GENS DU VOYAGE : éléments culturels et historiques

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GENS DU VOYAGE : éléments culturels et historiques
GENS DU VOYAGE : quelques éléments culturels et historiques
1.Qui sont-ils ?
Le terme générique « Tsigane » englobe toute une mosaïque de peuples qui se
singularisent par des origines ethniques, des activités économiques, des pratiques
religieuses et des degrés de mobilité très diversifiés. Ils se considèrent comme une
communauté unique malgré la dispersion des groupes qui la composent. Les cultures
sont transnationales et paradigmatiques (différentes dans une même région, dans le
même Etat, selon les groupes).
Les différents groupes sont d’origine indienne. Leur langue était proche du sanskrit et
s’est enrichie et transformée au cours des voyages. On distingue trois grands groupes
parmi lesTsiganes :
- les Rom
- les Manouch ou Sinté
- les Kalé (communément le groupe gitan).
A chaque groupe correspond une langue, comme le « romani pour les Roms.
Les Tsiganes se désignent volontiers sous le terme générique « Voyageurs »,
véhiculant ainsi ce qui les unit et les différencie des « gadjé », même si le terme ne
recouvre pas la réalité physique du voyage.
Ils arrivent au 14e siècle en Europe centrale.
D’autres populations ont pris la route à la suite de guerres ou d’invasions, notamment
les Yéniches.
2.Quelques dates
1912
Création en France d’un statut juridique qui s’applique aux professions ambulantes. De
cette loi est né le « carnet anthropométrique ». Le fichage commence dès l’âge de deux
ans.
1939/45
Les Gens du Voyage subissent une rafle importante au même titre que la population
juive, proportionnellement à leur nombre. Dans la région nantaise, cette rafle se traduit
par l’implantation de deux camps de « concentration », à Montreuil-Bellay et à Moisdonla-Rivière.
1969 Abrogation de la loi de 1912
Les Gens du Voyage sont considérés comme des « sans domicile fixe », et à ce titre
possèdent un « carnet de circulation ».
1989
Résolution européenne pour favoriser la scolarisation des enfants tsiganes et
voyageurs.
1990 Loi Besson Delamon
Les communes de plus de 5 000 habitants doivent aménager un « terrain d’accueil »
pour les Gens du Voyage et les communes de moins de 5 000 habitants doivent
aménager une « aire de passage », qui sert notamment aux grands rassemblements de
la communauté et aux rassemblements familiaux.
Un « schéma départemental » définissant les modalités d’application de la loi est
obligatoire.
3.Métiers et ressources
Les métiers liés à une économie nomade traditionnelle continuent d’alimenter le
quotidien de la majorité des foyers : vente sur les marchés et à domicile d’une grande
variété de produits manufacturés (mercerie, tapis…), et artisanaux (vannerie,
étamage…), récupération d’objets et de matériaux divers, travaux saisonniers (cueillette
des fruits et des fleurs, vendanges).
L’évolution de la société a fait tomber en désuétude certaines de ces pratiques
commerciales, notamment la vente à domicile. Souvent, l’activité d’origine passe au
second rang et de nombreuses familles se retrouvent dans une situation de
sédentarisation subie.
En compensation, les familles complètent leurs ressources par des revenus sociaux
(RMI , allocations familiales…).
Dans les pratiques professionnelles émergeantes, on observe une augmentation des
métiers liés à l’entretien des pavillons et résidences secondaires (nettoyage, élagage,
travaux de peinture…).
Ces activités nouvelles semblent s’accompagner de ressources plus régulières. Elles
traduisent à la fois la volonté des familles de rester des travailleurs indépendants et leur
capacité à s’adapter en trouvant de nouveaux débouchés compatibles avec une
certaine forme de nomadisme.
Parmi les Voyageurs, l’écart des ressources est très large, allant de l’opulence à la plus
grande précarité.
4.Traits culturels/Education des enfants
La famille
Chez les Gens du Voyage, l’unité sociale n’est pas la famille proche mais une famille
élargie au lignage, qui rassemble les personnes descendant d’un ancêtre commun.
Cette organisation se traduit par des regroupements sur les aires d’accueil.
La notion d’espace
Dans nos sociétés, l’existence des individus est morcelée: vie familiale, vie
professionnelle, vie culturelle. Chez les Gens du Voyage, l’ensemble des activités forme
un tout .
La notion de temps
Elle tient en deux mots : « nuit » et « jour ».
Seul le présent « existe ». Le quotidien, l’urgence prennent le pas sur une division
préétablie et hiérarchisée du temps et ne laissent pas de place aux projets à court ou
long terme.
L’école
Les différents apprentissages se font de manière immédiate et en regardant les autres.
Les familles ont à l’égard de l’école une demande avant tout fonctionnelle: lire, écrire,
compter.
Le regard porté sur le collège est très critique : lieu de débauche pour les adolescents.
Les principales difficultés d’adaptation à l’école sont d’ordre culturel.