel de rencontre de l’Abbaye de Neumünster : « Dialogue des cultures et culture du dialogue », c’est bien dans cet état d’esprit que ce partenariat peut être envisagé. Celui-ci pourrait prévoir les termes suivants : l’association des chemins du Mont Saint Michel facilite le lien de ces bénéficiaires en démarche spirituelle avec le diocèse ; en contre partie, le diocèse : ➢ Facilite l’ouverture des églises et chapelles qui se trouvent le long des chemins balisés ; (ouverture permanente ou communication des coordonnées nécessaires pour obtenir l’accès) ; ➢ Propose dans chacune des églises du chemin une information culturelle et spirituelle destinée aux Miquelots. Une commission de LCF a commencé ce travail. Dans cette perspective la rédaction et proclamation d’une prière diocésaine du Miquelot en complément de la prière à St Michel pourrait-être envisagée ; ➢ Communique à l’adresse des curés ou personnes désignées et formées pouvant accueillir et proposer un temps de prière vers l’archange, (Il faudra convenir si cette initiative peut se faire pour tous où pour un nombre minimum) ; ➢ Propose un cheminement spirituel qui, par étape, a une cohérence tout au long des chemins montois ; ➢ Etudie la possibilité de faciliter le couchage de groupes restreints le long des chemins montois et promeut l’accueil par les paroisses pour le pique-nique à l’abri en cas de pluie ; ➢ Encourage l’effort d’accueil des miquelots au Mont Saint Michel : Ecoute, tamponnage de la carte du pèlerin (créancial [profane] ou crédencial [ecclésial], bénédiction et rencontre spirituelle à l’arrivée, …etc. ➢ Le diocèse encourage les paroisses à disposer sur ses présentoirs les supports d’information de l’association des chemins du Mont Saint Michel, il crée un lien avec le site de l’association des chemins du Mont Saint Michel sur son site diocésain et encourage les paroisses qui ont un site à faire de même. 59 (1) Coordonnées de l’Association des chemins du Mont Saint Michel : La Tourelle – Résidence Léonard Gille, 14200 VIRE – Tel/Fax 0231661002 – Courriel : [email protected] – Site : www.lescheminsdumontsaintmichel.com 60 Annexe 9 : Les Saints honorés dans le diocèse de Coutances 36 DEVOTIONS DIOCESAINES Liste des saints du diocèse : - St Gaud, évêque, 30 janvier. - Bx Auguste Chapdeleine, prêtre et martyr, 28 février - St Léon de Carentan, évêque et martyr, 1 mars. - Bse Placide Viel, vierge, 4 mars - Bse Marthe Lebouteiller, vierge, 18 mars. - St Pair, évêque d’Avranches, 16 avril. - St Scubillion, abbé, 16 avril. - St Guillaume Firmat, abbé, 24 avril. - St Louis Marie Grignion de Montfort, prêtre, 28 avril. - Bx Achard, évêque d’Avranches, 29 avril. - St Marcouf, abbé, 4 mai. - Bse Marie-Catherine de St Augustin, vierge, 8 mai. - St Ortaire, abbé, 21 avril. - St Sever, évêque d’Avranches, 6 juillet. - St Thomas Becket, évêque et martyr, 7 juillet. - Dédicace de la cathédrale de Coutances, 12 juillet. - St Hélier, martyr, 16 juillet. - Ste Marie Madeleine Postel, vierge. - St Clair, prêtre et martyr, 18 juillet. - St Jean Eudes, prêtre, 19 août. - - - - - Bx François Lefranc et les martyrs de la révolution, 2 septembre. St Omer, évêque, 9 septembre. St Auber, évêque d’Avranches, 10 septembre. St Floscel, martyr, 17 septembre. St Senier, évêque d’Avranches, 18 septembre. St Vital, abbé de Savigny, 19 septembre. St Lô, évêque de Coutances et Briovère, Patron du diocèse, 22 septembre. St Jean de Brébeuf et ses compagnons, martyrs, 25 septembre. Sts évêques de Coutances et Avranches, 12 octobre. Dédicace de la basilique du Mont St Michel, 16 octobre. Bx Thomas Hélye, prêtre, 19 octobre. St Adeline et les saints e Savigny, 20 octobre. St Magloire, moine, 25 octobre. St Fromond, évêque de Coutances, 26 octobre. Tous les saints de Coutances et Avranches, 8 Novembre. St Romphaire, évêque de Coutances, 19 novembre. Sources : « Liturgie des heures du diocèse de Coutances et Avranches », Ed. Ocep -1993. 61 Autres saints faisant l’objet d’une dévotion déployée dans le diocèse : ⇒ St Floxel ⇒ Sts Gervais et Protais à Avranches. ⇒ St Germain de la mer dit le scot ⇒ Bx Jean-Baptiste Janin, martyr de la ⇒ St Jouvin à Brix révolution à Sourdeval ⇒ Ste Catherine de LONGPRES (baptisée à St ⇒ Ste Anne Sauveur le Vicomte, missionnaire morte au ⇒ St Méen Canada) ⇒ ⇒ St Michel (Archange) ⇒ St Omer originaire d’Orval NB : liste non exhaustive à compléter. ⇒ Ste Valburge à Vely et près de Lessay. Liste des Fontaines : 24 Archidiaconé de Cherbourg Sainte Mère Eglise : St Méen Entre Bville et St Croix Hague : Bx Thomas Hélye Vauville : Bx Thomas Hélye Archidiaconé de Coutances Archidiaconé d’Avranches Le Dézert : St Ortaire (+ Saint Pair sur Mer : St Gaud chapelle privée) Courcy : St Laud (cf. « De places en Jardins »). (Près du château de Vauville en Gouville. : St Marcouf direction de Biville). Saint Malo de la Lande : St Néville : St Benoît Clair Saint Germain le Gaillard : Bx Gonfreville : St Manvieux Thomas Hélye Guéhébert : St Aignan (contre Rauville la Place : St Clair l’exemat) (entre St Sauveur le Vicomte et Saint Michel de la Pierre : Pont l’Abbé) Saint Marcouf Saint Maurice en Cotentin : Villers Fossard : St Armel St Laud (sur Mer au bout de la digue vers Jullouville). Bréville : St Hélier La Bloutière : ND de la jaunisse (près de Villedieu) ; Poilley : St Ortaire Villiers le Près : Puit de St Armel (Puit – Contre la peur). Vergoncey : St Clair Boucey : Ste Emerentielle vers Goncey : Saint Clair / Linverville : Saint Mamé / . NB : liste non exhaustive à compléter Liste des grottes de Lourdes : 11 Archidiaconé de Cherbourg Archidiaconé de Coutances Carentan (à l’intérieur de Cerisy la Forêt l’église) Créances Saint Georges de la rivière Hébécrevon Omonville (veillée le 14/08 au Bérigny soir) Saint Georges d’Elle La Pernelle La Ronde Haye Archidiaconé d’ Avranches Rouffigny Moon Sur Elle Plomb NB : liste non exhaustive à compléter 62 Liste des Pèlerinages et statues : - Perrier : St ?? - Saint Gilles : St Gilles - NB : liste non exhaustive à compléter Liste des oratoires (statues protégées ou petites chapelles) : Archidiaconé de Cherbourg Tollevast : Ste Thérèse de l’enfant Jésus Digosville : ND de Mejugorje Barfleur : Ste Marie Madeleine Postel à «la Archidiaconé de Coutances Archidiaconé d’Avranches Hyenville : Saint Gaud Barenton : Marchesieux : ND (au Mortain : St Michel, dite « la Montorgueil) Montjoie » Millière : St Wiluer ou St Villechien : ND de Pitié Wandrille Annoville : ND de la Salette Bretonne» Saint Vaast le Hougue : Saint Germain S/ Ay : ND du Chapelle - oratoire des rosaire (ancien corps de Garde) marins, vierge des marins Montaigu la Brisette : Chapelle St Martin Artéglise dédié à Saint Pierre / St Roch (à St Roch ?) NB : liste non exhaustive à compléter Liste des statues hors édifices religieux et non protégées par un oratoire : - St Gaud à Hyenville - St Laud à Courcy (cf. « De places en Jardins ») NB : liste non exhaustive à compléter Liste des foires : - Sainte Anne : Bricquebec (foire) - Chandeleur : Montebourg (foire) - Sainte Croix : Lessay (foire) - Saint Martin : St Hilaire du Harcouët - Saint Luc : Gavray NB : liste non exhaustive à compléter Liste des arbres : - Saint Ursin : Ifs Millénaire 63 Liste des Calvaires : - Omonville la Petite (sur la colline). - Biville à proximité des dunes - Vauville haut de la colline - Croix Morel sur les hauteurs de Tourlaville - Bretfaix sur la paroisse St Gabriel de Tourlaville. NB : liste non exhaustive à compléter Différentes croix ou calvaire : des croix furent érigées à l’occasion des missions obligatoires tous les 10ans au plus dans le droit canonique de 1917, pour délimiter le territoire des paroisses, pour signaler une fontaine ou un oratoire, …. En 1958 de nombreuses missions (Vierge pèlerine du Nord) Divers : - Saint Germain le Scot serait venu dans le Cotentin en débarquant dans les dunes d’Hattainville où se trouvent les ruines d’une chapelle qui lui fut dédiée. - Saint Méen est honoré à Bricqueville et à Ste Mère l’Eglise. - Prieuré à Ardevon - Ancien prieuré de St Germain S/ Ay (dépendance de l’Abbaye de Lessay) 64 Annexe 10 : Bibliographie et sources Source internet : • La grande majorité des renseignements sur le tourisme dans la Manche, figurants dans cette étude, sont extraits des travaux du CDT (Comité Départemental du Tourisme). Ils peuvent être consultés sur le site : [email protected], dans l’espace professionnel (barre d’outils qui se trouve au bas de la page d’accueil). Sur le tourisme : • « Tourisme et Loisirs, une question sociale » (Des professionnels, des associations, des mouvements chrétiens s’expriment) - Commission sociale de l’épiscopat – Ed Bayard Editions / Centurion – 1997 • « Des clefs pour … des églises ouvertes et accueillants » – Agence Française de l’Ingénierie Touristique avec la collaboration de la Pastorale du Tourisme et des Loisirs – Les mini-guides de l’AFIT 2002 • Article «Les monuments religieux attirent un français sur deux», dans la revue « Pèlerin magazine » en date du 05/07/2002. Sur les dévotions populaires et les lieux sacrés : • « Directoire sur la piété populaire et la liturgie, principes et orientations » Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements – Ed Pierre TEQUI – 2002 • « Liturgie des heures du diocèse de Coutances et Avranches », Ed. Ocep -1993. • « Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison » Congrégation pour la doctrine de la foi – Ed Pierre TEQUI – 2000 • « Livre des bénédictions – Rituel Romain » Editions Chalet et Tardy - 1995 • « Les Basiliques aujourd’hui » Jean-Claude TARRIN, Editions Letouzev & Ané, 1998. • « La religion populaire » Cardinal Godfried DANEELS, Service de presse de l’Archevêché de Malines - Bruxelles, Mechelen 2008. 65 • « Fêtes et célébrations religieuses d’antan » François LEBRETTE et François GUENET, Ed. Presses de la Renaissance, Paris 2007. Sur le patrimoine religieux de la Manche : • « Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie » (Etude Générale), Dr Jean FOURNEE, Société parisienne d’histoire et d’archéologie Normandes, Numéro spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973. • « Les saints guérisseurs, saints imaginaires et dévotions populaires » Jean SEGUIN, Librairie E. DUMONT, 1929. • « Belles ou curieuses statues dans le diocèse de Coutances et d’Avranches » Jean SEGUIN, Librairie E. DUMONT. • « Dix églises de la mer », Louis MALLE et Nicole HERSANT, Patrimoine religieux juillet 2002. • « Huit clochers de la baie », Louis MALLE, Patrimoine Religieux juillet 2003. • « D’hier et d’aujourd’hui, le diocèse de Coutances et Avranches » Collectif dirigé par Louis MALLE, Association diocésaine, février 2000. • « Les 15 Abbayes de la Manche … et les débuts du christianisme » Michel HEBERT et André GERVAISE, Editions Charles Corlet 2002. • « La Manche en l’an 2000, de Cherbourg au Mont Saint Michel » dirigé par Elie GUENEE, Conseil Général de la Manche, mai 2000. • « Pardons et Pèlerinages en Bretagne et Normandie » Eléonore BRISBOIS, Editions Danaé, 1994. • « Eglises de la Manche » Jean BARBAROUX, Editions Latines coll. Art et Tourisme. • « Histoire d’un pèlerinage au cœur de la Manche – 1197-2000 – LA Chapelle Sur Vire » Joseph LECANU, Corlet imprimeur, 2000. • « Les Saints qui guérissent en Normandie » Tomes 1 et 2, Hippolyte GANCEL, Editions Ouest France, mars 1997 et février 2003. • « L’enfant de chœur » Hippolyte GANCEL, Editions Charles Corlet 1996. 66 Sur le Mont Saint Michel et les Chemins Montois : • « Le Mont Saint Michel, monastère et citadelle » Lucien BELY, Editions Ouest France, 1978. • « Le Mont Saint Michel » Henri DECAËNS, coll. Itinéraire du patrimoine, Editions du patrimoine 1997. • « Le Mont Saint Michel, un moine raconte son abbaye » frère Jean-Pierre MOUTON, Editions de l’atelier et Charles Corlet, 1997. • « Les chemins de pèlerinage dans la Manche, pèlerins de saint Michel et de saint Jacques » Association les chemins du Mont Saint Michel – Editions Ouest France 1999. • « Itinéraires de Pèlerins, les chemins aux anglais, de Barfleur et de Cherbourg au Mont Saint Michel » Juliane HERVIEU et Vincent JUHEL, Association les chemins du Mont Saint Michel – Editions Ouest France 2006. Relecture et mise en couleurs du rapport : Anne Jacquemot Directrice Diocésaine de la Communication - août 2009 [email protected] 67