CIB3000Interface n°111Huile Parfum Aromates Encens

Transcription

CIB3000Interface n°111Huile Parfum Aromates Encens
Interface n° e-111 Juin 2008
Pour la Maison de la Bible de Wavre
Les deux contributions qui suivent ont été rédigées pour le Bulletin édité par la La
Maison de la Bible de Wavre dans le cadre des synergies que nous tentons de créer
entre cette initiative et notre Maison des Écritures. Nous voudrions mieux faire
connaître le bulletin de la Maison de la Bible de Wavre (Éditeur responsable: Albert
Pirson, quartier des 4 sapins, avenue Molière, 24, 1300 Wavre) à travers la
publication de ces contributions dans notre site web.
Huile - Parfums – Aromates – Encens : signes efficaces? de
quoi?
Q uand
les mages venus d'Orient apportent au nouveau-né leurs présents aromatiques
n'est-ce-pas déjà l'Oint du Seigneur que le récit évangélique veut nous faire reconnaître?
Q uand
Marie, la pécheresse, verse un parfum précieux sur les pieds de Jésus, n'est-cepas le même geste de reconnaissance et d'amour, voir d'adoration qui s'exprime?
Q uand Élie
vient verser l'huile d'onction sur la tête du jeune David, le voilà désigné comme
"Christ", c'est-à-dire l'Oint du Seigneur.
Q uand
le psalmiste médite sur sa prière et l'efficacité de celle-ci, ne dit-il pas : "que ma
prière monte vers toi comme l'encens"?
Donc,
toutes ces réalités matérielles : de l'huile (avec ou sans parfum autre que celui de
l'olive), des aromates (ils viennent presque tous d'extrême-orient ou de la corne de
l'Afrique), de l'encens, portent en eux plus que leur utilité quotidienne.
L 'encens et les aromates ne sont pas des produits de consommation courante. Ils
marquent déjà une quête de gratuité, de qualité de vie, de sortie de la réalité quotidienne
qui suppose une certaine aisance, une richesse permettant de hausser le niveau de
présence à soi-même, aux autres ... et à Dieu!
M ais
l'huile, est à la fois nourriture et onguent. Elle soigne les plaies du malheureux sauvé
par le "bon" Samaritain; et les Anciens de la communauté chrétienne primitive en font une
onction au malade avant de prier pour sa guérison.
L 'huile parfumée coule sur les vêtements du grand-prêtre dans le Temple de Jérusalem
comme elle doit couler sur le visage de celui qui jeûne pour cacher sous son secret
aromatique le sacrifice que Dieu seul voit dans la chambre fermée de son cœur.
Et le Cantique par excellence, Cantique des Cantiques, ne ruisselle-t-il pas d'odeurs, de
parfums, de fleurs qui embaument? Les odeurs de la bien-aimée et du bien-aimé
s'appellent et se répondent.
Tout comme la bonne odeur du sacrifice qui monte vers Dieu et réjouit son visage. Il y a du
divin dans l'odeur, dans le parfum, dans la subtilité mystérieuse d'une réalité que l'on ne voit
pas et qui pourtant parle aux sens.
Il
faut pouvoir mourir en odeur de sainteté! Car, nous sommes la bonne odeur du Christ
pour le Père des cieux qui hume avec le même plaisir que le vieil Isaac l'odeur de ses fils.
La
triste crémation moderne prendrait un sens tout nouveau si on l'associait à un rite
d'encens. Car nous mourrons, corps matériel, pour ressusciter, corps spirituel, comme le
grain d'encens ou la gomme arabique qui, au contact du feu, se transforment en un parfum
délicat qui remplit tout l'espace, sans proportion avec le grain brûlé, le grain qui meurt!
Rien
ne parvient à notre esprit, à notre cœur, sans passer par nos sens, disait le vieil
Aristote, suivi par S. Thomas d'Aquin! Dieu a besoin de nos sens, de nos facultés, de notre
corps d'humains pour nous parler. Jeune, vieux, sportif ou décrépit, vaillant ou handicapé,
ce corps est le véhicule à travers lequel Dieu nous parle et qui, en tout état, peut parler à
Dieu.
N 'est-ce-pas
pour cela qu'il a envoyé son Fils dans une chair en tout semblable à la nôtre?
N'est-ce-pas ce que le Père voulait nous révéler du but de sa création : nous parler par la
façon dont Il nous a fait? N'est-ce-pas "le" sens qu'il donne à nos "sens", à notre
sensualité? N'est-ce-pas le bon sens de Dieu qui se manifeste, son Esprit, quand soudain,
notre corps reçoit son message et se laisse envahir par toutes les fragrances de sa grâce?
N ous devenons alors des mashiah (messie, oint), de vrais et authentiques chrestoi (christs,
oints) remplis de toute la plénitude de l'Esprit de Dieu. Car l'huile de l'onction demeure en
nous (1 Ju 2.20-27) pour la gloire du Père.
Fr. R.-F. Poswick

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