PPE Réunion : Atelier « Transport et véhicules électriques » du 07
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PPE Réunion : Atelier « Transport et véhicules électriques » du 07
PPE Réunion : Atelier « Transport et véhicules électriques » du 07 mai 2015 1. Contexte général Inscrite dans le projet de loi de transition énergétique pour une croissance verte, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à réduire la consommation d’énergie finale et la consommation d’énergie fossile, et à augmenter la part des énergies renouvelables dans l’électricité. Elle doit permettre d’établir les priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion de l’ensemble des énergies. Dans les zones non interconnectées, la PPE doit permettre d’atteindre des objectifs spécifiques, à savoir 50 % d’énergie renouvelable dans le mix énergétique en 2020 et une autonomie énergétique en 2030. En outre, dans les zones non interconnectées, la PPE doit fixer, en fonction des capacités du système électrique, la date d’application des obligations de : • proportion minimale de 50 % de véhicules propres pour l’État (et ses établissements publics) et 20 % de véhicules propres pour les collectivités territoriales et leurs groupements, pour les véhicules de PTRA<3,5 T • proportion minimale de 50 % de véhicules propres pour l’État (et ses établissements publics) pour les véhicules de PTRA>3,5 T • réaliser une étude technico-économique d’achat de véhicules propres pour les véhicules de PTRA>3,5 T, pour les collectivités territoriales et leurs groupements La PPE doit également fixer les objectifs de développement des véhicules propres dans les flottes de véhicules publics (déterminer la proportion) et les objectifs de déploiement des dispositifs de charge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables. 2. Synthèse de l’atelier Transport La programmation pluriannuelle de l’énergie, pour le volet transport, se base sur les orientations définies par le schéma régional des infrastructures et des transports (SRIT). Le SRIT établit, à l’horizon 2020-2030, les grandes orientations du territoire en termes d’infrastructures et de transports, afin de répondre à des objectifs de mobilité durable. Ces grandes orientations sont : • • • • • diminuer notre dépendance aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre ; disposer d’une offre mieux équilibrée entre transport individuel et transport collectif ; maîtriser la congestion routière ; améliorer l’offre en infrastructures pour le vélo et les piétons ; décliner un plan d’actions réaliste, financé et contrôlé pour toutes les infrastructures, routières, maritimes, aéroportuaires Ces grandes orientations s’appuient notamment sur deux objectifs : • • d’une part, une augmentation significative de la part modale des transports en commun (15 % en 2030, soit un objectif de 3 % en 2018 et de 11 % en 2023), d’autre part, une baisse de la consommation d’énergies fossiles du secteur des transports (10 % en 2030, soit un objectif de 2 % en 2018). 2.1. Baisse de la consommation d’énergie primaire fossile dans le secteur des transports. Le SRIT vise à une diminution de la consommation d’énergie primaire fossile dans le secteur des transports à hauteur de 10 % à l’horizon 2030, et à une diminution de 2 % à l’horizon 2018. Les discussions dans le cadre de l’atelier transport de la PPE ont conduit à la nécessité de prévoir des objectifs de réduction de la consommation des énergies fossiles plus ambitieux, à hauteur de 10 % à l’horizon 2023 pour être en cohérence avec les objectifs du projet de loi sur la transition énergétique. D’autant que ces objectifs pourront être révisés dans le cadre de la PPE 2018-2023, en se basant sur les résultats des études qui auront été lancés (enquête ménage déplacement, carburants alternatifs, etc.). Pour atteindre cet objectif de diminution de la consommation d’énergie fossile dans le secteur des transports, le SRIT décline un certain nombre d’actions. • Le report modal – l’amélioration de l’offre en transport en commun avec la réalisation de TCSP, la mise en circulation de véhicules propres et la mise en place d’une nouvelle gouvernance des transports – la promotion des modes doux de déplacements et la réalisation du plan régional vélo (PRV) – la réalisation de projets de transport par câble – le développement du covoiturage et de l’autopartage – la réalisation de PDE/PDA • La promotion de la mobilité électrique D’ici à 2018, si le taux de pénétration du véhicule électrique (VE) sur le marché de la voiture particulière reste stable, 300 VE seront en circulation (source SPLER). Au regard du mix énergétique actuel, la promotion du véhicule électrique doit se faire uniquement si la recharge des batteries de celui-ci est réalisée avec une énergie propre, non fossile (type photovoltaïque (PV)). Dans une première approche, il sera proposé un développement du VE suivant 4 axes : les flottes captives d’administrations et d’entreprises, le transport collectif, la logistique urbaine et les déplacements du dernier kilomètre. Pour rappel, la PPE doit déterminer la date à partir de laquelle les flottes de véhicules publiques (État et collectivités territoriales) doivent être équipées de véhicules propres, ainsi que la proportion de ces véhicules propres dans les flottes publiques. Les discussions dans le cadre de l’atelier transport de la PPE proposent de retenir l’horizon de 2018. Les discussions soulignent également que l’appel à projet lancé par la Région et l’Ademe sur les 4 axes précités permettront d’avoir un retour d’expérience sur les prix des infrastructures de recharge et sur les solutions à mettre en place pour permettre le développement de véhicules électriques à La Réunion, de façon à maîtriser les impacts sur le réseau électrique et sans augmenter les émissions de gaz à effet de serre. En outre, les débats ont porté sur la possibilité d’ouvrir la réflexion sur d’autres solutions de mobilité, comme les véhicules à hydrogène. Même si cette thématique ne fait pas partie du cadre strict de la PPE, il serait intéressant de la prendre en compte dans les réflexions, et d’avoir une vision plus élargie de la mobilité durable. Dans ce cadre, la Région Réunion a confié à la SPL Énergies Réunion une étude sur les carburants alternatifs et les véhicules propres, visant à identifier les potentiels et les filières à développer pour réduire la consommation d’énergie fossile dans le secteur des transports. Enfin, les échanges dans l’atelier ont mis l’accent sur le fait que le déploiement du véhicule électrique ne remet pas en cause le modèle du véhicule individuel et ne saurait être la réponse aux difficultés de déplacement sur le territoire. • L’amélioration de la logistique urbaine L’obligation au 31 décembre 2016, pour les grandes entreprises du secteur de la distribution d’établir un programme des actions qu’elles décident de mettre en œuvre ou auxquelles elles décident de contribuer afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant du transport des marchandises qu’elles commercialisent sur le territoire national, devrait être appliquée à l’ensemble des secteurs et non se limiter la distribution. Au regard des objectifs de développement des plates-formes portuaires et aéroportuaires, des mesures devront être mises en place pour maîtriser l’évolution de la consommation du transport maritime et aérien. • Les autres pistes de réflexions proposées dans le cadre de l’atelier D’autres pistes de réflexion ont pu émerger dans le cadre des échanges : Afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre lié au secteur des transports, une réflexion serait à engager dans le cadre de la PPE sur un axe répressif pour les véhicules polluants ne respectant pas la réglementation et les contrôles techniques. Par ailleurs, une action de sensibilisation pour les décideurs politiques pourrait être intéressante, de manière à assurer le portage des projets de transport en commun. Enfin, il convient de mettre en œuvre un travail de communication pour faire évoluer les mentalités sur les déplacements (journée sans voiture, télétravail, covoiturage, autostop, etc.). 2.2. Objectifs de déploiement des dispositifs de charge pour les véhicules électriques L’utilisation d’un kWh sur le réseau électrique pour recharger un VE génère des émissions de GES, selon le mix énergétique du réseau actuel. L’électricité réunionnaise est fortement carbonnée (en 2013, 62,2 % de la production électrique est d'origine fossile – charbon et gazole). Dès lors, un VE chargé sur le réseau ne peut pas être considéré comme un véhicule propre puisqu’il émettra autant de CO2 (voire plus) qu’un véhicule thermique récent de gabarit similaire. De fait, au vu des évolutions prévisionnelles des émissions de GES du parc des véhicules neufs thermiques et des émissions des véhicules électriques à la Réunion, et si les objectifs de la PPE sur le développement de la part d'ENR pour la production électrique sont tenues, les VE devraient émettre davantage de CO2 que les véhicules thermiques au moins jusqu'en 2023 (voir tableau joint en annexe). Il ne semble donc pas opportun d'envisager un déploiement des bornes de recharges des véhicules électriques depuis le réseau avant 2023. En outre, les échanges au sein de l’atelier ont amené à nuancer cette prospective d’évolution des émissions des VE à La Réunion. Il convient en effet de tenir compte du fait que les VE seront rechargés sur le réseau à l’heure de pointe, soit sur les pics d’émissions les plus polluantes. Il convient donc d’encadrer le déploiement des bornes de recharge des VE, à partir de deux pistes possibles : la recharge à partir d’une source d’énergie renouvelable (type photovoltaïque), ou par un dispositif de recharge intelligente qui évite l’heure de pointe sur le réseau électrique.