jeux pathologiques chez les personnes âgées
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jeux pathologiques chez les personnes âgées
JEUX PATHOLOGIQUES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES (Janvier 2007) Entrée de jeu : « Au Québec, les jeux de hasard et d’argent se retrouvent sous différentes formes comme les casinos, les jeux de cartes, les loteries, les « gratteux », les bingos, les appareils de loteries vidéo, les courses de chevaux et les paris sportifs. Le jeu excessif est semblable à la dépendance à l’alcool et aux drogues. Par le jeu, la personne ayant un problème de jeu excessif maintient un ensemble de comportements qui met en péril sa vie personnelle, familiale ou professionnelle et celle de son entourage. La dépendance au jeu est caractérisée par une perte de contrôle continue ou périodique, une progression dans les sommes jouées et dans la fréquence et la participation au jeu. Le jeu prend de plus en plus de place dans la vie de la personne ayant un problème de jeu excessif, comme l’obtention d’argent pour continuer à jouer, avec toutes les conséquences négatives que cette activité peut comporter. Quelques statistiques Entre janvier et novembre 2001, plus de 13 décès par suicide ont été relevés, 22 mois plus tard, 33 suicides de plus reliés au jeu excessif. Les personnes ayant un problème de jeu excessif peuvent engloutir en moyenne 7000 $ et plus par année. 83 % des personnes ayant un problème de jeu empruntent de l’argent à des amis, parents ou établissements bancaires pour rembourser des dettes de jeu. Des études réalisées au Québec indiquent que près de 13,000 adolescents de 13 à 17 ans auraient des problèmes reliés au jeu et, pour 3 % des adolescents, il s’agit de jeu excessif. Par ailleurs, 38 % des jeunes de moins de 18 ans ont déjà reçu des billets de loterie en cadeau et, dans 34 % des cas, ceux-ci provenaient des parents. Selon Statistique Canada Les trois quarts des adultes canadiens ont dépensé de l’argent pour une forme quelconque de jeu de hasard en 2002 et la majorité l’ont fait sans problème. Toutefois, un peu plus d’un adulte sur vingt était un joueur excessif ou risquait de le devenir, selon une nouvelle étude. Cette étude permet d’estimer que 1,2 million d’adultes canadiens sur 24 millions ont dépensé 11,3 milliards de dollars pour une forme quelconque de jeu. Ce montant était de plus de quatre fois supérieur aux 2,7 milliards de dollars enregistrés 10 ans plus tôt. « Pour l’année 2007, une dépense de plus de 14 milliards pour les jeux de hasard, est-elle envisageable ? » « Sous toute réserve, en prenant en considération que le Québec englobe près de 25 % de la population du Canada, peut-on prétendre qu’effectivement plus de 300,000 personnes adultes du Québec sont des adeptes des jeux de hasard et qu’ils ont dépensé près de 2,825,000 $ en 2002 ? La population de personnes âgées de plus de 65 ans au Québec atteint plus ou moins de 1,275,000 d’individus. Combien avons-nous d’aînés de 65 ans et plus reconnus comme des joueurs compulsifs ou excessifs ? Aucune statistique officielle. En 2002, 76 % des canadiens ont déclaré s’être adonnés au jeu au cours de la dernière année, dont quatre sur dix sur une base hebdomadaire. Une personne sur quatre, près de 300,000 personnes, qui choisissait entre autres le jeu sur les ALV (appareil de loterie vidéo) était un joueur à risque ou éprouvait déjà un problème de jeu excessif, confirmant ainsi l’observation fréquente selon laquelle les ALV sont la « cocaïne » de l’univers du jeu. Environ 18 % ou près de 54,000 joueurs excessifs au Canada ont déclaré avoir envisagé le suicide au cours de l’année précédent l’enquête, soit six fois la proportion (3 %) correspondant aux joueurs sans problème. Au Québec en gardant le même pourcentage, près de 13,500 joueurs excessifs ont eu la même attitude. Les données révèlent la nature insidieuse du jeu excessif : 27 % des joueurs à risque modéré et 64 % des joueurs excessifs voulaient renoncer au jeu au cours de l’année précédent l’enquête, mais estimant en être incapables. Environ 56 % des joueurs excessifs (28,240 personnes) ont tenté de se libérer de leur dépendance, mais sans y parvenir. Habitudes de jeu de la population québécoise. (Statistique) Université de Laval et le Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu. La dernière étude de prévalence réalisée au Québec, en 2002, relève qu’une majorité (soit 81 %) de la population adulte prend part à des jeux de hasard et d’argent. Les trois activités de jeu les plus populaires sont les suivants : • l’achat de billets de loterie (68%) de la population affirme en acheter) la participation à des tirages et levées de fonds (40%) • aller jouer au casino (18%) • Parmi les autres jeux de hasard et d’argent, les plus pratiqués, on retrouve, les mises en argent aux cartes, et ce, en famille ou avec les amis (10%) le bingo (9%) et la loterie vidéo (8%). Prévalence du jeu excessif au Québec. En 2002, les taux estimés de joueurs excessifs probables (pathologiques) et de joueurs à risque étaient de 0.8% et 0.9% respectivement. Ceci représente entre 35,000 et 55,800 joueurs excessifs et entre 40,000 et 62,000 joueurs à risque. Ces résultats ont été obtenus sur un échantillon de 8,842 adultes représentatives de la population québécoise. Deux instruments de mesure ont été utilisés pour établir le niveau de prévalence du jeu excessif. : L’indice canadien du jeu excessif (ICJE) et la South Oaks Gamblin Screen (SOGS). Source : Ladouceur, R.*.Jacques, C. *.Chevalier, S.* .Sévigny, S.* Hamel, D. (2004). Prévalence des habitudes de jeu et jeu pathologique au Québec en 2002. Québec et Montréal, Université Laval et institut de la santé publique du Québec. Finalement, il est important de préciser qu’on distingue trois types de personnes ayant un problème de jeu, dont voici les caractéristiques : Jeu récréatif Jeu problématique Jeu excessif * Sans problème * Quelques problèmes * Nombreux problèmes et gravité de la dépendance * Divertissement * Culpabilité * Dépression * Loisir * Querelles * Dépression * Activité sociale * Épisodes dépressifs * Pensées suicidaires * Milieu récréatif * Grandes dépenses. * Divorce * Remboursement des pertes * Dettes et pauvreté * Criminalité. Info, Centre Dollard-Cormier, Établissement affilié à l’Université de Montréal. (Internet) AUTRES STATISTIQUES VOIR : (JEU COMPULSIF : INFO SUR INTERNET) En 2006. • • • • • • • • • Le nombre de personnes souffrant d’un problème de jeu pathologique a plus que doublé dans l’espace de quelques années. De plus en plus de joueurs pathologiques sont conduits à la ruine, au désespoir et au suicide. Devenu un grave problème chez les jeunes. 26.8 % des joueurs pathologiques ont tenté de se suicider. (9.207 pers) 37 % des joueurs pathologiques volent jusqu'à 5000 $ par année à leurs employeurs. (16,798 pers) 14 % d’entre eux s’absentent du travail des journées entières dans le but de s’adonner à des jeux de hasard. (6,356 pers) 36 % perdent leur emploi en raison de problèmes associés au jeu (16,304 pers.). 83 % des joueurs compulsifs empruntent de l’argent auprès d’amis, de parents et d’établissements bancaires pour rembourser leurs dettes. (37,682 pers) Une étude effectuée par un chercheur de l’Université du Manitoba indique qu’un joueur compulsif coûte en moyenne 56,000 $ à la société. N.B. Le tout est basé sur un total moyen de 45,400 personnes souffrant d’un problème pathologique. Si nous comparons les statistiques de 1992 et de 2002, nous constatons une nette augmentation de joueurs compulsifs. Jusqu'à présent, rien ne nous démontre que l’État s’est empressé de trouver une ou des solutions pour enrayer cette maladie (jeu compulsif) qui touchent toutes les couches de la société. Nous avons remarqué des personnes adultes jouer dans les appareils (ALV) à 7h30 du matin dans un coin caché d’un restaurant. Il est donc plausible d’envisager une possibilité que ces appareils fonctionnent 24 heures sur 24 dans certains endroits publics autres que les casinos. Nous avons des statistiques sur nos jeunes étudiants. Quelques statistiques sur les adultes mais qu’avons-nous sur les personnes âgées ? Pour vous, une personne âgée a-t-elle 55 ou 65 ans ? Aujourd’hui, plusieurs aînés de 75 ans se considèrent encore jeunes. Voyons ce qui peut se produire chez nos aînés. Au bingo à tous les jours de 16 h à minuit, sept jours sur sept. « Le bingo, le jeu préféré des aînés ». C’est peut-être la seule façon pour une personne de fuir son isolement, de voir du monde. Pourtant, elle n’a sûrement pas le temps de jaser. Les personnes âgées sont les plus friandes des bingos. Que se soit en salle paroissiale, géré directement par Loto-Québec, dans les maisons d’hébergement, les clubs d’âge d’or et autres, 80 % de ces gens ont 55 ans et plus. Nous n’avons pas de statistiques sur le nombre de personnes âgées qui fréquentes ces lieux mais, nous pouvons sans exagérer de mentionner que des dizaines de milliers d’aînés participent régulièrement au jeu de bingo. Dans les grandes salles, c’est l’appât du gain, en résidences privées, c’est pour des prix de présence. Les casinos. « Incitation aux jeux de hasard » Il faut constater la façon dont on traite les aînés qui se rendent au casino en autobus. Ils doivent attendre pour descendre. Un préposé distribuera des cartes fidélité et des coupons de jeu. Il faudra insérer cette carte, suspendue à leur cou, dans la machine à sous et ainsi être relié directement, comme si c’était une amie ou à la maternelle. Un village de la Mauricie organise une trentaine de voyages par année. « Un calcul rapide, 30 autobus de 40 passagers, total : 1,200 personnes. » On peut s’imaginer le nombre additionnel de déplacements pour la visite des autres casinos sur l’ensemble de la province. Cette situation présente des milliers de personnes âgées qui peuvent être attirées par le jeu de hasard. Une personne âgée a vendu son condo pour continuer à jouer et a tout perdu pour être finalement placée à Louis H. Lafontaine en attendant de lui trouver une place en foyer. Cette situation n’est pas nécessairement un cas isolé. D’autres gestes similaires peuvent avoir eu lieu, mais non rapportés officiellement, comme une action liée aux jeux compulsifs. Combien d’autres personnes âgées ont dépensé toutes leurs économies dans les appareils à sous ? Ces personnes sont-elles aujourd’hui au crochet du gouvernement parce qu’elles ont tout perdu ? Si on va plus loin, nous avons appris récemment, que quelques personnes portent une couche pour éviter de se rendre aux toilettes et ainsi empêcher qu’une autre personne profite de son appareil de loterie vidéo durant son absence. Lorsque nous sommes rendus à ce point là, la société et l’État ont un sérieux problème sur les bras. Considérant la vulnérabilité des certaines personnes âgées, nous sommes persuadés que les mordus des jeux de hasard depuis l5-20 ou 30 ans continueront à fréquenter les endroits facile d’accès pour les jeux de hasard.. En revenant au suicide, il y en a certainement, mais nous n’avons pas de statistique sur le nombre de personnes âgées qui se sont suicidées parce qu’ils ont tout perdu au jeu. C’est plus caché chez les aînés, qui sait ! L’Association québécoise de défense des droits des retraités et préretraités (AQDR) prend position et nous demandons au gouvernement que les appareils de loteries vidéo soient retirés de tous les endroits publics, (Bars, restaurants, clubs de nuit, etc.) Que les heures d’ouverture et de fermeture des casinos et centres de jeu gérés par l’État soient les mêmes que les débits d’alcool. Que le gouvernement s’abstienne de construire de nouveaux casinos. Que le gouvernement accentue sa préoccupation pour aider efficacement les personnes à se prendre en main et de se sortir de ce carcan. Question : En prenant en considération que les ALV sont la « cocaïne » de l’univers du jeu, l’État en devient-il le fournisseur ? Considérant les nombreuses recherches et informations sur le comportement des joueurs compulsifs, l’État possède en main tous les éléments pertinents pour agir en conséquence. Nous considérons que le problème est le même, tant chez notre jeunesse que chez les personnes âgées. La société est prise avec un nouveau genre de cancer (la pathologie des jeux) mais, nous n’avons pas encore de médicament (incitatif) ou de méthodes nécessaires pour guérir efficacement les joueurs compulsifs. Dans toute situation, il y a un MAIS………. Considérant les sommes colossales d’argents recueillis par l’État, plusieurs centaines de millions de dollars accumulés en provenance des casinos et des loteries sont versés pour le fonctionnement d’organismes à but non lucratif. L’extra des montants perçus retourne dans les coffres du gouvernement. Par le retrait des appareils électroniques dans les bars, restaurants, clubs de nuit, il y va de soi, qu’une perte d’argent va s’ensuivre et que les propriétaires vont regimber. Comment le gouvernement va-t-il combler les pertes de ses revenus ? Les organismes d’Action Communautaire Autonome vont-ils recevoir les mêmes montants d’argent pour continuer d’opérer dans leur milieu respectif ? De l’autre côté, nous avons les jeunes, des adultes et les personnes âgées pris dans l’engrenage des jeux de hasard pour finalement tomber dans le jeu compulsif ou pathologique. Ces personnes coûtent et coûteront cher à la société. Nous devons les aider à quitter ce milieu infernal. L’État devra trouver la meilleure solution possible pour satisfaire deux demandes, à savoir : a) remplir les coffres de l’État pour combler les demandes pécuniaires des divers organismes communautaires ou b) de retirer les appareils électroniques dans les endroits licenciés et d’éviter une nouvelle construction d’un casino. Nous en convenons, ce n’est pas facile. En terminant, comment faire comprendre aux joueurs compulsifs qu’une dépense de 100 $ dans un appareil électronique lui rapportera, s’il est chanceux, un 30 $, du à la programmation et le rodage des appareils. C’est une perte de 70 $ à chaque billet de cent dollars inséré dans les appareils à sous. Lorsqu’un joueur compulsif récupère une partie de son argent, il jouera le tout pour le tout en espérant un gain plus élevé pour finalement tout perdre par manque de contrôle mental. D’autres exemples, une personne (1) sur 21,000.000 millions a une chance de gagner à la Super 7 et une personne (1) sur 14,000.000 millions pour la 6/49. Plus de chance d’être atteint par la foudre que de gagner les millions. L’AQDR réitère sa position de retirer les appareils vidéo ou électroniques dans tous les endroits licenciés, à l’exception des casinos déjà existants. La santé mentale et physique de tous les citoyens, spécialement les aînés doit primer sur les jeux compulsifs et c’est urgent. Henri Salembier, Président AQDR provinciale. /RSTJ.