Des musiciens de l`humanitaire - Hôpital Marguerite

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samedi 5 mars 2005
Journal Ouest-France du samedi 5 mars 2005
Edition : Nantes - Rubriques : Communauté urbaine
Ram Dam accueille l'association Hôpital Marguerite Marie à Nantes
Des musiciens de l'humanitaire
Le groupe
de jazz
métissé
Les
Enfants de
Marguerite
Marie joue
aujourd'hui
pour Ram
Dam. Sa
Le docteur Dejode, directeur de l'association Hôpital Marguerite Marie.
particularité ? Ils sont les seuls artistes invités à n'être pas du coin, mais de Marseille.
L'explication ? Le groupe s'est formé pour financer l'association humanitaire nantaise
Hôpital Marguerite Marie, dédiée au Cambodge.
Allier musique et humanitaire, c'est le pari qu'ont fait David, Guillaume, Yvan et Jean-Pierre.
Musiciens professionnels, ils menaient tous une carrière indépendante avant de se réunir
sous le nom des Enfants de Marguerite Marie. Objectif : reverser tous les bénéfices du
groupe à l'association du même nom. À l'origine du projet, le docteur Jean-Marc Dejode,
pédiatre au CHU de Nantes.
David explique : « Jean-Marc est mon beau-père, c'est un grand gamin passionné, qui a
fait beaucoup de missions humanitaires. Au Cambodge, il a été touché par ce qu'il a
vu. » L'intéressé confirme : « C'est un pays d'enfants, 50 % de la population a moins de
15 ans. Or, la mortalité infantile est importante. En campagne, trois nouveaux nés sur
dix décèdent. Les mamans meurent car il n'y a pas de suivi de la grossesse. Je me
suis dit qu'il fallait faire quelque chose. »
C'est ainsi que naît, en 2002, l'association Hôpital Marguerite Marie. Quatre objectifs ont
été fixés. Précédées de campagnes d'affiches pour prévenir la population, des missions
semestrielles partent pour Kampong Trabek. Il s'agit de pratiquer une chirurgie en phase
avec les problèmes locaux. « Les gens ont des cataractes précoces, ils peuvent être
aveugles à 30 ans. » La chirurgie des yeux est indispensable. La chirurgie réparatrice
s'attaque aux malformations des enfants, mais aussi aux séquelles de brûlures... « Il est
courant que les femmes soupçonnées d'adultère, ainsi que leurs enfants, soient
punis, par l'homme jaloux, de brûlures au visage et ailleurs. Des brûlures provoquées
par de l'acide sulfurique. » La chirurgie de la femme est accompagnée de consultations,
que l'équipe doit effectuer « en mobylette, car certains villages ne sont pas accessibles
autrement ». Dernier type : la chirurgie viscérale.
Deuxième objectif : former les équipes médicales cambodgiennes. Le moyen ? Des
conférences données à la faculté de médecine de Phnom Penh. La logistique est le
troisième objectif. « On récupère, partout en France, du matériel. Des mammographes
obsolètes pour les normes françaises ont été entreposés à l'hôpital nord de Nantes,
en attendant d'être envoyés, le 19 mars, par container. » Des techniciens biomédicaux
bénévoles se chargent de réparer le matériel pendant leur temps libre. Dernier objectif :
créer un site pilote Mère-Enfant à l'hôpital Calmette de Phnom Penh pour améliorer la
situation des nouveaux-nés.
L'humanitaire, c'est du sérieux
Tout ceci a un coût. C'est là qu'interviennent les musiciens des Enfants de Marguerite
Marie. Grâce à leur premier CD, 8 000 € ont été récupérés, quand on sait qu'une mission
coûte environ 10 000 €. « Sans eux, on n'y arriverait pas. Mais ça ne suffit pas, on a
toujours besoin de plus de dons. »
Et comme « l'humanitaire ne doit pas se cantonner au domaine médical », le nouveau
projet du docteur, c'est de faire participer David et ses acolytes à un projet musical entre
enfants français et cambodgiens. Tous les bénéfices du CD seront reversés à un orphelinat.
Ram Dam, à la Cité des congrès, aujourd'hui et demain, à Nantes.
Contact : Association Hôpital Marguerite Marie, 5, rue Jumièges, Saint Herblain. Tél.
02 40 74 15 45.
CD Les Enfants de Marguerite Marie, 10 €, en vente à la Fnac.